who we are right now (perring)

Il n’y a rien d’étonnant à ce que Perry passe ses soirées au bar de la croisière. Il n’est clairement pas venu sur ce bateau pour observer la faune aquatique et développer sa souplesse en faisant du yoga, c’est pas vraiment son style. Comme d’habitude, il s’enfile des mojitos depuis qu’il est levé. Heureusement qu’il espace ses verres et mange une quantité relativement importante de nourriture pour ne pas être bourré avant midi. D’ailleurs, il n’est jamais tant bourré que ça, il arrive à se contrôler. C’est un homme mature maintenant (non).
Il commence à faire nuit et Perry s’éloigne un peu du bar, de la musique, de la foule pour passer un coup de fil et prendre des nouvelles de ses filles. Ce n’est pas parce qu’il est venu sur le bateau pour s’amuser avec ses potes qu’il en oublie ses responsabilités de parent. Et surtout, il n’est pas encore habitué à ne pas être avec Siobhan. C’est que c’est un petit peu un papa poule dis donc, il a du mal à couper le cordon. Toujours est-il qu’il prend des nouvelles tous les jours, s’assurant que tout va bien, il a besoin d’être rassuré.
Après avoir fini de parler à Penny et à la personne qui garde ses enfants, le jeune homme décide de rester sur le ponton, près des barrières un peu seul, son verre de mojito à la main. Il fait un peu pitié à regarder l’océan comme un homme déprimé par la vie, ce qu’il n’est pas. Il a juste ses petits moments où il n’est pas complètement fou à sortir des blagues toutes les deux minutes.

Une nouvelle soirée sur la croisière. Une nouvelle occasion de draguer, sans doute. Elle n'était pas encore sûre de son état d'esprit de ce soir. Elle avait envie de s'amuser, parce qu'elle était venue ici pour ça, mais elle n'avait pas encore choisi la façon.
Elle avait enfilé une robe et brossé les cheveux avant de se rendre au bar. De loin, elle avait vu Perry s'éloigner, au téléphone, et curieuse elle l'avait suivi. Elle n'avait entendu grand chose de sa conversation mais elle avait comprit qu'il s'agissait des filles. Quand il raccrocha et vint s'appuyer sur la rambarde, elle s'approcha silencieusement derrière lui avant de lui piquer son verre des mains.

-Je me disais bien qu'il manquait un mojito pour égayer ma soirée.

Elle leva les yeux vers lui avec un sourire taquin avant de porter le verre à ses lèvres pour en boire une gorgée.

-Elles vont bien ?

Quelqu’un vint lui piquer des mains sont mojito et sa seule réaction fut un « hey ! » qui m’effraierait même pas une mouche. Bon ça va c’est Aisling et pas un inconnu bizarre qui viendrait piquer les verres des gens, on sait jamais, ça peut exister. « De toute façon les mojitos c’est toujours un bon remède. » dit-il avec un clin d’œil. C’est un peu sa boisson, son truc. Et c’est vrai que lorsqu’il va mal, ce qui peut lui arriver, oui, tout à fait, il boit quelques verres et d’un coup la vie est plus belle. Bon c’est peut-être pas grâce au mojito en lui même mais plutôt grâce à l’alcool mais bon.
Avant de répondre à sa question, il lui reprise le verre pour en boire une gorgée. Il trouvait ça réellement gentil dans la part de la blonde de se soucier du bien être de sa fille mais aussi de Penny. « Oui tout va bien, j’me demande si elles sont pas mieux sans nous. » dit-il en riant avant de se dire qu’il a l’impression d’être comme un vieux couple avec Aisling, parti en croisière en laissant les enfants. Il trouve ça vraiment bizarre et prend soudain conscience que le temps file et qu’il se rapproche petit à petit de trentaine. Lui qui pensait que les vagues lui ferait du bien, elles ne font que réveiller en lui un sentiment de nostalgie.

Aisling se retint de pouffer de rire à son cri ridicule. Perry était toujours aussi impressionnant. C’était vraiment le genre à être en bas de la chaîne alimentaire et parfois, ça lui faisait de la peine. Elle eut un léger sourire à sa remarque.

-Et toi, t’as besoin d’un remède pour quoi ?

Aisling n’était pas le genre de filles attentionnée, le genre de femmes qui prenaient des nouvelles des autres, qui veillait à ne pas blessez autrui. Alors elle n’avait aucune idée de la situation actuelle de Perry, s’il était heureux ou bien s’il avait des problèmes. Ils avaient couché ensembles, et ? Ca n’avait rien changé à d’habitude. Ils n’en savaient pas plus l’un sur l’autre.
Elle le laissa reprendre son verre avant d’appuyer ses avant-bras contre la rambarde pour observer la mer à son tour.

-Sans moi sûrement, mais toi tu dois leur manquer.

Elle savait qu’il n’avait pas dit ça sérieusement, mais Aisling lui répondait honnêtement. Sa fille n’avait pas besoin d’elle, quoique le reste de l’univers puisse en penser, parce qu’elle avait un père formidable. Elle finit par s’adosser pour poser son regard sur lui.

-Est-ce que ça va ?

Actuellement sa vie ne va pas si mal et globalement c’est le cas depuis qu’il a cinq ans. S’il a connu un début de vie pas très joyeux et plutôt compliqué, depuis qu’il a été adopté on ne peut pas dire que sa vie soit pourrie. Bon après être arrivé à Bowen il lui est arrivé quelques trucs plutôt déprimants mais depuis son tour du monde, tout va mieux. De toute façon il n’a jamais été à plaindre. Perry a tous ce qu’il veut, des amis, une famille plutôt cool, de l’argent, un boulot. Autant dire qu’il n’a pas de raison de se plaindre. La seule chose qui pourrait lui manquer c’est quelqu’un pour partager sa vie mais vu qu’il ne cherche personne et n’a vraiment aucune envie de se mettre en couple, c’est pas vraiment un problème. « Pour rien mais les mojitos c’est un bon remède même si rien va mal. » dit-il en souriant avant de regarder l’océan.
Le jeune homme leva les yeux au ciel à la réponse de la blonde. Il n’arrête pas de lui répéter que Siobhan l’aime, que ce n’est pas une mauvaise mère mais Aisling pense sans arrêt que la vie de sa fille serait mieux sans elle. « Quand elle parlera elle te dira elle même qu’elle t’aime, qu’elle veut te voir pour te faire tous pleins de bisous baveux. » lui répondit-il pour lui remonter le moral.
Finalement elle lui demanda s’il va bien. C’est vrai qu’il est moins joyeux, drôle, enjoué que d’habitude. Il y a des moments comme ça parfois. « Ouais et toi ? C’est juste que des fois j’me sens vieux. » dit-il avec un rire avant de boire une nouvelle gorgée d’alcool. Et oui on a pas vingt ans toute sa vie.

Aisling eut un petit rire à sa réponse. Un remède même si rien ne va mal... Sans doute aurait-elle dû boire plus de mojitos dans sa vie, peut-être qu'elle aurait été plus heureuse. Ou elle se serait rendu compte que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes quand elle n'avait pas d'enfants et qu'elle n'avait de relation sérieuse avec personne. Est-ce que c'était ça le bonheur pour Aisling ? Juste être seule ? Si seulement c'était aussi simple.

-Je suis plus vodka.

La blonde eut un sourire à la réponse de Perry sur leur fille. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être qu'un jour Siobhan l’appellerait maman et rien que cette idée lui faisait tout bizarre.

-Je ne sais même pas à quel âge ça commence à parler un bébé. Et à marcher ? Est-ce qu'elle marche ?

Quelle espèce de mère est-ce qu'elle était ? Elle ratait bien des choses dans la vie de sa fille. Elle devrait s'investir plus, ou elle le ferait. Quand cette croisière serait fini, elle ira la voir et elle essaiera de passer du temps avec elle, de lui parler, de la prendre dan ses bras, de lui donner à manger. De faire tout ce qu'elle aurait dû faire depuis des mois.

Elle le fixa quelques secondes alors qu'il disait se sentir vieux. C'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas comprendre encore. Elle s'était senti jeune, trop jeune, plusieurs fois, notamment quand Chase lui avait demandé son âge. Mais les souvenirs de Chase s'estompaient peu à peu : ça n'avait plus d'importance.

Doucement, elle se rapprocha de Perry et passa presque tendrement les bras autour de son cou, son regard bleu plongé dans le sien.

-T'es grave sexy pour un vieux tu sais.

Elle lui sourit, sans pour autant rapprocher son visage du sien parce qu'elle n'avait pas envie de se prendre un vent monumental comme il savait lui mettre.

C’est pas très étonnant, lui est plus cocktail exotique et elle boisson venue du froid, cela correspond plutôt à leur caractère. En tout cas la jeune femme semblait se soucier de Siobhan, de comment ça fonctionne réellement un bébé. Il trouvait ça attendrissant qu’elle se pose autant de questions et qu’elle soit inquiète. Elle a beau dire ce qu’elle veut il a au moins réussit un truc : à présent elle ne rejette plus son enfant comme la première fois à l’hôpital. Petit à petit il a réussi à lui faire accepter qu’elle est une mère même s’il y a encore un long chemin à parcourir. « Tu crois vraiment que j’sais tout ça ? En général j’regarde sur internet ou alors j’demande aux gens. » Pour ça il peut remercier ses parents qui sont de très bons conseils et Oscar aussi. Il n’est pas né père, il l’est devenu, ce n’est pas inné comme truc, ça s’apprend. Avant il flippait de devoir changer une couche, et si jamais il le faisait mal ? Et si jamais sans faire exprès il blessait son enfant ? Il avait tellement peur, c’est tellement fragile. Avec Penny c’était différent, elle était grande, il était plus comme un grand frère que réellement un père. « Et sinon elle marche pas encore mais j’pense bientôt, d’après c’que dis internet. Mais t’inquiète pas, j’te le dirais, j’vais pas te laisser sur le côté. » Non il voulait surtout pas ça. Même si elle ne serait pas là pour les premiers pas de Siobhan, il l’appelera aussitôt pour lui dire de venir qu’elle soit là.
Finalement, à vivre tout ça il se sent vieux, il a l’impression d’avoir loupé quelque chose alors qu’il n’a même ps trente ans. C’est peut-être qu’il voit Aisling, beaucoup plus jeune et il a l’impression d’être à des années lumières de ce qu’il a vécu quand il avait vingt ans. Ce soir il lui faut un peu plus qu’un compliment, un regard charmeur et un sourire pour le faire changer d’idée. « Ouais c’est ça, un vieux. » Il en fait tout un plat pour pas grand-chose, il a juste ses petits moments comme ça où il se sent nostalgique où il repense au passé. En vrai peut-être que s’il y avait eu moins d’écart entre eux leur relation aurait duré, ils auraient été plus sur la même longueur d’onde. A vingt ans il aurait pu être en couple sans vraiment l’être, sans fidélité. C’est pas que maintenant il veut être en couple, c’est juste qu’il a peut-être un peu grandi.

Aisling fut rassurée qu'il lui avoue qu'il ne savait pas tout ce qu'elle demandait. Elle se sentait un peu moins stupide. Mais maintenant qu'elle y pensait, il était presque inquiétant que Perry ne sache pas tout ça, après tout, il était quand même la seule personne à s'en occuper (enfin, à l'exception de la nourrice sans doute).

-Tu pourrais demander à tes parents, ou je pourrais demander aux miens... quand ils sauront qu'ils sont grands parents.

Parce que non, ce n'était toujours pas le cas. Aisling avait tellement peur de leur réaction... Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle attendait parce que plus elle leur cachait la vérité, plus ils seraient fâchés. Enfin, surtout son père. Elle n'arrivait pas à imaginer sa mère fâchée, elle était trop gentille.

Elle hocha doucement la tête quand Perry lui dit qu'elle ne marchait pas encore. Au moins elle n'avait pas raté ça... C'était assez rassurant. Mais elle voulait sûr de ne pas le rater, ni ça ni autre chose d'important dans la vie de sa fille. Elle qui, auparavant, disait à qui veut l'entendre que moins elle la voyait mieux elle se portait, aujourd'hui elle voulait se rattraper.

-Oui je veux la voir... Je passerais plus souvent.

C'était comme une résolution qu'elle venait de prendre, une affirmation pas seulement un "j'essaierai".

Elle leva les yeux au ciel alors qu'il se qualifiait encore de vieux. Mais qu'est-ce qu'il était entrant de lui faire, là, une crise existentielle ? Qui sait qu'elle était censée appeler à l'aide pour venir le réconforter, Isaiah ? Oui parce que Isaiah c'était un peu le joker qui savait réconforter tout le monde pour Aisling... Elle soupira avant de venir appuyer doucement son front contre le sien.

-Je considérerais que t'es vieux quand tu ne pourras plus enchaîner deux round de suite.

Elle glissa tendrement une main dans les cheveux de Perry en cherchant à accrocher son regard.

-Pourquoi est-ce que tu me fais une déprime ?

Il sait bien que la blonde n’a pas des rapports aussi simple avec ses parents que lui Il ignore pourquoi, ils en ont un peu parlé l’autre fois mais c’est loin d’une grande discussion sur leurs vies personnelles, discuter c’est pas trop leur truc en général, ils sont plus dans l’action. En tout cas Aisling lui a dit que depuis le temps ses parents ne sont toujours au courant de rien à propos de Siobhan. « T’inquiète pas, j’leur demande plein d’trucs ! Pis faudrait penser à prévenir tes parents, histoire qu’ils soient au courant parce que bon ça commence à faire un moment. » Et oui le temps passe vite ! Il a la fois l’impression qu’il n’a eu Siobhan qu’hier mais également que ça fait une éternité, c’est un sentiment très étrange.
Ils continuent à parler de leur fille, de son évolution et de ses futurs premiers pas, qui ne devraient pas tarder à arriver si tout va bien. Le jeune homme n’a aucune idée de l’âge auquel il a commencé à marcher, ni même à parler, ni ses premiers mots. Tout ça, tous ces souvenirs, il ne les a pas, ils sont perdus quelque part dans le Colorado chez des gens qu’il n’a jamais vraiment connus. Il a sûrement une famille là-bas, des gens qui ne voulaient pas de lui et qu’ils l’ont fait adopter. Des grands-parents qui ont coupé les ponts avec ses parents biologiques, des oncles et tantes aussi, sûrement des cousins. Il devrait peut-être essayer de retrouver cette famille, essayer d’en apprendre un peu plus sur le lui bébé. « Tu sais bien que la porte est toujours ouverte. » A l’appart’ de toute façon il y a toujours du monde donc même si Perry n’est pas là elle peut passer voir sa fille. Il ne lui privera jamais de ça, même si elle veut passer ses journées avec elle il ne dira pas non, trop content qu’elle soit heureuse de partager des moments avec Siobhan.
En parlant de tout ça il commence à faire une pseudo crise existentielle, pourquoi la vie, pourquoi la mort. Aisling arrive à lui décrocher un sourire et a lui remonter le moral malgré tout. Ouais il fait peut-être une petite déprime, faut croire que ça lui arrive. « Tu sais même les hommes géniaux et merveilleux ont parfois leurs moments de faiblesses. » dit-il avec un petit sourire, son ton habituel n’est jamais très loin. Il passe à son tour une main dans les cheveux de la demoiselle et ferme les yeux, comme pour s’apaiser, se dire qu’il est trop con de déprimer parce qu’il se sent vieux.

Aisling se mordit l'intérieur de la joue, oui, ça commençait à faire un moment. Il lui manquait juste beaucoup de courage mais elle le ferait.

-Je sais.

Elle avait murmuré sa réponse. Dans certains de ses comportements, elle ne restait qu'une gamine.

Elle hocha doucement la tête lorsqu'il lui dit que la porte resterait toujours ouverte. Elle savait que ce n'était pas lui qui l'empêcherait de voir leur fille, sauf si un jour elle dépassait les bornes, elle se montrait dangereuse pour Siobhan. Elle savait que ce jour-là Perry n'hésiterait pas une seconde s'il devait choisir entre elle et le bébé.

Elle eut un sourire amusé à ses mots, avant de secouer la tête doucement.

-Géniaux et merveilleux hein...

Aisling savait que, contrairement aux apparences, il était quelqu'un de sensible, qu'il ne se foutait pas de tout, que tout ne glissait pas sur le voile de son indifférence. Alors qu'il fermait les yeux, doucement, Aisling vint l'embrasser, de façon beaucoup plus tendre que toutes les fois où elle avait pu le faire. Elle était bien, là, sur le pont de ce bateau, à regarder la mer, avec lui. Les fois où elle s'était sentie bien ces derniers mois se comptaient sur les doigts d'une main, alors elle ne voulait pas que ce moment prenne fin.

Bon ok il exagère sans doute un peu, beaucoup, trop en disant qu’il est génial et merveilleux mais elle le connaît, elle sait bien comment il est. Toujours à se venter, à dire qu’il est le meilleur et tout ça mais même si parfois il peut avoir la grosse tête, globalement c’est plutôt pour rire. Il n’est pas assez imbu de sa personne pour penser sérieusement qu’il est la personne la plus géniale sur terre.
Finalement elle vint l’embrasser mais ce n’était pas un baiser comme d’habitude, pas quelque chose qui espère une suite. D’habitude lorsqu’ils s’embrassent c’est parce qu’ils souhaitent tous les deux aller plus loin mais pas là. En tout cas pour lui ce n’est pas le cas. C’est un baiser plus tendre, plus doux, bien différent de tous ceux qu’ils ont pu échanger depuis qu’ils se connaissent. Il l’embrasse en oubliant tout le reste, sa petite crise et sa nostalgie des années qui sont passées trop vite. En réalité, il profite. Perry finit par la prendre dans ses bras. Ils ne font pas partis des gens romantiques, des gens doux qui se font des câlins tout le temps. Ils ne sont même pas un couple, même pas quelque chose en réalité. A les voir on pourrait penser qu’ils sont ensembles mais ce n’est pas le cas, c’est tellement plus compliqué. Ce n’est pas le moment d’y penser et puis ce n’est pas comme s’ils étaient le genre à se prendre la tête pour savoir dans quelle catégorie ils rentrent. Certes il a rompu avec elle il y a maintenant presque un an mais c’est parce qu’il voyait bien que ça ne mènerait nul part. Qu’au final il est moins cool que ce qu’il pensait et que savoir que la personne avec qui il est en couple ne lui est pas fidèle et que lui non plus ne l’est pas en réalité, ça le rendait plus malheureux qu’autre chose. « Tu vois des fois faut pas grand-chose. » lui dit-il toujours accroché à elle.

Aisling le laissa faire quand il la prit dans ses bras. Elle se sentait bien contre lui. C'était un court moment pendant lequel elle ne se posait pas de questions, pendant lequel elle se demandait pas si elle était à sa place, si elle faisait bien d'être aussi proche de lui alors qu'il pouvait la rejeter, la blesser à tout moment.
Elle finit par appuyer tendrement son front contre le sien, esquissant un sourire à sa remarque. Oui, pas grand chose, peut-être qu'elle pourrait avoir son diplôme de réconfort alors.

-Malheureusement, ce n'est pas toujours aussi simple.


Elle attrapa doucement la main de Perry pour jouer avec ses doigts.

-Tu vas flipper si je te dis que j'ai envie de rester comme ça ?

Parfois il faut bien plus que quelques mots et un câlin pour aller mieux. Perry le sait. Même si dans sa vie il a toujours su éviter les malheurs ou les prendre du bon côté, lorsqu’il était enfant et que ses parents sont morts, il a mis bien du temps à s’en remettre. Il ne montrait sa douleur à personne et expliquait à tout le monde ne se souvenir de rien de cette nuit là ni même de ses parents mais c’est faux, lorsqu’il était seul il pleurait. Petit Perry a un jour été un homme triste et oui. « Faut pas s’prendre la tête c’est tout en fait. » dit-il tranquillement avant que la blonde ne lui demande s’il compte flipper si elle lui dit qu’elle a envie de rester comme ça avec lui. « Comment ça rester comme ça ? » Il était curieux et n’avait pas envie de mal interpréter ses mots et que ça finisse mal. Et puis avec lui il faut dire les choses clairement sous peine qu’il ne comprenne pas et qu’il vexe la personne sans le vouloir.

Ne pas se prendre la tête, c'était bien facile à dire. Perry aurait sans doute voulu résumer sa vie a de la simplicité mais pour Aisling, tout ne pouvait pas être comme ça, par le fait même qu'elle était un être complexe. Elle n'avait pas l'intention de rentrer dans ce genre de grande discussion avec lui. Elle le connaissait, elle se connaissait, ça n'aboutirait jamais.

Quand il pose la question, elle a déjà peur que ça finisse mal. Elle sent son cœur se serrer un peu. Tant pis, s'il la rejetait, au moins elle commencerait à avoir l'habitude, et peut-être qu'enfin ça lui servirait de leçon.

-Moi, dans tes bras.

Elle avait murmuré doucement en baissant la tête, attendant sa réponse.

Il attendait sa réponse, savoir ce qui pourrait bien le faire flipper. Perry a peur de pas mal de choses, essentiellement d’animaux mais aussi des relations, de l’amour, de l’engagement, ce genre de choses qui n’a pas marché entre eux. Il espérait de tout cœur qu’elle ne souhaite pas quelque chose qu’il ne pourrait pas lui offrir. Finalement Aisling lui annonça vouloir seulement rester dans ses bras. Il se recula légèrement et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme. « Tu crois vraiment que j’vais flipper pour ça ? » demanda-t-il avec un sourire avant de se rapprocher d’elle pour la prendre dans ses bras à nouveau.