Bonjour voisin ! [ft. Natanaël Devon]

Retourne à la case système D. Une vague de froid venait de tomber sur la région et Loukas avait pensé voir des stalactites sortir de son nez en se réveillant ce matin. Sans rire, il n'était pas frileux mais aussitôt prêt à partir, le gars Jones attrapait son portable (un vieux coucou, même pas tactile) et composait le numéro de son ami, le vieux monsieur gentil qui possédait quelques appartements dans un immeuble où il se réfugiait en hiver. Le vieil homme l'avait prit en sympathie après qu'il lui ait donné un coup de main pour rentrer ses courses chez lui, et en apprenant qu'il n'avait pas de réel endroit où dormir, lui avait offert de prendre un logement vide pour le moment. Bizarrement, cet appart' n'avait jamais été repris et cela faisait trois hivers déjà qu'il pouvait allait s'y réfugier. S'il réfléchissait un peu plus, il se dirait qu'un tel bijou ne pouvait pas avoir été refusé par des tas de gens, qu'il y avait forcément anguille sous roche, mais tout ce qu'il avait en tête c'était ces quelques mots de son ami, lui annonçant qu'il pouvait venir une fois encore, et qu'un peu de nourriture l'attendrait dans le frigidaire.

"Merci beaucoup, j'arrive tout de suite alors."

Juste le temps de trouver un bus et de s'y rendre en tout cas. Il arrivait ainsi sur le coup de dix heures, se servant de son double des clés pour entrer dans le hall mais aussi pour prendre le courrier qui se trouvait dans la boîte de son bienfaiteur. Ainsi, il lui économiserait un trajet pensait-il, quand la porte s'ouvrait de nouveau derrière lui, lui arrachant un frisson à cause du vent s'engouffrant rapidement dans le petit espace. Ah tient, il ne connaissait pas ce visage! Un vrai nouveau, ou juste une personne qu'il n'avait pas réellement eut le temps de croiser? Enfin dans tous les cas, même s'il était un habitant ponctuel, Loukas devait garder de bons rapports pour ne pas avoir de soucis si quelqu'un se mettait à douter de sa légitimité à vivre ici.

"Oh euh bonjour! Vous êtes bien matinal vous aussi. Loukas Jones, ravi de vous rencontrer, et vous êtes..?"

Lui? Trop curieux. Définitivement. Ou nerveux. Il ne saurait le dire en fait.

Ouf... il ne s'était pas pris de vent dans ses salutations. Non pas que les gens soient de moins en moins polis mais... en fait oui, et il peinait parfois à savoir si le manque de réponse qu'il avait venait de lui ou de l'éducation parfois à refaire de la population humaine de manière générale. Enfin, pas de quoi se triturer les méninges dans l'immédiat, l'homme se présentait comme étant un certain "Natanaël" qu'il pouvait appeler Nate, et il notait cela dans un coin de son esprit. Tout n'était donc pas perdu concernant l'espèce humaine...

"Je me disais aussi que personne de sain d'esprit ne pouvait se lever aussi tôt. Enfin... personne en congés en tout cas."

Mon dieu... quand il se souvenait qu'il devait se lever à 5:00am quand il travaillait encore, il avait presque envie d'aller se faire renverser immédiatement par un camion pour avoir un justification d'arrêt de travail.. être au chomdu avait des côtés positifs quand même, même si le fait de vivre décemment pouvait parfois lui manquer. Cependant, la question sur son habitat ici le ramenait sur terre, et Loukas esquissait un petit sourire avant de répondre.

"Quelques mois oui, mais je ne suis pas souvent là, à cause du travail." C'était la rumeur qui courrait à son sujet, autant s'en servir et ainsi épargner des tracas à leur proprio, qui aurait sans doute quelques ennuis si l'on venait à savoir qu'il se la jouait bon samaritain pour le premier pécore venu. "Et je ne suis pas contre une bière oui. Je dois juste donner son courrier au proprio' en passant, attendez-moi."

Ce n'était qu'à l'autre bout du hall après tout, et en frappant, il ne tardait pas à voir le vieil homme ouvrir et le remercier pour lui avoir épargné un trajet, avant de lui donner les clés du logement habituel. Ne restait ensuite qu'à rejoindre Nate donc, et lancer aussi joyeusement que possible :

"Je vous suis! J'espère que vous ne vivez pas au dernier étage, mes jambes ne survivraient pas... contrairement à vous, je ne suis pas sportif pour deux sous."

Sourire moqueur, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes.

Ha ça... il ne pouvait nier maudire lui aussi les jours où dormir tard n'entrait pas dans la liste des possibilités du jour... m'enfin... pas la peine d'en faire tout un fromage dans l'immédiat et il rétorquait, après une hésitation et un peu mal à l'aise à l'idée de mentir à quelqu'un ayant l'air sympathique.

"Je suis dans la vente. Enfin... je démarche les entreprises en fait, et donc ça comprend de beaucoup voyager pour aller rencontrer les patrons et tout ce qui va avec. Du coup, pas souvent à la maison, mais au moins on voit du pays, n'est-ce pas?"

Bonne excuse non? Même lui pourrait presque y croire s'il observait la scène de l'extérieur. Et en revenant, le brun étouffait un juron en entendant parler du 15è étage. Mais... quel genre de malade vivait si haut? Lui, avec son vertige, il préférait être le plus près possible du sol... comme ça, en cas d'incendie en étant ici, il pourrait plus facilement se sauver par la fenêtre sans se blesser mortellement. Heureusement en tout cas, il y avait l'ascenseur et en arrivant, Loukas devait admettre qu'un appart' décoré, meublé, ça avait tout de suite plus de gueule que celui qu'il occupait partiellement, et totalement impersonnel.

"Si vous avez un petit truc à grignoter, comme du saucisson ou quoi, je ne suis pas contre. Mais je ne voudrais pas abuser."

Et voilà comment on mange pas cher, en étant poli et tout! Poliment aussi, il remercier son homologue pour la boisson, en prenant une gorgée avant de répondre à son interrogation.

"J'ai toujours vécu ici, d'aussi loin que je me souviennes. Mais je suis né aux USA, bien que je n'en garde aucun souvenir."

Il espérait ainsi éviter les questions sur l'endroit, si le rêve américain était réel et tout le tatouin.

"Et vous alors? Natif, ou exporté?"

Nate comprenait pourquoi il n'était pas souvent chez lui, et donc pourquoi il ne l'avait encore jamais croisé dans l'immeuble. Malgré tout, il semblait hésiter, c'était étrange, il n'était pas sur de son métier ? En tout cas c'est un beau métier "Je vois ! Et quel à été votre partie du pays que vous avez préféré ?" Il arrivait aussi à Nate de voyager pour son métier mais ça restait très très rare, depuis qu'il était arriver à Bowen, il avait juste du se rendre une seule fois dans une ville voisine pour négocier avec un fournisseur. Mais ça restait rare. Le beau brun venait d'inviter Loukas à prendre une bière chez lui, histoire de faire connaissance. C'est là que Nate était content que les ascenseur existent, ses jambes n'auraient pas survécu à autant de marches, en quelques minutes ils étaient chez lui.
Son appartement était bien rangé, classique mais il aimait bien son intérieur, ses meubles étaient d'un bois couleur assez sombre mais le reste (sol et mur) d'une couleur assez claire ce qui donnait une ambiance moderne. Le temps qu'il s'installe sur le canapé, le jeune américain avait sortit quelques bières ainsi que deux ou trois trucs à grignoter. "Je n'ai pas de saucissons du coup j'espère que ça va vous aller tout de même !" Fit-il avec un sourire tout en apportant des petits bols sur la table. Il pris sa bouteille dans ses mains pour en boire une petite gorgée "Oh, vous êtes arrivé ici quand vous n'étiez qu'un bébé ?" Il était toujours d'un naturel curieux, il se pencha pour prendre une olive et la croqua. "Je suis né à New-York ça ne fait que deux ans que j'habite ici à Bowen, mais je ne regrette pas mon choix d'avoir déménager, c'est tellement plus cool la vie ici !" Fit-il tout en riant, une nouvelle gorgée de bière "D'ailleurs, ça vous dit que l'on se tutoie ? ça sera tellement plus simple !" Puis ça lui faisait bizarre de se faire vouvoyer en dehors de son travail, il avait l'impression d'avoir pris 10 ans de plus. Le beau brun sortit de nouveau son tel et répondit à un message "C'est ma petite amie, elle était en pause entre deux cours" Fit-il pour expliquer le fait qu'il envoie un message, il ne voulait pas qu'il croit qu'il s’ennuie

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Ha le coup des questions, c'était le plus chiant pour un mensonge car il fallait être capable de trouver une réponse qui n'ajoute pas plus de détails encore à l'histoire, et qui soit en même temps convainquante. Heureusement pour une fois, la réponse lui tombait tout cuit dans la goule, et il souriait d'un air penaud pour donner ce qu'il pensait être ce qu'il aurait de toute manière dit même s'il racontait la vérité.

"Difficile de choisir un endroit en particulier. Notre pays est magnifique, et le monde aussi quand on regarde les bons endroits... je ne peux vraiment pas choisir un lieu en particulier."

Et il n'y avait pas de saucisson... dommage, ça faisait longtemps qu'il n'en avait pas mangé... enfin, il n'allait pas en faire un drame, tout occupé qu'il était à regarder autours de lui, espérant un jour lui aussi posséder un tel logement, et être en mesure de le décorer comme il le voulait. Ouais, d'aucun dirait que cela ne tenait qu'à lui, vu qu'il ne cherchait pas de boulot ni rien, mais zut à la fin. En tout cas, tout deux étaient des pièces rapportées dans ce pays, même si Loukas était présent depuis plus longtemps.

"Pas vraiment un bébé, j'avais trois ans d'après ce qu'on m'a dit. Autant vous dire que mes souvenirs de l'époque sont flous, pour ne pas dire inexistants." puis de rajouter, tout sourire cette fois, et clairement moins gêné alors qu'il picorait dans les bols présents. "Bien sûr, je préfères aussi le tutoiement en fait, ça fait tout de suite moins formel."

Alors qu'une fois encore, le brun sortait son portable pour lire un message, Loukas eut l'explication : une petite amie, encore étudiante, qui lui donnait des nouvelles. C'était mignon, il supposait. Lui n'était pas un grand amateur d'amour, vu comment cela s'était terminé la dernière fois.

"Elle a bien du courage pour poursuivre ses études! Enfin, si c'est ce qu'elle aime.."

Samaël… bon sang, quand il y pensait il avait envie de rire parfois. Il n’était pas rare qu’il se demande si ses géniteurs étaient ivres au moment de sa naissance. Alors Natanaël était assez proche de la réalité en les considérant comme spéciaux et Loukas esquissait un petit sourire avant de donner la réponse qui arrivait spontanément dans son esprit.


« J’ai sans doute eut beaucoup de chance oui… et même s’ils font des erreurs, je les verrais toujours comme mes parents. Ils m’ont élevés et supporté même quand je piquais mes crises d’ado… et c’était pas beau à voir je crois, ils en ont vu de belles. »


Quel idiot il pouvait être parfois, en cet instant il envisageait même presque de les appeler pour leur donner des nouvelles et demander pardon, mais cette idée lui sortait de l’esprit tout aussi rapidement. Et puis quoi encore. Il ne fallait pas rêver. Puis vint la musique, et entendre AC/DC classé comme classique arrachait un sourire au brun, qui devait admettre qu’en effet dans ce genre, le groupe était devenu légendaire, incontournable… surtout en comparaison avec les musiques actuelles. Il n’irait jamais dire que certains artistes le faisait vomir, mais ce n’était pas loin de la réalité. Au lieu de quoi, il se saisissait de la nouvelle boisson lui étant tendue, avant de secouer la tête.


« J’avoue ne pas être du genre à me sociabiliser avec tout le monde. Il faut dire que vu ma fréquence de vie ici, ce n’est pas facile non plus, alors on se croire seulement dans les escaliers en général. Genre le temps de se saluer et la conversation est déjà terminée. » expliquait Loukas. « Puis, je crois que c’est devenu habituel maintenant… avant tout le monde se connaissait, maintenant c’est chacun pour soit. »

Loukas pensait bien que son voisin n'était pas loin de la réalité en disant que les parents devaient avoir un contrat jurant de supporter la crise de leurs ados. En fait, le brun irait même jusqu'à affirmer qu'à n'en pas douter, il y avait une close précisant qu'il fallait aussi éviter d'assassiner l'enfant en question pour éviter la prison. Son seul regret dans ton cela, c'était d'avoir été fils unique, faire les conneries à deux aurait été bien plus distrayant.


Enfin, la discussion revenant rapidement sur le thème des voisins et leur manque de communication, Loukas louait le fait que l'excuse du travail marche, ayant donc l'air de confirmer qu'il était dommage de ne venir ici de manière générale que pour dormir, coupant ainsi le caractère social d'un tel lieu de vie.


« Nous vivons en fait dans un pensionnat géant, tout le monde se fout de tout le monde et un jour, nous finirons seuls comme des cons, le comble de la joie ! »


Par contre, ils avaient réellement l'air de deux vieux gars nostalgique de l'ancien temps... mais il est vrai qu'il regrettait parfois le manque de contact. Lui par exemple, quand il était dehors depuis plusieurs jours et n'avait pas fière allure, les gens s'éloignaient plus qu'ils ne restaient dans son sillage... et c'était pire quand il était en manque en fait... ce qui n'était pas le cas actuellement, preuve étant qu'il ne tardait pas à hausser les sourcils, surpris, en entendant parler de fête des voisins. Pire idée possible (pour lui) car personne n'irait gober qu'il soit humainement possible que PERSONNE ne sache qu'il vivait ici... et c'était aussi prendre le risque de voir le proprio avoir des ennuis si quelqu'un balançait qu'un vagabond squattait librement ici. Une toux nerveuse plus tard, Loukas reprenait en ayant l'air aussi assuré que possible :


« Oui bien entendu, ce serait une super idée ! Il faut en parler au proprio avant je pense... peut-être poser des affiches et voir ensuite ce qu'il en est... »


Et pendant ce temps, il monterait une excuse pour ne surtout pas être là... donc, il allait dire au gérant de faire ça en saison où il n'était généralement pas là.