Coup pour coup - Jeff

« Tout à fait. » Tu lui souris, trouvant Jeff adorable face à l’air qu’il prend. « J’aime quand tu as cette tête de coupable. » Tu es parfaitement consciente que ton décolleté plait au beau gosse, tu t’en étais rendue compte lors de votre soirée au restaurant en bord de plage. Son regard ne mentait pas sur ses intentions et son attention. Il profite que ton visage est tout proche du sien pour murmurer à son tour quelques mots. « Non juste ce qu’il faut. Avec parfois une touche de privation pour te faire languir. » Il faut savoir doser pour donner plus envie de découvrir et tu comptes bien jouer à ce jeu avec Jeff. Comme porter un col roulé pour le titiller d’avantage. De toute manière tu es pleine de ressource quand il s’agit d’éveiller le désir d’un homme. Et tu comptes bien faire lui tourner la tête à chaque fois que vous vous retrouverez. Après une courte hésitation il enfile le caleçon citrouille et vous vous installez sur le canapé pour regarder un film. Et vous en profitez pour discuter tout en vous taquinant. Pas question que cette soirée soit gâchée complètement. Si tes douleurs t’empêchent d’en profiter charnellement, tu abuses autrement. Ne laissant passer aucune occasion. Tout est bon pour rendre l’instant plus amusant. Et puis c’est une façon pour toi de baisser d’avantage les armes. Et d’apaiser ton âme. « Je pense que c’est plus prudent aussi. Et puis je n’ai pas envie qu’il te fasse rencontrer une autre demoiselle. » Chacun raconte sa journée. Profitant encore une fois pour vous taquinez. Et même si tu t’empresses de dire que tu mènes tes frères à la baguette quand ils viennent chez toi. Tu restes joueuse dans le son de ta voix. Faire le ménage ne te pose aucun problème. C’est souvent dans ce genre de moment que tu allumes la musique à fond pour te motiver d’avantage. Par contre quand Jeff vient à te titiller sur le sujet natation, tu parts au quart de tour. Cherchant presque à le défier et à le provoquer. Tu essaies de rester sérieuse mais c'est difficile. « Cela vaut mieux pour toi. » Tu plaisantes également tout en laissant, comme à ton habitude, le doute plané par rapport à tes mots. Jeff relève le défi et tu finis par préciser que tu parles bien de natation. Tu aimes lui mettre l’eau à la bouche de diverses manières. Les sous entendus c’est l’idéal pour titiller les sens. « Oui aucune ambiguïté de ce côté-là. Du coup reste plus qu’à trouver un jour qui nous convienne pour voir qui de nous deux est le meilleur en natation. » Tu te fais plus câline. Les mains de Jeff sur tes cuisses te font frissonner, même si elles viennent juste te frôler. Tes lèvres s’attardent sur sa peau. Tu maudis ta douleur et le connard qui la causée ce qui t’empêche de profiter pleinement de l’instant de partage. « J’y compte bien. On prendra double ration de gourmandise. » L’instant s’habille de tendresse. Tout en douceur. Son regard retrouve le tien. Avant que ses lèvres emprisonnent à nouveau les tiennes. Le moment est propice à la discussion. Tu mets à profit cette soirée pour en apprendre plus sur Jeff. Même si au fil de vos rencontres vous vous dévoilez il reste encore bien des choses à découvrir. « Peut être parce qu’elles ont plus d’expérience. » Tu remarques bien son petit sourire coquin. « A vrai dire je veux tout savoir. » Tu t’installes à nouveau contre Jeff, te lovant d’avantage dans ses bras. Même si la fatigue se fait plus présente tu n’as pas envie d’aller te coucher. Et puis faut bien que tu répondes à la question de Jeff. « Ma première cuite. Elle date un peu. J’avais quinze ans. J'avais rejoins en douce mes frangins à une soirée. Bon ils n’ont pas trop apprécié au départ. Mais j’ai su les convaincre. Je leur ai même promis d’être très sage. » Tu te racles la gorge en levant les yeux au ciel.  Le mot sage n’a jamais trop fait parti de ton vocabulaire. « Un mec qui se la péter un peu a lancé un défi. Personne n’était partant pour le relever. Mais moi je n’ai pas résisté. Il a rempli pas mal de verre de vodka et c’était à celui qui les boirait le plus vite. Il a vu qu’il avait affaire à une gamine alors il a cru qu’il allait l’avoir facile. Mais je suis du genre têtue et butée. Bon j’ai fini complètement bourré, mais il est tombé avant moi. Depuis je ne supporte plus la vodka. Mes frères m’ont passé un sacré savon. Mais ils n’en ont jamais parlé à mon père. J’ai été malade deux jours, il a pensé que je faisais une indigestion. De toute façon je crois que j’aurais chopé la rage qu’il n’aurait même pas fait attention. » La tristesse enrobe ta voix sur le coup. Il avait toujours été présent mais au final il avait loupé tout un tas de chose en ne voyant en toi que la cause de la mort de ta mère. Même après toutes ces années cela te pèse encore.  

Après un échange de taquinerie verbale légèrement provocante vous vous installez sur le canapé. Tu sais que la soirée va être des plus agréables. Tu aimes être avec Jeff. Et tu adores le titiller même si ce soir vous allez rester sages. Mais tu lui fais comprendre que l’envie te dévore quand même et que si tu n’avais pas toutes ses douleurs tu aurais à nouveau croqué dans la gourmandise sans aucune modération. Du coup vous rendez le moment propice à la discussion. Chacun se livre à son tour. Parlant de sa journée. Tu ne peux t’empêcher de le titiller par rapport à sa promenade avec Splash. Un moyen de lui faire comprendre que tu tiens à lui sans réellement l’avouer. Pour toi c’est tout nouveau, un seul mec dans ta vie, dans ton lit et ce durant plusieurs semaines à la suite. Tu as encore du mal à y croire. Mais tu n’as pas besoin de te pincer pour savoir que la chose est véridique. Jeff t’a complètement chamboulé, en tout cas sur ce point. Tu t’attardes bien entendu sur les beaux gosses que tu croises. Les yeux sont faits pour regarder. Mais tu ne cherches pas à aller plus loin. Tu as même refusé un verre l’autre soir au casino. Toi refuser une invitation surtout que le mec était très sexy. Et Jeff te rassure sur le fait que même si cela arrivait, il n’y aurait aucun souci. Sa réponse te fait sourire. Jeff est dont du genre fidèle. Combien de mec fidèle tu as détourné ? Tu ne serais le dire, la plus part oublie dans ces moments là qu’ils ont une petite amie. Ou une femme. Mais tu ne réponds pas à sa remarque. Par contre tu deviens plus mordante quand il t’attaque sur tes trois heures de natation. Il cherche le défi et bien il va l’avoir. Même si encore une fois tu glisses un sous entendu dans ta réponse. Et tout ce que tu reçois c’est une bonne plaisanterie en retour. Mais tu joues le jeu, juste par plaisir. « Hum !! Je vois. » Tu prends un regard plus sérieux, tout ne faisant une légère moue. « Dis que tu veux que je te laisse une longueur d’avantage pour que ce soi équitable. Parce que c’est vrai que mon boulot n’est pas fatiguant. Enfin sauf au niveau des doigts. » Et tu lui tires la langue. « Et ne t’amuses pas à faire le fatigué pour me laisser gagner. Parce que tu risquerais de le regretter, je serais impitoyable. » Et tu lui fais un clin d’œil imaginant déjà la manière que tu userais pour le torturer s’il ne jouait pas équitablement le jeu. Et tu ne loupes aucunes répliques rendant l’échange plus sensuel dans tes gestes comme dans tes mots. Regrettant d’avantage la privation occasionnée par les coups. Mais tout peut se rattraper. Tu as même l’idée d’en abuser. Et cela à l’air de plaire à Jeff. Tu viens tendrement laisser tes lèvres trainer sur son cou face à sa réponse et son sourire légèrement coquin. « J’aime te mettre l’eau à la bouche. » Et la discussion continue, tu trouves rapidement pourquoi il préférait les copines de son frère. Tu tombes même pile poil dessus. Et puis tu lui racontes une anecdote par rapport à ta première cuite. Tu ne caches rien de cette soirée ou tu avais juste quinze ans. Ce n’est pas le genre de truc que tu racontes. Ces souvenirs là tu n’en parles qu’avec tes frères. Mais tu aimes que Jeff se glisse dans ta vie de cette manière. Et tu exploses presque de rire à sa réaction. Sa façon de faire te rappelle tes frères. Tu sens comme un petit côté protecteur à cet instant. Tu le laisses finir avant de répondre. « Sur le coup j’ai juste pensé à défier le mec, il était tellement sur de lui. Qu’il en était pitoyable. Plus jamais avec de la vodka en tout cas. Et je suis restée quelque temps sans avaler une goutte d’alcool. Après j’ai pris d’autre cuite. Mais j’ai fais plus attention. Je ne suis pas en sucre tu sais. » Et tu viens doucement poser un baiser au creux de son cou. « C’est mignon comme tu as réagi. » Ton regard se perd dans le sien. « Bon à mon tour. C’est quoi qui te fait peur ? Et je ne parle pas de la mort. Je parle du noir ou des serpents ou le vide .. les trucs dans le genre. » Toi ta plus grande peur c’est de t’attacher à un homme. Et de perdre le contrôle de ton cœur.    

« Je prends les devants. » Et puis tu ne voudrais pas le fatiguer inutilement. Préférant l’épuiser d’une autre manière, même si ce soir elle ne sera pas au programme de votre soirée. Et la taquinerie continue entre vous, difficile d’y échapper même si cette fois elle reste dans un domaine plus sage. « Tous les métiers sont fatiguant. C’est la manière de se fatiguer qui diffère. Elle peut être également mentale. Je me sers pas mal de ma tête certains soirs. Je suppose que toi aussi. » Tu es persuadée que Jeff ne doit pas foncer tête baisser dans un immeuble en feu, comme toi tu fais gaffe à tes donnes même si le hasard entre pas mal en jeu dans la distribution de tes cartes. Mais l’idée de te mesurer à Jeff en natation te rend plus mordante. Pas question de laisser passer cette occasion. Et puis tous les prétextes sont bons pour voir le beau gosse en tenue légère. « Et j’ai horreur de ça. Je préfère perdre honnêtement que de gagner parce que l'on m'a laisser gagner. On verra. Il n’y a qu’en se rendant dans une piscine que l’on pourra voir qui de nous deux met l’autre à mal. On pourrait même voir pour une récompense. Cela peut être une carotte pour te motiver. » Tu sifflotes. Tu n’as aucune idée sur l’issue que pourrait avoir ce défi. Jeff est quand même assez sportif et tu es certaine qu’il peut s’en sortir. Après c’est sur la durée. Trois heures de natation pas facile de tenir le rythme. Mais tu es certaine que tout cela peut se transformer en un super moment plein de surprise. Même si ton corps te fait mal, tu ne peux t’empêcher d’être provocante. Tu regrettes même tes bleus. Tu aurais bien mis le feu d’avantage au beau pompier. Croquer dans la gourmandise avec Jeff est tellement plaisant que t’en priver te fait maronner. Et tu souris à sa remarque. Incorrigible oui. Mais Jeff est terriblement tentant. Dont au final ce n’est pas de ta faute si tu as du mal à résister. Et puis la discussion bifurque. Vous partez dans les souvenirs. Et c’est toi qui t’y colle en premier. Tu sens bien le côté protecteur de Jeff sortir dans sa réaction face à ton anecdote. « A ma moi du passé. Si je la croisais il y a plein de chose que je lui dirais. Mais je ne parlerais pas spécialement de cette soirée. Cela ne serait pas ma priorité. Même si ce jour là je n’avais aucune conscience des risques. Mais j’ai fais pire tu sais .. » Ta voix se fait plus douce, pleine de nostalgie. « J’ai commencé très tôt mes conneries … » Ta venue au monde a couté la vie à ta mère alors si tu voyais ta toi du passé, tu lui demanderais de faire attention ce jour là. Encore plus que les autres jours où tu as joué avec ta vie. « Enfin je ne veux pas gâcher cette soirée en parlant de tout ça .. mais je sais que toutes mes conneries ont découlé de ce premier acte d’égoïsme .. » Même si tes frères t’avaient plusieurs fois dit que tu n’étais pas responsable de la mort de ta mère. Un être te l’avait fait payer tous les jours de ta vie. Ton père. Tu donnerais tout pour réécrire cette page de ta vie. Cela reste un sujet délicat dont tu as du mal à parler. Comme si cette blessure ne s’était jamais refermée. Du coup tu préfères changer de sujet. Tu te dérobes, pas encore assez forte pour parler de cette souffrance qui tiraille tes tripes depuis trente ans. Et quand tu poses ta question à Jeff, tu es loin d’imaginer le trouble que va entrainer sa réponse. Tu es fébrile, un peu logique vu la soirée. Et de penser à ta mère n’a fait que rendre ta fébrilité plus tenace. Et là quand Jeff parle de son métier cela finit par te chambouler. Sa voix a pris un ton qui te fait frissonner. Et ses mots viennent sérieusement te secouer. Tu prends conscience du danger qu’il affronte tous les jours. Même si tu t’en doutais. Qu’il te le dise de cette manière, rend l’impact de ses paroles plus puissants. C’est comme une claque en pleine figure. Tu prends également conscience de l’attachement que tu lui portes. Il vient serrer ton cœur quelques secondes coupant même ton souffle. Tu restes silencieuse bousculée par les images que ses mots ont engendré. Il resserre l’étau de ses bras autour de toi. Tu tournes ton visage vers lui. Laissant ton regard se glisser dans le sien. Tu te demandes comment tu arrives à retenir tes larmes. C’est comme si tout ton corps te lâchait. Le contre coup surement. Tu joues souvent les fortes quand tu te bats mais là c’est la fragilité qui vient te caresser. Ta main passe sur sa joue et tu viens doucement trouver ses lèvres. Tu rends le baiser lent et délicieuse envoutant. Puis tout contre son cou tu murmures. « Tu fais gaffe n’est ce pas. » Ton visage reste dans son cou cachant tes larmes. Tu as la sensation qu’encore une fois toutes tes barrières s’effondrent face à Jeff. « Désolée je suis un peu fatiguée et secoué avec tout ça. » Puis tu retrouves son regard et tu lui souris. Avant de kidnapper à nouveau ses lèvres. Te collant d'avantage contre lui. Pour te protéger de tout ce qui s'empare de toi à cet instant.

Tu ne peux t’empêcher de sourire à la remarque de Jeff. « Défoncer les portes à coup de boule .. pauvre tête. » Tu soupires, mais c’est plus pour le narguer que pour te moquer. « Et en effet il faut mieux suivre les ordres. C’est le genre de chose que je dois faire aussi. » Même si le poker dépend beaucoup du hasard de la donne, tu as des directives par rapport à certains clients. Tu ne laisses pas passer le coup de la piscine, tu cherches même le défi tout en proposant une récompense. Vu que Jeff a l’air de se sentir perdant avant même avoir mis un pied dans la piscine. « Je n’ai aucun doute là-dessus. J’ai la sensation que la carotte a un effet très motivant sur toi. » Et ce n’est pas sa tête d’innocent qui va te faire penser le contraire. D’ailleurs tout à l’heure Jeff jouait plutôt les coupables, là le vent a tourné. Tu trouves cela très amusant, même très plaisant. Un moyen de renforcer la complicité qui se glisse de plus en plus entre vous. La légèreté fait place à un sujet un peu plus perturbant. Autant pour Jeff que pour toi. Même si à la base il s’agit juste de ta première cuite. Elle réveille des souvenirs douloureux qui t’effleurent souvent. Jeff se révèle plutôt protecteur, cela t’attendrit et te chamboule. L’un cumulé avec l’autre te rend fébrile, mais tu préfères éviter de t’enfoncer plus dans le sujet. Penser à ta mère, à ton père est presque une épreuve. Tu sais qu’il faudra un jour que tu abordes le sujet avec Jeff, mais pas ce soir. Tu as assez morflé comme ça. Cela ne ferait que te rendre plus fragile. Tu acquiesces à sa phrase. En effet comment mesurer les conséquences d’un acte quand on vient juste de pousser son premier cri. Tu as vraiment pris la notion de ton acte qu’avec le temps. Et plus les années ont passées et plus cet acte a pesé dans la balance de ta vie, jouant sur tout. Autant sur ta façon de voir la vie, que de réagir ou même d’agir. Rien n’aurait été pareil si ta mère n’était pas morte ce jour là. Morte à cause de toi. « C’est juste que c’est très douloureux pour moi. » Trop douloureux, au point que souvent cette souffrance a guidé tes actes insensés, elle les guide encore. Tu savoures son baiser plein de tendresse. Avant de t’engager dans une question qui au final n’arrange pas la situation. Tu n’as pas spécialement réfléchi à ta demande. Tu pensais qu’il te parlerait de peur logique comme en a le plus banal des mortels. Mais il parle de son métier, de la peur d’échouer dans sa tâche. Et cela te bouleverse. Tu étais déjà à fleur de peau, ses mots ajoutent d’avantage de fébrilité. Et tu cherches son contact, caressant sa joue, embrassant ses lèvres. Cela te serre le cœur d’une drôle de façon en pensant aux risques qu’il encourt chaque jour. Bien entendu tu t’en doutais. Tous les pompiers risquent leur vie pour en sauver d’autre. Mais là l’émotion se fait plus personnelle, plus intime et elle te touche. C’est presque profond. Jeff te rassure, même si tu as conscience qu’il y a des choses face aux quelles il ne peut se dérober. L’instant se fait plus tendre, sa main remonte ton dos et ses lèvres se perdent dans ton cou. Cela t’apaise, même si la crainte reste. Tu maudis ce connard qui t’a rendu si faible. Les mecs avec qui tu te bats d’habitude, d’abime le corps mais pas l’âme. Enfin ce n’est pas spécialement lui qui a touché ton âme ce soir, c’est plus Jeff en réagissant comme il l’a fait. C’est plus ce contexte de complicité nouvelle qui vient te perturber jusqu’au fond de tes tripes. Jeff a sérieusement mis à mal la femme forte que tu as toujours été. Ou du moins essayé d’être. Tu ne lui en veux pas, tu te rends juste compte que la lutte que tu as toujours mené contre l’attachement à un homme est en train de s’effriter. Jeff rend la suite plus légère avec une question qui déclenche ton rire. Il est un peu nerveux, parce que petit à petit ton corps lâche prise. Mais il te fait du bien. Il chasse tous ces nuages pour éclaircir ton ciel. « Carrément. » Tu souris en pensant à un souvenir lié à tes frères, une vilaine blague qui vous avez bien fait rigoler, enfin surtout toi au final. « Je pense que c’est la fois ou mes frères ont mangé mon fameux gâteaux au chocolat. On se lançait plein de défis débiles. Ils gagnaient parce qu’ils étaient de mèche. Ce qui me rendait furieuse. Du coup le jour où j’ai pris ma revanche je leur ai proposé de leur faire un gâteau au chocolat pour fêter ça. Ils ont plongé direct dans le piège. Le gâteau était superbe mais la dégustation a été rude. » Ta voix se fait plus enjoué et tu souris d’avantage. « Si tu avais vu leur tête, dés la première bouchée. Mais ils avaient perdu ils devaient manger toute leur part. Ils faisaient de ces grimaces c’était tellement tordant. Ils se sont mis ensuite à me courir après pour m’en faire avaler un morceau de force. C’est vrai qu’il était infecte, mais de les voir le manger cela m’a bien fait rire. » Il faut dire que tu avais fais une recette très spéciale pour ce gâteaux au chocolat. Tu y avais glissé quelques ingrédients mystères, ce qui l'a rendu unique.

« Cela peut porter préjudice au casino aussi. Et au niveau de la direction cela risquerait de ne pas passer. » Tu es certaine que tu serais beaucoup plus ennuyée si tu te faisais perdre le casino plutôt qu’un client. Ni l’un ni l’autre ne t’est encore arrivé et tu ne comptes pas que cela arrive. Si tu aimes te bruler les ailes dans certaines occasions là tu évites. Et même en faisant cela tu n’es jamais à l’abri qu’un client vienne te faire chier parce qu’il a trop perdu. Vu que tu adores les défis tu sautes sur celui que la discussion amène. La nage tu adores ça et tu pratiques depuis pas mal d’année à un rythme assez assidu. Un bon moyen d’entretenir ta forme et tes formes. Et comme souvent avec Jeff, des sous entendus se glissent dans tes paroles. Tu prends beaucoup de plaisir à le titiller de cette façon, en plus il plonge à chaque fois. « Ah bon ! On dit ça je ne savais pas. » C’est à ton tour de faire une frimousse de petite fille innocente. Il est vrai que l’on te donnerait le Bon Dieu sans confession. Avant de se rendre compte que derrière ton regard clair se cache souvent un vrai petit démon. Un instant la discussion se fait plus sérieuse, voir même douloureuse. Mais tu détournes le sujet. Ce soir tu n’as pas envie de parler de tes souffrances secrètes. Celles qui te font parfois pleurer comme crier. Celles qui te déchirent te rendant forte comme fragile. Tu ne les as jamais vraiment affronté, cherchant plutôt à les enfouir au fond de tes entrailles. Mais tu es consciente qu’un jour il faudra que tu partages avec Jeff cette douleur. Cela sera peut être pour toi, un moyen de réellement l’affronter. Voir la dominer. L’anéantir. Pour le moment c’est encore trop tôt. Jeff te bouscule déjà assez comme ça. Tu ne veux pas brusquer les choses. Et la suite de la discussion vient te prouver à quel point tu es fragile, et plus que d’habitude. Mais encore une fois le beau gosse rebondit en voyant ton trouble et ta fébrilité. Tu trouves cela adorable et touchant. Tu n’as jamais laissé un homme prendre soin de toi cette manière. Au fond tu trouves cela très plaisant, tu en deviendrais presque gourmande. Bien entendu l’échange verbal est ponctué de moment de tendresse et de complicité. Les lèvres de Jeff envoutent tendrement ta chair. Et tu y réponds avec plaisir. C’est même frustrant de ne pas en avoir plus. Pourtant à cet instant c’est juste ce que tu as besoin pour te sentir bien. Même terriblement bien. Tu parles alors de ton gâteau au chocolat que tu avais fais spécialement pour tes frères. Ils l’avaient d’ailleurs particulièrement apprécié. Bien entendu tu restes mystérieuse au départ sur les ingrédients de ton gâteau. Espérant éveiller la curiosité du pompier. « Bien sur qu’ils l’avaient mérité. On c’était baigné dans un lac sans vêtements et ces vilains sont sortis avant moi me piquant mes fringues. Alors oui ma vengeance était justifié. » Ce jour là tu les avais maudit durant tout le trajet de retour jusqu’à la maison familiale. « Merde je suis démasquée parce que c’est exactement ce que j’allais dire. Ne t’en fais pas ce genre de gâteau je ne le fais qu’en cas de coup tordu. Avec toi je ne risque rien. » Tu viens planter ton regard dans le sien. Un regard interrogateur. Puis tes lèvres frôlent les siennes. « A la base j’ai fais une vraie bonne recette de gâteau au chocolat. D’ailleurs ils en étaient très friands. Mais ce jour là j’ai ajouté quelques ingrédients ce qui lui avait donné ce petit gout très particulier. » Tu fais trainer le suspens. T’amusant à jouer de tes lèvres sur sa peau. Soupirant même parfois. Il faut dire que de penser à un gâteau au chocolat et d’avoir Jeff juste là à ta portée sans pouvoir vraiment en profiter. C’est frustrant. « En effet ils ont plongé tout droit dedans. Ils n’ont pas pensé un instant que j’avais pu détourner ma recette. Et non je ne suis pas cruelle. Enfin si parfois un peu. Mais cela peut être très plaisant dans certaines circonstances. » Ta voix se fait plus sensuelle sur tes dernières phrases. Tu es sure que Jeff apprécierait ta cruauté dans certains moments. « Bon du coup tu veux savoir ce que j’avais mis dans mon gâteau. Des œufs, de la farine, du lait, du beurre, du chocolat beaucoup de chocolat, du sel, de la levure et … » Tu laisses ton regard plonger dans le sien. « Du piment et des grains de poivre. Une bonne dose. De quoi leur mettre la bouche en feu. Un vrai incendie j’ai même vu les flammes et là pas question d’eau pour éteindre le feu. » Tu te mets à rire. Un pompier ce jour là n’aurait pas servir à grand-chose. « Promis je ne t’en ferais pas un comme ça. » Tu retiens un bâillement. La fatigue commence à faire son œuvre. « Si on allait se mettre au lit. On peut continuer à parler, mais là je sens la fatigue me gagner. Et puis j’ai mal partout. » Tu voiles un baiser à Jeff et tu te lèves pour reprendre un cachet contre la douleur. Puis tu glisses ta main dans celle de Jeff et vous vous dirigez vers ta chambre. « Et si tu me parlais de ton plus beau souvenir. » Tu t’allonges dans le lit et tu viens te lover dans les bras de Jeff.  

Tu as oublié que la télé était allumée. Tu t’en moques. Tu préfères parler de tout et de rien avec Jeff. Les mots s’enchainent vous apportant leur lot de souvenir. Cela te chamboule. Te bouleverse. Mais tu le découvres d’avantage. Et en retour tu te dévoiles. Vous remplissez les blancs, rendant plus solide ce qui se créer entre vous. Cela se fait doucement entre baisers et caresses. Dans un moment de tendresse qui te rend fébrile et fragile. Une touche d’humour se glisse dans cet instant parfois déstabilisant. Un moyen de montrer de quoi tu es capable si on vient trop t’embêter. Même tes frères n’ont jamais coupé à tes petits jeux sadiques. Ils ne se privaient pas non plus. Mais cela vous a rendu plus complices, plus proches et ce lien a comblé le vide que l’absence de ta mère et la distance de ton père ont causé. Inconsciemment tes frères t’ont aidé à grandir. A devenir celle que tu es aujourd’hui. Sans eux tu n’aurais jamais eu le courage de partir pour vivre ta vie. Comme à ton habitude tu laisses trainer le suspense quand tu commences à parler de ton fameux gâteau au chocolat. L’histoire serait moins drôle si tu balançais tout comme ça. Et puis tu veux savourer les réactions de Jeff au fur et à mesure que tu avances dans tes dires. « Mes frères ont compris la leçon et ils ne m'ont pas refait le coup. » Un rire presque sadique vient ponctuer ta phrase. Oui tu leurs avais fais payer cher le prix de cette outrage. Aujourd’hui quand vous en parlez tous les quatre se sont les rires qui viennent envahir ce souvenir. Oubliant tout ce que vous aviez éprouvé les uns comme les autres ce jour là et le jour de ta vengeance. Et tu fais trainer. Tu joues sur ses émotions, le torturant avec douceur. Pour ménager d’avantage la chute. Tu lui souris quand tu le sens plus pressé de connaitre enfin l’ingrédient mystère. « J’y arrive un peu de patience voyons. » Tu te fais plus joueuse. Attisant sa curiosité et sa gourmandise. Après tout la recette est alléchante avant de devenir brulante. « Moi te torturer ? Non loin de moi cette idée. Oui ils auraient pu sentir l’entourloupe mais ce sont des hommes et ils sont aveugles quand on parle à leurs points faibles .. » Tes lèvres frôlent les siennes. « Et vous cédez facilement à la tentation quand on sait y mettre les formes. » Tu souris contente de voir son impatience. Et puis tu mets fin à son attente. Tu aurais bien prolongé l’instant mais Jeff aurait pu chercher à te faire avouer en usant lui aussi de ses armes. « Surement .. personnellement je n’y ai pas gouté. Et ou serait la surprise s’ils s’y attendaient ? Oui je suis dure, calculatrice, manipulatrice, dominatrice, sadique, démoniaque . . je crois que je n’ai rien oublié. Tu vois autre chose à rajouter. Sauvage peut être indomptable aussi. .. » Ton regard vient se glisser avec provocation dans celui de Jeff. Tu es loin d’être un ange et au fond tu n’es sera jamais un. Même si avec Jeff tu laisses tes côtés douceurs sortir bien plus qu’avec quiconque. Tu le rassures ne voulant pas le faire flipper si un jour tu lui fais un gâteau au chocolat. Tu éclates de rire à ses paroles. « Putain je n’y ai pas pensé. Cela aurait été parfait. Finalement tu es autant diabolique que moi. » C’est surement pour cela que le courant passe, chez Jeff aussi il y a un petit démon derrière l’ange. Tu lui fais un clin d’œil. Tu lui proposes de rejoindre la chambre. Ton corps devient douloureux et la fatigue te gagne. Vous vous retrouvez rapidement dans le lit, la tendresse vient encore une fois se glisser dans un baiser. Avant de reprendre la discussion. Tu l’écoutes attentivement. Tu trouves sa réponse touchante. Chez vous les anniversaires et les fêtes de famille étaient un peu des évènements bannis. Difficile de fêter le tien vu qu’il était lié à la mort de ta mère, du coup tes frères évitaient de fêter les leurs pour ne pas te rendre plus malheureuse. «  C’est super. Les grandes fêtes comme ça. Vous avez du faire péter le champagne. Du coup tu es tonton. Et c’est un très beau souvenir je trouve. Et moi !! » Tu restes un instant silencieuse. « Quand j’ai découvert que mon père m’aimait .. même s’il ne me l’a jamais dit ou vraiment montré. Je ne voyais que de la rancœur et de l’amertume envers moi en lui  .. à cause du chagrin que je lui avais causé. Mais quand j’ai lu les lettres qu’il m’écrivait en secret depuis le jour de ma naissance. J’ai compris. Mes frères continuent à mes les faire passer sans qu’il le sache … parce que face à moi il reste le même froid et distant .. et je respecte ça .. mais au fond de moi je sais qu’il m’aime même si il ne me le dira jamais. Et cela me rassure même si c’est dur à vivre parfois. » Tu avais trouvé par hasard, en rageant sa chambre, ces lettres empilées. Un moment d’émotion intense que tu as ensuite partagé avec tes frères. Mais comme ton père ne les a jamais donné, tu n’as jamais rien dis. Depuis que tu es ici, tes frères te les envoient par mail sans que ton père le sache. Ou s’il le sait il n’en a jamais parlé. Trop fier pour dire je t’aime à sa fille.

Tu adores rendre Jeff impatient et avec l’histoire du gâteau au chocolat tu y vas à fond. Cela t’amuse beaucoup. Tu le trouves adorable dans ses réactions. Et la complicité qui se glisse entre vous se fait plus intense. Tout reste dans la tendresse, et tu ne peux que l’apprécier d’avantage. Tu n’aurais jamais pensé en arriver là un jour avec un homme. Pas de fausses notes au tableau et ce depuis le premier jour. Avec Jeff tu te sens bien. Tu te sens femme. Tu n’as pas besoin d’armure. Tu n’as jamais éprouvé ce trouble avant. Remarque tu as toujours fui avant. Vos rires se mêlent ce qui donne plus d’intensité à l’instant que vous partagez. Tu oublies toutes les ombres du début de soirée. Plus celles que les divers sujets abordés ont éveillé. « Parce que toi tu ne le veux pas … » Tu réponds à son baiser avec la même passion. Laissant tes doigts s’aventurer sur ses courbes, sans chercher à provoquer autre chose qu’un sentiment de bien être. Vous vous enivrez juste d’une gourmandise légère, mais elle te déroute bien plus que lorsque que le feu du désir t’emporte. Peut être parce que ce moment a une intensité différente  que lorsque vous faites l’amour. C’est un peu comme du miel. C’est  doux. Chaud. Sucré. Et tu aimes les frissons que cette étreinte provoque. Tu aimes la façon dont ton cœur cogne dans ta poitrine. Tu en oublies même tes peurs. Tu souris quand il ajoute quelques traits de caractère à la liste que tu as déjà énoncé. Tu adores la façon qu’il a de les prononcer. Surtout les mots de la fin. Souvent cela t’a porté préjudice de te comporter ainsi. Mais ces côtés là plaisent au beau gosse et cela te ravit. «  Je peux en abuser  alors .. » Il ne faudrait pas grand-chose de plus pour que le jeu  devienne plus brulant. Si ton corps n’était pas aussi douloureux tu aurais cédé à la tentation de son corps. Et tu n’es pas la seule, même si Jeff joue les innocents. Son regard en dit long sur ce qu’il aurait aimé faire. De toute façon même en ayant le corps douloureux, tu ne t’es pas gêné pour jeter quelques sous entendus et ils ont fait leur petit effet. Sur Jeff comme sur toi. Tu lui fais un clin d’œil quand il ose te dire qu’il n’est pas plus démoniaque que toi. Tu n’avais même pas pensé à cette idée de donner de l’alcool blanc en le faisant passer pour de l’eau. « Oui toi tu es un vrai petit ange .. » Et tu dois en être un aussi cette nuit. Même si le désir te taraude les entrailles. Tu te cales dans le creux de l’épaule de Jeff. Tu te sens en parfaite sécurité. Tu prolonges la discussion, tout en te faisant plus câline. Tu l’écoutes parler. « Un peu logique dans un moment pareil. » En retour tu lui parles de ton plus beau souvenir. Un mélange de tendresse et de tristesse teinte ta voix. Il faut dire qu’il est lié aux deux alors difficile de ne pas faire passer ces sensations là. Peu à peu tu en dis plus, sans dévoiler  l’histoire en entier. De toute façon tu n’en as pas la force ce soir. Mais tu y arriveras. Tu n’as jamais parlé de tout ça avant. Ce n’est pas le genre de chose que l’on dit à un amant d’une nuit. Il faut de la confiance, de l’attention. Il faut se sentir écouter et en sécurité pour aborder ce genre de sujet. Et même plus. Tu es un peu dérouté après tes dires. Jeff vient te faire face. Son regard se perd dans le tien. Tu laisses tes doigts frôler sa peau avec douceur. Son torse. Sa hanche. Son dos. Tu ne vas pas plus loin. Tu n’en as pas besoin. Tu ne réponds pas à ses paroles. Parce que tu ne veux pas t’embarquer dans une explication maintenant. Tu souris juste laissant encore une fois le mystère sur les raisons de ta vraie douleur. Ton sourire finit contre ses lèvres vu qu’il vient à nouveau chercher un baiser. Il t’enlace d’avantage. Ta main se glisse dans son dos, elle remonte le long de sa colonne vertébrale pour se perdre contre sa nuque. Le baiser est langoureux. Et tu y réponds avec délice. Son regard se fait plus intense, ce qui te chamboule d’avantage. « Je dors beaucoup mieux quand je passe la nuit dans tes bras. Tu sais que je ne supportais pas de passer une nuit complète avec un homme .. avant toi. » Et un baiser vous unit à nouveau. Vos corps s’effleurent tendrement. Tes mains caressent sa peau. « J’ai trouvé cette soirée très émouvante .. troublante .. »  Tes lèvres frôlent les siennes avant de venir poser des baisers dans son cou. « J’aime être avec toi Jeff .. » Ta voix est douce comme une caresse. « Bonne nuit dors bien. » Tu fermes les yeux, te laissant emporter par le sommeil. Tu sais que ta nuit sera douce.