Broke Girl - Charlotte&Diego

Charlotte noua un tablier autour de sa taille. Elle détestait les tabliers, heureusement qu’elle n’était pas affublé d’un uniforme minable qui n’avait généralement pour but que coller aux petites serveuses un décolleté. Mais elle avait quand même un décolleté, faut pas déconner non plus. Ce qui n’était pas trop mal, hein ? Non, en réalité, elle détestait être réduite à jouer les petites serveuses dans une ville minable. C’était tellement dégradant, tellement rageant. Mais elle avait perdu, il fallait qu’elle le reconnaisse. C’était elle qui avait du fuir, pas les autres. Et maintenant, il fallait bien quelle trouve un moyen légale de survivre. Comme n’importe quelle autre personne sur terre. Métro, boulot, dodo. La vie qu’elle avait tout fait pour éviter, parce que ça lui donnait des envies de suicide ou de meurtre de masse, ça dépendant.

Elle fulminait parfois sans s’en rendre compte et elle devait faire des exercices de respirations pour retrouver l’air délicat et niais du personnage qu’elle avait décidé d’adopter, celui qui était censé ne pas la faire virer. Parce que bon sang, ce qu’elle était nulle à être aimable et gentille avec tous les clients qui réclamaient sans cesse ou l’appeler en claquant des doigts. Ce qui était encore plus dur à supporter vu que son salaire est misérable. Enfin il parait qu’il est très respectable pour un poste de serveuse dans un restaurant, mais honnètement ? Comment font les gens pour vivre avec si peu ?
Si y’avait bien un moyen de la tenter, c’était ça ! Et en plus, il fallait qu’elle squatte chez quelqu’un d’autre. Rah. Elle détestait sa vie. Sa vie était pourrie. Elle détestait sa vie. Sa vie était pourrie. Elle allait tuer tout le monde dans ce bar.

« Vos œufs ! Et votre bacon ! » Dit-elle avec un sourire forcée qu’elle imaginait très peu convaincant mais qui sembla satisfaire l’homme attablé là. A moins que ça soit son décolleté.

C’était le milieu de l’après-midi. En semaine. Il n’y avait rien à faire une fois les habitués servis, et les habitués étaient servis. Charlotte s’affala sur le bar. Que l’on éloigne tous les pistolets, les cordes ou les couteaux !

C’est ce moment, parfait disons-le, que choisit son patron choisit pour revenir de…De elle ne savait pas du tout où et elle s’en fichait.

J'avais, depuis peu, engagé une nouvelle serveuse, Charlotte. J'en avais bien besoin tout simplement parce que mon bar devenait de plus en plus rempli, les familles venaient de plus en plus souvent, les jeunes faisaient de plus en plus la fête mais surtout aimaient de plus en plus l'alcool ... Enfin, bref, je faisais des heures à rallonge et nous manquions de mains pour servir, c'est alors que par miracle, Charlotte était venue et s'était avérée être une personne autant dans le besoin que moi, je l'avais donc engagé. En début d'après-midi, j'étais sorti du bar, laissant Charlotte et l'autre serveur pour aller signer des papiers en rapport avec le bar, avant de revenir à mon bar, pour aller aider mes employés. Alors que je passai le pas de la porte, je vis mon employée affalée sur le bar, comme blazée par la vie. Je souris en la voyant et avançai, passant derrière le bar, j'allai me pencher sur le comptoir à côté d'elle, tout en souriant

- Je pense pas que c'est comme ça que les gens vont être servis ma belle !

Je me redressais, bien sur que ça me faisais rire et je n'étais pas le genre de patron à gueuler sur ses employés, juste parce qu'ils étaient pas bien dans leur basket une journée.
Je filai prendre la commande d'un monsieur au comptoir, tout en regardant Charlotte.

Ps : En fait, Diego est gérant du bar de la plage, m'enfin, c'est pas grave

Becker, elle l'avait reconnu rien qu'à son pas. Elle aurait même pu dire si son rendez-vous s'était bien passé ou pas. C'est pas pour ça qu'elle avait bougeait d'un millimètre. Mais Charlotte était le genre de personne qui faisait attention aux petits détails de cet acabit. Dans d'autres circonstances un peu plus glorieuse, ces petits détails pouvaient lui sauver la vie. Maintenant que son talent était sous employé, elle s'en servait au moins pour regarder quand est-ce que le gérant du bar revenait aka quand elle devait au moins faire un peu semblant d'apprécier son boulot. Mais là, elle pouvait pas. C'était totalement au-dessus de ses forces de faire comme les gens normaux et de s'ennuyer à mourir. Même la fac, c'était plus fun que ça !
Chuck ne prit même pas la peine de relever la tête tout de suite lorsqu'il lui conseilla de se remettre au boulot, ou du moins, c'est ce qu'elle comprit. Elle poussa un grognement. S'il voulait passer une commande, cet espèce d'idiot de vieux crétin au chômage ( non, parce qu'à cette heure là, pour venir dans un restaurant pour demander un café, il fallait être au chômage ), il n'avait qu'à le demander. C'était franchement pas son problème s'il avait pas eu le courage de le faire, l'autre. Rien n'était son problème lorsqu'elle était dans sa phase "Je hais ma vie" qui lui rappelait vaguement ses débuts dans l'adolescence.

Elle releva enfin la tête, le visage perdu dans ses cheveux.
« J'ai envie d'une cigarette. Mais j'ai même pas assez de fric pour en acheter ! C'est possible, ça ? C'est possible ? »
C'était la plus grande vérité qui venait de lui sauter à la figure. Elle était pauvre et elle squattait le canapé d'un mec qu'elle connaissait même pas et elle s'ennuyait à mort.
« J'arrive pas à le croire. Comment font les gens ? »

Elle se releva. Elle ne savait pas comment faisaient les gens, mais elle savait qu'elle n'allait pas se faire avoir encore une fois par la vie. Elle afficha son plus beau sourire censé récolté plus de pourboires.
« Mais sinon, c'était un rendez-vous important ? On est racheté par le Quatar et nos salaires sont multipliés par dix ou on va juste pouvoir enfin changer l'ampoule de la cuisine qui clignote le soir ? »