Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: because it is a small world ▽ Lea Mer 7 Déc - 17:08
Lea & Zadig
Because it is a small world
LIBRAIRIE USAGÉE DE BOWEN. 18h43 La neige se déposait délicatement contre les trainées de Bowen. Le temps était froid, mais supportable. Pas assez pour lui, la tête dans le cul après une longue soirée de drogues avec ses amis. Toute une nuit à oublier cet appel. L'appel de sa soeur. Elle lui avait annoncé la nouvelle. Sa mère était décedée de maladie. Sa soeur était seule, perdue dans les vestiges, les espaces infinis du Danemark, entre les murs d'une maison qui respirait la mort et la peur. Zad' s'était drogué durement la veille, de l'acide comme il en faisait si rarement. Mais c'tait plus fort que lui, plus fort que tout. Il se faisait chier tous les jours à marcher sur une terre qui n'aura jamais voulu de lui et là, il apprenenait avec horreur que sa soeur était plongée dans une maison de bois où gisait le cadavre de sa mère. Toute sa famille était diéfinitivement rayée, complétement balayée par la mort, la fin, la brisure, des souvenirs à jamais éteints. Ça l'avait tué. Il avait raté toute une journée de cours aujourd'hui. Il s'en foutait royalement, ne sachant jamais vraiment pourquoi Zad' étudiait d'une quelconque façon. Ça avait été la condition de sa tante une fois débarqué ici. Il ne vivait plus avec elle alors le danois pouvait bien lever haut son doigt d'honneur à cette vieille biche, sa mère resterait décédée et sa soeur abandonnée. Le réveil avait été infernal. L'acide dans sa tête, toute l'alcool avalée, l'impossibilité de bouger ou de penser comme il se devait. Une fois ses potes partis, le gamin avait passé la nuit à barbouiller des feuilles, tout ce qui lui tombait sous la main de dessins du Danemark, du visage d'enfant de sa soeur, du phare, des feuilles galopantes sur le toit de leur maison. Zadig avait été possédé par le besoin de vider l'encre, de tailler, de noircir. Beaucoup de drogues, plus qu'il n'en fallait. Un black out. Le réveil. Le lever. Journée de vagabondage, de regards complétements perdus dans le vide, de traine, de dessins éparpillés, de questionnements, d'inquiétudes. Il n'avait aucune idée de ce qui allait arriver à Donnie, jeune et perdue, sa voix était si vibrante, si brisée, effrayée. Zadig avait été hors de lui d'entendre sa voix au loin et d'être si impuissant. Il avait embrassé le mur de son poing d'une force surhumaine. Fucking shit, fuck this fucking family, fuck all of this. s'était-il dit à répétitions. Il devenait fou. En après-midi, avec une puissance inusitée, Zad' se rendit en ville, fumant clope après clope jusqu'à une librairie, juste comme ça. Il voulait lire, papier pour dessins, mais surtout un livre en particulier que sa soeur aimait plus que tout. De la poésie danoise plutôt connue. Vêtu de noir, veste de cuir, Za' entra le silencieux endroit comme on entre dans une tombe. La mine basse, le visage incertain, il parcouru les allées très lourdement, des visages se retournant à sa moue, d'ailleurs. Sa tête parcourait les allées, ses doigts cherchaient sans trouver. La tête vers la gauche. Son coeur cessa de battre. Oh god. Pas maintenant, fuck. C'était cette fille. Il pourrait la reconnaitre entre milles. Lea rose, là-bas. Il l'avait aperçu dès l'oeil en angle, direct, comme ça. Elle était tournée vers lui, feuilletant une section orientée vers l'allée. Zad' ouvrit la bouche de stupéfaction. Des semaines avaient passés sans qu'elle ne se repointe aux cours qu'ils avaient ensemble. Ouais, ouais, Zad' l'aimait bien. Elle était belle, intelligente, vraiment talentueuse. Une naïveté, une insoucience tellement charmante qu'il avait ... ouais, ça lui arrive jamais. Il resta planté là à l'admirer au loin, de profiter du plaisir de la croiser à nouveau. Quelques fois, Zad' avait pensé à elle, se demandait why the fuck elle venait plus à ses cours. Et elle était là, ses longs cheveux voilés ténébreux, ses yeux en amandes, ses doigts lactés feuilletant un livre et son sourire qui semblait toujours refléter un semblant de joie. Silencieusement, Zad' la fixa au loin, passant chaque traits sous son regard abasourdi. Yeah, il aurait fumé une clope à cette scène picturale. Lea rose collectionnant les mots un jours de gris. Ouaip...