state of mind (scarlett)

La soirée avait prit un autre tournant. Tu ne pensais pas en arriver là avec ton ami, ça c'est sûr. Quand tu lui dis que tes talents de danseuse était pourquoi tu ne rentrais jamais seule chez toi après une soirée comme celle-ci. Il explosa de rire. "Héééé, on se moque pas!" dis-tu avec un petit rire à ton ami. L'ambiance était différente. Tu avais l'impression de danser avec Concho comme si tu dansais avec un de ses hommes lambda et que tu voulais les emmener dans ton lit. Mais tu ne voulais pas arrêter ce moment entre vous. C'était ... Différent de d'habitude. Vous vous amusiez bien, vous étiez au rythme de la musique, vos corps l'un contre l'autre. Alors, il te répondit que ce n'était surement pas qu'à cause de tes talents de danseuse que tu arrivais à attraper ses hommes dans les mailles de ton filet. "Oh oui, mais tu ne préfères pas savoir ce que sont mes autres talents..!" répondis-tu à ton ami avec un sourire en coin qui voulait tout dire. C'est vrai, tu n'allais pas lui montrer de quel bois tu te chauffes à part s'il te le demandais. Les danseurs sur la piste continuaient à vous regardaient, hommes et femmes confondus. Et tu aimais ça, être regardé alors tu en profitais. Garder toute l'attention sur toi, et savoir que tout le monde t'envie car tu as un super bon partenaire,ça te fait plaisir. Mais ce soir, tu n'avais pas envie de partager ce partenaire avec qui que ce soit.

« J’me moquais pas ! » Me justifiais-je en riant. Scarlett était une femme talentueuse dans bien des domaines, et si elle était visiblement meilleure que je pensais pour danser, elle était aussi une bonne séductrice, elle était douée avec les mots … aucun doute que les hommes lui tournaient tous autour. Quand je lui parlai de ces talents en question, elle me répondit que je préférais sans doute ne pas les connaître. J’arquai un seul sourcil, la regardant avec un regard rieur. « Alors là, toi, tu sais comment piquer la curiosité d’un homme … » Et je ne devais pas assouvir cette curiosité mal placée. Je ne devais pas apaiser mon désir, je devais l’éteindre. Complètement. Si ma relation avec Ally était sur le bord du gouffre, si je n’attendais que son retour pour laisser mon volcan interne partir en éruption, cela ne voulait aucunement dire que je pouvais actuellement me permettre de me laisser aller à mes frustrations. Parce que ces frustrations se traduisaient d’une bien drôle de façon, une manière que je n’avais jamais envisagée jusqu’à maintenant. Le regard de Scarlett était toujours posé sur moi alors que nous dansions sans relâche. Je sentais mon corps brûler, et je ne savais même plus en distinguer les raisons, entre la chaleur étouffante du club et le feu que je venais d’allumer entre nous deux. « J’ai chaud, tu voudrais pas sortir prendre l’air un peu ? » Proposais-je. Nous avions dansé sans doute au-delà d’une heure, et nos corps en sueur ne refuseraient sans doute pas une douce brise nocturne. Et puis, si je cassais ce moment où notre proximité devenait dangereuse, peut-être que j'arriverais à me remettre les idées en place.

Ta façon de danser avec ton ami pourrait porter à confusion. On vous regardait, on vous observait. Comme si on attendait qu'il se passe quelque chose entre vous. Tu lui dis alors que tes talents devaient rester secret envers Concho car sinon, tout pouvait déraper encore vous. Alors, sa curiosité fut touché. Et il s'empressa de te le répéter. Mais tu ne pouvais pas faire ça. Enfin, vu l'alcool que tu avais ingéré, tu pouvais le faire, c'était certain. "Il ne vaut mieux pas que tu saches" dis-tu doucement dans son oreille d'une façon assez sensuelle. Vous continuez à danser, vos corps collés l'un à l'autre. Et la chaleur commençait à monter entre vous, ça ne se ressentait. Une tension, une proximité que vous n'avez jamais eu. L'alcool que tu avais dans le sang te rendait de plus en plus d'humeur fêtarde. Tu étais entrain de danser, comme tu pouvais le faire à un homme lambda, un mec à qui tu voudrais plaire. Ton corps ne répondait plus à tes actes. Alors quand ton ami te proposa de sortir car il avait chaud, tu ne pu répondre qu'oui. Vous vous empressiez d'aller dehors. Quand vous y étiez, tu t'allumais une cigarette et tu te posas contre le mur, un pieds sur le mur. Tu profitais de ta cigarette, la fumée dans les poumons. "C'est vrai qu'il faisait chaud à l'intérieur" dis-tu avec un sourire en coin à ton ami. Et tu ne faisais pas qu'allusion à la chaleur de la boîte mais aussi à un brasier qui c'était créer entre vous à l'intérieur sur la piste de danse.

Il ne vaut mieux pas que tu saches. Ses mots dits d’une manière des plus sensuelles résonnaient dans ma tête, parce que sans doute avait-elle raison. Scarlett avant probablement vite compris mon état d’esprit actuel, ma confusion, mon attirance envers elle alors que tout le reste de mes sentiments pointaient dans des directions différentes. Elle était la seule chose que je voyais un minimum clairement, même si c’était quand même le chaos quand j’essayais d’en trouver la logique. Il n’y en avait pas, pas vraiment. Scarlett était mon amie depuis tellement longtemps, et pourtant cette nuit seulement commençais-je à la voir sous un tout autre jour, sous le même jour que tous ces hommes qui la regardaient présentement. Certes, j’avais toujours su à quel point elle était belle, mais j’en étais resté à ça. Ce soir, elle n’était pas que belle, elle était séduisante. Elle me séduisait. « Sans doute pas, non … » Avais-je alors répondu, pour lui faire comprendre que je savais, moi aussi, que ça pourrait déraper. Je proposai alors de sortir à l’extérieur, puisqu’il faisait chaud. Ici et entre nous. Elle accepta sans plus tarder, et nous nous dirigeâmes donc vers la ruelle adjacente à la boîte de nuit, où d’autres fumeurs se trouvaient. Scarlett rejoignit ce groupe, puisqu’elle sortit une cigarette et un briquet, s’adossant au mur alors que je la suivis, me positionnant de sorte à ce que le vent me sauve de la fumée. Je tournai ma tête vers elle, un sourire en coin, quand elle fit allusion à la chaleur à l’intérieur. « Je te dirais qu’il fait presque aussi chaud dehors … » Parce que le brasier entre nous ne s’était pas éteint, alors même si nous n’étions plus entourés de la chaleur corporelle de tous les autres danseurs, la tension entre nous faisait encore ses flammes. « Mais il ne faudrait pas. » Conclus-je, perdant doucement mon sourire. Je savais bien que ce jeu était dangereux, je savais aussi que Scarlett le pensait de son côté. Et il fallait qu’un de nous réagisse. Je l’avais fait.

Cette soirée avait un tournant auquel tu n'aurais jamais pensé. C'était pas plus mal, enfin, vu l'état dans lequel tu es, tu penses que ce n'était pas plus mal. Car c'est quand même ton ami, la personne que tu considérais comme ton frère. Mais tu l'as toujours trouvé beau et charmant. Il n'y avait plus aucune logique mais c'est pas grave, tu voulais profiter de ta soirée et si ça devait finir comme ça, ça finirait comme ça. Ta cigarette au bec, tu savourais la fumée qui entrait dans tes poumons. Toujours foutu sur ton mur, avec ton pieds dessus, tu regardais ton ami d'un air très séducteur. L'alcool fait des ravages sur toi, mais là c'est bizarre, ce n'est pas comme d'habitude car tu es au moins consciente de tes actes quand tu es saoul. Quand tu annonças à Concho qu'il faisait très chaud à l'intérieur en pensant à la chaleur de la boîte et celle qu'il y avait entre vous, il te répondit qu'il faisait aussi chaud à l'extérieur. Alors tu souris, avec un sourire en coin. "Je ne pourrais pas dire le contraire" répondis-tu à ton ami sans le quitter du regard mais en fumant toujours ta cigarette. Il te répondu ensuite qu'il ne fallait pas. Et il avait raison d'ailleurs. C'est sur qu'il ne fallait pas. Tu n'arrêtais pas de te répéter ça dans ta tête mais non, tu pensais toujours à l'éventualité que l'un de vous deux dérape à cette soirée. Quand tu finis ta cigarette, tu la jeta par terre et tu l'écrasa avec tes talons. Ensuite, tu pris ton ami par la main pour le ramener dans la boîte. "Allez, trêve de plaisanterie, on va continuer à boire, j'ai soif moi !" dis-tu en trainant ton ami par la main à l'intérieur du bâtiment.

Alors que même l’air frais de l’extérieur n’arrivait pas à me remettre les idées en place et alors que même sous l’éclairage des lampadaires plutôt que des lumières psychédéliques du club, Scarlett me semblait tout autant attirante, je réussis tout de même à reprendre un peu le contrôle de mes sentiments confus et je relevai le fait qu’il ne faudrait pas laisser la chaleur gagner nos têtes. Ma manière de m’exprimer était bien plus vague que cela, mais Scarlett comprit exactement ce que je voulais dire. Cela suffit à me convaincre que je ne me faisais pas d’histoire : elle aussi avait ressenti ce courant électrique, cette tension entre nous. Une intimité que nous ne nous connaissions pas avant ce soir. La jeune femme me regardait, silencieusement, avant de laisser tomber sa cigarette au sol et de l’écraser avec son talon. Mes yeux suivaient tous ses gestes, remontaient sa jambe jusqu’à son regard. Ses lèves s’entrouvrirent pour proposer de rentrer, continuer à boire. « T’es certaine que c’est … » Une bonne idée ? Mais elle m’attrapa la main et m’entraîna vers l’intérieur au même moment, et la musique assourdissante m’empêcha de terminer ma phrase. Ça n’aurait été que des paroles emportées par le vent, emportées par le bruit. Et des paroles que je ne pensais pas, au surplus. J’avais moi aussi envie de m’abrutir encore un peu plus à coup d’onces d’alcool. J’avais moi aussi envie de m’enivrer l’esprit afin que ma raison ne prenne plus le dessus. Alors je la suivis, jusqu’au comptoir, et la laissai cette fois nous procurer de nouvelles boissons. Quand ces dernières furent posées devant nous, j’attrapai la mienne, trinquai sans formalité avec Scarlett, et je bus quelques gorgées du liquide fort. « Faudra bientôt passer à l’eau ! J’aimerais terminer ma soirée d’une autre façon qu’en te ramassant à chaque coin de rue … » Mais de quelle autre façon il était question, ça, même moi je n’en avais aucune idée.

La soirée s'annonçait vraiment de plus en plus alcoolisée pour vous deux. Mais tu t'en fichais, tout ce que tu voulais c'était t'amuser avec ton ami mais aussi pouvoir plaire à tous les hommes que tu pouvais croiser. Alors, après avoir fini ta cigarette tu trainais Concho à l'intérieur du bar pour continuer à boire même s'il n'avait pas forcément envie. Mais tu avais déjà les sentiments confus et la vue troublée. Arrivés dans la boite de nuit, la musique battait son plein et tu commandais deux boissons pour vous deux. La musique commençait déjà à rentrer en toi, et tu te déhanchais tout en buvant les premières gorgées de ton nouveau cocktail. Ton ami te suggéra de bientôt passer à l'eau pour ne pas avoir à te ramasser à chaque coin de rue. "Petit joueur, je ne m'arrêterais pas ! C'est mal me connaître, et puis l'eau c'est moins drôle" dis-tu avec un clin d'oeil à ton ami. Mais comment pouvait finir cette soirée ? Avec la tension qu'il y avait entre vous, c'était compliqué. Tu te demandais bien ce qui allait se passer, mais là, après tout l'alcool que tu avais ingéré, tu t'en fichais totalement. Ta vue était troublée, il y avait beaucoup plus de monde qu'au départ. Les hommes te faisaient de l'oeil, ils te regardaient mais tu n'avais d'yeux que pour ton ami Concho. Tu te rapprochais alors de lui, tu le regardais dans les yeux et tu continuais à boire ton cocktail, perturbée par cette tension entre vous.

C’était mal la connaître tout en la connaissant que trop bien en même temps. J’esquissai un sourire, sachant fort bien que Scarlett n’accepterait pas de ralentir la cadence. Elle repousserait ses limites, elle jouerait avec le feu, comme nous le faisions à chaque fois. Cette fois toutefois, j’avais l’impression qu’on s’y brûlerait et qu’il n’y aurait peut-être pas moyen de revenir en arrière. Pourtant, je n’étais pas cet homme-là. J’avais Ally, et même si ça n’allait pas entre nous, même si les mots se faisaient plus rares que le silence, je ne pouvais pas tasser du revers de la main ce que nous avions. « Je ne voudrais surtout pas être le rabat-joie de la soirée. » Avais-je fini par lâcher, après avoir cherché mes mots. Je ne réfléchissais jamais autant avec Scarlett. Ce soir, j’avais l’impression de faire les deux : trop songer à chacune de mes répliques, mais ne pas réfléchir à mes gestes, mon non-verbal. J’allais m’y perdre. « Allez, le test ultime maintenant, on va voir si t’es encore capable de mettre un pied devant l’autre quand tu danses. » Ou même juste de garder son équilibre. Avec ces énièmes cocktails maintenant terminés, ce serait un challenge de taille. Nous retournâmes donc sur la piste de danse, et cette fois, au rythme des beats lancés par le dj, je m’approchai davantage de Scarlett. Nous étions le point d’ancrage l’un de l’autre. Autrement, je me noyais dans tous les autres problèmes qui me tiraient vers le fond. Je l’avais déjà atteint, ce fond, dans cette eau obscure, et je n’avais pas l’intention d’y retourner. C’est pourquoi je laissai mes mains parcourir le corps de mon amie, agrippant les tissus et cherchant sa peau. Je mettais ça sur le dos de l’alcool et de la musique. Les deux me transportaient.