art never comes from happiness -r.

On dit que les tatouages sont comme une drogue, une fois qu'on se prête au jeu, impossible de faire marche arrière. On en veut encore, plus encore. Naxa avait rapidement développé un intérêt, puis une passion pour l'art du tatouage, au plus grand malheur de ses géniteurs. À leurs yeux, le corps humain ne faisait pas office d'une toile blanche qui n'attendait que d'être colorée. Le corps, cette enveloppe corporelle qui servait plutôt d'image, du portrait de notre personne. Et pourtant, sur ce dernier point, la jeune femme était d'accord. Ses tatouages représentaient qui elle était. Certains étaient faits sur un coup de tête, d'autres étaient des folies sans réflexion, mais n'était-ce pas là le plus beau reflet de son impulsivité? Hassan s'était établi à Bowen depuis quelques temps, déjà. Du moins, c'est ce que Jordan savait de lui, pour l'instant. Elle avait découvert le studio où il travaillait et l'idée lui avait trotté dans la tête un bon moment, jusqu'à ce qu'elle flanche et qu'elle y mette les pieds, prête à se faire tatouer. Hassan a été le premier à imprégner son corps d'encre, depuis sa nouvelle vie. Il était doué, et sympa, alors elle s'était promi de retourner le voir. Jordan poussa la porte du bâtiment puis entra, apercevant Hassan du coin de l'oeil, derrière le bureau. «Hey!» souffle-t-elle, un sourire aux coins des lèvres. «J'ai un peu d'avance, mais je peux patienter jusqu'à l'heure qu'on s'était fixé.» Elle était impatiente de se retrouver sur la table, sous cette aiguille qui traverserait sa peau pour y imprimer l'art du jeune homme à vie.  L'Anglaise avait déjà son idée en tête et les croquis dans son sac à main. Hassan les retravaillerait, puis il y ajouterait sa touche personnelle, qu'elle aimerait assurément.