| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| tell me sweet little lies (hassan) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 15:06 | |
| Depuis le matin, les urgences ne désemplissent pas. Les patients continuent d'affluer, le personnel est sur les dents. Ca fait déjà un moment que l'ambiance est plutôt tendue à l'hôpital, la faute à de très nombreux arrêts maladie qui ne sont jamais remplacés. A court d'effectif, les internes sont donc mis à contribution et délaissent quelque peu leur apprentissage pour assurer la continuité des soins. Kara espère se spécialiser en neurochirurgie, fascinée par le cerveau humain, elle est persuadée qu'en travaillant suffisamment, elle se fera remarquer par ses supérieurs. Elle a déjà travaillé dans ce service, mais le Dr. Borden, bien que très satisfait d'elle, a préféré la renvoyer quelques jours parce qu'elle a fait l'erreur de s'impliquer beaucoup trop avec l'un de ses patients. Alors elle se retrouve aux corvées : les petits bobos, les grippes, les gastro, tout ça c'est pour sa pomme. Loin d'être très motivée, elle essaie malgré tout de faire son boulot correctement. Elle courbe l'échine et accepte la sentence, elle sait que bientôt elle pourra retourner en chirurgie. En attendant, la jeune femme est de garde à la mine. Elle vient à peine d'examiner un patient et de l'envoyer en radio que déjà le chef de service l'interpelle. « Dr. McAllister, lit numéro quatre. Le patient a besoin de points de suture, vous allez vous en sortir ? » Agacée par la condescendance de son supérieur, elle se contente d'acquiescer en soupirant. Elle prend le dossier et le parcourt rapidement des yeux avant de s'avancer vers le patient en question. Un instant, elle s'arrête, profondément troublée par le visage de celui-ci. Cela fait déjà de nombreuses années que Kara a quitté la rue pour s'installer dans un appartement à peu près décent. Mais elle n'a jamais oublié celui qui l'a sauvée des nuits hivernales à l'époque. Et l'homme allongé sur le lit lui ressemble à s'y méprendre, avec quelques années de plus au compteur. Sauf que ça ne peut pas être lui. Il a disparu il y a bien longtemps, l'abandonnant à son triste sort. Elle s'installa donc au chevet du jeune homme, sans cesser de le dévisager. Elle se reprend finalement, histoire de ne pas mettre mal à l'aise un parfait inconnu. « M. Adjib ? Bonjour, je suis le Dr. McAllister, je vais m'occuper de vous, explique-t-elle simplement en observant la blessure du patient. Vous pouvez m'expliquer ce qui s'est passé ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 15:28 | |
| Du sang coule de ton arcade et tu ne t'en rends compte qu'une fois le sang glissant le long de ton nez. Bien sûr, sur le coup tu as senti la douleur mais tu n'aurais jamais imaginé saigner pour une bêtise pareille. Tu étais encore en train d'arranger tes cartons dans ton nouvel appartement et tu t'es cogné, bêtement, l'arcade sourcilière sur le coin d'un meuble. Une connerie qui t'amènera, finalement, à l'hôpital. Tu as pu stopper le saignement en compressant la blessure mais dés que tu lâchais ton mouchoir, ça recommençait. Encore et encore. Tu as donc pris ton courage à deux mains pour aller à l'hôpital de Bowen. S'il y a bien une chose que tu déteste c'est les gens malades et donc, par déduction, les hôpitaux. Tu ne comprends pas comment on peut aimer travailler dans ce genre d'environnement si stressant et sans cesse sous pression mais bon, heureusement qu'il y a des gens pour le faire, me direz-vous. Quoi qu'il en soit, quelques minutes plus tard, te voilà sur un lit d'hôpital prêt à obtenir quelques points de suture pour pouvoir ensuite t'en aller. Tu ne demandes que ça, quitter ce lieu qui te stresse au plus haut point mais la mine est remplie et il y a des cas plus urgents que le tien. Alors tu patientes, dix minutes, vingt minutes et enfin une demi-heure quand finalement arrive une jeune femme. Et c'est là que tu reconnais cette chevelure blonde et ces yeux azur qui ont si souvent hantés tes rêves. De magnifiques rêves cela dit. Kara. Tu es persuadé que c'est elle, ça ne fait pas de doute et tu reconnaîtrais son visage entre mille. Tu es revenu à Bowen pour la retrouver et enfin, ton souhait se réalise. La jeune femme, de son côté, semble perturbée par ce visage, ton visage. Voilà quelques années que tu as quitté Bowen la laissant seule, derrière toi. Ton visage a sans doute changé quelque peu et les nouveaux tatouages sur tes bras n'aident pas. Mais tu vois l'hésitation dans ses yeux. Néanmoins, elle préfère se taire alors tu décides d'en faire de même. Pour voir jusqu'où elle ira avant de tenter une approche - si seulement elle le fait - et surtout pour garder ta couverture intacte. Car ton nom a changé et Kara doit en être consciente et ça doit sans doute renforcer la confusion chez elle. « M. Adjib ? Bonjour, je suis le Dr. McAllister, je vais m'occuper de vous. Vous pouvez m'expliquer ce qui s'est passé ? » Son ton est très professionnel malgré la confusion évidente dans son regard, ce qui a le don de te faire sourire. Peut-être un peu trop, d'ailleurs. « Bonjour, j'ai fait ça en tapant ma tête à maintes reprises contre le mur. » Réponds-tu, prenant une voix la plus sérieuse possible. Quelques secondes passent avant que tu ne te décides à avouer la vérité. Tu as toujours été très taquin et surtout avec les femmes et ça ne doit pas échapper à la jolie blonde qui se trouve en face de toi, à savoir Kara. « Respirez, je plaisante. » Dis-tu en riant avant d'ajouter : « Je me suis cogné contre le coin d'un meuble et ça n'arrête pas de saigner depuis. » Ton ton est plus sérieux, voyant que Kara semble légèrement dépassée par la situation. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 17:07 | |
| Quand Kara a été diplômée, elle a juré de soigner tout le monde sans distinction. Les riches comme les pauvres, les chrétiens comme les musulmans, les criminels comme les innocents. Elle applique son serment sans vraiment y penser à vrai dire, c'est une telle évidence à ses yeux qu'elle n'a jamais à se poser la question. Il arrive parfois que l'histoire du patient lui pose un véritable problème, mais lorsqu'elle se sent incapable d'assurer les soins avec une distance professionnelle, elle passe le relai à l'un de ses collègues. Sauf qu'aujourd'hui, les effectifs sont très réduits. Beaucoup de médecins ont succombé à la grippe saisonnière et sont arrêtés jusqu'à nouvel ordre pour ne pas contaminer les services. Kara, sans doute immunisée grâce aux nombreux hivers qu'elle a passés dans une voiture sans chauffage, est en pleine forme et doit donc se débrouiller quasiment seule pour les jours à venir, avant de reprendre le cours normal de son apprentissage. Lorsque le chef des urgences lui tend un dossier, elle n'a aucune raison de le refuser et le lit assez rapidement avant d'aller rencontrer le patient. Et là, c'est comme un terrible retour en arrière. L'homme ressemble beaucoup à Hassani, le sans abri qui lui a appris à survivre dans la rue. Il a les mêmes yeux, mais il est un peu plus costaud. Ses bras sont couverts de tatouage, et il a l'oeil en sang. Difficile pour elle d'être fixée. Alors elle s'avance et s'installe auprès de lui, avant de se présenter et de lui demander ce qui s'est passé. « Bonjour, j'ai fait ça en tapant ma tête à maintes reprises contre le mur. » Le patient semble très sérieux, et Kara a du mal à se concentrer si bien qu'elle hausse un sourcil, intriguée. « Respirez, je plaisante. Je me suis cogné contre le coin d'un meuble et ça n'arrête pas de saigner depuis. » La jeune femme esquisse un sourire, consciente qu'elle laisse ses souvenirs influencer son travail. « Oh oui d'accord ! Vous savez, aux urgences on est tellement habitués que votre première histoire était tout à fait crédible. » Trêve de plaisanterie, la plaie saigne beaucoup et il va falloir remédier à ça. L'interne observe la blessure en essayant d'occulter le regard du jeune homme et conclut rapidement qu'il n'y a pas de quoi s'alarmer. « Bon, la plaie n'est pas très profonde mais il va vous falloir quelques points de suture, explique-t-elle en enfilant ses gants stériles. Je vais devoir désinfecter, ça risque de piquer un peu. » A ces mots, elle attrape une compresse qu'elle humidifie avec le désinfectant et tapote légèrement la plaie afin d'essuyer le filet de sang qui s'en échappe, tout en prenant garde à ne pas lui faire mal. « Est-ce que vous avez ressenti des vertiges, des nausées ? » Elle ne pouvait pas écarter la possibilité d'un éventuel traumatisme crânien et tenait à prendre toutes les précautions nécessaires. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 17:26 | |
| Retrouver Kara, ici, dans cette hôpital est une sacrée coïncidence. Tu ne peux t'empêcher de te demander : Et si tu ne t'étais pas blessé ? Et si tu avais ignoré cette blessure et n'étais pas venu à l'hôpital ? Et si elle avait quitté la ville ? Et si... Et si. L'aurais-tu revu un jour ? Peut-être plus tard au détour d'une rue ou d'un carrefour. Ou peut-être pas. Car même si Bowen est une petite ville, vous auriez pu ne jamais vous revoir. Et pourtant, aujourd'hui, en t'amenant dans cet hôpital où elle travaille, le destin en a décidé autrement. D'ailleurs, tu trouves ça admirable que Kara travaille ici. Et si tu ne voulais pas garder l'anonymat, tu voudrais sans doute tout savoir sur son nouveau travail. Est-elle infirmière ou désire-t-elle faire plus ? Aime-t-elle son travail ? Toutes ces questions que tu voudrais pouvoir poser mais qui resteront sans réponses. Pourquoi ? Parce que, finalement, la jolie blonde ne semble pas prêter plus attention que ça à ses souvenirs du passé et parce que toi, Hassan, tu ne te décides pas à lui avouer qui tu es. Tu préfères rester distant sans l'être trop et dissimuler ta vraie identité. « Oh oui d'accord ! Vous savez, aux urgences on est tellement habitués que votre première histoire était tout à fait crédible. » C'est vrai qu'ils doivent en voir passer des gens bizarres, ici. Tu n'y as pas réfléchis sur le moment mais ton histoire aurait pu être vrai. « Ah oui ? Il y a vraiment des gens assez cons pour se frapper la tête volontairement contre un mur ? » Demandes-tu en prenant un air étonné. C'est peut-être un peu trop franc et tranché mais tu t'en fiches puisque c'est dans ta nature de l'être. Tu n'as jamais mâché tes mots pour qui que ce soit. Sauf peut-être pour ton père, étant enfant. « Bon, la plaie n'est pas très profonde mais il va vous falloir quelques points de suture. Je vais devoir désinfecter, ça risque de piquer un peu. » Tu ne peux t'empêcher d'observer chacun des gestes de Kara, voyant l'assurance dont elle fait preuve. Elle est douée et ça crève les yeux et rien que pour ça, tu as envie de sourire. Mais tu n'en fais rien, détaillant chacun de ses mouvements du regard. « Oh vous savez, je suis tatoueur et tatoué, donc la douleur ne me fait pas vraiment peur. » Réponds-tu en montrant tes tatouages d'un signe de tête. « Est-ce que vous avez ressenti des vertiges, des nausées ? » Tu réfléchis histoire d'être sûr de toi et secoues la tête, négativement. « Non rien de tout ça, j'imagine que c'est une bonne chose. » Dis-tu tout en prenant garde à ne pas trop bouger lorsque Kara commence à nettoyer ta plaie. « Qu'est-ce qui vous a donné envie d'être médecin ? » Demandes-tu finalement, trop curieux pour garder cette question pour toi. Tu as besoin de savoir pourquoi elle a pris cette direction plutôt qu'une autre. En réalité, tu as besoin de tout savoir sur la nouvelle Kara. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 18:00 | |
| Kara a toujours voulu croire au destin. Elle qui est partie de rien a finalement atteint son objectif, celui de devenir médecin. Quand elle regarde en arrière, elle se rend compte de tout le chemin qu'elle a parcouru, et même si le titre de chirurgien est encore loin, elle ne perd rien de sa détermination à toute épreuve. Elle s'en sait capable et n'a aucunement l'intention d'abandonner. L'hôpital est devenu au fil du temps sa résidence principale, puisqu'elle y passe beaucoup plus de temps que dans son appartement. Les autres internes lui offrent une sorte de vie de famille qu'elle n'a jamais vraiment connue auparavant. Elle se souvient pourtant d'avoir déjà ressenti ça, il y a longtemps. Hassani et elle ont vécu ensemble pendant de longs mois, ils se sont soutenus, entraidés, il a pris soin d'elle. Et du jour au lendemain, il a disparu. Sans prévenir, sans laisser ne serait-ce qu'un mot sur le tableau de bord. Malgré sa colère, elle a espéré qu'il revienne. Qu'après quelques mois, il fasse marche arrière et vienne lui présenter ses excuses. Qu'il lui promette de ne jamais repartir. Puis les années ont passé, et elle a réalisé qu'elle ne pouvait plus compter que sur elle-même. Elle s'est construit un avenir, qu'elle aurait pourtant aimé partager avec lui. Alors elle ne peut pas recommencer à y croire. Elle refuse de voir l'évidence, cherche une explication rationnelle à la ressemblance frappante entre le patient et son ancien ami. Elle tente de se concentrer sur ses soins, mais son cœur est douloureusement tiraillé par l'envie de lui poser la question qui lui brûle les lèvres. « Ah oui ? Il y a vraiment des gens assez cons pour se frapper la tête volontairement contre un mur ? » Kara échappe un rire en secouant la tête. « Vous n'avez pas idée de tout c'qu'on peut voir ici. Ce matin un gamin est arrivé après s'être coincé la main dans le ciment frais. » Dieu merci, ils ont pu sauver la main du gamin et il n'en gardera normalement pas de séquelles. L'interne s'intéresse finalement à son arcade, franchement amochée. Professionnelle jusqu'au bout, elle informe le patient qu'elle va désinfecter et risque de lui faire un peu mal, mais celui-ci ne se démonte pas et désigne ses tatouages. « Oh vous savez, je suis tatoueur et tatoué, donc la douleur ne me fait pas vraiment peur. » Elle se prend alors à admirer les dessins sur ses bras et sa vue se trouble un instant, tandis qu'elle se souvient des talents d'Hassani en terme d'illustrations. « Ils sont.. Vraiment très beaux. » lâche-t-elle finalement, un brin amère. Puis elle reprend son examen clinique, s'assure d'écarter la possibilité d'un traumatisme crânien et alors qu'elle commence à désinfecter la plaie, le jeune homme amorce la conversation. « Non rien de tout ça, j'imagine que c'est une bonne chose. Qu'est-ce qui vous a donné envie d'être médecin ? » A cet instant, l'interne échangea un bref regard avec son patient puis déposa la compresse sur le plateau avant de préparer le matériel de sutures. « J'ai toujours été fascinée par le corps humain. Mon boulot c'est d'le réparer, vous c'est d'le rendre plus beau, dit-elle en référence à son métier à lui. Et vous alors, ça fait longtemps que vous tatouez ? » Kara a bien envie d'en apprendre un peu plus sur lui, afin de savoir si ses doutes sont justifiés ou non. Mais il s'est passé tellement de temps depuis son départ, il est même probable qu'il l'ait complètement oubliée depuis. Cette pensée lui sert douloureusement le cœur tandis qu'elle applique une crème anesthésiante sur la plaie malgré son manque de concentration évident. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 21:12 | |
| Depuis tout petit, tes dessins font partie de ton quotidien. Même lorsque tu n'avais qu'un seul crayon de couleur, tu dessinais déjà. Lorsque tu t'es retrouvé dans la rue, ça a souvent été la seule chose capable de t'apaiser et de te calmer. Alors devenir tatoueur, c'était comme une évidence. Une certitude. Un rêve que tu ne lâcherais pas de si tôt. Et c'est en quittant la ville que tu as pu toucher ton rêve du bout des doigts et y goûter. Si tu étais resté auprès de Kara les choses auraient été bien différentes et tu serais sans doute encore en prison à l'heure qu'il est. Mais est-ce que la jeune femme sera capable de comprendre tout cela ? Ou t'en voudra-t-elle indéfiniment de l'avoir abandonné ? C'est la question que tu te poses chaque jour depuis ton retour à Bowen. Et cette question te brûle les lèvres, là, devant la jolie blonde. Pourtant, tu n'en diras rien. Pas maintenant, c'est trop tôt et ce serait inapproprié de le faire dans cet hôpital au milieu de dizaines de personnes que tu ne connais pas. Et trop risqué, surtout. « Vous n'avez pas idée de tout c'qu'on peut voir ici. Ce matin un gamin est arrivé après s'être coincé la main dans le ciment frais. » Tu ris, toi aussi, lorsque tu entends le sien. Un rire qui t'avait énormément manqué et tu t'en rends compte maintenant que tu l'entends, juste devant toi. « J'ai toujours rêvé de faire ça étant enfant. Pourtant, je n'ai jamais sauté le pas et j'ai bien fait, visiblement. Il va bien au moins, ce gamin ? » Finis-tu par demander, un sourcil froncé. Vous discutez comme deux parfaits inconnus et ça te fait drôlement bizarre. Tu as envie de lui dire qui tu es et qu'elle te raconte tout ce qui est nouveau dans sa vie mais tu ne peux pas. Alors, tu t'en tiens à une conversation plutôt banale mais une conversation tout de même. C'est mieux que rien, non ? « Ils sont.. Vraiment très beaux. » Tu sens le doute dans sa voix et dans son attitude. Tu vois que Kara se pose énormément de questions auxquelles tu pourrais pourtant amener des réponses mais tu n'en fais rien. Et ça te laisse un goût amer, toi aussi. Tu la remercies d'un signe de tête juste avant de lui demander d'où lui est venue l'envie d'être médecin. « J'ai toujours été fascinée par le corps humain. Mon boulot c'est d'le réparer, vous c'est d'le rendre plus beau. Et vous alors, ça fait longtemps que vous tatouez ? » Tu lui souris même si elle ne peut pas le voir, trop concentrée à réparer ta blessure à l'arcade. Mais ce que Kara dit est très beau et très juste, soit dit en passant. « C'est joliment dit. » Tu marques une pause avant de reprendre la parole, quelques secondes plus tard : « Ca doit faire six ou sept, déjà. Que le temps passe vite. » Tu réfléchis un instant mais les dates concordent et tu sais que Kara fera le lien. Elle ne peut pas ignorer que ton nouveau métier est arrivé quelques temps après ton départ. Et quelque part, tu veux qu'elle sache, tu veux qu'elle se pose des questions. Parce que tu as besoin de voir qu'elle ne t'a pas oublié. Toi, tu en aurais été incapable. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 30/12/2016, 23:39 | |
| Ca fait déjà bien longtemps que Kara a arrêté d'espérer le retour d'Hassani. Les premiers mois ont été les plus difficiles, il lui a fallu apprendre à se débrouiller seule alors qu'il avait toujours été là pour la soutenir et la protéger. Tous les jours, elle s'est assise sur le capot de leur voiture et elle a observé l'horizon en attendant de le voir apparaître au loin. Mais il n'est jamais revenu, finalement. Depuis qu'elle a compris qu'il l'a simplement abandonnée, chaque souvenir, chaque lieu, chaque odeur qu'elle rattache à lui la ronge. Elle y pense encore très souvent, et elle sait qu'elle est incapable de tourner la page pour de bon. Il sera toujours une partie d'elle, la preuve étant là, juste sous ses yeux. Il n'y a quasiment aucune chance pour que le patient soit l'homme qu'elle a connu autrefois, pourtant elle ne parvient pas à se concentrer, bégaie un peu, sent son cœur s'accélérer douloureusement. A ses yeux, c'est sans doute un transfert, comme cela peut arriver souvent avec un patient qui semble trop familier. Pour tenter de détourner l'attention du jeune homme, l'interne évoque le cas d'un gamin arrivé un peu plus tôt dans la journée. « J'ai toujours rêvé de faire ça étant enfant. Pourtant, je n'ai jamais sauté le pas et j'ai bien fait, visiblement. Il va bien au moins, ce gamin ? » Kara réprime un sourire et ne peut s'empêcher de frémir. Tout, dans ses gestes et dans sa façon de parler, lui rappelle Hassani. « Il s'en sortira oui. Et j'pense qu'il recommencera pas. » Le gamin s'est fait une peur bleue, mais les chirurgiens ont réussi à sauver sa main. Bientôt, la conversation s'oriente sur les tatouages du patient, que son t-shirt dévoile partiellement. Troublée par la coïncidence, la jolie blonde se contente d'un bref compliment et n'épilogue pas de peur que sa voix se serre dans sa gorge. Elle se refuse à croire ce qui devrait lui apparaître comme une évidence. Heureusement, comme pour l'aider à se sortir d'une situation gênante, le patient enchaîne et lui demande pour quelle raison elle a décidé de travailler dans la médecine. « C'est joliment dit, admet-il. Puis, elle se permet de lui demander depuis combien de temps il exerce son métier pour se rassurer : Ca doit faire six ou sept ans, déjà. Que le temps passe vite. » Le cœur de Kara rate soudain un battement et elle laisse tomber l'aiguille qu'elle vient tout juste de déballer. « Merde ! » Soudain, elle prend conscience que son comportement n'a rien de professionnel. Alors elle prend une profonde inspiration et sort un nouveau kit de sutures qu'elle déballe soigneusement. « Désolée je... J'suis un peu à cran ce soir. J'vais vous faire quelques points de suture, et vous pourrez partir. » Décidément mal à l'aise, Kara s'assure que la zone est parfaitement anesthésiée avant d'enfoncer l'aiguille dans sa chair pour commencer à le recoudre, en s'appliquant à exécuter les sutures avec minutie pour ne pas laisser de cicatrice apparente sur le visage du jeune homme. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 01:45 | |
| Toi aussi, au début, tu vivais très mal l'absence de Kara. Et même si tu as choisi en quelque sorte cette situation, ça ne t'empêchait pas d'espérer la revoir. Au début, à chaque fois que tu te baladais en rue, tu avais l'impression de voir sa chevelure blonde à chaque coin de rue. Alors, tu te mettais à poursuivre cette personne avant de te rendre compte que ça ne pouvait pas être celle que tu cherchais : Kara, ta Kara. Chaque jour, tu te réveillais en t'efforçant de détailler, dans ta tête, chaque trait de ton visage. Tu ne voulais pas oublier une seule parcelle de son doux visage, c'était inconcevable à tes yeux. Alors, tu te remémorais ces moments où tu l'observais dormir, dans cette vieille voiture, votre voiture. Votre petit nid, votre chez vous, votre repère. Cet endroit qui restera à tout jamais gravé dans ta mémoire. Cet endroit où vous avez tant partagé, tant échangé. Et maintenant que la jeune femme se trouve devant toi, tu te rends compte que ta mémoire est intacte. Tu détailles son visage lorsqu'elle te parle, t'arrêtant sur chaque renfoncement, chaque rougeur, chaque petit détail qui ne t'avait pas échappé lors de votre rencontre. Et qui ne t'échappe toujours pas, aujourd'hui, dans cet hôpital. « Il s'en sortira oui. Et j'pense qu'il recommencera pas. » Tu hoches la tête, clôturant le sujet par ton silence. Finalement, la jolie blonde te pose des questions sur ton métier et tu ne peux t'empêcher de donner des réponses détaillées pour la faire réagir. Et le mieux qu'on puisse dire c'est que tu as réussi ton coup, Hassan. Kara laisse tomber l'aiguille fraîchement sortie de son paquet tout en laissant s'échapper un juron de ses lèvres. Tu veux la rassurer, lui dire que ce n'est pas grave mais elle ne t'en laisse pas le temps, s'excusant assez vite. « Désolée je... J'suis un peu à cran ce soir. J'vais vous faire quelques points de suture, et vous pourrez partir. » Tu secoues la tête, essayant de rassurer la jeune femme. « Ne vous en faites pas, j'imagine bien que ça doit être un boulot assez stressant. » Finis-tu par dire, tout en lui adressant un sourire sincère et compatissant. Tu sens l'aiguille traverser ta chair sans pour autant ressentir aucune douleur, la joie de l'anesthésie, n'est-ce pas ? Tu attends qu'elle ait terminé, ne voulant pas la déconcentrer à nouveau, avant de reprendre la parole. « Vous faites ça très bien, Kara, ne doutez pas de vous. » Dis-tu, finalement, sans même te rendre compte que tu viens de prononcer son prénom. Et malheureusement pour toi, ce ne sera pas facile de justifier ce lapsus car sur son badge n'est marqué que son nom de famille. Tu ne pourras donc pas échapper à la discussion à l'aide d'un mensonge. Tu t'es foutu dans un sacré merdier, Hassan, et le pire c'est que tu n'en as même pas conscience. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 16:55 | |
| La situation a quelque-chose d'irréel. Les urgences affluent, la plupart des internes courent dans tous les sens pour tenter d'impressionner les titulaires. Et Kara, elle, elle est là, assise au chevet de son patient. Elle a la sensation que le temps s'est arrêté. Elle aussi aussi devrait expédier le cas pour aller trouver quelque-chose de plus intéressant à faire que des points de suture, pourtant elle est incapable de détacher son regard de ce visage si familier. Depuis le temps qu'elle n'a pas revu Hassani, elle est persuadée qu'il a dû changer. Peut-être qu'il a quitté le pays, peut-être qu'il s'est laissé mourir de faim dans un fossé. La simple idée qu'il ait pu lui arriver quoi que ce soit la terrifie, mais elle est plutôt réaliste à ce sujet. Après toutes ces années, les chances pour qu'il lui revienne un jour sont presque nulles. Mais toutes ces coïncidences troublantes... Elle n'arrive pas à les ignorer. Clairement perturbée par les ressemblances de son patient avec son ancien ami, la jeune femme fait tomber l'aiguille courbée et jure, agacée par tant de négligence de sa part. Presque aussitôt, elle s'excuse auprès de lui, consciente que son attitude n'aide pas à le mettre en confiance. Cependant il ne semble pas y prêter particulièrement d'attention. « Ne vous en faites pas, j'imagine bien que ça doit être un boulot assez stressant. » Un brin rassurée, Kara esquisse un bref sourire. « Certains jours plus que d'autres. » murmure-t-elle plus pour elle-même que pour lui. Et pour cause, cette simple rencontre s'avère terriblement douloureuse pour l'interne. Les intonations, les regards, le sourire... Chaque geste la renvoie à l'évidence qu'elle nie pourtant de toutes ses forces. Finalement, elle entame les sutures et s'applique à les réaliser parfaitement, afin de ne pas laisser de trace apparente à la cicatrisation. Lorsqu'elle termine, elle coupe le fil de suture et se débarrasse du matériel usager avant de saisir un pansement qu'elle colle sur la plaie. Enfin, elle va pouvoir mettre un terme à leur échange et respirer à nouveau. Alors qu'elle s'apprête à lui donner les conseils d'usage aux patients blessés à la tête, le patient l'interrompt. « Vous faites ça très bien, Kara, ne doutez pas de vous. » Il ne lui suffit que de quelques secondes pour réaliser, et quand elle comprend, son cœur cesse de battre un court instant. Kara. Il l'a appelée par son prénom, mais elle ne l'a jamais mentionné et il n'apparaît pas sur son badge. Kara sent les larmes lui monter aux yeux. Elle ne peut plus se voiler la face. C'est bel et bien Hassani qui est allongé sur ce lit. C'est lui qui l'a abandonnée il y a tant d'années. Et elle crève d'envie de le gifler, de lui faire mal comme il lui a fait mal. Mais elle sait que ses supérieurs ne sont pas loin, elle ne peut pas se permettre de faire de scandale au beau milieu des urgences. Son attitude change du tout au tout. Elle qui s'est montrée si prévenante au début arbore désormais un regard glacial. « J'en ai fini avec vous. » lâche-t-elle sèchement tout en lui remettant tous les documents réglementaires. A ces mots, Kara tourne les talons et s'échappe pour aller prendre l'air, juste à l'entrée du service. Elle s'adosse contre le mur et se laisse glisser par terre alors que les larmes dévalent ses joues rougies par la colère. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 18:32 | |
| Autour de vous, les urgences sont en fusion. Tu vois des médecins courir un peu partout, allant d'un patient à l'autre. Et pourtant, tous les deux, vous semblez si détendus et si extérieurs à ce monde qui vous entoure. Vous discutez, comme deux vieilles connaissances, sans trop prêter attention aux mouvements de foule qui vous entourent. C'est assez paradoxal, non ? Tu ne peux lui en vouloir lorsque Kara fait tomber la seringue par terre juste après l'avoir ouverte. Après tout, tu serais sans doute stressé, toi aussi, si tu travaillais un tel milieu. Et puis, ta présence ici ne doit pas arranger les choses. Tu vois bien qu'elle n'est pas complètement sûre d'elle et qu'elle doute de ton identité. Allant d'interrogations en interrogations. Toi, tu voudrais supprimer tous ses doutes mais tu ne peux pas. Pas ici, pas comme ça. Pourtant, sans même t'en rendre compte, c'est ce que tu fais. Alors qu'elle termine tes sutures, mettant un pansement sur la plaie, tu l'appelles par son prénom sans en avoir conscience. Ce n'est que lorsque tu vois son air changer du tout au tout que tu comprends. « J'en ai fini avec vous. » Tu soupires, venant de réaliser à quel point tu as été con. Tu viens de confirmer tous ses doutes d'une manière assez maladroite ce qui ne te ressemble pas. Habituellement, tu te montres assez mesuré et réfléchit mais devant Kara, tu perds tous tes moyens. Tout comme elle semble le faire en ta présence, également. Lorsqu'elle tente de s'échapper, tu te lèves sans réfléchir, la suivant jusqu'à l'entrée du service. La jeune femme s'appuie contre le mur, glissant jusqu'au sol et ce que lorsque tu t'approches que tu vois ces larmes sur ses joues. Ton coeur rate un battement lorsque tu la vois pleurer. Tu ne voulais pas la faire souffrir, tu ne voulais pas que vos retrouvailles se passent de cette manière... Tu ne voulais rien de tout ça. Et pourtant, tu as tout gâché, Hassan, ça ne fait aucun doute. « Kara... Je... Je suis désolé. » Marmonnes-tu, sans réellement savoir quoi dire ou quoi faire. Tu sais que ce n'est pas si simple et tu sais qu'elle ne te pardonnera sûrement pas ton départ avec de simples excuses. Mais tu les dis quand même, trouvant que c'est un début. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 19:44 | |
| A l'instant même où elle s'est approchée de son brancard, Kara a compris que le patient serait particulièrement difficile à traiter pour elle. Elle aurait sans doute préféré passer le relai à l'un de ses collègues si elle avait pu, mais tout le monde semblait très occupé, alors elle n'a pas osé demander. Pire encore, elle s'est pensée capable d'affronter la ressemblance frappante sans ciller. Mais force est de constater qu'elle s'est lourdement trompée. Les minutes défilent et elle ne parvient pas à oublier le visage de celui qui lui a fait tant de mal. Même lorsqu'elle prépare son matériel, elle fait preuve de maladresse, elle qui habituellement est justement reconnue pour ses capacités de concentration à toute épreuve. Jusqu'à ce moment. Elle entend son prénom s'échapper par inadvertance des lèvres du jeune homme. Et d'un seul coup, la réalité la heurte de plein fouet. L'interne sent sa vue se brouiller, ses jambes flageoler. Elle a envie de s'effondrer, là, en plein milieu des urgences. Mais sa fierté la pousse à s'éloigner, à s'isoler pour que personne ne puisse lire la détresse dans son regard. La fuite lui semble être la seule issue plausible, après tout, c'est ce qu'elle a fait toute sa vie. Alors elle s'élance dans le couloir pour atteindre l'entrée du service et fond en larmes sur le sol, sous le regard curieux de quelques membres du personnel qui prennent leur pause. Mais elle n'y prête même pas d'attention, car déjà Hassani, ou plutôt Hassan puisqu'il se fait appeler comme ça aujourd'hui, la retrouve. « Kara... Je... Je suis désolé. » Ces mots, meurtriers, forcent la jeune femme à redresser la tête pour le transpercer d'un regard noir. « T'es désolé... répète-t-elle comme une automate. T'es désolé, vraiment ?! » D'un revers de main rageur, elle essuie les larmes qui ont coulé sur ses joues et se relève, si vite qu'elle est prise d'un léger vertige. Et alors elle reprend la parole. « Comment tu peux oser t'pointer ici ? Ca fait huit ans bordel ! Huit putain d'années que t'as pas donné le moindre signe de vie, et là tu reviens comme une fleur ? » Elle aimerait se taire, mais c'est plus fort qu'elle. Il faut qu'elle lui crache sa haine, parce qu'au fil des années, c'est devenu viscéral. Puis soudain, elle réalise ce qui vient de se passer. Il a fait un lapsus. Totalement involontaire. Il n'a pas eu l'intention de dévoiler son identité, il l'a fait sans le vouloir. Il ne savait donc pas qu'elle travaille ici. Evidemment, comment l'aurait-il su, puisqu'il n'a jamais pris la peine de prendre de ses nouvelles ? La voix cassée par le chagrin, Kara ose finalement poser une question qui lui brûle les lèvres. « Depuis combien d'temps t'es là ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 20:08 | |
| À l'instant même où tu vois Kara s'en aller, tu ressens de la peur. Tu as peur de déjà la perdre alors que tu ne fais que la retrouver. Tu as peur qu'elle refuse de te pardonner et de ne jamais vouloir te revoir. Tu as peur de tout ça, à la fois. Alors, tu décides de la suivre même si ce n'est sans doute pas ce qu'elle désire. Tu refuses de la laisser partir sans rien faire parce que la perdre une fois était déjà assez difficile, comme ça, à tes yeux. Tu n'as jamais choisi cette situation mais ça, Kara l'ignore complètement. Si elle savait que tu avais quitté Bowen pour la protéger, te pardonnerait-elle ? Telle est la question. En tout cas, tu l'espères, du plus profond de ton âme. Tu ne sais par où commencer, tu ne sais quoi dire, te sentant totalement dépassé par la situation. Il faut dire que tu n'aurais jamais imaginé croiser la jeune femme, ici, à l'hôpital. Si tu avais su, tu aurais préparé tes mots, choisissant les bons termes pour éviter de la faire souffrir. Mais ce n'est pas le cas. Et malheureusement pour toi, tu te retrouves devant elle, comme un con, ne sachant pas quoi dire. Heureusement, Kara le fait pour toi. Même si ses mots sont crus et durs, tu veux les entendre. Et tu peux tout encaisser s'il faut passer par là pour que tu puisses la récupérer. « T'es désolé... T'es désolé, vraiment ?! Comment tu peux oser t'pointer ici ? Ca fait huit ans bordel ! Huit putain d'années que t'as pas donné le moindre signe de vie, et là tu reviens comme une fleur ? » Tant de haine sortant de la bouche d'une si belle femme. Et une haine qui t'est complètement adressée. C'est dur à encaisser mais tu restes là, sans bouger, le regard rivé sur les yeux tristes de Kara. Des yeux blessés, par ta faute. « Oui, je le suis, vraiment. Tu peux ne pas me croire mais je te promets que je suis sincère... Mais ma promesse ne doit pas vraiment t'importer. » Finis-tu par dire en baissant le regard, fixant tes pieds qui bougent, anxieux. Tu te rends bien compte qu'elle doit s'en foutre de tes belles paroles, vu la haine qui sommeille dans son regard. Mais tu déballes tout à ton tour, parce que tu as besoin de te justifier. Ou du moins tu vas le faire, une fois que tu auras répondu aux interrogations de Kara. « Depuis combien d'temps t'es là ? » Tu réfléchis, essayant de compter les semaines et réponds : « Un mois. Mais je te jure que j'ignorais que tu travaillais ici... J'voulais pas que nos retrouvailles se passent de cette façon... J'voulais faire ça bien, je t'assure. » Tu relèves la tête, plongeant ton regard dans le sien pour sonder sa réaction. Tu te sens prêt à tout lui expliquer mais tu préfères attendre qu'elle se calme, un peu du moins. Alors, tu t'approches de la jolie blonde, t'asseyant à ses côtés, à terre et contre ce mur froid de l'hôpital. Non, définitivement, ce n'est pas comme ça que tu imaginais vos retrouvailles. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 3/1/2017, 20:27 | |
| Après qu'Hassan l'ait abandonnée comme un chien dont on se débarrasse, Kara s'est endurcie. Elle n'a pas eu le choix, à se retrouver seule et à la rue. Elle a toujours affronté les choses avec courage, et ne s'est jamais démontée face à un obstacle. Elle est parvenue, au prix de ses efforts, à réussir le concours de médecine, à intégrer l'internat de son choix. Classée parmi les meilleures de sa promotion, elle a atteint chacun de ses objectifs sans fléchir un seul instant. Mais là, c'en est trop pour elle. Elle s'effondre aussi bien psychologiquement que physiquement. Le coup qu'elle vient de prendre l'a mise à terre, et elle peine à faire face. Il faut pourtant qu'elle se reprenne, elle ne peut pas le laisser la voir dans cet état, si pitoyable alors qu'elle a toujours fait partie des fortes têtes. Alors elle lui hurle toute sa rage, lui déverse toute la haine sans penser une seule seconde à ce que ça peut lui faire. Elle en a besoin, elle doit se libérer de ce fardeau qu'elle traîne depuis des années. Hassan l'écoute déchirer son cœur à lui dire tout ce qu'elle ressent. Il ne lâche pas son regard, et tente de l'apaiser. « Oui, je le suis, vraiment. Tu peux ne pas me croire mais je te promets que je suis sincère... Mais ma promesse ne doit pas vraiment t'importer. » Kara refuse de se laisser attendrir. Il lui a fait trop mal, elle a cru mourir à sa disparition. Finalement, elle se radoucit et se laisse emporter par son chagrin, qui fait perler de nouvelles larmes au coin de ses yeux. Elle lui demande depuis combien de temps il est arrivé en ville, parce qu'elle veut comprendre ce qui l'a amené à revenir. « Un mois. Mais je te jure que j'ignorais que tu travaillais ici... J'voulais pas que nos retrouvailles se passent de cette façon... J'voulais faire ça bien, je t'assure. » Un mois. Un mois qu'il était là, qu'elle aurait pu le croiser en centre ville. Un mois qu'il est revenu, et il n'a pas cherché à la voir. « Tu voulais faire ça bien ? T'espérais quoi au juste ? Que si tu mettais un beau costard et qu't'apportais des fleurs j'allais te tomber dans les bras ? » lâche-t-elle, l'amertume entachant sa jolie voix. Elle prend une profonde inspiration pour tenter de calmer les légers tremblements qui l'agitent. « Putain San... Pourquoi tu m'fais ça ? La blonde appuie sa tête contre le mur et ferme les yeux, persuadée que tôt ou tard, elle finira par se réveiller. Pourquoi tu reviens, maintenant ? » Elle n'est pas prête à faire face, elle est assaillie de sentiments contradictoires et ce mélange explosif lui fait tourner la tête. Il est en vie, alors qu'elle l'a longtemps cru mort. Mais il l'a laissée seule, et n'a jamais essayé de la contacter. Elle a dû souffrir de son absence, faire le deuil de leur solide amitié, enfouir les souvenirs qu'ils se sont forgés. Et pour ça, elle n'est pas certaine de pouvoir pardonner. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 5/1/2017, 20:36 | |
| Contrairement à Kara, lorsque tu as déménagé, tu as trouvé une personne ressource, un ami, un repère. Tu n'étais pas seul et désormais, tu ne l'as plus jamais été. C'est grâce à cette personne que tu as pu réaliser ton rêve et devenir tatoueur à plein temps. Tu pouvais faire de ta passion ton métier et ça, ce n'était pas rien. Néanmoins, tu ressentais l'absence de Kara et c'est pour ça que tu t'es juré que tu la retrouverais dés que tu le pourrais. Tu ne pensais qu'à une chose, revenir à Bowen et tout lui expliquer. Mais maintenant que la jeune femme se trouve devant toi, tu ne sais pas vraiment quoi dire. Tu ne fais qu'écouter ses paroles qui sont remplies de haine et de colère et tu dois l'avouer, tu ne pensais pas qu'elle réagirait aussi violemment. Bien sûr, tu savais qu'elle ne t'accueillerait pas avec des roses mais tout de même. Tu pensais qu'elle se montrerait un peu réfléchie mais ce n'est pas le cas et elle doit avoir ses raisons. Alors tu l'écoutes, ses mots piquant ton coeur sans ménagement. « Tu voulais faire ça bien ? T'espérais quoi au juste ? Que si tu mettais un beau costard et qu't'apportais des fleurs j'allais te tomber dans les bras ? » Tu soupires, conscient que tu n'emploies pas les mots justes. Tout ce qui sort de ta bouche ne fait qu'empirer la situation... Du moins, c'est l'impression que tu as. Tu baisses la tête, conscient que les questions de Kara sont légitimes. « Putain San... Pourquoi tu m'fais ça ? Pourquoi tu reviens, maintenant ? » Ses paroles te font l'impression d'être poignardé en plein coeur. Tu prends ta tête entre tes mains pendant quelques instants, histoire de formuler correctement tes mots. Tu ne veux pas blesser la jeune femme plus qu'elle ne l'est déjà. Tout sauf ça. « J'voulais justement que ça ne se passe pas comme aujourd'hui... J'voulais t'expliquer la raison de mon départ autre part qu'à l'extérieur d'un hôpital. Voilà ce que je voulais. » Tu marques une pause avant de reprendre, tout en gardant le regard rivé dans celui de Kara pour appuyer tes paroles. « Si tu veux que je m'en aille, je le ferai... Mais laisse-moi t'expliquer pourquoi je suis parti sans rien dire. S'il te plaît. » Supplies-tu, le regard brillant. C'est tout ce que tu demandes, quelques minutes d'écoute et si ce n'est pas suffisant alors tu t'en iras. Tu laisseras Kara continuer sa vie comme si tu n'avais jamais existé. Et comme si tout ce que vous aviez partagé était du passé. |
| | | Invité | Sujet: Re: tell me sweet little lies (hassan) 6/1/2017, 19:32 | |
| Kara a du mal à donner un sens à toute cette haine qui la ronge depuis longtemps. Il l'a abandonnée sans vraiment se soucier de son sort, c'est vrai, mais ça fait tellement d'années qu'elle pourrait essayer de tourner la page. Mais quand elle se souvient de ce qu'elle a ressenti à cette époque, elle ne parvient pas à se contrôler. Alors elle lui crache tout ce qu'elle a à lui dire, persuadée que cela l'aidera à exorciser son chagrin. Il encaisse, il tente de se défendre comme il peut, mais tout ce qu'il dit pour excuser son comportement ne fait que briser un peu plus le cœur de la jeune femme. Elle ne peut pas croire qu'il est arrivé en ville il y a déjà un mois, sans penser une seconde à lui dire qu'il était revenu. « J'voulais justement que ça ne se passe pas comme aujourd'hui... J'voulais t'expliquer la raison de mon départ autre part qu'à l'extérieur d'un hôpital. Voilà ce que je voulais. » Kara soupire, assaillie par de violentes émotions. Elle a envie de le frapper tout autant que de se blottir dans ses bras. Parce que même si elle ne supporte pas qu'il soit parti sans rien dire, en le voyant là, tout près d'elle, elle réalise combien il lui a manqué. « Si tu veux que je m'en aille, je le ferai... Mais laisse-moi t'expliquer pourquoi je suis parti sans rien dire. S'il te plaît. » Hassan lui demande un peu de temps pour tout lui expliquer. L'interne hésite longuement, elle n'est pas sûre de devoir accepter. Si elle le laisse entrer dans sa vie à nouveau, elle craint qu'il ne la déçoive encore et elle n'est pas prête à revivre ça. Pourtant, elle sait que si elle refuse, elle ne le reverra probablement jamais. Et même si elle aurait préféré pouvoir s'éloigner sans jamais se retourner, elle ne peut pas s'y résoudre. Après avoir pris une profonde inspiration, elle se relève et regarde son ancien ami, qui semble sincère. « Il faut que j'retourne bosser, lâche-t-elle d'une voix presque détachée, parce qu'elle essaie de ne plus se montrer si vulnérable face à lui. Mais elle se radoucit un court instant, le temps de le rassurer. Tu peux passer chez moi demain soir. Je travaille pas. » puis elle fait demi-tour et s'apprête à retourner travailler, avant de se tourner vers lui une dernière fois. « J'ai cru qu't'étais mort Hassan. J'te l'dis, pour que tu te rendes compte de c'que t'as fait. » Le visage de Kara est tendu par le chagrin, et elle essuie la dernière larme qui roule sur sa joue. |
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