Réapprendre à se faire confiance. ( Devan

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" Dans la vie, fais confiance à ceux qui peuvent voir ces trois choses: ta peine derrière ton sourire, ton amour malgré ta colère et la raison de ton silence. "

Daemon est légèrement anxieux. Il a la trouille. Assis devant son piano il fait les dernières mises au point pour ce soir. La lumière. Les morceaux choisis. L’ordre dans lequel il va les jouer. Des petits détails insignifiants mais qui peuvent tout foutre en l’air au moment du concert. Mais il a du mal à ce concentrer. Il n’arrête pas de penser à Devan qui dans un peu plus d’une heure sera là. Assis à la table que Daemon lui a fait réserver, juste à quelques pas de la scène. Son cœur bat bien trop vite quand il pense à lui. Et il a cette trouille qui s’invite dans ses entrailles. Pourtant cela n’a rien à voir avec le monde qu’il y aura ce soir. Non il a affronté des salles bien plus impressionnantes. C’est le fait de savoir que son ex petit ami sera là. Juste le fait d’espérer qu’il lui donne une autre chance. Alors il a du mal à ce concentrer. En entendre les diverses consignes. Il fait oui de la tête plus part habitude. Et le temps s’égraine bien trop vite. Il retourne dans la loge qui lui a été attribut. Dernière demi-heure de concentration. Il rejoue les morceaux dans sa tête. Il c’est changé et comme à son habitude il porte un pantalon noir ainsi qu’une chemise noire. Dont il laisse les trois derniers boutons ouverts. « Plus que cinq minutes Daemon. » Il ne répond pas, il sort de sa loge. Il file derrière le rideau pour regarder dans la salle. Il cherche surtout à voir si Devan est là. Il l’a prévenu par SMS que sa table était réservée. Il fallait juste qu’il donne son nom à Lucy la demoiselle qui le placera. Et il le voit arriver. Il est rassuré d’une certaine manière. Mais encore plus angoissé. Il y a tellement longtemps qu’il ne l’a pas entendu jouer. Et il ne l’a jamais vu sur scène. A part dans quelques bars quand il débutait. Mais il est bien loin ce Daemon là. Le présentateur arrive. La salle s’assombrit et la poursuite vient se placer devant le rideau. « Bonsoir messieurs et mesdames. Ce soir nous allons avoir la joie d’écouter un enfant de Bowen qui a su se faire une place au soleil. Monsieur Daemon Macintosh. Je vous prie d’y faire un chaleureux accueil. » Le rideau s’ouvre, Daemon s’avance dans la lumière. Son regard balaie la salle, mais s’attarde sur Devan. Il sourit. Il lui sourit. Puis il s’installe derrière le piano. Il pose ses mains sur le clavier et attaque son premier morceau. Un morceau qui devrait rappeler des souvenirs à Devan, vu qu’il le jouait déjà quand ils étaient en couple. Il l’a juste amélioré, remis au gout du jour. Il se laisse emporter par ses notes. Plus rien ne compte que les touches blanches et noires que ses doigts caressent avec dextérité. Parfois son regard vient se perdre sur Devan. Mais il reste concentré. Habité même par les morceaux qui se succèdent. L’ambiance est agréable et le public réceptif. Il aime ça Daemon quand il embarque ceux qui l’écoutent avec lui. Du jazz, du classique, de la variété. Tout y passe jusqu’à l’entracte. La salle se rallume. Le présentateur annonce une coupure d’une demi-heure. Le serveur vient apporter un verre d’eau pétillante avec une tranche de citron à Daemon. « Toujours aussi doué Daemon. » « Merci Steven. Content que cela te plaise. » Puis il se lève pour rejoindre le temps de l’entracte Devan. Quelques fans lui font signer des autographes au passage. Il réussit enfin à attendre la table de son ex. « Salut. » Il s’assoie. « Tu vas bien. Alors comment tu trouves ? Je n’ai pas trop de temps mais si tu veux on pourra se voir un peu plus à la fin. » Il propose, sans aucune obligation. Il souhaite juste pouvoir lui parler plus longuement après. « J’ai même une loge, comme ça on sera tranquille .. enfin si tu veux sinon on peut discuter à une table ou au bar. » Il ne veut en aucun manière l’obliger à se retrouver seul avec lui. Il finit son verre et puis retourne sur scène. « A toute. » Il rejoue avec la même passion que pour la première partie. Captivant l’attention de son public. Il met son cœur et ses tripes dans chaque note qu’il fait naitre sous ses doigts. Il finit vidé, épuisé mais comblé par cet instant de partage. Il salut à nouveau la salle. Remercie son public. Il regarde Devan sourire aux lèvres. Puis il sort de la scène. Il faut qu’il aille se changer comme à chaque fois sa chemise est trempée. Il a donné des consignes au cas où Devan est choisi de le retrouver dans sa loge. Sinon c’est lui qui le retrouvera dans la salle. Une fois qu’il aura récupérer et qu’il sera plus présentable.

good vibes.

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daemon ∞ devan

Pourquoi avait-il fallu qu’il accepte cette invitation ? Devan s’était dit qu’il aurait le temps d’y réfléchir, que ce n’était pas tout de suite. Mais le temps était passé à une vitesse ! Et pourtant il n’avait pas encore repris le travail. Autrement dit, il s’ennuyait chez lui, s’essayait à quelques nouvelles recettes, jouait un peu de batterie quand ses colocataires n’étaient pas là. Mais la perspective de voir Daemon l’avait rendu nerveux pendant plusieurs jours et avait fait de la pendule un ennemi rempli de malice. Comme si les journées ne faisaient plus que dix heures, l’emmenant bien vite au dimanche soir.
Et le voilà devant sa penderie sans savoir quoi mettre. Tout dépendait de l’objectif qu’il se donnait. Voulait-il se rendre à ce concert pour faire la paix et donc s’habiller décontracté, ou bien se faire le plus beau possible pour lui montrer ce qu’il avait perdu dix ans auparavant ? Choix difficile. Au final, il sortit un beau costume, celui qui lui allait le mieux et qu’il mettait assez peu souvent au final. Oui, il avait choisi sans trop de mal finalement la deuxième option : se faire beau pour qu’il bave et qu’il regrette sa connerie. Devan avait la rancune tenace, lui qui s’était cru prêt à lui pardonner son erreur suite à l’accident de Liam. Mais il voulait aussi faire des efforts, c’était probablement pour ça qu’il avait accepté d’aller le voir jouer. Peut-être que ce piano raviverait les bons souvenirs plutôt que de remuer le couteau dans la plaie comme ça s’était passé à l’hôpital.

Il n’était pas très bien, Devan. L’heure approchait et ça devenait presque insoutenable, il avait l’impression de suffoquer une nouvelle fois. Alors il desserra sa cravate. Pourquoi avait-il mis une cravate d’ailleurs ? Il n’en mettait jamais… Il préféra alors l’enlever pour ne garder que sa chemise légèrement ouverte, histoire de se donner un air moins sévère.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, il n’arriva pas en retard. Même cinq minutes en avance ! On le plaça assez près de la scène, il remercia la jeune femme et s’installa tranquillement.

Le concert ne tarda pas à commencer et comme prévu, les frissons furent bien vite au rendez-vous. Daemon était transformé quand il jouait et il s’y donnait à fond. Comme on le disait si bien : la musique adoucit les mœurs et la colère de Devan s’évapora bien vite en le voyant s’agiter ainsi sur la scène. Il savait y faire pour séduire son public… et pour séduire le chef cuisinier – car il était totalement captivé.
Il ne vit pas l’entracte arriver et fut presque déçu de le voir s’arrêter. Cependant, quand l’artiste s’approcha de lui, il eut comme un besoin naturel d’auto-défense et retrouva un peu son air renfrogné habituel. Il ne voulait pas le laisser gagner aussi facilement. Et puis ce n’était pas parce qu’il jouait bien qu’il était un homme de confiance, Devan savait déjà qu’il ne pourrait plus jamais lui accorder la sienne.
« Je vais y réfléchir. » se contenta-t-il de lui répondre. Pas de compliment, pas vraiment de sourire non plus, de toute façon il était déjà reparti pour remonter sur scène. Mais dans sa tête c’était déjà tout vu : hors de question de se retrouver seuls dans sa loge. Il avait bien trop peur de se laisser aller et d’être faible face à celui qui de toute évidence lui manquait énormément.

Il resta captivé tout du long, bien qu’un peu stressé après la première partie tout en sachant qu’ils allaient discuter par la suite.
Pendant un instant, il laissa son regard vagabonder dans la salle et ce qu’il remarqua ne lui plut pas du tout. Des femmes, des hommes, qui le regardaient avec admiration et pour certains avec envie. De la jalousie ? Peut-être un peu.
A la fin du spectacle, il se leva de sa chaise et alla rejoindre le bar pour l’y attendre. Non, il n’irait pas dans sa loge c’était certain.

Daemon le rejoignit après plusieurs minutes, Devan se redressa doucement. Il lui fit cette fois un petit sourire. « Je dois avouer que tu t’en es plutôt bien sorti. Félicitations. »

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Daemon est là derrière le rideau. Le stress lui étreint les tripes, mais il gère car cela fait parti de sa vie d’artiste de faire ami ami avec lui. Même si ce soir le stress a une saveur bien plus troublante, suite à la présence de Devan dans la salle. Et puis tout va très vite. La lumière fait de Daemon et de son piano le centre d’intérêt de tous les regards. Et il oublie rapidement cette angoisse dévorante. Comme tous ses yeux qui se posent sur lui. Il ne pense qu’aux notes qui viennent taper dans sa tête avant de se distiller dans ses veines pour finir au bout de ses doigts. Pas de partition tout est imprégné dans sa mémoire. Chaque note est indélébile, marquée au fer rouge dans sa chair. Alors il se donne et s’abandonne à cette musique qui le caresse. L’enflamme. L’emporte. Les secondes s’égrainent, Daemon perd le contrôle de ce temps qui passe pour lui il est juste rythme par les croches et les doubles croches. Même s’il garde un pied dans la réalité en retrouvant par moment le regard de Devan qui comme les autres spectateurs se laisse bercer par les mélodies. Et puis l’entracte, quelques secondes fuguasses de liberté pour aller voir son ex petit amant avant de retrouver sa seule maitresse la musique. Car oui comme un amant elle vient caresser et enflammer sa peau pour l’emporter à chaque fois plus loin dans l’extase. Extase qu’il partage sans restriction avec son public. Et ce soir en plus avec l’homme qui a fait battre son cœur pendant deux ans. Et qui le fait battre encore, même s’il se fait une raison en ce disant que ce battement n’est pas à double sens. Devan reste distant, pas de compliment, ni quoi que ce soit d’autre. Comme si la musique n’avait eu aucun impact sur lui. Daemon ne fait aucun commentaire, il lui propose juste qu’ils se retrouvent après le concert. Il lui laisse même le choix de choisir l’endroit, ne voulant rien lui imposer. « Okay. » Et il rejoint la scène, déconcerté, troublé, peut être blessé. Mais une fois devant son piano, il oublie la douleur. La musique est comme un baume réparateur. Et la deuxième partie s’écoule avec la même passion. Daemon reste égal à lui-même en le laissant complètement embarquer par sa musique. Donnant tout. Et la dernière note résonne. L’artiste salut et se retire dans la loge sous un tonnerre d’applaudissement. Derrière le rideau le reste de l’équipe le complimente. Il sourit. Mais discute peu. Il a besoin de se retrouver seul. Et puis il veut être dans sa loge au cas où Devan le rejoigne. Une fois seul, il avale un grand verre d’eau. Attrape une serviette éponge pour s’essuyer le visage. Il se regarde dans le miroir, la fatigue vient légèrement cerner ses yeux bleus. Puis il quitte sa chemise et finit de s’essuyer. Il regarde sa montre mais pas de Devan. Il enfile une autre chemise noire. Il laisse ses affaires, il les récupèrera plu tard. Là il n’a qu’une envie retrouver Devan. Il ne sait pas ce qu’il va sortir de cette deuxième rencontre. Et ne préfère pas y penser pour éviter de stresser à nouveau.

Il rejoint la salle et repère rapidement Devan installé au bar. Plus il avance vers lui, plus il le trouve classe. Il avait remarqué qu’il avait mis un costume pour l’occasion, mais il ne s’était pas spécialement attardé. Là il en profite vu qu’il lui tourne le dos pour le détailler d’avantage. Il s’arrête même quelques secondes à quelques pas de lui. Putain qu’il est sexy. Puis enfin il l’aborde. « Tu as préféré m’attendre au bar. Parfait. » Il aurait préféré qu'il le retrouve dans sa loge cela aurait été plus intime, mais il se contentera du bar. C'est déjà mieux que rien. Son regard glisse sur sa silhouette avec insistance. Tant pis si Devan le remarque. Il n’a pas l’intention de se priver de la vue qu’il lui est offerte à cet instant. « Tu veux boire quoi ? C’est ma tournée. » Il s’installe sur le tabouret juste à côté de Devan. Il pourrait presque le frôler, l’envie ne lui manque pas d’ailleurs. Il fait signe au barman. « Un gin tonic pour moi, merci. » Il attend que Devan dise ce qu’il souhaite. « Alors ça t’a plu ? » Vu comme il a réagit à l’entracte il ne sait que penser. Est-ce qu’il a aimé ? Ou bien cela l’a-t-il laissé de glace ? Même s’il a semblé se laisser emporter comme la plus part des spectateurs. Quelques personnes s’approchent de Daemon. « Pardon est ce que l’on peut avoir un autographe Daemon ? » Une voix féminine vient doucement troubler leur conversation. Le pianiste se retourne et sourit au groupe de jeunes femmes. Certaines le bouffent du regard, de quoi faire des jaloux. Mais pour le pianiste même si elles sont jolies, elles ne déclenchent rien en lui. Il n’a jamais vibré pour une femme. « Bien sur avec plaisir. A quel nom ? » « Diane s’il vous plait et vous êtes vraiment génial. » « Merci Diane. » Il signe diverses photos. Prend même quelques selfies. Il se prête au jeu et puis le groupe s’éloigne et Daemon se reconcentre sur Devan. « Désolé. Difficile d’échapper à ça. Et encore c'est pire en tournée. Alors on parlait de quoi ? » Il est un peu gêné sur le coup d'avoir été interrompu. Le serveur leur apporte leur commande. Daemon prend son verre et le lève. « A cette soirée. » Et à tout ce qu’elle pourrait apporter ou bien éveiller. Enfin pas la peine de précipiter les choses, surtout que Devan reste sur ses gardes. .

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daemon ∞ devan

Barre-toi tant que tu le peux encore. Allez, dégage. Ne lui fais pas ce plaisir ! T’es bien trop gentil avec lui. Mais trop tard, Daemon s’approchait déjà de lui. De toute façon s’il avait vraiment voulu partir, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. Encore une fois il ne laissa pas apparaître beaucoup d’émotions, seul un mince sourire éclairait un peu ses lèvres. Il n’allait pas pouvoir jouer la carte de la froideur bien longtemps, en réalité Devan avait très envie de le complimenter sur son jeu de ce soir. Mais quelque chose l’en empêchait pour l’instant, cette barrière qu’il se fixait lui-même. Comme s’il se forçait à être encore rancunier alors que tout chez lui voulait passer à autre chose. Il fallait dire que le timing était assez particulier… Daemon débarquait au moment où Ezra partait. Et lui, qui s’était réellement cru tomber amoureux d’Ezraël, ne voulait pas retomber aussi vite dans le jeu de Daemon. Comme pour se prouver à lui-même que ce qu’il avait ressenti pour Ezra avait été sincère. Sinon… il aurait juste l’impression d’être un gros connard – même si chacun se consolait comme il pouvait.
Il l’avait été de toute façon, sincère. Le garçon lui manquait, son sourire, sa candeur. Mais il allait enfin falloir arrêter de vivre dans le passé. Que ce soit pour Daemon ou pour Ezraël. Il avait su pardonner à son frère… Pourquoi ne pas pardonner à son ex ? Pas sans lui avoir fait payer son erreur, certes, mais c’était envisageable finalement.

« Ca fera plus de témoins si jamais j’en viens à te frapper, comme tu l’as si gentiment proposé. Je te rends service, en quelque sorte. » Il sourit une nouvelle fois. Devan n’avait pas vraiment envie de le frapper. Pas maintenant en tout cas… même si ça n’avait pas été évident de voir tous ces gens en train de le regarder de la sorte. Il allait devoir apprendre à se contrôler s’ils venaient à recommencer un truc tous les deux car depuis leur fin de relation désastreuse, le cuisinier était devenu hyper jaloux. Au point de frapper un gars dans une boite de nuit parce qu’il draguait son « mec ».
Cela voulait-il dire qu’il envisageait à nouveau quelque chose avec Daemon ? Il n’irait pas jusque-là… Pas encore. Mais il lui semblait que c’était ce que le pianiste souhaitait, il l’avait toutefois compris à travers leurs quelques sms. « Un whisky pour moi, merci. » On aurait dû s’attendre à ce qu’il ne touche plus à une goutte d’alcool suite à son accident. Mais c’était en réalité tout l’effet inverse qui se produisait. S’il s’était promis de ne plus conduire après quelques verres en trop, il n’avait pas fait vœu d’abstinence pour autant. La boisson avait quelque chose de réconfortante… Et elle lui tenait assez souvent compagnie depuis sa sortie de l’hôpital. Il se trouvait tellement minable d’avoir failli tuer ce type, Aiden, qu’il se réfugiait là-dedans. Surtout qu’il n’avait pas encore repris le boulot alors il avait le temps de broyer du noir chez lui.
« Eh bien… » Il s’apprêtait à répondre à sa question mais un groupe de jeunes femmes vint les interrompre. Les doigts de Devan se crispèrent bien vite sur son verre. Il allait probablement détester cette partie de Daemon… Du moins tant qu’il n’aurait pas fait soigner sa jalousie – car c’était maladif. En quelque sorte liée à un traumatisme en fait, qui résultait de leur relation et de la tromperie de Daemon. Il ne dit cependant rien, se contentant de regarder ailleurs.

Quand elles s’en allèrent, il prit quelques gorgées de whisky avant de grimacer. « Tu dois pas t’ennuyer en tournée toi. Ton lit doit être bien rempli… » Oups, c’était sorti tout seul. La jalousie n’était jamais très loin… « Tu me demandais ce que j’avais pensé de ta prestation. C’était pas mal… » Il minimisait clairement son avis. Parce que le fait qu’on vienne les interrompre ça l’avait clairement rendu bougon. « Mais tes groupies le disent mieux que moi. »

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Daemon retrouve Devan assis sur un tabouret au bar. Il essaie d’être le plus naturel possible. Il ne veut pas que son ex remarque que son cœur bat plus vite ou qu’il est chamboulé par le fait de passer du temps avec lui. Il n’a aucun idée de quel chemin prendra cette soirée. De toute façon il n’a aucune idée de ce qui va découler de ces retrouvailles. Daemon voudrait bien renouer avec Devan. Être au moins son ami, même s’il sait au fond de lui, qu'il attend bien plus de tout ça. Il ne l’a jamais oublié. Et s’il est honnête avec lui-même il est le seul homme qu’il est aimé. Bien entendu il a eu des amants, certains corps l’ont troublé plus que d’autre. Même marqué sa chair d’une drôle de saveur. Mais un seul a su emprisonner son cœur et son âme. Et cet homme c’est Devan et il n’a jamais vraiment tiré un trait sur ce qu’ils ont partagé. Alors quand il se retrouve à ses côtés il sent son émoi se faire plus puissant. Il adore la façon qu’il a de le troubler même par un simple regard. Pourtant Devan garde la distance. Pas prêt à lâcher du leste le beau gosse. Autant dans sa posture que dans ses paroles. D’ailleurs il lui avoue clairement pourquoi il a préféré l’attendre au bar. Juste riposte à sa proposition lors de sa visite à l’hôpital. « Je ne compte pas porter plainte si cela arrive. Alors pas besoin de témoin. Et puis si te laisser m’en mettre plein la gueule te permet d’avancer ou nous permet d’avancer, cela sera un mal pour un bien. Tu ne crois pas ? » Daemon est conscient que Devan a porté sa rancœur durant dix ans sans vraiment pouvoir la laisser s’exprimer. Sauf contre Trystan. Mais avait-il vraiment trouvé une source de soulagement dans son geste. Le pianiste pense que cela a du plutôt accentuer sa douleur que l’amoindrir. Mais il ne parlera pas de tout cela, surtout pour éviter le sujet Trystan bien trop brulant encore aujourd’hui. Il a eu l’occasion de s’en rendre compte à l’hôpital.

Daemon s’installe à ses côtés, et lui propose de lui offrir un verre. Dans sa tête il ne peut s’empêcher de penser à sa discussion avec Lennox par rapport à l’alcool. Surtout quand Devan commande un whisky. Pas qu’il pense que son ex soit un alcoolique, mais il y a eu l’accident, il a reconnu qu’il s’ennuyait. Il se doute que les journées doivent être longues sans bosser. Il se demande même à quoi il peut s’occuper, évitant de passer aux jeux charnels. Il ne dit mot, il ne veut pas faire de vague, mais il compte bien faire attention à sa consommation au pire il lui proposera de le raccompagner. Enfin pour le moment ils n’en sont qu’au premier verre. Daemon essaie de savoir ce qu’il a pensé de sa prestation, mais des fans viennent un peu perturber la conversation. Daemon se prête au jeu de bonne grâce sans penser titiller la jalousie de Devan. De toute façon pourquoi il serait jaloux. Il le déteste surement bien plus qu’il ne l’apprécie. Mais ils retrouvent rapidement le calme. Daemon s’excuse et ne pensant même pas au poids de ses paroles sur le cœur de Devan. Mais sa réaction lui laisse un gout amer dans sa bouche. Serait-il au final moins indifférent qu’il le laisse entendre ? « Tu sais je n’ai pas trop le temps pour ça. C’est épuisant une tournée. Des horaires un peu fous. Des contraintes difficiles à éviter. Et une hygiène de vie qu’il vaut mieux respecter. Sinon pas évident pour assumer tous les soirs. Du coup plus de nuit seul dans un lit froid qu’en charmante compagnie Dev. Rassuré. » Daemon ne sait pas pourquoi il termine ses phrases par ce mot. Surement pour se rassurer lui aussi. Il plonge son regard dans celui de Devan tout en trempant ses lèvres dans son verre. « Ah oui c’est vrai. Tu vois tu me troubles. Pas mal c’est tout. Ma musique ne t’a pas fait frissonner ce soir. Même pas le premier morceau. » Il essaie de briser la barrière que Devan ne cesse de dresser dans chacune de ses réponses. Il comprend qu’il veuille se protéger, après tout il lui a acène un coup violent quand il l’a trompé. Mais comment arriver à apprendre à se connaitre à nouveau s’il garde cette distance. Et cela fait souffrir le pianiste bien plus qu’il ne le laisse paraitre. « Oui mais mes groupies ne sont pas TOI. Et c’est ton avis que j’aimerais entendre. Après je comprendrais que tu n’es pas envie de me donner ce plaisir de me dire ce que tu as éprouvé réellement. » Il soupire et détourne le regard. Il comprend le fait qu’il veuille le faire souffrir. Lui rendre d’une certaine manière la monnaie de sa pièce. En tout cas si Devan cherche à faire mal à Daemon il y réussit à merveille. Sa froideur et sa distance blesse le pianiste profondément. Puis il le regarde à nouveau. « Et si tu me parlais de toi alors. Tu es sorti quand de l’hosto ? Et tu vas pouvoir reprendre le boulot quand ? Car je suppose que tu dois être en convalescence là. Tu ne t’ennuies pas trop. Quoique là tu as du temps pour jouer de la musique. » Il essaie d’en apprendre plus sur lui. Il a même envie d’y demander s’il est seul. Après tout il pourrait avoir un homme dans sa vie et dans ce cas toute chance de construire une relation serait définitivement obsolète.

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daemon ∞ devan

« J’sais pas si te frapper m’aiderait vraiment à tourner la page. » Frapper Trystan n’avait pas suffi. Ca l’avait soulagé sur le coup oui… mais puisqu’il semblait encore lui en vouloir aujourd’hui, après dix ans, ça voulait dire que ça n’avait pas marché. « Pas certain d’avoir envie de tester. » Il haussa les épaules. Devan avait un petit souci de violence et ça n’était pas en cédant à ses pulsions qu’il parviendrait à soigner ça. Surtout qu’il finirait par regretter de lui avoir fait ça – mais détrompez-vous il n’avait pas regretté pour Trystan. « Cela dit évite de me répéter trop souvent que je peux le faire, je risquerais assez vite de changer d’avis. On n’est jamais à l’abri d’un coup qui part, comme ça… » dit-il avec un petit sourire en coin. Il n’excluait pas la possibilité de se laisser tenter un jour, mais il essaierait de se contenir le plus possible. Et qui sait, peut-être qu’au fil du temps sa haine finirait par se transformer en… amour ? Ou même en amitié, ce serait déjà bien.
Il avait bien senti sur lui un regard un peu différent quand il avait commandé un whisky mais Devan préféra ne pas relever. A vrai dire il n’avait pas vraiment envie de parler de ça… Il n’était pas au point de dire qu’il avait un problème avec l’alcool, mais il ne se sentait pas loin du gouffre. Du point de non-retour.

Beaucoup auraient pu être fiers qu’on vienne les déranger pour demander une photo de son ex. Du genre : « ils sont fans de lui et moi je lui parle normalement ». Mais ça n’était pas le genre de Devan. Déjà, il était loin d’être une groupie ! Il ne s’extasiait pas vraiment devant ses célébrités préférées, ses idoles. Peut-être parce qu’il n’en avait jamais rencontré encore ? En tout cas, cette histoire d’autographe l’énerva plus qu’autre chose. C’était évident que cette Diane elle voulait se l’envoyer. Et puis les autres aussi. « Y’a toujours le temps pour ça. Surtout toi hein ? J’te vois assez mal abstinent. » Il haussa les épaules. Quelques pics par-ci par-là… Rien de bien méchant. « J’suis pas spécialement rassuré. Je m’en fous tu sais. » Sur son front on pouvait presque voir écrit en grosses lettres noires : menteur. Il ne s’en foutait pas. La simple idée de l’imaginer en train de baiser en tournée avec un mec différent chaque soir le rendait presque dingue. Et lui donna un putain de frisson. Il but quelques gorgées de son verre histoire de se détendre un peu.
Il sourit en comprenant que le descriptif pas mal le piquait un peu. « T’es vraiment obligé de me tirer les vers du nez ? J’aime ta façon de jouer mais j’suis pas assez ivre pour te le dire avec plus de conviction. » Il grimaça doucement. Devan avait du mal à se comporter normalement avec lui… A baisser ses gardes. Il tourna finalement la tête vers lui. « C’était vraiment génial si tu veux tout savoir, Daemon. Oui tu m’as foutu des frissons… Et j’pense bien être ton plus grand fan. » Un nouveau sourire, une nouvelle gorgée. Il l’avait dit finalement ! Bon, avec autant de conviction qu’un paresseux endormi, mais il l’avait dit quand même.

« J’suis sorti y’a trois jours. J’en pouvais plus de cet endroit… La bouffe est tellement dégueulasse. Je devrais leur proposer mes services. » Il sourit doucement. « J’en sais trop rien, mon patron m’a dit de prendre mon temps. Le boulot que je fais est assez dur, faut être en pleine forme… Mais pas avant une semaine minimum. Plus selon si j’ai encore mal ou pas. Je m’ennuie un peu… Ouais, je joue de temps en temps. Sinon je m’essaie à quelques recettes que j’ai jamais testées, ce genre de choses, mes colocs sont plutôt contents de ça. »

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Daemon reste perplexe devant les réponses de Devan. Il ne sait pas s’il doit apprécier le fait qu’il ne veut pas le frapper pour le moment. Ou bien s’il doit rester méfiant vu la suite de ses paroles. Il se retient même de lui répondre que si frapper n’était pas la solution pour tourner la page. Peut être que baiser le serait. Il préférerait largement une joute charnelle à un coup de poings sur la gueule. Surtout avec Devan comme partenaire. Mais il trouve que le moment n’est pas approprié pour une réplique pareille, même s’il pense qu’elle pourrait faire mouche au prêt du beau gosse. Ou pas. Avec Devan on ne sait jamais. « Okay je vais éviter de te titiller avec ça. Je n’ai pas envie de réveiller la bête qui sommeille en toi. Enfin pas de cette façon. » Il dit ses derniers mots sur un ton tout à fait innocent, alors que ses pensées sont loin de l’être. En tout cas il va garder en mémoire qu’un coup de poing pourrait bien un jour lui tomber sur le coin de l’œil sans même qu’il soit prévenu. Ils commandent. Et la conversation échangé avec Lennox revient à Daemon, ce qui rend son regard plus troublant sur Devan. Il espère pouvoir profiter de ce moment tranquillement. Mais c’est sans compter sur quelques demoiselles qui viennent accaparer l’attention du pianiste. Ce qui n’a pas l’air de plaire à son ex. Il le sent dans les paroles tranchantes qu’il prononce après le départ des jeunes filles. Il y aurait-il un soupçon de jalousie derrière ce comportement ? Daemon se dit qu’il allait devoir faire encore plus d’effort pour que Devan baisse sa garde. Daemon a beau lui dire qu’une tournée ce n’est pas une partie de plaisir. Qu’il y a des impératifs. Le jeune homme reste sur que le pianiste doit bien profiter de la situation. Surtout par rapport aux échanges charnels et vu comme il lui répond, Daemon voit bien qu’il lui fait gentiment comprendre que lorsqu’ils étaient ensemble il n’avait pas su se priver. Ni résister. Et boum prend ça dans la gueule Daemon et en plus c’est gratuit. Tant pis si cela égratigne son cœur au fond Devan doit penser qu’il l’a bien mérité. « Je n’ai jamais dit que j’étais abstinent. Enfin je crois qu’il ne vaut mieux pas partir sur ce sujet. » Il préfère éviter de rendre la situation pesante et douloureuse. De toute façon Devan s’en fout. « Si tu le dis. » Pourtant le pianiste croit lire le contraire dans son regard et dans sa posture. Mais il ne veut pas jeter de l’huile sur le feu ou retourner le couteau dans la plaie. Après tout, parler de tous ces écarts pourrait blesser son ex et ce n’est pas ce qui souhaite. Il veut essayer de recoller les morceaux il ne va pas risquer de tout foutre en l’air en insistant sur un sujet qui risque de n’avoir pas de fin.

Il détourne la conversation sur autre chose et notamment sur la soirée. Daemon aimerait savoir ce que Devan a pensé de sa prestation. Bien entendu comme sur tout le reste il garde sa réserve. Ce qui chagrine le pianiste. Il est sur qu’il n’est pas sincère dans ses propos. Il sourit à sa remarque. « Comment ça je te tire les vers du nez !! Je ne compte pas te faire boire pour que tu me dises que tu as aimé. » Non il voulait que cela vienne de lui pas que sa réponse soit poussé sous les effets de l’alcool. A vrai dire il ne comptait même pas boire au-delà des limites. Sa discussion avec Lennox l’avait sérieusement secoué. Et puis Devan se tourne vers lui. Leur regard se retrouve, Daemon a l’impression d’y voir un peu plus de lueur. Ou d’intérêt. Et enfin il avoue ce qu’il a éprouvé, même s’il n’y met pas trop d’entrain. Daemon sait que ses mots sont sincères et vrais. Il est touché. Son regard brille un peu plus. « Merci. Cela me va droit au cœur Dev. » Sa voix est pleine d’émotion. Il avale quelques gorgés de son verre pour essayer de faire passer ce bonheur qui vient un peu trop lui chambouler le cœur et le corps. Il vaut mieux qu’il évite de se faire des idées car Devan est loin d’avoir fait tomber les barrières. Même si il apprécie énormément ce qu’il vient de lui dire. Puis Daemon oriente la conversation sur Devan. Il aimerait savoir si tout va bien pour lui depuis qu’il est sorti de l’hôpital. Surtout que le fait qu’il lui ait dit qu’il s’ennuyait le rend soucieux. Même s’il ne lui en fera pas part clairement. Il serait bien capable de l’envoyer sur les roses de toute façon. Il l’écoute avec attention et lui rend son sourire. « Ce n’est pas à l’hôpital que tu vas faire des écarts de gourmandise et prendre des kilos. » Il n’a jamais trop fréquenté ce genre d’endroit et ne souhaite en aucun cas si retrouver mais la réputation des menus du milieu hospitalier n’est plus à faire. « C’est sur il vaut mieux reprendre quand tu seras en pleine forme. De toute façon je suppose que c’est ton médecin qui te donnera le feu vert. Je me doute que tu t’ennuies. Tes colocataires ont de la chance d’avoir un cuisinier à domicile. J’espère qu’il n’abuse pas trop de la situation. » Daemon pose sa main amicalement sur l’épaule de Devan, comme un geste de soutient. Il le regarde songeur. Il pense au fait qu’il s’ennuie et que surtout il ne bosse pas durant quelques jours encore. Une idée lui vient en tête. Pas sur que Devan l’accepte mais qu’est ce qu’il risque de la proposer. « Partir de la ville pour aller faire du bateau cela te tenterait. J’ai comme projet d’aller faire un peu de plongé au niveau de la barrière de corail. Voir d’aller jusqu’à Sydney. Tu pourrais venir avec moi. Cela te changerait les idées. » Daemon regarde Devan, il est tout à fait sérieux en lui proposant cette idée. Reste à savoir si cela va tenter le beau gosse ou s’il va refuser. « C’est une proposition en tout bien toute honneur. » Il rigole légèrement préférant préciser pour que Devan ne pense pas qu’il espère quoi que ce soit. Même si c’est tout à fait le cas. Mais bon faut d’abord qu’il accepte avant de penser à ce qui pourrait se passer.

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daemon ∞ devan

La conversation semblait insipide jusque-là, presque superficielle. Exactement comme à l’hôpital jusqu’à ce qu’ils ne commencent à s’embrouiller… Il valait mieux que ça ne se passe pas de la même façon ici car il serait assez mal vu de faire un scandale, pourtant… Avec la proposition de Daemon et ses groupies juste avant, difficile de ne pas s’étouffer avec son whisky. Est-ce qu’il était sérieux à l’inviter en week-end ? Comme s’il ne s’était jamais rien passé entre eux, comme s’ils avaient toujours été de simples amis… Ou bien comme s’ils comptaient redevenir amants. Devan ne savait pas tant quoi penser de cette proposition. Il ne pouvait pas accepter ça ! Ce serait bien trop bizarre. Et surtout la tentation de céder au diable à nouveau serait bien trop présente. Car il devait l’admettre : Daemon était encore plus beau qu’avant. Depuis leurs retrouvailles Devan avait dû s’imaginer une ou deux fois en train de coucher à nouveau avec lui… En train de l’embrasser, de le déshabiller. C’est cette même image qui lui vint à l’esprit à l’instant même alors il secoua la tête.
Parce qu’il avait absolument besoin de se détendre, il termina son verre d’une traite, faisant une petite grimace en passant. C’était aussi un moyen de gagner du temps car si au tout départ il était clair que la réponse serait non, maintenant il avait un doute. Et si ça lui faisait du bien de s’éloigner d’ici ? De retrouver Daemon en tête à tête ? Ce serait peut-être l’occasion d’enfin tourner la page et de se retirer du cœur un poids considérable.

« Donne-moi une seule bonne raison d’accepter de venir avec toi. » Il avait certainement tout un argumentaire en tête le Daemon, Devan en était persuadé. Ca lui ferait certainement du bien de ne pas traîner tout seul en pyjama toute la journée avec un verre entre les mains. Mais plusieurs questions subsistaient : seraient-ils assez forts pour ne pas en venir à s’entretuer tous les deux ? Allaient-ils finir au lit comme Daemon devait l’espérer ? Ce dernier avait été bien plus clair que le chef cuisinier et il savait donc que pour le pianiste remettre le couvert n’était pas exclu. Ce pour quoi il n’y croyait pas un mot au en tout bien tout honneur. « Mens pas Daemon. Tu me déshabilles du regard depuis tout à l’heure, va pas me dire que tu pourrais te retenir si on se retrouvait tous les deux sur un même bateau. »

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Daemon ne réfléchit même pas quand il propose à Devan de partir avec lui pour quelques jours sur un bateau. Et il ne vaut mieux pas qu’il y réfléchisse, parce qu’il est parfaitement conscient que sa proposition a un fond bien plus charnel qu’il ne l’admet. En tout bien tout honneur même le Père Noël ne croirait pas à ses mots. Surtout que depuis qu’il a revu Devan il ne rêve que de retrouver ses lèvres et son corps. Alors il sait ce qu’il aurait envie de faire s’il se retrouvait seul avec son ex petit ami. Loin de tout. Mais ce serait aussi pour éviter les témoins gênants et les groupies trop aguicheuses. Deux problèmes que Devant devrait apprécier de ne pas croiser. Même si Daemon n’a rien à faire de l’un comme de l’autre. Il regarde Devan attendant le verdict. Il est prêt à tout encaisser car il se doute que son ex ne va pas lui dire un oui franc tout de suite. De toute façon va-t-il lui dire seulement un oui ? En tout cas il a l’air perturbé par la proposition au point qu’il finit son verre de whisky d’une seule traite. Daemon fronce légèrement les sourcils. Trouvant qu’il avale bien trop facilement et trop rapidement cet alcool relativement fort. Le pianiste est sur que la proposition doit le tourmenter, mais il ne sait pas si c’est dans le bon ou dans le mauvais sens. Le silence perdure, il semble même s’étirer. Et puis Devan le rompt surprenant presque Daemon par sa phrase. « Juste une bonne raison. Être seul nous permettrait de mettre carte sur table plus facilement et sans être importuné. Tu serais beaucoup plus libre pour appliquer ta sentence quel quelle soit. Aucuns témoins. Aucunes groupies. Juste toi et moi. Et puis je pense que tu en as besoin autant que moi. Un moyen de faire le vide et le point sur pas mal de chose. J’ai la sensation que tu es à bout de nerf et je me sens responsable au fond. » Daemon se doute que d’autre chose ont du se cumuler pour en arriver à cet état de et de fébrilité. En dix ans Devan avait du encaisser d’autre blessure en plus de leur rupture. Mais il ne peut ignorer le malaise de son ex et surtout y rester indifférent. De plus son cœur lui gueuler ses sentiments depuis qu’il l’a revu. Les ignorer seraient une autre manière de tromper le jeune homme. Et il n’en avait aucune envie. Comme le pianiste le pensait les mots en tout bien tout honneur ont sonné très faux dans sa bouche et Devan ne se gêne pas pour le lui faire remarquer. Surement une façon de lui montrer qu’il est loin d’être idiot et qu’il se doute des idées véritables du pianiste. « Okay je suis démasqué. » Après tout pourquoi lui cacher qu’au fond il avait envie de lui. Pourquoi lui cacher qu’il lui faisait toujours autant d’effet. « Il est vrai qu’il ne serait difficile de résister à ton corps. Tu es toujours aussi sexy. Et particulièrement ce soir. Tu m’as fais saliver à peine mes yeux se sont posés sur toi. » Il le regarde plus intensément. Laissant son regard glisser sur son visage. Il s’attarde sur sa bouche. Daemon boit quelques gorgées de son cocktail avant de passer sa langue sur sa lèvre inférieure comme pour rendre ses mots plus aguichants. « Dis moi que tu n’as pas envie de te perdre à nouveau entre mes reins. » Il connait Devan et il est sur qu’il est dévoré par le même feu. Que partager une joute charnelle le tente autant qu’elle tente le pianiste. Il y a des gestes qui ne trompent pas. Même si Devan essaie de rester indifférent, Daemon se doute qu’il ne faudrait pas grand-chose pour le pousser dans le partage d’un corps à corps. Alors Daemon s’approche un peu plus de son ex. Il laisse son souffle caresser sa chair. L’odeur du parfum de Devan vient titiller ses narines. Comme son souffle vient également enivrer sa peau. Son cœur accélère, il est troublé. « Tu es certain que tu ne veux pas que l’on aille dans ma loge. » Ses lèvres frôlent le cou de Devan. A cet instant il voudrait regouter à cette chair qu’il a si souvent enflammer de ses baisers et de ses caresses. Le visage de Daemon se trouve à quelques centimètres du visage de Devan. Leur regard s’affronte avec délice. Leur souffle se mêle rendant l’instant plus troublant. Daemon ose même poser sa main sur la cuisse de Devan. Le contact est brulant. Il sent un frisson caresser de part en part sa colonne vertébrale. C’est terriblement grisant. Il donnerait n’importe quoi pour se retrouver seul avec lui. Pour qu’il enflamme ses reins encore une fois. Même si c'est avec rage.

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daemon ∞ devan

Il était vrai que Devan avait un grand besoin d’évasion et d’air frais. Mais pourrait-il seulement se détendre en compagnie de son ancien petit-ami ? Il y avait assez peu de chance. A ses côtés, il se sentait toujours sur la défensive, toujours un peu sur les nerfs… Alors ça n’aurait rien de très reposant. Conclusion : cet argument ne tenait pas la route. Surtout s’ils réglaient leurs comptes comme le laissaient suggérer les mots de Daemon, ça risquait fort de dégénérer et de tout foutre en l’air. La vérité, c’est qu’ils n’étaient peut-être pas prêts à se retrouver seul à seul, pour le moment. C’était trop tôt, trop douloureux. C’était comme arracher le pansement avant d’avoir laissé l’occasion à la blessure cicatriser. Même si cette blessure datait de dix ans déjà… « Tu participes pas mal à mon état du moment, c’est vrai. » Il sourit doucement. Comment ne pas être à bout de nerfs en sa présence ? Après avoir ruminé pendant autant de temps c’était normal de réagir de la sorte selon lui. Il aurait bien voulu que tout s’arrange et qu’il arrête de souffrir autant pour tout ça mais c’était beaucoup lui demander. Même s’il devait bien le reconnaître : Daemon faisait tout pour arranger les choses contrairement à Devan qui restait aussi buté qu’un âne.

Devan se sentait fier d’arriver encore à lire en lui. Il avait démasqué ses réelles intentions sans trop de mal ! Bon, ce serait mentir d’affirmer qu’il n’avait pas envie de retrouver son corps, lui aussi. Mais très vite les choses prirent une tournure assez particulière et s’il était question d’un corps à corps sur le bateau, Daemon se sentit presque pousser des ailes pour l’allumer là tout de suite histoire qu’ils se retrouvent en loge. Non Devan, repousse-le. Ton nouveau but ultime dans la vie c’est de le faire chier alors dis-lui non, tu verras sa tête vaudra bien tous les orgasmes du monde ! Si Daemon voulait jouer, alors il allait jouer avec lui. Mais pas de la façon attendue… Il chercha à décrisper un peu son visage, le regardant avec un petit sourire alors que sa main se posait sur sa cuisse. Il déposa la sienne sur celle de Daemon et se rapprocha de ses lèvres, s’arrêtant à quelques centimètres même pas. « Si je suis certain ? Mh… » Il laissa planer le suspens, relevant les yeux vers lui. Finalement il approcha ses lèvres de son oreille pour murmurer sensuellement : « Dans tes rêves Daemon. » Puis il se recula en riant doucement. Il se retint de voir si ça lui avait fait de l’effet au niveau du bas-ventre, à Daemon ! A la place il commanda un autre verre. « C’est ok pour le bateau. Mais n’espère pas me toucher, après tout, c’est en tout bien tout honneur. » Et ça allait l’amuser de le faire languir. Ce serait sa punition. Peut-être qu’après il se sentirait enfin mieux.

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« Je comprends que de me revoir te mette mal à l’aise. Cela me bouleverse aussi. Tu as du le remarquer. Mais j’ai la sensation que tu ne broies pas du noir qu’à cause de ça. Je te connais et je vois bien qu’il y a autre chose. Je me doute que tu n’as pas envie d’en parler avec moi le connard de service qui a tout foutu en l’air il y a dix ans. Mais s’il te plait ne ferme pas toutes les portes entre nous. » Daemon veut juste renouer avec Devan, l’opération s’avère difficile et délicate. Mais il a l’impression au fond de lui que Devan en a besoin pour pouvoir avancer. Un moyen d’enlever l’épine planté dans son cœur. Peu importe comment tout ça pourrait se terminer, de toute façon ils ne peuvent pas faire pire. Mais Devan pourrait se sentir mieux s’il arrivait à cicatriser cette plaie encore ouverte. Et quoi de mieux que de passer du temps ensemble pour vraiment tirer un trait sur le passé. Et repartir sur des bases saines. Bien sur le pianiste aimerait une autre chance. Et rêve d’autre chose qu’une simple amitié. Mais Devan n’a pas l’air du même avis. Pourtant parfois son regard laisse passer une lueur qui contrarie ses paroles et sa façon d’être. Une faiblesse qu’il maitrise parfaitement et cache rapidement. Daemon pourrait garder la distance comme le fait habilement Devan. Mais il ne le peut pas, alors il tente. Peut être pour tester son ex petit ami. Pour se tester aussi. Pour voir s’il y a une faille dans cette carapace qu’il lui oppose depuis le début de la soirée. Il se fait plus joueur dans sa gestuelle, plus sensuel aussi. Il s’approche. Il le touche. Il le frôle. Pose sa main sur sa cuisse. Un sourire se dessine sur les lèvres de Devan, un sourire qui le rend encore plus sexy. Leur regard s’affronte et Devan pose à son tour sa main sur celle du pianiste. Un frisson vient l’envahir avec délice. Devan s’approche des lèvres de Daemon de quoi éveiller le désir au creux des reins du pianiste. Il attendant la suite suspendu à ses lèvres. Le silence qui laisse trainer semble interminable. Une vraie torture pour Daemon. Il sent sons souffle contre son oreille. Il se mord les lèvres, et devient plus fébrile. Et puis Devan lâche la bombe. Encore une fois Daemon prend les paroles en pleine gueule. Un coup de lame qui entaille bien profondément sa chair. Une vraie douche froide qui met à mal le feu qui avait envahi ses reins. Devan reprend sa place sur son tabouret. Daemon reste silencieux à cette attaque, il retire juste sa main de la cuisse de son ex petit ami. Il essaie de reprendre contenance mais il l’a dure. Et Devan doit le voir et doit se sentir victorieux sur le coup. Il l’écoute commander un autre verre, lui termine le sien. Il passe que tout est terminé mais c’est sans compter sur Devan qui joue encore une fois la surprise en lui disant oui pour le bateau. « Je ne voyais pas cela autrement de toute façon Dev. » Piètre mensonge que le pianiste essaie de faire passer comme une belle vérité. « De toute manière il va y avoir un tas d’occupation. Plonger, nager, pêcher du coup on n’aura pas le temps de penser à autre chose. » Sauf qu’il allait falloir pour Daemon résister au corps à moitié nu de Devan, mais l’inverse allait être valable également. Du coup il risquait fort d’y avoir des regards affamés et des envies de mains baladeuses durant ce séjour en bateau. De quoi titiller sérieusement leur corps. Sa main risque fort d'être sa meilleure amie durant ces quelques jours. Du coup Daemon demande à son tour un autre verre. Histoire de faire passer le tout. Et puis il a besoin d’embrouiller son esprit pour chasser le désir qui le dévore avec force. « J’aurais peut être droit à gouter à un bon petit plat. » Il se met à rire, un peu nerveusement. S’il ne pouvait pas gouter aux plaisirs de la chair dans une joute charnelle, il pourrait peut être y avoir droit dans un bon petit plat.

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« Tu te trompes Daemon. C’est pas que je ne veuille pas t’en parler… Je ne veux en parler à personne c’est tout. » Le départ d’Ezra peu après sa petite déclaration était humiliant et Devan n’assumait pas d’être tombé une nouvelle fois dans le jeu amer de l’amour. Et encore moins devant son ex pour qu’il avait toujours gardé des sentiments très forts. Forcément, ils étaient restés sur un goût d’inachevé, il n’avait jamais pu tourner la page et le pianiste voyait juste : ça voulait dire ce que ça voulait dire. En somme Devan ne pouvait pas dire qu’il était encore amoureux de Daemon, car il était réellement tombé amoureux d’Ezra. Mais il lui restait des sentiments, bien enfouis au fond de lui. Des sentiments qu’il ne saurait décrire ou nommer. « Si je suis là c’est que je n’ai pas fermé toutes les portes. Ou du moins que j’essaie de ne pas le faire… » Parce que mine de rien tu m’as manqué mais il ne parvint pas à le dire. C’était sous-entendu, seulement… En espérant que Daemon le comprenne et qu’il ne lui force pas à avouer à haute voix.

Devan ne savait pas quelle folie lui avait pris d’accepter une invitation pareille. Il n’était déjà pas hyper fan des week-ends en amoureux, mais quand il s’agissait en plus d’un week-end avec son ex… « Je me réserve le droit d’encore changer d’avis… Ca se trouve c’est les médicaments qui m’ont fait accepter. » Et l’idée de pouvoir le rendre fou en exhibant son corps presque nu. Même si, par la même occasion, Daemon pourrait très facilement lui rendre la pareille… « J’ai toujours voulu essayer la plongée cela dit. Ca doit être cool. »
Il remercia le barman pour son verre et but quelques gorgées. « La bonne cuisine ça se mérite. Qui te dit que moi je n’aimerais pas pour une fois qu’on cuisine pour moi ? » Il retrouva enfin un petit sourire. « Ca va, je plaisante… Bien sûr, si y’a de quoi cuisiner là-bas, compte sur moi. » Il se détendait au fil de la conversation, des mots… Ou peut-être des verres ? C’était une possibilité.

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Daemon est rassuré d’une certaine manière à la réponse de Devan, mais il est loin d’être totalement tranquillisé. Il comprend bien qu’il y a un trouble chez son ex petit ami. Un trouble profond et intime qu’il ne veut partager avec personne. Cela inquiète le pianiste au fond, même s’il essaie de rester positif pour ne pas voir un côté trop sombre dans cette révélation. Daemon veut juste que Devan sache qu’il est prêt à être là s’il en éprouve le besoin. Même si cela peut paraitre débile après toutes ces années de silence. « Okay. » Il n’insiste pas plus sentant le sujet délicat. Et il ne veut pas le buter en ce montrant plus indiscret. La suite de ses mots vient rendre son cœur plus léger. Il a la sensation que tout n’est pas perdu, même si depuis le début de la soirée le beau gosse fait tout pour lui faire penser le contraire. Il voit même une lueur d’espoir dans cette phrase. « En tout cas merci d’être là .. et de me laisser une porte ouverte. » Sa voix est sincère. Il se rend de plus en plus compte que Devan lui a horriblement manqué et il a l’impression que ce manque est partagé. Mais il ne relève pas, respectant le silence de son ex petit ami. Le forcer serait surement tout foutre en l’air. Il l’a déjà fait une fois, pas question qu’il refasse la même erreur. Il savoure juste un peu plus cet instant de partage. Ne voulant en garder que le meilleur. Et c’est tout naturellement que le pianiste propose de combler l’ennuie de Devan dans un weekend en bateau. La réticence de son ex est logique. Et il lui met vite à mal ses ardeurs et refroidit même un peu l’ambiance par sa réponse. « Pas de souci tu as mon portable tu peux annuler quand tu veux … après pour les médicaments je suis moins sur .. je ne pense pas qu’ils ont ce pouvoir là. » Il lui répond d’une voix taquine. Daemon. sait à quel point se retrouver seul avec lui éveillerait des idées coquines et érotiques. Surtout dans de telles circonstances ou leurs corps vont être très peu vêtus. Il se doute que Devan pense à la même chose. La situation risque fort d’être ambigüe et pleine de taquinerie par moment. Mais cela peut aussi être assez amusant. « Je t’apprendrais, en plus le coin est sympa niveau fond marin. Et c’est un bon moyen de se vider la tête de tous ses problèmes. » Daemon a pas mal de plongée à son actif, il pratique ce passe temps dés qu’il le peut. Daemon se fait un plus provocant en titillant amicalement Devan par rapport à la cuisine. « Je suis d’accord avec toi. Et pas de problème pour te faire à manger. Je me suis pas mal amélioré en dix ans. » Il le regarde attaquer son deuxième verre. Pourquoi le problème alcool revient le chambouler. Il en est bien à son deuxième lui aussi. Il secoue la tête. Voulant oublier cette idée liée surtout à la discussion avec Lennox. Et le sourire sur les lèvres de Devan lui facilite la tâche. « Et moi je suis sérieux. » Il se met à rire. « Oui la cuisine est pas trop mal. Bon rien à voir avec celle d’un grand restaurant mais on peut faire de bonne chose. Du moment que le frigo est plein. Après on peut pêcher aussi. Je crois que j’ai même des photos du bateau sur mon portable. » Daemon fouille dans sa poche de son pantalon et sort son téléphone. Il l’allume et va dans son répertoire photo. Pour montrer à Devan les quelques clichés qu’il a du yacht. Bon pas un palace mais deux cabines et un bel espace salon. « Tiens regarde comme ça si tes médicaments te font changer d’avis tu seras ce que tu perds. » Il le bouscule légèrement. Il a juste envie de le chahuter pour le voir à nouveau sourire.

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Si Devan avait envie d’oublier cet accident et tout ce qui l’avait provoqué, les douleurs qu’il commença à ressentir à force d’être sur un tabouret inconfortable lui remirent tout en tête. Les médecins lui avaient conseillé pas mal de repos, si possible en étant bien installé et pas trop longtemps debout. Mais pour Daemon il avait un instant oublié tous ces détails et au final le temps était passé plus vite que prévu, les douleurs lui rappelant alors qu’il était peut-être l’heure de rentrer. Il se redressa alors, s’étirant un peu sans trop oser forcer pour le moment. « Va falloir que je rentre si je ne veux pas retrouver mon dos en miettes demain matin. » Il était un peu déçu de devoir partir maintenant mais Devan savait à présent qu’ils se reverraient. A vrai dire il le savait déjà quand Daemon était parti de l’hôpital l’autre fois, même s’il ne voulait plus le voir à ce moment-là. « On se redit, pour le week-end… Ca attendra que je me sois remis hein ? Sinon je pourrais pas faire grand-chose à part lézarder au soleil. » Et il n’aimait pas vraiment ça, bronzer. « On peut toujours se voir ailleurs, en attendant… » Dans un lieu public où ils ne seraient tentés ni l’un ni l’autre. « On pourrait aller manger à mon resto. Ils me remplacent le temps de mon congé et j’ai bien envie de voir ce qu’il vaut le nouveau. » C’était un gros progrès de la part de Devan le fait que ce soit lui qui proposait un autre rendez-vous. Ca montrait qu’il avait envie lui aussi de le revoir, mais aussi de faire des efforts… et peut-être se réconcilier.

Devan termina son verre d’une traite, grimaçant légèrement à cause de l’alcool fort qui se trouvait dedans. Il le reposa sur le bar, se releva et tourna la tête vers Daemon en lui tendant la main. Non, clairement, il n’était pas prêt à faire autre chose que de lui serrer la main pour lui dire au revoir, même si ça paraissait un peu formel. « Merci pour le verre. Et pour ce concert. On se tient au courant pour tout le reste. En attendant je crois que quelques jeunes filles là-bas seraient contentes de t’avoir un peu pour elles toutes seules. » Et cette fois il ne disait pas ça en s’énervant. Il avait juste remarqué qu’elles n’arrêtaient pas de les regarder depuis tout à l’heure. « Allez, à plus tard. » Un dernier petit sourire et il quitta la salle, sa démarche traduisant un peu de sa douleur.

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Doucement le temps s’écoule sans que Daemon s’en rende compte. Il apprécie cette soirée, même si elle a commencé dans la distance, au fur et à mesure elle c’est fait plus agréable. Et il savoure avec délice ce moment en compagnie de Devan. Il en oublie même qu’il y a quelques jours celui-ci était allongé sur un lit d’hôpital après un accident. Ils sont en train de discuter d’un projet de weekend en bateau, de plaisanter sur qui ferait la cuisine. Daemon retrouve son ex petit ami. Ou du moins son rire et son sourire. Même si la retenue est encore de mise. Il a la sensation au fond de ses tripes que Devan ne l’a pas gommé totalement de son cœur et de sa vie. Puis il le voit gesticuler. Se lever et s’étirer avec douceur. Il tilte à ce moment qu’être assis n’est peut être pas aussi agréable. Et ses paroles renforcent cette dernière pensée. « Oui bien sur. Désolé. Je discute et je ne vois pas le temps passer. Cela va aller pour rentrer. » Il descend de son tabouret et laisse son regard glisser sur la silhouette de Devan. Conscient qu’il va le revoir très vite. Cela fait accélérer son cœur. « Bien sur pas question d’y aller tant que tu n’es pas à cent pour cent. Je veux que tu puisses en profiter à fond. Et lézarder ce n’est pas trop mal non plus. » Il lui fait un clin. L’idée de voir le corps de Devan étaler au soleil le ravit. Il ne se lasserait pas de cette vision, il est certain. Il est un peu perdu dans ses pensées quand les mots de Devan le surprennent. Il lui propose de le revoir avant ce fameux weekend. De quoi finir sa soirée en feu d’artifice là. « Oui cela serait avec plaisir. Tu veux être sur qu’il soit moins bon que toi. » Daemon pose amicalement sa main sur son épaule. « De toute façon on se tient au courant par portable. Tu vois quand tu es le mieux. Moi à part les soirs où je joue je suis libre de mes mouvements. Du coup c’est quand tu es partant. » L’espoir se fait plus intense au creux de sa poitrine. Il est conscient de la chance qu’il lui offre. Et de ce que cette invitation ouvre comme horizon. Il le regarde finir son verre, il en fait de même. Il règle l’addition des consommations. Devan lui fait de nouveau face, lui tendant la main. Daemon aurait préféré une accolade, mais il ne faut pas bruler les étapes. Devan avait déjà pas mal progressé durant la soirée. Du coup il lui serre la main insistant un peu dans le geste. « De rien cela m’a fait vraiment très plaisir. Et oui on garde contact Dev. » Il sourit à la fin de sa phrase. « Je vais aller leur signer quelques autographes, surement faire quelques photos et puis je vais rentrer. Elles doivent toutes te jalouser à cet instant. » Il lui fait un clin d’œil sentant que là il n’y avait eu aucune rancœur dans sa voix. « Oui, à plus tard. Prends soin de toi et sois prudent en rentrant. » Daemon le regarde s’éloigner. Il se doute qu’il souffre vu sa démarche. Un sentiment de douceur emplit son cœur. Un sentiment qu’il croyait oublié. Puis il s’avance vers la table des demoiselles. Il passe un peu de temps en leur compagnie avant de rentrer chez lui. Il n’a pas sommeil, son esprit ne cesse de penser à Devan. Du coup il se met au piano et commence à composer un nouveau morceau. Un morceau tout en douceur et plein de promesse.

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