Coup pour coup - Jeff

Il te reste encore une bonne heure avant de terminer. Tu voudrais que cela passe plus vite. Un mec assis face à toi, te mate avec insistance depuis un moment. Il te fait même des clins d’œil. Te draguant outrageusement. Quel connard. Il perd de grosse somme. Mais il ne cède pas sa place. Quand il n’a plus de jetons. Il fait signe pour qu’on lui en ramène. Et il mise à nouveau. Un sourire carnassier sur ses lèvres. Tu lui collerais bien une droite dans sa tronche. Mais tu laisses couler. Il t’observe avec envie et insolence. Te déshabillant du regard. Tu restes calme. La colère vient doucement s’infiltrer dans tes veines. Mais tu n’y penses pas. Peut être parce que tu sais que tu vas retrouver Jeff à la fin de ton service. Ton calvaire se termine. Enfin. C’est ce que tu te dis en filant vers les vestiaires pour te changer. Tu dis au revoir à tes collègues et tu sors par la porte de derrière. L’esprit léger. Ton regard cherche Jeff. Mais tu ne le vois pas. Il a surement été retenu pour une intervention. Du coup tu t’avances. Tranquillement. Et là tu entends un sifflement. Ce genre de sifflement qui te fait serrer les poings. Tu ne cherches pas à savoir d’où il vient. Mais le sifflement se fait insistant. Et il se complète même de mots provocants. Là ton visage se crispe et tes poings aussi. « Alors poupée on est toute seule. Je peux te tenir compagnie si tu veux. » Le son de la voix te fait frissonner. Et tu remarques que c’est le connard de ta table. Tu l’ignores, même si l’envie de le remballer te tiraille les entrailles. Tu restes prudente. Tu espères juste voir apparaitre Jeff et pouvoir filer. « Mais c’est qu’elle joue à la princesse la petite croupière. Je ne suis pas assez bien pour toi. C’est ça. Salope. » Tu soupires et tu lui fais face. Soutenant son regard. « Tu sais ce qu’elle te dit la salope. Va te faire foutre. » Ta voix s’emplit de colère. Ton regard se teinte de noirceur. S’il te cherche. Il va te trouver. « Aurais-tu un peu de répondant ? » « Casse-toi okay. Sinon je te vais ta fête. Et puis mon mec arrive. » Tu es arrogante, menaçante. Prête à réagir s’il le faut. Tu pourrais retourner vers la porte de sortie du personnel. Mais taper le code pourrait être fatal. « Ton mec .. il se fait attendre ma belle .. Et je suis prêt pour que tu me fasses ma fête. » Il s’approche. Dangereusement. Se faisant plus vulgaire dans ses gestes. Tu lèves les yeux au ciel. « Je te jure que tu  vas le regretter. » « Non parce que je vais me tape ton joli cul et pas que ton cul .. si tu vois ce que je veux dire.» « Très drôle. » Et en un rien de temps il est sur toi. Il t’attrape par la taille pour t’attirer vers lui. Un de tes poings part dans sa mâchoire. Le coup est sec et violent. Toi tu en prends un dans le bide. Cela te coupe le souffle.  « Allez laisse toi faire cela sera plus agréable pour tout le monde. » « Moi me laisser faire. Mais tu te fourres les doigts dans le cul mec. Peut être que tu a.. » Tu n’as pas fini ta phrase qu’une gifle magistrale s’abat sur ta joue. Le gout du sang envahit ta bouche. « Calme-toi .. » Et tu ripostes par un autre coup de poings. « Là je suis calme. » « Mais c’est que tu es dangereuse ma belle .. j’aime ça quand il y a de la résistance .. cela met plus de piment pour la suite. » « Putain tu n’as rien pigé .. jamais tu ne m’auras pauvre connard. » Et il te frappe à nouveau avec violence un coup dans la poitrine. « Ça c'est ce que tu penses pétasse .. » Une douleur vive se repend dans ton corps. Et tu enchaines sur un coup de pied. Mais il atterrit sur sa cuisse au lieu de son entre jambe. « Loupé .. tu voulais me castrer .. » Il éclate de rire. Toi tu n’en as pas envie. « NON TE BUTER . » Et puis tu entends un bruit de moteur. Une moto il te semble. Surement Jeff. Ton regard se fait fuyant un instant. Et il en profite pour te frapper juste contre ta tempe. Cela te secoue. « Allez cède .. tu ne fais que retarder l’instant beauté .. je te promets d’être rapide. » Pour le déstabiliser tu lui fais les yeux doux. « Un coup rapide comme les lapins .. c’est ça .. tu trempes ta queue et puis hop c’est fini. » Il n’apprécie pas ta phrase. Il te pousse et tu perds l’équilibre. Tu essaies de te retenir à sa veste. Peine perdue.  Ta tête cogne un truc dur. Tu as juste le temps de dire .. « Attention Jeff ..  il est complètement hystérique. »  Et tu perds le contrôle quelques instants sous l’impact du coup.

Et les coups pleuvent. Comme les mots. Tu ne lâches pas prise. Tu réponds à chacune de ses attaques verbales. A chacun de ses coups. Tu ne flanches pas. Même s’il est tenace ce connard. Un peu trop à ton gout. Il te fait vite comprendre ce qu’il veut. Comme si tu avais besoin d’un dessin pour saisir. Quel débile. Mais il ne va pas t’avoir comme ça. Même si le gout du sang se glisse sur ta langue et descend dans ta gorge. Ce gout tu le connais trop bien et il ne te fait pas peur. Comme la douleur qui te serre la poitrine et se diffuse dans tes entrailles. Tes côtes te brulent. Tes poings aussi. Tu les serres plus fort. Pour faire plus mal. Mais il tient bon. Même tes regards provocants le déstabilisent à peine. Putain fait chier. Et tu le provoques d’avantage. Tu le nargues essayant de le rendre vulnérable pour lui faire mettre un genou à terre. Ta colère se fait plus vorace. Dans ton regard. Dans le son de ta voix. Dans ton corps qui tremble mais qui résiste face à ses sous entendus dégueulasses. Il te donne envie de gerber. Tu as horreur des mecs qui salissent l’acte charnel. Et puis tu entends un moteur. Sans t’en rendre compte cela te perturbe. Au fond de toi tu espères que ce soit Jeff. Parce que pour une fois, tu as peur. Il encaisse bien le connard. Et il frappe fort. Tu ne sais pas combien de temps tu vas pouvoir tenir. Tu tires tes dernières cartouches. Alors que la moto de Jeff déboule comme une fusée. Tu glisses en arrière poussée par le connard. Ta tête cogne violemment. Tu vois Jeff se précipiter sur le mec, jetant sa moto à terre. Et la suite va très vite. La voix de Jeff en colère résonne d’un "connard". Tu es surprise de la réaction violente de Jeff. Lui si doux. Cela te trouble. Et puis les coups pleuvent. Au départ tu te dis que c’est bien fait pour le mec. Il l’a cherché. Puis tu as peur. Pour Jeff. Le mec tu n’en as rien à foutre. Il peut crever. Mais tu ne veux pas que Jeff soit marqué par un acte pareil. Ce genre de type n’en vaut pas la peine. « Jeff arrête. » Mais ta voix est faible. Tu te tiens au mur, le regard rivé sur Jeff qui frappe encore et encore. « S’il te plait Jeff arrête. » C’est plus une supplique qu’autre chose. Tu as la nausée. Tes poings sont encore serrés. C’est même douloureux mais tu n’arrives pas à lâcher prise. La tête te tourne. Ton regard se voile. Tu te sens partir. « Et merde fait chier. » Et tu te laisses glisser au sol. A bout de force. L’envie de vomir rivé à tes lèvres et à ton estomac. Et puis tu entends sa voix. Pleine d’inquiète mais douce comme une caresse. Ton prénom entre ses lèvres. Cela te fait chaud au cœur. Tu trembles malgré toi. Tu essaies de sourire pour le rassurer mais c’est plus une grimace que ta bouche dessine. « J’ai connu pire.  » Tu joues la taquinerie. Mais tu es loin d’être en pleine forme. « J’ai mal à la tête .. je crois que je saigne  .. je ne sais pas contre quoi j’ai cogné .. » Ton regard vient se perdre dans le sien. Encore marqué par les stigmates de la colère. Tu viens te blottir contre lui. Plus fébrile que jamais. « Aide-moi à me lever. » A peine tu es debout. Tu pousses Jeff et tu files vers le mec. Tu titubes. Tu te tiens les côtes. Mais tu ne veux pas que le connard pense qu’il t’a mise à mal. Même si d’une certaine manière c’est ce qu’il a fait. « Hey connard. » Tu le tapes du bout de ton pied. Il ouvre les yeux. « Bon tu as pigé ou tu en veux encore. » Ta voix est virulente. « Non. Non ... c’est bon  .. j’ai compris la leçon .. tu as un mec et il cogne sec .. et toi aussi. » « Si je te revois dans le coin je te coupe la queue et je te la fais bouffer. Barre-toi et tu n’as pas intérêt à cafter. » Vu comme tu le regardes et comme tu lui parles, tu ne lui laisses pas le choix. Il se lève avec difficulté. Mais tu ne comptes pas lui filer un coup de main. Et Jeff reste en retrait. Même si tu te doutes qu’il lui sautera dessus s’il il lève le petit doigt contre toi. Il vous regarde et il se barre. Sa fierté dans ses chaussettes. Et tu réalises comment tout cela aurait pu finir. La douleur se fait plus cuisante dans ton corps. Et tu finis pas vomir tes tripes sur la route. Ce qui rend la souffrance plus puissante. Tu sens que tu vas t'écrouler, mais tu retrouves les bras de Jeff. Tu le serres même si ce geste rend tout ton corps plus douloureux. « Merci .. sans ton intervention .. je ne sais pas ce qui se serait passé. » Combien de fois tu as frôlé le pire. Mais là avec ce coup à la tête. Sans Jeff tu aurais surement subi bien plus que des coups. Cette réalité te fait lâcher prise. Et tu te mets à pleurer. Le serrant d'avantage.

Tu regardes les poings de Jeff s’abattre sur le visage du connard. Tu réalises la violence des impacts, mais en même temps tu te dis que c’est bien fait pour sa gueule. Tu l’as gentiment averti de ne pas te chercher des noises. Mais il en a eu rien à foutre. Tant pis pour lui. En plus il a cogné sec, ton corps te le fait comprendre. Comme ta tête. D’ailleurs l’un comme l’autre ils sont en train de te jouer un vilain tour. Tu te sens vaciller et tu préfères te laisser glisser au sol le temps de reprendre tes esprits. Puis Jeff vient te rejoindre. Il s’inquiète pour toi, tu essaies de rendre l’instant plus taquin, mais au fond vous n’avez pas l’esprit à rire. C’est surtout que cela t’embête qu’il te voit dans cet état. Qu’il est vu ta colère et ta rage. Même si elles font partis de toi comme ta tendresse et ta fragilité. Il vérifie avec douceur la blessure à ta tête. Tu apprécies sa présence. « J’ai la tête dure c’est pour ça. » Tu préfères qu’il n’y ait rien de grave. Tu n’as aucune envie d’aller à l’hôpital pour te faire soigner. Là tout ce que tu veux c’est te relever. Alors voir ce connard. Pas question qu'il pense qu’il t’a anéanti et que sans l’intervention de Jeff il aurait eu le dessus. Même si c’est surement vrai. Mais pas question de passer pour la nana que l’on doit sauver. Ce n’est pas ton genre. Quoi que pour une fois cela t’a vraiment plu d’avoir un chevalier servant pour te défendre et t’éviter le pire. Jeff reste attentionné, dans ses mots, dans ses gestes. Tu trouves ça attendrissant. « Je te jure que je vais bien. » Enfin façon de parler car ta tête et ton estomac, eux ne vont pas bien du tout.  « Donne-moi juste cinq minutes. » Tu t’éloignes de son étreinte et file direct vers le mec encore à terre. Tu veux juste lui faire gouter encore une fois à ta colère. Et surtout voir son mal être dans ses yeux. Sa peur aussi. Comme ça vous serez quitte, parce que tu es certaine qu’il a vu la tienne avant que tu perdes l’équilibre. Mais elle est loin maintenant. La rage tapisse à nouveau ton regard. Et tu lui fais gentiment comprendre qu’il n’a pas intérêt à recroiser ta route. Tu ne lui feras pas de cadeau. Et puis tu retrouves Jeff. Tes poings sont douloureux de les avoir trop serrés. Tu es chamboulé alors que cela ne t’arrive jamais. Au point que tout ton corps te lâche. Et Jeff est là, plein de tendresse. Tu craques contre son épaule. Sans retenir tes larmes, te moquant de l’image de femme fragile que tu donnes à cet instant. Sa main se glisse autour de ta taille, alors que tu te blottis d’avantage contre son torse. « Je sais. » Tu ne lui en veux pas le moins du monde pour son retard. Il est arrivé au bon moment de toute façon. Tu sens ses lèvres effleurées ton cou, tu frissonnes. Ses baisers et ses caresses effacent quelques secondes la douleur des coups. « Merci d’être là. » Tes mots se meurent contre sa peau, comme ton souffle. La chaleur de son corps contre le tien te déstabilise, mais cela te fait un bien fou. Ses gestes sont emplis de tendresse. Apaisant la colère qui grogne au fond de tes entrailles. « Non pas l’hôpital. Chez moi. De toute façon j’ai tout ce qu’il faut pour me soigner.» Tu vas rarement aux urgences après t’être battue, tu préfères te soigner toi-même, plutôt que d’éveiller la curiosité des médecins. Le regard de Jeff vient se plonger dans le tien. Tu dois avoir les yeux rougis et ta joue doit porter la trace de la royale gifle que le connard t’a mis. Tu passes ta main sur son visage. Alors qu’il dépose un baiser sur ta joue enflammée. « Chez moi on appelle ce genre de baiser : baiser magique. » Tu lui souris, touchée par toutes ses attentions. Troublée aussi par ce que tu ressens au plus profond de toi. D’habitude tu aurais fuit face à tant de douceur, de tendresse. Là tu en redemandes. Tu attrapes ses mains pour vérifier ses poings légèrement rougi par les coups qu’il a donné. Tu y déposes un baiser. « Va falloir soigner ça aussi. » Et tu lies tes doigts aux siens. Vous retournez à sa moto. Tu le lâches le temps qu’il la relève. « J’espère qu’elle n’a pas morflé. » Vu à la vitesse que Jeff est arrivé et comme il a réagit, sa moto a du en prendre un coup aussi. Tu montes derrière lui et tu le lui enserres sa taille. Plus rien ne peut t’arriver. Vous êtes rapidement chez toi. Tu déposes tes affaires sur le canapé. Tu vires tes chaussures. Tu as mal partout. « Tu veux boire un truc. Moi je vais prendre un anti douleur. J’en peux plus là. Et une bonne douche. Tu fais comme chez toi. » Une fois le cachet avalé, tu t'éclipses dans ta salle de bain laissant la porte ouverte. Face au miroir tu constates les dégâts. Tu te déshabilles et les marques sur ton corps se dévoilent. Il ne t’a pas loupé le salopard. Tu te tiens contre l’évier. Epuisée par tout ça. Tu sorts sur le pas de la porte en sous vêtement. « Jeff tu veux pas venir sous la douche avec moi. Je ne me sens pas de la prendre seule. » Tu n’as pas d’arrière pensée en disant ces mots. Tu as juste envie de sa tendresse. Et de le sentir prêt de toi. Tu finis de te dévêtir et tu entres dans la cabine de douche. Tu sais que Jeff va te rejoindre.

Tu caches ton mal être derrière des taquineries verbales qui ne font rire ni Jeff, ni toi. Mais c’est un moyen pour toi de lutter contre l’angoisse qui te serre la gorge en pensant à ce qui aurait pu se passer sans l’invention du beau gosse. Mais tu comptes bien finir de donner une leçon à ce connard. Tout en restant prudente, parce qu’au fond ce n’est pas la grande forme. Même Jeff s’en rend compte. Toi qui pensait pouvoir cacher toutes tes faiblesses face à un homme, là c’est peine perdue. Il te laisse t’éloigner, mais il garde un œil sur toi. Cela te chamboule bien plus que tu ne le voudrais. « Okay. De toute façon je ne vais pas jouer les Wonder woman. » Juste le rappeler à l’ordre et lui expliquer ce qu’il l’attend s’il croise à nouveau ta route. Mais la fragilité prend le dessus et tu t’effondres dans les bras de Jeff. Chose rare car tu ne supportes pas qu’un mec te voit dans cet état. Il t’apaise de ses mots, de ses baisers et ses câlins. Et la tendresse fait place à la rage. Tu te laisses porter par cette tendresse qui vient caresser ta chair. Jeff se fait encore plus doux, plus attentionné. Cela te bouleverse, chavire ton âme, ton corps et ton cœur. Des baisers magiques pour soulager les souffrances et il est temps de s’éloigner de cet endroit. Tu souhaite retrouver ton chez toi. Ton cocon. Et profiter de Jeff. A cet instant tu as juste besoin de ressentir ce sentiment de sécurité qui s'invite dans tout ton être. Il vérifie que la moto n’a rien, de toute manière il ne te fait comprendre que ce n’est pas le plus important. « Je compte bien m’accrocher, même si cela me fait un peu souffrir. » Jeff roule prudemment et vous êtes rapidement chez toi. Tu peux enfin souffler. Et lui peut faire comme chez lui.  « Je reviens vite promis. » Tu t’éclipses dans la salle de bain laissant Jeff seul.  Tu constates les dégâts que cette bagarre a laissé sur ton corps. C’est d’abord ton visage que tu regardes avant de découvrir les marques sur ton torse. Des traces violacées assez imposantes. Cela te met à mal, pourtant tu en as l’habitude de voir des bleus marquer ta peau. Mais là tu ne te sens pas bien. Et tu invites Jeff à venir te rejoindre sous la douche. Tu pourrais l’attendre mais tu souhaites enlever le sang de tes cheveux. Et tu te dis que sous l’eau Jeff fera moins attention aux coups sur ta peau. Alors tu rentres dans la cabine de douche avant qu’il ne soit là. Tu allumes l’eau, le contact est douloureux, cela te fait grimacer. Tu serres même les poings. Et puis tu vois Jeff entrer dans la salle de bain. Tu le regardes se déshabiller, profitant du spectacle que sa nudité t’offre. Puis il entre à son tour dans la douche. Ton regard kidnappe le sien. Tu réponds à son sourire. Il prend tes mains et passe tes bras autour de son cou. Vos corps se frôlent. Le contact est agréable. L’eau vous caresse, et ses lèvres s’amourachent des tiennes. Doucement. Puis il te fait pivoter et son torse vient se coller contre ton dos. Ses lèvres s’attardent dans ton cou, alors que sa main se perd contre ton flanc. Tu poses ta tête contre son épaule. Tu fermes les yeux. Une sensation de bien être t’enveloppe. « Non pas du tout. Le jet d’eau est plus douloureux que tes caresses. » Puis tu lui fais face à nouveau. Tu kidnappes ses lèvres et tes mains glissent dans son dos. Ton regard retrouve le sien. « Tu sais que d’habitude quand un homme me porte secours en principe  il s’en prend plein la tronche verbalement comme physiquement. Même si c’est un ami. » Tu penses à tes retrouvailles avec Collin. Cela te fait sourire. Pauvre Collin tu lui avais salement abimé les lèvres, remarque tu avais fini au poste en cellule. Outrage à agent de police. Tes mains s’égarent sur sa peau, son torse, ses hanches. Mais sans chercher à devenir tentatrice, tes gestes sont juste tendres et attentionnés. « C’est vraiment la première que je ne frappe pas ou n’insulte pas un chevalier servant. J’espère que tu n’as pas trop flippé. Quand je me bats je suis tellement bouffée par l’adrénaline que j’en oublie la peur. Mais ce soir j’ai eu la trouille. » Ta voix se casse. Tu frissonnes. Ta tête tourne. La fatigue et le contre coup n’aident pas. « Je prolongerais bien cet instant mais je ne me sens pas bien. » Du coup tu préfères sortir. Tu attrapes ton peignoir et donne un à Jeff. Tu enveloppes tes cheveux dans une serviette. Tu sors le nécessaire à pharmacie du placard de ta salle de bain. Tu te sèches doucement et puis tu laisses ton peignoir glisser au sol. Tu te tournes encore une fois pour que Jeff ne voit pas les marques, mais tu oublies le miroir qui renvoie l’image de ton corps. « Ce n’est pas beau à voir n’est pas. » Tu passes de la pommade sur les marques serrant les dents pour maitriser la douleur. Puis tu enfiles un tee-shirt long qui tombe sur tes épaules. Avant de refaire face à Jeff. Complètement perdue sur le coup.

Tu retrouves les bras de Jeff alors que le connard se barre sans demander son reste. Tu n’as plus envie de penser à lui. Ni à ce qui vient de se passer, même si tu ne vas pas pouvoir oublier cette soirée tout de suite. Ton corps est trop douloureux pour ça. Tu effaces ta souffrance entre les bras de Jeff. Il se fait très tendre et très prévenant à ton égard. Et tu trouves ces attentions attendrissantes. Rentrer chez toi c’est tout ce que tu veux. Rentrer et profiter d’avantage de la soirée et de la tendresse de Jeff. Le reste n’a plus trop d’importance même si cela t’a marqué et rendu fébrile. Tu ne veux pas t’attarder plus dans cette ruelle. « Promis je ferais attention. » A peine arriver tu n’as qu’une envie une douche. Mais tu sens vite que seule tu ne vas pas y arriver. Tu tiens à peine sur tes jambes. Et rapidement Jeff te rejoint, même si tu as pris un peu d’avance. Le jet d’eau est assez douloureux sur ta peau. Mais les baisers et les caresses de Jeff te font vite oublier cet aspect désagréable. Il vient  troubler ta chair de façon divine. Il reste toujours doux et cela te chamboule profondément. Tu en profites pour lui faire part de tes réactions habituelles quand un homme te porte secours. En principe il en prenne pour leur grade. Tu n’es pas une femme qui aime être sauvé et pourtant ce soir, sans Jeff. Tu ne préfères pas penser à ce qui aurait pu se passer. Tu sais juste que tu as vraiment apprécié. Que cela t’a touché, troublé. Tu souris alors qu’il te demande pourquoi il a eu droit à ce traitement de faveur. Tu laisses un instant ton regard se perdre dans le sien. Puis tes lèvres glissent sur sa joue, dans son cou. Et tu viens murmurer tout contre son oreille. « Parce qu’avec toi tout est délicieusement différent .. » Tes lèvres s’égarent à nouveau sur sa peau avant de retrouver sa bouche. L’instant est sensuel. Légèrement brulant. Intense en émotion. Car même si vos gestes restent innocents, cela te chamboule. Te rend fébrile et fragile. Mais contrairement à d’habitude cela ne te fait pas peur de baisser les armes. Un autre n’aurait eu que ta colère et Jeff a toute ta tendresse. Tu en profites pour lui demander s’il n’a pas eu peur. Tu lui avoues que toi tu as eu la trouille. Tu es même étonnée d’être aussi franche. Avouer que tu as eu peur ça non plus cela ne fait pas parti de tes principes. « Oui la colère maitrise tout dans ses moments là. Tu réalises les risques après  .. quand tu repenses à la scène. » Comme quand tu te retrouves face à un couteau et que tu fonces tête baissée au lieu de fuir. Sur le coup tu ne réfléchis plus. C’est la douleur de la lame dans ta chair qui te fait prendre l’ampleur de ton inconscience. « Je les détestes aussi. Je ne supporte pas les mecs qui nous voient comme des objets pour satisfaire leur besoin animal. » Tes poings se serrent à nouveau et ton corps te lâche. Un jour tu te trouveras face à plus fort que toi et tu risques fort de payer tous tes outrages. Mais ce jour n’est pas arrivé et tu espères qu’il n’arrivera jamais. Tu préfères sortir de la douche, même si le moment était très plaisant. Vous vous séchez rapidement et tu attrapes la pommade pour essayer de soulager ta chair meurtrie. Finalement c’est Jeff qui te la passe, usant encore une fois de douceur. « Je suis sure que je vais guérir plus vite grâce à toi. » Tu lui voles un baiser. Et enfiles un tee-shirt bien trop grand pour toi. Il y a un instant de flottement. Tu perds quelques secondes conscience de la réalité, c’est la voix de Jeff qui te fait revenir. Tu le regardes et très sérieusement tu lui réponds. « Tu peux aussi te balader en tenue d’Adam ce n’est pas moi qui irait me plaindre. » Tu veux détendre l’atmosphère. Même si elle n’est pas pesante. Tu sens bien que pour lui comme pour toi le contre coup de tout ça vous atteint. Ta main glisse sur son torse. Ton regard quand à lui s’égare un peu plus bas. « Mon frère a oublié des fringues  la dernière fois et il y a des caleçons. Je vais te chercher ça. Et j’ai aussi des tee-shirts. Je récupère des grandes tailles quand on fait des soirées en partenariat avec des marques d’alcool. » En plus tu en portes un. « J’adore trainer avec à la maison. » Ta voix a retrouvé un peu plus d’éclat, même si dans ton regard le trouble persiste. Et tu files dans ta chambre pour récupérer de quoi vêtir Jeff. « Et j’ai envie que l’on se pose un peu sur le canapé. On pourrait regarder un film comique en mangeant du pop corn. » Tu reviens rapidement en tenant deux caleçons. « Bananes ou citrouilles. » Tu lui montres les caleçons un grand sourire dessiné sur tes lèvres. « Je sais mon frères à des gouts de chiottes au niveau sous vêtements. Je lui ai souvent dit qu’il devait faire fuir les filles en ce déshabillant. » Tu tends les caleçons à Jeff. « Je peux faire partir une machine pendant que l’on regarde le film et puis on mettra ton linge au séchoir. Comme ça demain tu ne seras pas obligé de partir en peignoir. » Tu retrouves un instant ses bras avant de filer vers la cuisine pour préparer le pop corn. « Tu veux une bière, j’ai envie d’en boire une. » Tu le retrouves au salon et vous vous installez dans le canapé. Tu te blottis contre lui. « Tu sais tu pourrais peut être prévoir .. un sac avec des affaires  .. que tu laisserais là .. au cas où .. » Ta voix est hésitante. C’est la première fois que tu proposes ce genre de chose à un mec. Mais tu es sincère dans ta proposition.

Tu restes légèrement mystérieuse. Tu ne lui dis juste qu’avec lui tout est différent. Ce qui est la pure vérité. Avec les mecs tu t’attardes rarement voir jamais. Tu es même du genre à disparaitre rapidement après avoir couché avec. Tu ne t’impliques pas. Surtout pas dans l’après. Pas de nuit complètement partagées. Ni de petit déjeuner. Tu as toujours peur de t’attacher, que cela te rende fragile. Mais avec Jeff. Tu te laisses tenter. Sans chercher à comprendre ce que cela veut dire. Ou cela va te mener. Tu es juste bien avec lui. Et il est trop tôt pour analyser le bordel qu’il met dans ton cœur et ton âme. Un joyeux bordel qui te trouble avec douceur. « Oui .. » Et tu scelles ta réponse d’un baiser. Tu ne veux pas lui avouer qu’au fond tout cela te fait peur. C’est pire que sauter dans le vide. Les sentiments cela n’a jamais été fait pour toi. Tu as trop vu ton père souffrir par amour. Et la conversation prend une autre route. Tu frissonnes à sa réponse. Les risques vu son boulot il doit les frôler de prêt bien plus souvent qu’il ne le voudrait. « Il est vrai que le risque fait parti de ton quotidien. » Toi tu le provoques souvent par fierté. Jeff, il le caresse parce qu’il n’a pas le choix. Tu ne relèves pas sa dernière remarque sur les connards qui sont bien trop nombreux à ton gout. Tu ne veux pas que la colère vienne titiller ta chair. Tu préfères te perdre dans la tendresse que t’offre Jeff. Et parler de ça ne fait que te rendre plus fébrile, du coup sortir de la douche est plus prudent. Vous vous séchez et il se propose de te passer la pommade sur tes coups. Tu lui souris. « Le truc pour que ça marche vraiment va falloir que tu viennes me la passer tous les jours. Deux fois par jour même. » Tu le taquines, tu as envie que vos regards retrouvent leur éclat. Qu’ils ne soient plus entachés par les images de ce début de soirée. Tu le provoques même légèrement une fois qu’il est sec et sans vêtements à ce mettre. « Oui je comprends. Et puis on n’est pas au jardin d’Eden ici. » Tu frôles sa peau. Ton regard frôle ses courbes se faisant plus coquin un instant. Tu profites de la vue avant qu’elle ne soit cachée pour le reste de la soirée. Tu n’as pas la tête en à abuser mais pourquoi te priver de te rincer l’œil. Et la taquinerie se glisse à nouveau entre vous. Même si elle reste plutôt sage, elle est déplaisante et te titille doucement les sens. Tu remarques alors où s’arrête ton tee-shirt, tu n’y avais pas spécialement fait attention avant. « Je comprends. » Tu lui fais un clin. Mais Jeff ajoute une précision encore plus coquine. « A cause des boutons je suppose. La prochaine fois. » Et tu files pour aller récupérer les fringues de ton frère. Pas sur que cela lui plaise mais c’est tout ce que tu as en magasin. Vous en profitez pour décider du choix de la suite de la soirée. Canapé, bière et film comique. De quoi te détendre et t’apaiser. Et tu reviens fièrement avec les caleçons. Et la réaction de Jeff ne se fait pas attendre. « Non. Pas du tout Jeff. C’est quand même mieux qu’une petite culotte en dentelle.» Et tu éclates de rire. Les nerfs te lâchent fou rire assuré et difficile à arrêter. « Désolé. » Et le beau gosse choisit les citrouilles. « Je l’aurais un peu parié. Je ne laisse pas aux mecs le temps de laisser leurs affaires chez moi. Mes frères sont les seuls qui ont ce droit.  Même pour leurs caleçons horribles. » Tu ne passes pas une nuit entière avec un homme, enfin tu ne passais pas de nuit entière avec un homme. Jeff a cassé ce rituel. Mais tu aimes t’endormir et te réveiller dans ses bras. « Non j’ai déjà du linge dedans. Alors pas de souci. » De toute façon tu comptais en faire une demain, cela ne te fait avancer le programme que de quelques heures. Et tu as toi-même horreur de remettre des fringues de la veille. Une fois le problème réglé. Tu pars récupérer les bières et le pop corn. Bon vu l’heure une bière ce n’est peut être pas le top, mais tu t’en moques. Sur l’instant c’est ce dont tu as envie. Tu rejoins Jeff dans le canapé. Tu t’installes tout contre lui. En essayant de ne pas réveiller les douleurs qui se sont calmées grâce aux cachets et à la pommade. Tu te surprends toi-même quand tu lui proposes de laisser un sac avec quelques affaires. C’est peut être trop tôt. Trop rapide. Mais l’idée est lancée et en plus tu es sincère. Déroutée sur le coup tu te dis après qu’il doit trouver ta proposition étrange. "Et merde tant pis". De toute façon l’idée te plait. Elle te plait même beaucoup. A sa réponse tu te lèves légèrement et tu plonges ton regard dans le sien. Ta voix a été hésitante mais ton regard est loin de l’être. Il embrasse le coin de tes lèvres. Tu fais attention de ne pas renverser ta bière. « Si je te le propose c’est que cela ne me dérange pas. Ce n’est juste pas dans mes habitudes d’où mon hésitation. » Tu viens doucement kidnapper sa bouche pour un baiser un peu plus sensuel. « Okay je laisserais quelques affaires chez toi. » Puis tu reprends ta place au creux de ses bras. Il resserre l’étreinte. Tu souris à ce contact plus intense. « J’ai Splash si tu veux. » Tu avales une gorgée de bière imaginant sa tête face à ta proposition. « Sinon j’ai Deadpool ou Qui a tué mon boss. » Jeff te débarrasse de ta bière et il vient lier ses doigts aux tiens. Tu allumes la télé et tu mets le film en route. Pas sur que tu le vois jusqu’au bout mais tu t’en moques. Tu es bien et le reste n’a pas d’importance.

Le plus difficile est passé, tu en as conscience. Reste le plus dur, surtout pour ton corps. Car les bleus vont marquer ta peau encore un bout de temps. Et Jeff te le rappelle gentiment tout en te passant la pommade. Tu lui souris. « Tu vas devenir mon infirmier personnel alors. Oui c’est assez long à se résorber. Mais j’en ai l’habitude .. ce n’est pas la première fois que ça m’arrive .. » Et ce n’est peut être pas la dernière fois. Vu ton fichu caractère ce n’est pas aujourd’hui que tu vas te calmer à envoyer chier les connards de service. Même si cette fois tu as eu la trouille. Et que tu t’es rendue compte que tout aurait pu tourner au drame sans l’intervention du beau pompier. Tu essaies d’oublier cela au travers de taquinerie partagée. De plus la présence de Jeff, t’apaise et de donne encore plus envie d’oublier cette putain de soirée. Elle va se terminer bien mieux qu’elle n’a commencé. Même si elle ne se terminera pas comme certaines que vous avez déjà partagé. Tu as juste besoin de tendresse et de complicité. Tu n’as même pas envie de sexe. Pourtant quelques sous entendus et quelques regards pourraient bien faire penser autrement. Mais tu restes sage, comme Jeff. Tu apprécies sa réaction, le respect qu’il a vis-à-vis de toi dans cette situation. Cela te touche. Et tu te laisses guider par les émotions qui t’effleurent avec plus de force. Continuant à le provoquer légèrement avec expertise. De quoi le titiller et le faire craquer en douceur. « Tu ne vois pas de quoi je parle. Avoue que tu adores les déboutonner avant faire glisser le tissu sur ma peau. » Ta voix se fait plus sensuelle. En plus tu aimes bien porter les chemises de Jeff. Laisser ton parfum dessus, alors qu’elles ont avant déposé le sien sur ta peau. Ces pensées te chamboulent, c’est surement l’effet des coups. Tu deviens trop sensible ou trop fébrile face à tout ça. Mais tu gardes le cap et tu profites de l’histoire des caleçons pour lutter contre toutes les émotions qui t’enveloppent. Tu te doutais que cela ne serait pas sa tasse de thé mais c’est tout ce que tu peux lui offrir pour lui éviter de passer la soirée en tenue d’Adam. Un moyen involontaire ou bien volontaire. Tu ne sais pas trop. De lui faire passer un message. Il ne relève pas. Mais tu sais qu’il a du enregistrer tes mots. Tout est tellement différent avec Jeff. Tu caches derrière une autre taquinerie ce qu’il éveille en toi. Cette fournaise qui n’est pas que du au plaisir charnel que vous partagez. « En effet je suis capable de tout. Tu le sais. Quoi que tu n’as pas tout vu encore. » Et tu laisses ton rire venir éclabousser les dernières tensions que cette soirée ont engendré. Par contre cela réveille des douleurs au niveau de tes côtes. Quelques indices de plus sur ta façon de vivre. Et surtout d’être avec les hommes. Tu ne veux pas lui faire peur. Mais il pourra peut être plus facilement comprendre les tiennes si à un moment elles viennent s’emparer de toi. Une fois habillée et la machine lancé, vous vous retrouvez sur le canapé. Bière en main et pop corn à gogo. Tu te surprends toi-même quand tu lui proposes pour les affaires. Tu sens bien le léger malaise sur le coup, un peu logique vu ton hésitation. Alors tu viens chercher ses lèvres et tu lui expliques juste pour qu’il ne croit pas que ta proposition n’est pas sincère. Tu apprécies encore une fois sa réaction tout en acceptant sa proposition en retour. Toi qui ne t’engage jamais, voilà que … enfin tu ne veux pas penser à tout ça pour le moment. Tu veux juste profiter de l’instant présent. Tout ce que tu sais c’est que tu aimes être avec Jeff. Que tu aimes passer du temps avec lui et pas que pour faire l’amour. Tu as juste envie d’être avec lui. Tu t’installes confortablement contre son torse. Vous choisissez le film. Vous le lancez. Tu souris à sa question. « J’ai dormi. Vu que j’ai fini à plus de deux heures du matin. Le temps de me changer, de rentrer et de me coucher cela devait être presque quatre heures. Je me suis levée à midi. Je suis allée nager trois heures. Avant de rentrer pour me poser manger et ensuite me préparer pour retourner bosser. Rien de très palpitant. Et toi ? » Quand tu bosses de nuit au casino tu es complètement déboussolée pour le reste de ta journée. Surtout quand tu enchaines plusieurs soirs de suite comme en ce moment. Tu resserres l’étreinte des bras de Jeff autour de ta taille. Tu fermes les yeux. Avec Jeff tu as envie que les instants s’éternisent.

« A  vos ordres chef. » Et tu poses ta main contre ton front en guise de salut. Tu esquives une grimace, la cachant sous un sourire. L’instant est léger et taquin sans chercher la provocation et tu adores ça. Cela te fait un bien fou au moral. D’habitude tu affrontes l’après de tes bagarres seule. C’est souvent le vide et la douleur qui viennent caresser tes veines dans ce cas. Te faisant douter de tout. Et surtout de toi. De ta manière de voir la vie et de cette façon que tu as de lutter contre tout ce qui pourrait te faire attacher à un homme. Ces soirs là l’évidence de ta solitude vient nourrir les douleurs de ton corps et de ton âme. Te laissant désemparé et fébrile. Mais ce soir ce n’est pas le cas. Jeff est là. Pour la première fois tu n’es pas seule face à cette détresse. Et même si la situation te rend fragile, au fond de toi cela te rend plus forte. Renforçant l’idée que Jeff n’est pas avec toi que pour le sexe. Que quelque chose d’autre vous unit, même si cela te fait flipper. Parce que ce sentiment tu ne l’as jamais affronté. Tu l’as toujours vu comme un ennemi. Jamais comme un ami. Ou un allié. Mais la conversation te happe à nouveau, te faisant oublier toutes tes réflexions. De toute manière tu verras bien. Pour le moment tu profites de chaque instant partagé. « Je vois !! Tu adores lorgner dans mon décolleté. » Tu t’approches et tu lui murmures tout contre son oreille. « Dans ce cas j’essaierais de te satisfaire le plus souvent possible. » Tes lèvres trainent sur sa peau. Et puis tu t’éloignes pour aller chercher de quoi cacher sa nudité. Même si ton regard avoue que cette situation te convient parfaitement. Jeff aime lorgner dans ton décolleté, toi tu aimes mater ses courbes masculines. Chacun sa gourmandise. Et encore une fois tout est sujet à taquinerie. Vous frôlez presque l’indécence. Cela éveille ton corps mais pas d’une façon charnelle. C’est plus profond que cela. Plus intense. Comme si Jeff doucement s’infiltrer dans chaque parcelle de ton être. Laissant sa marque. Cela te trouble. Mais cette sensation t’apaise. Et tu joues avec délice, alors que lui hésites entre les caleçons que tu lui présentes. Quoi que tu aurais bien une autre solution. Jeff doit rester méfiant car tu es plutôt du genre capable de tout. Et tu comptes bien le lui faire découvrir au fil des jours. Il risque d’être très surpris mais cela ajoutera du piquant à la relation qui nait doucement. Il te vole un baiser et vous vous installez sur le canapé. Une proposition vient vous troubler. C’est loin de tes habitudes, mais avec Jeff tu as envie de les brusquer, de les briser. Même si la peur est là au fond de tes tripes. Tu veux essayer. Et cela à l’air de lui convenir. Et puis tu verras bien comme tout cela tourne. Tu n’as jamais laissé d’homme rentrer dans ta vie. Dans ton cœur. Tu as toujours refusé de t’impliquer. Toujours la crainte d’être blessée. De souffrir. Tu ne sais pas de quoi demain sera fait. Mais tu te sens bien avec Jeff. Il a su gagner ta confiance. Il a fissuré ta carapace. Alors tu veux te laisser une chance de voir ce que cela peut t’offrir. Même si ce sentiment te rend fragile. Tu te sens assez forte pour l’affronter à présent. La discussion se fait plus banale. Chacun raconte sa journée. « Avec ou sans laisse. » Tu sifflotes. Tu ne peux t’empêcher de le taquiner à ce sujet. « Non je ne me moquerais pas de toi. J’admire les hommes qui font le ménage. Quand mes frères viennent ici c’est eux qui s’occupent de la maison. A vrai dire je ne leur laisse pas le choix. » Tu rigoles, ce qui provoque de légères douleurs au niveau de tes côtes. Tu adores tes frères et quand ils viennent à Bowen ils prennent soin de toi. Alors ils s’occupent de tout. Tu es traitée comme une petite reine. Mais tu le leurs rends bien. Par contre la suite de la réponse de Jeff te fait parti au quart de tour. Tu te retournes. Tu t’installes sur ses cuisses et tu plantes ton regard plein de défi dans le sien. « Douteriez-vous de mes capacités de nageuse monsieur Hogan ? » Ta voix est ferme. Mais ton sourire montre que tu joues. « Je te prends quand tu veux … » Tu laisses ta phrase en suspend pour jouer sur l’ambiguïté qu’elle peut engendrer. Ta main vient doucement frôler son torse nu. Ta langue passe sur tes lèvres. « Et je parle de natation bien entendu. » Tu approches ton visage du sien et tu t’empares de ses lèvres avec douceur. Sans réellement t’en rendre compte ton bassin se fait plus pressant contre le sien. Ce qui réveille encore des douleurs. Comme tu en veux à ce connard à cet instant. Tes lèvres glissent dans le cou de Jeff. « Putain ça me fait chier d’avoir si mal .. parce que j'aurais bien abuser de la situation. » Et tu le mords légèrement. Avant de poser ta tête contre son torse. Laissant tes doigts glisser sur sa peau. Et puis tu te relèves parce que te tenir contre lui te fait souffrir. Tu attrapes ta bouteille de bière sur la table basse et tu la finis. Le film continue mais tu n’y prêtes pas attention. Tu restes assise sur les cuisses de Jeff. Ton regard perdu dans le sien. « Quel genre de gosse tu étais Jeff ? » Tu n’as pas envie de regarder le film et tu n’as pas sommeil. Tu ne peux pas abuser de ton homme non plus. Alors autant en profiter pour en apprendre un peu plus sur lui.