| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| walking disaster -r. | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: walking disaster -r. Dim 18 Juin 2017 - 13:21 | |
| L'anniversaire de Julia s'était passée au bar de la ville. Tu été arrivée en retard à cause de la boutique, parce que tu avais eu un client de dernière minute et que tu ne pouvais pas lui dire de revenir demain uniquement parce que tu étais attendue. Mais à défaut, tu avais bien profité à ton arrivée. Tu avais bu avec modération parce que tu devais encore rentrer chez toi et que demain tu bossais mais tu étais restée jusqu'à la fin. Le bar allait fermer ses portes. Tu saluais tes amis qui partaient dans la direction opposée de la tienne. Et sur ton chemin, il y avait un homme qui semblait être en mauvaise posture. Dans ton éternelle gentillesse, tu te dirigeais vers lui, si jamais il avait besoin d'eau, ou d'appeler un taxi. « Besoin d'aide ? » Tu avais posé ta main sur son épaule, avec un grand sourire. Mauvaise idée, mais avant que tu le comprennes, c'était déjà trop tard. Il se retournait vers toi pour t'attraper par la taille et essayait de t'embrasser. « Non, écoutez, je ne suis pas intéressée. » Tu le repoussais aussi vite que tu le pouvais, essayant de reculer, mais il avait attrapé ton poignet. Et il le tenait de manière assez ferme. Tu reculais encore une fois et tu sentais le mur s'écraser dans ton dos. Il venait t'entourer de ses deux bras au niveau de ta taille, baragouinant des mots que tu ne comprenais pas. Tu étais coincée. Tu étais foutue. « J'aimerais rentrer chez moi, laissez-moi passer. » Ce n'était peut-être pas la phrase à dire puisque maintenant il insisté pour aller chez toi, avec toi. Tu commençais à te dire que tu avais vraiment fait un mauvais choix en allant lui parler et que tout ça allait mal tourner. Il y avait des gens dehors mais ils semblaient bien trop ivres pour se préoccuper de toi. Et tu commençais légèrement à paniquer, ce qui t'empêcher d'hurler. Tu essayais de réfléchir à comment tu allais pouvoir te tirer de là et surtout si cette situation allait bien se terminer. Autant dire que pour le moment, c'était assez négatif comme réponse. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Mar 20 Juin 2017 - 16:14 | |
| La nuit était à la fois ses pires moments et ses préférés. Avant de dégoter son permis de taxi, Naveen passait ses nuits assis sur le bout de son lit, à angoisser, à pleurer, à paniquer face à cette vie qui ne lui appartenait pas, face à cette solitude écrasante qu’il n’arrivait pas à taire. Au moins, maintenant qu’il pouvait travailler de nuit et reconduire les gens à la sortie de leurs événements sociaux, Naveen avait de quoi s’occuper l’esprit. Il déambulait dans ces rues qui lui devenaient de plus en plus familières, du moins plus que les visages qui l’entouraient et qui lui rappelaient sans cesse son statut d’étranger. De réfugié. La ville endormie était devenue son alliée. Et même si parfois le silence qui l’accompagnait le rendait nerveux, puisqu’en Syrie l’absence de son ne laissait présager qu’une prochaine attaque, Naveen commençait petit à petit à comprendre qu’à partir de maintenant, le ciel ne menaçait plus de lui tomber sur la tête.
L’heure de fermeture des bars avait finalement sonnée, et c’est à partir de ce moment que Naveen démarra son taxi. Il n’avait pas eu d’appel depuis une trentaine de minutes, mais il savait que s’il roulait sur la rue principale où les endroits les plus branchés se trouvaient, quelqu’un finirait bien par l’arrêter et monter. Il bifurqua donc au coin de la rue et s’engouffra sur cette rue dont les trottoirs commençaient déjà à se remplir de jeunes adultes égarés dans l’ivresse. Pour Naveen qui ne buvait pas, ce comportement lui était parfois incompréhensible. Il soupira, appréhendant déjà quel personnage monterait sur la banquette arrière de sa voiture jaune. Au lieu de cela, il aperçut au prochain coin de rue une jeune femme qui semblait dérangée par un autre homme. Personne autour ne réagissait face à l’emprise que l’homme avait sur la demoiselle. Ça ne surprenait pas trop Naveen. Il avait appris d’une manière radicale que la conscience sociale avait encore bien du chemin à faire. Heureusement qu’il restait en ce monde des personnes avec une gentillesse et une générosité inégalable. Comme Cleo. Et c’est en pensant à elle, à tout ce qu’elle avait fait pour lui, qu’il décida de se garer en bordure du trottoir et de sortir en vitesse de l’automobile. Il se dirigea vers le couple, le duo, peu importe, et arriva juste à temps pour entendre la jeune femme le supplier de la laisser passer. « Vous avez entendu ? La demoiselle aimerait passer. » Lança Naveen d’une voix forte, avec son accent prononcé, gardant son sang-froid et son sérieux.
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| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Mar 27 Juin 2017 - 22:16 | |
| La situation semblait bouchée. Tu étais collée contre un mur, à parler avec une petite voix en espérant qu'il tombe dans un espèce de coma et que tu puisses t'enfuir, mais il semblait s'approcher de plus en plus de toi. Et malgré tes efforts pour essayer de le contenir, force était de constatée que tu n'étais pas assez musclée par rapport à lui. Tu n'allais pas tenir très longtemps comme ça. Alors tu réfléchissais, peut-être qu'en échange d'un baiser, il pourrait te laisser partir. Mais c'était le genre de deal à double tranchant, soit ça passe, soit il en demande plus et tu risquais le viol en pleine ruelle. Un choix qui ne t'enchantait guère. La contrepartie plaisante dans tout cela, c'est que demain, tu n'en n'aurais aucun souvenir. Tu pouvais éteindre ton dictaphone et laisser ça au passé. Mais c'était une façon horrible de penser la situation. Et malgré tout ça, il y avait une lueur d'espoir. Un taxi s'arrêtait juste en face de toi. L'homme qui le conduisait, sortait de sa voiture, venant en ta direction. Peut-être un ami au bourré, un moyen de l'aider. Mais non. Un homme qui volait à ta rescousse. Tel un prince. Tu ne croyais pas vraiment au compte de fées et tu avais un peu perdue foi en l'humanité en voyant que personne ne se décidait à t'aider. Mais tu avais tort. Lui était là. Il avait entendu tes propos et te soutenais. Pourtant, le bourré ne bougeait pas d'un poil. Il marmonnait quelque chose que même toi tu ne comprenais pas. Il s'aprochait un peu plus et tu voyais les poings de l'ivrogne se resserrer de plus, craignant d'abord pour ta vie. Puis après pour la sienne, puisque maintenant, il avait enfin tourné le regard. « C'est gentil d'essayer mais vous devriez reculer.. » soufflais-tu en direction du jeune homme qui s'était approché de toi. Le seul courageux parmi les hommes. Le seul capable de venir voir ce qui se passait et essayer de changer la donne. Pourtant, l'autre homme semblait plus enragé que tu ne le pensais et tu ne voulais pas qu'il soit blessé à cause de toi. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Mer 28 Juin 2017 - 2:18 | |
| Les yeux effrayés de la jeune femme se tournèrent vers Naveen, cet homme qui n’avait aucune idée de ce qu’il faisait, ni même d’où il était. Pas vraiment. Ce monde, ce monde n’était pas celui de Naveen. Il venait d’ailleurs, il venait d’un endroit qui ne ressemblait en rien à celui-ci. Le regard de cette femme ne lui était pas familier, et pourtant, pour la première fois depuis des semaines, il sembla capable d’en déchiffrer le message. Pour une fois, il se reconnaissait en un habitant de cette ville. Il y voyait la peur, l’inquiétude et le désespoir que lui-même avait vu illuminer son propre regard. Ces mêmes émotions qu’il avait lu dans le regard de ses voisins, de sa famille. Être là, être debout devant elle, debout devant son assaillant, le convainquait de ne pas reculer. Parce qu’il connaissait cette peur, cette peur de la violence. Et il ne la souhaitait à personne. Alors même lorsque la jeune femme lui suggéra de reculer, de sauver sa peau plutôt que de risquer d’être lui aussi brusqué par l’ivrogne, Naveen avança d’un pas en secouant la tête, quittant brièvement le regard de la femme pour le poser dans celui de l’homme qui le regardait à présent. Ses lèvres semblaient murmurer des paroles mais le discours était incompréhensible. Naveen pensa que ses lacunes en anglais en étaient la cause, mais au fond, il comprit bien vite que cet homme n’avait simplement plus le contrôle sur lui-même. Il était trop occupé à tenter de contrôler la femme qui se trouvait coincée entre le mur et lui. « Je ne partirai pas tant que monsieur ne se sera pas éloigné de vous. » Lança Naveen, se disant qu’en tentant d’abord de régler le conflit par les mots, ils n’auraient pas à sombrer dans une violence qui ne lui ressemblait pas. Il avait une main légèrement levée dans les airs, comme un homme s’approche d’un animal pour le calmer, pour l’apprivoiser. Il avançait avec précaution vers l’ivrogne, mais un pas fut de trop et ce dernier fit un mouvement brusque contre la jeune femme, comme pour menacer Naveen, le persuader de cesser toute intervention. C’eut l’effet contraire. Le syrien s’avança rapidement vers l’homme et l’empoigna par le collet, de dos à lui, et le tira vers l’arrière, libérant ainsi la jeune femme. Naveen changea brusquement de direction et le poussa plutôt vers le mur, lui collant la tête contre la brique, le maintenant là. « Montez du côté passager ! » Lança le chauffeur de taxi à la demoiselle. Entre-temps, le bourré eut la force de se défaire de l’emprise de Naveen et lui assena un fort coup de poing sur la tempe, ne sachant sans doute plus où il visait exactement. Le trentenaire resta sonné un moment mais arriva à reculer jusqu’au taxi, et reprenant peu à peu ses esprits, il fit le tour du capot où il s’était appuyé un instant, et monta du côté conducteur. Il verrouilla automatiquement les portes et remonta les fenêtres alors que l’homme s’approchait et hurlait des noms horribles à la jeune femme. Naveen démarra en trombe et se poussa de cet endroit, essayant de se concentrer sur la route malgré son mal de tête. « Vous n’avez rien ? » Demanda-t-il. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Mar 11 Juil 2017 - 17:56 | |
| Même si tu pensais te laisser faire, tu savais très bien que tu ne pourrais pas le supporter. Ce n'était pas parce que tu avais des facilités à perdre la mémoire, que tu devais te laisser subir des traumatismes. Mais tu devais bien trouver un moyen de te sortir de là sans rentrer dans la violence. Tu n'aimais pas la violence, elle te faisait peur. C'était pourtant ce qui allait arriver. Même si ce n'était pas le charmant inconnu qui engageait la bagarre, l'homme ivre, lui, n'allait sûrement pas passé à côté de l'occasion. Il voudrait montrer qu'il est le plus fort - même ivre. Ce qui ne serait sûrement pas le cas, il ne fallait pas se couvrir d'illusions. « Je ne voudrais pas que vous soyez blessé ! » Mais à peine avais-tu fini de dire ça, que l'ivrogne te lâchait pour coller son poing dans la tronche. Le chauffeur de taxi t'invitait à vite monter dans la voiture. Pas le temps de réfléchir, ni même d'avoir peur, tu t'abaisses pour éviter qu'il puisse te rattraper au cas où. Tu filais jusqu'à la portière avant, rentrant dans la voiture. Tu verrouillais ta porte et tu ne quittais pas des yeux ton sauveteur. Qui ne tardait pas à prendre place à côté de toi. Bloquant aussi la portière. Tandis que l'ivrogne venait taper sur la porte. Tu sursautais légèrement, reprenant tes esprits, ainsi que ton souffle à mesure que vous vous éloignez de là. « Votre œil ! » réagissais-tu presque aussi vite, mettant une main sur ta bouche. Tu l'aurais bien porté à son visage mais il conduisait, tu ne voulais pas le déranger. « Je n'ai rien, et ça grâce à vous, merci infiniment. » Tu devais le remercier, et pas juste en lui disant merci. Ce ne serait jamais suffisant pour toi. Il y avait bien un moyen pour toi de le gratifier mais ce n'était pas le plus important pour l'instant. Tu te faisais du soucis pour lui, pour son oeil. « Essayons de trouver un peu de glace, pour votre oeil, vous voulez ? » demandais-tu faiblement. S'il t'emmenais chez toi, tu aurais peut-être un steak ou un sachet de petits pois. Mais tu n'en étais pas vraiment certaine. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Ven 21 Juil 2017 - 3:53 | |
| Face au souci que la jeune femme se faisait pour lui, Naveen la regarda avec assurance et lui répondit : « Ne vous en faites pas pour moi ! » Il avait connu pire. Et même si se prendre la raclée du siècle n'était bon pour personne, même si on ne pouvait pas vraiment prendre l'habitude de goûter à une telle violence, celle vécue par le syrien dans son pays natal dépassait tellement ce niveau-là qu'au fond, la peur n'était plus la même. À force de vivre avec la crainte de mourir explosé sur une mine ou sous une bombe ou de se faire mitrailler pour avoir mis les pieds sur une frontière infranchissable, Naveen relativisait maintenant tous ces actes haineux. Au pire, il aurait quelques ecchymoses, un oeil au beurre noir, mais il aurait encore la vie. Enfin, c'était la manière insouciante de se lancer tête première à la rescousse de cette femme. Qui sait ce que cet homme ivre cachait dans ses poches, un couteau, une arme, quoi que ce soit qui pourrait retirer à Naveen ce pour quoi il s'était si longtemps battu. Son existence. Heureusement, mis à part un coup de poing au côté de la tête, le réfugié arriva à retrouver son siège conducteur et à barrer les portes avant que son assaillant ne fasse un pas de plus vers lui, vers eux. La jeune femme se trouvait déjà bien assise de son côté, comme le lui avait lancé Naveen. Il démarra en trombe, sans plus attendre, d'autant plus que l'ivrogne commençait déjà à s'exciter de l'autre côté de la vitre de la demoiselle. À peine un coin de rue plus loin, cette dernière s'aperçut de l'état de la tempe du syrien, probablement en sang. Il sentait le liquide épais lui couler le long du visage. « Il ne m'a pas raté ! Ce n'est pas grave. » Répondit-il. L'ivresse de l'homme aurait pu jouer en sa faveur, mais il avait eu assez de force pour le toucher, et pas que peu. Naveen s'inquiéta à son tour de l'état de la jeune femme, lui qui était arrivé après les faits, peut-être avait-elle été blessée également. Ce n'était pas le cas, bien heureusement. « J'aimerais vous dire que n'importe qui aurait fait pareil, mais ça ne semble pas être le cas. Pourquoi personne ne réagissait autour ? » Demanda Naveen, surpris, et surtout choqué par cette différence peut-être culturelle à laquelle il venait d'assister. La demoiselle s'attarda de nouveau sur son oeil, proposant d'aller lui trouver de la glace. « Ne vous dérangez pas pour moi, j'arrêterai en chemin après vous avoir déposée chez vous. » D'ailleurs, il aurait pour cela besoin de son adresse, parce que pour le moment, Naveen ne faisait que rouler sur les routes principales de la ville, sans savoir quelle direction prendre. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Mar 8 Aoû 2017 - 0:58 | |
| Tu refusais d'accepter ce qu'il te disait. Comme si ça n'avait pas la moindre importance. Peut-être que t'étais encore traumatisée par ce qui venait de se passer et que tu avais besoin d'être dans un endroit sécurisant. Mais physiquement tu allais bien alors tu pouvais estimer que sa petite blessure était aussi importante voire même plus que ton bien-être. « Ne dites pas ça ! » Tu n'étais pas médecin mais tu étais à peu près certaine qu'un coup sur la tête n'était jamais à prendre à la légère. Tu l'écoutais en hochant doucement la tête, te pinçant les lèvres. Tu prenais quelques secondes pour y réfléchir ne sachant pas comment commencer la liste de raison qui te venait à l'esprit. « Parce que personne ne l'a vu ? » proposais-tu naïvement parce que tu voulais idéaliser le monde. Mais il fallait bien te rendre à l'évidence. Tout le monde avait vu, mais avaient-ils seulement regardés ? Avaient-ils compris qu'un homme ivre venait de te plaquer contre un mur et que tes chance de t'en sortir étaient de même pas 10%. Tu n'étais pas ivre mais tu devais aussi te rendre à l'évidence. Tu n'étais pas très costaud. Tu n'étais pas sure de pouvoir taper assez fort pour t'échapper avant qu'il ne puisse te rattraper. « Ou bien personne n'est assez courageux. » Qui prendrait la peine de voler à ton secours ? Qui prendrait la peine de penser à un autre que lui ? Personne. Mais tu ne pouvais pas dire personne. Il aurait pu continuer sa route et fermer les yeux comme tous les autres en pensant que ce n'était pas son problème. Mais ce n'était pas ce qui s'était passé. Il s'est arrêté, il est venu te donner un coup de main, augmentant tes chances à 90%. Tu pouvais même dire 100% maintenant. Tu étais en sécurité, sur le point de rentrer chez toi. « Il vous faut prendre la prochaine à droite, continuer sur un kilomètre et tourner à gauche au rond-point. » Tu aurais pu lui donner l'adresse puisqu'il était chauffeur de taxi alors c'était un peu son métier de savoir où déposer un client. Même si tu lui devais bien plus qu'un tour en taxi dans la ville en pleine nuit. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Sam 12 Aoû 2017 - 1:42 | |
| Pour Naveen, cette blessure n'était réellement pas grave. Au pire, elle lui donnerait un sacré mal de crâne pour la nuit à venir. Au pire, il aurait à passer à la pharmacie demain matin pour s'acheter le nécessaire de médicaments pour le soulager. Il y avait pire dans ce monde. Au moins, il était en vie, et la jeune femme aussi - sans avoir été davantage brutalisée. Comme elle lui lança de ne pas dire une telle chose, toutefois, Naveen se ravisa et ne répondit rien de plus. Comme un animal qu'on vient de sermonner et qui se plie devant son maître. C'était l'attitude qu'adoptait le syrien depuis quelques mois, n'ayant pas l'impression d'appartenir à ce monde, n'ayant pas l'impression d'y avoir sa place non plus. Au beau milieu des australiens, Naveen se tenait la queue entre les jambes. Pourtant, il osa demandé à la jeune femme quelles raisons expliquaient l'indifférence de tous ces autres adultes qui avaient préféré faire l'autruche plutôt que de lui venir en aide. Elle répondit, un peu à l'interrogative, que personne ne devait avoir vu ce qui se passait pourtant sous leur nez. « Je ne crois pas que ce soit vrai. » Avait répondu le réfugié face à l'évidence. Lui ne se voilerait pas la face, il ne donnerait pas le bénéfice du doute à ces gens qui, clairement, avaient choisi d'ignorer le mal plutôt que de l'empêcher. Naveen ne se considérait pas comme un héros pour autant, ou comme un homme de courage. Simplement un homme. Un être humain qui en aide un autre. L'ordre des choses, que trop souvent on oubliait. La jeune femme releva alors que peut-être que personne n'avait été assez courageux. Mais si tout le monde était intervenu, si tout le monde avait su se rallier contre l'agresseur, alors ce dernier n'aurait pu résister plus longtemps. Nul besoin de courage lorsqu'on a la force du nombre, dans ces cas-là. Il garda toutefois le silence, continuant à conduire selon les indications que la demoiselle lui donnait à présent, guidant son parcours. « Y a-t-il quelqu'un chez vous pour vous accueillir et veiller sur vous ? » Demanda Naveen, plutôt habitué à ce que les femmes soient souvent accompagnées et protégées, en raison de sa culture et des dernières années en Syrie. L'indépendance n'était pas encore la même. Après le kilomètre en ligne droite, il tourna à gauche au rond-point, comme prévu. Il attendit la suite des indications en roulant un peu plus lentement. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Sam 19 Aoû 2017 - 2:42 | |
| Il ne te croyait pas et il avait bien raison, mais c'était ainsi, tu n'avais aucun pouvoir dessus, lui non plus. Personne ne l'aurait. « C'est la triste vérité de ce monde. Chacun pour sa poire, les autres ont qu'à se démerder tout seul. » Cette pensée pouvait te rendre folle. Tu ne voulais pas croire que l'humanité avait aussi mal tourné pourtant il fallait voir la vérité en face. Il y avait bien une demie-douzaine d'hommes dehors avec toi et aucun n'a voulu jouer aux héros. Tu savais que le prince charmant n'existait pas, qu'il ne viendrait pas à toi sur un grand cheval blanc, mais tu pensais qu'une version humaine du prince pouvait peut-être faire surface. Un homme qui aurait le courage de venir en aide, de porter secours, de foncer sans se poser trop de questions. Les questions c'était mauvais, il fallait de l'action. Sur ces six hommes, c'est un inconnu sortant d'un taxi qui était venu à ton secours. Un homme un peu plus âgé que ceux qui étaient avec toi. Peut-être un critère pour être le prince charmant. Un homme qui avait vite compris ce qu'il se passerait s'il n'intervenait pas et sa conscience le poussait à s'arrêter. Quoiqu'il en soit, tu lui étais redevable. Et dans très peu de temps, tu l'aurais déjà oublié. Même si tu avais un nom et un métier, tu ne serais pas fichue de le reconnaître pour lui apporter un présent. Ce n'était pas un administratif, il n'y aurait pas de bureau où attendre et on ne te donnerait sûrement pas son adresse comme ça. « Non, je vis seule. Mais ne vous en faites pas, c'est pas moi la plus blessée dans l'histoire. » Tu n'aurais qu'à t'enrouler dans un plaid et serrer fort la peluche de cheval qui ne te quittait pas depuis ta naissance. Elle tenait le coup, un peu plus chaque année qui avait passé en sachant que tu l'avais mise à l'épreuve celle là. Elle avait vécue toute tes grandes aventures d'enfance. Tu restais silencieuse un moment, regardant à la fois dehors, à la fois le jeune homme assis à côté de toi. Le bruit du moteur agissait comme une berceuse. Elle le regardant une nouvelle fois, tu compris qu'il attendait. « Vous tournez là à droite, c'est une impasse et j'habite au dernier immeuble mais je peux marcher, vous pouvez me déposer au début, ça sera plus simple pour vous de repartir. » ajoutais-tu doucement, presque dans un murmurer tellement tu ne voulais pas briser le petit silence qui s'était installé, mais il fallait bien que tu rentres chez toi. Et lui qu'il aille voir un médecin.
HJ : Eli ton avatar me blblbl |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Lun 21 Aoû 2017 - 0:06 | |
| La triste vérité de ce monde, oui. Jusqu'à un certain point. Jusqu'à ce qu'une partie de ce monde se lève contre une autre, et que les gens qui restent n'aient plus d'autre choix que de se rassembler et de s'entraider pour survivre. Quand la guerre civile avait commencé à faire de plus en plus de ravages, années après années, détruisant Alep jusqu'à ce qu'il ne reste pratiquement plus rien de la ville, ses habitants s'étaient joints les uns aux autres pour leur survie. Ce n'était pas chacun pour soi. Quand les parents d'une famille perdaient tragiquement la vie, les enfants étaient recueillis par les voisins. Quand la maison de certains s'écroulait, les autres s'entassaient pour leur faire une place sous leur toit. Et peu à peu, la ville se vidait de ses âmes, soit par la mort, soit par la fuite. Mais jusqu'au bout, ils étaient restés soudés. « Nous ne devons pas provenir du même monde ... » Et pourtant, si. Malgré que Naveen voulait rester optimiste, même s'il calquait sa pensée sur ce qu'il avait vu de ses propres yeux avec ses voisins, ses semblables, avec les casques blancs aussi, la vérité était qu'au bout du compte, c'était quand même l'oeuvre de l'homme qui avait réduit la Syrie à un champ de bataille en constante destruction. Les civils, les innocents, avaient eu bien peu de considération durant tout ce conflit, qui n'était pas près de se terminer. Il avait toutefois encore bien du mal à comprendre que dans une situation aussi urgente que celle vécue par la demoiselle, personne ne soit intervenu. À ses yeux, cela n'avait aucun sens. Peu importe, pour le moment, la jeune femme était en sécurité dans son taxi et elle pourrait retrouver son logement dans un instant. Presque arrivés, ou du moins Naveen le pensait puisque les directions reçues tiraient à leur fin, il demanda à la jeune femme si quelqu'un l'attendait pour veiller sur elle cette nuit. La réponse fut négative, ce qui ne rassura pas le syrien. « Ce ne sont pas forcément les blessures physiques dont on doit se soucier. » Certes, parfois c'était le cas, mais dans cette situation, l'entaille de Naveen serait déjà bien moins douloureuse demain matin, alors que la peur de la jeune femme serait toujours bien là, peut-être endormie, mais prête à s'éveiller dans n'importe quel moment de solitude ou de vulnérabilité. Il savait de quoi il parlait. La peur s'était creusé un chemin jusqu'à son coeur puis son esprit, le laissant effrayé de même seulement vivre. La voiture perdit un peu de vitesse, le temps que la demoiselle lui indique de nouveau quelle direction prendre, ce qu'elle ne tarda pas à faire. « Je préférerais vous savoir en sécurité, cela me rassurerait d'aller vous déposer directement chez vous, mais si vous tenez à marcher, nous nous arrêterons avant. » Dit Naveen. Il savait que parfois, ces propositions étaient des méthodes pour faire en sorte que le chauffeur de taxi ne sache pas exactement leur adresse. Il ne lui en tiendrait pas rigueur, surtout pas après la fin de soirée qu'elle venait de passer.
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| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Jeu 7 Sep 2017 - 20:10 | |
| De toute évidence, il avait raison, tu ne savais pas d’où il sortait, mais dans son monde à lui, les gens avaient l’air plus aimable, prêt à venir en aide aux autres quand une mauvaise situation se présentait à eux. « D’où venez-vous ? » demandais-tu avec beaucoup d’innocence. Tu ne le voyais pas très bien dans la pénombre mais il te semblait qu’il y avait un petit accent lorsqu’il parlait. Un accent que tu ne pourrais pas définir parce que tu ignorais d’où il pouvait provenir. De son apparence physique, il ne semblait pas être plus foncé que toi, ni même plus clair. Et quant à son prénom, tu ne le connaissais pas et il y avait peu de chance qu’il te le donne, ce n’était pas dans les habitudes des chauffeurs de taxi. « Je sais. Mais je peux vous dire que demain, je n’en aurais pas le moindre souvenir. » C’était peut-être le seul avantage qui se présentait à toi. Tu pourrais toujours en avoir une trace écrite parce que tu trouvais que c’était assez important pour le notifier mais lorsque tu le lirais, tu ne pourrais pas te souvenir du déroulement de la soirée, tu ne pourrais pas mettre un visage lorsque tu citerais le super chauffeur de taxi qui t’avait sauvé d’un possible traumatisme. « Je n’accepte qu’à la seule condition que vous montiez avec moi pour mettre une poche de glace contre votre visage. » C’était légèrement du chantage. Non d’ailleurs, c’était du chantage. Tu ne voulais pas qu’il prenne soin de toi et de ton bien-être alors que lui-même allait se négliger une fois que tu serais chez toi. Ce n’était pas quelque chose que tu cautionnais. Il t’avait aidé, tu voulais l’aider un peu en retour. Ce ne serait pas grand chose comparé à son geste mais tu trouvais que c'était déjà une bonne façon de le remercier convenablement. Il le méritait. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Ven 8 Sep 2017 - 2:15 | |
| Dès qu’il eut dit qu’ils ne provenaient sans doute pas du même monde, la jeune femme lui avait demandé d’où il venait. C’était une question bien justifiée dans les circonstances, après ce qu’il venait de dire. Sauf qu’il l’avait dit dans une certaine métaphore, n’arrivant tout simplement pas à croire qu’une population puisse être à ce point individualiste. « Euh … De Syrie. Je sais qu’maintenant mes paroles ont l’air insignifiantes, sachant que le gouvernement et les rebelles s’entretuent … Mais parmi les civils, y’a pas le choix, les gens s’entraident, se soutiennent, survivent ensemble. J’n’imaginerais personne détourner le regard sur le malheur d’un autre. » Mais la différence était peut-être qu’en Syrie, tout le monde était dans le même merdier, alors forcément que les habitants d’une ville se venaient en aide mutuellement. Ici, les gens se croyaient peut-être protégés de tout, alors pourquoi risquer sa propre sécurité pour celle d’un autre ? C’était une réflexion que Naveen avait alors, après avoir réalisé que la situation politique et sociale avait sans doute son rôle à jouer dans l’attitude des gens. Peu importe, en autant que quelqu’un soit intervenu, et cette fois c’était Naveen qui l’avait fait. Il n’avait toutefois pas l’impression que c’était terminé, parce que la jeune femme pourrait garder des séquelles de ce qu’elle venait de subir, et sa nuit en serait certainement affectée. Les prochains jours, aussi. Pourtant, sa réponse interloqua le syrien. Elle n’en aurait pas le moindre souvenir demain. « Que voulez-vous dire ? » C’était peut-être une manière de parler, mais si c’était le cas, le réfugié ne comprenait pas vraiment le sens de la réflexion. Ils arrivaient presque à destination, mais la brunette lui proposa de la laisser au bout de la rue, ce qu’il refusa d’abord. Pas catégoriquement, non, Naveen n’était pas assez à l’aise pour s’imposer de la sorte. Heureusement, à son plus grand soulagement, elle accepta ; non sans condition par contre. Donnant-donnant. Il hocha la tête. « D’accord. C’est gentil. » Le temps de soulager un peu sa tête et après, il partirait. Naveen suivit donc les dernières indications jusqu’au logement de la jeune femme, où il se gara en bordure du trottoir. « Pourrais-je avoir votre prénom, avant ? » Il aurait été bien mal à l’aise de rentrer dans le logement d’une femme dont il ne connaissait même pas le nom. Ce n’était pas dans ses habitudes, lui pour qui la femme avait un rôle bien différent que celui d’ici.
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| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Dim 17 Sep 2017 - 21:03 | |
| Il ne mentait pas lorsqu'il disait ne pas venir du même monde que toi. Même si la Syrie se trouvait sur la Terre, c'était si loin et si différent de ce que tu connaissais. Un pays en souffrance perpétuelle à cause de la guerre mais tu ne connaissais pas grand chose sur ce lieu. « En effet, j’ai beaucoup de mal à imaginer. Tout ce que je sais c’est ce qu’on nous dit aux infos et même de ce côté là, je pense qu’on ne nous dit pas tout. » On vous parlait surtout des attaques rebelles, des missiles lancés pour la défensive, mais on ne parlait pas de tous les habitants innocents morts pour une guerre qui n'était même pas la leur. Morts parce qu'ils vivaient juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Des gens qu'on catégorisé pour beaucoup de terroristes alors qu'ils n'étaient même pas partisans de ce combat. Passez de la Syrie à Bowen, ça devait être vraiment dépaysant. « Cela doit beaucoup vous changer ! » ajoutais-tu doucement, tu ne pouvais même pas imaginer tout ce qu'il avait pu connaître dans sa vie, mais tu comprenais pourquoi il avait le courage de te porter secours. Cela devait être plus facile pour lui, parce qu'il a toujours eu ce sentiment d'entraide envers les autres. C'est ici qu'il devait découvrir la mauvaise face de l'humanité. « J’ai un problème de mémoire, demain matin elle se remettra à zéro et ce sera comme si cette soirée n’avait jamais existé pour moi. » Ce n'était jamais évident à expliquer sans raconter toute l'histoire au début. Tout ça à cause d'un accident de voiture, dont tu n'étais même pas responsable. Peut-être qu'un beau jour tout pourrait revenir à la normal mais tu n'avais pas la moindre idée de si ça arriverait ou non. Les médecins non plus. Seul l'avenir pourrait te le dire. « Je m’appelle Mathilda. » Tu affichais un très joli sourire. Tu ouvrais alors ta portière pour sortir de son taxi. Tu mettais un pied dehors, puis l'autre, avant de jeter un nouveau regard au jeune homme. « Vous venez ? » demandais-tu doucement, t'extirpant une fois pour toute de son véhicule. Tu fermais la portière, l'attendant avant de prendre le chemin de ton appartement. |
| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Lun 18 Sep 2017 - 5:08 | |
| Voilà, c’était dit, encore une fois, à une toute autre personne. Il venait de ce pays qui se mourrait à petit feu … ou plutôt à coup d’explosions, ce serait plus juste, oui. C’était comme un passage inévitable dans les nouvelles rencontres de Naveen, et en même temps, comment pourrait-il en être autrement ? Ça faisait partie de lui, de qui il était, et il n’avait pas à cacher son identité parce qu’il avait peur qu’on le redoute ou qu’on le prenne en pitié. Et puis, jusqu’à maintenant, ça s’était plutôt bien passé. Les gens de Bowen semblaient ouverts et, surtout, ils avaient tous vécu des histoires propres à eux qui avaient façonné leur personne. Tout comme lui. Ils comprenaient, donc. « Je ne crois pas non plus. J’avoue que j’essaie d’éviter le plus possible de regarder, de voir les images … mais je sais qu’on n’en parle pas, pas assez. » Les nouvelles étaient rapidement balayées par des faits divers, par des scandales économiques ou politiques qui faisaient rage ici ou ailleurs. C’était ça, l’information, aussi. Naveen ne pouvait juger qu’on accorde davantage de temps à l’un ou l’autre conflit, peu importe de quel ordre il était. Il savait juste que certaines tragédies étaient davantage pleurées que d’autres, et que la sienne, celle de tout son peuple, tombait de plus en plus dans la normalité. Alors que ça ne devrait jamais le devenir ; normal. « Ça ne ressemble en rien à ma vie d’avant, celle que je mène ici, non ! » Avoua-t-il. Il marqua une courte pause, pensant aux pours et aux contres de toute cette situation. « Mais pouvoir sortir dans les rues sans avoir constamment peur pour sa vie, ça n’a pas de prix. » Conclut-il, même s’il avait l’impression qu’il aurait pu tout donner pour retrouver sa famille, même s’il savait qu’au fond, il y avait bel et bien un prix qu’il aurait été prêt à payer pour retrouver une infime partie de sa vie d’avant. Malgré ses dernières paroles, Naveen savait que la sécurité, même à Bowen, n’était pas assurée. La preuve était ce qui était arrivé à la jeune femme quelques minutes plus tôt à peine. D’ailleurs, il s’assura de son état psychologique avant de la laisser partir, et fut bien intrigué quand elle lui avoua que de toute façon, elle n’en aurait aucun souvenir le lendemain. Ses explications le laissèrent bien stupéfait. « Vous ne vous souviendrez plus du tout de votre journée ? De ce que vous avez fait, des gens que vous avez croisés, de ce que vous avez dit ? » Demanda Naveen, n’arrivant pas à comprendre comment elle faisait alors pour vivre, jour après jour, en recommençant toujours à nouveau. Ce devait être insupportable. Le taxi s’arrêta finalement devant l’adresse de la demoiselle, et celle-ci insista pour que Naveen monte au moins pour prendre soin au minimum de sa blessure. Il accepta, à condition d’avoir son prénom avant de la suivre. « Et moi Naveen. » Ajouta-t-il, avant de la regarder sortir, extirpé de ses pensées, de sa torpeur, quand elle lui demanda s’il venait. Il hocha la tête, sortit les clés du contact et sortit de la voiture jaune. Il rejoignit Mathilda pour la suivre sur le chemin vers la porte vitrée du bloc d’appartements.
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| | | Invité | Sujet: Re: walking disaster -r. Dim 1 Oct 2017 - 16:23 | |
| « J'imagine oui. » Et encore, même si l'Australie restait assez loin de l'horreur du monde, tu savais qu'aujourd'hui, les pays se faisaient attaqués sur de nombreux fronts, comme si la violence était nécessaire. Tu ne savais pas à quoi et tu étais relativement contre, mais tu n'avais pas la moindre idée de comment tu pouvais militer pour tout ça. Tu restais juste, tranquillement dans ta vie, priant pour ces gens là. Mais ce n'était pas assez, ce n'était pas suffisant. « De rien du tout, ce sera comme si ce moment n'avait jamais existé dans ma vie. » Tu soupirais doucement tout en poussant la porte de ton appartement. Tu le laissais rentrer et fermer la porte derrière lui. Tu allumais la lumière, ton appartement était assez modeste et relativement vide, surtout parce que tu n'avais pas besoin d'avoir trop de mobilier, tu te contentais pas mal du strict nécessaire. « C'est dur vous savez, de vous réveiller chaque matin, de lire des noms sur mon carnet qui ne me quitte jamais, et d'être incapable d'imaginer à quoi il ou elle peut bien ressembler. » Tu trouvais ça dur, mais tu oubliais ce que lui venait de te dire. Lui c'était la peur au ventre qu'il avait dû se lever plusieurs matins, ne sachant pas s'il allait réussir à survivre un jour de plus dans l'horreur de son pays. Alors à côté, ton problème semblait être moins terrible que le sien. Pourtant, tu ne le relevais pas, l'égoïsme du monde, c'était bien là le vrai problème. « Mettez-ça sur votre visage, ça devrait vous faire du bien. » Tu lui tendais un paquet de petit pois que tu avais enroulé dans un torchon pour éviter que le contact du froid contre sa peau ne le brûle. « Voulez-vous boire un verre d'eau ou de jus de fruit ? » demandais-tu avec un léger sourire. |
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