| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| lila&noah ◊ ring a bell | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: lila&noah ◊ ring a bell Ven 25 Nov 2016 - 5:26 | |
| Lundi matin, huit heures. Cela faisait quasiment deux heures que je m'étais levé, le sommeil houleux de la nuit dernière ne s'étant pas fait prier pour se faire chasser. Jamais n'avais-je trouvé le temps aussi long dans mon appartement pour pouvoir partir au travail sans que ça n'ait l'air excessif. J'avais tourné et viré, pris deux cafés, et décrété qu'en roulant lentement, je pouvais bien me rendre sur mon lieu de travail.
Cela faisait près d'un mois que je n'avais pas retrouvé mon bureau, mes tâches, mes collègues. J'avais passé de longues semaines à l'hôpital, et une fois sorti de ce milieu abominable, j'avais eu une convalescence à respecter. A vingt-six ans, j'avais malgré tout appris une dure leçon : il valait mieux écouter les médecins, parfois. Chat échaudé craignant l'eau froide, j'avais préféré suivre leurs ordres à la lettre et ne pas reprendre le travail tout de suite, quitte à devenir fou. Je m'étais consolé d'innombrables fois en me disant qu'il valait mieux attendre et bien faire les choses, que de se précipiter dans l'action et finir par être hors-service à nouveau. Et maintenant, j'étais capable d'enfin retrouver mes responsabilités, la conscience immaculée. Je savais pertinemment qu'une masse considérable de boulot m'attendait sournoisement. Je devrais rattraper tous les dossiers qui ont dû être traités durant mon absence, me concentrer sur ceux qui ont été laissés en retrait, jugés moins importants, tout en devant accomplir mes tâches journalières qui ne changeaient jamais. Enfin, je ne risquais pas de me complaire dans l'oisiveté.
C'est ainsi motivé que je poussais les portes de l'administration dans laquelle je travaillais. Je saluais chaleureusement les personnes de l'accueil avec qui je m'étais promptement lié d'amitié. Les banalités d'usage et les nouvelles prises, je posais mes yeux sur un document que l'on venait de me livrer tandis qu'une jeune femme pénétrait l'établissement. Je jetais un coup d’œil à sa silhouette pour attirer à nouveau ma concentration sur la feuille de papier. C'est lorsqu'elle prit la parole déclarant qu'elle commençait son stage aujourd'hui que je réagis vraiment. Elle devait être affectée à mon service, et bien qu'elle passerait le plus clair de son temps avec les architectes et dessinateurs vu qu'il s'agissait de sa formation, j'étais en quelque sorte celui qui était sensé chapeauter le tout. Je saisissais le document que je lisais et finis par prendre la parole, éclaircissant la situation aux yeux de l'hôtesse d'accueil. « Oui, c'est la stagiaire de notre service. L'architecture, c'est ça ? » Je préférais tout de même m'assurer que je ne me trompais pas sur la personne, cela risquerait d'être gênant. Par la suite, je lui tendis une main, souriant : « Noah. Suis-moi, je te montre les lieux. » J'essayais de me remémorer son prénom. C'était quelque chose de court, je me rappelais qu'en le lisant, je m'étais fait la réflexion que ce n'était pas courant, mais pas vilain pour autant. |
| | | Invité | Sujet: Re: lila&noah ◊ ring a bell Dim 27 Nov 2016 - 5:54 | |
| Ce bruit agaçant. Pourquoi? Pourquoi s’infliger cette agression? C’était ça notre destiné en tant qu’être humain : se torturer sous le bruit strident, répétitif du réveil matin, ce goujat? Elle étira son bras et laissa tomber frénétiquement ses doigts sur l’écran de son cellulaire. Elle avait envi de pleurer.
«Pourquuuoooooi?» lança-t-elle, la tête dans son oreiller.
Voilà. C’était la fin. Plus de carrière. Tout espoir d’œuvrer en architecture révolu.
Elle abandonnait.
«LILA! Mais lève toi! Je sais que tu as ton stage, ne le manque pas!»
La voix de Nate était déjà plus douce que celle de son téléphone. Elle accepta de faire un compromis et ouvrit ses grands yeux de poupée en les clignotant, mais refusa de se mouvoir. Elle regarda l’heure : 7h15. Elle n’aurait pas le temps de tout faire. D’un geste décidé et large, elle souleva les draps du lit. De grands frissons parcoururent ses jambes qu’elle recroquevilla instinctivement, tout comme ses orteils une fois qu’elle les posa sur le sol.
Devant le miroir de la salle de bain, un sentiment de dégout s’empara d’elle. Elle laissa filer entre ses lèvres la légèrement exclamation de son inconfort alors qu’elle retirait du bout des doigts le pansement qui recouvrait la suture qu’on avait réalisée sur le côté de son front. Elle désinfecta avant de le remplacer en essayant de ne pas trop penser à la raison première de cette blessure. Au moins l’ecchymose autour de son œil avait presque totalement disparu, contrairement à celles sur ses jambes et sur son cou. Cela la peinait de savoir que ce serait la première impression qu’elle ferait au sein de son milieu de stage…et les questions… Ses mains appuyées sur le lavabo tremblèrent un peu. Elle se mordit les lèvres. Elle n’allait pas se réveiller en pleurant à tous les matins quand même…
Pour se donner du courage, elle prit le temps de fixer son afro et d’appliquer une couleur vive sur ses lèvres qu’elle avait naturellement pulpeuses. Elle mit du fond de teint sur le bleu autour de son œil, appliqua un peu de mascara et enfin pinça ses cheveux, elle avait envi de les couper. Elle regarda l’heure sur sa montre. : 7h30. Il fallait absolument qu’elle se bouge. Attrapant ses cahiers et ses crayons, elle se hâta de sortir afin d’affronter les transports en communs.
Elle se réjouit d’avoir pu trouver une place assisse, elle retira son cahier de croquis de son sac en bandoulière et releva ses jambes vers elle pour s’installer. Son crayon parcourut plusieurs feuilles. Pour chaque personne qu’elle dessinait, elle essayait de faire sortir de pensées de leur cerveau. Dans de traits gras, elle crayonnait leur profil, mais leur coupait la tête pour en faire sortir une myriades d’objets, de symboles et de textures dans ce qui ressemblait à une explosion. Peut-être ajouterait-elle par dessus chacune de ces myriades d’idées une large bande de couleur uni, un peu translucide…ou prendrait-elle la peine de tout colorié en de multiples détails ou peut-être n’y toucherait-elle plus jamais? Concentrée, elle manqua son arrêt.
«Flute, flute, flotti flute», grinça-t-elle entre ses dents. Elle tira la corde du bus et se faufila entre les passagers, tous ses crayons encore dans les mains. En marchant, presqu’à la course, peut-être même aussi vite que ceux qui font de la marche aux Olympiques (elle adorait les compétions de marches, elle les trouvait trop drôle à voir, vous savez cette façon qu’ils ont de se dandiner afin de ne pas techniquement courir), elle remarqua un café.
«Oh oui. Gloria!»
Elle finit par belle et bien arriver aux bureaux d’urbanisme, essoufflée et les mains pleine de crayons, de papiers et de cafés. Oui de cafés. Elle en avait pris deux en se disant qu’elle pourrait l’offrir à la personne qui s’occuperait d’elle et qui l’aurait dans les pattes toute la journée.
«Oui, allo, oui je suis la stagiaire !»
«La stagiaire? Je n’ai pas ça au dossier, êtes vous au bon endroit?»
Son cœur manqua un bond. Son transfert de dossier avait-il eu une erreur? Paniquée, elle ne parla plus, fixant la réceptionniste avec de grands yeux écartés et une bouche semi-ouverte. C’est à ce moment qu’un homme intervint. Son sauveur. Il avait un regard doux et une belle rosette qui bouclait ses cheveux d’une façon charmante.
«Oui. En architecture», confirma-t-elle en croisant ses yeux.
Il se présenta et lui tendit sa main qu’elle regarda, stoïque, avant de fixer les siennes, dont les objets s’empilaient dessus depuis son départ de la maison.
«Ah, euuh, oui, moi c’est Lila, je suis vraiment enchantée, j’ai vraiment envie de prendre la main que vous me tendez. Elle a l’air douce en plus. Je sais que c’est ce qu’il faut faire, c’est juste que…»
Elle tenta de se déprendre et de déposer un des cafés sur le comptoir de réception, mais il ne fit que glisser dangereusement sur le côté. Elle leva ses yeux sur lui et rit. Elle pivota les hanches et, dans un petit bond, se rapprocha en sa direction pour lui montrer le gobelet suicidaire.
«Prenez-le, je l’ai pris pour vous, promis je vous sert la main ensuite.»
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| | | Invité | Sujet: Re: lila&noah ◊ ring a bell Lun 28 Nov 2016 - 20:53 | |
| Mes yeux analysèrent quelques instants l'étudiante en face de moi, un léger sourire étirant mes lippes. Il fallait l'avouer, elle était plutôt atypique, comme jeune femme. Je trouvais ses traits vraiment très jolis et la couleur teintant ses lèvres ajoutait quelque chose à sa silhouette, à son aura. Comme si elle se voulait additionner de la gaieté au monde de cette manière, ou un peu plus de vie à son être. Mes yeux s'attardèrent quelques instants à la légère marque au-dessus de son œil pour s'orienter vers la cargaison d'objets en tout genre qu'elle transportait en équilibre précaire. Je ris doucement lorsqu'elle me proposa le café qui menaçait de se déverser sur le sol tout en se présentant précipitamment, ajoutant des commentaires parfois inusités. En fait, c'est comme ça que j'avais envie de décrire cette fameuse Lila : inusitée. Parfois elle semblait comme mise sur pause, son corps saisis par des milliers de pensées sur son être, comme s'il fallait qu'elle réfléchisse à ce que la civilité attendait d'elle. Puis elle s'animait, tantôt gauchement, tantôt avec enthousiasme, paraissant ne posséder aucun filtre réel. J'entourais mes doigts du gobelet, vue la danse de l'équilibre qu'effectuait la jeune femme, cela deviendrait foncièrement méchant de ne pas lui venir en aide. Surtout qu'à l'entendre, elle l'avais pris pour moi. Un rire fila entre mes lèvres, et je lui serrai la main, comme sa promesse le dictait. « Merci pour le café. » Je ne me fis pas prier pour en boire une gorgée, malgré le fait que la température du breuvage puisse s'apparenter à du magma en fusion pour certains. J'avais tellement l'habitude de boire des boissons chaudes que la majorité de ma langue était devenue insensible à la chaleur. Je jetais un coup d’œil à l'hôtesse de l'accueil qui ne pouvait ternir le sourire amusé affiché sur ses lèvres. Apparemment, la présence de Lila avait un peu égayé sa matinée de début de semaine. « Est-ce que tu veux profiter du bureau pour mettre de l'ordre à tes choses ? » questionnais-je, constatant la surcharge de Lila. « Après, je te ferais visiter les lieux. » Je lui laissais le temps de jongler avec ses affaires, tout en établissant une conversation : « Je profite de ton café, parce que bientôt, tu risques de ne pas le donner à moi mais à Peter. C'est lui qui te montrera tout ce qui est palpitant au niveau de l'architecture, des plans aux chantiers. Je suis celui qui réalise les permis, les papiers administratifs et juridiques barbants, bien que je vais souvent sur les chantiers aussi, mais on n'aime pas m'y voir. Je représente l'oiseau de mauvais augure qui annonce souvent ce qui n'est pas en règle. Tu vas sans doute finir par grommeler en pensant qu'il faut que t'ailles me voir. C'est souvent comme ça avec les stagiaires. » J'avais le mauvais rôle, mais il valait mieux en plaisanter qu'en pleurer. |
| | | Invité | Sujet: Re: lila&noah ◊ ring a bell Jeu 1 Déc 2016 - 6:41 | |
| Elle était incapable de dégager son regard de sur son visage. Elle se demandait quel âge il pouvait bien avoir…Ses grands yeux bruns avait quelque chose de doux et de calme, elle ne pouvait retirer ce sourire un peu bête qui était collé sur sa bouche. Elle se sentait elle-même un peu plus calme maintenant. Sûrement le fait d’être enfin arrivée à bon port. Il retira tranquillement le café coincé entre son coude et son corps, il effleura sa poitrine sans s’en rendre vraiment compte et Lila se mit à atrocement rougir. Elle tenta de garder contenance.
«Ça fait plaisir…C’est rien vraiment», balbutia-t-elle. «En réalité, il n’était pas cher, vous savez, ce sont ce genre de café vraiment de mauvaise qualité qu’ils servent dans…ces petits…stands... Je n’aurais pas du dire, ça. Je viens de vous avouez que je suis complètement radine et que j’offre à mes supérieurs du mauvais café.»
Elle secoua la tête comme pour chasser ce qu’elle venait de dire et attrapa enfin sa main. Elle eut comme un sursaut et rigola.
«J’avais raison, elle est douce!»
Il lui proposa ensuite de se décharger dans le bureau ce qu’elle accepta en hochant la tête avec vivacité. Elle était nerveuse. Il aurait pu lui proposer de se rendre sur mars qu’elle aurait accepté pour être certaine de ne pas faire de faux pas. Elle le suivit donc de près tandis qu’ils se déplaçaient vers ce fameux bureau.
«C’est parfait. Oui. Faire le tour. »
Elle l’écoutait tandis qu’elle commençait à déposer ses affaires sur le plan de travail qu’elle occuperait probablement durant un bon moment. Elle leva la tête.
«Oh…», fit-elle un peu déçu, un moue se dessinant sur lèvres jusque là souriantes. «C’est dommage, vous avez l’air si gentil…», poursuivit-elle candidement.
Il lui expliqua alors le rôle qu’il jouerait auprès d’elle en réalité, un rôle pas trop glorieux, en fait, selon ses dires. Elle se raidit instinctivement, comme si cette posture pouvait la rendre soudainement plus crédible.
«Aaah, je vois…c’est…c’est…c’est très bien.»
Ses yeux semblèrent se perdre au loin, puis elle demanda : «Vous savez s’il met du lait dans son café, Peter? » Tant qu’à lui en apporter…
Entre temps, elle s’était mise à jouer machinalement et nerveusement avec un crayon qu’elle finit par échapper. Ça bouche forma un «O» de surprise et elle se pencha pour le récupérer. Elle tâtonna le sol du bout des doigts et trouva rapidement. Comme ça, Lila avait l’air étrange, voir un peu bête. Elle était simplement terrible dans les contextes formels et dans les relations d’autorité….dans pas mal toutes les genres de relation à vrai dire…Ce qui était plus important, en revanche, c’était le fait qu’elle avait décrocher ce stage, car elle était tout simplement la meilleure dans sa cohorte. Son travail était excellent, mais cela on ne pouvait le voir qu’en étalant ses plans et en lisant ses dossiers.
En se relevant, toutefois, elle se heurta la tête sur le coin du meuble.
«AOUCH!»
Les larmes aux yeux, elle ramena ses mains à son front et se mordit la lèvre. Il sembla s’inquiéter, elle tenta de le rassurer en lui souriant, mais son air devait sembler peu convainquant. Elle essaya alors de poursuivre la conversation pour lui montrer que tout était correct.
«Et je vais vouloir savoir si vous mettez du lait et du sucre aussi…surtout si finalement vous êtes là pour tout superviser», elle termina avec un clin d’œil.
Satisfaite de sa tentative de désamorçage, elle retira enfin ses mains de sur son front. Le bout de ses doigts était couvert de sang et elle sursauta. Il lui semblait aussi qu’elle avait plus mal que lorsqu’on fait simplement que se cogner! Et toucha à nouveau son front, une suture avait probablement été abîmée sous le pansement. Les larmes lui montèrent aux yeux. La blessure, les souvenirs, cette première rencontre ratée en milieu de stage, c’était beaucoup.
Elle parla doucement, les yeux baissés vers le sol :
«Hum….j’ai, j’ai des sutures, sous le truc blanc, il doit être rouge en réalité en ce moment, si j’y pense bien…hum bref… et…il faudrait juste que je stoppe…tout ça…»
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