Oooh ! C'est le votre ? ft Matthew et Callie

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

Je pris un essuie pour me sécher, me frottant énergiquement puis enfila vite fait un boxer. Je n'aimais pas laisser mon fils sans surveillance, même si il était dans son petit parc. J'allais voir dans la chambre que je lui avais aménagée et sourit doucement en le voyant toujours occupé avec ses jouets. Je retournais dans ma chambre, enfilant le premier jeans que je trouvais et mit une chemise noire, fermant les boutons, laissant juste les deux premiers ouverts. J'avais envie de sortir et je voulais que William rencontre d'autres enfants. Nous étions un mercredi, j'étais certain qu'il allait vite faire connaissance dans le parc. J'eus un sourire en repensant à Emma, que j'avais croisé par hasard. Je me relevais, sortant de mes pensées et allais retrouver William, l'habillant mieux pour aller dehors. Je ne voulais pas être trop soucieux de sa tenue, mais un pyjama n'était pas fait pour être vu à l'extérieur. Je l'habillais d'un petit short et lui mit un t-shirt jaune. Pour moi, il était mon petit soleil, aussi rayonnant que le vrai.

Une fois prêt, je le portais sur mes épaules et me mit en route vers le parc, tenant bien les jambes de mon fils pour éviter qu'il ne tombe. Un peu plus tard, j'arrivais finalement au parc et allait vers le coin de la plaine ou tout les enfants se retrouvaient. J'attirais les regards des mères de famille, certains douteux et d'autres agréables. A mon avis, ça devait être rare de voir des pères ici. Je posais William au sol et lui intimait les règles qu'il devait respecter, essayant de bien lui faire comprendre. Il trouva vite un ballon et intima que je joue avec lui, ce que je ne pus refuser. Mais le ballon étant léger, il s'envola sous le petit coup de vent et William se mit à courir après lui. Le temps de me relever, il avait déjà filé comme une fusée. Heureusement pour moi, je ne mis pas longtemps à le retrouver. Il s'était arrêter près d'une jeune femme et semblait parler à toute vitesse. Je m'approchais en l'appelant, voulant qu'il revienne près de moi. Mais c'était sans compter sa manie de toujours vouloir déverser un tas de paroles, parce que le petit bonhomme avait appris beaucoup de choses.

-William, je t'ai appelé petit diable, tu ne veux plus jouer avec moi ?

Je relevais la tête vers l'inconnue et reprit doucement, bien que je n'étais pas du tout fâché sur mon fils. J'étais inquiet chaque fois qu'il quittait mon champt de vision, mais ça me semblait normal.

-Pardon si il vous a déranger.. Ce petit bout à terriblement d'énergie et parle énormément aussi..

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

J'esquissais un sourire lorsque la jeune femme s'adressa avec douceur à mon fils. Je fus en revanche, plutôt surpris de son attitude envers cette inconnue. D'accord, il la trouvait surement gentille et jolie mais ça n'expliquait pas cet attachement des plus soudains. J'eus une pensée pour Emma, me souvenant de ce jour à l’hôpital ou William lui avait dit exactement ces mots, avec ces petits défauts de prononciation évidement. Je mis mains en poche, attendant de voir la réaction de cette inconnue. Comment allait-elle réagir ? Se débarrasser de lui très vite ou essayer de lui expliquer calmement qu'elle devait s'en aller? Bon et bien apparemment, elle n'était pas pressée et ne trouvait pas William désagréable. Je me massais la nuque, esquissant un sourire en entendant le rire de mon fils éclater. Oh oui, il était heureux parce qu'il avait encore gagné. Ce petit n'avait que deux ans et demi, mais savait déjà beaucoup de chose. Je devais peut être arrêter de lui enseigner ce que je savais.

-Matt, je m'appelle Matthew. Et ne vous inquiétez pas, vous n'avez pas su résister au charme de mon fils, il ira loin ce petit bout.

Je baissais la tête vers William qui était revenu vers moi, tirant sur mon pantalon. Heureusement que je pensais chaque jour à mettre une ceinture. Combien de fois j'aurais pu me retrouver en boxer en public ? Je m'abaissais pour être à la hauteur de William et l'embrassait sur le haut de la tête. Voilà qu'il était totalement excité à présent. Je pris son menton entre mes doigts, délicatement et sourit amusé.

-Elle a dit "Callie" bonhomme, alors dit son prénom correctement. Et tu ne perds rien pour attendre, allez viens, on retourne sur la plaine, elle vient avec nous tu l'as entendue.

Je me relevais, attrapant William et le plaçais sur mes épaules. Je jetais un regard à Callie et sourit un peu amusé. A première vue, elle était plus jeune de quelques années que moi, et elle semblait en cet instant assez mal à l'aise. La voir comme ça me donnait envie de rire, mais je ne la connaissais pas assez pour me moquer gentiment d'elle, donc je m'abstenais.

-Vous n'êtes pas obligée vous savez.. mais si vous restez sur votre position, alors suivez-moi.

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

Tenant bien les jambes de mon fils, je me retournais et prit le chemin que nous avions empruntés pour quitter le petit parc de jeu. Je relevais la tête vers William qui s'était mis à babiller, tapant dans ses mains, montrant son enthousiasme de s'être fait une nouvelle amie. Je souriais amusé, me rendant compte qu'il avait vraiment du charme et pouvait attirer n'importe qui à lui. J'espérais, en revanche, que jamais il ne tomberait sur une personne qui ne lui voudrait pas du bien. Mais je me promis intérieurement d'être toujours là pour le protéger, ce qui me rassura un peu. Son rire éclatant chassa mes pensées négatives, m'obligeant à le descendre au sol une fois arrivé. Il avait repérer ce petit garçon avec qui il avait joué, la dernière fois que nous étions venu. Je restais debout, à côté de Callie, le regardant s'en aller jouer.

-C'est toujours rare de voir un père s'occuper de son enfant.. il faut dire qu'on a tous ce préjugé en tête. L'homme travaillant, la femme s'occupant des gamins..

Je détournais mon attention quelques secondes, le temps d'aller m'installer sur un banc pour être plus à l'aise. Une fois assis, mes yeux se posèrent directement sur William, surveillant ses faits et gestes. Je savais qu'il avait un comportement plutôt exemplaire pour son âge, mais un accident était vite arrivé. Je savais également qu'il aimait courir dans tout les sens et grimper à tout ce qu'il pouvait. Un vrai petit casse-cou, il n'avait pas peur de se faire mal, il me l'avait montré à plusieurs reprises. Il me faisait peur d'ailleurs, à certains moments, mais j'aimais également l'idée que mon fils était déjà un petit dur qui pleurait rarement pour des bobos. La voix de Callie me sortit de mes pensées, m'obligeant à tourner la tête vers elle en l'entendant. Je ris à la fin de son petit monologue et reporta mon attention sur mon fils.

-Ce n'est pas la première fois que je viens, alors je m'y suis habitué. Et honnêtement, j'ai plutôt mon attention dirigée sur William que sur ces regards qu'on me lance. Elles ont aussi de la chance que je sois patient, à une autre époque j'aurais déjà réagis pour qu'on me laisse tranquille..

Je levais la main, faisant un petit signe à William pour répondre à ses gestes. Je ne comprenais pas ses enfants qui avaient le besoin d'attirer l'attention sur eux, mais le sourire de William valait bien la peine de lui faire coucou, comme un idiot. Si ça pouvait faire son bonheur, je n'en étais que plus ravi, même si je devais passer pour un imbécile. Mais de ce que j'avais vu, ça semblait naturel de faire ça, puisque les autres enfants criaient toujours après leurs mères pour leur faire des coucous. J'étais déjà trop vieux pour essayer de me souvenir de moi, à cet âge là. Parce que sincèrement, je m'imaginerais jamais faire ça, mais en étant un gamin de cet âge là, on pouvait faire un tas de choses qu'on trouverait ridicule à mon âge.

- Je ne vais pas tenir le pari, vous allez gagner d'office. Cette fille avec le landeau me lorgne depuis que je suis arrivé. Si je parie, c'est dix dollars dans votre poche directement.

Seulement quelques secondes après, la fille en question s'approchait de nous. Je me demandais bien ce qui pouvait se passer dans leurs têtes aussi. Ce n'était pas parce que j'étais un père, que je voulais forcément me coltiner d'autres enfants, surtout ceux qui n'étaient pas les miens. Je vis Callie s'en aller, riant bien sur. Elle gagnait son pari, moi je gagnais les emmerdes. Il fallait vraiment que les femmes pensent à ça, père ne signifiait pas que je sortirais avec une mère célibataire. Créer une famille comme ça, hors de question. Sans compter que je voulais trouver une personne qui me plairait réellement, chose qui était peut être déjà faite.

-Hum, plutôt direct vous alors je vais l'être autant. Je ne suis pas du tout intéresser, vous importunez mon amie et j'ai d'autres choses à faire que de m'occuper d'un autre gamin ou d'une mère célibataire, sur ce, bonne journée.

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

Je soupirais en la regardant s'en aller, elle était vexée, je le savais très bien rien qu'à son visage. Mais je n'en pouvais plus de supporter ces femmes qui venaient constamment me voir avec leur bambin dans les bras. Je n'aimais pas spécialement les enfants, j'aimais mon fils c'était indéniable, cependant ça ne voulait pas dire que je m'extasiais devant n'importe quel bébé. Je tournais le regard vers Callie qui revenait vers moi, semblant amusée de la situation. Elle pouvait bien rire, ce n'était pas elle qu'on venait draguer dans l'espoir de trouver un père pour ses enfants.

-Oui, nous étions en train de faire connaissance.. Et laissons donc cette femme de côté.. après tout, ça ne vaut même pas la peine qu'on se penche sur son cas.

Je ne cherchais pas à être méchant dans mes paroles, mais ça commençait sérieusement à m'agacer de venir au parc. Le soucis, c'était que William adorait venir jouer ici, il retrouvait des autres enfants de son âge avec qui il s'amusait et je ne voulais pas lui enlever son bonheur. Il était encore très jeune, mais pas assez pour que je le retienne constamment à la maison, surtout pas après lui avoir fait gouté les joies du bac à sable.

-Je suis avocat.. Je partage un bureau avec une collègue, et vous ?

Je me doutais qu'elle était plus jeune que moi, surement encore aux études d'ailleurs. Je n'eus pas le temps de réfléchir plus, sa question fusant très vite et elle sembla elle même surprise de son audace. J'arquais un sourcil, étonné également bien qu'amusé. Elle semblait s'en mordre les doigts d'avoir lâcher ça comme ça et en même temps, je comprenais aussi sa curiosité. Ce n'était pas bien méchant, je pouvais donc lui répondre, gardant mon sourire amusé.

-Parce que je suis seul avec mon fils.. Il n'y a pas de mère, si on peut dire ça comme ça.. Alors vous aussi, ça vous tracasse de savoir pourquoi c'est un homme qui vient avec son gosse ?

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

J'arquai un sourcil, me demandant si Paris était bien le nom d'une ville en france et si c'était le cas, ce qu'elle pouvait bien faire ici. Mais elle semblait ne pas vouloir aller plus loin sur le sujet et je ne pouvais que prendre en comptes ce silence qui suivit. Si nous étions de vrais amis, je lui aurais déjà posé la question qui me taraudait, mais comme ce n'était pas le cas, je n'avais pas le droit d'entrer soudainement dans les détails.

-Vous.. n'avez pas de mère ? Enfin je veux dire, elle est morte lorsque vous étiez très jeune ?

Je n'aimais pas trop m'aventurer sur ce terrain là, c'était toujours délicat mais je n'avais pas tout compris. Elle aussi venait avec son père lorsqu'elle était en bas âge ? Ou bien, était-elle orpheline ? Je détournais le regard, surveillant mon fils d'un oeil bienveillant. Je n'aimais pas penser à tout ça, je n'aimais pas imaginer mon fils sans parents et j'étais certain qu'Emma avait également une histoire ou il était question d'orphelinat. Elle ne m'avait pas tout dit mais j'en étais presque sur.

-Excusez-moi, vous n'avez pas du tout à répondre à cette question. Je déteste parler de ça en plus, et je pense que nous ne sommes pas assez proche pour en parler de toute façon.

Ce n'était pas que je ne voulais pas savoir ce détail de sa vie, mais sincèrement si je pouvais éviter pour le moment, ça m'allait tout aussi bien. Peut être que plus tard, si je la recroisais ou si nous gardions contact, les choses seraient différentes. J'eus un petit rire à sa remarque et la regardais.

-Sincèrement je n'ai pas du tout envie de me marier de toute façon, donc qui que ce soit, elle n'a aucune chance d'avoir une promesse de mariage avec moi. Et puis, j'avoue avoir déjà une femme dans mon coeur.

“Oooh ! C'est le vôtre ?”

J'eus une légère grimace, comprenant très bien ce qu'elle voulait dire. Moi non plus je n'avais guère eu de papa ou de maman pour m'emmener au parc. Mes parents étaient trop sur mon dos, mais ils ne l'avaient été que lorsque j'étais étudiant. Quand j'étais gosse, j'avais toujours une nounou ou alors je restais à la maison avec eux. Mais même si ils étaient présent, mentalement ils ne l'étaient guère. Avec ces boulots qu'ils avaient, c'était plutôt difficile de s'occuper de moi et quand ils en avaient l'occasion, ils n'y pensaient pas. Je détestais ce genre de personne, lorsqu'on voulait un enfant, il fallait s'en occuper par la suite.

-Je vois, je n'ai pas été balloté comme ça mais.. je comprends pour les parents, j'ai eu le cas aussi. C'est pour ça que je veux tout le bonheur de mon fils, je ne veux pas qu'il vive ce que moi j'ai vécu.

Mes pensées se perdirent dans mon passé, me revoyant très jeune et jouant avec les jouets qu'on m'avait offert pour que je ne dérange plus les adultes. Je savais qu'ils étaient très occupés que leurs boulots étaient important, mais je ne pouvais guère leur pardonner cette attitude qu'ils avaient eu. Je regardais mon fils jouer avec les autres, un sourire tendre sur les lèvres. Mais tout se stoppa lorsque j'entendis sa question. Je rougis légèrement et la regarda, répondant doucement et hésitant.

-Hum.. elle s'appelle Emma.. c'est une jolie blonde et .. j'avoue qu'elle me plait beaucoup. Sauf que je ne la connais pas encore beaucoup.