Invité | Sujet: you'll never know what you'll find ▽ Aisling Mer 30 Nov 2016 - 17:47 | |
| Danemark, le temps froid, la mer qui gèle doucement à ce temps de l'année. Le froid danois, le vent glacé qui caresse la joue et effleure la tempe. Putain que Zadig aurait aimé être là-bas plutôt qu'ici; dans les bras de sa soeur ou de son frère en train de fumer un joint et se dire à quel point le temps est bon. Tout les jours. Tous les soirs, il pensait au Danemark et l'envie, le besoin d'y retourner grandissait. Ses jours, à contre-coeur, dans le ventre de Bowen le rendait toujours aussi mauvais, maussage, résilié à endurer une vie qu'il n'avait pas choisit. De la drogue, souvent trop, de la boisson, du dessin, des amis, du temps que l'on perd à penser ou à ne rien faire; la étaient les joies de son quotidien. Renfermé, dur, la carapace toujours plus difficile à briser. Zad' endurait le temps plus qu'autre chose. Ses dessins noirs, épais, complexes exprimaient son malade quotidien, qu'il s'avouait à moitié asumé. Durant ses cours, les mots ciruclaient dans son esprit sans vraiment s'assoeir dans une partie de son cerveau, son écoute était purement esthétique qu'utilitaire. Ce matin n'échappait pas aux autres, d'ailleurs. Un cours sur l'histoire de la gravure, un autre sur les formes dimensionnelles, des trucs dont il se fichait carrément, en fait. Zadig était attiré par l'idée de l'art traversant l'essence d'une personne, l'art comme échappatoire, comme élèment carburateur d'un état. Toute la théorie l'entourant lui passait putainement au-dessus de la tête. Souvent, il songeait à ses dessins, ses longues gravures qu'il pourrait sûrement exposer très bientôt. Il connaissait des gens, des noms, il pourrait éventuellement exposer. Vers 14 heures, il en avait assez entendu. Sa tête était brouillée d'informations, il fumait se fumer un clope depuis des heures, ses mains s'agitaient sur le papier sans vraiment rien produire. Fuck this. Zadig empoigna son sac et sortir à la première ocassion. Le froid lui frappa le visage, la fumée de la chaleur, l'horizon brouillé, la neige qui avait envahi quelque peu les rues et les arbres dénudés. Soupirant bruyamment, Zad' sortir une clope de son paquet avant de l'allumer rapidement. Fermant les yeux, il respira cet air frais hivernal comme une sorte de désintoxication. Qu'est-ce qu'il foutait encore à Bowen? J'sais pas, je sais rien. Faisant quelques pas, Zadig se dirigea vers un coin du mur où les gens fumaient généralement. Il y avait une grande allée vers l'entrée de l'université, là où des connards narcissiques prenaient un plaisir sot à déambuler avec leurs livres et leur air à la con. Zad' se plut à les observer marcher, désinvolte et si fier de leur petite personne. Un sourire détaché et ennuyé. Confiance en personne, intêret franchement divisé par toutes ces têtes semblables. Il tourna la tête vers sa gauche. Un air familier fumait. Les cheveux longs. Habits noirs. Il la connaissait, tiens. C'tait rare qu'il s'entendait penser une phrase comme ça. Doucement, dans une démarche lente et lourde, il se rendit à elle, les yeux éloignés, la moue blasée. Aisling. Une pote d'université. Elle était différente, pas comme les autres chieuses. Très simple, un esprit particulier un peu comme le sien. C'était sympa de pas se savoir seul dans sa haine, sa méfiance et son éternel indifférence de la vie et des gens. Elle fumait en silence, les yeux pendus au bout de quelque chose. Il arriva à pas trainés, le regard dorénavant retourné vers un groupe de cons rigolant bruyamment ensemble, tous probablement en train de lécher l'autre de compliments et de conneries insignifiantes. «Tu te fais pas trop chier toute seule?» souffla Zad au bout d'une bouffée de clope, le visage tournés vers les ados plus loin, une de ses mains dans sa poche. Il était tendu, énervé, ennuyé, tout à la fois. Zad' aurait aimé être chez lui, à fumer un spliff ou à dessiner a soeur. Il aimait essayer de se remémorer des traits à elle qui lui échappaient. Le temps était froid. Zad' consuma sa cigarette. Le Danemark l'appelait. |
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Aisling M. Callaghan MESSAGE : 2511 ICI DEPUIS : 14/08/2015 COMPTES : Noam Goldsmid CRÉDITS : lesamourslunaires
STATUT : The only one | Sujet: Re: you'll never know what you'll find ▽ Aisling Dim 18 Déc 2016 - 20:18 | |
| L'université était quelque chose qui le prenait la tête en ce moment. Sûrement parce qu'elle avait d'autres chats à fouetter que d'apprendre des cours de biologie, d'écologie et tout ce qui s'en suit. Intérieurement, elle était plutôt assez mal, à cause de tout un tas de choses, à cause de sa vie sentimentale en fait. Elle avait l'habitude qu'elle soit inexistante et elle aurait vraiment préféré que ça reste ainsi. Pourquoi est-ce que les choses avaient commencé à changer exactement ? Parce qu'elle était trop faible, et trop stupide sans aucun doute. Alors en ce moment elle buvait et fumait plus que de raison, plus encore que d'habitude. Elle avait tenté de faire ses cigarettes plus rares lorsqu'elle était en pseudo couple avec Perry, mais ça n'avait plus de sens. Elle s'était souvent entendu dire qu'on devait faire les choses pour soit même et pas pour les autres et c'était certainement très vrai. Elle n'aurait jamais dû essayer d'arrêter de fumer, elle s'en battait totalement de nuire à sa propre santé.
Bref.
A la fin d'un cours elle était sorti se fumer une cigarette, elle avait au moins besoin de ça pour décompresser et y retourner. Elle avait les nerfs en boule sans savoir pourquoi. Elle s'était mise dans le coin de fumeurs improvisés, ne faisant guère attention aux autres. Elle n'aimait pas vraiment s'intégrer dans une foule, et puis si c'était pour qu'on vienne lui gratter une cigarette ou un briquet, elle préférait être seule avec elle-même. En entendant une voix connue, elle releva la tête, reconnaissant Zadig à travers la fumée et le froid.
-Mieux vaut être seule que mal accompagnée, n'est-ce pas ?
Néanmoins, elle eut un petit sourire, se rapprochant de lui en prenant une nouvelle taffe.
-Mais c'est mieux quand t'es là.
Glissant une main dans ses cheveux, elle glissa une mèche blonde vers l'arrière de son oreille.
-Alors tu sèches quoi ? |
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