Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
Je déteste tourner de nuit. J’avais fait tout le chemin pour aller dans la pampa australienne et tourner mon film. Zéro fidèle à son poste m’avaient accompagné, ventre à terre et je dois dire que je déteste ce pays. Il fait chaud, même la nuit. Mais j’avais apprécié le fait de ne pas prendre de coup de soleil. Enfin, je venais de mettre les pieds en ville et j’avais l’impression d’être passée dans la machine à laver mais option essorage. Je me sentais vidée de toute énergie. Je sais que j’aurai dû me rendre dans ma chambre d’hotel et dormir jusqu’après-demain mais je devais encore mémoriser des lignes de texte. Je me décidai donc à aller prendre un grand café. Noir si possible. Je me garai dans un immense parking pour sortir de ma voiture de location emmenant mon chien avec moi. Je jurai en voyant que le soleil était déjà haut. Foutu pays. Je déteste la chaleur, le soleil. Londres me manquait, l’Ecosse me manquait mas tant pis. Je soupirai pour ouvrir le coffre et prendre mon ombrelle. Lunettes de soleil sur le nez, j’attachai mes cheveux en queue de cheval, histoire de paraitre un peu civilisée. Puis, je marchai avec le chien en laisse jusqu’au café, le manuscrit dans mon sac.
Lorsque j’arrivai devant l’enseigne, je constatai qu’il n’y avait pas trop de monde. Alors, je fermai mon ombrelle pour aller me commander un café. Glacé. C’est pas une saison ici. Normalement à Noël, il neige. Il fait froid. Pas ici où il fait tout le temps beau et chaud. Je peste à nouveau en prenant ma commande pour aller m’asseoir à une table et sortir le pavé qui me servait de scénario. Je prends une gorgée pour grimacer. Putain, je tuerai pour une boisson de noël. J’avais entendu dire qu’ils avaient un pseudo marché de noël dans cette maudite ville. J’irai sans doute voir mais pas maintenant. Je baissai la tête pour être absorber par ma lecture sans me soucier du monde extérieur. Après tout, je ne connaissais pas grand monde ici. Alors qui pourrait venir me déranger ?
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
Elle ne m’avait pas vu et pourtant je l’avais presque bousculée lorsqu’elle était passée à côté de moi. Je m’étais arrêté en me retournant pour l’observer et il ne m’avait pas fallu énormément de temps pour me rappeler d’elle. Je l’avais vue il y a une semaine, tout au plus; je m’en souviens parce qu’elle jouait dans cette série que ma femme suit. Une série qui ne m’intéressait pas, jusqu’à ce que je la reconnaisse, cette fille qui devait avoir quoi… dix-huit ans à l’époque où je l’ai accostée dans ce bar à Londres. Rien que d’y penser, j’en ris encore, je rigole de tout ce que j’avais pu lui dire. Le genre de choses que vous pouvez dire à une fille de même pas vingt ans, qui croit en ce qu’on lui dit et cette rousse en avait été le parfait exemple. Je ne m’étais pas posé trente-six mille questions lorsque je l’ai vue entrer dans un café, j’ai fait de même, sans me cacher.
Je l’avais observée à chercher une table et tout en attendant que ma commande soit prête, je commençais déjà à me remémorer cette soirée à Londres qui datait d’il y a cinq ans. Je me rappelle lui avoir fait des promesses, je lui avais dit que l’on se reverrait et j’allais me faire un plaisir de lui dire que j’avais raison. Je doute que ça lui plaise, j’espère même qu’elle s’énerve mais fallait-il déjà qu’elle arrive à placer une phrase sans bégayer, elle, celle qui perdait ses mots face aux hommes. Enfin c’est ce qu’elle m’avait dit et je l’avais crue, je m’étais dit que l’on ne pouvait pas être aussi bonne actrice mais maintenant que je savais qu’elle en était une, j’aurais peut-être du être plus méfiant. Attrapant mon café de la main, je m’étais dirigé vers elle, n’avais pas réellement hésité et avais pris place tout juste en face d’elle, caressant la tête de son chien en m’asseyant avant de l’observer cachée derrière ce qui semblait être un manuscrit. «Je t’avais promis que l’on se reverrait… j’espère juste que tu ne m’as pas trop attendu» Je dois avouer que la dernière partie était là pour lui montrer que je m’étais bien foutu d’elle. Mon sourire aux lèvres ne ferait que renforcer la chose et j’étais d’ores et déjà prêt à affronter le caractère de cette écossaise que j’avais connue douce et timide lorsque je vivais encore à Londres.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
Ma main droite posée sur la page que j’allais tourner tandis que la gauche caressait distraitement la tête de Zéro, j’étais complètement absorbée par ma lecture. Mon téléphone vibra dans ma poche et je sortis ce dernier pour répondre à ma co-star. « Répétition à 15h. » Je regarde l’heure en fronçant les sourcils. Putain, je devais rentrer et aller me doucher. Je laisse tomber lourdement ma tête sur le manuscrit. Une main effleure la mienne pour caresser Zéro qui se met à grogner. « Zéro, qu’est-ce que… ? » J’entends qu’on tire la chaise en face de moi alors je soupire, lasse, pour regarder mon interlocuteur.
OH PUTAIN !
Lachlan. Le mec que j’ai rencontré à dix-huit ans alors que je sortais de l’école et que j’étais encore… oui bah disons-le, vierge. Je me mets dans le fond de ma chaise pour le fixer. Pas un sourire. Une œillade mauvaise. Je sentis tout mon corps se raffermir tendu. Je grognerai presque. «Je t’avais promis que l’on se reverrait… j’espère juste que tu ne m’as pas trop attendu» Ok, là c’est trop. Sans lui dire quoique ce soit, j’attrape mon manuscrit que je jette limite dans mon sac et me lever. Puis, minutieusement, je retirai le couvercle de mon café glacé avant de le lancer au visage de ce connard. « Bonjour Lachlan. » Puis, je m’approche de lui pour le regarder dans les yeux. Et clac, la gifle par toute seule. J’ai la main trempée de café mais je n’en ai rien à foutre. Je prends sa serviette pour m’essuyer les mains et la jeter sur lui. « Au revoir Lachlan, dis bonjour à ta femme. » Je lui fis un sourire méprisant. Pas de bégaiement cette fois-ci. Cinq ans avaient passé. J’ai pleuré pendant deux jours, pas plus. A quoi bon ? Ce mec était de ceux de la pire espèce. Un goujat doublé d’un infidèle. Je quittai le café sans même le regarder avant de tendre le bras pour appeler un taxi. « Mais quel connard, hurlai-je quasiment en me tournant vers mon chien. »
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
Je dois bien l’admettre, je ne m’attendais pas à ça de sa part, j’avais sous-estimé l’effet du temps sur son caractère et il avait du bien tremper en l’espace de cinq ans. Son regard en avait dit assez long et quand bien même je pensais qu’elle ne ferait que quitter le café, elle me balança son café en plein visage. Heureusement qu’il était glacé. Passant aussitôt une main sur mon visage avant de regarder les dégâts, je la vois se lever pour s’approcher de moi. Je fais l’erreur que tous les hommes font, je m’étais tourné vers elle et j'avais senti sa main venir frapper ma joue sans que je ne puisse esquisser le moindre mouvement de recul. Je sens mon oreille siffler et regarde Ruby s’en aller. Je souris, je me mets même à rire en sentant les regards posés sur moi et attrape une serviette pour m’essuyer le visage et rattraper un minimum ma chemise qui passerait à la machine une fois rentré.
Terminant par me lever, je ramassais mon café et levais une main comme pour dédramatiser la situation, m’adressant un peu à tout ce petit monde qui m’observait interloqué. «Ne vous en faites pas, on révise son rôle, elle adore jouer les choses à fond» Alors que certains se mettent à rire et à reprendre leur conversation, d’autres se lèvent pour observer la femme qui venait de sortir. «Oui, il s’agit bien de Ruby Phelps, elle a été retenue pour un nouveau rôle ici, à Bowen» Je n’avais aucune idée de ce que je disais, j’avais juste envie de faire sortir quelques curieux pour aller à la rencontre de cette charmante rousse. Elle avait beau avoir remporté un premier point, elle allait devoir en concéder plusieurs désormais. Sortant du café, je la vois sur le trottoir, à attendre un taxi qui ne venait pas. «On est à Bowen, pas à Londres ici» Une simple remarque vu l’absence de taxis. Je viens à sa hauteur, mon café à la main alors que quelques clients du café sortaient «Apparemment tu as quelques admirateurs qui aimeraient un autographe… ou sinon j’ai ma voiture un peu plus loin pour te ramener» Je la regarde en souriant, buvant une gorgée de mon café avant de faire un signe de la tête aux quelques timides qui n’osaient pas s’approcher de Ruby… mais ça allait vite changer.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
Je pourrais dire que je suis heureuse de retrouver Lachlan mais à vrai dire, non. Et s’il n’avait pas ouvert la bouche, j’aurai pu lui pardonner. Me dire que je n’avais été qu’une fille de passage mais il faut en plus qu’il se moque de moi. Alors mon geste est incontrôlé et impulsif. Splash le café hors de prix dans la tête. Puis j’en rajoute une couche en lui mettant une gifle. Je suis moi-même surprise par mon geste car je n’ai jamais fait preuve de violence mais il faut dire que Lachlan m’a manquée de respect. Et je suis écossais. J’inspire pour retrouver mon calme avant de commencer à héler un taxi mais sans succès. « Putain d’Australiens, marmonnai-je dans ma barbe. » Je me retournai me décidant à marquer. Et paf, je percute Lachlan de plein fouet. Alors je relève la tête pour le regarder. Damn il est toujours aussi beau ce mec. Mais je le déteste. Déjà parce qu’il incarne tout ce que je déteste. Le mec friqué qui pense qu’il peut avoir toutes les nanas dans son lit alors qu’il a déjà une femme chez lui. Pauvre dame. Si elle savait… Je dis rien tandis qu’il se décide à parler. Serait-il devenu bavard avec le temps. «On est à Bowen, pas à Londres ici» Je lève les yeux au ciel croisant mes bras sur la poitrine. «Apparemment tu as quelques admirateurs qui aimeraient un autographe… ou sinon j’ai ma voiture un peu plus loin pour te ramener» Je regarde derrière lui pour voir qu’il y a des gens qui fixent encore intimidés. Je soupire en passant une main dans mes cheveux. Puis, sans répondre à mon interlocuteur, je passe à ses côtés pour aller voir les gens. Je ne suis pas le genre de star inabordable. D’ailleurs je n’en suis même une. J’aime bien mes fans, signer des autographes, discuter avec eux. « Franchement la répétition de votre scène était trop bien, me dit une femme. » Je fronce les sourcils avant de me tourner vers Lachlan. « Qu’est-ce que t’as raconté encore ? » Puis, je me tourne vers la femme pour signer sa serviette qu’elle me tend. « Ce n’était pas la répétition d’une scène. Je l’ai dit sur Twitter, on tourne aux alentours de Bowen. Ce mec là-bas est juste un goujat qui m’a insulté. Ni plus, ni moins. » Je sens le regard des gens qui dérive sur Lachlan mais je m’en fiche. Une fois tout le monde partit, je me rapproche à nouveau de Lachlan pour le regarder. « Connard prétentieux. La prochaine fois que tu racontes des conneries sur moi, je te fais poursuivre pour diffamation. » Le regard doux que j’avais eu auparavant disparut et je sentis une nouvelle vague de haine monter en moi. « Et non, tu ne me raccompagneras pas avec ta voiture. Tu me prends pour une imbécile. Je sais bien ce que tu veux et crois-moi, je ne coucherai pas avec toi-même si t’étais le dernier mec sur terre. » Je lève les yeux au ciel à nouveau. « Et tu me dois un café ! »
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
Elle me fait rire. A l’intérieur de moi, c’est la fête, je prends mon pied. Elle ne se rend pas compte qu’en réagissant de la sorte elle ne me donne que plus envie de continuer. Plus on me fuit, plus je suis, peu importe ce que l’on me dit, ce que l’on me fait, que ce soit un café glacé ou une gifle, je me motive avec ce que l’on m’offre et Ruby en avait déjà trop fait pour que je décide de laisser tomber. Peut-être que si elle m’avait ignoré, je n’aurais pas insisté, mais cette haine envers moi et ce mépris qu’elle avait dans le regard me donnait qu’une seule envie; la faire changer d’avis sur moi et je sais que j’y arriverais. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas la prochaine fois mais elle finirait par craquer… car la haine est un mélange de beaucoup de choses, de beaucoup de choses négatives pour masquer une sensation de jalousie ou une douleur enfuie ou encore… une attirance que l’on se refuse d’admettre. Elle avait beau m’envoyer des bâtons dans les roues, je continuais de rouler vers elle et je ne m’arrêterais qu’au moment où elle baisserait sa garde, me laissant tout loisir d’en profiter. Je la regarde se reculer pour rejoindre les quelques curieux qui étaient sortis, je laisse mon regard sur elle pendant que je bois mon café. La remarque d’une femme me fait sourire mais un peu moins Ruby. «Qu’est-ce que t’as raconté encore?» Je lève mes mains de manière innocente et l’entends rectifier ce qu’avait dit la fan. «Ce n’était pas la répétition d’une scène. Je l’ai dit sur Twitter, on tourne aux alentours de Bowen. Ce mec là-bas est juste un goujat qui m’a insulté. Ni plus, ni moins.» Mes sourcils se froncent. Quand est-ce que je l’avais insultée? Je n’ai jamais insulté une femme et encore moins Ruby, c’était une fille de dix-huit ans à l’époque, je n’étais pas à ce point pourri… ou plutôt, j’étais pourri mais plus réfléchi, il en fallait beaucoup pour que j’insulte une femme. Mais je me contentai de sourire malgré le regard des gens, j’en avais strictement rien à faire, leurs avis m’importaient peu. «Connard prétentieux. La prochaine fois que tu racontes des conneries sur moi, je te fais poursuivre pour diffamation.» Elle me fait décrocher un large sourire et je la regarde, amusé. C’est qu’elle avait pris du caractère et même des formes, il n’y avait pas à dire. La regardant dans les yeux j’haussais des épaules en gardant ce sourire aux lèvres «Mais poursuis-moi, j’ai hâte de voir la tête de ton avocat lorsque tu lui diras qu’un connard a osé dire que tu répétais une scène dans un café. C’est terrible, grotesque même» Je prends une mine offusqué, comme si j’étais choqué de ce que j’avais pu faire, uniquement pour me foutre d’elle… encore une fois. Elle ne me ferait pas peur, pas avec de simples menaces, elle voulait certainement que je la laisse, mais ça n’arriverait pas. «Et non, tu ne me raccompagneras pas avec ta voiture. Tu me prends pour une imbécile. Je sais bien ce que tu veux et crois-moi, je ne coucherai pas avec toi-même si t’étais le dernier mec sur terre.» Je manque de boire mon café de travers, ma main se posant devant mes lèvres pour retenir ce que j’avais dans la bouche. Une fois fait, je la regarde, les sourcils haussés tandis que je la regarde de haut en bas. «Coucher avec toi? Ce n’est pas parce que tu ne bégaies plus et que tu es enfin une femme que j’en ai envie. Tu sais, de l’eau a coulé sous les ponts depuis le temps.» Je ris, est-ce qu’elle pensait vraiment ce qu’elle disait? «Et tu me dois un café!» Je regarde mon café puis elle. «Peut-être plus qu’un café…» Et sans la moindre hésitation, je laisse tomber mon café dans son sac. Malgré le couvercle, il se déverse quelque peu sur son manuscrit et je souris, encore, pour mon plus grand plaisir. «Oh je suis navré, vraiment…» Elle avait voulu jouer et j’étais un bon adversaire, elle allait vite le comprendre à force.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
Je n’en peux plus de mec. Mais alors, je n’en peux plus. Tandis que je signe des autographes, je me rappelle tout ce qu’il s’est passé auparavant. Et qu’est-ce que j’avais été conne ! Je finis de distribuer des signatures à tour de bras avant de me retourner vers lui. Il a un sourire de parfait connard. Je grogne tandis qu’il se met à parler. Douce et délicate. Putain mais pas avec lui en tout cas. «Mais poursuis-moi, j’ai hâte de voir la tête de ton avocat lorsque tu lui diras qu’un connard a osé dire que tu répétais une scène dans un café. C’est terrible, grotesque même» Il prend une mine offusquée si bien que je hausse à peine un sourcil. Mais il joue à quoi lui ? Je croise les bras sur ma poitrine tout en le regardant. Il aurait pu limite faire un bon acteur. Je lui réplique alors d’une voix blanche que je ne coucherai pas avec lui. Il manque de s’entrucher et je pourrais limite sourire mais à la place, je lève juste les yeux au ciel en soupirant. «Coucher avec toi? Ce n’est pas parce que tu ne bégaies plus et que tu es enfin une femme que j’en ai envie. Tu sais, de l’eau a coulé sous les ponts depuis le temps.» Je secoue la tête. « C’est ça. Je sais très bien qu’il n’y a que votre pénis qui vous guide les mecs. J’ai été à bonne école. » Je le montre du doigt avant de lui sortir qu’il me devait un café. La prochaine action se déroule si vite que je n’ai même pas le temps de voir le café qui tombe dans mon sac. « OH NON ! » Mon cri est trop strident si bien que je sens les larmes qui me montent aux yeux tandis que je retire le gobelet trempé, retenant limite ma respiration. « Non, non, non, paniquai-je avant de vider mon sac par terre. » Je me baisse sans me soucier de mon interlocuteur et en sortir le manuscrit. J’avais répétition cette après-midi. Il est foutu. Je sens les larmes qui coulent sur mes joues. Alors, je relève la tête. « POURQUOI T’AS FAIT CA ? Tu viens me voir alors que je sors d’une nuit de boulot pour te foutre de ma gueule. Tu envoies des fans à ma poursuite et tu détruis mon gagne-pain ? » Je pourrais me jeter sur lui et lui coller le manuscrit dans la tête. Mais à la place, je me relève, sèche mes larmes et inspire profondément. J’aurai pu comprendre qu’on se moque de moi, j’ai l’habitude. Mais là, il a détruit mon objet de travail alors que j’ai une audition cette après-midi. Mes épaules s’affaissent tandis que je ramasse mes affaires et que je vais jeter le manuscrit à la poubelle la plus proche. Puis sans un regard pour Lachlan, je passe à côté de lui tout en dégainant mon téléphone. « Ouais c’est moi, je viendrai pas cette après-midi pour la répet. On vient de détruire mon manuscrit… » J’entends qu’on hurle à l’autre bout du fil si bien que je décolle mon cellulaire de mon oreille pour raccrocher au nez de la personne. « J’espère que t’es content. C’était une grosse audition. En plus de m’avoir brisé le cœur il y a cinq ans, t’as en plus foutu ma vie professionnelle en l’air. Et pour quoi ? Un café glacé sur ta figure. » Je fonds alors en larmes pour aller en courant dans le café devant les personnes ahuries et aller m’enfermer dans les toilettes reprendre mon calme.
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
Il y a des choses que j’apprécie, et parmi elles, il y a le fait de tenir la jambe à une femme. Non pas en me montrant lourd, en lui sortant toutes sortes de compliments pour qu’elle reste à mes côtés, non c’était même l’inverse. J’aimais les rabaisser, parfois ça frisait le manque de respect mais c’était le meilleur moyen pour qu’une femme vous écoute, vous prête son attention et qu’elle se souvienne de vous. J’ai rapidement compris que de les complimenter les faisait rêver, mais vous passiez pour un beau parleur sur le long terme et à part les femmes croyant au prince charmant – les femmes sans intérêt donc – aucune ne chercherait à revenir vers vous. On disait que les femmes et les hommes étaient différents et venaient chacun d’une autre planète, mais c’en est tout l’inverse. Les femmes sont comme les hommes, elles se font passer pour ce qu’elles ne sont pas et une fois que vous êtes à l’abri des regards, elle se révèle, vous offre tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle cache. Elles avaient beau nié, elles n’étaient pas mieux que les hommes, ni pire. «C’est ça. Je sais très bien qu’il n’y a que votre pénis qui vous guide les mecs. J’ai été à bonne école.» Je commence à rire et hausse les sourcils comme pour lui demander si elle était sérieux et apparemment, ce fut le cas. J’aurais très bien pu lui dire que ce n’était pas de notre faute si les femmes n’étaient bonne qu’à écarter les jambes, mais ça aurait été faux… mais pas complètement. Au lieu de ça, j’avais préféré lui rendre l’ascenseur avec mon café et la réaction ne se fit pas attendre. Je la regardais le plus silencieux possible, le sourire aux coins des lèvres pendant qu’elle se retrouvait les mains dans le sac, jetant le café que je venais d’y verser avant qu’elle ne s’inquiète de son manuscrit. «POURQUOI T’AS FAIT CA ? Tu viens me voir alors que je sors d’une nuit de boulot pour te foutre de ma gueule. Tu envoies des fans à ma poursuite et tu détruis mon gagne-pain ?» Je ne savais pas comment vraiment réagir, je ne savais même pas si elle avait remarqué que son manuscrit n’avait pas été inondé mais simplement tâché par quelques éclaboussures de café. Je me pince les lèvres pour ne pas rire, la réaction démesurée de Ruby me dépasse et je me contente de l’observer, à appeler son manager ou je ne sais qui pour finalement reporter son attention sur moi. «J’espère que t’es content. C’était une grosse audition. En plus de m’avoir brisé le cœur il y a cinq ans, t’as en plus foutu ma vie professionnelle en l’air. Et pour quoi ? Un café glacé sur ta figure.» J’aurais voulu pouvoir lui répondre quelque chose mais elle était partie en courant dans le café. Je souffle et m’approche de la poubelle pour récupérer le manuscrit en regardant son état. Je frotte la première page, la deuxième et… et la troisième est intacte, le manuscrit est parfaitement utilisable et je rigole encore de la panique de Ruby. J’entre dans le café et fais face à de nombreux regards, je continue de sourire et croise le regard des gens, ils ne le soutiennent pas et reprennent leur conversation: des lâches, sûrement en train de penser que je suis le pire des cons mais aucun ne se lève pour m’empêcher de voir Ruby. Entrant dans la moindre gêne dans les toilettes, je vois Ruby penchée au-dessus d’un lavabo. Je lui tends le manuscrit tout en l’observant «Ta vie professionnelle n’est pas foutue, à moins que la page de titre soit plus importante que les pages qui suivent?» Je me permets un sourire qui se veut plutôt réconfortant. Attendant qu’elle l’attrape, je m’approche d’elle et repousse du bout des doigts l’une des mèches rousses qui colle à sa joue, inondée de larmes «Retiens une chose Ruby, c’est que si tu veux jouer avec moi en me jetant un café à la gueule pour me gifler ensuite, j’entrerai dans ton jeu, mais je ferai toujours pire, je n’ai pas de limites.» Mon regard se pose dans le sien, puis sur ses lèvres qui tremblent encore. Je souris brièvement et retire ma main de son visage pour déposer mes yeux sur son manuscrit. «Est-ce que je peux t’offrir un café?» Remontant mon regard vers son visage, j’élargis mon sourire «… libre à toi de le boire ou de me rafraîchir encore une fois.» Honnêtement, je ne savais pas si elle accepterait, je pense même qu’elle m’ignorerait pour aller répéter son audition dans le calme. Mais j’avais envie d’essayer, peut-être qu’elle me faisait un peu de peine dans le fond, c’est vrai.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
« T’es pathétique ma pauvre fille. » appuyée contre le lavabo, je réprimai mes larmes. Des larmes de tristesse, de rage, de déception. Je pensais pas retomber sur Lachlan un jour. Et surement pas en Australie. Alors, je sortis mon téléphone de ma poche pour composer le numéro que j’avais mis en touche prédéfini. « Ouais, réserve-moi un vol pour Edimbourg. J’veux plus rester ici. » Ce pays ne m’apportait que des ennuis. Entre le tournage qui n’avançait pas. Ce connard qui a renversé son café sur mon gagne-pain. Je me retrouvai encore une fois de plus prise pour une conne. Ouais Ruby, la gamine de dix-huit ans trop naïve qui a cru aux bonnes paroles d’un mec trop beau. C’est mon credo. Si je fumais, je pense que je m’allumerai une bonne clope mais à la place, je ne fais que me passer de l’eau sur mon visage. J’avais déjà une salle tête avant, mais maintenant c’est encore pire. Fous-lui en plein à la vue, me lança ma petite voix. Alors, je déboutonne légèrement ma chemise et j’entreprends de me maquiller un peu. Rien de bien flagrant si ce n’est du mascara et une touche de rouge à lèvres. Je ne voulais pas faire pute non plus. Je coiffe mes cheveux avec mes doigts lorsque j’entends la porte qui claque derrière moi. « Dis-moi l’insigne « réservé aux filles » il sert à faire joli ou pas ? » Je me retourne alors pour le toiser. Je sais que j’ai sans doute encore les yeux qui brillent d’avoir pleuré. Mais putain, je suis écossaise. Je jure comme une charretier en sa présence et j’ai bien besoin d’un verre. Mais il est trop tôt. Et ce n’est qu’un mec. Ouais ce n’est qu’un autre connard parmi tant d’autres. Il me tend le manuscrit que je prends, très énervée. Limite je lui arrache des mains avant de regarder la page de garde. Puis, je l’arrache pour la chiffonner et lui jeter en pleine tête. Sans commentaire. Ecoutons sa plaidoirie. «Retiens une chose Ruby, c’est que si tu veux jouer avec moi en me jetant un café à la gueule pour me gifler ensuite, j’entrerai dans ton jeu, mais je ferai toujours pire, je n’ai pas de limites.» Je m’approche alors de lui pour le fixer dans les yeux. Je suis plus petite que lui. Je la sens cette tension électrique qu’il dégage mais je ne rentrerai pas dans son jeu. Je préfère encore crever ou me faire nonne. «Est-ce que je peux t’offrir un café?» J’arque un sourcil avant d’émettre un petit rire. « Tu m’en dois des tas de cafés. » Je fais un pas de plus puis je passe ma main derrière sa nuque, mes doigts se perdant dans ses cheveux. Je pourrais presque sentir son souffle contre le mien alors je me mets distinctement sur la pointe des pieds. J’effleure doucement ses lèvres si bien que dans un moment d’inattention je lâche la laisse de Zéro. « Dans tes rêves, murmurai-je. » Puis, je me détache de lui, un rictus mauvais sur mon visage. « Tu veux jouer, alors jouons. » Puis, je lui tapote doucement la joue avant de descendre mes yeux vers son entrejambe. « Couché médor. » Puis, je ramasse la laisse de son chien, quittant la pièce pour aller me mettre dans la file d’attente du café. J’en profite pour retirer ma chemise à manches longues, dévoilant ainsi un débardeur qui mettait largement en valeur mes formes de femmes largement acquises. 1 -0 pour moi.
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
«Dis-moi l’insigne «réservé aux filles» il sert à faire joli ou pas?» Sa remarque me fait simplement hausser des épaules tandis que je prends soin de remarquer qu’elle s’est appliquée pour se maquiller un minimum, juste assez pour faire ressortir ses yeux mais aussi ses lèvres. M’avançant vers elle avec le manuscrit, je ne tardais pas recevoir quelque chose en retour en plein visage de sa part; elle m’amuse beaucoup décidément. C’est d’ailleurs à l’instant où elle décide de réduire la distance entre nous deux que mon regard se fige sur le sien, souriant brièvement tout en écoutant à ce qu’elle a à dire. Je ne sais pas à quoi elle joue, je ne sais pas si ce que je viens de lui dire a réveillé en elle le besoin de me tenir tête. Est-ce qu’elle me cherche? Est-ce qu’elle veut vraiment entrer dans ce jeu-là avec moi? «Tu m’en dois des tas de cafés.» Un rictus s’échappe de mes lèvres et je la sens déposer une main dans ma nuque, à me provoquer en s’élevant avant de pouvoir retrouver ses lèvres à la hauteur des miennes. Je la sens respirer, je sens même sa bouche effleurer la mienne et je souris, mon regard soutenant la sien malgré le bruit de la laisse qui était tombée. L’espace de quelques secondes, je pensais qu’elle irait jusqu’à m’embrasser mais elle n’en fit rien, bien au contraire «Dans tes rêves» Je réponds à son rictus par un sourire amusé, elle venait d’entrer sur mon territoire «Tu veux jouer, alors jouons» Je n’attendais que ça et sa main qui claqua doucement ma joue à plusieurs reprises me fit arquer un sourcil. «Couché médor.» Est-ce qu’elle me prenait pour un gamin de vingt-cinq ans? Est-ce qu’elle pensait sincèrement que son petit me fasse tant d’effet? Je rigolais intérieurement car face à cet élan de confiance qu’elle avait eu, ses paroles prouvaient qu’elle était toujours au fond d’elle cette fille innocente que j’avais connue il y a cinq ans. Si en apparence, elle avait changé, j’avais l’impression que dans sa tête elle était restée plus ou moins la même. Je la laissais partir devant moi avant de la suivre tranquillement jusqu’à m’arrêter à ses côtés dans la file, laissant mon regard l’observer se séparer de sa chemise pour se retrouver en débardeur. Je secouais la tête, ne lui offrant pas la satisfaction d’un regard se poser sur sa poitrine, je le laissais sur ses yeux et rien de plus. Si elle voulait jouer, il fallait qu’elle en fasse plus, elle allait devoir se dépasser si elle voulait que je la rejoigne et je ne comptais pas lui faire ce plaisir. «C’est ton seul moyen d’attirer l’attention?» Tandis que j’ajustais les manches de ma chemise à la hauteur de mes coudes, mon regard se déposa sur le chemiser d’une femme en face de nous, un chemiser déboutonner de manière involontaire ou non et qui laissait apparaître les premières dentelles du soutien-gorge. «Elle, elle a tout compris. Elle nous laisse en voir un minimum pour qu’on ait envie d’en voir plus» J’avais parlé à voix haute, sans me soucier que la fille en question nous entendrait. Je sentis son regard se tourner ver nous et je me contenterai de lui sourire naturellement, pour finalement reposer mon attention sur Ruby, amusé. «Et en plus elle aime que l’on parle d’elle, enfin un peu comme toi, il y a cinq ans, non?» Juste une piqûre de rappel pour lui remémorer cette soirée en tête en tête à boire, une soirée où on avait principalement parlé d’elle et où j’avais principalement joué les hommes fascinés.
Somebody make me feel alive. And shatter me. So cut me from the line. Dizzy, spinning endlessly. Somebody make me feel alive. And shatter me!
Qu’est-ce que j’étais en train de faire ? Tandis que j’attendais patiemment dans la file d’attente qu’on me serve un café, je me posai la question. La piqûre douloureuse ressentit cinq ans plus tôt m’élança de nouveau. Et j’avais eu très mal. Je savais que pour lui tout ceci n’était qu’un jeu. Que nous n’étions au fond que des bouts de viande mais pour moi, j’avais des sentiments. Pas pour lui. Mais j’étais un être humain. Je l’entendais me dénigrer sans rien faire. Que pouvais-je dire ? Que pouvais-je faire ? Je savais très bien comment la chose allait se passer. «C’est ton seul moyen d’attirer l’attention?» Il me fit sentir honteuse. Comme une vulgaire trainée. Alors, je baissai la tête pour remettre mon vêtement et le reboutonner jusqu’en haut. Catin. Ce fut le seul mot qui me vint à l’esprit tandis que Lachlan continuait à me lancer des piques. «Elle, elle a tout compris. Elle nous laisse en voir un minimum pour qu’on ait envie d’en voir plus» Je me sentis trembler tandis que ma main me démangeait. J’avais envie de lui en mettre une. Mais je me contentai de rester là, les yeux baissés. Je savais que tout le monde au café pouvait nous entendre, ainsi que la femme devant nous. Elle se mit à fixer Lachlan et je la sentis de nouveau. Cette putain de piqûre. Pas de drames, reste calme Ruby. Putain de tempérament d’écossais. Je me contentai donc de me redresser. «Et en plus elle aime que l’on parle d’elle, enfin un peu comme toi, il y a cinq ans, non?» Me parler d’il y a cinq ans était une chose à ne pas faire. Ma mâchoire se contracta ainsi que mon poing et je m’apprêtai à le frapper mais me ravisai. Je ne suis pas comme ça. Je ne peux pas. Je n’y arriverai pas. « Je vous le laisse, dis-je à la femme. » Puis, je sortis de la file d’attente avec Zéro. Je pense que je pourrais bien me passer de café après tout. Et il y en avait plein dans cette rue. « Je pense qu’au fond tu as raison. » Ma voix n’était quasiment qu’un murmure. « Je reste toujours la gamine pathétique que tu voulais te sauter. Sache que quand tu es partie, j’ai eu très mal. Voilà. Et là, c’est encore pire. Tu viens en face de moi pour te foutre de ma gueule, tu déverses ta boisson sur mon outil de travail et là tu m’insultes devant tout le monde. » Je redresse alors le regard. Je savais que j’étais en train de pleurer et que j’étais pathétique. Je savais que ce café était rempli de mes fans qui devaient sans doute filmer la scène. Je m’en fiche. Une actrice qui se fait humilier attire la sympathie du public tandis que celui qui le fait se fera lapider. J’entends même une femme l’insulter de connard. Un des serveurs du café vint jusqu’à moi avec un gobelet pour me le tendre. « Cadeau de la maison. » Puis, je lui accordai un sourire avant de le remercier tandis qu’il repartit à son poste. « T’es fier je pense. D’avoir brisé une gamine de vingt-trois ans. Bravo. » Puis, je m’approche furtivement de lui avant de déposer un baiser sur sa joue parce que c’est ce que je suis. Gentille, fade, sans intérêt. Tous les mecs le pensent. « Au revoir Lachlan. » Et baissant limite le regard, je quitte le café avec ma boisson dans la main pour retourner jusqu’à mon hotel. Je sortis mon téléphone et composai le numéro de la seule fille qui pouvait me comprendre. « Allô Freja, j’ai besoin de te voir. C’est urgent. » Puis, je raccrochai pour rester un moment, assise sur les marches de mon hotel en tremblant. Il fallait que je quitte ce pays, cette ville au plus vite. Lachlan avait raison. Je n’étais qu’une gamine écervelée, bonne qu’à sauter.
rp fini pour moi.
Made by Neon Demon
Invité
Sujet: Re: Mechanical Heart (Lachby) Ven 27 Jan 2017 - 23:20
Mechanical Heart
Lachlan & Ruby
someone once said: «telling the truth and making someone cry is better than telling a lie and making someone smile». this guy had never fucked before, trust me.
«Je vous le laisse» Je reste surpris et la regarde. Moi qui pensais qu’elle désirait jouer, je la vois soudainement changer totalement de réaction. Est-ce qu’il lui en avait fallu aussi peu pour être découragée? Déçu était peut-être le mot qui correspondait le mieux à mon état d’esprit, pendant quelques minutes, j’avais pensé qu’elle sortirait le grand jeu mais au lieu de ça, elle ferma la boîte. « Je pense qu’au fond tu as raison.» J’arque un sourcil pour chercher à comprendre, paraissant presque sérieux l’espace de quelques secondes. «Je reste toujours la gamine pathétique que tu voulais te sauter. Sache que quand tu es partie, j’ai eu très mal. Voilà. Et là, c’est encore pire. Tu viens en face de moi pour te foutre de ma gueule, tu déverses ta boisson sur mon outil de travail et là tu m’insultes devant tout le monde.» Etait-elle sérieuse? Je m’étais peut-être foutu d’elle mais elle avait cherché à envenimer la situation en me jetant son café à la gueule, sans parler de sa gifle. J’étais calme mais je répondais avec mes armes, avec mon franc parler et la répartie qui m’allait généralement si bien. Elle avait voulu jouer contre plus fort qu’elle et elle se plaignait d’avoir été ridiculisée? Elle aurait du réfléchir avant, entrer dans mon jeu pour me refroidir ensuite. Les choses auraient été différentes et je ne me reprochais rien. Les larmes qui coulaient sur ses joues auraient pu me pousser à me remettre en question mais il n’en fut rien. J’étais pas affecté, incapable d’être désolé pour ce qu’elle avait cherché à trouver. «Tu as décidé de jouer Ruby et tu as perdu. la prochaine fois tu réfléchiras à deux fois avant de me jeter un café à la gueule et de me gifler. Je passe peut-être pour un pauvre con mais je l’assume, ça n’empêche en rien que tu n’as pas été mieux que moi et tu es autant ridicule en réagissant de la sortie» Je ne souriais pas, je n’en avais pas l’envie. J’aurais pu la provoquer, chercher à l’enfoncer encore plus mais je n’en avais même pas l’envie. J’avais encore du mal à comprendre tout ce cinéma qu’elle me faisait et la jeune femme qui rigolait à côté de moi, aussi peu objective était-elle, en était la preuve. «T’es fier je pense. D’avoir brisé une gamine de vingt-trois ans. Bravo.» Je secouais la tête de gauche à droite en signe de désapprobation. «Je suis fier de ce dont je suis responsable. Tu t’es brisée toute seule, je n’ai rien eu à faire» Son baiser sur ma joue me surprend mais j’y reste indifférent et l’observe s’éloigner. «Au revoir Lachlan.» J’aurais pu lui dire au revoir mais j’étais resté silencieux. Et au lieu de répondre à la question de celle qui aurait pu devenir un passe-temps, je l’avais repoussée en lui disant de remonter un peu son froc et d’aller chercher un autre homme à divertir. Ruby venait de bousiller ma journée, une aussi belle femme qui est aussi faible face à lui. Il espérait qu’en cinq ans, elle aurait laissé tremper son caractère mais au lieu de ça, elle l’avait laissé se ramollir encore plus… faisant oublier tout le charme que pouvaient dégager son regard et son corps. Le temps de soupirer et de marcher quelques mètres pour monter dans sa voiture et retourner chez lui… se voyant sur son canapé, une bière à la main, à zapper jusqu’à entendre son téléphone sonner et parler à sa femme, une femme qui devrait bientôt faire son retour à Bowen… pour son plus grand plaisir.