Juste un peu d'air, pitié ... - Phoebe L. Hamilton

J+6, pour les médecins c’est quelques de normal de parler ainsi, tout comme il est logique pour moi de parler de telle ou telle tactique de combat, j’avoue parfois que quand il me parle je crois que je dois ressembler à ma sœur qui ne comprend rien quand je lui parle de telle ou telle chose… Enfin remarque si elle se met à parler chiffre cela me parle vraiment pas… Enfin tout ça pour dire que pour moi se J+6 signifie seulement je vais pouvoir sortir du lit ! Certes, je vais devoir me déplacer dans un fauteuil roulant, ressemblant toujours plus ou moins à une momie unilatérale… Mais au moins je pourrais bouger ! Car pour le moment c’est ça et mon oreille qui bourdonne encore parfois assez régulièrement qui m’emmerde !

Après les soins quotidiens, la toilette que je suis incapable de faire correctement seul, ce qui en soit me fait me sentir tellement faible, j’ai l’impression de perdre clairement mon autonomie, de permettre ma virilité, devoir les laisser me laver c’est une horreur ! Je suis dépendant… Cela me rend fou ! Alors quand j’ai vu le médecin qui est venu voir les pansements de ma jambe, car il est censé m’autoriser à sortir du lit, ça j’avais bien compris que c’était à J+6 ! Alors quand il me dit que c’est risqué, qu’il me faudrait aux moins 3 jours supplémentaires, je fais un scandale ! Il est hors de question que je reste une heure de plus au fond de se lit !

Je ne me suis pas démonté, je suis devenue imbuvable, je suis quelqu’un de très gentil et conciliant de base, mais je n’en peux plus… Alors oui comme tout le monde il m’arrive de céder au ral-bol. Alors ils ont cédé, alors oui c’était douloureux, l’installation au fauteuil n’a pas était évident, ma jambe repose sur un oreiller caler sur le repose-pied du fauteuil. On me dit clairement de faire attention, je veux juste faire un tour dehors, je ne vais pas jouer les Rambo ! J’ai des difficultés à manœuvrer le fauteuil, mes bras vont bien, mais le gauche est tout de même bandé de par les multiples plaies qui si trouve, mais ce n’est pas sa le pire, je n’ai pas encore l’habite de ne voir que d’un œil, j’ai bien du mal à évaluer les distances… J’ai encore espoir de revoir, quand il retire le pansement, c’est un assaut de lumière qui me fait mal, mais ça va revenir j’ai confiance… Je me retrouve alors dans une salle commune, une infirmière ignorante de mon état me place avec un groupe de malade face à une jeune femme qui chante… Je tente de l’écoute, ces ne ce fait pas de partir comme ça et dérange toute le monde, mais parfois mon oreille a moitié sourde me dérange beaucoup, me tirant des grimaces de douleur. Cela se termine et je compte bien rejoindre l’extérieur, mais une infirmière veut que je retourne en chambre, c’est mon premier lever je ne dois pas force.

« Non je retourne pas en chambre, je veux juste aller faire un tour dehors… »

Infirmière : Vous allez trop vous fatiguer, vous devez faire attention de ne pas ouvrir vos plaies et il a des obstacles dehors, vous n’êtes pas encore assez habile pour sortir seule dehors. Attendez un de vos proches pour sortir.

J’ai l’impression de demander la lune bordel…

Une semaine que je suis ici, une semaine que j’ai cet engin autour de ma jambe et quand le médecin m’a dit que j’ai ceci pour plusieurs moi c’est une certitude autant dire que cela ma foutu un sacré coup au moral, j’étais à la fois désespéré et énervé… Je sais que c’est pour mon bien, pour sauvé cette jambe, mais le toubib m’a bien fait comprendre que de toute façon je n’entendrais plu correctement, alors c’est finit pour moi l’armée, alors que fais-je faire de cette jambe, sachant que cela peut prendre des années pour peut-être remarche ne serais quand boitant, je ne pourrais jamais remarcher correctement ! Alors, quand on m’a dit ce matin que je devais garde le lit encore 2 jours, j’ai fait un scandale. Et j’ai réussi alors à me retrouver au fauteuil merveilleux… C’est un brin ironique, je suis content de sortir, mais dans mon état c’est compliqué. J’ai envie de prendre l’air, et je me retrouver encore opposer contre l’équipe médicale… Mais je suis surpris en entendant la chanteuse que j’ai vaguement écoutée à cause de mon ouïe défaillante me venir en aide.

Inf : Bon d’accord.

Elle cède alors et je regarde la fille pour la remercier. Je souris et pousse mon fauteuil pour m’éloigner de l’infirmière.

« Merci… Vous n’étiez pas obligé, vous savez… »

Spoiler:

Une semaine que je suis bloqué dans un lit avec stricte interdiction de sortir de celui-ci, passer tout ce temps couché m’a rendu complètement dingue. Moi qui est même du mal à faire une grasse matinée autant vous dire que c’est la pire torture que je subis. Se retrouver dans la même position H24, mangeant, pissant, chiant, dans la même chose qui te sert à dormir et juste insupportable. Alors quand ils ont voulu que je reste plus longtemps dans ce pieu, j’ai clairement fait un scandale et maintenant que j’ai le cul posé sur cette chaise une putain d’infirmière ne veut pas que je sorte. Ils ont décidé de me faire chier. Mais heureusement pour moi une jeune fille vient à mon secours, ou devrais-je dire plutôt la chanteuse, je la remercie, car grâce à elle je vais sortir, je l’informe qui n’est pas obligé de me suivre, mais apparemment, elle veut prendre l’air aussi et en ma compagnie.

« Je vous le fais pas dire, après une semaine complètement alitée je n’ai qu’une envie respirer de l’air qui a une autre odeur que celle de l’hôpital. »

J’apprends donc qu’elle est bénévole, mais en premier lieu non pas pour la chanson, je me demande alors pourquoi elle chante si elle n’en a pas envie. Je me dirige vers la sortie et une fois que les portes s’ouvrent j’inspire un grand bol d’air.

« Tom, et vous ? Il n’est pas la peine de crier tant que vous vous mettez sur la droite je vous entends. »

Dis-je avec un petit sourire amuser, même si en réalité l'idée d'être à moitié sourd me fait mal ...

S’il y a un bien un défaut que j’ai, c’est que je peux me montrer extrêmement têtu, et quand je veux quelque chose, il est très dur de me faire changer d’avis ! Je sais que cela va me fatiguer cette sortie après tout c’est la première depuis l’accident… Mais en même temps je suis tellement pas le genre d’homme est resté au lit, alors la une semaine complète… J’ai trop besoin de sentir le soleil sur ma peau, sentir l’air, sentir l’odeur extérieure et non pas l’odeur aseptique de l’Hôpital… Alors je ne peux que remercier Phoebe de m’avoir sauvé la mise !

« Désolé, c’est l’habitude. »

En effet à l’armée les grades, c’est important et le vouvoiement est de mise dès qu’on rencontre une nouvelle personne, surtout de grade plus élevé. Je la laisse alors me pousser, ce n’est pas quelque chose de très agréable, mais je sais que c’est un compromis à faire si je veux rester un peu plus longtemps dehors, car pour le moment je n’arrive pas à gérer le fauteuil, donc c’est fatigant ! Alors quand elle s’arrêter en pleins milieux, je la regarde du mieux que je peux inquiet, c’est dans ma nature de m’inquiéter pour les autres avant moi-même. Et elle m’explique alors.

« Oh félicitation alors. Je vois, cela doit-être bizarre de sentir quelque chose en soi c’est une certitude ! »

J’étais en train de tournée chèvre, coucher dans mon lit d’hosto depuis une bonne semaine. Avec cette jambe arrachée à la robocop, je n’ai pas eu le droit de boucher d’un cheveu du lit ! Et il ne voulait pas me laisser aller au fauteuil, car c’est pour eux encore trop fragile. Mais franchement je n’aurais pas pu, et ils ont cédé, mais je rencontre encore des problèmes quand je veux aller dehors ! Mais bordel je suis en prison ou quoi ! Mais heureusement pour moi, la fille qui était en train de chanter, viens à mon secours, par réflexe je te vouvoie, dans mon métier on tutoie que rarement à par nos compagnons de tous les jours bien évidemment. Mais du coup elle me fait remarquer qu’elle est plus jeune que moi et que donc le tutoiement est de rigueur.

« Ce n’est pas une question d’âge pour moi, dans mon métier on vouvoie systématiquement en fait. »

J’ose un léger sourire malgré tout, car bon c’est vrai que cette dernière semaine, je n’ai pas vraiment eu le sourire et on ne va pas me blâmer pour ça. Mais je pense aussi que mon sourire va avoir bien du mal à percer. Je suis heureux de rencontrer une personne qui me parle d’autre chose que de mon état. Savoir que tu portes la vie, ça fait un petit quelque chose même, même dans mon état on ne peut pas rester de marbre. Je ne peux pas retenir un sourire un peu plus franc quand tu fais une métaphore à propose du bébé et de lasagne.

« Non, mais c’est une façon de voir les choses, c’est sur. »

Bon forcement on en revient à moins finalement.

« Un accident sur le terrain en Afghanistan… Une mine. »

Je ne connais pas tes connaissances en l’armée.

Je crois que la jeune femme à accepter de me venir en aide, mais se retrouve malgré tout un peu gêner de par ma situation, ça blague n’est pas nulle n’en soit, c’est juste que je n’ai pas le moral pour rire à plein poumon… Je lui souris pour la rassurer. 



« C’est pas nul, c’est une métaphore étrange, mais j’aime bien, je confirme que mes lasagnes ne jouent pas au foot dans mon estomac. »



Même si aux dernières nouvelles, l’estomac et l’utérus ne sont pas réellement au même endroit, mais mes cours d’anatomie datent un peu trop. Mais quand même ! Bien évidement comme tout le monde elle se pose la question de comment ça se fait que Jeje retrouve dans cet état, est encore je ne suis pas sur qu’elle ait remarqué que j’étais a moitié sourde, à moitié aveugle cela se voit à cause du cache sur mon œil gauche et bien sûr ma jambe c’est le plus flagrant, personne ne peut passer a coté !

« C’est pas grave, oui j’ai l’habitude de cette question donc bon… Et puis on est dans un hôpital hein, on n’est pas dans un hôtel. »

Je souris quand tu m’annonces que tu es à 8 mois.

« Oh c’est vraiment pour bientôt alors. C’est gentil, tu n’es pas obligé, tu sais. » 



Je remarque très rapidement que je me sens à l’aise avec toi, c’est agréable.

« Oui j’aime bien lire, même si pour l’instant je rencontre des difficultés pour ça. »

Je respire encore une fois l’air pur, enfin sans odeur d’hosto quoi ! Et le soleil c’est agréable ! Mais je sens déjà que je fatigue et cela me frustre.

ps: