Celui que je voulais voir. ∆ ft.Marc

Il était l'heure pour moi de prendre la route vers mon lieu de travail. En ce moment, je n'avais que très peu de temps pour moi et j'avais envie de dire tant mieux. Cela m'évitait de penser trop souvent à ce qu'il s'était passé il y a maintenant deux semaines. À cette chose atroce qu'il m'était arrivé, à ses images qui ne voulaient aucunement quitter ma tête. Chaque jour, chaque nuit, ses images de cet homme sur moi, de ses mains qui parcourraient mon corps, qui touchait ma peau. Qui a vu chaque partie de mon intimité. Rien que de penser à tout cela, une vague de froid immense venait de travers tout mon corps. Un vent de panique, c'était emparé de moi. Je regardais dehors et constatais qu'il faisait terriblement noir et que cela m'effrayait. J'avais peur du noir maintenant, j'avais peur que tout cela recommence une nouvelle fois. J'étais terrifiée et j'étais totalement incapable d'en parler à quelqu'un. J'avais toute cette frayeur enfouie au plus profonde de moi et je n'arrivais pas à la faire sortir. J'étais prisonnière d'elle et c'était à cause d'elle que je n'arrivais pas à avancer.

J'arrêtais de penser à tout cela, enfin du moins j'essayais et pris mon courage à deux mains pour franchir le palier de ma porte. Je marchais avec plus de rapidité que d'habitude pour arriver au plus vite devant le bar. Voilà maintenant à quoi se résumait ma vie. Courir, car j'avais peur, courir pour en quelque sorte ma propre survie. Je posais mes affaires et m'installais derrière le comptoir. J'allais et je venais pour servir mes clients. Je savais que j'allais encore finir extrêmement tard ce soir et que j'allais surement être encore exténué. J'adorais mon métier, mais j'avais aussi envie de prendre du temps pour moi. Pour le moment, je n'y arrivais pas du tout. Il y avait du monde et je devais remplacer du personnel. Tout cela pour dire que ma soirée était chargée, j'espérais que cela s'arrête, pour pouvoir souffler un petit peu, j'en avais grandement besoin.

Le bar était rempli, cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu comme ça. Tant mieux, au moins je pensais à autre chose. Mon esprit était occupé pour toute la soirée. Les verres s'enchaînaient, je commençais à être quelque peu épuisée, mais je devais tenir. Je déposais les verres, prenais les additions d'autres clients, ramenais des verres vides et c'était repartir comme ça pour toute la soirée. Mon patron était avec moi et m'aidait du mieux qu'il pouvait. Des employés manquaient à l'appel et on devait redoubler de travail pour satisfaire tous les clients.

Je commençais petit à petit a me détendre, car les commandes commençaient doucement à s'arrêter. Heureusement que j'allais pouvoir souffler un peu, car je serais surement tombé dans les pommes. Je m'approchais du fût de bière pour remplir celle-ci à un client quand une voix familière me fit sortir de ma rêverie. Marc était là, je n'arrivais pas y croire mes yeux. Je restais figée dans son regard, je nageais dans ses yeux d'un bleu azur et rien autour de moi ne voulait m'en faire sortir. Sauf ma bière qui finit par déborder. Je reculais d'un pas pour éviter de m'en mettre partout, et rigolais de ma bêtise. "Bonsoir Marc, ça va bien et vous. Je suis contente de vous voir ici. " Marc était un homme magnifique, ses cheveux ébouriffer d'un noir corbeau, son regard d'un bleu intense. Son corps de mannequin, sa voix grave. Mon dieu, je devais arrêter de baver sur cet homme. Je n'étais certainement pas la seule à le faire dans le bar. Je ne pensais pas d'ailleurs être le genre de femme qui l'intéressait. Mais il était gentil, il venait d'ailleurs souvent au bar pour discuter avec moi.

Bien sûr dans phrase en lui disant que ça va, je mentais au plus au point. J'étais détruite, perdue, seule face à cette souffrance perpétuelle. J'essayais de garder la tête haute, mais c'était trop dur pour moi. Celui qui m'avait violé courait toujours dans la nature et il pouvait recommencer. Comment je pouvais rester sereine ? Je chassais tout ceci, enfin du moins j'essayais et retournais à ce que je faisais. Mon patron, c'était approché de moi et avait posé sa main sur ma hanche. "Abbadon prend une pause, repose-toi un peu. Je vais gérer, le bar c'est un peu vidé et j'ai appelé un ami pour nous aider." Je lui adressais un sourire. "Merci, beaucoup, mais tu es sûr que tu n'as pas besoin d'aide. Tu sais, je n'ai pas besoin d'une pause. " Il me regardait en détail avant de dire." Bien sûr que si Abbadon, tu as besoin d'une pause. Tu es exténué. Tu crois que ça ne se voit pas. Prend même ta soirée. Ne t'inquiète pas pour moi." Je le regarde et lui chuchote un merci et regarde Marc qui me fixe toujours avec ses magnifiques yeux. Depuis maintenant deux semaines, depuis que je m'étais faite violer, j'avais enchaîné les heures pour éviter de me retrouver seuls chez moi, car j'avais peur. Je faisais des cauchemars atroce et le noir me terrifiait aussi."Bon Marc, je t'offre un verre ?"