way down we go -r

Invité

Encore un soir assis au bar. Tu pourrais presque en faire les paroles d'une chanson tellement c'était triste. Tellement c'était routinier. Ou un scénario de film : l'histoire d'un mec qui finit au bar et qui se beurre la gueule. Un bon film ce serait non ? Non. Sûrement pas, y en avait trop des comme ça déjà. Sauf que dans les autres il se passent des choses alors que toi, il ne se passe rien. T'avais cru que ça pourrait marcher, mais la famille n'était pas dupe. Tu avais beau avoir une fille à ton bras, rien n'effacerait jamais ce que ton padre avait pu voir. L'image de son fils avec un homme. Dégoûtant non ? Non. C'était normal. C'était la société qui en faisait tout un problème alors que la sexualité ça ne se contrôle pas. Et pourtant, tu continuais de croire le contraire, pensant que tu serais un jour guéri comme si c'était une maladie. Comme si tu vivais au moyen-âge. Pathétique et idiot. voilà pourquoi tu te retrouvais dans un bar à boire ton quatrième verre. Boire était un bien grand mot vu que tu l'enfilais en une gorgée. Un mec te regarde. Oui, tu as la vision assez claire encore, tu vois un mec. A croire que sur ton front c'était écrit que t'aimais les hommes. Pourquoi fallait-il que ça s'passe ainsi ? Dieu ne t'aimait pas assez pour t'obliger à aimer les femmes, comme tout bon croyant ? Non, il fallait qu'il te torture, qu'il te fasse passer des épreuves. Tu n'avais plus qu'à espérer pour l'autre mec qu'il ne prenne pas la direction pour venir jusqu'à toi, même si ça semblait mal engager vu que tu n'arrêtais pas le regarder et que tu allais finir par lui lancer les mauvais signaux.

Invité

lorenzo ∞ devan

Devan avait visiblement beaucoup de mal à garder un homme dans sa vie. Après une rupture beaucoup auraient tenté de remettre en question toute leur vie en passant point par point chacune des erreurs… Mais Devan n’était pas tant comme les autres et la plupart de ses réactions étaient autant anormales que débiles. Ce pour quoi ce soir, peu après le départ d’Ezra, il se rendit dans un bar pour… tester son pouvoir de séduction. Vous la voyez, la débilité ? Disons qu’entre se morfondre et passer un bon moment pour oublier, le choix n’avait pas été très difficile. De toute façon la morosité le rattraperait bien vite et ce peu importe ce qu’il faisait.
Il avait bien fait de sortir, ce soir. Ce type là-bas semblait lui faire de l’œil et il lui plaisait bien, Devan ne perdait pas grand-chose à tenter sa chance. Une nouvelle fois il était reparti dans son délire de n’enchaîner que les coups d’un soir et d’éviter comme la mort les relations durables. De toute façon, il semblait que les relations durables ne voulaient pas de lui donc ça faciliterait plutôt les choses. Soit il n’était pas fait pour ça, soit il était maudit, soit il faisait toujours un truc de travers, allez savoir.
Terminant son verre d’une traite, il se leva de son tabouret pour en rejoindre un autre bien plus proche du bel inconnu. Devan ne remarqua pas tout de suite qu’il semblait déranger, pensant à tout autre chose. « Salut. Moi c’est Devan. » Il lui sourit doucement, se tournant ensuite vers le barman pour commander deux autres verres.
Ne croyez pas qu’il avait oublié Ezra. Il essayait juste… de se soigner. De maintenir le cap pour ne pas couler.

Code by Silver Lungs

Invité

Ton regard n'avait pas quitté le jeune homme et maintenant, il était là. Face à toi. Il s'était présenté sans même en dire plus. Tu ne savais pas vraiment ce qu'il venait chercher auprès de toi. Peut-être une oreille à qui parler parce qu'il avait passé une mauvaise soirée. Peut-être avait-il juste besoin de parler à quelqu'un de son âge, à quelqu'un qui pourrait s'en soucier. Tu n'étais pas certain d'être le meilleur pour ça. Tu n'étais pas vraiment une bonne oreille, tu ne savais jamais quoi dire dans certaines situations. Mais il ne fallait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Tu pouvais attendre de voir ce qui allait se passer, voir ce qu'il allait te dire d'autre. « Enzo. » Tu te contentais de te présenter pour commencer. Il venait de commander deux verres de plus. Un pour lui, un pour toi. C'était comme ça que ça allait se passer. Peut-être parce qu'il était juste très généreux. Tu pouvais essayer d'y croire l'espace d'une seconde. Le barman venait de les déposer devant vous. « Merci pour le verre ? » Tu ne savais pas trop si c'était une question ou un vrai merci. Tu te méfiais un peu comme la peste des hommes qui s'approchaient de toi. Tu avais beau essayer de vouloir être sympathique, il y avait toujours ce signale d'alarme au fond de toi qui s'activait. Tu ne voulais pas avoir à faire face à ce que tu étais vraiment. A ce que tu pouvais ressentir. Tout ça n'allait pas avec ton éducation. Avec le fait que tu sois croyant. Tu ne pouvais pas être attiré à un homme et être chrétien. C'est une chose qui semblait incompatible. Le Pape ne serait vraiment pas fier de toi.

Invité

lorenzo ∞ devan

Devan pensait avoir besoin de ça. Il était persuadé qu’une nuit dans les bras d’un autre lui ferait oublier Ezra. Coucher plutôt que parler… Mais c’était probablement par lâcheté qu’il choisissait cette solution qui n’en était même pas une. Le bon comportement aurait été de faire appel à son frère et de se confier sur ses doutes, sur ses peurs, sur sa peine. Mais Devan ne savait pas fonctionner comme ça. Et puis Liam avait déjà bien à se soucier avec son gosse et son handicap ! Alors très vite il avait eu l’idée de se rendre dans un bar et de boire, et de draguer… Quitte à se faire rembarrer ? Ce type qu’il venait de rejoindre semblait lui envoyer pas mal de signaux contradictoires et il le sentait mieux maintenant qu’ils étaient à quelques centimètres seulement l’un de l’autre. Encore un qui ne s’assumait pas ? De quoi bien lui rappeler Ezra.
Honnêtement, Devan n’insisterait pas. Si cet Enzo ne voulait rien faire avec lui alors tant pis, mais il n’avait pas franchement le goût ce soir de lutter. La confiance qu’il pouvait avoir en lui était au plus bas alors il verrait ce refus comme un échec supplémentaire et ne s’y opposerait pas. Au fond, peut-être qu’il ne voulait juste pas être seul. Peut-être qu’il voulait parler, sans se l’avouer à lui-même parce que ça faisait gonzesse. « Je me sentais un peu seul pis je t’ai vu alors… Je me suis dit que c’était pas plus mal d’être seul à deux ? » Il remercia le barman pour les verres et prit le sien pour en boire quelques gorgées sans tarder. Comment draguer quelqu’un qui semblait vouloir tout l’inverse ? « Tu viens souvent ici ? » Il n’était pas du tout à l’aise justement parce qu’il sentait que Lorenzo pouvait l’envoyer bouler d’un moment à l’autre et que ça finirait de le réduire en miettes. « Pardon, c’est pourri comme question. J’sais juste pas exactement comment t’aborder… »

Code by Silver Lungs

Invité

Tu jetais un coup d'oeil sur le verre qui se posait devant toi. Le boire ou ne pas le boire. La question semblait vraiment difficile mais pourtant ta main l'attrapait et le glissait jusqu'à tes lèvres où il ne fit pas long feu. « C'est toujours moins triste que d'être seul, seul. » Tu haussais les épaules en te demandant si tu n'avais pas été un peu trop redondant dans ta façon de répondre. Mais ce n'était pas l'important, à vrai dire, t'en avais même rien à foutre et tu voudrais bien savoir pourquoi c'est ce genre de pensées que tu avais à l'esprit. « Je.. » Tu marquais une pause parce qu'il s'excuser de sa façon de t'aborder. Tu haussais un sourcil, n'étant pas certain de bien comprendre. Il fallait dire qu'avec tous les verres que tu avais bu, tu commençais à avoir les idées de moins en moins claires. Tu cherchais déjà à te concentrer sur ce qu'il avait pu te demander, pensant revenir après sur ce qu'il venait d'ajouter. Une chose après l'autre. « Je ne viens jamais. Je bois chez moi en général mais je crois que j'avais besoin d'être ailleurs ce soir. » Tu n'avais pas eu envie de voir Jake et Callie, tu n'avais pas eu envie d'entendre leur amour s'étaler partout. Tu n'étais pas amoureux. Tu avais le coeur en vrac par une fille, c'est vrai mais rien de concret. Tu voulais juste boire à en perdre la tête. Peut-être finir la nuit dans la rue ou dans la boutique. Tu n'avais pas fait ça depuis des années. La dernière fois, tu avais fini ivre mort dans ton bureau. Mais la dernière fois, ça remontait à presque trois ans. « En général, c'est pas trop difficile de parler à un autre gars. » A moins qu'il soit de l'autre bord. De celui que tu devrais être si tu assumais un peu ce qui te faisais vibrer. Mais tu ne voulais pas te laisser succomber parce que ça n'en restait pas moins un pêché pour toi.

Invité

lorenzo ∞ devan

« En général, c'est pas trop difficile de parler à un autre gars. » A cette phrase, Devan comprit qu’il avait mis les deux pieds dans le plat. L’homme qui lui avait envoyé des signaux et celui avec qu’il parlait à l’instant n’étaient pas les mêmes, ce qui rendait Devan un peu confus. Devait-il persister, tenter sa chance, ou plutôt fuir sous peine de se recevoir le poing d’un homosexuel qui ne s’assume pas en pleine figure ? Parce que cette race-là est très vorace et sanguine ! A croire que chaque méthode de drague est une agression alors qu’ils en crèvent d’envie. Lui qui cherchait à oublier Ezra, ce petit gars qui n’assumait pas le fait d’être gay, c’était mort. En voilà une copie presque conforme à côté de lui, si toutefois le cuisinier ne faisait pas de mauvaises déductions – c’était possible après tout. Premièrement, il avait pu totalement mal interpréter les regards de l’inconnu quelques minutes plus tôt. Ou bien alors la phrase qu’il venait de sortir à l’instant. Comme lorsqu’il était face à Ezra, il se sentit peiné pour lui. C’était dommage de ne pas oser vivre sa vie, de se cacher, de se mentir constamment. Car s’il fallait duper les autres, dans ces cas-là il fallait surtout se duper soi-même. C’était le plus triste. Mais Devan n’était pas psychologue et encore une fois, peut-être qu’il faisait complètement fausse route. Ce mec pouvait très bien être simplement hétéro… Même si ce serait assez dommage, à vrai dire. Dans 90% des cas, il était bien possible que Devan finisse par se prendre un coup dans la tête, de toute façon. Foutu pour foutu, hein… « Au risque de passer pour un con, autant dissiper le doute tout de suite… Si je suis venu vers toi, c’est parce que j’ai cru que… Enfin la façon que t’avais de me regarder, j’ai pensé que… J’suis gay quoi. Je me suis dit que toi aussi. » Ca leur éviterait à tous les deux de perdre du temps ce soir ! Et de s’engager dans une sorte de double conversation où les sous-entendus seraient mal – voir pas du tout – reçus.

Code by Silver Lungs

Invité

Tu le regardais sans comprendre ce qu'il venait de dire. Tu avais même cru rêver au début mais tu repassais le film dans ta tête - et avec l'alcool ingéré, ça prenait bien cinq bonnes minutes - avant de pouvoir lui répondre. « Tu ? Moi ? Homo ? » Tu insistais un peu trop sur ce mot. Comme si c'était une insulte. Comme s'il te faisait un affront, qu'il cherchait absolument à foutre la merde. Voulait-il que tu lui défonces le crâne à coups de poings ? Que tu l'envoies à l'hosto ? Il y avait des gens qui avaient parfois ce genre de délire, se faire tabasser pour ressentir la douleur, pour ressentir l'adrénaline et se sentir bien. Peut-être que c'était un de ces fétichistes. Ou peut-être qu'il n'avait pas mesuré l'importance de ses paroles. « Putain. » Tu attrapais ton verre que tu explosais avec une violence sans pareille sur le comptoir. Tu t'étais même écorché la main dans ce mouvement. Le regard vide. « Je ne peux pas être gay. » soufflais-tu dans un murmure qu'il ne pouvait pas entendre. La rage continuait de grandir au creux de ton estomac. Et il n'y avait pas que ça qui grandissait. Tu le sentais dans ton pantalon alors que rien ne se passait. C'était peut-être un signe. Un signe que tu devais agir avant qu'il ne s'en aille. Tu devais déjà lui avoir fait peur au moment d'exploser ton verre. « C'est interdit, bordel ! » criais-tu avec violence. Pourtant, on devait à peine t'entendre avec tout le brouhaha autour de vous. Et pourtant, sans comprendre pourquoi, tu attrapais le gars assis juste à côté de toi par le col, plaquant tes lèvres sur les siennes. Retombant dans tes travers. Au fond, peut-être que tu ne l'étais qu'à moitié mais qu'il fallait que tu assumes ce côté de toi pour pouvoir avancer dans ta vie.

Invité

lorenzo ∞ devan

En plus d’être hétéro, Lorenzo semblait homophobe. Quelle belle pioche… C’était probablement vexant quand un homosexuel venait vous draguer, insinuant par la même occasion que vous l’étiez aussi. Mais il n’y avait pas de quoi s’énerver, au pire des cas ça faisait un drôle de malentendu, un petit râteau et l’histoire était terminée. Devan comprit, au regard de ce type, que ça ne s’arrêterait malheureusement pas là. Qu’il s’était effectivement adressé à la mauvaise personne… Alors quand ce dernier explosa son verre contre le bar, le cuisinier sursauta. Quelqu’un qui n’avait aucun problème avec les gays ne réagirait pas aussi… brutalement. Ca faisait de lui quelqu’un de dangereux et à vrai dire, Devan s’apprêtait déjà à se défendre. « Oh détends-toi j’vais pas te violer hein. » qu’il répliqua sans se démonter. C’était assez dur de garder la face devant ce genre de personnes. Déjà parce qu’elles inspiraient une haine profonde à Devan mais aussi parce qu’il était probablement dérangé mentalement. Et cette idée fut totalement confirmée quand, après avoir hurlé dans ses oreilles, il l’attrapa pour l’embrasser avec force.
Okay, il avait compris. Ce type ne s’assumait effectivement pas. Mais pas comme Ezraël. Lui, il vivait vraiment très mal les choses. Au point de s’énerver après le moindre type qui venait le draguer. Ce mal être faisait de la peine à voir, mais en même temps Devan n’était pas un psychothérapeute. Il ne pouvait pas faire grand-chose pour lui… si ce n’est l’écouter, s’il avait envie de parler. Trouvant la situation plus que pesante, il repoussa le gars sans profiter du baiser. Si c’était pour se faire frapper après, ça n’était pas la peine… Devan se releva, baissant les yeux vers la main de Lorenzo. « J’sais pas à quoi tu joues, mais on doit soigner ta main. Si tu n’as pas peur que je te viole, on peut toujours aller s’occuper de ça dans les toilettes. Et après on pourra parler. J’pense que t’en as besoin. » La proposition était risquée. Mais ce type faisait tellement peine à voir… Ne pas s’assumer à ce point-là, c’était réellement grave. Comment vivre sa vie de cette façon, en se mentant à soi-même et au reste du monde ? C’était un coup à se foutre en l’air.

Code by Silver Lungs

Invité

Tu étais venu l'embrasser. Ou plutôt t'écraser avec force sur ses lèvres. C'était peut-être brutal et sûrement pas réciproque. Tu avais l'impression de subir une décharge au moment du contact. Il y avait de la brutalité, aucune douceur, aucun plaisir. Ni pour toi, et sûrement pas pour lui. Tu le relâchais presque aussi vite, reculant doucement. Tu ne savais plus où te mettre. Et main pissait le sang. Tu attrapais une serviette pour essayer de maintenir un semblant de pression. Tu relevais doucement le regard vers lui. « Si tu sais arrêter le saignement, ok. » Tu appuyais un peu plus sur ta main blessée, parlant d'un tas relativement calme et las. Tu n'étais plus en pleine possession de tes moyens mais tu ne pouvais pas t'emporter comme ça. Ce n'était pas lui le problème, c'était toi. Peut-être qu'il serait temps de percer l'abcès. Tu te levais d'un bond, prêt à le suivre jusqu'au toilettes. De toute façon, vu comment tu venais de te comporter, il y avait peu de chance qu'il ne te saute dessus. Il devait avoir peur de se prendre une droite. Mais tu n'étais pas certain de pouvoir la lui mettre. « Désolé. Je ne voulais pas t'effrayer. » déclarais-tu une fois au calme dans les toilettes. C'était un peu étrange pour toi de faire ça. De t'excuser. Tu sens une douleur frapper ta tête, un mal qui s'annonce douloureux. Mais tu le laisses de côté, tu t'adosses contre le mur, main tendue vers lui, le regard perdu dans le vide.

Invité

lorenzo ∞ devan

C’était la moindre des choses que ce gars s’excuse, et pourtant… « C’est moi qui suis désolé pour toi. C’est jamais évident de s’accepter comme on est. » Il haussa les épaules. Tant pis s’il se prenait un coup de poing pour sa franchise, Devan tenait à lui dire. Et même à lui proposer une épaule réconfortante s’il voulait parler, à lui donner des conseils sur comment vivre et accepter son homosexualité. Il regarda un instant sa main et soupira. « Attends-moi deux secondes, je vais demander au bar s’ils ont pas une trousse de premiers soins ou un truc du genre. » Il lui lança un dernier regard et quitta les toilettes pour leur demander un kit de soin. Moins de cinq minutes plus tard il revenait victorieux avec de quoi le soigner. L’avantage de travailler dans un restaurant, c’est que les coupures étaient assez fréquentes et qu’il savait à peu près comment les soigner – même si celles de Lorenzo étaient assez profondes. Commençant à désinfecter ses plaies, il releva les yeux vers lui. « Est-ce que tu es du genre à considérer les gays comme une abomination de la nature ? » Et pour cette raison, il n’acceptait pas d’en être un ? « Parce qu’on est vraiment des gens comme tout le monde. J’irais pas plus en enfer que toi. Fin… pas pour cette raison-là en tout cas. Bon, serre les dents, ça va faire un peu mal. »

Code by Silver Lungs

Invité

L'entendre te parler comme ça te démangeait. Tu pourrais le frapper, le frapper à mort juste pour oser dire des mots comme ça. Mais il avait raison. Il n'y avait pas d'insultes. C'est toi qui en faisait une fixette, toi qui rendait ça violent. Tu pouvais aussi juste glisser dans le moule et laisser les choses comme elles étaient. Arrêter de lutter, arrêter de souffrir. Tu avais aimé Pedro. Tu ne l'avais jamais vraiment mis de côté. « Tu parles par expérience ? » demandais-tu un peu froidement. Peut-être que c'était son rôle, trouver les pauvres brebis égarées comme toi et les rallier à la cause. Même si à ce niveau, tu n'étais pas une brebis mais un loup, prêt à dévorer le premier qui t'approche. Mais pas lui. Lui tu le laisses faire. Il s'en va chercher une trousse de premiers secours, il pourrait te laisser là, tout seul mais il revient et tu lui tends la main. Grimaçant doucement lorsqu'il passait le désinfectant. « Alors tu ne dois pas être très croyant. » Tu soupirais doucement avant de reprendre, toujours aussi froid. Le pauvre allait finir par regretter de vouloir être sympathique avec toi, tellement tu ne le lui rendais pas. « C'est contre-nature. J'ai parfois le sentiment d'être puni. » Et c'était peut-être idiot de le voir de cette façon là. Mais il avait raison. Peut-être que tu étais une abomination, peut-être que tu étais un fléau. Peut-être que le monde se porterait mieux si tu n'existais pas. En tout cas, ton père, lui, serait sûrement plus heureux ainsi. « Et toi, tu dois trouver ça idiot. Mais être renié de sa propre famille parce qu'on aime aussi les hommes, ça n'aide pas vraiment à s'accepter comme on est. » Décidément, tu avais trop bu. Jamais en temps normal tu n'aurais parlé de ton histoire aussi rapidement, surtout à un homme que tu ne connaissais pas.

Invité

lorenzo ∞ devan

« J’ai la trentaine, je m’assume depuis l’adolescence. Ouais, je parle par expérience. Quand on se rend compte de ça, on n’a pas forcément les armes pour faire face, alors on fait comme on peut. Force est de constater que tu n’as pas pu faire grand-chose… » Ce Lorenzo était froid avec lui malgré la gentillesse peu habituelle de Devan, alors il pouvait bien se permettre ce genre de remarque. De toute façon, il s’attendait à un moment ou à un autre à se prendre un poing dans la gueule, et serait presque déçu que ça n’arrive pas. D’autant que s’il fallait vraiment en venir ou main, tapette ou pas tapette, le cuisinier savait se défendre.
Commençant à le soigner, il secoua la tête. « J’suis pas croyant non. Et si je l’avais été, je n’aurais pas vraiment eu envie de remercier Dieu en me comportant comme il aurait envie que je me comporte. Est-ce que t’es plus heureux en priant tous les soirs ? Est-ce que t’as l’impression qu’il te sauvera la mise à chaque fois ? J’vais pas critiquer ou tout remettre en cause, mais je préfère vivre ma vie à fond plutôt que de prévoir celle qui arrive après la mort, s’il y en a vraiment une. » Se priver toute sa vie pour gagner sa place au paradis… Pourquoi pas. Mais le souci, c’était que personne n’en était jamais revenu pour affirmer que ça existait bel et bien. Il fallait un sacré courage pour oser mettre sa vie entre parenthèses, tout ça pour quelque chose qui n’existait peut-être pas. C’était ça, la croyance… « J’ai eu de la chance avec mes parents, et je sais que ce n’est pas donné à tout le monde. Mais j’ai perdu des amis, des gens qui trouvaient ça dégoûtant. Tant pis, parce que c’est moi et que je ne peux pas lutter toute ma vie pour changer ce que je suis. Tu vis pour toi, pour personne d’autre. Qu’est-ce que t’en sais toi, qu’ils sont droits ? Qu’ils ne te cachent rien ? J’le connais pas trop Dieu, mais je crois qu’il prêche la tolérance. Le mariage gay est autorisé dans plein de pays, les gens évoluent. Ces textes ont été écrits y’a tellement de temps maintenant, forcément, on ne pensait pas de la même façon à l’époque. »

Code by Silver Lungs

Invité

Tu n'aurais jamais imaginé le jeune homme trentenaire, tu le voyais plus jeune que ça. Et sa façon de te parlait était inspirante. Peut-être qu'il avait eu un combat difficile à mener pour en arriver là, pour s'accepter tel qu'il était mais il n'était pas toi. Tu n'avais pas les mêmes facilités, les mêmes degrés d'acceptation de soi. Tu étais encore bloqué dans l'étape du déni. Tu faisais un gros rejet de toute cette réalité parce que tu refusais qu'elle puisse exister en dehors de ce qu'il s'était passé lors de tes 24 ans. « En effet.. » Tu n'as rien pu faire. Tu as été mis au pied de la situation et avant même que tu puisses essayer de comprendre, le mal était fait. Tu n'étais plus un Baratti. Tu n'étais plus un homme. Tu devais une mauviette, une tapette et d'autres noms aussi horribles les uns que les autres. Tu avais deux choix, soit lutter, soit céder. Tu avais choisi de lutter, refusant de céder à ce pêché. « Justement, pour toi, ça à l'air si facile dans ta bouche mais ça ne l'est pas. » Tu ne pouvais pas balancer toute ta vie comme ça. Tu avais une façon de pensées, des idéaux et des croyances auxquels tu étais attaché depuis ta plus tendre enfance. Tu ne pouvais pas revenir en arrière et tout effacer, tout changer parce que tu étais différent. La religion prêchait la tolérance, mais la tolérance pour qui ? Pour les êtres les plus faibles, pour ceux qui n'avaient pas de chance, pour ceux pour qui la vie était une vraie misère. Mais pas pour les tricheurs, pas pour les pêcheurs, pas pour les menteurs. Et tu étais les trois à la fois. Tu avais menti et triché en te servant de Charley aux yeux de ta famille et tu avais pêché à plusieurs reprises. Tu serais même prêt à le faire encore ce soir pour essayer de changer les choses. « Peut-être mais même si ça a été écrit il y a longtemps, ça continue de faire office de preuve. Le reste à côté n'existe pas. Pour la religion, je suis une abomination. » Tu balançais doucement les épaules en arrière. Tout semblait si confus dans ta tête et pourtant, tu avais envie de le croire, envie de te dire que ça n'avait pas la moindre importance, que Dieu ne te blâmerait pas d'aimer qui tu voulais, comme tu le voulais. Mais ça restait assez impossible à croire, impossible à concevoir. « Et pour moi, je ne sais même pas ce que je suis.. »

Invité

lorenzo ∞ devan

Ce type lui faisait de la peine, au fond. Perdu entre sa foi, ses convictions et ce qu’il était. Incapable de se laisser aller, incapable de vivre pour lui et d’envoyer balader le reste. Incapable d’être heureux, au final. Devan termina enfin de le soigner et lui rendit sa main. Ce n’était pas un travail de pro mais il avait fait de son mieux ; ce genre de coupure était assez courante dans sa cuisine alors il savait à peu près les gérer maintenant. « Voilà pour ta main. Tu peux juste me dire merci et te barrer, si tu en as envie. Fuir le problème encore une fois, te voiler la face et finir cette soirée en étant totalement frustré, et en même temps énervé. Contre moi, mais contre toi aussi. Ou alors… On peut se barrer ensemble et poursuivre cette conversation ailleurs que dans les toilettes d’un bar. » Avant que l’autre ne prenne la mouche il s’empressa d’ajouter : « Enfin, en tout bien tout honneur. Même s’il y a peu de chance qu’on arrive à trouver un terrain d’entente toi et moi, on peut discuter comme des adultes. Avec des points de vue différents. Ca pourrait te faire du bien. Et moi, je pourrais peut-être comprendre un peu mieux les homophobes dans ton genre. » Il n’avait aucun espoir quant à la réponse de Lorenzo : il déclinerait. Probablement qu’il aurait peur de se faire violer… ou bien de céder à ses pulsions. Il croisa les bras en attendant le verdict. « T’as l’air d’avoir besoin de vider ton sac. J’suis pas mère Teresa, mais je sais ce que c’est que d’être gay. Alors… »

Code by Silver Lungs

Invité

Tu le laissais te bander la main en l'écoutant. Peut-être que c'est lui qui détenait la vérité après tout. Tu retenais même un sourire lorsqu'il disait que tu pouvais lui casser la gueule si ça te chantait toujours. A croire qu'il allait garder en tête l'image de toi menaçant de le défoncer parce que tu n'étais pas capable d'assumer ce que tu étais. Parce que tu étais un trop grand fervent de la religion pour comprendre que tout ça n'était qu'une vaste plaisanterie et que tu pouvais vivre ta vie comme il te chantait. Au bout du tunnel, il n'y aurait pas de paradis, il n'y en avait jamais eu. « Merci. » lâchais-tu rapidement. Comme si ça te coûtait de lui devoir quelque chose. Mais il fallait que tu arrêtes de te monter le bourrichon. Ce n'était pas parce qu'il te draguait qu'il te voulait du mal. « J'crois que j'ai plus grand chose à dire mais la moindre des choses ce serait de te payer un verre. » Tu avais déjà dit pas mal de chose et tu ne savais pas si tu avais encore ou non envie de parler. Mais boire, ça par contre peut-être que ça pourrait t'aider à te décoincer un peu et à te laisser aller un peu plus. « De voir ce que c'est d'avoir une vraie discussion sans que je m'emporte. » Ce qui relevait plus du miracle que d'un défi. Tu ne savais pas si tu serais capable de surmonter toute la colère que tu avais accumulé depuis tant d'année. Une colère que tu devais déverser contre toi pour avoir été si idiot. Mais il fallait encore que tu le comprennes et surtout que tu l'acceptes.

Contenu sponsorisé