Soirée entre amis ft. Aiden & Reda

Aiden & Reda

J’ai envie de le revoir. Il me manque depuis ces deux semaines sans l’avoir vu… Je n’aime pas faire dans les sentiments. Mais une chose est sûre, c’est que mon meilleur ami me manque. En même temps, je comprends qu’avec son travail en tant que vendeur, il ne doit pas tellement avoir le temps de me voir. Je lui envoie un message, ça ne coûte rien de lui demander de passer dans la soirée après tout !


Message envoyé. Rendez-vous chez moi pour 8pm. J’espère qu’il pourra se libérer et qu’on puisse du coup passer une bonne soirée en tête à tête. En attendant sa réponse, je pars prendre une douche, sourire aux lèvres à cette idée.

Aiden & Reda

Génial, il est disponible ! Cette sortie de douche se fait particulièrement joyeuse. Un peu trop à mon goût d'ailleurs. Il faut que je me ressaisisse. C'est juste mon meilleur ami, qui vient boire un verre. Mon mignon meilleur ami. Reda, ta gueule ! Vêtu d'une chemise ouverte sur mon torse, les cheveux légèrement humides et un slim noir, je pars ouvrir à Aiden qui vient à l'instant de sonner. Il est plus en avance que je ne l'aurais imaginé. Je me regarde dans le miroir pour me passer rapidement la main dans les cheveux avant d'actionner la poignée.

"Salut, toi !"

Je souris et prends Aiden dans mes bras.

"Alors vieux, comment tu vas ? Je suis trop content de revoir ta p'tite tête !"

Je ris légèrement et m'efface contre la porte d'entrée afin de le laisser rentrer dans ma villa.

À peine la porte s'ouvre-t-elle qu'Aiden est attiré dans une paire de bras forts. L'instinct le fait se raidir puis se détendre alors qu'il se répète que c'est son ami qui le serre contre lui, qu'il est en sécurité. En fait, il ne pense pas qu'il pourrait se sentir plus en sécurité qu'ici, dans l'étreinte de Reda. Il inspire discrètement, respire l'odeur de shampoing qui parfume sa peau puis se recule un peu quand Reda le relâche, affichant un petit sourire espiègle. "Ça va. Et toi ? Je suis content de te revoir, moi aussi." Son ami se décale d'un pas pour le laisser passer. Aiden franchit le seuil, prête peu d'attention au clic de la porte qui se referme derrière lui et laisse tomber sa veste sur le dossier d'une chaise, dans le séjour, avant de pivoter face à Reda, dont il a pressenti la présence dans son dos. Il lui envoie un coup d'œil rapide, ce genre de regard dont on ne sait rien des pensées qui se cachent derrière, puis se s'affale sur le canapé avec la grâce d'une otarie. Le moelleux de la matière lui arrache un soupir. Il n'a pas cessé de courir d'un bout à l'autre de la boutique toute la journée. "Je suis achevé.."

Aiden & Reda

Je garde mon meilleur ami contre moi. Je n’ai aucune envie que cet instant s’arrête mais je me dois de le relâcher avant que cela ne devienne bizarre pour lui. Son parfum a envahi mes narines et me fait sourire niaisement. Je ne peux pas plus être heureux qu’au moment où l’on est l’un contre l’autre. Et c’est bien ça qui m’emmerde au fond de moi. Je me suis juré de ne plus avoir cette attache envers une autre personne. Mais Aiden a su briser ma carapace en acier trempé au fur et à mesure afin d’envahir mes pensées.

« Toujours quand t’es là ! »

Je lui fais un petit clin d’œil et le laisse entrer non sans le fixer de dos. Je referme la porte et fait un tour de clé. Je m’approche derrière lui en reboutonnant lentement un bouton.

« Excuse-moi, j’ai pas eu le temps de m’habiller plus vite. »

Je souris alors qu’il se retourne vers moi. Je me reprends à lui faire un grand sourire. Je m’énerve moi-même. Aiden me regarde d’une façon étrange dont je n’arrive pas à percevoir le fond de la pensée.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Je ris légèrement et viens me positionner à ses côtés sur le canapé, laissant une distance plus que raisonnable, ne cessant de me répéter qu’il est juste mon meilleur ami et rien de plus. Il me fait part de sa fatigue et je me sens gêné de l’avoir dérangé, il préférait peut-être rester chez lui pour se reposer.

« Oh désolé… Si je l’avais su, je ne t’aurais pas demandé de passer… »

Je me passe une main dans les cheveux nerveusement puis me relève d’un coup.

« Tu... tu veux quand même boire un verre ? Et tu y vas après si tu veux ? »

Je n’ai vraiment aucune envie qu’il s’en aille mais après je comprends qu’il soit fatigué de son travail. On peut dire que je ne me fatigue pas à la tâche en revanche. Je dois même passer pour un feignant à ses yeux.

La matière souple des coussins s'affaisse sous un nouveau poids mais Aiden n'ouvre pas un œil. Pas avant de se rendre compte que Reda a pris soin de s'asseoir à l'extrême gauche, en tout cas. Le jeune homme se redresse, lève un sourcil interrogateur. Depuis quand son meilleur ami ressent-il le besoin de se tenir éloigné de lui ? Il s'apprête à lui demander, mais à peine ouvre-t-il la bouche que Reda s'est déjà levé, s'excusant avec des gestes nerveux et lui proposant même de partir. *On dirait moi*, pense distraitement Aiden. "Pourquoi tu t'en vas ? Je fais si peur que ça après une journée de boulot ?" Lance-t-il d'un ton blagueur, un sourire espiègle en coin. Sourire qui disparaît presque aussitôt. "Ça ne va pas ?" L'air concerné et inquiet, il s'approche en deux pas légers, attrape l'épaule de Reda pour l'empêcher de se dérober, se dresse sur la pointe des pieds et effleure délicatement son front de sa paume. Son contact est doux, affectueux. Ne rien sentir d'anormal aurait dû le rassurer, mais provoque l'effet inverse. "Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu sais que tu peux tout me dire."

Aiden & Reda

Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Je viens de passer pour un mec stupide devant lui.

« Non… non du tout. Tu es très mi.. bien, tu es bien. »

Je me racle la gorge et réponds à son sourire bref. Il s’approche lentement de moi l’air inquiet et dépose sa main sur mon épaule. L’autre se dépose sur mon front. Je frissonne. Je ferme les yeux quelques instants, imaginant malgré moi la sensation que pourrait avoir ses lèvres sur les miennes. Puis je secoue brièvement la tête, ouvre les yeux et saisis sa main sur mon front afin de la retirer tout en la gardant inconsciemment dans la mienne.

« Je suis un peu fatigué en ce moment, tout simplement Aiden… »

Je souris un peu et dépose sa main sur sa joue.

« Tu as un cil, fais un vœux… »

Je passe mon pouce sur cette douce joue et le regarde dans les yeux. Je souffle légèrement sur sa joue en approchant son visage afin d’éloigner le cil de sa peau.

L'ombre d'un sourire espiègle vient effleurer les lèvres d'Aiden, mais il n'en laisse paraître et se force à reprendre la même expression confuse qu'il affiche depuis tout à l'heure, les sourcils froncés et l'air dubitatif. Il a l'impression de comprendre… mais il n'en est pas tout à fait sûr, et mieux vaut ne pas se faire des conclusions trop hâtives. "Mi quoi ?" Comme il n'obtient aucune réponse de Reda, il s'avance et fait mine de prendre sa température, autant par réel inquiétude –c'est la première fois qu'il le voit si distant, si bien qu'il commence à se demander si ce n'est pas lui le problème– que pour tester et voir la réaction de son ami. À son contact, celui-ci semble se détendre un peu, brièvement, avant de reprendre contenance et d'évoquer la fatigue pour expliquer son comportement étrange, mais Aiden n'est pas idiot. "Mmh. Si tu le dis." Autant rentrer dans son jeu pour l'instant, il aura forcément l'occasion de vérifier ses soupçons un peu plus tard. D'ailleurs, Reda lui offre l'occasion parfaite en posant sa main sur sa joue en une douce caresse qui manque d'arracher  un frisson à Aiden. Un frisson de quoi, pourquoi ? Il ne sait pas vraiment. Ce revirement de situation le laisse perplexe. Jamais Reda n'a fait preuve d'autant de délicatesse envers lui. Il y a clairement quelque chose de changé entre eux, et il ne sait pas quoi en penser. "Un vœu ?" Sa voix est basse, à la limite d'être un murmure. "J'aimerais que tu me dises ce qu'il t'arrive. T'es vraiment bizarre ce soir, et je pense que ça n'a rien à voir avec la fatigue. Tu peux me faire confiance, tu le sais non ? Alors sois honnête. S'il te plaît." Il s'éloigne un peu, l'air chagriné. "C'est moi le problème ?"

Un soupir rassuré franchit ses lèvres et Aiden braque ses deux prunelles étincelantes sur Reda, affichant un léger sourire. Vu le ton de sa voix et sa réponse quasi-immédiate, il est évident qu'il ne lui ment pas, et le jeune homme s'en trouve bien plus soulagé qu'il ne devrait l'être. "J'ai eu peur..." Quand son ami lui explique –un peu vaguement, mais Aiden n'y fait pas attention– ce qui le rend si stressé, il hoche la tête d'air compréhensif, bien que le nom de Jackson ne lui évoque rien, pas plus que ces toiles d'ailleurs. Mais il suppose ce doit être un boulot fatiguant. "Ouais, j'peux comprendre." Les prochains mots de Reda terminent de le rassurer. Sachant qu'il place en lui une confiance presque aveugle, Aiden aurait du mal à accepter le fait que ça ne soit pas réciproque. Sa réplique à propos du mariage lui tire un petit rire gêné, mais clairement amusé. Se marier avec Reda… Pour lui qui n'a jamais envisagé de se marier avec quiconque, s'imaginer dans une telle situation fait un drôle d'effet. Mais il répond à la question de Reda avec aplomb et sincérité, tout en lui rendant un sourire lumineux. "Rassuré." Comme son ami lui demande comment se faire pardonner, la réponse lui vient immédiatement, mais il n'en montre rien et attend patiemment qu'il ait finit de parler. "Je veux un câlin. Tes câlins sont les meilleurs."

"De quoi as-tu peur Aiden ?" *De te perdre.* Pense le concerné, mais ce qu'il répond ensuite ne correspond pas à ce qu'il songe. "De rien." L'attitude de Reda lui paraît toujours un peu étrange, mais quand il lui demande un câlin, son ami s'avance et le reçoit une étreinte rassurante, chassant toutes ses angoisses. Pendant de longues secondes, aucun d'eux ne bouge, et Aiden se dit qu'il pourrait s'endormir, niché contre le torse de Reda, respirant ce parfum entêtant et familier à la fois. Sa remarque le fait doucement sourire. Son ami a toujours eu le don de le faire se sentir plus… valorisé. Précieux. Tout ce que sa mère ne lui a jamais fait ressentir. "Tu me donnes l'impression d'être important." La seconde d'après, un contact humide et doux effleure la peau sensible de son cou. Aiden sursaute, et frémit alors qu'il ressent tout à coup les mains de Reda qui se promènent sur son corps. Il n'y prêtait pas la moindre attention, une seconde plus tôt, mais maintenant, ce contact le brûle comme un fer chauffé à blanc. Assailli par une nouvelle vague de frissons incontrôlables, il se dégage des bras de Reda, le souffle court, les bras repliés contre lui-même. Il ne sait pas quoi penser de ce qu'il s'est passé, à l'instant. Un petit rire mal assuré lui échappe et il frotte distraitement l'endroit de son cou où se sont déposées les lèvres de Reda un instant plus tôt. "J'avais juste demandé un câlin, tu sais. T'étais pas obligé d'en faire autant." *Mais ça m'a plu.* Manque-t-il de rajouter. Les yeux fixés sur un point invisible au sol, il s'efforce d'ignorer ces milliards de pensées qui se bousculent dans sa tête. Ne pas y penser. C'est la meilleure façon de s'en sortir, pas vrai ?