Pas de pitié pour la caissière - Heather

Pas de pitié pour la caissière

J. Eilynn Standford & Heather Ludsthorp

La sonnerie de la fac tinta, annonçant le changement d'heure. Enfin. Même passionnée, certains cours restent d'un ennui... N'ayant pas eu besoin de ma guitare cette après-midi, elle était restée bien au chaud à la maison, du coup, j'étais libre de bouger comme je le voulais, un sac à main, ça prend quand même nettement moins de place. Enfin, quand on en a un pile-poil de la bonne taille, et surtout, bien rangé. Je rangeais mon style et mon carnet de note, où j'avais surtout fait des petits dessins et un début de composition, le cours du jour manquant clairement d'intérêt. Je n'avais pas besoin de lever les yeux vers la vitre pour savoir que le soleil nous honorait de sa présence, en tout cas, pour le moment, j'avais largement eu le temps de profiter des rayons durant l'heure passée, hésitant entre dormir sous la chaleur reflétée par la fenêtre ou bien faire bronzette. Pour toute décision, j'avais donc choisi de gribouiller mon carnet de notes. Avant de partir, je saluais mon professeur ainsi que mes camarades puis parti, mon mp3 dans les oreilles. Je ne m'étais jamais très liée à mes collègues d'études, sauf la musique, nos centres d'intérêts n'avaient rien en commun, et simplement, le feeling n'était jamais vraiment passé. Mais bon, cela ne me dérangeait pas plus que ça, j'étais habituée à avoir peu d'amis. Peu, certes, mais au moins, je savais sur qui je pouvais compter en cas de souci, ce qui n'était encore jamais vraiment arrivé à vrai dire.

Sortir de la fac et respirer un bon bol d'air, bien qu'un peu frais me fit du bien, me réveilla un peu même. J'inspirais de nouveau tout en m'étirant, et automatique, le sourire me vint. Terminer sa journée avec un tel beau temps, y avait rien de mieux pour me mettre de bonne humeur. Quoique. Je sens mon portable vibrer dans la poche de mon short, au vu du nombre de vibrassions, il s'agit d'un texto. Gagné. Bla bla bla bla bla... Mmh, tiens, l'une des boutiques où je vais à chaque soldes fait des remises. Ils veulent sûrement faire de la place avant l'arrivée de la nouvelle collection, l'été arrivant bientôt. Et bien voilà, je sais quoi faire pour terminer encore mieux cette journée !

Me voici arrivée au centre-ville, je me dirige doucement vers la boutique, profitant de la chaleur printanière, tout en éteignant mon lecteur mp3. Je n'aime pas rentrer dans un magasin la musique accrochée aux oreilles, je trouve ça irrespectueux pour les vendeurs qui tentent d'arracher des bonjours à leurs clients. Et ce, bien souvent avec une musique bien commerciale en fond sonore qui n'est pas toujours terrible. Alors que je rentre dans le commerce, je me demande si j'ai vraiment besoin de vêtements. Je hausse les épaules. Boarf, c'est pas comme si je croulais sous les dettes, faut bien se faire quelques petits plaisirs par moments.

Je fouille parmi les rayons où sont disposées de nombreux accessoires de modes, bijoux, sacs, ceintures, chapeaux, bref, de tout. Un peu plus loin, les chaussures, et derrière, enfin, les vêtements. Ici, c'est presque le paradis des femmes. Je trouve une jolie robe blanche un peu ample. Je regarde si y a ma taille... Oui, là, une dernière, après, elles sont toutes trop rondes. Tiens, ce bracelet en perles blanches nacrées irait parfaitement avec. et Celui-ci argenté et parsemé de strass aussi. Ce collier ajouterait un côté sympa à la tenue et me permettrait de ne pas avoir le cou nu. Je pars côté chaussures voir s'il y a une paire qui pourraient compléter cette tenue. Toujours prévoir une tenue, un ensemble, et ne jamais prendre un vêtement seul, au risque de toujours réfléchir avec quoi on pourrait mettre le dit vêtement. Ah et bah voila, une jolie paire d'escarpin blanche. Je pars aux cabines d'essayage. Il y en a une qui vient tout juste de se libérer, une jolie blonde en sortant. A mon tour, je rentre à l'intérieur, et essaye le tout, faisant attention à ce que le rideau ne s'ouvre pas, ou même, s'entre-ouvre tout court. Je me regarde dans la le miroir. J'ai l'impression que la robe me grossi. En même temps, le blanc est connu pour ça, et puis, je ne suis pas habituée à en porter non plus. Mais bon, je suis bien dedans. Je suis curieuse de savoir ce que Felix en pensera, lui qui ne m'a jamais vu habillée ainsi. Je me rhabille et sors de la cabine, satisfaite, puis pars en direction de la classe. Alors que je paye, je suis un peu dans la lune, écoutant la musique qui passe. Je ne la connais pas, mais elle a un côté frais agréable, une musique qui sent l'été, qui donne la pêche. La vendeuse me tend un sac où elle me dit que le ticket de caisse est à l'intérieur. Je la remercie et sors. Il fait encore beau dehors, dois-je rentrer tout de suite ? Je regarde l'heure sur mon téléphone. Mouais, il est encore tôt, et personne ne m'attend, autant prend une boisson dans un bar ou un salon de thé du coin. Plutôt un salon de thé, je suis frileuse et, même s'il fait toujours relativement bon à Bowen, j'ai quand même un peu froid. Je retourne là où j'ai été avec Eze' la dernière fois, et commande, comme à mon habitude, la même chose : un chocolat liégeois. Assise devant le bar, le serveur me l'apporte rapidement. Je pose mes mains dessus pour le réchauffer, puis décide de mettre mes bijoux nouvellement acquis. Délicatement, je pose le sac sur le bar, puis l'ouvre. Et chiottes. Mais où est la boîte à chaussures avec mes beaux escarpins touts neufs ? Et ma jolie robe ? Et les bijoux pas chers mais mignons comme tout. Je soupire. Et mon chocolat qui est encore chaud. Tant bien que mal, je le bois le plus vite possible, me brûlant presque le gosier. Rapidos, je paie, récupère mes affaires et retourne d'un pas vif vers le magasin de vêtements. A peine arrivée à l'intérieur que je vois une chevelure blonde devant le comptoir, d'où sort une voix calme mais froide, je comprends vite que je ne suis pas la seule chez qui il y a une erreur au niveau de l'achat.

[HJ : Désolée pour le roman, ce sera plus court la prochaine fois, j'étais juste inspirée par ton post xD]

Pas de pitié pour la caissière

J. Eilynn Standford & Heather Ludsthorp

Je m'approche timidement de la caisse, tandis qu'une autre femme arrive derrière la caisse. Il semble avoir un problème avec la cliente la plus près du comptoir. J'attendrai que son problème soit résolu avant de présenter le mien, mais je tends tout de même l'oreille en attendant, histoire de m'occuper. Il y a parfois de telles histoires pour rien dans la vente, les clients étant parfois très peu courtois et insupportables. Ah, tient, c'est marrant ça, les vêtements que sort la femme du sac ressemblent beaucoup à ceux que j'ai acheté. Je tends encore plus l'oreille, et écoute ce qu'il se dit. Ah ? Comment ça ce n'est pas les vêtement que la cliente est sensée avoir acheté ? C'est bizarre, mon problème est exactement le même que le sien. Une vendeuse pas très concentrée sur son travail j'ai bien l'impression. Ah mais merde. Cette voix... Ces cheveux... Cette tenue... Ne serait-ce pas cette cliente qui était passée dans la cabine d'essayage ? Sur la pointe des pieds, je me rapproche de ces trois femmes, et me pose à côté de la plaignante.

« Hum... dis-je d'une petite voix, excusez-moi.

Je parle doucement, mais il semble que le son de mes cordes vocales n'atteigne pas les oreilles de ces trois demoiselles. Alors je reprends, le ton un peu plus élevé.

- Excusez-moi.

Le ton est plus haut, et ça marche. Les regards se lèvent du ticket de caisse et se tournent vers moi. Mal à l'aise, je sens le rouge me monter au visage. Je n'ai pas autant de répondant que la cliente avec qui il semble y avoir eu le problème, ou du moins, pas pour ce genre de choses. Bien que ça m'énerve, je me dis que l'erreur est humaine, et que celui qui n'en fait pas, c'est celui qui ne fait rien.

- Je crois qu'il y a eu un échange entre nos deux sacs... »

Je tends mon sac ainsi que ma facturette pour toute preuve. Bien que je n'ai pas vérifié ce dernier, je sais très bien ce que j'ai essayé tout à l'heure, et ce que j'étais sensée avoir acheté, et il s'agissait exactement de ce qu'il y a à l'intérieur du sac de l'autre cliente.

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J. Eilynn Standford & Heather Ludsthorp

Quand la cliente énervée se retourne, le regard noir, je n'ai qu'une impression : celle que j'allais me faire dévorer. Finalement non. Ce sera le tour de la vendeuse et sa responsable, le mien arrivera peut-être plus tard. De nouveau, elle se retourne vers moi, et me demande si j'ai regardé ce qu'il y avait dans le sac, décrivant un peu le sien.

« J'y ai jeté un coup d’œil en voulant portant l'un des accessoires que je venais d'acheter, mais je n'ai rien trouvé de ressemblant à mes achats, répondis-je en haussant les épaules.

La responsable sort maintenant ce qu'il y avait dans le sac que je lui tendais. Je lui tends mon propre ticket de caisse, elle vérifie la concordance des deux : nulle. La blonde réagit et annonce qu'il s'agit effectivement de ce qu'elle vient d'acheter et demande quand-est-ce que tout ce train-train finira. La caissière et sa supérieure se confondent en excuses pendant que la première range de nouveau les vêtements dans les sacs, les facturettes avec, et nous tend finalement ces derniers. J'en prends un, et vérifie de nouveau. Sait-on jamais après tout. Cette fois-ci, ça à l'air bon. Mais dans le doute, je m'exclue un peu et me dirige vers les cabines d'essayage où on peut trouver quelques poufs pour s'asseoir en attendant. Je pose la poche et la vide petit à petit, le ticket sur mes jambes, puis je pointe un à un les achats tout en les rangeant. Cette fois-ci, c'est bon. Je soupire et me lève, et retourne à la caisse.

- Ça a l'air bon pour moi, et pour vous ? » dis-je en me tournant vers la blonde.

[HJ : Désolée pour le retard, grosse flemme et gros manque d'inspi ces derniers temps !]

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J. Eilynn Standford & Heather Ludsthorp

Le problème semblait se régler, enfin. Cela aura pris un peu de temps, enfin, un peu, c'est un euphémisme, car le soucis aurait été plus vite réglé dans d'autres conditions j'imagine, avec une vendeuse plus habituée par exemple. En fait, c'était juste un échange de sac, c'est pas comme si nos achats avaient été éparpillés dans plusieurs sacs de plusieurs clients, on aurait pus se débrouiller autrement et par nous même, on aurait peut être perdu moins de temps. M'enfin. On ne fait pas d'erreurs en ne faisant rien après tout. La blonde en avait marre, mais on sentait qu'elle était soulagée que tout cela se finisse, comme si la fatigue de l'énervement lui retombait dessus, elle ne semblait vouloir qu'une chose, rentrer chez elle. Avant de partir, la responsable du magasin nous tend à chacune un ticket, un bon d'achat, ceux réservés aux clients ayant énormément dépensé d'un coup. C'est cool, ça me donnera une nouvelle excuse pour remplir mon armoire de nouveau. Mais pour autant, pas sûr que je rentabilise ce bon, fallait trouver quelque chose qui non seulement me plaise, mais en plus qui m'aille, et ça, c'était une sacrée mission. La cliente la remercie, j'en fais de même et le fourre dans le sac où se trouvent mes achats, réfléchissant à ce que j'espérais trouver au magasin la prochaine fois. Pourquoi pas des hauts ainsi que des shorts et des jupes, j'en avais débarrassé pas mal qui ne me plaisaient plus ces derniers jours. Je suis la jeune femme qui sort du magasin. L'air se fait plus lourd, mais on peut enfin respirer un bon coup. C'est alors qu'une voix me sort de mes pensées. C'est la demoiselle anciennement énervée qui me demande en gros si ça arrivait souvent ce genre de gag dans le magasin.


« C'est la première fois aussi. Et je pense que ça devait être la première fois pour elles aussi vu comment elles s'y sont prises. »

Répondis-je en haussant les épaules. Puis je réagis à ce que je viens de dire. Vu l'état dont lequel s'était mise la blonde, je me dis que j'aurais du m'arrêter à une réponse courte, j'allais peut-être m'attirer ses foudres à défendre la vendeuse et sa responsable. Boarf, tant pis. C'était peut-être la seule fois où j'aurais affaire à cette jeune femme alors après tout, je pouvais bien être honnête avec moi même.

Pas de pitié pour la caissière

J. Eilynn Standford & Heather Ludsthorp

A la sortie du magasin, la blonde décida d'engager une conversation, cette dernière fut courte, mais aussi amusante si on prenait compte de ce qu'il venait de se passer. Quand la jeune femme déclara que la vendeuse s'y était prise comme un manche, cela me fit pouffer. Je ne pouvais pas lui donner plus raison.

« Quand on fait un travail en relation avec la clientèle, il faut s'attendre à rencontrer toutes sortes de personnes, même des clientes énervées.

Je répondis sur le ton de la plaisanterie. En effet, elle n'avait pas été patiente, cela avait du stresser la vendeuse et sa responsable, mais bon, le pire, à mon avis, c'est les clients qui posent des questions cons aux vendeurs, du style "est-ce que vous avec ce vêtement en telle taille ?", alors qu'il suffit d'utiliser ses yeux et ses mains pour chercher, plutôt que de faire perdre du temps aux vendeurs déjà bien souvent occupés.

- Je vous souhaite que la journée se finisse plus calmement. Peut-être à une prochaine du coup ? »

J'avais un sourire jusqu'aux oreilles. Ça pouvait paraître forcé, mais pourtant. Derrière son côté explosif, la demoiselle semblait aussi être une personne amicale, et ça me faisait plaisir. Je la regarde partir, puis remonte mon sac à main sur l'épaule, avant de partir de mon côté à mon tour, finalement satisfaite de ma journée.