big little lies (isaak)

On pourra se revoir un de ces jours ? Tu t'attendais à tout sauf à ça. Isaak, tu l'as rencontré un soir par hasard et on peut dire que tu as passé un très bon moment avec lui, mais tu pensais ne plus jamais le revoir. C'est ce qui se passe en général avec les hommes que tu rencontres. Une nuit ensemble et c'est tout. Sauf qu'Isaak n'a pas l'air dans cette optique-là, puisque quelques jours après votre douce nuit passée ensemble, il t'a contactée sur les réseaux sociaux. Peut-être que tu n'aurais pas dû garder contact avec lui, comme tu le fais avec tous les autres hommes de peur de t'attacher à eux, mais pour lui, tu n'as pas pu t'en empêcher. Au-delà du fait que ce soit un bel homme, c'est quelqu'un de très intéressant qui donne envie qu'on s'arrête pour apprendre à le connaître. Aujourd'hui, c'est la gorge nouée que tu arrives chez lui, ayant accepté de le revoir. Tout aurait pu très bien se passer si tu ne lui avais pas menti sur ton âge. Isaak est un homme mûr : quarante ans, ce n'est pas rien. Trente-cinq ans, c'est l'âge que tu t'es donné en te présentant à lui, pour ne pas qu'il te prenne pour une gamine et donc qu'il ne s'intéresse pas à toi. C'est mesquin de faire ça et tu en es consciente. Surtout que quand il aura su la vérité, il te prendra réellement pour quelqu'un d'immature. Aujourd'hui, tu as deux solutions : continuer ce cinéma en prenant le risque d'être démasquée un jour ou l'autre, ou tout avouer à Isaak. Tu es bien trop franche pour continuer à mentir, et surtout, si tu dois être amenée à le revoir souvent, tu ne tiendras pas très longtemps avant de craquer. Alors autant tout avouer tout de suite. Au début, tu prenais ce petit jeu à la légère mais c'était avant de discuter avec lui et d'avoir réellement envie de le revoir. Tu frappes doucement à la porte de son appartement en réfléchissant à la façon dont tu vas bien pouvoir lui avouer que tu as menti. « Salut. » Ton visage s'illumine lorsqu'il ouvre la porte. Tu le trouves magnifique même quand l'alcool ne coule pas dans tes veines, même encore plus. Il t'invite à entrer, ce que tu fais avec une démarche peu sûre de toi. Tu as tellement honte que tu es persuadée que tes joues deviennent rouge tomate alors que tu essaies tant bien que mal de garder la tête relevée pour le regarder même si tu aimerais te cacher dans un petit trou de souris. Pour essayer de te détendre un peu et ne pas lui balancer ça d'un coup, tu observes son chez-lui. « Tu vis seul ici ? » demandes-tu pour repousser l'échéance.