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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 We nevertheless. feat Scott

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MessageSujet: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyMar 9 Mai 2017 - 23:15


We nevertheless.
Scott & Kida


Je me retrouve seule dans l’appartement. Tu es parti emmener Soan chez Eleonor. Je me laisse happer par le silence qui se fait entre les murs de notre chez nous. C’est à la fois apaisant et terrifiant. Je regarde tout autour de moi, le résumé de nos trois années de vie commune. Les souvenirs parsemés sur les meubles et sur les murs. Je ferme les yeux, je peux entendre les murmures, les cris, les hurlements, les pleurs. C’est comme si tous les murs me balançaient dans le silence les horreurs de notre vie à deux. A trois. Portant au milieu de ce vacarme étourdissant j’entends aussi nos gémissements, nos je t’aime, nos rires, nos soupirs de plaisir. Le bonheur enveloppe doucement l’horreur et des larmes naissent dans mes yeux. Je ne sais pas si au final j’apprécie le silence. Pourtant il est reposant. Je profite de ton absence pour lire un peu. Je passe sur l’ordinateur pour envoyer quelques mails. Et puis j’allume la télé. Je zappe rien ne m’accroche. Je reviens vers mon livre. Et les secondes s’égrainent comme les minutes et les heures. Le temps passe pesant plus lourd à chaque coup d’aiguille. Je me demande pourquoi tu traines. Cela ne devait pas durer autant. Tu es surement entrain de bavarder avec Eleonor et moi je passe au second plan. Cela m’énerve et le silence devient crispant. Alors je décide d’aller me doucher. L’eau calmera mes troubles et mes tourments. Je traine sous le jet de la douche. Me laisser gagner par l’ivresse de sa chaleur. Et puis je m’habille, une jolie petite robe que j’ai acheté il y a pas longtemps. Tu ne l’as jamais vu. Je ne l’ai jamais mise. Mais tu n’es toujours pas là. Et le temps s’éternise. Et dans cette éternité tu me manques. Soan me manque. Pourtant le silence est presque grisant. Et surtout il est moins douloureux que les cris qui implosent mes oreilles quand je te gueule dessus. J’en ai assez d’attendre. Assez de t’attendre. Alors je décide de sortir. Je pourrais te laisser un mot sur une feuille volante sur la table de notre salon. Mais non. Je ne laisse rien. Je quitte l’appartement, enfilant un petit cardigan sur ma robe. Cachant ainsi mes épaules dénudées. Je ferme la porte. Mets la clé dans mon sac. Je descends les escaliers, mes pieds chaussés de ballerines. Je ne sais pas trop où je vais. Peut être au parc. J’aime bien aller m’y promener. Parfois nous y allons tous les trois. Soan dans son landau et nous le poussant à tour de rôle. Cet image du notre bonheur me donne le sourire. Et je marche dans le parc sans me soucier du temps qui passe. De toute façon tu en fais de même. Si tu arrives avant moi tu me contacteras. J’ai mon portable sur moi. Il est toujours allumer au cas où. Mais pour le moment pas un signe de message ou d’appel de ta part. Juste le silence brisé par le vent léger qui vient emmêler ma chevelure. Et c’est comme si des flammes m’entouraient. Je me sens bien, comme apaiser. Enfin c’est ce que je me dis. Je ne suis jamais tout à fait sereine. Il y a toujours cette petite étincelle de rage qui brule dans mon cœur. Et qui me ravage quand tout dégringole. Mais pour le moment je me laisse gagner par ce bonheur même s’il doit être éphémère. Je m’assois sur un banc, laissant mon regard se perdre à l’horizon. J’attends. J’attends un signe de toi. Je ne sais pas quand il viendra. Je pourrais renter mais je n’ai pas envie d’entendre à nouveau les murmures des murs. Alors je reste là assise sur ce banc, les yeux perdus dans le vide.



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Dernière édition par Kida Cunningan le Mar 20 Juin 2017 - 17:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyLun 19 Juin 2017 - 23:37


   
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En emmenant son fils chez Eleanor, qui n’est autre que la marraine du garçon et une amie proche du couple, Scott ne pensait pas trainer autant à discuter avec la jeune femme. Il ne sait pas trop si c’est inconscient ou non, pour trainer et rentrer moins vite. C’est assez récurant comme comportement depuis quelques mois, depuis que ça a complètement dégénéré avec Kida. Pourtant, cette soirée en tête à tête avec sa compagne, c’est lui qui l’a voulu, qui l’a décidé et mis en place. Bien sûr, il aurait aimé faire plus qu’une simple soirée à la maison, mais les moyens financiers ne sont pas forcément en sa faveur. Scott aurait réellement l’emmener dans un restaurant, un restaurant correct, mais hors de leur budget malheureusement. Et hors de question de lui payer un Mc’Do, comme s’ils étaient encore des adolescents. Kida vaut tellement plus que ça, même si l’entente entre eux n’est plus la même depuis quelque temps. S’il y avait déjà des signes bien avant la grossesse et la naissance de leur fils, Scott ne les avait pas vus, enfin, il n’y avait pas prêté attention, pensant que ce n’était rien de grave. Un coup de stress passager de la jeune femme. Mais la situation s’est dégradée avec la grossesse puis l’arrivée de Soan dans leur vie. Le jeune homme est incapable de comprendre ce qui leur arrive, plus encore ce qui arrive à sa compagne pour qu’elle agisse ainsi avec lui. Il aimerait la comprendre, l’aider, mais il n’arrive pas à lui parler. Elle ne lui en laisse pas la possibilité.

Après avoir quitté Soan et Eleanor, déposant un dernier baiser sur le front de son fils, en chemin Scott songe qu’il essayera de profiter de cette soirée, pour tenter de savoir ce qui ne va pas pour Kida. Cela fait quelques jours qu’il semble y avoir une accalmie, c’est déjà pour cette raison qu’il a pensé à organiser cette petite soirée en tête à tête, essayer de se retrouver en tant que couple, sans le bébé entre eux. Ce n’est pas être égoïste, mais ils ont clairement besoin de ça, ils n’ont pas eu un moment à eux, depuis la naissance de Soan. Il se dit que puisqu’elle est moins agressive en ce moment, elle sera peut-être plus encline à s’ouvrir à lui. Après trois ans de relation et un enfant, il s’imagine qu’elle devrait être capable de lui faire confiance, sinon à quoi rime leur histoire s’ils ne peuvent pas se parler ouvertement ? Scott se perd dans ses souvenirs, de l’époque où ils étaient vraiment heureux tous les deux et essaie de chercher à quel moment ça a commencé à changer. S’il retrouve le moment, peut-être arrivera-t-il à comprendre le problème. Mais non, rien à faire, il n’arrive pas à trouver ce qui a pu déclencher cette violence chez elle. Alors il préfère se contenter de se focaliser sur les bons moments, leur rencontre, le bonheur qu’il a pu ressentir à ses côtés. Scott l’aime encore malgré tout ce qu’elle peut lui faire subir, il croit ou pense croire encore en leur couple. Il est un peu paumé dans ce qu’il ressent, c’est pourquoi il a besoin de cette soirée.

Lorsque le jeune homme arrive à leur appartement, il s’attend à y retrouver Kida, déjà prêt à s’excuser d’avoir mis un peu plus de temps que prévu chez Eleanor. Mais il se rend rapidement compte que la jeune femme n’est pas là. Avant de se mettre à s’inquiéter, il préfère tenter de lui envoyer un message. — Je suis rentré. Désolé, je discutais avec El’ et j’ai pas vu le temps passer. Tu rentres bientôt ? Il pourrait l’appeler, mais depuis quelque temps, il a du mal, il préfère les messages, plus simple et plus facile pour esquiver la mauvaise humeur de sa compagne que de l’avoir à vive voix, si tant est qu’elle daigne décrocher. Non, maintenant, le réflexe, c’est message. L’avantage au fait qu’elle ne soit pas là. Il va pouvoir préparer sa petite surprise en attendant son retour. Scott va vite se doucher et se changer, pour mettre des vêtements un peu plus habillés, pas de là à se mettre en costard, mais il a fait un effort. Puis, il se dépêche de mettre son plat, préparé pendant que Kida était au travail, au four. Puis il termine en mettant la table, allumant des bougies pour rendre l’ambiance plus romantique. Il étale aussi quelques pétales de roses ici et là. Il essaye de rendre l’appartement dans l’ambiance la plus paisible possible. Scott tourne en rond, surveillant la cuisson de son plat, zyeutant régulièrement son téléphone et la porte d’entrée, impatient de la voir arriver. L’appartement dans la pénombre des bougies, enfin elle rentre. « Surprise ! » Annonce Scott en s’approchant d’elle, l’accueillant avec un large sourire.
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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyMar 20 Juin 2017 - 17:48


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Je ne sais pas depuis combien de temps je suis assise dans le parc. Perdue dans mes pensées, je n’ai plus la notion du temps qui passe. De toute façon vu que je n’ai pas de nouvelle, c’est que de ton côté il doit se passer la même chose. Ou alors c’est que tu recules l’instant de te retrouver avec moi. Ce qui est compréhensible, vu ce que je te fais endurer ces derniers mois. Mais est ce pardonnable ? Après tout je ne suis pas responsable de la colère qui m’habite avec plus de force. Mais je suis conscience que tu n’en es pas responsable non plus. Tu es juste la victime des dommages collatéraux qu’ont engendrés ma vie. Mais comment pourrais-tu le savoir ? Ou le comprendre ? Jamais je n’ai parlé de ce qui me ronge les entrailles avec hargne et douleur. Mais ce n’est pas facile pour moi de parler de cette douleur qui se fait plus vorace. Même à toi. Je n’en ai même pas parlé à ma mère. Ni à mon père. J’ai juste subi. Je regarde mon téléphone et ton silence me rend folle. En plus le fait de penser à tout ça n’arrange rien. Alors je me lève et me mets à marcher, cherchant un moyen de me libérer de mes angoisses. Et je ne veux pas me laisser gagner par la colère. Tu risquerais d’en être encore une fois la victime dés mon retour à l'appartement. Triste constatation et je voudrais pouvoir lutter contre ça. Au fond je n’en ai pas la force. Mais tu ne vois rien. J’aimerais que tu lises entre les lignes. Que tu vois au travers de mon regard, de ma colère. Ma blessure. Mais ce n’est qu’un rêve. Je marche, ignorant les gens qui m’entourent. Ignorant le temps qui s’égraine. Et puis mon téléphone vibre. Un message. Tu aurais pu m’appeler mais depuis quelque temps j’ai juste droit au sms. Un moyen surement pour toi de ne pas m’affronter. Et cela me blesse, mais je l’ai cherché aussi. Et puis combien de fois j’ai laissé tes appels sans réponses. Au final je récolte ce que j’ai semé au fil des mois. Encore une fois cela me serre le cœur. L’amour que je te porte est si douloureux dans des instants pareils. Je voudrais avoir la force de crier pour extirper de mon corps et de mon cœur toute cette douleur. Mais c’est juste le vide qui vient se glisser dans mes veines. Un vide fait de souffrance. Alors que je voudrais que tout soit si différent. Je ne réponds pas tout de suite à ton message. Mais je prends le chemin de notre appartement. M’attardant légèrement sur le chemin en regardant des enfants jouer avec leur parent. Douce image du bonheur. Qui me fait frissonner. Et je te réponds alors que je me rapproche de notre chez nous.  

-Pas grave. J’en ai profité pour m’aérer. Je suis bientôt là.-

Je ne sais pas pourquoi je reste quelques secondes devant la porte d’entré. Je quitte mon gilet pour te laisser apprécier ma robe. Nous ne roulons pas sur l’or, mais j’ai profité d’une superbe affaire pour me faire plaisir. Et te faire plaisir. Je n’ai jamais eu l’occasion de la porter. Au boulot j’ai une tenue. Et nous sortons peu. Soan et les finances ne nous permette pas des extras. Même si souvent j’accepte de faire des heures supplémentaires dés que l’occasion se présente. Puis je pose ma main sur la poignée et ouvre la porte. Je suis calme et je vais tout faire pour le rester durant la soirée. Ce qui me surprend en entrant dans l’appartement c’est la pénombre qui y règne. Une pénombre rendue plus douce par l’éclairage de bougies savamment déposées. Ta voix résonne dans le silence et tu t’approches de moi sourire aux lèvres. Je remarque ta tenue. Et je ne peux m’empêcher de te trouver terriblement séduisant. Terriblement sexy. Je reste un instant silencieuse un peu sous le choc de la surprise. Mon regard se perd dans le tien avant de s’égarer dans la pièce. Je remarque les petits détails notamment les pétales de roses. « Tu as fais ça pour moi ! » Une bonne odeur vient me titiller mon odorat, c’est surement le repas qui chauffe. Je glisse mes bras autour de ton cou et vient tendrement embrasser tes lèvres. « C’est une idée touchante Scott. Merci. Et Soan ? » Je sais que tu l’as emmené voir Eléonore mais je suis loin de penser que tu l’as laissé pour la nuit. Histoire que nous nous retrouvions tous les deux. Il est vrai que depuis six mois cela ne nous est pas arrivé. Je reste contre toi, profitant de cette étreinte pleine de douceur. Ces instants me manquent. Même si je suis plus colère que douceur, j’aime nos moments de partage. « En plus cela sent très bon. Tu as tout fait en douce c’est ça. » Pas de colère ou d’amertume dans ma voix. Je suis juste heureuse et comblée et j'espère que rien dans la soirée ne viendra troubler cette plénitude.




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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyDim 6 Aoû 2017 - 22:42


   
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Tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’elle te réponde à ton message, t’en a l’habitude maintenant. C’était déjà le cas avec tes appels, une des raisons qui font que tu n’appelles même plus d’ailleurs. Pourtant, même si elle n’a pas répondu tout de suite, elle l’a fait. Kida sera bientôt là et ça te décroche un sourire. Tout est prêt, mais t’angoisse, c’est plus fort que toi. T’as peur qu’elle n’apprécie pas la démarche. En fait, tu ne sais plus trop à quoi t’attendre et c’est très frustrant. T’espère juste qu’elle appréciera l’effort que tu as fait. Parce que oui, malgré tout, malgré les coups, tu l’aimes toujours et tu as envie de sauver votre couple de la dérive vers laquelle il s’enfonce depuis des mois. Elle rentre enfin et tu retiens avec peine le soupir de soulagement à sa réaction plutôt positive face à ta surprise. Tu la regardes. Tu l’admires. Elle est si belle dans cette petite robe dans laquelle tu ne l’avais jamais vu. T’en a presque honte. A moins que la robe soit neuve et qu’elle ne l’est tout simplement encore jamais portée. C’est vrai que tu es tellement accaparé par Soan, que tu prêtes aussi un peu moins d’attention à Kida, ce qui n’aide pas à améliorer votre relation, t’en a bien conscience. « Tu es magnifique ma chérie. » Tu lui demanderais bien si la robe est neuve pour lui montrer que tu fais attention, mais si ce n’est pas le cas, ça lui prouverait que tu fais plus aussi attention que ça et tu risquerais de l’énerver, ce dont tu n’as absolument pas envie ce soir. Pas que tu en ais plus envie les autres fois, mais ce soir, encore moins. Alors tu te contentes du compliment, qui est totalement sincèrement. Tu souris, répondant à son baiser avec tendresse, posant instinctivement tes mains sur ses hanches. « Pour toi. Pour nous. » T’avais peur pour rien. T’es fier de ton idée. Ça semble avoir l’effet escompté. Ce n’est pas LA grande soirée en amoureux, mais parfois, les choses les plus simples peuvent largement suffire à vivre de beaux instants de bonheur. « Sa marraine a gentiment accepté de le garder pour la nuit, qu’on puisse se retrouver un peu juste tous les deux. » Ça te touche qu’elle s’inquiète de cela. Tu le sais qu’elle aime votre fils autant que toi, bien qu’elle ne le montre pas toujours. Tu ne prétends pas pouvoir te mettre à sa place, mais tu imagines que devenir mère, c’est pas évident pour tout le monde à gérer. Surtout vu l’état dans lequel elle semble être depuis la grossesse. Y’avait des signes avant ça, que tu n’as pas vu, c’est pourquoi tu te demandes souvent si ce n’est pas justement la grossesse qui a déclenché cette colère en elle, sans que tu n’en comprennes la raison. T’as bien essayé de comprendre, mais Kida ne t’en laisse pas l’occasion. T’aimerais qu’elle te parle de ce qui ne va pas, que tu puisses changer si cela vient de toi, ou tout simplement l’aider, si tu en as la possibilité. Tu ne veux pas la perdre malgré tout ce qu’elle te fait endurer. Tu sais, tu sens qu’il y a quelque chose qui cloche. Elle n’était pas comme ça avant. On ne peut pas changer comme ça du jour au lendemain sans aucune raison. Mais t’es à dix mille lieues de t’imaginer ce qu’elle a endurer plus jeune, ni le geste durant sa grossesse qui à raviver la blessure qu’elle t’a si bien cachée.

Tu ris légèrement à sa remarque en rompant votre étreinte. Tu lèves les mains. « Je plaide coupable. J’ai préparé le dîner pendant que tu étais au travail, et mis de côté pour le cuire plus tard. Et le reste, je l’ai fait en attendant ton retour comme tu n’étais pas là quand je suis revenu de chez El’, et finalement c’est encore mieux, la surprise était totale comme ça. » Ton sourire ne cesse de s’élargir. Ça te fait tellement de bien d’avoir une discussion légère et sereine comme ça avec elle. Ça fait tellement longtemps que ce n’était pas arrivé entre vous. T’espères sincèrement que la soirée continuera telle qu’elle vient de commencer. C’est le but après tout : vous retrouver en tant que couple. Pas d’histoires, pas de cris, pas de disputes. Juste le bonheur d’être ensemble et amoureux, comme au début. C’est pas gagné, t’en a bien conscience. Mais clairement, ça ne pouvait pas mieux commencer. « J’espère que ce sera aussi bon que ça ne sent. » D’ailleurs tu la laisses un instant pour aller éteindre le four avant que cela ne brûle et que le repas soit anéanti. Tu reviens avec deux verres à pied et une bouteille de vin blanc. Tu l’invites à s’assoir. Tu trembles un peu en faisant le service. Tu te trouves maladroit et empoté, comme si c’était votre premier rencart. Tu te mets la pression, parce que tu as peur de tout faire foirer. Tu veux recoller les morceaux entre vous, pas les briser encore plus en faisant une bourde qui l’a mettrait hors d’elle. Tu ne sais même pas comment tu vas t’y prendre pour tenter de la faire se confier, sans qu’elle se braque. Mais l’idéal serait déjà de ne pas la contrarier avant même d’en arriver à ce point de la discussion. Assis près d’elle, tu lèves ton verre pour trinquer à la soirée. « A nous. A notre famille. » Tu esquisse un léger sourire en prenant et caressant sa main libre de la tienne. Tu essaies de ne pas trop anticiper et de profiter de chaque instant, mais tu ne peux t’empêcher d’être sur le qui-vive. « Je t’aime Kida. » Tu oses à peine le murmurer, comme si c’était un sacrilège de le lui dire. Tu ne sais pas trop pourquoi tu le lui dis, là, comme ça. Tu n’y as pas réfléchi, c’est venu tout seul. T’en avais envie ou besoin, tu l’ignores. Tu cherches peut-être à la rassurer sur tes sentiments aussi, pour pouvoir te rassurer sur les siens ? Est-ce qu’elle, elle t’aime encore ? Oui, c’est vrai, dès fois tu en doutes. Son comportement à ton égard y est pour beaucoup. Au fond de toi tu sais que c’est le cas, mais quand même. Tu as beau lui pardonner chaque fois qu’elle lève la main sur toi et qu’elle vient s’excuser juste après. Dans des moments du lucidité, tu te demandes parfois comment on peut en venir à frapper quelqu’un qu’on prétend aimer. Et ça, ton regard à cet instant posé sur elle, c’est exactement tout ce qu’il exprime. Ton amour pour elle, autant que tes inquiétudes et tes questionnement à votre sujet, à son sujet.
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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyDim 13 Aoû 2017 - 18:55


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Ma balade dans le parc m’a fait du bien. Et je me rends compte que j’ai hâte de te rejoindre. De vous retrouver. Alors je réponds à ton message pour te rassurer. Te dire que je serrais là très vite. Même si je m’attarde quelques secondes, pour je ne sais quelle raison, devant notre porte. Peut être parce que j’ai été gagné durant ce moment de solitude par des souvenirs d’un bonheur qui malheureusement s’effrite par ma faute. Et j’ouvre la porte. Laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres. Tu as profité de mon absence pour me faire une surprise. Je suis touchée. Et encore plus quand tu me fais un compliment. « Merci. Je l’ai acheté il y a quelques jours. Je n’avais pas eu l’occasion de la mettre. Je suis contente qu’elle te plaise. »  Je sais que tu me regardes moins, mais j’en fais de même. Nous passons l’un comme l’autre à côté de détail qui pourrait au quotidien rendre notre vie de couple plus complice. Mais mon comportement ne facilite pas la tâche. Alors sur le coup je ne vois que le compliment et pas le fait que tu ne t’attardes plus ou très peu  sur les vêtements qui recouvrent mes courbes. Et puis tu t’es donné du mal. Et j’avoue qu’un instant de répit dans ce combat permanent que nous nous livrons nous fera le plus grand bien.  Et je ne peux qu’apprécier d’avantage quand tu me confies que Soan ne sera pas là pour la nuit. « Juste nous deux pour la soirée et la nuit. Cela fait un bout de temps que ce n’est pas arrivé. Merci mon cœur. » Je reste un instant coller contre toi. Glissant mon visage au creux de ton cou. Je respire ton odeur. Repense à nos premières nuits. A cette ivresse délicieuse dans laquelle tu me faisais chavirer chaque fois que nos corps se retrouvaient. Ma main descend dans ton dos prenant soin de frôler au travers du tissu chaque parcelle de ta peau. Je me fais douceur. J’ai tellement besoin de cela. Si seulement tu savais à quel point te faire souffrir me détruit. Si seulement tu savais pourquoi tout à basculé dans l’horreur. Si seulement j’osais t’avouer ce qui entrave mon cœur et me rend si amère et si violente avec toi. Mais me regarderais-tu avec les mêmes yeux ? Ceux de l’amour ? Ou alors serais –tu écœuré comme je le suis ? Au point que tu me repousserais d’avantage. Ce que je ne pourrais supporter. Mais je chasse ces idées. Je prolonge l’instant. Avant de sentir la bonne odeur qui se dégage de la cuisine. Je ne peux m’empêcher de joindre mon rire au tien. Surtout quand tu lèves les mains comme le ferait un coupable pris sur le fait. « Un vrai petit cachotier à ce que je vois. Finalement j’ai bien fais de trainer dans le parc. » Je ne peux t’en vouloir d’avoir fait cela en douce. Je trouve cela touchant. C’est ce genre de moment que j’ai envie de vivre avec toi. Et pourtant c’est une autre facette que je t’offre de moi depuis plus d’un an. Parfois quand je regarde Soan je pense à ses mains sur mon ventre arrondi, à ses mots au creux de mon oreille. Mais ce soir le démon ne gagnera pas. J’ai besoin de cette paix. De cette parenthèse. De ce moment de bonheur volé à l’enfer que mon beau père à créer. J’ai besoin de toi. De ton regard doux posé sur moi. Le reste peu t aller au diable. « Je suis certaine que cela va être délicieux. »

Tu m’abandonnes et j’en profite pour aller allumer la chaine hifi et mettre un CD de musique douce, histoire de rendre l’ambiance plus propice à cet instant intime. Tu reviens avec une bouteille de vin et des verres. Je m’installe alors que tu nous sers. Je remarque ta fébrilité. Tu dois te demander si la douce Kida que je t’offre là va rester durant toute la soirée. Tu dois avoir peur de mal faire et que tout parte en vrille. Tu sais comment je suis et qu’il ne faut pas grand-chose pour réveiller la bête. Tu t’assois à mes côtés. Et mon verre vient à la rencontre du tien. « A nous. A notre famille. » A notre bonheur volé que j’espère retrouver même si je sais que la route sera rude. Ta main frôle la mienne. Je trouve le contact grisant et agréable. Je laisse mes doigts se lier aux tiens.  Cela me tue de te faire du mal, mais lutter est tellement difficile. Je laisse mon regard se perdre dans le tien.  « Tout va bien se passer. Je te le promets. »  Je te rassure voyant dans tes yeux  ta fragilité. Elle explose chaque jour d’avantage face à mon comportement. Et pourtant tu es toujours là. Sincère et dévoué. Prouvant à quel point ton amour est profond et vrai. Je n’ai aucun doute sur tes sentiments. Cela doit être beaucoup plus dur toi de croire dans les miens. Je voudrais que tu puisses lire dans mes yeux tout ce qui me torture. « Je t’aime aussi Scott. »  Ma voix est sincère et c’est pour ça que la souffrance que j’éprouve est plus violente.  Je souhaiterais avoir le courage de te parler. Avouer cette horreur qui inonde mes veines d’un poison que je repends dans les tiennes à chaque coup porté. Je porte le verre à mes lèvres. Je veux jute profiter de cette soirée. De toi. De ce bonheur dont on m’a privé et dont je te prive à regret.  « Je voudrais que les choses soient différentes tu sais. Je m'en veux de t'imposer tout ça. » Ma voix se fait tremblante et je baisse les yeux. Ma rage est bien loin ce soir. J'aimerais que tu vois à quel point je suis fragile. Et que c'est cette fragilité qui déclenche souvent ma colère parce que j'en veux toujours à la terre entière de n'avoir rien vu. Et tu paies chaque jour le prix de cet abandon dont tu n'es pas responsable. C'est injuste. Et je le sais. Mais comment dérouter cette rage et cette haine ailleurs. Je ne le sais pas.




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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyMer 27 Sep 2017 - 15:12


   
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C’est vrai que ça fait un très long moment que cela ne vous est pas arrivé. Votre fils a plus de six mois, le calcul est vite fait, puisque c’est la première fois depuis sa naissance que vous vous retrouver juste tous les deux. Tu adores Soan plus que tout et ne regrette pas une seconde qu’il soit là, mais il faut bien avouer que ça te fait du bien aussi, de le savoir chez sa marraine pour la soirée et la nuit et que tu vas enfin pouvoir tenter de retrouver la femme que tu aimes. Parce qu’avant d’être parents, vous êtes un couple, et il semblerait que vous l’ayez oublié ces derniers temps. Sa douceur aussi tu l’avais presque oublié. Et ça te fait frissonné la façon dont elle se blottit contre toi, sa main qui te caresse par-dessus le tissu de ton vêtement. Tu fermes un instant les yeux, appréciant cet instant qui te fait remonter les souvenirs des débuts de vous deux ensembles, ce qu’elle te faisait ressentir, ce qui t’a fait tomber éperdument amoureux d’elle. Tu aimes retrouver la Kida que tu as connu il y a plus de trois ans maintenant et tu espères qu’elle restera là pour toute la soirée, toute la nuit. Partager encore, partager à nouveau l’ivresse de ces moments si rares à présent. « C’est le principe d’une surprise. Tu as effectivement bien fait de trainer un peu, comme ça l’effet à était total. » Tu déposes tendrement un baiser sur sa tempe. Tu es heureux qu’elle prenne la surprise aussi bien, qu’elle semble de bonne humeur, cependant, tu as toujours cette petite boule d’appréhension au creux de l’estomac. Cette peur qu’un geste, une parole, un petit rien ne déclenche ce que tu ne comprends pas et fasse voler d’un éclat la magie qu’il y a dans cette soirée. T’essaie de profiter de l’instant présent au maximum, profiter d’elle, souriante, douce, mais toujours dans l’expectative que ça puisse basculer en l’espace d’une seconde. Tu l’abandonne pour aller chercher ce que tu as préparé. Tu reviens le sourire plus large que jamais en entendant la musique de fond qu’elle a mis. Tu savais bien que tu avais oublié quelque chose, la musique d’ambiance. Elle y a pensé pour toi, vous vous complétez et ça te confirme encore et toujours qu’elle est celle faite pour toi, malgré les obstacles que vous rencontrez.

La sensation de vos mains entrelacées, ça t’électrise et un frisson te parcours l’échine lorsqu’elle te promet que tout se passera bien. T’aimerais tellement la croire, mais tu sais que tu ne peux pas, pas pour le moment. Peut-être plus tard, parce que tu es certain que ça va finir par s’arranger entre vous, tu veux y croire. Mais si ton regard reste fébrile à sa promesse, tu essaie de ne pas lui montrer que tu doutes malgré tout. Tu hoches légèrement la tête en signe d’acquiescement, tu lui souris. Tu souris plus encore en l’entendant répondre à ta déclaration. Tu la sais sincère, tu le sens dans sa voix. Au fond, tu n’as jamais douté de la sincérité de ses sentiments. C’est vrai qu’elle ne te le dit plus vraiment, qu’elle te rabaisse souvent, qu’elle porte la main sur toi et qu’elle va même parfois jusqu’à te faire douter de ta paternité. Parfois même, quand certains jours tu es fatigué psychologiquement de toute ça, elle y arrive. Pourtant, il te suffit de regarder Soan pour savoir qu’il n’y a aucun doute à avoir sur le fait qu’il est bel et bien ton fils. Pourtant, il te suffit de la regarder droit dans les yeux, de te perdre dans son regard pour savoir qu’elle t’aime et qu’elle ne t’ait pas infidèle.

Alors que tu bois toi aussi une gorgée du vin que tu viens de vous servir, tu manques presque de t’étouffer. Tu n’es pas totalement sûr d’avoir bien entendu. L’espace d’un court instant, tu te demandes si tu n’as pas rêvé. Kida vient indirectement de lancer la discussion sur le sujet que tu comptais bien aborder ce soir. Bon, tu ne l’avais pas envisagé si tôt dans la soirée, mais autant profiter de l’ouverture. Tu reposes le verre sur la table, reprend sa main dans les tiennes et lui caresse le dos de sa main de ton pouce. T’oses pas la regarder directement dans les yeux. Tu humectes tes lèvres, cherchant méticuleusement tes mots. T’étais pas préparé, tu pensais être le premier à en parler. « Je le sais Kida. Je le sais que tu ne le veux pas vraiment. Mais alors pourquoi ? Tu sais que tu peux me parler, je suis là pour toi, pas que pour les bons moments mais aussi quand ça ne va pas. Explique-moi je t’en supplie. » Tu te trouves un poil trop dramatique, c’est pas comme ça que tu avais imaginé lui dire que t’es là pour elle, pour l’aider. C’est pas comme ça que tu l’avais imaginé, mais au moins c’est sorti avec le cœur et c’est tout ce qu’il y a de plus sincère. D’ailleurs, tu n’as pas fini. Tu entremêles vos doigts et cette fois, tu tentes de la regarder bien droit dans les yeux, scellant vos regards l’un dans l’autre. « Je veux pouvoir t’aider. Mais pour que je t’aide, il faut que tu m’en parles, que tu m’expliques. Je peux comprendre, je pourrais comprendre seulement si tu me dis les choses. » Tu te rends comptes un chouilla trop tard qu’en voulant bien faire, t’as peut-être poussé un peu trop. D’autant que t’es loin d’imaginer que non, même si elle t’explique, tu ne pourras jamais totalement comprendre ce qu’elle a vécu et ce que ça engendre pour elle. Tu es là, près d’elle, voulant l’aider, voulant comprendre ce qui la détruit au point qu’elle en vienne à détruire à petit feu votre couple, sans imaginer un seul instant le pire, parce que c’est bel et bien le pire qu’elle a subi. Bien pire que tout ce qu’elle te fait endurer depuis des mois.

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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptySam 30 Sep 2017 - 16:16


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Je ne m’attendais pas à une attention pareille. Il me semble que cela fait des siècles que nous n’en avons pas partagé de soirée romantique. Depuis la naissance de Soan notre vie a bien changé. Un peu logique, l’arrivé d’un enfant bouleverse pas mal les habitudes d’un couple. Je suis heureuse d’être mère. Comme je te sais heureux d’être père. Mais des choses ont basculé. J’en suis consciente. Notre complicité est souvent mise à mal. Comme notre amour. Même si j’y crois toujours aussi fort. Nos instants à nous sont plus devenus des bribes d’enfer qu’autre chose. Je sais que tout est de ma faute. Et cela nous éloigne, ne te donnant pas envie de m’offrir ce genre de soirée. Nos finances ne sont pas top, mais il ne suffit de pas grand-chose pour partager un moment en amoureux. Alors là je suis agréablement surprise. Mais surtout très touchée par ton attention. Et en plus nous allons être seul toute la nuit. De quoi en profiter. Alors je fais tout pour que rien ne vienne chambouler cet instant. Enfin surtout pour que ma violence et ma rage restent en retrait dans ce moment de bonheur. Je sais à quel point il met difficile de les maitriser, que la moindre chose peut changer le paradis en enfer. Je mets de la musique alors que tu t’éclipses dans la cuisine. Je me laisse gagner par les notes bougeant doucement mon corps en t’attendant. Oublier ma peur et mes doutes en me laissant gagner par une plénitude souvent égratignée. Je veux que ce moment soit magique. Pour toi. Pour nous.

Et nous nous installons sur le canapé. Même si tu le caches avec pas mal d’expertise, je sens ton mal être. Difficile de l’ignorer au travers de ton regard. J’essaie de te rassurer. Je comprends ton comportement, cette façon de rester distant par peur de mal faire et de générer ma colère. Mais j’ai envie de tendresse. De complicité. Cela me manque énormément. Bien plus que tu ne peux l’imaginer. Ce "je t’aime" partager me met du baume au cœur, mais je ne sais plus te le montrer. C’est idiot. Surement très frustrant pour toi. Pourtant tout était si parfait. Au début. Tant charnellement que mentalement. Et tout a été si vite abimé par mon passé. Par ce geste déplacé durant ma grossesse. Quel gâchis. C’est mon beau père que je devrais punir de mes coups. De mes insultes. Pas toi mon amour. Mon seul et unique amour. Alors mon regard se fait plus doux. Comme mes gestes et mes mots. Je veux juste profiter de cette soirée avec toi. Et laisser de côté la Kida blessée et brisée que rien ni personne ne réussira à reconstruire. Surtout qu’elle n’a jamais demandé d’aide. Elle a juste enfermé cet enfer au fond de ses entrailles. Et pourtant il la bouffe jour après jour. J’aurais du t’en parler. Tout de dire de suite. Mais j’avais si peur que tu ne puisses m’aimer. J’ai encore peur aujourd’hui que cet horreur puisse te pousser à me rejeter. Pourtant mes sentiments pour toi sont sincères et puissants. Et je m’en veux de te faire subir ma colère. Je te le dis sans détour. Sans penser que tu pourras trouver cela bizarre. Ou alors sans en prendre conscience je te tends une perche. Un peu comme un appel à l’aide.

Et vu ta réaction, tu manques d’étouffer avec le vin, je saisi que mes mots te surprennent. Pourtant ce n’est que la vérité. Je ne comprends pas pourquoi tu parais étonné que je te dise cela. J’ai toujours admis que j’étais la seule responsable dans ce merdier et que je m’en voulais. Tu poses ton verre sur la table avant de reprendre ma main. Je pose à mon tour mon verre. Je sens ton pouce caresser ma peau. Ton regard fuit le mien. Aurais-tu peur ? Difficile d’accepter que même une discussion peut entrainer ta crainte. Cela m’attriste et me rend d’avantage coupable. Je me trouve un peu perdu face à ton hésitation. Cela cache quoi ? Mais je reste calme. Je veux mettre tous les atouts de notre côté. Et tu te décides à parler. Tes mots au départ me font l’effet d’une douche froide. Je me redresse. Prête à reculer. A fuir. Je sens mon cœur prendre la tangente et battre comme un fou. La peur s’emparer de mes tripes. Je dois même blêmir sous tes phrases. « Pourquoi ?  T’expliquer ? » Ma voix est faible. Je sais que tu es sincère dans tes paroles et que tu voudrais pouvoir m’apporter ton aide pour éviter cette dégringolade. Nos doigts s’entremêlent et ton regard kidnappe le mien. Mais au fond de moi je me sens comme un animal apeuré face au phare d’une voiture prête à lui foncer dessus. C’est comme si tu me demandais l’impossible. Comme si tu m’arrachais mes tripes. J’essaie de rester calme. De ne pas me laisser envahir par mes démons qui hurlent dans mes oreilles. Je garde mon regard rivé dans le tien comme un point d’ancrage. Une façon de ne pas couler. Et tu continues. Tu parles avec douceur. Mais dans ma tête c’est la guerre. « Je .. je  .. je ne .. peux pas .. Scotty .. tu .. me … » Je retiens ma rage. Je retiens mes larmes. Cela fait si mal. Je lutte ne pensant qu’à l’amour que je te porte. Je me lève d’un bon et marche de long en large dans le salon. Je ne veux pas gâcher cette soirée. Je ne veux pas détruire mon couple. Je reste éloignée. « Tu me détesterais … si je te le disais. » Je soupire. « Tu me haïrais. » Ma voix se fait plus forte. Mais elle est tremblante. « Je ne peux pas .. c’est trop sale .. horrible .. tu ne le supporterais pas. » Je reviens vers toi et m’assois à nouveau à tes côtés. Tremblante. Je me rends compte qu’en parlant ainsi tu risques de te poser un tas de question. Par rapport à ma fidélité. A Soan. Et cela me met mal même si souvent je t’ai fais douter sur ta paternité. « Je ne t’ai jamais trompé .. et tu es bien le père de Soan .. » Mon visage est crispé. Je me bats comme une lionne face à ma rage qui me dévore. J’attrape mon verre et le bois d’un trait. Parler pourrait nous sauver. Mais je n’en ai pas la force. Et pourtant à cet instant tu fais tout pour me la donner. « Tu n’y es pour rien .. c’est juste … lui .. » Mon dernier mot n’est qu’un souffle. Comme si je ne voulais pas que tu l’entendes.





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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyJeu 12 Oct 2017 - 23:47


   
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Si cette discussion tu la voulais, tu ne t’attendais clairement pas à ce qu’elle arrive si tôt dans la soirée. Tu t’attendais encore moins à ce qu’elle soit à l’initiative de ta moitié. Elle qui d’habitude élude le sujet, te laisses une ouverture dans laquelle tu t’empresses de t’engouffrer. Tu le fais, tout en craignant sa réaction. Tu veux l’aider, améliorer les choses entre vous, mais tu sais aussi qu’un rien peut voir la situation déraper. Et tu n’as absolument pas envie que ça dégénère, pas ce soir, pas maintenant. Tu as envie que la soirée se poursuive comme elle a commencée, sous l’ombre bienveillante de ces « je t’aime » sincère échangés quelques instants plus tôt. Mais c’est aussi cette sincérité qui t’a poussé à prendre la perche qu’elle vient de te tendre. Tu la sens fébrile, prête à prendre la poudre d’escampette. Si d’un côté tu n’as pas envie de la voir fuir, de l’autre ça te rassure que ce soit plutôt que la rage que tu décèle dans son regard. Ça te rassure, autant que cela t’inquiète. Tu ne saurais expliquer vraiment ce que tu ressens en la voyant si blême après ton discours, mais ça te noud l’estomac de la voir réagir ainsi. Tu restes surpris quand elle te demande pourquoi ? Ton regard océan semble soulever une tempête en elle. Tu ne t’imaginer provoquer une telle réaction. Tu ignores toujours ce que tu es en train de remuer, mais tu commences à le regretter. Tu n’as jamais vu Kida dans cet état de… détresse. Elle bégaye, au bord des larmes qu’elle ne peut pas et toi, tu restes, assis là, à la contempler, comprenant de moins en moins les tourments qui la submergent.

Ta compagne te surprend plus encore en se levant d’un bond, rompant tout contact avec toi. Ta première sensation, c’est l’impression de la perdre pour de bon. T’as envie de te lever, de retrouver ce contact entre vos corps, de la prendre dans tes bras pour la rassurer. Mais t’es paralysé, cloué sur ce maudit canapé à ses mots. Incapable de bouger, tu l’écoutes. Plus tu l’écoute, plus ton estomac se tord et plus tu as peu de la perdre définitivement. Plus elle parle, plus tu es perdu, plus tu te poses des questions. Ses réponses compliquent encore plus les choses pour toi. « Ne dis pas ça… » Ta supplique n’est à peine qu’un murmure. Ta voix semble comme coincée dans gorge, trop nouée pour arriver à articuler. Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire de si horrible pour qu’elle pense que tu la haïrais si elle venait à te le dire ? Parce que oui, à sa manière de te dire tout ça, ça te donne l’impression qu’elle est en cause. T’as absolument pas idée de la douloureuse vérité. Puis elle revient s’asseoir près de toi. Un poids, très léger, s’en va de ta poitrine. La distance mise ainsi rétrécie te soulage. Son aveu sur ta paternité aussi. Tu sens ta cage thoracique se libérer, vider tout cet air engrangé et qui restait coincé-là attendant que le couperet tombe. « Je le sais Kida, je n’en n’ai jamais douté. » Tu en profites qu’elle boit pour parler tout en caressant furtivement le dos de sa main, son bras, du bout des doigts, frôlant à peine sa peau. Comme si tu avais peur de déclencher quelque chose qui te fais peur, en exerçant un contact plus prononcé. Comme si elle pourrait lire en toi que tu mens. Si, elle a déjà réussi à te faire douter, enfin pas vraiment. Il y a des fois où elle semblait tellement sûre d’elle en te le disant, elle dégageait une telle conviction dans ses paroles, que tu ne savais dire si elle disait la vérité ou si elle cherchait uniquement à te blesser une fois encore. L’instant d’après, il te suffisait de poser les yeux sur votre fils pour voir le semblant de doute qu’elle avait réussi à insinuer en toi, s’estomper aussi sec.

Tu n’as pas le temps de te remettre de tout ça, de lui poser les mille et unes questions qui se bousculent dans ton esprit perdu, qu’elle reprend la parole, te laissant abasourdi par sa dernière phrase. Elle l’a dite si doucement que tu n’es pas certain d’avoir bien entendu, bien compris. Tu voudrais lui faire répéter, mais quelque chose t’en empêche. Au fond de toi, tu sais pourtant que tu as bien entendu et là, tu réalises que si elle pense que tu vas la détester, ce n’est pas pour ce qu’elle a pu faire, mais pour ce que ce « lui » a pu lui faire. T’es toujours à mille lieues de vraiment prendre conscience de l’ampleur de son cauchemar, mais tu commences à comprendre qu’une c’est une tiers personne qui est à l’origine de l’équilibre bancale de votre couple aujourd’hui. Soudain la rage s’empare de toi. Un torrent se déchaine dans ton regard. Tu n’es pas en colère contre elle, mais contre lui, sans même savoir qui il est et ce qu’il a fait. « Lui ? » T’essaies de rester le plus calme possible, mais mais tes poings se serrent et tu prononces ce simple mot un peu plus sèchement que tu l’aurais voulu. Tu ne réalises que de la manière dont tu le dis, ça pourrait passer pour de la jalousie, comme si tu mettais en doute sa phrase d’avant. Elle te dit ne t’avoir jamais trompé, puis elle mentionne un autre. Ta réaction peut donner cette impression. Tu t’en rends compte, alors t’essaies de corriger le tir. « C’est qui ? Il t’a fait quoi ? » Bon c’est pas forcément mieux, surtout de la façon toujours dont tu t’exprimes, très maladroitement, un peu brut. Mais au moins, elle verra que tu as compris qu’il lui est arrivé quelque chose. Et cette fois, tu fou en l’air ce qui t’empêche de la prendre dans tes bras depuis quelques minutes. Tu t’approches d’elle, réduisant la distance à néant pour la serrer contre toi, essayant de lui dire que quoi qu’il lui ait arrivé, tu ne la détesteras pas pour ça. C’est sans doute pas le bon moment pour ça, mais tu ne peux t’en empêcher. Tu as besoin de sentir Kida près de toi, t’as tellement peur de la perdre malgré tout ce qu’elle te fait subir depuis des mois. Tu la serres comme si elle allait te quitter, fuir, comme pour la retenir. « Je suis prêt à tout entendre. » Non t’es pas prêt du tout, t’as peur de la suite. Et puis elle ? Est-elle seulement prête à tout dire ?

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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyDim 22 Oct 2017 - 17:54


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Je me sens bien. J’ai la sensation que cela fait des années que je ne suis pas sentie comme ça. J’apprécie de me retrouver seule avec toi. Un petit bout de bonheur volé à la vie terrible qui souvent s’abat sur nous ces temps dernier. Bien entendu j’aime quand Soan est là pour partager nos soirées. Mais être juste avec toi. Etre en tête à tête. Profiter de l’instant présent. Et oublier un moment la rage qui tapisse souvent nos échanges. Et un vrai petit paradis. Je n’ose y croire mais il est vrai. Alors je me laisse tenter. J’ai besoin de lâcher prise et de sentir mon cœur battre juste pour toi. Je ne te cache pas ce que je ressens. Mon amour pour toi. Il est vrai. Et je sais que tu as de quoi douter vu ce que je te fais endurer. Je suis torturée par des démons que je te cache depuis notre première rencontre. Je ne pensais pas qu’ils envahiraient notre vie de cette façon. Avec autant de virulence. Qu’ils mettraient à mal notre couple et notre complicité au point que j’en deviens violente alors que tu ne le mérites pas. Au final tu te retrouves victime de mes coups et de mes mots alors que ma rage est destinée à un autre. Mais lui je ne l’ai pas tous les jours sous les yeux. Lui ne touche pas mon corps chaque nuit. Tu es loin d’avoir sa violence. Tu es tellement doux quand tu me fais l’amour. Mais ma tête ne veut pas comprendre que tu n’as rien à voir avec cette douleur qui me bouffe et me ronge. Un venin qui coule de plus en plus fort. Et je ne sais pas comment arrêter sa progression. Me confier serait une solution mais j’ai tellement peur que notre vie bascule si tu apprends la vérité. Peur que tu ne vois plus comme tu me vois. Que tu me fuis. Que tu me haïsses. Et que ton regard se pare du même mépris que le sien. Je suis consciente de tout cela. Et cela me tue d’avantage. Et sans que je ne m’en rende compte mes mots éveillent d’avantage ton attention. Un malaise se met alors entre nous. Un malaise que je ne veux pas. A cet instant j’ai juste besoin de tendresse et pas de rage. Je m’éloigne alors que j’étais si bien contre toi. La peur vient caresser mes entrailles. Le doute se glisse dans ma tête. Et tout s’embrouille. Je perds pied. Je ne contrôle plus ce que j’éprouve. Je ne contrôle plus mes mots. Je sens mes émotions s’emparer de mon corps. Le tirailler et le rendre faible. La souffrance glisse sous ma chair. La peur vient se tapir dans mon souffle.

Je dis un mot de trop. LUI. Et voilà que tu le saisis au vol sans cacher ta réaction. Voilà ce dont j’avais peur. Que de trop en dire amène la rage chez toi aussi. Comment pourrait-il en être autrement ? Je viens de donner le bâton pour me faire battre. Je tremble. Je me suis rassise à tes côtés mais j’évite de te frôler. Je crée la distance. Je vois tes questions dans ton regard. Mais trouveras tu les réponses dans le mien ? A cet instant il est encore perdu. Mais un rien peu le faire passer à la colère. Je lutte parce que j’ai besoin de cette soirée tendresse. Parce que je t’aime et que j’ai besoin de toi. Comme j’ai besoin d’oxygène pour vivre. Mais le combat est difficile. Je l’ai livré si souvent. Je le perds à chaque fois. Je serre mes mains au point de me faire souffrir. Ne voulant pas voir partir un geste que je regretterais  comme à chaque fois que mes poings frappent ta chair. Je ne sais que penser de ta réaction. De toute façon tu dois être aussi perdu que moi. Même plus. Car moi je sais pourquoi je deviens cette autre Kida. Alors que toi tu ignores tout. « S’il te plait Scott .. s’il te plait .. je ne peux pas .. »  La souffrance caresse ma voix. Cela m’arrache le cœur. Entache mon âme. Je veux fuir. Partir. Mais tu te rapproches et tes bras viennent faire un étau autour de mon corps. Sur le coup je sursaute comme si ton geste était une agression. Je me sens bouleversée et prise dans un tourbillon infernal dont je n’arrive pas à sortir. Tu essayais de m’apaiser alors que sous ma peau c’est l’enfer qui s’infiltre. « A tout entendre ? » Mon regard se pose dans le tien. Je me sens comme une biche face à son chasseur. Peut être que dans quelques secondes je deviendrais le chasseur et que tu seras la pauvre biche. Mais à cet instant c’est la détresse qui tapisse mon regard. Un appel au secours. Que j’ai si souvent voulu crier mais que je n’ai jamais réussi à murmurer. « C’est .. c’est du .. passé .. enfin .. j’étais qu’une .. gamine .. c’est juste .. que … c’est toujours là … parce que … » Je m’arrête me rendant compte que mes mots ne veulent rien dire. Mais comment avouer que mon propre beau père m’a violé alors que j’avais dix sept ans. Et que depuis il plane comme une ombre malfaisante au dessus de mon âme. Comme sa main a sali ma grossesse. « Il m’a .. pris .. mon adolescence … et il m’a .. volé ce que … nous avions de … plus beau … » Mon regard se voile de larme. Des mots qui parlent sans dire ce que tout mon malaise cache. Pour la première fois j’ose même si tout cela doit te sembler bien compliqué. Je tremble au creux de tes bras. « C’est .. tellement .. douloureux .. Scotty.. » Douloureux au point que parfois j’ai voulu mourir. Douloureux  au point que cela me rend sauvage. Pourtant là je m’écroule pour la première fois. Comme si tu étais le dernier rempart face à cette rage qui me consume.




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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyDim 22 Oct 2017 - 22:02


   
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En organisant ce petit tête à tête surprise avec Kida, si tu avais bien en tête, outre le fait d’essayer de vous rapprocher à nouveau, celui d’essayer de la comprendre, de la faire parler, tu n’imaginais pas une seule seconde, que toi aussi, tu allais pour une fois, laisser t’envahir par la colère. Une colère non pas dirigée vers elle, mais vers ce « lui » qu’elle a mentionné et dont tu ignores toujours l’identité. Pourtant, il est là, près de toi, tu le connais, sans savoir le monstre qu’il est réellement, ce qu’il a gâché en elle, dans votre couple et surtout dans ce qui aurait dû être la joie de l’arrivée de votre bébé. Il a tout bousillé d’un simple geste et toi, t’as rien vu. Tu n’as pas conscience que tu as déchainé quelque chose que tu ne contrôle pas, en essayant de savoir. Pourtant, t’es persuadé que la faire parler sera toujours mieux que le silence dans lequel elle se mure, et qui consume la solidité de votre couple à petit feu. Combien de temps seras-tu encore capable de supporter son mutisme sur ce qui la ronge ? Combien de temps avant que tu finisses par craquer de lui pardonner chaque je t’aime après chaque coup ? Combien de temps avant que ton instinct de survie finisse par être plus fort que l’amour que tu as pour elle ? Tu ne penses pas à tout ça consciemment, rien n’est clair dans ton esprit. C’est sous-jacent, tu sais que c’est ce que tu dois faire, pour espérer sauver ce qu’il reste de votre couple, de votre famille. C’était bien parti pourtant. Vous étiez bien, calme et serein, enfin à peu près. Tu n’avais pas pensé cette conversation si tôt dans la soirée. Maintenant, tu n’es plus que colère quand elle semble prise dans une tempête intérieure que tu attises avec tes questions. Tu es pris dans un tourbillon, perdu dans cette tornade d’informations plus déroutantes les unes que les autres. Plus elle te réponds, moins tu comprends, plus tu te poses de questions.

Qu’est-ce que ce « lui » a bien pu lui faire pour la mettre dans un pareil état ? Qu’est-ce qu’il lui a fait subir pour qu’elle vienne à en penser que tu vas la détester pour ça ? Oui, tu lui as dit que tu pouvais tout entendre, alors que tu l’étreins fort contre toi, n’imaginant que ce geste la fait se sentir plus mal qu’elle ne la réconforte. Oui, tu lui as dit, alors que tu as peur de ce que tu risques d’entendre. Ses yeux plongés dans les tiens, la détresse que tu lis dans son regard te tort le cœur. Tout en elle semble te supplier de ne pas la forcer à te parler, mais tu ne peux pas, tu ne peux plus arrêter. Faire marche à arrière serait te résoudre à laisser votre couple foncer droit dans le mur. Plus encore maintenant, que tu as conscience qu’il lui ait arrivé quelque chose de grave et tu ne supporterais pas de la voir continuer à agir comme elle le fait sans plus d’explication. Non, tu dois savoir. Alors tu acquiesce d’un léger hochement de tête. « A tout entendre. » Tu prends à ce moment conscience que ça va être bien plus difficile à entendre pour toi que ce que tu ne pouvais imaginer au départ. Mais sans doute moins difficile pour toi à l’entendre, qu’elle, à le dire. Tu la sens fébrile, fragile. Sa voix tremble. Ses mots tremble. Tu la gardes contre toi, à l’abri dans tes bras. Tu caresses lentement son dos pour l’apaiser, la rassurer. Etrangement, ce geste à le même effet sur toi et te calme partiellement. La colère que créé ses révélations reste en toi, mais se fait moins virulente, moins démonstrative. Tu veux avant tout qu’elle se sente en confiance auprès de toi, suffisamment pour être capable de se livrer. Tu bouts de l’intérieur alors que derrière sa confession à demi-mots, tu comprends ce que cet homme lui a fait. Sans pour autant comprendre que la fin sa phrase se rapporte à sa grossesse. « Je… » Tu ne sais pas vraiment quoi dire. Qu’il y aurait-il à dire après ça ? « Je suis désolé Kida. » Tu lui souffle dans un murmure. Tu culpabilises alors que tu n’y es pour rien. Tu t’en veux de n’avoir rien vu. De ne pas avoir su lire ce que son regard, ce que ses coups cachaient. Mais comment aurais-tu seulement pu deviner ?

Tu la serres encore plus contre toi, tout en faisant extrêmement attention de ne pas la serrer trop fort. Tu sais que désormais tu vas avoir peur de la blesser en la touchant, pourtant t’es pas prêt de changer ton regard sur elle. Tu l’aimes et elle n’y est pour rien de ce que l’autre lui a fait. « Merci. » Ton front posé contre le sien, tes lèvres frôlant les siennes, tu la remercies de t’avoir parlé. Elle n’a pas posé de mots sur ce qui lui ait arrivé, mais tu as compris. Tu recules un peu ton visage, mais pas ton corps. Tu lui laisses un peu d’espace, tu en prends aussi. Tu dois assimiler tout ça, elle, se remettre de ce qu’elle vient de te confier. « Je ne te déteste pas pour ce qu’il t’a fait, mais je t’en veux. Je t’en veux de n’avoir rien dit avant. » Non, ça n’aurait rien changé entre vous. Tu es tombé amoureux de la femme qu’elle est, et quoi que puisse être son passé, elle est ce qu’elle est. Tu l’as aimé, tu l’aimes toujours, malgré ces derniers mois et tout ce qu’elle t’a fait traverser. Tu lui en veux, parce que si tu avais su, tu aurais mieux compris ses changements de comportement, tu aurais aussi pu agir en fonction, ne pas attiser cette rage en elle. Si tu avais su plus tôt, ça aurait pu se passer tellement différemment. « Qui c’est ? » Cette colère en toi reprend ses droits. Tu te doutes que tu ne devrais pas essayer d’en savoir, pas tout de suite, qu’elle a dû déjà se faire violence pour te dire ça, mais c’est plus fort que toi, t’as besoin de savoir qui est le responsable de ce gâchis. Tu recules encore un peu, ton corps cette fois. Prendre du recul avec ce que tu viens d’apprendre. Il y a encore un million de questions qui se bousculent dans ton esprit. « Je peux je pense comprendre ta violence à cause de… ça. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi avant t’étais pas comme ça. » Sous-entendant, avant la grossesse, avant qu’elle ne commence à te blesser verbalement, puis physiquement. Elle a parlé d’adolescence, donc ça s’est produit bien avant votre rencontre, tu n’as donc rien à te reprocher, et t’arrives pas à saisir pourquoi ce traumatisme ne s’est pas révélé avant dans votre relation, mais qu’une fois elle enceinte. T’aurais peut-être dû attendre pour dire tout ça, mais t’as peur qu’elle se referme comme une huître par la suite, tu préfères tenter d’obtenir les réponses à tes questions tant qu’elle semble encline à le faire, sans penser que tu joues peut-être avec le feu, au risque de te brûler les ailes et de réveiller le démon qui sommeille en elle et que tu déclenches souvent sans le vouloir.

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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyMer 25 Oct 2017 - 18:14


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"A tout entendre. " Ces mots résonnent dans ma tête comme des coups de marteau. Tu ne rends pas compte que tout te dire c’est revivre encore et encore, cette horreur que je tais et que j’enferme depuis des années. Peut être que de t’avouer cet acte affreux me délivrerez. Mais avant il me ferait redescendre en enfer. Rien que d’y penser à demi mots me met mal à l’aise. Cela me rend fébrile. Désorientée. Je résiste à la colère qui vient me titiller. Je résiste à l’envie de me lever et de tout envoyer valser. D’échapper à l’emprise de tes bras pourtant si salvatrice. Je ne veux pas me laisser terrasser par les images sordides que cette discussion réveille. Je voudrais être plus forte et faire face à ce monstre qui me ronge. Mais à cet instant c’est juste impossible. Et je ne suis pas certaine, vu ce que j’arrive à te dire, que tu comprennes vraiment l’ampleur du drame que j’ai traversé à dix sept ans. De la douleur qui m’a assailli lorsque sa main c’est posé sur mon ventre. Sur notre bébé. Et ses mots glissés à mon oreille. Je les entends encore comme s’il était entrain de me les souffler. Et cela me donne la nausée. Comme à chaque fois que j’y pense même malgré moi. En quelques secondes tout bascule. Tout devient flou. Je me sens happée par ce vide douloureux qui m’emplit à chaque fois que tout part en vrille. Il y a peu cette soirée s’annonçait comme un coin de paradis et là je sens venir l’enfer. Même s’il n’a pas encore déployé ses ailes et sorti ses flammes. Je reste contre toi. Presque tétanisée par ce que je ressens. Tes mots me semblent si lointains. Quelques bribes s’échappent comme si j’entrais dans un ailleurs. "Désolé .. Merci .. Je ne te déteste. " J’essaie de saisir l’essence de tes phrases. Mais tout est brouillé par le chaos de ces souvenirs qui remontent avec rage au creux de mes entrailles. Quand ma colère éclate elle frappe comme une tempête. Sans vraiment crier gare. Mais là je la sens grossir. Grossir comme si elle voulait m’engloutir. Je lutte car je ne veux pas qu’elle vienne s’en prendre à toi. Je sais que si je la libère c’est toi qui deviendras la victime de ma haine non contrôlé. Mon regard se voile. Je perds pied.

Et puis tu oses me dire que tu m’en veux de n’avoir rien dit. Je serre les poids contre mon ventre comme pour me protéger de son geste. De son putain de geste. Mais tu ne vois rien. Tu n’as rien vu. Tu as surement pris ce toucher pour un geste tendre. Mais il était juste vicieux. Et puis mes mains se posent sur mes oreilles quand tu me demandes qui sait. « Tais toi Scott … tais toi s’il te plait. » Je maitrise comme je peux ce qui gronde au fond de moi. Et qui remonte du plus profond de mon âme, ravageant tout sur son passage. Si tu savais à cet instant combien je résiste à l’envie de taper. De te frapper. Je me mords les lèvres pour contenir ce que je laisse sortir sans remord d’habitude. Enfin les remords viennent après. Mais là je ne veux pas me laisser emporter. A croire que tu ne décèles rien car tu continues. Pourtant tout mon corps crie au secours. Mes mains. Mes bras. Mon ventre. Mes jambes. Mon regard. Ma bouche. Tout est aux abois. Et je me lève à ta dernière phrase. Je m’éloigne violemment de toi. « Tu ne comprends pas pourquoi je n’étais pas comme ça avant .. » Ma voix n’est que colère et rage. Je soupire, lève les yeux au ciel. « Putain mais ouvre les yeux Scott. » Comme si tu pouvais lire entre les lignes. Je suis consciente que si je ne te donne pas plus d’indices, tu ne peux trouver la clé du mystère qui entoure toute cette rage. Cette haine. Et pour ne pas te frapper parce que tu ne le mérites pas, mon poing s’abat contre le mur. Je crie sur le coup tiraillée entre la douleur et le dégout que je ressens pour moi. Mais je te fais signe de ne pas bouger, je veux te préserver. La nausée revient. Un gout acide ce glisse dans ma gorge. « Rien dire .. évitait de faire souffrir .. je ne voulais pas faire souffrir à cause de lui .. ni ma mère .. ni mon père .. ni toi. » Je tourne en rond comme un animal en cage. « J’ai subi en silence … et j’ai réussi à m’en sortir .. mais il y a eu ce geste .. putain Scott tu n’as rien vu ..  essaie de te souvenir .. c’est quoi ce que nous avons de plus beau ensemble .. depuis quand je suis devenue une autre .. » Je parle par énigmes mais cela m’est plus facile que de tout balancer. Plus gérable en tout cas. Même si là tout semble s’écrouler.

Je me sens mal. Je palis. J’ai envie de vomir. C’est comme si toute cette horreur voulait s’échapper de mon corps. Et pour ça elle est prête à user de tous les moyens possibles et imaginables. J’ai envie de frapper. De me frapper. De te frapper. De le frapper. Dans ma tête c’est une explosion. Et j’ai de plus en plus de mal à tout contrôler. Alors je m’enfuis vers la salle de bain. Prise par le dégout de ces images qui reviennent. De son corps sur le mien. De ses mains sur mon ventre rond. J’arrive face au miroir et il me renvoie mon reflet. Celle d’une adolescente désespérée, violée, et cela me fait encore plus horreur. Je casse la vitre. Le sang se repend sur mes doigts. L’odeur finit de mettre à mal. Et l’acide envahit ma bouche, brulant tout sur son passage. Je m’effondre au sol. Épuisée. Perdue. Et je me mets à pleurer. A crier. Si seulement je pouvais tout effacer. Et je te vois autant dérouté que moi.  « J'ai froid. » Ma voix n'est qu'un souffle et je ne suis plus qu'une ombre.





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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyDim 12 Nov 2017 - 15:37


   
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Partagé. Tu es totalement partagé entre le regret d’être parti dans cette voie alors que la soirée se passait tellement bien jusque-là, et la satisfaction d’avoir enfin quelques éléments de réponse à toutes tes questions, bien que ces réponses soient difficiles à entendre, à comprendre et à assimiler. Tu voulais juste la comprendre et te voilà, toi aussi, en colère. Pas contre elle, contre celui qui lui a fait ça. Tu comprends trop tard quand Kida te demande de te taire, que tu es allé trop loin avec cette dernière question. Il fallait que tu la poses, parce que même sans en avoir réellement conscience, au fond tu le sens que ce n’est pas inconnu, que c’est une personne proche. Ça ne peut pas être autrement, pour déclencher en elle une rage pareille. Tu te tais, quelques secondes à peine. Tu ajoutes malgré tout que tu comprends sa violence, précisant que tu n’arrives pas à comprendre pourquoi elle n’était pas comme ça avant. Tu ne vois pas le mal à lui demander ça, t’es sûrement trop naïf parfois. N’ayant jamais vécu quelque chose d’aussi traumatisant, tu n’arrives pas vraiment à imaginer pourquoi, si cela s’est produit alors qu’elle était adolescente, c’est seulement depuis un peu plus d’un an que sa rage ressort. Sa réponse te fait froid dans le dos. La colère et la rage dans sa voix te font froid dans le dos. Tu crains d’avoir réveillé cette part d’elle que tu avais espéré ne pas voir ce soir. Tu aurais juste dû te taire comme elle te l’avait demandé. Mais non, tu n’as pas pu. Tu n’as pas su arrêter quand il le fallait.

Tu es totalement perdu face à sa réaction. Elle parle par énigmes, te laissant perplexe. Tu essaies de comprendre, de deviner ce qu’elle cherche à te dire sans oser le faire. Tu la sens probablement plus perdue que toi, t’as envie de la serrer dans tes bras, tout en sachant que ce n’est toujours pas le bon moment pour ça. Tu cherches un sens à ses propos et tu culpabilises de l’avoir laisser supporter ça toute seule, même si tu n’étais pas là au départ, même si tu ne pouvais pas deviner et que tu n’aurais sans doute pas pu faire grand-chose. Tu culpabilises, parce qu’elle n’a rien dit pour te protéger. Pas seulement toi, certes, mais quand même. Elle ne voulait pas te faire souffrir avec son passé, alors qu’elle-même souffrait en silence et tu t’en veux de n’avoir rien vu. « Soan. Ta grossesse. » Ses mots percutent enfin ta pensée, créant un semblant de compréhension. En même temps, cette dernière phrase est bien moins énigmatique que les précédentes. La réponse étant évidente. Votre bébé, votre fils est ce que vous avez de plus beau ensemble et c’est pile durant sa grossesse qu’elle a commencée à changer, tu avais même mis ça sur le compte des hormones et les premiers temps, tu ne t’en formalisé pas. Tu aurais dû. Tu aurais dû plus t’inquiéter de ce changement. Mais comment imaginer que c’était plus grave ? Qu'est-ce qu'il a bien pu faire pendant sa grossesse pour la faire changer comme ça ? Ca te confirme une chose, c'est que c'est un proche... Mais ce n'est pas le moment de chercher encore à lui faire dire son nom.

Elle blêmit, elle t’échappe, elle fui vers la salle de bain. Sur le moment tu ne sais pas trop quoi faire. La suivre ? La laisser tranquille un moment, digérer le fait de t’avoir avoué ce qu’elle a subi ? Tu optes pour la seconde option, l’histoire de quelques secondes seulement. Le fracas du miroir qui se brise, ses cris t’alertent et tu cours dans sa direction. La voir ainsi te brise le cœur, tu ne voulais pas le blesser plus qu’elle ne l’est déjà. Tu ne voulais pas lui remémorer ces choses horribles. « J’ai froid. » Tu ne cherches pas plus à comprendre, tu retournes au salon attraper le premier plaid qui se présente et reviens à ses côtés, à genoux près d’elle, tu l’entoures du duvet et la serre contre toi un instant. Avant de réaliser qu’elle saigne. Elle s’est blessée en brisant le verre. Paniqué par tout ça, tu t’agites dans tous les sens pour trouver de quoi la soigner. Tout va trop vite pour toi, tu ne réalises plus vraiment ce qu’il se passe. Ton principal souci pour le moment, c’est la blessure physique, t’aviseras après pour la blessure psychologique, bien plus profonde et bien plus difficile à panser. « Donne-moi ta main. » Dans un premier temps, tu désinfectes et lui met une compresse pour enrayer le saignement. « Viens-là. » Une fois fait, tu lui tends les bras et t’accroupi pour la porter et l’emmener au salon où tu la poses délicatement sur le canapé, ce sera bien plus confortable que le carrelage dur et froid de votre salle de bain. Tu lui fais un bandage, en espérant que ce sera suffisant, et si ce n’est pas le cas, t’es déjà prêt à appeler les pompiers. « Ça va aller ? » Tu lui demandes pour sa main, te doutant bien qu’en ce qui concerne le reste, c’est loin d’être le cas. Tu réajustes le plaid et t’installe contre elle, la prenant dans tes bras, la blottissant contre toi, lui montrant ainsi sans lui dire, que tu es là pour elle, que tu ne comptes pas l’abandonner comme elle le craignait, malgré ce qu’elle vient de t’apprendre. « Je suis désolé Kida de t’avoir obligé à repenser à tout ça. Je voulais juste te comprendre. » Tu déposes un baiser sur son front. « J’aimerais pouvoir t’aider, mais je ne le ferais que si tu veux de mon aide. Et j’attendrais que tu sois prête à m’en dire plus, à me donner son nom. Mais je peux te jurer que je vais le faire payer. » Ta voix qui se voulait douce et rassurante au début, se fait plus dure quand tu termines. Ta colère remonte contre ce monstre qui a brisé la femme de ta vie, qui a gâché ce qui devait être le plus beau moment de votre vie de couple, l’arrivée de votre bébé. Tu n’es pas quelqu’un de violent, mais tu sens au fond de toi que tu n’es pas certain de pouvoir te contrôler face à cet homme, le jour où tu sauras qui c’est et que pour le moment, il a bien de la chance que tu ne connaisses pas encore son identité.

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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyVen 24 Nov 2017 - 17:49


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La soirée a si bien commencé. Mais là elle part en miette. Je ne peux pas revenir en arrière. Mais te dire la vérité me parait une chose impossible. C’est si douloureux. Cela me brule les veines depuis tant d’années. J’ai peur. Et pour la première fois je me sens désarmée face à toi. Tu n’es pour rien dans cette histoire et pourtant tu en paies le prix chaque jour que Dieu fait. J’essaie de t’aiguiller. Je divulgue sans vraiment te donner toutes  les données. Moi-même je me perds. Parce que c’est tellement douloureux de t’en parler. Je souffre dans ma chair. Dans mon cœur. Dans mon âme. Je souffre au point que j’en étouffe. Si tu pouvais saisir le message que j’essaie de te faire passer. Je me doute que tu es perdu. Troublé par mes réactions. Par mon attitude. Je te fais comprendre que rien n’est de ta faute même si c’est sur toi que ma colère se porte. J’aimerais pouvoir t’en parler. De dire cette vérité qui vient sournoisement me titiller. Quand certaines dates approchent. Quand je dois aller voir ma mère. Quand les gens m’insupportent. Quand je coule tout simplement. Mais son nom reste comme collé au fond de ma gorge. Il m’inonde d’acide mais je n’arrive pas à le dire. Cela serait surement ma solution de sortie. Ma bouée de sauvetage. Mon phare dans la nuit. Balancer son nom à la gueule du monde pour que les gens qui le pensent homme de bien se rendent compte à quel point il est pourri. Mais il y a mère qui a remis depuis des années son bonheur entre ses mains. Il y a mon père qui ne survivrait pas s’il apprenait que son bébé a subi cet acte abominable. Alors j’ai tout gardé. Et je garde encore. Même face à toi. A ton amour dont je ne peux douter. Je n’y arrive pas. Je me sens effrayée. Désarmée. Moi qui joue toujours la forte. Putain ça fait chier. J’ai envie de tout casser. De me briser.

Et puis tu saisis. Surement guidé par mes indices. Par cette vérité qui ne peut nous échapper. Car malgré les heurts, les cris, les coups. Soan reste le meilleur de nous. La pureté de mon âme salit depuis bien des années. « Oui. » Ma voix se perd dans un souffle. C’est comme si d’un coup tout s’effondrait. Comme si je perdais ma route. Pourtant ton regard reste là pour me guider. Mais mon corps me lâche. A force de tirer sur la cordes, elle finit par casser. Je ne sais pas comment te regarder. Je ne sais plus comment me regarder. En te parlant de toute cette histoire, ce sont toutes nos disputes qui m’explosent en plein visage. Tous ces coups que tu me méritais pas. Tous ces mots égratignant ton cœur sans aucunes raisons valables. Toutes ses douleurs. Toutes nos souffrances. Pauvre de nous. Pourquoi je t’ai fais endurer tout cela. Et d’un coup c’est trop dur à porter. Trop dur à assumer. Alors je m’éloigne. Je pars vers la salle de bain. Même si c’est vers toi que ce tourne toutes mes pensées. Comme un appel à l’aide. Silencieux et puissant. Je veux me retrouver seule. Mais la solitude ça me fait peur. Encore plus quand mon esprit divague rongé par toute cette horreur. Je voudrais juste un instant de bonheur. Un petit bout de ciel bleu pour nous trois. Loin d’ici. De tout ça. Mais tout ce que je trouve c’est notre salle de bain. Et mon reflet dans le miroir. Comme un écho à ma douleur. A ta douleur. Tu serais mieux sans moi. Vous seriez mieux sans moi. Et la vitre qui casse. Et le son qui résonne. Et mon sang qui coule. Et tout devient flou.

Le froid vient me caresser. Et puis je vois ton ombre comme une lumière au bout d’un tunnel. Tu me happes et me tire de ma torpeur. Ton odeur et ta chaleur me rassure. Tu es là. Toujours là. J’avais tellement peur que tu fuis loin de moi. Que tu ne veuilles plus de moi. Après tout ne suis-je pas le monstre dans cette histoire vu ce que vous fait subir à Soan et à toi ? Je sens bien ta panique, elle est criante de vérité dans ton regard qui se pose avec douceur dans le mien. Je te tends ma main vu que tu me l’as demande. Je n’arrive plus à réfléchir. J’ai la sensation d’être robot. La douleur m’a tellement broyé qu’à l’instant je ne sens rien. Sauf la tendresse de tes gestes pendant que tu me soignes. « Merci Scott. » Et tu me soulèves me prenant dans tes bras. Ma tête vient se loger au creux de ton cou. Quelques larmes coulent encore. Ma respiration est saccadée. Mon cœur ne sait plus trop à quel rythme il doit battre. Chamboulé par toutes les émotions qui ont dévasté mon corps. Tu me ramènes au salon. Je reste là contre ton torse. Muette. Même quand tu me dis que ça va aller. Je ne cherche pas à comprendre le sens de cette phrase. Je sais que pour aller bien faudra que je change. Faudra que je parle. « Oui c’est juste une égratignure. » Ma main se remettra vite de cette blessure. Celle faite à mon cœur des années plus tôt je ne sais toujours pas si un jour elle guérira. Tu m’installes sur le canapé. Je reste accroché à toi comme si te lâcher serait comme te perdre. « Je sais. » Tu déposes un baiser sur mon front. Mon regard se glisse dans le tien. « Je regrette tellement ce que je te fais endurer. Tu ne le mérites pas. Tu es le meilleur des pères et le plus tendres des compagnons. Je m’en veux. Mais je ne savais pas comment te dire tout ça. Je ne suis pas sure d’y arriver vraiment un jour. » Je ne relève pas ta dernière phrase. Tu ne serais pas le seul à le faire payer, si mon père savait je crois même qu’il le tuerait. Je te serre plus fort. Avant de venir doucement frôler tes lèvres. « Je t’aime. » A cet instant j’ai juste besoin de te sentir contre moi. Je vois à quel point mes mots t’ont perturbé. Je vois à quel point tu m’aimes, moi qui ai toujours eu peur de te voir fuir si tu savais. Je me suis trompée. Et mon silence n’a fait que rendre ma rage plus vorace. Alors que toi tout ce que tu voulais c’était m’aimer. Quel gâchis. Vais-je arriver à soigner toutes les blessures que je t’ai infligé ?




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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyLun 27 Nov 2017 - 22:56


   
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C’est dur pour toi de la voir dans cet état de fragilité que tu ne lui connaissais pas. Tu ne sais pas vraiment comment réagir, quoi dire. Tu as peur de faire de travers et d’empirer la situation qui doit être déjà assez pénible pour elle comme ça. Comment vous avez fait pour en arriver là ? Surtout, comment as-tu fait pour ne rien voir plus tôt ? Pourquoi as-tu attendu si longtemps pour organiser cette soirée à deux et chercher les réponses qui étaient pourtant là, juste sous ton nez. Tu n’as rien vu, c’était pourtant là, juste sous ton nez et tu n’as rien vu. Tu t’en veux, tu culpabilises, mais ce n’est pas le moment de t’apitoyer, c’est elle qui souffre, c’est elle qui a été réellement. Ce qu’elle a subit n’est en rien comparable à ce qu’elle a pu te faire subir, ni à la culpabilité que tu ressens actuellement, alors qu’elle-même doit sûrement culpabiliser de t’avoir caché la vérité et d’avoir agi avec toi comme elle l’a fait. Sans compter que tout ça a eu un impact sur votre fils, qui ressent tout ce que vous pouvez ressentir. Les enfants, à cet âge, ce sont des éponges. En attendant, tu te contente de te taire, de la prendre dans tes bras. Tu frissonnes lorsqu’elle niche son visage au creux de ton cou. Tu retrouves l’espace d’un instant les délices et la sensation des débuts de votre histoire. Mais tu es bien vite rattrapé par la réalité lorsque tu sens l’humidité de ses larmes venir s’échouer sur ta peau. Tu lui caresses les cheveux, le dos, c’est instinctif, tu veux essayer de l’apaiser, autant que tu essaies de te calmer. Peine perdue, quand tu t’excuses de lui avoir fait ressasser tout ça et que la colère s’empare à nouveau de toi lorsque tu finis en lui faisant la promesse de faire payer à son bourreau pour tout ce qu’il lui a fait. Tu t’étonnes, tu te ferais presque peur tout seul, tellement la violence est inhabituelle chez toi.

Elle te dit regretter. Tu ne doutes pas de sa sincérité. Tu ne comprends pas forcément pourquoi c’est à toi qu’elle a fait payer tout ça et au fond tu lui en veux un peu, même si ce n’est pas ce soir que tu vas le lui dire. Tu n’as pas l’intention de l’enfoncer encore plus, alors que tu peux clairement voir combine ça lui coûte de te dire la triste et horrible vérité. Tu ne peux pas la comprendre, tu n’as pas subi ce qu’elle a enduré, tu ne peux prétendre la comprendre alors que ce n’est pas vrai. Tu te tais simplement, l’écoutant, continuant de caresser tendrement son dos. Ça t’apaise toi aussi. Tu esquisses même un sourire lorsqu’elle te fait le plus beau des compliments. Avec cette simple phrase, elle balaie de sa voix toutes ces fois où elle t’a laissé croire que tu pouvais ne pas être le père de Soan. Elle balaie tous ces reproches qu’elle te fait sans cesse. Tu aimerais pouvoir lui retourner ce compliment. Mais même avec toute la meilleure volonté du monde, tu ne peux pas, ce serait lui mentir. Maintenant, oui, tu sais pourquoi, mais ça n’enlève pas les mots blessants, les coups, les pleures de Soan à cause de vos disputes. Ce qui change, c’est que désormais, tu ne chercheras plus à lui répondre, à la provoquer, comme parfois tu le faisais. Maintenant que tu sais, tu vois un espoir pour votre couple de se reconstruire. Tu ignores comment, car au fond, tu as conscience que ce n’est pas parce qu’elle t’a avouée l’ignominie dont elle a été victime, qu’elle va changer de comportement avec toi. Il y aura encore des disputes, des reproches, probablement des coups aussi. Et tu feras tout pour l’aider à panser cette blessure qui la ronge. Un nouveau sourire se dessine sur tes lèvres en sentant les siennes les frôler. Ton cœur bat la chamade à ses mots. « Je t’aime. » Tu lui souffles en réponse, dans un murmure. Scellant ces mots par un baiser plus tendre et passionné que le frôlement qu’elle a entamé. Ton front à présent posé contre le sien, tu accroches son regard avec le tien. Tu lui caresses doucement la joue de ton pouce. « Je ferais tout pour t’aider à y arriver. » Tu comptes bien tenir cette promesse, sans pour autant être certain de combien de temps tu tiendras, si jamais elle vient à continuer à s’enfoncer dans ce tourbillon qui la consume. Pour l’heure, tu n’as pas envie d’y penser. Tu verras bien le moment venu. « On arrête d’en parler pour ce soir et on va juste profiter de cette soirée à deux sans Soan, comme c’était prévu. » Tu t’y prends sûrement un peu mal dans ta manière de le lui dire. Tu ne veux pas lui donner l’impression que tu te fiches éperdument de ce qu’elle a enduré et dont elle vient enfin de se confier à toi. Bien au contraire. Ça t’a blessé. Ça t’a touché. Mais tu sens qu’elle n’en supportera pas plus ce soir et tu n’as qu’une envie, lui changer un peu les idées. Tu ne veux pas la brusquer, de quelques manières que ce soit. Tu veux passer à autre chose, sans lui donner l’impression de faire comme si rien ne s’était passé. Seulement, tu ne sais pas trop comment t’y prendre, alors tu tentes comme ça te vient, espérant qu’elle ne prendre pas mal ce changement de sujet, alors que quelques minutes plus tôt tu semblais plutôt enclin à la pousser dans ses retranchements pour en savoir le plus possible. « Tu… Tu as faim ? » Toi-même t’es pas vraiment certain d’avoir encore faim maintenant. Ton estomac sembles te dire que si, mais toutes ces émotions et pensées qui se bousculent en toi te donnent le tournis et te laisse penser que si tu avales quelque chose, tu es prêt à tout rendre. Ce n’est pas Kida qui te donne cette sensation, c’est de penser à ce qu’il a pu lui faire. Maintenant que tu sais, tu n’arrives pas à t’ôter ces images qui se sont imprimées dans ton esprit. Ignorant pourtant toujours l’identité et le visage de l’auteur de tout ce gâchis.

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MessageSujet: Re: We nevertheless. feat Scott   We nevertheless. feat Scott EmptyMer 6 Déc 2017 - 18:46


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Je me sens bouleversée. Écrasée par le poids d’un secret que je porte depuis des années. Un secret qui me détruit. Un secret qui nous détruit. Tu restes là à mes côtés, rassurant et touchant. Je m’en veux de te faire encore une fois subir cet horreur lié à mon passé. Même si là ce n’est pas la rage et la colère qui se sont infiltrées dans mes veines mais la peine et la douleur. Tu me réconfortes. Te faisant plus présent. Je me sens si fragile à cet instant. Et dans tes bras je me laisse aller. Consciente du mal que je vais couler tous les jours entre nous. Ce mal qui me ronge et que je répands sur notre fils et toi comme un poison. Cela me serre le cœur. M’étouffe. Et je réalise à quel point cet acte abject a foutu ma vie en l’air. A quel point cet acte horrible a détruit notre couple. Quel gâchis. Je m’excuse mais je sais que mes mots n’effaceront pas mes actes. Ni mes cries. Ni mes insultes injustes. Je sens tes caresses bienfaisantes. Ta douceur qui enveloppe mon cœur de tendresse. Comment pourras-tu me pardonner ? Comment fais tu encore pour m’aimer ? Alors que j’ai tout fais pour t’éloigner. Même si au fond de moi je voulais juste apaiser ma colère en la faisant partager avec une autre. Mais quel notion de partage quand ce ne sont que les coups et les insultes qui s’échappent de moi. Je n’attends rien en retour de mes mots. Je me doute que pour toi c’est difficile d’y croire. Là je suis faible, épuisée par ce que ces aveux ont réveillé. Mais demain que restera t-il de cette fragilité ? De cette douceur ? Qui est à mille lieux de celle que je suis quand la colère dynamite mon cœur et mon âme. Je tremble. Essayant de ne pas penser à tout ce qui pourra se passer demain. Ou après demain. Je veux juste me perdre dans l’instant présent. Cette soirée que tu as organisé pour nous. Et que j’ai gâché parce que je n’arrive pas à me débarrasser de mes démons. Pourtant l’amour que je ressens pour toi est sincère et sans limite. Bercer par des souvenirs délicieux comme notre rencontre, notre première nuit, nos rires, l’annonce de ma grossesse, la naissance de notre fils. Et bien d’autre. Mais que je rends si sombre quand je coule dans mon enfer. J’ai besoin de toi. De ton aide. Je n’ai jamais osé te le demander. Par peur. Par pudeur. Mais je veux plus que notre vie ressemble à cet enfer que je t’impose. Je ne veux plus que son acte abject salisse notre amour. Notre couple. Notre vie de parents.

Assis sur le canapé le moment ce fait plus tendre. Tu réponds à mon je t’aime et je frissonne doucement alors que tu viens m’embrasser avec plus de passion. Mes doigts se glissent dans tes cheveux. Mes yeux rougis retrouvent les tiens. Alors que tu poses ton front contre le mien. Je souris sous la caresse de ton pouce contre ma joue. Ce contact m’électrise. Et fait battre mon cœur plus fort. « Je ferais tout pour ne plus te blesser. Je devrais peut être me décider en à parler vraiment. » Je devrais déchirer le voile sur cet homme que ma mère croit parfait. Oser mettre le mot viol, sur cet acte que j’essaie d’oublier sans y réussir. Si je veux sauver mon couple. Si je veux voir grandir notre fils, avec toi à mes côtés. Je ne veux pas te perdre. Cette vérité m’éclate en pleine figure. Je ne veux pas te perdre et surtout pas à cause de lui. Je fais oui de la tête. De toute façon je serais incapable d’en dire plus. Et je ne veux pas que mes souvenirs m’emportent dans la rage. Je veux être celle qui t’as fais craqué.  Je passe ma main contre ta joue pour te faire comprendre que je ne t’en veux pas de ne pas approfondir le sujet. Au contraire je t’en suis reconnaissante. Moi aussi j’ai besoin de ce moment avec toi. Pas question qu’il nous prive de cet instant de complicité. Il a assez fait de dégâts entre nous. Puis je t’embrasse à nouveau tout en laissant mes bras t’enlaçaient. « Un peu .. et puis cela sentait si bon quand je suis arrivée. » J’ai envie de faire honneur au repas que tu as préparé pendant que je travaillais. Même si je risque fort que de manger quelques bouchées. Il est normal que je fasse cet effort pour toi. Tu en fais tellement pour moi. Et je ne te remercie pas comme je le devrais. Je fais que te critiquer. Alors que tu es adorable et attentionné. Je te libère de l’emprise de mes bras. « Je n’ai pas trop une sale tête. » Mon maquillage a du couler. Mes yeux doivent ressembler à deux patates rouges. Je ne dois pas être séduisante. Mais cette Kida là. C’est celle qui a craqué sur toi au premier regard. Celle qui a été ému à ton premier je t’aime. Celle qui a crié de joie en apprenant qu’elle était enceinte. C’est aussi celle qui t’aime au point d’avoir envie de mourir parfois quand elle te fait trop souffrir.





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