(kalou) beyond the veil

Karel ne put s'empêcher de rire à l'entente du mot "sophistiquée". Il se demandait bien de quel genre de femmes elle parlait ainsi. Celles qui faisaient les yeux doux au bar pour qu'on vienne leur offrir un verre ? Il connaissait si peu la gente féminine qu'il avait du mal à s'en faire une idée.

-C'est vrai que je ne suis pas très à l'aise avec le rentre-dedans. Mais je suis possiblement pas très à l'aise avec la gente féminine en général.

Le tueur à gages était loin d'être un grand dragueur. Il avait son charme, mais il l'utilisait assez rarement pour arriver à ses fins. Il n'était pas naïf, mais un peu maladroit avec les femmes.
Il eut un léger sourire alors qu'elle disait ne pas être très discussion non plus, au moins ça leur faisait un point commun. Enfin, il préférait quand même la discussion à... ça. Il n'était pas loin de lui retourner une claque, mais il préféra ne pas réagir.

-Peut, peut-être pas.

Elle commença à parler d'elle, et Karel arqua un sourcil à tous les adjectifs qu'elle se donnait. Effectivement, elle ne dépeignait pas son plus beau profil, mais est-ce qu'il n'aurait pas fait la même chose après tout ?

-Vous devez avoir une sacrée épaisseur de corne. Je ne suis pas sûr que je supporterais de marcher pied nu dans la rue...

Il termina son verre avant d'en commander un autre.

-Après, la maladie, ça se soigne. A un certain prix.

Et il ne parlait pas juste d'argent. Il fallait le vouloir et donner de sa personne pour y parvenir.

Face à Karel, sa franchise est rafraichissante. Je lui souris alors qu'il me confie ne pas être à l'aise avec la gente féminine. J'aurai pu caresser sa joue du bout de mes doigts mais j'avais compris qu'il n'était pas très à l'aise avec les femmes et leurs charmes. j'avais cru comprendre. Ne t'inquiètes pas, je trouve le caractère ours mal léché, charmant. Ça change des minets. je lui fais un sourire avant de prendre le verre de coca et commencer à boire un coup. Je pouvais sentir le temps rapetisser au fur et à mesure que la conversation avançait. Il était évident que je ne repartirai pas avec Karel mais j'avais passé le stade de la séduction. Que de mystère ! Je fixe mes pieds. C'est vrai que je ne portais jamais de chaussures. Sauf mes rollers. Naaaan, j'en prends soin ! Je passais des heures sur mon propre corps. A la muscler ou à faire en sorte qu'il ne dépérisse pas. Je baisse un peu la tête lorsqu'on en vient à parler de ma maladie. Mon sourire s'éteint face au souvenir de ce secret que je trainais depuis de longues années. peut-être n'ai-je pas envie de me soigner ? C'est plus facile de jouer ce personnage, je me montre de haut en bas, que d'assumer certaines choses. De toute façon, je vois même pas pourquoi je continue à discuter, tu m'apprécie même pas ! ça se voyait dans son regard et je me demandai bien pourquoi il me parlait car il n'était pas du genre à discuter ou écouter ma musique.

Karel arqua légèrement un sourcil quand Lou-Belle lui dit que le côté ours mal léché avait son charme. Il eut un léger sourire, mi-flatté, mi-amusé. Il avait croisé assez peu de femmes qui lui disaient qu'il était charmant, et généralement, elles ne disaient pas que c'était pour le côté ours. Mais c'est vrai qu'il l'était un peu, un peu beaucoup sans doute.

-Il y en a beaucoup qui t'abordent, des minets ?

C'était de la pure curiosité et elle n'était pas obligé de répondre, mais Karel avait parfois du mal à se rendre compte de ce que les femmes pouvaient subir niveau drague.
Mystérieux, ça le caractérisait pas mal, mais ce n'était pas pour se donner un genre, c'était pour se protéger, et protéger les autres. Mais ça, le monde n'était pas obligé de le savoir.

-Je sais, c'est pour contraster avec le côté ours mal léché.

Il eut un léger sourire amusé alors qu'elle lui dit prendre soin. Heureusement pour ses pieds, lui il aurait carrément peur de choper le sida en marchant pied nu dans la rue, mais ça c'était sans doute parce qu'avec son boulot, il traînait dans ses quartiers pas très nets.
Sa maladie semblait être un sujet sensible, mais ce n'était pas lui qui l'avait mis sur le tapis en fait. Il l'écouta d'une oreille distraite avant de boire cul sec un deuxième verre de whisky. Il se leva, plantant son regard dans le sien.

-Libre à toi de faire ce que tu désires de ta vie. Seulement, je ne saurais trop te conseiller de faire attention avec te cleptomanie. Ça risquerait de te jouer des tours. Et comme ma présence semble t'indisposer au point que tu en inventes toi-même ce que je peux penser de toi, je te laisse.

Et sur ce, il tourna les talons pour s'éloigner. Aussi insupportable qu'elle était, elle ne méritait pas de mourir. Pas de sa main en tout cas.