Aaaah Bowen la nuit ! Enfin le soir. Très tard. Juste pas assez pour je considère qu'il fasse nuit. Alors non je ne vais pas vous faire un cours de sciences de la Terre pour savoir à partir de quand exactement il fait nuit. Ce serait chiant. Et puis de toute façon je n'en sais rien. Hihi. Toujours est-il que je marche. Seule. Triste me direz-vous mais je viens tout juste de quitter la maison de mon plus grand frère. Où j'ai bien pu profiter de la soirée avec ma famille. Parents, belle-sœur, frangin, neveux et filleule. Du beau monde. Alors même si je suis seule, j'ai plutôt le sourire et j'avance d'un pas assez guilleret. Je n'habite pas vraiment vraiment loin alors un peu de marche ne me fera pas de mal. Et puis il fait bon alors pourquoi s'embêter avec une voiture ? Je rentre directement chez moi. Chez Ruby et moi ! Une colocation très agréable et je pense que c'est fait pour durer ! J'avoue avoir eu une toute petite appréhension avec toutes ses bêtes à poil mais elles sont adorables. Surtout Monsieur Moustache ! Quand je pense qu'il y encore deux mois je n'habitais pas dans toute cette agitation ! Mais maintenant je ne saurais plus faire sans ! J'espère qu'ils n'ont pas fait de bêtises ce soir. Ruby n'est pas restée à l'appart, elle est partie pour la soirée avec Lorenzo. Ils sont mignons ces deux là. Alors oui la vie est géniale ! Je ne sais pas si c'est la Maddie de tous les jours qui parle ou si c'est celle qui a bu un petit verre de vin de trop. Hihi. Mais ça va ! Ca va ça va … Jusqu'au moment où je me retourne trois quatre fois et que je vois que quelqu'un me suit. Trop loin pour que je reconnaisse de qui il s'agit. Trop près pour que je reste complètement zen. Surtout qu'il tourne au même coin de rue que moi. Je m'inquiète peut-être pour rien. Mais avec le procès en cours j'ai l'impression de parfois devenir parano. C'est rien Maddie. Tout va bien. Mais je resserre quand même mon sac tout contre moi. Et j'y plonge la main pour m'assurer que ma bombe lacrymo est bien là où elle doit être. On est jamais trop prudente. Qu'il essaye de faire quoique ce soit et il va voir ! J'arrive plus très loin de mon immeuble. Je me retourne encore une fois. Toujours là. Merde. Je suis devant la porte. Ca y'est. Et j'entends ses pas se rapprocher. Imbécile que je suis, je n'ai pas préparé mes clés … Je cherche. Et comme tout le monde le sait, il faut quinze minutes pour trouver un truc dans le sac d'une femme. Je ne déroge pas à la règle. Je me fais mentir. Les voila. La main presque tremblotante j'enfonce la clé dans la serrure. J’essaye. Car elles me glissent des mains. Il est maintenant tout proche. Trop proche. J'ai le cœur qui bat. Je me penche pour les ramasser mais mets plutôt la main dans mon sac. Agrippe immédiatement la petite bombe lacrymo. Je sens presque son souffle dans mon cou. Tant pis. Je n'ai plus le choix. J'entends un bruit, je sens quelque chose, ou je me fais totalement un gros film. Tant pis. Je me retourne, pousse un petit cri et lui envoie une bonne salve en plein dans les yeux. Je n'ai plus rien à craindre. Prends ça espèce de connard !