Disaster + Quinn & Arthur

Ce qui fait mal au crâne, ce n'est pas l'alcool en lui-même. Ce sont les huit verres qu'on boit, qui font mal à la tête. Sous ses profondes pensées, Arthur but un énième verre de whisky coca. Il ne faut pas faire de mélange, dit-on, ça rend malade. Pourquoi buvait-il déjà? Parce qu'il se sentait con et inutile. Il n'avançait pas dans sa p*tain de vie. Il n'avait pas de copine, pas d'attache, pas de projet. Au fait, si, il avait un projet. Il voulait ouvrir son restaurant. Mais il n'avait pas encore assez de fonds, et surtout il était effrayé que ce projet ne fonctionne pas. Raison de plus pour boire une autre gorgée. Santé.

Si Quinn n’est pas très sociable, il lui arrive parfois de sortir dans les bars pour se détendre un peu et rencontrer des beaux mâles. Elle ne s’attache jamais mais aime prendre du bon temps parfois. Elle aime surtout cette phase de séduction, d’approche. Ce soir elle s’est habillée avec une robe noire qui met en valeur ses formes et a laissé ses longs cheveux roux détachés. Elle s’approche du bar et en même temps d’un jeune homme bien plus jeune qu’elle mais ce n’est pas ce qui la dérange. « Bonsoir » dit-elle simplement en le regardant dans les yeux avant de commander un verre de bourbon.

Elle est rousse, avec un style de femme fatale. Il devine qu’elle doit approcher dangereusement la quarantaine, malgré lui il pense au terme « cougar » qu’il l’émoustille. Arthur se sent moins minable quand elle l’aborde par un simple bonsoir.

- Bonsoir, répéta t-il aussitôt.

Il s’accouda au bar, tourné à elle, d’un air intéressé. Elle commanda un verre de bourbon et quand le barman lui servit son verre, Arthur l’interpella.

- C’est pour moi, fit-il avec signe de la main.

L’occasion parfaite pour lui faire également un sourire. En attendant, il ne sait pas trop comment l’accoster sans paraitre lourd-dingue. Même si il a un merveilleux talent de baratineur, il n’a jamais été un fin séducteur.

Quinn est toujours sûre d’elle pourtant au fond elle a toujours peur de se prendre un énorme vent et d’avoir honte. C’est pour ça qu’elle donne toujours cette impression de toute maîtriser, d’être maîtresse de tous les événements parce qu’elle ne veut pas se sentir humiliée. Il la regarda et la jeune femme remarqua qu’il devait être là depuis quelques temps, elle reconnaissait chez lui les signes de quelqu’un qui a bu. Pas forcément énormément mais elle le sent et le voit, c’est comme ça.
Lorsque le serveur lui apporta son verre, le jeune inconnu proposa de payer, ce qui fit esquisser un sourire à la rousse. Elle est plutôt du genre à vouloir faire les choses elle-même et déteste dépendre de quelqu’un mais elle n’est pas assez stupide pour refuser son geste. Il la regarda de nouveau avec un sourire. « Merci. » dit-elle un léger sourire aux lèvres. S’ils ne sont tous les deux pas bavards, ça ne risque pas d’aller bien loin leur conversation. Tout en buvant une gorgée elle jeta un coup d’œil circulaire à la salle. Il y a pas mal de monde. Une petite scène est installée au fond pour des concerts ou des spectacles. Son regard revint sur le jeune homme et elle lui demanda, curieuse « Vous êtes déjà venu dans ce bar ? »

La jolie rousse semble réceptive, ce qui aide Arthur à se détendre. Il s’accoude au bar, plus ouvert en sa direction. Avant qu’elle ne boive dans son verre, il prend le sien et le lève en l’air. « Santé » dit-il, le terminant d’un cul sec. D’habitude, il est très sociable mais pour aborder les filles c’est autre chose. Il s’y prend souvent comme un pied. Mais là, dans la situation actuelle, il a une vraie femme en face de lui. Il ne sait pas s’il sera à la hauteur.  Heureusement pour lui, elle prend les devants et lui demande s’il était déjà venu dans ce bar.

- Oui, le whisky n’est pas trop dégueulasse et on n’y trouve de belles femmes.

Il haussa les sourcils d’un air entendu. Soulignons qu’il ne se rend pas bien compte des mots qu’il emploie. Il est comme ça Arthur, c’est dans sa nature, dans sa façon d’être. Tout dans la familiarité et la grossièreté.  

- Tu t’appelles comment ?

Car lui, il la tutoie, il s’en fou.