Tragic birthday [ouvert à tous]

Ce n'est qu'une fois dans la salle de bain que tu te rends compte de la gravité de la situation. Et lorsque ce mec, dénommé CJ parle d'accouchement, tu ne peux t'empêcher d'avoir un mouvement de recul. Aisling, enceinte ? Cela semble être deux mots qui ne vont pas du tout ensemble. Tu réfléchis aux fois où vous avez passé la nuit ensemble et tu te rappelles cette fois-là où tu as oublié de mettre un préservatif. La jeune femme avait précisé avoir un stérilet mais qui te dit que ce truc est fiable ? Tout d'un coup, ton monde semble s'écrouler et si tu ne tenais pas tant à Aisling, tu partirais en courant. Tu ferais le connard comme tu le fais toujours et tu laisserais la jeune femme seule pour s'occuper de toutes ces merdes. Mais pas aujourd'hui, tu t'en sens incapable. Lorsque l'apprenti sage-femme attrape Aisling, tu l'aides à la déplacer sur le canapé du salon, il est clair qu'elle est incapable de le faire seule. Comme à son habitude, la jeune blonde se montre bornée et têtue et là, ça t'insupporte. Pour une fois que c'est toi qui te montre plus mature qu'elle, ça fait bizarre. « Putain Aisling, fais ce qu'il te dit. Arrête de faire la gosse et pousse. » Ordonnes-tu. Tu remarques Maxine qui semble être de ton avis et qui, elle aussi, tente de convaincre la jolie blonde. Tu lui fais un signe de tête comme pour la saluer mais également pour la remercier. Tu espères qu'Aisling t'écoutera pour une fois car habituellement elle fait tout l'inverse de ce que tu lui demandes. Tu plonges ton regard au plus profond du sien, sévère. Tu vois très bien que sa vie est en jeu et tu refuses de la perdre, là, sur ce canapé. Alors tu t'approches et lui glisses à l'oreille quelques mots que seulement vous deux pouvez entendre. « Déconne pas, je ne survivrais pas sans toi. Alors même si tu n'y crois pas, fais ça pour moi. S'il te plaît. » Demandes-tu en l'implorant d'être docile, rien que pour une fois. Tu espères qu'en lui ouvrant ton coeur, elle réfléchira à deux fois avant de refuser à nouveau les ordres du jeune CJ.

Aisling s'était retrouvé sur le canapé en un temps record, et ça ne l'empêchait pas de s'agiter dans tous les sens pour sortir de là. En entendant la réprimande de Maxine elle serra les dents. Quoi ? C'était elle qu'on engueulait alors que c'était Cupidon qui était tombé sur la tête ? Mais est-ce qu'il y avait au moins une seule personne de son côté ? Aux menaces de mort de Cupidon, elle leva les yeux vers lui, perturbée. Cette histoire d'accouchement ce n'était pas juste une mauvaise blague pour lui mettre les nerfs à vif ? Il commençait à lui faire peur.

-Mais, je peux pas être enceinte...

Sa voix était à présent beaucoup plus tremblante et moins assurée. Pourtant, elle y croyait, elle ne pouvait pas être enceinte. Elle avait un stérilet, c'était fait pour ça... Néanmoins, elle ne put s'empêcher de lancer un regarder noir à Ciàran alors qu'il la traitait d'enfant. Elle ne faisait pas la gosse ! Est-ce qu'il avait essayé de se mettre une seule seconde à sa place ? Est-ce que quelqu'un ici essayait de se mettre à sa place ? Ils ne faisaient tous que la brusquer, et ils pouvaient bien être sûrs que si Cupidon ne lui avait pas fait aussi peur avec son embolie amniotique elle aurait gardé le truc qui voulait sortir à l'intérieur d'elle jusqu'à ce quelle décide qu'elle était prête à voir cette chose.

Aino était de celle qui avait les meilleurs arguments, si elle lui pissait dessus, il l'aurait bien mérité. Être raisonnable n'était pas ce qui la caractérisait le plus. Mais ils la poussaient tous à le faire. Aux mots de Ciàran, elle sentit son coeur se serrer. Ce n'était pas vraiment le moment de penser à ses divers problèmes de sentiments, et au fond elle se doutait que c'était un moyen comme un autre de la convaincre de faire ce qu'il voulait. Mais ça marchait, plus qu'elle ne voulait bien lui montrer.

-T'as déjà survécu un an.

Elle s'était contenté de murmurer ses paroles, essayant de sembler détachée, parce qu'entre eux c'était ainsi, mais si c'était Chase ou même Perry qui avaient prononcé ces mêmes mots, il pouvait être sûr que sa réaction aurait été toute autre.
Prenant une grande inspiration, elle leva les yeux vers Cupidon.

-C'est bien parce que j'ai un peu confiance.

Elle décida de laisser le facteur faire, poussant quand il décidait que c'était nécessaire, mais au bout de quelques minutes elle regrettait déjà de lui avoir dit qu'elle voulait bien le faire.

-Tu sais, on n'a pas le même concept de "un peu mal".

Cette situation t'enchantait guère mais tu n'étais pas le seul, Aino prenait ta défense même si c'était assez particulier, Maxine demandait à Ais de t'écouter et ton voisin lui demandait carrément d'arrêter de jouer à la gamine. La pression que tout le monde lui mettait dessus l'aiderait peut-être à rendre conscience de la situation et de l'enjeu. « A moins d'être stérile, tu peux être enceinte. » Et encore même des cas de femmes stériles pouvaient être faux puisque ces dernières tombaient parfois enceinte. On notait ça comme une erreur dans les tests et les conclusions ou comme un miracle selon si on était croyant ou scientifique. Ce qui importait le plus souvent au final c'était le résultat. « Où en sont les ambulances ? » demandais-tu a l'intention d'Alfie ou de l'autre type qui se tenait près de lui puisqu'ils étaient ceux qui avaient cette responsabilité et que dans ce genre de situation on ne raccrochait pas afin d'être tenu informé le plus possible de la situation. Tu pouvais la faire accoucher mais si l'enfant avait besoin d'air ou d'une prise en charge rapide ce serait compliqué pour toi. Tu n'étais pas médecin bien qu'on pouvait penser le contraire actuellement. « Pousse ! » Elle avait fait le choix de te croire et t'écoutait lorsque tu lui disais de pousser ou de respirer. Tu avais déjà assisté à des accouchements et tu trouvais que c'était un spectacle certes dégoûtant mais beau. Et très douloureux. Tu connaissais la douleur parce que tu t'étais prêté au jeu d'une expérience avec des décharges dans le bide mais ce ne serait jamais la même chose qu'elle. D'autant plus que sa douleur à elle n'était pas planifiée, elle ne croyait toujours pas être enceinte. « Tu fais du bon travail  Aisling, je sais que ça fait mal mais il faut encore pousser ! » Tu gardais le ton le plus neutre possible, mais de toute façon dans son état si elle voulait mal le prendre, elle le prendrait mal. Tu essayais d'être le plus encourageant possible parce qu'elle était la seule capable de le faire sortir. Il ne fallait pas qu'elle abandonne maintenant. Pas si près du but. « Je commence à voir la tête, pousse encore. »

C'est officiellement un bordel, un bordel qu'Alfie n'arrive plus à suivre. Entre Aisling qui devient incontinente, CJ qui est soudainement devenu médecin et tous les autres qui gesticulent dans tous les sens, Alf ne sait pas quoi faire d'autre que rester planter dans le salon, se raccrochant à sa bière. En entendant les paroles du mec de Nev, ses yeux s'ouvrent grands comme des soucoupes. « What ? » Enceinte ? Non, pas Aisling. Ce serait trop... bizarre. Et impossible. Et pourtant, les faits sont là. Maxine s'éloigne de lui, rejoint CJ qui s'occupe un peu trop bien d'Aisling pour n'être qu'un simple facteur, et Alfie, toujours paumé, se contente de jouer les spectateurs. Une voix d'homme le tire de ses pensées en lui affirmant que la fameuse flaque n'est pas de l'urine. Malgré les circonstances, la suite de ses paroles lui tire un sourire qu'il essaie tant bien que mal de cacher. C'est nerveux. « Si j'avais su que j'assisterais à un accouchement en venant ici, j'aurais pris autre chose que de la bière. » Il reprend rapidement son sérieux même s'il ne sait toujours pas quoi faire. Aisling est déjà assez bien entourée que pour qu'il ne vienne l'embêter sans même savoir quoi lui dire. Il y a un autre type près d'elle (Ciàran) qui semble visiblement vachement tenir à la blondinette. Serait-ce lui le père ? Alfie et Ais n'ont jamais été du genre à se raconter leur vie, il n'a donc aucune idée de qui est ce type et de ce qu'il représente à ses yeux. Personne ne semble se bouger le cul pour appeler ces fichues ambulances alors Alfie sort son portable de sa poche. Au moins, il pourrait se rendre utile même si c'est de loin. « Elles arrivent, » dit-il à CJ alors qu'en réalité, il n'a même pas encore composé le numéro. Il se dépêche, attend quelques interminables secondes, puis dresse la situation à la réceptionniste de l'hôpital qui lui certifie qu'une ambulance devrait arriver dans les minutes à venir. Alors qu'il écoute toujours la voix beaucoup trop calme de cette femme, le spectacle qui se déroule juste devant lui lui donne un peu la nausée. « Ok, wow, hum. J'vais surveiller l'arrivée de l'ambulance, » lâche-t-il avant de s'éloigner vers le hall d'entrée.

j'étais resté en retrait après les présentation aux amis de ma soeur. c'était sa fête, ses amis alors je voulais la laisser profiter d'eux un peu et ne pas la géner. Après tout je n'étais pas censé être là à la base. Malheureusement Landon ne s'est pas montré alors je ne connaissais personne et même si je suis plutôt sociable comme garçon, je suis aussi un peu timide quand il y à trop de monde que je ne connaît pas autour de moi. Je buvait juste une bière dans mon coins, puis je suis retourné dans ma chambre travailler un peu sur mes cours. Lorsque soudain j'entend un agitement puis des cris, un cris en particulier... ma soeur.... Ais' à un problème ! Ni une, ni deux, j'ouvre rapidement ma porte et je me dirige vers les cris, c'est à dire dans la salle de bain et ce que je voit me laisse sans voix. ça parlé de bébé, d'accouchement, de dénie de grossesse, ma soeur était allongé et était en train de pousser pour faire sortir un bébé. Je ne comprenait rien, ma soeur n'était pas enceinte pourtant... comment cela peut-il être possible. Je ne cherche cependant pas à comprendre plus, je me précipite vers Aisling en poussant tout le monde pour être près d'elle et lui tenir la main. - Ais' !! ça va aller, je suis là, je te quitte pas. Je lui serre fort la main et essaie de la rassurer. - Tu verra je serais un super tonton. dis-je pour rire et la détendre un peu. J'imagine déjà notre prochain noël chez les parents. Entre moi qui va leurs annoncer que je suis gay et Aisling qui va leur annoncer qu'ils sont grand parents.... ça va faire un peu beaucoup.

Tu perçois dans la voix d'Aisling une pointe d'hésitation et surtout de la peur. Même si elle assure ne pas y croire, tu vois bien qu'elle doute. En même temps, vu la situation dans laquelle elle se trouve ce serait étonnant qu'elle n'ait même pas une once d'hésitation. Toi, même si tu as été ambulancier, tu n'as pas réellement de qualification en gynécologie ou en obstétrique. C'est là que tu te dis qu'heureusement que CJ est là sinon, le temps d'attendre les ambulances, il aurait peut-être été trop tard. Tu fermes les yeux rien qu'à cette évocation, secouant la tête pour chasser cette idée sombre de ton esprit. Aisling va bien, pour le moment alors il n'y a pas de quoi s'affoler. Tu remarques ce regard noir qu'elle te jette lorsque tu la bouscules un peu. Ce n'était peut-être pas les bons mots à employer mais au moins, ça l'a fait réagir. Ses yeux s'adoucissent finalement lorsque tu la supplies de faire un effort pour toi. Sa réponse est catégorique mais même si elle se montre distante, tu sais que ce n'est qu'une façade. Car tu sais qu'elle ressent exactement la même chose que toi même si elle refuse de l'avouer. Et c'est peut-être mieux comme ça, après tout. Peut-être qu'il vaut mieux pour elle qu'elle s'éloigne de toi et qu'elle se persuade qu'elle ne t'aime pas. Peut-être que ça finira par marcher, qui sait. Et ce jour-là, tu la perdras pour toujours. Mais ce jour-là, au moins, tu seras sûr qu'Aisling terminera sa vie plus heureuse que si elle était avec toi. « Un an qui m'a semblé interminable. » Murmures-tu à son oreille comme pour lui donner davantage de courage. Et ça fonctionne, visiblement, car la jolie blonde se met à pousser encore et toujours malgré la douleur et la souffrance. CJ semble s'en sortir et lorsqu'il mentionne voir la tête, tu ne peux t'empêcher de vouloir y jeter un oeil. Mais tu te retiens, te disant que ça ne plairait surement pas à Aisling. Quelques secondes plus tard, Aslander fait irruption dans la pièce, dégageant tout le monde sur son passage. Mais pas toi. Tu restes là où tu es même s'il s'agit de son frère tu t'en fous royalement, tu veux rester aux côtés de la jeune femme quoi qu'il arrive. Et personne ne t'en empêchera.

Certes, il ne devait pas avoir tort mais sans être stérile, elle prenait tout de même des moyens de contraception... Elle ne comprenait pas que ça puisse être possible, elle n'avait jamais pensé une seule seconde que ces moyens puissent être défaillants. Puis vint le sujet des ambulances. Aisling avait réellement hâte qu'elles soient là. Sérieusement, elle ne savait pas ce que serait la différence avec ou sans eux mais elle espérait, au moins, qu'ils puissent faire quelque chose contre la douleur, parce que là elle n'en pouvait plus. Heureusement, Alfie dit qu'elles allaient bientôt arriver et elle fut un peu soulagée.
Les mots de Ciàran lui serrèrent le cœur, et même si elle aurait préféré ne pas le montrer, elle ne put s'empêcher de lever les yeux vers lui, des yeux qui exprimaient tout ce qu'elle pouvait ressentir pour lui.
Cupidon l'encourageait à pousser encore. Ce qui fit grincer des dents à la blonde.

-J'aimerais bien t'y voir moi.

C'était peut-être de la mauvaise foi, mais quand elle souffrait Aisling était mauvaise. Et indéniablement, physiquement, elle souffrait, et ne parlons pas de ce qui se passait dans sa tête en ce moment.
C'est le moment que choisi Aslander pour surgir d'on ne sait où. Ce qui fit sursauter Aisling, la faisant se crisper davantage, et ça faisait mal. Il était adorable, elle ne pouvait pas dire le contraire. Il lui disait déjà qu'il serait là pour elle et puis, même, il venait de choisir le plus mauvaise place : il tenait sa main. Et il ne fallut qu'une contraction pour qu'elle s'accroche à cette main comme si sa vie en dépendait, comme si elle allait tomber du bord d'une falaise. Et pourtant non, elle souffrait seulement.

-Je ne suis pas sûre que je veuille qu'on parle de ça maintenant Aslan'...

Parce que si lui était sûr d'être un bon tonton, elle, elle savait déjà qu'elle ferait une mère ignoble. Et elle ne voulait pas y penser tout de suite. Elle ne voulait pas penser tout court.
A la remarque de Cupidon, Aisling respira bruyamment. Elle souffrait, vraiment, et à part serrer tout ce qui lui passait sous la main, serrer les dents, et hurler, elle ne pouvait pas faire grand chose pour évacuer tout ça.

-Je suppose que je suis censé être rassurée que cette chose ait une tête.

Elle ferma les yeux, soufflant encore, gémissant, grognant, râlant.

-Mais sérieusement, comment c'est possible qu'on en soit qu'à la tête, il foutait quoi avant ?! Il s'était niché au fond de mon œsophage ou quoi ?

« Du champagne ? » Proposa Isaiah en levant un sourcil quand l’autre mec paumé avait dit qu’il aurait amené autre chose que de la bière avoir su qu’il assisterait à un accouchement. Pourtant, Isaiah se doutait fort bien que ce n’était aucunement l’heure de la célébration. Aisling enceinte. Il connaissait pas mal tout de sa vie amoureuse, maintenant, et c’était tellement chaotique que … retrouver le père le serait tout autant. Il aurait eu envie d’aller voir Aisling et de la soutenir lui aussi, de l’aider à travers cette épreuve qu’elle ne méritait pas, surtout sans y avoir été préparée. Mais trop d’invités étaient déjà autour d’elle et Isaiah ne voulait pas s’ajouter à la foule. Elle n’était pas un animal de cirque, la pauvre. CJ demanda alors où en étaient les ambulances, et l’autre homme et lui se regardèrent du coin de l’œil en réalisant que ni l’un ni l’autre n’avait pensé à le faire. Il murmura d’ailleurs vers son oreille : « Euh j’ai pas de téléphone alors euh … » Ouais, son flip-phone avait rendu l’âme et pour lui c’était assez comme signe. L’homme téléphona donc aux urgences, expliqua la situation, et alla guetter l’arrivée de l’ambulance. Isaiah resta debout, immobile, au centre du salon. Il s’approcha légèrement de l’endroit où Ais’ et ses spectateurs se trouvaient, mais quand il vit ce qui se déroulait sous ses yeux, il se sentit voyeur et retourna au salon en secouant la tête. Il ne comprenait pas comment tout en était arrivé jusque-là. C’était irréel. Il rejoignit le brun à la fenêtre et regarda au dehors, même si ça ne servait à rien d’être deux à fixer le coin de la rue.

Aisling avait prévenu Jackson par sms qu'elle comptait fêter son anniversaire. Il n'avait pas eu l'intention de s'y rendre, parce qu'à part la blonde, il ne connaîtrait certainement personne à la fête. Et puis parce qu'il n'aimait pas ça, les fêtes. Pourtant les jours qui avaient suivi l'invitation il avait retrouvé ce dessin qu'il avait fait d'elle, qu'il espérait lui offrir d'ailleurs, c'était le plan et, mine de rien il s'était dit que ça pourrait être un chouette cadeau d'anniversaire. Il avait passé une partie de sa soirée à préparer un vernissage en ville et il rentrait chez lui, sa malette pleine de photos de ses oeuvres à la main, dedans il y avait le dessin pour Aisling qu'il avait emballé de façon sommaire, il songeait à passer rapidement déposer son cadeau et prendre un verre, même si, vu l'heure, l'idée de côtoyer une foule d'inconnus déjà surement tous éméchés lui foutait presque la trouille. Malgré tout il se fit violence, pour elle. Il toqua à la porte, remarquant bien que deux paire d'yeux à la fenêtre s'étaient braqués sur lui, trouvant ça étrange il les regarda à son tour, fronçant les sourcils, se disant que les amis de la gamine étaient des gens bizarres, il n'avait pas reconnu Alfie dans les deux. Si quelqu'un pouvait lui ouvrir il en serait plutôt.... soulagé.

Quand il entend les paroles du petit frère d'Aisling, Alfie ne peut s'empêcher de pouffer de rire. Rire nerveux. Il s'empresse de s'éloigner pour ne pas que qui que ce soit le remarque, et se poste dans l'entrée, près de la fenêtre. D'ici, il devrait facilement voir les secours arriver. Alors qu'il attend, il ne tarde pas à être rejoint pas ce gars qu'il commence d'ailleurs à bien apprécier, Monsieur "C'est-pas-d'la-pisse". Isa.. iah ? Alfie a cru entendre ce nom fuser dans une des conversations, mais sans certitude. Dès que celui-ci arrive à sa hauteur, il se tourne vers lui. « C'est qui le père ? » demande-t-il cash, curieux, même si au fond ça ne changera rien à sa vie de le savoir. Il se tourne vers le salon et plonge ses mains dans les poches de son pantalon. « J'ai l'impression d'être dans une partie de Cluedo. » Bah ouais, trouver qui est le père, c'est un peu comme trouver qui est le coupable pour cette petite chose qui gigote dans le vagin d'Ais. Alfie se tourne à nouveau vers l'extérieur et remarque une personne en bas. Pas un ambulancier cependant. Jackson est là, à attendre comme un pauvre gamin venu faire du porte à porte pour Halloween. Alfie est tenté de lui faire coucou par la fenêtre, mais il se décide à lui ouvrir. Une fois Jax à l'intérieur, il tend un bras en direction du salon. « Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode d'Urgence avec, en guest star, notre maman Aisling. » Le paure Jackson doit être complètement confus, mais pas plus que ne l'est Alfie.

Tu voyais la tête et tu continuais d'encourager Aisling à pousser. Pourtant tu entendais un flot de paroles sortir de sa bouche. Tu n'écoutais pas, tu étais concentré sur son utérus et le bébé qui faisait son entrée. « Arrête de parler et pousse ! » soupirais-tu. Tu n'entendais qu'elle et tu avais besoin de te concentrer, la situation devenait critique. D'autant plus que derrière il y avait Alfie qui jouait le mariole à la venue semblait-il d'un nouveau venu. Mais ce n'était pas vraiment le moment de te tourner et de sympathiser. « Je te demande un tout dernier effort. Maintenant Aisling ! » Tu avais haussé un peu le ton pour qu'elle t'écoute, même si tu avais un doute que ça puisse marcher. Elle n'arrêtait pas de râler depuis que le travail avait commencé alors rien ne l'empêcherait de le faire après. D'autant plus que si elle se fatiguait trop, elle pourrait faire une crise d'asthme. L'enfant avait poussé un cri, assez léger, mais il était là. Elle était vivante et pouvait respirer à priori. Ce qui était déjà une très bonne nouvelle mais sa taille t'inquiétais un peu. Tu n'avais pas fait ça depuis des mois mais tu en avais quelques souvenirs. « Tu as une merveilleuse petite fille. » Tu l'enveloppais dans une serviette après avoir coupé le cordon ombilical. Tu avais reposé les jambes d'Aisling au sol, gardant la serviette sur ses jambes pour la cacher. Tu t'approches d'elle pour lui montrer, tu n'allais pas la poser sur elle tant qu'elle ne te le demandait pas. Le déni allait être plus difficile à vivre maintenant qu'il y avait un bébé en jeu. « Tout va bien se passer maintenant. » L'ambulance venait d'arriver, ils allaient finir à l'hôpital, faire quelques tests à son enfant puisque elle était probablement née avant terme et qu'Aisling n'avait sûrement pas fait l'impasse sur l'alcool pendant sa grossesse donc il fallait vérifier que le bébé ne serait pas alcoolique et qu'il ne souffre pas de syndrome du manque. La fête venait de prendre fin, bien que tu prendrais bien un verre maintenant. Tu en avais besoin. Parce que si tu étais le père, la vie à venir allait être compliqué.

Encore un instant de plus et Jackson tournait les talons, visiblement on devait être trop occupé à s'amuser pour lui ouvrir. Peu importe, il pensait depuis le départ que c'était une mauvaise idée de venir, alors ça lui faisait une belle excuse, au moins il avait fait l'effort de se déplacer. Il remarqua qu'on pouvait glisser une lettre à travers la porte, il s'apprêtait à le faire avec son dessin, en espérant que personne n'aurait l'idée de le piétiner, juste quand Alfie lui ouvrit la porte. Il releva la tête vers lui et resta interdit un instant, ne s'attendant pas à le trouver ici, ne comprenant pas non plus son accueil. Il entra néanmoins en fronçant les sourcils. Salut ! C'est quoi ton délire ? Il savait que le garçon était joueur et farceur, malgré tout, en voyant la tête de l'autre à ses côtés, il comprit qu'un truc se passait, sans en saisir l'ampleur. Maman Ais... Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'on entendit très clairement un cri qui avait tout de celui d'un nourrisson. Jax se figea. Mais qu'est ce qu'il se passe ici ? Il s'avança vers l'origine du cri et resta là, les bras ballants, à observer cette scène surréaliste avec une Aisling au sol, plein de gens autour d'elle et, au milieu de tout ça, un mec qui tenait un nouveau nez encore sanguinolent dans ses bras. Jax faillit ravaler un hoquet et fit volte face pour se retourner dans l'entré. Je crois qu'il va me falloir un verre. Affirma-t-il d'un ton convaincu. Il avait vu la blonde seulement quelques semaines auparavant, elle s'était foutue à poils devant lui, elle n'avait clairement pas l'air enceinte et loin de s'en préoccuper. Et après ça elle lui disait qu'elle n'avait personne dans sa vie ! C'était impossible... Non, évidemment, il ne pensa pas à l'éventualité qu'il puisse être le père d'un gamin, ils avaient bien couché ensemble, une fois, mais il était nul dans ce genre de calcule et ça devait certainement daté de plus de neuf mois.

Ca y est maintenant elle n'avait même plus le droit de parler, elle s'en serait presque mise à bouder. Néanmoins, elle obtempéra alors qu'il lui demandait un dernier effort, martyrisant la main de son frère au passage. Elle avait envie que ça se finisse au plus vite. Enfin, elle sentit qu'il était sorti, puis elle entendit un cri qui lui glaça le sang pendant quelques secondes. Elle poussa un soupire de soulagement et laissa sa tête glisser sur l'épaule de Ciàran, desserrant sa prise sur la main d'Aslander. C'était fini, fini, fini. Elle prêta à peine attention à ce que Cupidon lui disait et ne regarda même pas la créature qui était dans ses bras. Son attention était plutôt attirée par une nouvelle présence dans la pièce. Elle leva le regard vers Jackson qui semblait tout aussi déboussolé que le reste de l'assemblée et qui, justement, disait qu'il devait boire.

-Je veux bien un verre aussi !

Alcoolique de service, peut-être. Mais elle se fichait bien de ce qu'on pouvait penser d'elle, là tout de suite.

C'était donc ça, Aisling était en train d'accoucher d'un gamin. C'était du sérieux. Et ce n'était clairement pas quelque chose que je voulais regarder, un accouchement. Mais c'était la seule chose qu'on pouvait regarder à vrai dire, c'était difficile de détourner les yeux de ce "spectacle". Qu'importe, malgré tous les bruits et l'agitation autour d'Aisling, je finissais par me retrouver dans un coin et je continuais de boire, c'était le mieux que j'avais à faire. Il fallait lui laisser de l'air à cette future mère et à l'enfant au passage. Mon colocataire aura quelque chose d'intéressant à raconter dans sa vie au moins. Je riais aux remarques d'Aisling, ça devait vraiment être affreux pour elle et je ne pensais pas que les femmes qui accouchaient étaient vraiment des râleuses de première. Ça continuait pendant quelques minutes, elle grognait et CJ lui disait de pousser. C'était clairement pas pour ça que j'étais venue ici. La seule chose que j'arrivais à me dire était que la date d'anniversaire de l'enfant allait être facile à retenir. Je lançais ensuite mon regard sur Jackson qui faisait son apparition dans la soirée ... au bon moment, il faut croire. L'enfant était né, une petite fille. C'était tellement surréaliste. « Il faut féliciter la mère ? » Faut dire que le peu d'amies que j'avais n'étaient pas au stade de faire des enfants encore ou alors je ne m'y intéressais pas. Quand Aisling demandait un verre, j'arcquais un sourcil. « J'ne veux pas être rabat-joie Ais, surtout que j'm'y connais pas en ... déni, gamin et tout ça, mais ...tu comptes allaiter la petite ? Faudrait mieux de n'pas boire. » Si j'étais clairement rabat-joie, mais j'devais pas être la seule à le penser, normalement. Mais j'devais pas être la meilleure amie du monde à l'empêcher de boire. Puis est-ce qu'elle pouvait l'allaiter déjà ?

Arrivé au beau milieu de tout ce bordel sans nom, Jackson n'en menait pas large, il aurait très bien pu être en pleine hallucination que s'en aurait presque été plus probable, parce que là, il allait presque défaillir. Il fixait cette chose gluante et hurlante que l'on appelait communément un bébé, à priori c'était une fille, donc, bien, bien... Où était la réserve de rhum ? Il se sentait bien con, avec son dessin dans la main, quel cadeau étrange quand on y pensait, un nu, certes il était beau, parce que Jax était un artiste et qu'il avait du talent, mais maintenant que le sujet était devenu maman, s'en était presque indécent que de lui offrir ça. Son regard glissa alors vers Aino, la seule à proposer de féliciter la jeune mère, elle aussi c'était un visage connu pour Jackson, c'était con, sans un événement pareil la soirée aurait pu être sympa finalement... Bref, un rictus apparu sur ses lèvres et il avoua avoir besoin d'un verre, ce à quoi Aisling répondit qu'elle aussi, elle n'avait pas tout perdu de sa superbe à priori ! Il s’apprêtait à aller leur chercher ce fameux verre donc, sans se poser la moindre question, mais s'arrêta net à la réflexion de l'autre blonde, il fit la moue, il n'y connaissait rien en gamin... pourtant, à voir toute la scène il ne pu réprimer une sortie. Si Ais ne s'est pas aperçu de sa grossesse jusqu'ici et qu'elle a réussi à pondre un enfant en vie j'imagine qu'un verre de plus ça ne fera pas grand mal... Et puis elle a l'air d'en avoir besoin plus que quiconque dans cette pièce. On ne la lui faisait pas, à lui l'héroïnomane qui avait vu la mort de près plus d'une fois, si c'était vraiment critique pour Aisling, elle y serait passé, ou bien le bébé, ou même les deux en même temps. Il alla alors servir deux shooter de rhum, en bu un, puis le suivant. Et puis en apporta un troisième à Aisling. Tiens ma belle, t'en fais c'que tu veux, moi j'y connais rien alors faut peut-être pas m'écouter. Bon anniversaire. Il lui fit un bisou sur le front et s'éloigna un peu.