| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| we all got skeletons, so set them free (maddie) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Mar 14 Mar 2017 - 21:53 | |
| Ah mais l'université c'est une autre catégorie que le lycée aussi ! En période d'examen je crois que je ne voyais jamais rien d'autre que mes bouquins et notes ! Hihi. Heureusement qu'à l'époque tous mes frères étaient partis de chez moi ! L'un des rares seuls avantages d'avoir trois grands frères. Hihi. Mais qu'elle médisance ! Hihi. Je plaisante bien sûr. Ce n'est pas l'un des avantages. C'est le seul. Hihihi. Mais je les aime quand même. Visiblement Maxence appréciait les études. Même si à l'entendre parler on dirait qu'il n'a pas vraiment profité de ces années. Les soirées étudiantes et autres ne devaient pas être pour lui. Mais s'il aimait ce style de vie pourquoi se forcer à faire des choses qu'on ne veut pas ? Pourquoi être contre-nature ? Et c'est bien là le principal ! Alors bien sûr quand j'apprends qu'il est juge je comprends pourquoi tant de sérieux. Je ne pense pas me tromper en disant qu'on a rarement vu un juge qui sort en boite toutes les semaines, qui fume un peu d'herbe et qui repart avec la première fille qui passe. Tout comme on a rarement vu un juge aussi jeune ! Normal puisqu'il est le moins âgé de ses confrères. Chose dont il n'a pas l'air spécialement fier. Ou du moins il ne s'en vante pas. Il a même encore cet air un peu gêné. Waouh félicitations alors ! Hihi. Et vous semblez rester très modeste en plus ! Non je n'ai pas pu m'empêcher de le lui dire. Mais si ça le dérange de parler de son travail on peut très bien passer à autre chose. J'imagine bien qu'il ne m'a pas invitée pour me raconter sa vie professionnelle. Sauf que. Sauf qu'il m'annonce que si. Enfin presque. Quelque chose qui nous concerne. La banque ? Non me dit-il. Bien. Mais quoi alors ? Je ne m'inquiète donc pas … pour mon emploi … Une fin de phrase en suspension et un ajout de quelques mots qui semble tout dire. J'ai du soucis à me faire visiblement. J'ai le coeur qui cogne doucement dans la poitrine. S'il voulait ne pas m'inquiéter, c'est raté. Et la nouvelle tombe. Un homme qui agressait des femmes. Je le regarde d'un air interrogateur. Oui et ? Nos regards se croisent. Et là ça me revient en pleine face. Lui. Cet homme. C'est de lui dont il s'agit. J'en suis certaine. Maxence n'y va alors plus par quatre chemins. Besoin de preuves contre cet enfoiré. De témoignages. Je baisse la tête. Une mèche me retombe devant les yeux et je la replace derrière mon oreille. Vous … Je dois en avoir le cœur net. Je dois citer et entendre son nom. Vous parlez de Gerrit Kershaw c'est ça ? … Qui d'autre sinon ? Je … Quels sont ces chefs d'accusation ? Je … Est-ce qu'il … Incapable de terminer ma phrase. Je veux savoir … N'ayez pas peur des mots … Qu'entendait Maxence par agresser ? S'est-il contenté de « simplement » cogner une femme ? Ou a-t-il été jusqu'à … la souiller … Et plus loin encore. Je relève péniblement les yeux vers Maxence. Il sait probablement de quoi j'ai été victime. Et honnêtement je pense être la moins à plaindre parmi ces femmes. Une main cassée c'est tout ce que j'ai eu. Et encore, je me la suis cassée en le frappant. Une blessure psychologique aussi. Au début. Maintenant ça va. Même si je ne parle jamais de cette histoire à personne. Témoigner ? Bien sûr que je vais le faire. Mais j'ai d'abord besoin d'avoir réponses à mes questions. Et surtout … Ai-je déclenché en lui la folie de par ma révolte ? … |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Mer 15 Mar 2017 - 2:42 | |
| Après avoir parlé de leurs années d’études, qui semblaient avoir été tout de même plus mouvementées et sociales du côté de Maddie, les deux adultes rentrèrent dans le café, où les cartes furent rapidement mises sur table. Après tout, la jeune femme avait présenté à Maxence une occasion en or de tout lui déballer, d’enfin lui exposer les réels motifs de leur venue jusqu’ici. Ensemble. Même si elle aurait sans doute préféré ne pas les entendre. Et lui aussi, d’ailleurs. Il réalisait qu’il aurait largement préféré boire tranquillement un café en compagnie de cette charmante jeune femme, qui avait su le faire rire malgré l’angoisse qui l’habitait. Elle avait cette lumière et cette légèreté qui manquaient dans la vie de Maxence, et pourtant, il s’apprêtait à mettre de l’ombre sur le beau tableau qu’ils auraient pu être. Un mal pour un bien. Dans la balance de la justice, était-ce réellement ainsi qu’on devait le soupeser ? « Je suis fier du parcours que j’ai accompli, je ne le cacherai pas. » Avoua-t-il avec un sourire au coin des lèvres. « Mais il est vrai que je n’aime pas le crier sur tous les toits non plus. » Il haussa les épaules alors que le serveur venait vers eux. On sentait directement que Maxence n’était plus tout à fait présent, qu’il avait la tête embrouillée par la décision qu’il s’apprêtait à prendre. Il remercia à peine le serveur, lui qui était habituellement si courtois. Ça pesait déjà sur sa conscience, et pourtant, il se lança la tête première dans le vide. Maddie était déjà sous le choc. « Oui, Gerrit Kershaw. C’est ça. » Confirma-t-il, le regard sérieux, rivé sur le sien. Il voulait s’assurer qu’elle n’allait pas se dérober devant lui, qu’elle saurait encaisser le choc. Il était certain que Maxence ne la laisserait pas repartir chez elle avant de s’être assuré qu’elle était dans un état propice à se retrouver seule. Maddie lui demanda alors quels étaient les chefs d’accusation qui pesaient contre lui. Il hésita un moment, la regardant avec doutes dans le regard. Elle insista. « Il est accusé de menaces, de voies de faits … de voies de faits graves, et … d’agression sexuelle, d’agression sexuelle armée … » Énuméra Maxence en marquant une douloureuse pause entre chaque chef d’accusation, parce qu’il savait que Maddie se trouvait dans la seconde catégorie, qu’elle avait été agressée physiquement par cet homme. Ils savaient maintenant tous les deux à quel point c’aurait pu être pire. Certes, cela ne servait à rien de comparer les traumatismes qui pouvaient en découler. Ce qu’avait vécu Maddie n’en était pas moins horrible. Mais il savait qu’elle y songerait. C’était inévitable. Et c’est pourquoi il trouvait davantage difficile d’énumérer ces horreurs. « Si seulement la partie demanderesse pouvait avoir un dossier plus solide, avec un témoignage des femmes qui ont porté plainte contre lui auparavant … » Mentionna Maxence, tentant ainsi de convaincre la brunette d’être l’une de celles-ci. Même si Maddie n’appartenait pas à la catégorie des femmes qui avaient été sexuellement violentées par cet homme, elle serait tout de même un poids de plus dans le dossier de la preuve. Que ce soit pour le condamner à la plus longue sentence possible dans sa situation ou à quelques années. Elle apporterait des détails, des faits, qui permettraient de conclure à la culpabilité de Kershaw. Du moins, Maxence l’espérait. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Jeu 16 Mar 2017 - 20:35 | |
| Je vois ça ! Plutôt une bonne chose non ? En même temps, je vois mal un juge se la péter pour son poste. « Hé z'avez vu ! Je suis le plus jeune juge d'Australie ! Et ouais ! Ca t'embouche un coin hein ! ». Hihi. Euh pas vraiment le genre de Maxence à priori ! Mais sait-on jamais. Il fait peut-être bonne impression pour « une première invitation à aller boire un café ». Hihihi. Je souris. Je le regarde. Il n'a pas l'air si content que ça de m'avoir invitée on dirait. Je n'ai pourtant rien dit ou fais de mal ! Et je reste plutôt calme quand je parle. Parce qu'il m'arrive de m'emballer et de ne pas laisser en placer une à mon interlocuteur. Mais là ça va ! Un « non-engouement » de Maxence dont je comprends très vite les raisons. Au moins n'a-t-il pas fait semblant pendant un quart d'heure en essayant de nous emmener sur ce sujet trop indirectement. Et pour cela je l'en remercie intérieurement. Même si j'aurais grandement appréciée que cette conversation autour d'un café ne reste que ce qu'elle paraît être. Et ne pas avoir à énoncer ou entendre le nom de cet homme. Parce qu'il s'agit bien de lui comme me le confirme Maxence. Ce monstre de Gerritt … Ma bonne humeur est bien vite retombée. Se rappeler de son visage. Son regard. De la gifle qu'il m'a envoyée. Cela reste toujours douloureux. J'ai l'impression de ressentir à nouveau cette marque rouge sur ma joue. Et oui j'ai besoin de savoir. Savoir ce dont il est réellement question. Je n'ai visiblement pas été la première. Et quand il m'énumère les faits, je ne peux m'empêcher de penser que j'y ai échappé de peu. Que si je n'avais pas riposté comme je l'ai fais je … Je baisse les yeux. Me triture les mains. Est-ce que … Est-ce qu'il était déjà allé plus loin que les coups avant ce qu'il s'est passé avec moi ? … A première vue il … Il paraissait pas si monstrueux … Il n'a pas une tête d'enfant de chœur mais de la à … A faire ce qu'il fait … J'aurais du l'envoyer par la fenêtre du haut de son troisième étage … Honnêtement je n'y ai jamais pensé. Penser à ce que je viens de dire dans un murmure. Mais sachant maintenant tout ce que je sais, comment penser autrement ? J'aurais pu éviter à des femmes la souffrance … Bien sûr s'il me parle de ça c'est que forcément, il veut pouvoir recueillir mon témoignage. Pas lui personnellement mais les avocats de la défense, les jurés. Je comprends … Je relève une fois de plus les yeux vers lui. Je témoignerais oui. Vous vous doutez que c'est quelque chose dont je ne parle jamais mais dans ce cas là je le ferai volontiers. En plus je … Je baisse de nouveau la tête. Honteuse. Honteuse de m'en être si bien sortie finalement. Il ne m'est rien arrivée à moi … Ce serait la plus égoïste des choses que de garder le silence. Mais je … Je relève une fois de plus les yeux pour croiser son regard. J'aimerais rester relativement discrète. Peu de gens sont au courant et ça me va très bien comme ça. Je ne sais pas quelle est l'ampleur de cette affaire mais je n'ai pas envie de retrouver ma photo dans les journaux. Qu'on vienne m'interviewer. Et cetera. Pas certaine qu'il puisse faire quelque chose quand à cette discrétion. Et puis je le vois le crier sur les toits. J'espère qu'il ne se sent pas trop gêné vis-à-vis de tout ça et de son approche. Du peu que nous venons de discuter, je peux dire que c'est quelqu'un de bon. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Jeu 16 Mar 2017 - 21:45 | |
| À la question de Maddie, Maxence secoua la tête. Ce dossier, il l’avait épluché dans tous ses détails, il l’avait parcouru de A à Z un nombre incalculable de fois, parce qu’il se sentait impliqué dans le cas même s’il n’avait aucun lien ni avec l’accusé, ni avec ses victimes. Jusqu’à aujourd’hui. S’il n’avait été impliqué que superficiellement avant aujourd’hui, Maxence y était maintenant plongé, submergé. « Non, non, les plaintes comportant des actes de violence plus graves ont été déposées par après. » Maxence ne pouvait expliquer ce qui avait causé cette escalade de violence dans la tête de l’accusé, pour cela un expert en psychologie ou en psychiatrie allait d’ailleurs devoir témoigner. Cela leur permettrait d’avoir une meilleure idée de la sentence qui attendait l’homme. S’il existait une preuve béton que l’homme souffrait d’aliénation mentale suffisante pour justifier ses actes, il irait en hôpital psychiatrique, pas en prison. Mais s’il avait la mens rea nécessaire et sa pleine conscience en commettant ses crimes, alors le jugement n’aurait aucune pitié. Quand Maddie déclara qu’elle aurait dû l’envoyer par la fenêtre, Maxence fit une légère moue. « Malheureusement, je pense que la défense de légitime défense n’aurait pas pu couvrir l’intensité du geste. » Forces égales, disait-on. Certes, Maddie avait été violentée par cet homme, mais pas autant que ces autres femmes qui auraient pu craindre pour leur vie au point d’enlever celle de l’homme avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi allait les règles de droit. Et Maxence ne voulait même pas songer à Maddie qui se serait retrouvée derrière les barreaux pour avoir évité autant de souffrance à d’autres victimes. Finalement, après quelques minutes, elle accepta de témoigner. À condition que cela demeure secret. Maxence hocha la tête. « Lorsqu’il est question de poursuites pour agressions sexuelles, il est possible pour la partie victime de demander le huis clos. L’audience serait alors tenue hors de la présence du public, alors vous n’auriez pas à craindre que votre nom se retrouve dans des articles couvrant le procès … Personne de l'extérieur ne saurait. » Lui assura Maxence. Sans doute pourrait-il tenter de faire en sorte que le huis clos soit effectivement demandé. Au fond, au point où il en était … une erreur de conduite de plus ou de moins ne ferait pas de différence. « Mais … j’aurais également besoin de votre discrétion à certains égards. » Avoua Maxence, baissant tout d’un coup la voix alors qu’il aurait dû le faire dès le début. Ou se taire carrément. « Disons que … que ma requête aujourd’hui n’est pas … n’est pas très en règle avec mon code de déontologie. » Pire encore. Il ne respectait même pas son serment. « Maddie, tout ce que je veux c’est que cet homme paie pour ses actes. Mais je n’avais pas le droit de m’immiscer ainsi dans le dossier. » Avoua-t-il, espérant qu’elle comprenne. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Ven 17 Mar 2017 - 19:27 | |
| Je vois … Je baisse la tête, ferme les yeux et me sens immensément coupable pour ces femmes. Parce qu'il n'a pas du apprécier ce coup dans les parties et mon poing dans sa gueule. Parce qu'il a du se venger de moi sur ces autres femmes. Ces autres victimes. Je m'en veux. Si je ne l'avais pas giflé, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé. Je relève la tête. Croise son regard avant de le fuir. Vous pensez que c'est à cause de moi ? Cette … escalade de violence … Question idiote car je vois déjà venir sa réponse toute fait. Je me sens coupable oui mais … Mais si c'était à refaire je recommencerai … Je lui ferai pire. Je laisserai jamais personne me toucher comme ça … J'aurais du l'envoyer par la fenêtre oui. J'ai envie de lui dire que non, que je ne serai pas partie en prison à cause de ça. Mais il est juge, je pense qu'il s'y connaît mieux que moi. Alors pour qu'un tel geste le soit il faut qu'il en vienne carrément à nous souiller et à nous menacer de mort c'est ça ? Bravo la justice. On sait tous qu'elle n'est parfois pas très « juste » cette justice. Je … Pardon … Je raconte n'importe quoi. Je le fuis du regard. Un peu. Puis reviens plonger mes yeux à moitié dans les siens. J'aimerais un semblant de discrétion. Je suppose ne pas être la seule. Je me demande si ces autres femmes n'ont pas peur de venir témoigner. Même si ce connard est pour le moment derrière les barreaux et qu'il ne risque pas de se venger. De les humilier un peu plus. Maxence me rassure. Quoique. Je n'ai pas été victime d'agression sexuelle moi. Alors je n'ai pas vraiment mon mot à dire on dirait. Mais je viendrai témoigner Je vous remercie. Je n'ose imaginer ce que ces femmes ressentent en ce moment même. Elles qui ont vécu l'enfer comparé à moi. Je soupire doucement. Le regarde. A son tour il me demande de ne parler de notre rencontre à personne. Je me doute qu'il n'a pas vraiment le droit de me parler de tout ça. De me demander à témoigner. Il doit même risquer son poste. Risquer le bon déroulement de ce procès. Je me doute oui. Je n'y connais pas grand-chose mais je pense savoir ce que vous risquez en me parlant de ce procès. Mais … Je le regarde avec des yeux un peu plus assurés. Des yeux qui le remercie pour sa démarche. Mais aussi pour qui il est. Parfois faire ce qui est bien, ce qui est juste, est mieux que faire ce qui est … déontologique. Ne pas suivre les règles est parfois la bonne chose à faire. Il est juge. Et parfois je me demande comment font-ils pour faire part d'autant d'impartialité ? Comment fait-il pour laisser filer un coupable et cela à cause d'une faute de procédure ? Je m'essaye à un sourire. J'ai envie de détendre un peu l'atmosphère. Je ne m'attendais pas à ce genre de discussion quand il m'a invitée. C'est pour ça qu'on évite de prendre de jeunes juges. Ils sont beaucoup trop téméraires et irréfléchis. Hihi. Pas sûr que cela le fasse grandement sourire. Mais après tout il est humain. Et cette réaction en est la plus belle preuve. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Sam 18 Mar 2017 - 19:08 | |
| Dès que Maddie sembla commencer à s’en vouloir, Maxence secoua la tête, avançant instinctivement sa main pour la poser sur celle de la brunette, même si ce geste était sans doute déplacé. Il ne l’aurait pas été si le but de ce café avait véritablement été un rencard. Mais maintenant que le trentenaire la mettant une position aussi délicate, il n’avait pas l’impression d’avoir le droit de se montrer ainsi face à elle. Pourtant, Maddie réagissait plutôt bien par rapport à cette nouvelle, par rapport à l’embuscade à laquelle Maxence venait de la confronter. C’était lui qui était mal à l’aise avec ses propres actes, sa propre négligence, son propre mensonge qui les avait conduits jusqu’ici. « Je ne pense pas que ce soit à cause de vous, non. J’peux pas prétendre comprendre ce qui s’est passé dans sa tête, et je crois que personne ne le peut vraiment. C’est ce qui fait que c’est de sa faute à lui, entièrement. » Déclara Maxence. C’était sans doute une réponse facile préprogrammée dans la tête des êtres humains pour la ressortir quand venait le temps de réconforter quelqu’un, mais à ce point-là, le juge n’en avait que faire. C’était ce qu’il pensait, pour de vrai. Pour que cet homme en soit venu à violenter et agresser sexuellement des femmes, il fallait que le problème soit à l’interne. Les facteurs extérieurs ne pouvaient pas à eux seuls expliquer ce genre de comportement chez l’homme. Quand Maxence souligna que dans la situation de Maddie, il avait été tout de même préférable qu’elle n’aille pas aussi loin que de le pousser du troisième étage, elle s’emporta. Il comprenait. « Vous n’avez pas à vous excuser. » Il ne lui donnerait pas raison, mais il comprenait également que le fonctionnement de la justice pourrait carrément avoir l’air de vouloir tout le contraire que cette justice, parfois. Mais cela permettait d’éviter le chaos dans un monde où tout le monde se justifierait de ses actes de telle ou telle façon. Ils s’entendirent alors sur le fait que le huis-clos serait préférable, et même si Maddie elle-même ne pouvait pas le demander, Maxence n’aurait pas de mal à faire en sorte qu’il soit demandé par les victimes d’agression sexuelle qui viendraient témoigner. Maxence en vint finalement à sa propre requête, celle d’obtenir lui aussi un peu de discrétion de la part de la brunette concernant ses actes d’aujourd’hui. « C’est ce que je me suis dit aussi, c’est ce qui m’a poussé à vous aborder … Je ne prévoyais pas le faire, je ne prévoyais pas vous trouver à Bowen mais … mais quand j’ai entendu votre nom à l’hôpital j’ai … je sais pas, je me suis dit que c’était le moment. » Il s’était dit que c’était le destin, mais maintenant Maxence se demandait si ce n’était pas le karma ou un truc du genre qui le mettait à l’épreuve. Et il avait lamentablement été mis en échec, écoutant son cœur plutôt que sa raison. D’ailleurs, quand Maddie releva le fait qu’on évitait de prendre de jeunes juges pour cette raison, cette remarque lui rentra dedans bien plus qu’il ne l’aurait imaginé. Il tenta un rire, pour ne pas la mettre mal à l’aise, mais en réalité Maxence avait été affecté. Parce qu’il se remettait évidemment constamment en doute en raison de son jeune âge, et maintenant plus que jamais. Et si son manque d’expérience était réellement la cause de sa faute ? « Je devrais rentrer. » Avait alors déclaré le juge. Il n'avait même pas terminé son café. Se considérer comme téméraire et irréfléchi le rendait bien trop coupable, angoissé. Il avait besoin d’air. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Lun 20 Mar 2017 - 18:45 | |
| Il essaye de se montrer rassurant. Autant par les gestes que par les mots. Je ne peux pas dire que je n'apprécie pas mais je ne suis pas certaine pour autant que cela me fait me sentir mieux. Il n'est pas psychologue, moi non plus. Il n'a peut-être encore jamais vu ce salopard et ne juge finalement que sur des faits. Mais justement, les faits sont qu'il a commencé à devenir bien plus agressif une fois que je lui ai montré que les femmes savaient se défendre et qu'elles n'étaient pas à sa merci. Je lui ai peut-être péter la mâchoire, je n'en sais rien, et cela l'aura mis en rage contre les femmes. Je sais très bien que c'est lui et lui seul qui a … qui a commis tous ces crimes. C'est juste que … Enfin vous comprenez. Je ne dois pas être la première à ressentir ce légre sentiment de culpabilité. Et si ça se trouve Maxence entend ça toutes les semaines au tribunal. Il n'empêche que j'ai l'impression d'avoir joué un bien grand rôle dans les crimes de cet homme. Et qu'importe ce que les gens disent ou « prouvent », je penserai toujours un peu comme ça. Alors je m'emporte peut-être un peu. Avant de m'excuser. Je dois passer pour une idiote. Mais pourtant je pense que ma réaction est des plus humaines. Je lève les yeux vers son regard, soupire doucement, tente d'esquisser un dixième de sourire timidement. Je n'ai pas touché à mon café. A vrai dire je n'en ai pas envie. Toute cette histoire me noue la gorge et l'estomac. Un procès et un témoignage que je souhaite discret. Notre rencontre qu'il souhaite secrète. Risquer sa carrière, ce pourquoi il a travaillé depuis tant d'années, dans le seul et unique but de rendre Justice. Les tribunaux devraient être remplis de personnes comme lui. Et pourtant. Si l'opinion publique le verra comme un espèce de « juge-héros », la « Justice », elle, le verra comme un parjure et un homme qui ne mérite pas le centième du poste qu'il occupe. Il ne souhaitait pas forcément tomber sur moi. Notre rencontre n'est due qu'au fruit du hasard. Ou du destin plutôt. Je comprends. Et je vous en remercie. Je préfère apprendre la nouvelle par vous, ici, plutôt que de recevoir un coup de fil ou qu'on vienne toquer à ma porte. Je pense alors que nous avons assez parlé de ça. Parce que cela nous met dans un certain malaise et qu'il faut que l'on reste discret sur cette discussion. J'en profite alors pour blaguer. Ou tenter du moins. Car cela ne fait pas du tout rire Maxence. Bien sûr que ça ne le fait pas rire. Je suis stupide. Il en vient même à vouloir écouter notre conversation. Je baisse les yeux. Honteuse. Je suis désolée. Je ne voulais pas … Qu'il se rende un peu plus compte de la « bêtise » qu'il était en train de commettre. Si c'est le cas, c'est bien raté. Laisser parler son cœur plutôt que sa tête est une bonne chose vous savez. Parfois on le regrette, mais qu'importe. Je … Si vous devez vraiment y aller je ne vous retiens pas. Je relève timidement les yeux vers les siens. Je … Je suis contente de vous avoir rencontré. Un léger sourire sur les lèvres. C'est une phrase vraiment très conne et j'ai l'impression de m'enfoncer un peu plus. Mais bon. J'imagine que je devrais, comme lui, tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler … |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Ven 24 Mar 2017 - 21:32 | |
| Maxence hocha la tête. Bien entendu qu’il comprenait. Et il aurait beau dire et redire à Maddie que le problème de cet homme était dans sa tête, que ça provenait de lui seul, il ne pourrait jamais l’empêcher d’en venir à d’autres raisonnements. Lui-même se posait souvent de telles questions sur les causes de dérapage de certains accusés. « Oui, je comprends. » Il lui sourit tristement, parce qu’il comprenait que trop bien la culpabilité qui devait l’habiter alors qu’elle était la victime dans l’histoire. Une parmi d’autres, qui n’avait rien à se reprocher, qui ne devait pas se torturer davantage. Ses souvenirs de son agression devaient être assez douloureux comme ça, nul besoin d’en rajouter. Maddie tenta à son tour un timide sourire. L’ambiance était devenue bien maussade, comparativement au moment où ils étaient sortis de l’hôpital, tout enjoués. Enfin, Maddie l’avait été. Maxence, lui, avait tenté tant bien que mal de cacher son malaise, sa nervosité. Tout en tombant sous le charme de cette femme qu’il venait de brutalement ramener vers le passé, dans une réalité des plus dures. D’ailleurs, Maxence lui avoua que leur rencontre n’était que le fruit du hasard, que c’était une sorte de force extérieure à eux qui avait décidé de les réunir aujourd’hui pour une justice qu’ils s’inventaient. Parce que la justice telle qu’elle l’était actuellement aurait par tous moyens empêché cette rencontre. « J’avoue que votre réaction me rassure, en quelque sorte … J’avais peur de comment vous réagiriez, de comment vous interpréteriez ma demande. » Elle aurait pu le trouver bien ingrat de venir ainsi réclamer qu’elle se dévoile devant une audience, d’utiliser de son poste de pouvoir face à elle, lui qui détenait toutes les informations, elle qui ne voulait que le silence. Mais Maddie n’était rien de cela. Elle voulait que cet homme réponde enfin de ses actes autant que Maxence le voulait. Lorsque, dans une tentative de détendre l’atmosphère sans doute, Maddie blagua sur le jeune âge de Maxence qui expliquait sans doute ses actes et le fait que les juges étaient habituellement plus vieux, le trentenaire n’arriva pas à rire autant. Il culpabilisait déjà assez, et cette plaisanterie ne fit que lui rappeler à quel point il était en train de faillir à sa tâche, et ce même s’il avait sans doute pris la bonne décision. Parfois, la bonne décision n’était pas toujours la décision autorisée … Quand Maddie réalisa le malaise de Maxence, accentué par son désir de mettre fin à leur rencontre, elle s’excusa. « Ce n’est pas grave … » Lui assura Maxence. C’était sa faute à lui, pas la sienne. Après tout, sa remarque avait sans doute un fond de vérité. « Je suis content de vous avoir rencontrée aussi, Maddie. Et j’aurais aimé que ce soit dans d’autres circonstances … J’ai beaucoup aimé discuter avec vous. » Avant que la vérité ne sorte, avant que le malaise ne s’installe. Maxence pensait qu’il était trop tard maintenant pour revenir en arrière, leur relation qui aurait pu être si différente ne serait plus jamais différente que celle-ci. Ce lourd secret flotterait toujours au-dessus d’eux. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Dim 26 Mar 2017 - 12:03 | |
| Je me doute qu'il dit cela sans vraiment trop y penser. Sans se mettre à ma place ou à celles des autres femmes. Néanmoins je pense qu'une partie de lui comprend mon état d'esprit. Semble comprendre du moins car une personne n'en est pas une autre. Premièrement. Et deuxièmement il n'a pas vécu une « expérience » similaire à la mienne. Je suppose. Alors on peut s'imaginer tout de que l'on veut mais tant qu'on ne vit pas ce genre de choses, on ne peut véritablement pas savoir comment on réagirait. Je le regarde. Souris timidement. C'est fou que le destin nous réserve. On est tranquillement assise dans une salle d'attente de l'hôpital. Un homme vous regarde, vous le regardez. Le courant semble passer rien que par les yeux. Il vous invite et vous dévoile alors quelque chose que vous auriez aimé ne pas entendre. Mais ainsi va la vie. Il m'avoue avoir eu peur de ma réaction. Pourquoi ? Je veux dire, je fais partie de celles qui ont de la chance. Pourquoi je ne viendrais pas aider pour enfermer un connard ? Vraiment ? Vous pensiez que j'aurais pu … je ne sais … fuir ? Que j'aurais pu vous remballer ? De vous à moi Maxence, je trouve qu'une « mauvaise » réaction de n'importe qui n'est que pur égoïsme. Même si, encore une fois, je conçois que certaines femmes qui ont été traumatisées ne soient pas en état d'en parler si librement. Et maintenant ? Maintenant que le voile sur notre rencontre est levé. Maintenant que nous avons, selon moi, suffisamment parlé de tout ça ? Pouvons-nous passer à autre chose ? Non sans oublier ce dont nous venons de discuter. Alors oui je le taquine très gentiment. Et j'aurais du penser que mes mots étaient totalement stupides. Il me dit bien qu'il n'y a rien mais j'ai du mal à le croire. Alors je ne peux m'empêcher de lui dire que ce fut tout de même un plaisir de l'avoir rencontré. Et comme lui, j'aurai préféré que ce ne soit pas dans ces conditions. Moi aussi … Je le regarde. Triture ma tasse. Est-ce que vous pensez que … Qu'on devrait éviter de se revoir ? Certes on ne s'est jamais croisé jusqu'ici mais si on est amené à … je ne sais pas … se croiser au supermarché, on fait comme si on ne se connaissait pas ? Comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu ? Je ne le prendrais pas mal. Après tout il est question d'un procès et de son boulot. Je comprendrais très bien. Et je préfère demander plutôt que de tout faire foirer. Vraiment dommage mais qu'il en soit ainsi. Et sincèrement, je suis contente qu'il m'ait abordé. Il est extrêmement sympathique. Et cela c'est fait de manière très informelle. Mieux qu'un duo de policiers venant toquer à ma porte. Et maintenant donc ? On règle l'addition et on retourne à nos vies ? |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Mer 12 Avr 2017 - 1:12 | |
| Maddie sembla bien surprise que Maxence ait pu avoir peur de sa réaction. Pour lui, il était évident que sa demande aurait pu générer en la jeune femme des sentiments bien différents que ceux qu’elle avait finalement éprouvés. À ses yeux, leur conversation d’aujourd’hui était véritablement un coup de chance pour lui ; il était tombé sur une personne ouverte d’esprit, juste, forte. D’autres victimes auraient pu prendre sa requête comme une immersion dans leur vie privée, dans laquelle Maxence n’était pas invité. Maddie, elle, aurait vu cela comme de l’égoïsme. Le juge ne l’aurait pas forcément qualifié d’un mot aussi fort. Ce pouvait être de la peur, de la colère, de l’anticipation, des mauvais souvenirs, tout simplement. Toutes des raisons valables pour le remballer, ce juge sorti de nulle part. « Vous savez, si j’ai toutes ces informations sur vous, c’est parce que j’ai lu des dossiers de preuve dans lesquels vous étiez mentionnée, votre plainte, vos informations … Je ne devrais pas le dire car ça ne joue pas en ma faveur, mais c’est pour vous faire comprendre que … que ce que j’ai fait n’est pas correct. Et que je pensais franchement que vous le prendriez mal … que je m’immisce ainsi dans vos affaires. » Maxence aurait sans doute dû se la fermer. Il venait à peine d’obtenir le consentement de Maddie à comparaître au procès en tant que témoin, et voilà qu’il donnait l’impression d’être en train de la convaincre de lui en vouloir. C’était probablement sa façon de se déculpabiliser, lui qui n’arrivait pas encore à croire ce qu’il venait de faire. « Et puis … je vous ai amenée jusqu’ici en vous gardant dans le noir pendant que j’apprenais à vous connaître. Je suis désolé pour ça, désolé que ça ait été pour une raison aussi … aussi terrible. J’aurais franchement préféré vous inviter à prendre un café avec moi pour flirter, croyez-moi. » Lâcha Maxence, riant légèrement et nerveusement à la fin, se rendant compte qu’il se mettait les pieds dans les plats encore plus qu’il ne l’avait déjà fait. Suite à un léger quiproquo concernant le manque d’expérience de Maxence et la taquinerie de Maddie, ils semblèrent tout d’un coup prêts à repartir chacun de leur côté. Comme si cette blague mal prise par Maxence venait de signaler le moment du départ. Mais avant, ils devaient mettre au clair cette relation ambiguë qui venait de naître entre eux. Relation qui n’avait pas lieu d’être. Qui ne devait exister aux yeux de personne d’autre qu’eux. « Je crois que ce serait préférable. Surtout pendant le procès, pendant que les journalistes ont les yeux rivés sur l’affaire. Il vaut mieux éviter les … les conflits d’intérêt. » Les accusations de ce genre ne tarderaient pas à fuser si Maxence se faisait voir avec Maddie par des personnes au courant du procès, au courant de leurs identités. « Je sais que ce sera étrange, je sais que c’est inhabituel, et encore une fois je suis désolé de vous mettre dans cette situation. » Avoua Maxence, avant de faire un signe au serveur pour recevoir la facture. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Ven 14 Avr 2017 - 17:42 | |
| Je me doute bien que c'est ce qu'il a fait oui. Ouvrir des dossiers. Regardez les noms. Les témoignages. Sans pour autant que je sache s'il peut le faire ou si cela est déjà une faute professionnelle et déontologique grave. A priori un juge est là pour rendre la sentence et veiller au bon déroulement du procès. Sans prendre parti. J'aurais pu le prendre mal. Mais finalement je ne vois pas cela comme une intrusion dans ma vie à moi mais plutôt dans celle de cet enfoiré. Il s'avère juste que, malheureusement, je fasse quelque peu partie de son histoire, de ses victimes. Et puis Maxence ne s'était jusqu'ici pas vraiment intéressé à moi je pense. On ne s'est jamais croisé. Le nom de mon frère ne lui a rien dit. Ou alors il m'a menti mais cela m'étonnerait. On ne se serait peut-être jamais rencontré si le destin n'avait pas fait se croiser nos chemins. Je comprends votre point de vue. Mais vous ne vous êtes pas « intéressé » à moi à la base je pense. Je suis juste un nom dans un dossier finalement. Si vous ne m'aviez pas vu à l'hôpital vous ne seriez pas venu toquer à ma porte j'imagine. Je ne vois pas vraiment pourquoi je vous en voudrais. Surtout que … Que cette discussion ne vous fait pas vraiment plaisir à vous non plus. Un mal pour un bien. On ne fait pas toujours que des choses agréables dans la vie. Alors certes il n'a pas été franc dès le départ. Mais j'aurais moins bien réagi s'il m'avait accostée à l'hôpital en me demandant d'aller dans un coin tranquille pour parler du procès Kershaw. Oui j'ai cru qu'il m'invitait à boire un verre comme peut le faire un inconnu avec qui on échange un regard, un sourire. Et à la suite de sa dernière phrase je baisse timidement les yeux. J'aimerais pouvoir rire moi aussi. Même nerveusement. Mais j'esquisse à peine un sourire. Une phrase qui fait à la fois plaisir à entendre. Et à la fois pas vraiment. Parce que j'aurais moi aussi apprécié une discussion légère. Apprendre à se connaître autour d'un café. Rire, sourire et pouvoir continuer à se regarder. Je euh … Moi aussi … Mais je ne vous en veux pas. Vous n'aviez de toute façon pas vraiment d'autres choix. Je … Je ne nous vois pas parler de ça dans une salle d'attente ou en pleine rue. J'essaye de croiser son regard rapidement et de sourire tout de même. Je ne dois pas être des plus convaincante mais c'est toujours mieux que de rester trop sérieuse et de ne rien dire. D'attendre que la discussion s'arrête. Ce qui semble bientôt être le cas. Et comme je le pensais nous ne nous reverrons pas, hormis le jour du procès. Nous ne nous connaissons pas. Deux inconnus qui se sont rencontrés pour le rester. Pour essayer de devenir encore plus inconnu qu'avant même. C'est clairement la première fois que je me retrouve dans pareille position. Lui aussi peut-être. Non ce … Ce n'est rien. C'est dommage ce se quitter là dessus mais … Pourquoi je dis ça. Je ne fais qu'accentuer ce petit malaise. J'essaye d'accrocher son regard. Seulement pour lui sortir une autre débilité. J'aurais préféré qu'on se rencontre dans d'autres circonstances oui. Je soupire doucement. Et prends pleinement conscience de cette phrase qui ne va en rien arranger cette atmosphère. Je me demande déjà comment va se passer le procès. J'ai déjà peur d'envoyer un regard presque complice à Maxence quand je serai appelée à témoigner. Peur qu'on me pose des questions dérangeantes à ce sujet. Mais je dois éviter la paranoïa. Personne ne sera jamais au courant de ce qui s'est dit dans ce café. Personne. |
| | | Invité | Sujet: Re: we all got skeletons, so set them free (maddie) Lun 1 Mai 2017 - 4:23 | |
| Maxence avait le droit à toutes les preuves, même que les différentes parties étaient obligées de lui transmettre tous les documents pertinents au procès, à lui et aux autres juges qui siégeaient. Ils devaient avoir toutes les informations nécessaires pour rendre la sentence. Mais le nom de Maddie aurait dû demeurer un nom. Rien que ça. Rien de plus. Et pourtant, quand Maxence avait vu Bowen d’inscrite comme sa ville natale, c’est comme si tout d’un coup, l’accusé venait de devenir beaucoup trop réel. Ses victimes aussi. Maxence avait alors réellement ressenti la souffrance de ces jeunes femmes qui auraient pu être ses voisines. Évidemment, à chaque fois que c’était un procès criminel du genre, Maxence ressentait cette sorte de colère qu’il tentait de taire pour le bien des procédures, mais le fait de savoir qu’il avait pu croiser sa victime, Maddie, tant de fois pendant toute sa vie, l’avait mis à l’envers. L’avait retourné dans tous les sens. Et voilà où ça l’avait conduit. « C’est vrai … Et c’est vrai que je ne me serais jamais involontairement imposé à vous … Enfin, c’est un peu ce que j’ai fait aujourd’hui c’est vrai mais … c’était comme si, comme si c’était un coup du destin. D’avoir été là, tous les deux, dans cette salle d’attente alors que le procès a débuté il y a quelques jours à peine … » Maxence n’avait pourtant jamais été de ceux qui croyaient au destin ou au karma, mais aujourd’hui, ce ne pouvait pas être qu’un hasard anodin. Le surréalisme de la chose l’avait poussé à aller vers Maddie, aussi. Il aurait juste préféré que ce soit une meilleure raison qui l’ait poussé vers elle, ce qu’il ne tarda d’ailleurs pas à lui dire, contre toute attente. Ce n’était tellement pas son genre de partager de telles pensées. Il semblerait qu’aujourd’hui, Maxence n’agisse pas comme lui-même. « Ça ne se prête pas à toutes les situations, à tous les endroits, ce genre de conversation, c’est bien vrai. » Admit-il avec un mince sourire, éternellement désolé. Même ce café était sans doute un endroit trop public. Une oreille indiscrète aurait pu tout foutre en l’air. Tout ayant maintenant dit, l’heure de se dire au revoir, ou plutôt adieu, venait de sonner. Maddie et Maxence ne se connaissaient pas. Maddie et Maxence ne s’étaient jamais parlés, rencontrés, vus. Elle partageait son sentiment, celui d’avoir préféré se rencontrer dans d’autres circonstances. Maxence hocha la tête avant de baisser les yeux quelques secondes, pour ne les remonter que le temps de croiser son regard pour une dernière fois. Avant le moment où ils ne seraient que deux inconnus dans un même tribunal. Une fois la facture arrivée, il sortit l’argent de son portefeuille et déposa le billet sur la table, ce qui couvrait amplement les deux consommations. « Prends soin de toi, Maddie. » Lui dit-il, la tutoyant pour la première fois, posant une main sur la sienne, posée sur la table, avant de la retirer timidement. |
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