You need me again [Perring]

Acheter une des viennoiseries, c'était ça sa mission principale aujourd'hui. Rien de bien compliqué en somme, ouais c'est ce qu'elle croyait aussi.Aisling était descendu dans l'après-midi pour pouvoir se faire un bon goûté. Oui à 20 ans on goûte encore, vous avez des problèmes avec ça ? Alors qu'elle parcourait Bowen à pied elle s'engagea dans une petite ruelle censé la mener à la boulangerie. Cependant, en s'engageant elle entendit du bruit, des éclats de voix, des cris. Elle s'arrêta net avant de s'approcher plus lentement. Visiblement quelqu'un se fait agresser et évidemment... Il fallait que ce soit quelqu'un qu'elle connaissait. Mais à quel point est-ce que le monde lui en voulait exactement ? Qu'est-ce qu'elle avait fait pour mériter tout ça ? Elle ne connaissait pas bien Perry. Enfin... si, de plus en plus, malheureusement. Et assez pour qu'elle se sente obliger de voler à son secours. Elle prit donc le couteau qu'elle avait toujours sur elle, et si quelqu'un osait encore lui demander pourquoi au moins elle aurait un bel exemple à fournir, et s'approcha le plus silencieusement possible de l'agresseur. Au moins il était seul... D'un geste vif, elle appuya sa lame sur le haut du dos du bandit. Elle bénéficiait et de l'effet de surprise et de sa grande taille. Que du bon.

-Casse toi ou je t'enfonce mon couteau dans le cœur et je plaide la légitime défense.

Perry venait de sortir du boulot. Oui il ne travaille pas tard, ce n'est vraiment pas le genre de patron qui reste tout seul dans les bureaux vides alors qu'il fait déjà nuit. Il part plus le premier que le dernier, c'est vraiment un patron exemplaire. Il se changea avant de partir, il déteste vraiment son costume. Il ne le porte que par obligation sinon il serait en t-shirt tout le temps. Tandis qu'il marche pour rentrer chez lui, un type l'acoste. Le jeune ne l'a jamais vu. Il l'attrape et l'emmène dans une ruelle. Perry est incapable de se défendre et il est littéralement en train de flipper. Le type l'accuse d'avoir couché avec son frère puis l'insulte avant de le frapper. Perry tente bien de se défendre mais son adversaire est trop fort, il finit par terre recroquevillé sur lui même tandis que l'autre continue de le frapper. Tout d'un coup l'homme arrêta, Perry entendit une voix féminine qui venait de derrière son agresseur et qui lui disait de partir. Visiblement menacé par une arme, le type s'en alla sans demander son reste, pour le plus grand soulagement de Perry qui ne sait pas dans quel état il aurait fini si cette personne n'était pas intervenu. Il releva la tête et reconnu Aisling. Elle tombait vraiment bien, au moins son couteau lui a vraiment servi cette fois. "Merci" dit-il à moitié en pleurant tandis qu'il essayait tant bien que mal de se relever. Il est bien amoché, il saigne, a la lèvre fendu et devrait bientôt avoir plusieurs vilains bleues.

Il est dans un état... Perry sembla tellement amoché qu'Aisling n'ose même pas lui dire que c'est une vraie poule mouillée et qu'il est incapable de se défendre, tellement que ça en est désespérant. Non, cette fois Aisling ne dit rien, elle est inquiète et ça se voit dans son regard. Elle ne sait pas pourquoi ça l'inquiète, ça ne devrait pas, elle n'est pas censé être touchée par ce genre de choses. La blonde secoue la tête, c'est pas trop le moment d'y penser, et lui tend la main pour l'aider à se relever. Il a tellement de mal qu'elle se demande même s'il va réussir à marcher. Elle passe alors un bras autour de son épaule pour le soutenir. Heureusement qu'il ne fait pas un mètre 90 et 200 kilos.

-Tu peux marcher jusqu'à chez moi tu penses ?

Il n'avait vraiment pas l'air bien. Tellement même qu'il ne disait quasi rien, en même temps sa mâchoire semblait assez amochée... Putain, elle aurait pas dû laisser l'autre s'enfuir, il méritait au moins qu'elle lui mette un bon shoot. En théorie on ne résout pas la violence par la violence mais Aisling... Si. Elle n'était pas une bisounoiurs pacifiste comme Perry.
Elle maintint donc Perry comme elle le pouvait sur son dos, espérant vraiment réussir à l'emmener jusqu'à chez elle sans se casser la gueule. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de faire ce genre de choses à vrai dire... Enfin ils arrivèrent devant les marches de son immeuble et elle composa le code avant d'entrer, poussant la porte avec difficulté

-On est presque arrivé, plus qu'à monter dans l'ascenseur.

Elle essayait de l'encourager comme elle pouvait, peut-être de s'encourager elle-même aussi. Une fois monté dans celui-ci et arrivé devant son appartement, Aisling assit Perry par terre avec le plus délicatesse possible, le temps de chercher ses clefs.

-Tu survis ?

Aisling baissa les yeux un peu surprise quand il dit qu'il n'était qu'un boulet. Pourquoi ? Ce n'était pas de sa faute. Enfin, de ce qu'elle en savait... Elle n'avait aucune idée de pourquoi il s'était fait agresser en vérité mais il n'y avait aucune raison pour qu'il le mérite.

-T'es juste abîmé.

La blonde ouvrit la porte, entendant qu'il avait mal. Ca elle voulait bien le croire. Elle l'aida de nouveau à marcher à l'intérieur de son appartement, la guidant jusqu'à son lit avant de l'aider à s'allonger dessus.

-Voilà t'as plus besoin de bouger. Je reviens.

Et elle fila au pas de course chercher le peu de truc qu'elle avait dans sa pharmacie, soit des pansements, du coton, du désinfectant et un truc qui devait être de la crème.

-Va falloir que tu retires ton t-shirt par contre sinon j'vais le salir.

Aisling pouvait toujours s'improviser infirmière mais n'importe qui savait bien qu'elle n'était ni douce ni délicate.

Aisling esquissa un sourire quand il approuva. C'était vraiment quelqu'un de bien, pas comme elle et ce sur bien des plans. Elle sentit qu'il se crispait alors qu'elle le désinfectait. En même temps le contraire aurait été étonnant...

-Désolé, mais je nettoie tes blessures à l'eau oxygéné je crois que ça ne va pas être très efficace.

Non, l'eau oxygéné c'était bon pour les éraflures de cours de récréation, ça n'avait rien de sérieux. Quand il répondit à sa question sur le pourquoi de l'agression, la blonde arqua un sourcil. Sérieux ? Que ce soit un ex jaloux, un petit copain trompé ou ce genre de choses elle aurait pu comprendre... mais un frère ?

-Les gens sont vraiment stupides. Il aurait du mourir lors de la tempête pour la survie de l'espèce humaine.

Ah la sélection naturelle, c'était un peu le sujet tabou d'Aisling ça. Elle eut d'ailleurs un petit sourire attendrit lorsqu'il dit ne pas savoir comment il aurait fini sans elle. La question ne se posait pas tellement à vrai dire.

-T'aurais certainement fini au fond d'un caniveau. Mais la Providence m'a fait venir jusqu'à toi, t'as réussi à échapper à la sélection naturelle faut croire.

Elle passa la main dans les cheveux de Perry pour les ébouriffer et commença à descendre le coton plein de désinfectant vers son torse. Là c'était plus de la pommade qu'il lui fallait qu'autre chose avec tous ces bleus...

-Il t'a pas raté. Va falloir que je t'apprenne à te défendre un peu.

Étrangement lorsqu'il dit être choisi pour repeupler la terre de gens merveilleux, cela fit sourire la blonde mais elle ne se moqua pas pour autant. Il y avait une petite part de bon sens dans ce qu'il disait. Si on devait choisir quelqu'un pour repeupler la terre, ce ne serait certainement pas elle qu'on choisirait sinon l'espèce humaine sombrerait rapidement dans le chaos.

-Va falloir que tu te trouves une femme tout aussi merveilleuse alors.

Ah les lois de la génétique, moitié moitié comme on dit... Mais d'un côté un couple Perry mâle/femelle c'était un peu... bizarre, un peu trop niais, un peu trop bisounours.
Petite infirmière ? Fallait qu'il fasse attention à ce qu'il dise, parce que même à l'article de la mort elle pouvait lui taper sur la tête. Contrairement aux infirmière, elle n'était pas douce.

-Déjà je ne suis pas petite et ensuite fais gaffe à ce que tu dis parce que je pourrais malencontreusement t'enfoncer un ongle dans les côtes.

Y avait le fantasme de l'infirmière sexy aussi mais on peut espérer qu'il ne pensait pas vraiment à ça.

-Tu ne me taperas pas parce que tu seras trop faible, ça oui, mais je peux te garantir que si c'est moi qui te donnes des cours tu vas essayer.

Elle avait pas mal d'expérience là-dedans, mais une expérience dont elle ne ferait mieux de pas parler, disons que quelques éléments de sont passés n'étaient pas dévoilables.

Elle sourit, oui c'était pas gagné. Fallait trouver une femme qui le supporte déjà, et qui accepte la fille et le reste. Bref, ça faisait beaucoup de contraintes, ça en plus de la gentillesse qu'elle devait avoir.

-Va falloir beaucoup chercher.

Et ce n'était pas Aisling qui allait s'y coller, meetic ce n'était pas son truc, elle ne cherchait déjà pas pour elle alors pour les autres...
Lui enfoncer ses ongles dans la peau ? Si elle pouvait, enfin elle l'avait déjà fait même mais dans un autre contexte, mais elle n'était pas encore aussi méchante. Ca n'avait pas d'intérêt de s'en prendre à quelqu'un en position de faiblesse. Déjà qu'il l'était tout le temps par rapport à elle, en plus aujourd'hui il était blessé...

-Non parce que je suis beaucoup trop adorable.

L'imaginer la soigner la fit sourire quelques instants. Si seulement il savait ce que c'était quand elle se battait... Et quand elle avait une arme entre les doigts aussi, mais mieux valait ne pas y penser, non ça, elle essayait de l'oublier.

-J'espère que ça n'arrivera pas parce que je serais une patiente beaucoup moins calme que toi.

A chaque fois qu'elle allait à l'hôpital pour ses poumons elle était d'une humeur massacrante. Parfois elle se disait que les médecins tiraient certainement à la courte paille pour savoir qui allait s'occuper d'elle tellement elle leur en faisait voir de toutes les couleurs.
Elle arqua un sourcil à sa demande et vint s'allonger au-dessus de lui, prenant soin cependant de ne pas s'appuyer contre lui pour ne pas lui faire mal. Elle ne voulait pas l'entendre hurler à la mort.

-Si je te fais un câlin je vais te faire mal.

Elle se mit à frôler ses lèvres des siennes comme pour le narguer.