Celui qui me comprend [Aisran]

« C'est de ta faute. » Peut-être, peut-être pas mais c'est plus facile comme ça. Alors tu hoches la tête, résigné et mettant fin à cette conversation sans réel but. Alors que tu l'attrapes d'un geste brusque et inattendu, ça ne semble pas déconcerter la jeune femme. Elle a sans doute l'habitude de tes sautes d'humeur. Sa main se place derrière ta nuque, rapprochant vos deux visages. Son regard azur te scrute comme s'il parvenait à lire en toi mais ça ne te dérange pas. Pas avec Aisling. Finalement, elle rompt ce contact pour fermer les yeux peut-être pour savourer le moment, ou pas d'ailleurs. Mais une fois qu'elle les rouvre, ses lèvres se retrouvent collées aux tiennes. Ce geste t'étonne mais ton corps répond naturellement au sien. Ta langue vient trouver la sienne, goûtant au doux parfum de ses lèvres. « On a qu'à dire que je ne le suis plus. » Un sourire lascif se dessine au coin de tes lèvres, la jeune femme t'amuse beaucoup. Et t'excites, au passage, même si tu ne devrais pas. « Je ne sais pas si c'est très raisonnable. » Réponds-tu. Mais comme tu n'es pas quelqu'un de raisonnable, tes lèvres retrouvent les siennes dans un baiser charnel et passionné. Tu le prolonges un peu avant de décoller ta bouche de la sienne pour vous permettre de retrouver votre souffle. « On pourrait faire bien des choses, mais on est tous les deux trop coincés pour changer. » Tu hausses un sourcil, amusé. « Coincés ? Ce n'est pas le mot que j'aurais employé pour nous décrire. » Et tu appuies ton érection naissante contre son entrejambe tout en gardant ton regard rivé au sien, amusé par la tournure de la soirée.

Raisonnable. Ce mot lui faire horreur. Elle ne veut pas être quelqu'un de raisonnable. Elle ne veut pas peser le pour et le contre à chaque décision. Trop long. Trop cérébral. Trop coincé. Elle veut juste faire ce dont elle a envie, quand elle en a envie. Et là, elle a envie de Ciàran, elle se fiche bien d'être censée rester sage.
Visiblement, il était de son avis. Elle répondit à son baiser avec tout autant de passion, laissant ses main glisser sur son visage, ses cheveux, sa nuque.

-Si t'es pas raisonnable, je ne le serais pas non plus.

Alors qu'elle déclarait qu'ils étaient coincés, il sembla tenter de lui démontrer le contraire. Elle eut un léger sourire à ses arguments avant de baisser le regard.

-Tu sais très bien ce que je veux dire.

Ils étaient incapables d'exprimer leurs sentiments l'un envers l'autre. Incapables de se dire qu'ils s'appréciaient plus que comme deux personnes qui couchent seulement ensembles.
Elle glissa une main dans ses cheveux blonds, jouant avec ses mèches avant que ses lèvres ne rejoignent encore celles de Ciàran.

-On est pas capable de faire autre chose que de coucher ensembles.

Non, raisonnable n'est pas l'adjectif le mieux choisit pour te décrire, Ciàran. Néanmoins, là, connaissant la situation d'Aisling, tu ferais bien de l'être. Parce que pour le coup, tu ne connais pas les risques engendrés pour son corps si vous décidez de remettre le couvert - pour la énième fois - tous les deux. « Si t'es pas raisonnable, je ne le serais pas non plus. » Et tu l'avais bien compris lorsque la jeune femme se montrait réceptive à ton baiser et à tes avances. Mais en général, entre Aisling et toi, il ne faut pas longtemps avant que vous finissiez dans les bras l'un de l'autre. Vous avez sans cesse besoin de ce contact physique qui vous lie, c'est plus fort que vous. « Je n'ai pas envie de te faire mal... Du moins pas de cette façon-là. » Réponds-tu. Tu as ressenti le besoin de le préciser parce qu'en règle générale, tu adores être brusque avec la jolie blonde (et elle aussi, elle adore ça). Mais pas cette fois-ci parce que tu ne connais pas les conséquences de cet acte et toi qui adores tout contrôler, ici, ce ne serait pas le cas. « Tu sais très bien ce que je veux dire. » Oui, au fond, tu le sais pertinemment mais tu préfères taire ta réponse parce que ce serait trop difficile de l'avouer. Mais avouer quoi, finalement ? Que vous avez besoin l'un de l'autre ? Que vous êtes bien plus que de simples personnes qui couchent ensemble ? Sans doute tout cela à la fois, oui. « On est pas capable de faire autre chose que de coucher ensembles. » Aisling a raison mais tu ne sais pas si tu es prêt à lui donner raison à haute voix. « C'est vrai mais moi ça me convient. » Dis-tu en laissant place à un sourire lascif au coin de tes lèvres. « Et toi? » Demandes-tu, finalement, pas certain que ce soit une bonne idée de parler de ces choses-là.

Aisling baissa les yeux quand il lui dit ne pas vouloir lui faire de mal. Les moments où il pensait à sa santé étaient assez rares. Enfin, pas qu'il est déjà fait quelque chose qui puisse la rendre malade, mais il la prenait rarement pour quelque chose de fragile.

-Depuis quand est-ce que tu prends des gants avec moi ?

Cette question n'était pas un reproche, elle était vraiment curieuse de la réponse qu'il lui ferait. Même si elle s'attendait à quelque chose du style "depuis que tu as accouché".

A sa réponse, la blonde hésita quelques secondes, baissant le regard. Est-ce que ça lui convenait ? Elle n'en savait rien. Enfin si, elle savait que ça ne lui convenait pas en fait. Mais elle ne saurait pas dire pourquoi, et surtout elle ne savait pas si c'était une bonne idée.

-Peut être que ça me conviendrait si on se contentait de coucher ensemble sans se prendre la tête. Mais on sait tous les deux que c'est pas le cas.

Elle glissa une main dans ses cheveux blonds pour remettre ses mèches en place avant de se lever du canapé, allant se servir un verre de jus d'orange du réfrigérateur.

-Je dis pas que je veux changer les choses, je dis juste que...

Ca ne me rend pas heureuse.

-Enfin je sais pas.

« Depuis quand est-ce que tu prends des gants avec moi ? » C'est une bonne question qu'Aisling soulève, là. Tu ne sais pas réellement à quel moment c'est arrivé mais en tout cas c'est le cas. Tu t'es toujours soucié du bien-être corporel de la jeune femme mais tu n'as jamais été plus loin que ça. Tu as toujours fait comme tu l'entendais toi, sans réellement demander l'avis de la jeune femme et jusqu'ici ça vous convenait à tous les deux. Néanmoins, à présent, tu fais attention à elle plus que tu ne le devrais. Et ça ne te plaît pas d'être mis comme ça devant le fait accomplit. Mais tu ne peux le nier, la jolie blonde a raison. « Je sais pas quand ça a commencé mais c'est comme ça. J'aime te faire mal de plaisir pas de douleurs, Ais'. Et puis, c'est pas comme si tu venais d'accoucher y'a quelques semaines. » Dis-tu en levant les yeux au ciel. Cela te semblait logique après tout. En tout cas, on peut dire que ce soir vous êtes assez "sentimentales" tous les deux et que vos seuls sujets de discussions sont bien trop sérieux à tes yeux. Tu détestes parler de tout ça mais c'est venu naturellement et à présent, tu ne peux plus faire marche arrière. « Peut être que ça me conviendrait si on se contentait de coucher ensemble sans se prendre la tête. Mais on sait tous les deux que c'est pas le cas. » Non ce n'est pas le cas, tu ne peux le nier. Avec Aisling, tu es trop souvent possessif et jaloux, c'est quelque chose que tu ne contrôles pas avec elle. Et Dieu sait que tu adores pourtant tout contrôler. « Je dis pas que je veux changer les choses, je dis juste que... Enfin je sais pas. » Tu ne détaches pas ton regard de la jeune femme lorsqu'elle se lève pour aller chercher à boire. « Va au fond de ta pensée, Megane. » Réponds-tu simplement parce que tu es conscient qu'il y a quelque chose que la jeune femme ne parvient pas à te dire.

C'est comme ça. A peu prés la seule réponse dont devait être capable Ciàran. Il n'était pas du genre à psychanalyser ce qu'il faisait, ni ce que les autres faisaient. Il valait mieux ne pas trop lui en demander.

-Tu devrais faire attention, tu risques de devenir un homme attentionné.

Aisling était railleuse mais sans doute parce qu'elle savait que les hommes attentionnés et elle, ça ne marchait pas. Il n'y avait qu'à voir Perry, ou Chase. Ou tout mec de l'université qui avait essayé de s'intéresser un tant soit peu à elle. Et elle savait que de toute façon, ce n'était pas dans la nature de Ciàran. Elle ne savait pas pourquoi il se prenait la tête. Parce qu'elle avait accouchée ? De toute façon, elle ne s'occupait même pas de sa fille. Puis ce n'était pas en la prenant avec des pincettes qu'elle allait aller mieux, il lui fallait plutôt un bon coup de pied dans le cul, chose dont il était le spécialiste, d'habitude.

Son verre de jus d'orange dans la main, la blonde n'osa pas le regarder alors qu'elle cherchait comment s'exprimer. Elle bu une gorgée de son verre, les yeux fixés sur les nuages qu'elle voyait à travers sa fenêtre.

-Je pense que ça ne me rendra pas heureuse.

La néo-zélandaise n'avait jamais été à la recherche du bonheur mais il fallait croire que les derniers événements lui avaient fait ouvrir les yeux et maintenant elle avait conscience qu'elle y avait le droit, elle aussi, et que depuis le début de sa vie elle ne faisait que se mettre des bâtons dans les roues, toute seule, comme une grande. Fichu Isaiah.

« Tu devrais faire attention, tu risques de devenir un homme attentionné. » Tu ris, ironiquement. S'il y a bien quelque chose que tu n'es pas c'est d'être attentionné. Tu ne connais aucunes marques d'affection et d'attention à vrai dire. Toi, tu es plutôt dans la brutalité et l'inattendu. Mais en ce moment, il est vrai que tu prends un peu plus de pincettes avec Aisling qu'auparavant. Alors, pour lui montrer que tu n'est pas attentionné, tu l'attires davantage vers toi d'un coup sec, agrippant ses fesses d'une main et tirant ses cheveux vers l'arrière de l'autre, mordillant son cou en t'arrêtant juste à temps pour ne pas laisser de traces. Ta respiration se fait déjà plus rapide en sentant ton corps réagir à celui de la jeune femme. Tu agrippes sa lèvre du bas, la mordillant elle aussi, sentant un léger goût de sang dans ta bouche. Sans aucun doute celui d'Aisling. « Je ne crois pas qu'un homme attentionné ferait ça. » Susurres-tu à son oreille en faisant référence à tes actes précédents. Tu es conscient que la jeune femme a dit cela pour te provoquer mais tu t'en fiches pas mal à présent. Tout ce que tu veux c'est son corps, rien d'autres. « Je pense que ça ne me rendra pas heureuse. » Tu sondes son regard puis hoches la tête, assez d'accord avec la jolie blonde. « Je ne suis pas doué pour rendre les femmes heureuses. Par contre, pour les baiser, je m'en sors pas mal. » Réponds-tu en faisant pression sur son bassin afin qu'elle sente ton érection naissante. Cette fois-ci, si Aisling ne t'arrête pas, tu ne te gêneras pas pour consommer son corps de toutes les façons possibles et inimaginables. « Et je crois que je suis encore plus doué avec toi, précisément. » Ajoutes-tu en plongeant ton regard dans le sien, vos bouches à quelques centimètres à peine l'une de l'autre.

La contredire. Il aimait ça, plus que n'importe quoi au monde. En tout cas c'est ce qu'on aurait dit. Et au fond d'elle, elle savait que plus elle lui dirait qu'il était gentil, plus il serait cruel, pour ne pas perdre son image de marque. Image qui, d'ailleurs, était assez ridicule entre eux. Comme s'ils ne se connaissaient pas.
Elle se laissa faire, se mordillant la lèvre alors qu'il passait ses lèvres dans son cou, plongeant son regard dans le sien alors qu'il mordait sa lèvre jusqu'à la faire saigner. Il était sans doute très fier de lui.

-Je crois qu'un homme attentionné aurait exactement fait ça, qu'il aurait fait bien attention à ne pas laisser de marque dans le cou de sa partenaire sans autorisation.

Peut-être le provoquait-elle beaucoup trop, que ça n'allait que l'inciter à lui faire d'autres choses. Mais Aisling était, semble-t-il, d'humeur à jouer les fortes têtes. Ou bien juste lui faire comprendre conscience de ce qu'il était, même si ça ne lui faisait pas plaisir.

Baiser, toujours et toujours ce même mot. Sans savoir pourquoi, aujourd'hui elle s'en sentait lassée, alors que sans doute, quelque jours auparavant, elle n'y aurait prêté aucune attention et se serait purement et simplement jetée dans ses bras.

-J'avais déjà remarqué.

Elle savait qu'il la désirait, parce que quand ils étaient ensembles il ne s'agissait que de ça. Elle le laissa approcher son visage du sien et, sans pour autant l'embrasser, elle laissa son front appuyé contre le sien, fermant les yeux.

-Malheureusement oui.

Elle avait soufflé sa réponse avant de se reculer légèrement puis de se relever. Peut-être qu'elle agissait ainsi parce qu'il l'avait repoussée quelques minutes plus tôt, pour sa bonne santé, certes, ou peut-être qu'elle pensait à elle et au fait qu'elle devait être encore abstinente quelques temps. Peut-être était-ce plus profond que ça. Quoiqu'il en soit, elle recula jusqu'au frigo avant de l'ouvrir.

-Tu veux une bière ?

Tu es prêt à te laisser aller cette fois-ci, comme Aisling te l'a demandé plus tôt dans la soirée. Tu es prêt à faire fusionner vos deux corps pour n'en laisser paraître qu'un seul. Tu es prêt à tout pour cette femme et c'est bien ça le problème. Si elle le voulait, Aisling pourrait te mettre à l'amende et tu détestes cette idée. Heureusement pour toi, elle n'en a pas conscience. Du moins pas encore. « Je crois qu'un homme attentionné aurait exactement fait ça, qu'il aurait fait bien attention à ne pas laisser de marque dans le cou de sa partenaire sans autorisation. » Tu fronces les sourcils, n'appréciant pas du tout les sous-entendus de la jeune femme. Tu sais pertinemment que tu n'es pas attentionné et si c'était une autre femme qu'Aisling, tu l'aurais déjà jetée et tu serais déjà loin à l'heure qu'il est. Néanmoins, tu restes là, à la fixer, le regard dur. « J'avais déjà remarqué. » La jeune femme appuie son front contre le tien mais tu restes de marbre, ayant bien compris que tout ça cache quelque chose. Tes sourcils toujours froncés, tu attends la suite, qui ne tarde pas à venir. « Malheureusement oui. » Et elle se lève en direction du frigo. Si tu veux une bière ? Non ce n'est pas une bière que tu veux. Tu secoues la tête, sans prononcer un mot. Tu ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Là, tu ne comprends vraiment plus cette femme qu'Aisling est devenue. Peut-être qu'elle s'est lassée de toi, de vous. Peut-être qu'elle désire autre chose et qu'à présent, elle va te jeter de sa vie comme un malpropre. Ca doit être ça, du moins tu t'en persuade. Alors avant qu'elle le fasse, tu préfères le faire toi. Garder le contrôle, tout ça, c'est tout toi. « Je pense plutôt que je devrais y aller. » Dis-tu en te levant, attendant qu'elle t'accompagne vers la sortie. On pourrait penser que c'est parce qu'elle a refusé tes avances que tu t'en vas mais c'est tout l'inverse. Tu as juste peur qu'Aisling ne veuille plus de toi, lassée de ta présence. Alors plutôt que de la laisser faire et d'en souffrir, tu préfères prendre les devants quitte à te montrer vile et méchant, comme tu sais si bien le faire.

Sa remarque ne lui a pas plus, la grande blonde le sent bien. Mais elle s'en fout. Là, tout de suite, elle n'a pas la force d'avoir des états d'âme. Surtout si lui n'est pas capable d'admettre qu'il est exceptionnellement attentionné avec elle.
Alors qu'elle se lève et l'abandonne quelques minutes, il décide de partir. Elle le fixa de ses yeux bleus quelques secondes, est-ce qu'elle voulait réellement qu'il parte ? Elle est troublée. Elle ne sait plus comment elle doit agir avec lui, ce qu'elle veut. Sûrement oui, qu'il vaudrait mieux qu'il la laisse seule et qu'elle puisse faire le point avec elle-même. Mais elle a été heureuse, qu'il vienne, qu'il prenne de ses nouvelles, qu'il prenne soin d'elle quelques instants, qu'il soit attentionné même s'il ne veut pas l'admettre, et puis qu'ils puissent avoir un début de conversation sérieuse. Oui, seulement un début, mais entre Aisling et Ciàran c'était déjà un grand pas. Alors, elle s'approcha de lui, doucement, et glissa une main derrière sa nuque pour lui faire baisser la tête et l'embrasser.

-Je me rattraperai.

Elle avait doucement murmuré ses mots, ses yeux dans les siens.

Peut-être que tu te braques trop vite et que tu devrais chercher le fond du problème mais tu n'es pas doué pour ça. Toi, les problèmes sentimentaux, tu les fuis comme la peste. D'ailleurs, avant Aisling, tu ne savais même pas ce que c'était. Et ici, tu ne sais même pas s'il s'agit de sentiments, tu es trop novice sur le sujet. C'est bien un des seuls sujets que tu ne contrôles pas avec Aisling d'ailleurs. Et tu dois bien l'avouer, ça te fait flipper. Alors, plutôt que de réfléchir à tout ça, tu préfères te tirer, c'est plus facile. Néanmoins, la jeune femme ne semble pas décidée à te laisser partir. Après un baiser, elle murmure quelques mots qui suffisent à te faire douter. « Je me rattraperai. » Tu soupires, la jeune femme toujours dans tes bras, les yeux dans les siens. Et sans savoir pourquoi tu dis : « Si tu penses qu'il ne s'agit que de sexe tu te trompes. » Parce que ce n'est pas que ça le problème. Le problème c'est que tu ne sais pas ce qu'Aisling attend de toi et tu détestes ça. Une fois elle veut de toi, une fois elle semble lassée et tu détestes ce sentiment d'être le cul entre deux chaises. Alors, pour éclaircir les choses, tu mets les pieds dans le plat pour la première fois de ta vie.

Elle l'entend soupirer, et elle se demande ce qu'elle a encore fait de mal. Elle se sent légèrement trembler alors qu'il lui dit qu'il ne s'agit pas que de sexe. Elle ne sait pas pourquoi elle réagit comme ça, pourquoi son rythme cardiaque s'accélère, pourquoi elle veut se blottir contre lui. Quelque part, elle se dit que ce sont peut être ses hormones qui ne sont pas tout à fait retomber, mais parce que ça l'arrange bien de mettre ça sur le compte des hormones, alors qu'elle est juste touchée de sa déclaration.

-Ah non ? Pourtant c'est ce que t'essaies de faire croire, que je ne suis qu'une fille que tu baises, non ?

Ses yeux ne quittent pas les siens et elle agrippe ses doigts à lui, pour ne pas qu'il parte, pour ne pas qu'il s'enfuit. Alors, est-ce que c'était vrai ? Est-ce que pour lui, elle n'était qu'une fille qu'il aimait baiser ? Est-ce que seulement il était prêt à admettre le contraire, là, devant elle ?

« Ah non ? Pourtant c'est ce que t'essaies de faire croire, que je ne suis qu'une fille que tu baises, non ? » Tu lèves les yeux au ciel, presque agacé qu'Aisling pense ce genre de choses. Est-ce vraiment l'image qu'elle a d'elle-même et de vous ? Si ce n'était qu'une fille parmi tant d'autres que tu aimes baiser, serais-tu là ? Sûrement pas. Tu n'aurais même pas pris la peine de prendre de ses nouvelles. Et puis, tu n'aurais pas hésité une seconde à la baiser sur ce canapé la première fois. « Si tu penses encore cela de toi, de moi, de nous, tu es bien bête. » Réponds-tu simplement en haussant les épaules. Mais existe-t-il réellement un "nous" ? Pour elle ou pour toi ? Tu ne sais pas vraiment c'est trop flou à tes yeux. Mais ce que tu sais c'est qu'Aisling est loin d'être seulement une fille que tu baises quand l'envie te prend.

-Nous...

La blonde avait répété ses mots dans un souffle. Est-ce qu'il était entrain d'admettre qu'il y avait un "eux" ? Pour de vrai ? Elle sentit alors les larmes lui monter aux yeux, elle se mordit la lèvre pour les retenir. Elle ne savait pas pourquoi elle était aussi émotive aujourd'hui, si c'était une accumulation de choses depuis son accouchement ou si c'était juste lui qui la mettait dans cet état-là. Aisling cache son visage contre son torse, ne voulant pas qu'il la sache aussi ébranlée.

-Je... Je veux plus que tu m'abandonnes comme la dernière fois.

Parce qu'à ses yeux, non, il n'était pas que quelqu'un avec qui elle couchait régulièrement. Sinon, quand il s'est envolé sans rien dire, ça ne l'aurait pas atteinte. Perdre un bon coup, on s'en remettait facilement. Mais perdre son Ciàran c'était bien plus que ça.

Lorsqu'Aisling susurre le mot "nous" ça sonne comme une douce mélodie dans tes oreilles. C'est plus joli lorsqu'elle le dit et surtout plus réel. Tu ne pensais pas un jour parler de cette façon avec la jeune femme, c'est-à-dire de manière si sincère. Tout cela ne te ressemble pas mais ce n'est pas nouveau qu'en présence d'Aisling, tu n'agis pas normalement. « Je... Je veux plus que tu m'abandonnes comme la dernière fois. » Tu sens l'émotion dans sa voix et ça ne fait que vous rapprocher davantage. Tu l'attires encore plus vers toi, la soulevant pour qu'elle vienne entourer tes hanches de ses jambes et se blottir encore plus contre ton torse. « Je pense plutôt que la prochaine fois, c'est toi qui m'abandonneras. » Réponds-tu simplement. Une main passe dans ses cheveux pour les caresser alors que tu te diriges à nouveau vers le canapé où vous vous trouviez quelques minutes auparavant. Maintenant, tu n'es plus décidé à partir. Il n'a fallu que de quelques mots pour tout changer.