Les cartes sont à redistribuer - Alfie

Tu avais besoin de te vider la tête. Tu avais du mal à te remettre de ta rencontre avec Roxie. Elle bossait dans la même radio que toi et tu ne le savais même pas. En même temps tu avais été tellement contente d'être prise à la station que tu ne t'étais pas vraiment posée la question sur qui étaient tes collègues. Ce n'était pas que ça ne t'intéressait pas mais tu étais bien trop excitée pour te formaliser de tout ça. Au bar de la plage, tu t'installais sur l'un des tabourets disponibles. Tu ne recherchais rien ce soir, juste de quoi boire pour noyer tes pensées. Alors tu fis signe au barman de te servir un premier cocktail que tu sirotais en repensant à ce moment passé. Oui, ça avait été dur de voir la soeur de ton ex. Celle qui t'avait trompée. Celle qui pour toi avait détruit ta vie. Tu avais mis du temps à t'en remettre mais maintenant tu étais là. Et tu ne devais pas tenir pour responsable Roxie. Elle n'y était pour rien elle. Même si c'était compliqué pour toi de faire la part des choses. Finissant ton premier verre, tu en redemandais un autre. Oui, tu étais vraiment là pour ne plus penser à rien. Ton portable vibra dans la poche de ton short en jean mais tu ne le sortis pas. Tu avais besoin de te couper du monde. Sous ton haut blanc se cachait le haut de ton maillot. Pourquoi pas piquer une tête après t'être bien imbibée ? Tu verrais le moment venu. Pour le moment, tu continuais de remplir ton gosier de cette boisson alcoolisée. Quelqu'un vient se poser à tes côtés et ta curiosité naturelle te força à tourner la tête. Et c'est là où tu le vis. Tu manquas d'avaler de travers lorsque tu reconnus ce visage. Alfie. Oui, ce mec que tu avais rencontré il y a quelques mois. Ailleurs. Loin de tout ce bordel. Ce mec à qui tu avais fait croire que tu n'étais pas australienne. Que tu n'étais pas d'ici. Juste pour être certaine que tu ne le reverrais pas et que rien ne se créerait entre vous. Tu ne savais même pas ce qu'il en était de son côté. Il n'avait pas laisser apercevoir qu'il cherchait quelque chose de sérieux lui non plus mais on ne savait jamais. Toi à l'époque, tu voulais juste t'amuser. Un peu comme ce soir. " Comme on se retrouve. " Tu laissais tomber cet accent espagnol que tu avais entretenu la dernière fois. Après tout, à quoi bon mentir maintenant que vous étiez tous les deux ici. Et puis s'il t'avait entendu commander ton dernier verre, il avait bien du se rendre compte que tu n'en avais pas d'accent. " Tu m'offres à boire ? " Non, tu n'avais pas de limites ce soir.

Il a l'impression que cela fait une éternité qu'il n'a plus goûté aux plaisirs des soirées. À l'alcool qui s'accumule dans son corps et se mélange à son sang jusqu'à ce qu'il en ait mal au crâne, à la musique qui fait vibrer son corps entier, ou encore aux rencontres d'un soir qui sont faites pour ne pas durer. Lui qui n'a pendant un moment vécu que de ça, de ces moments brefs ou il était capable de mettre la réalité sur pause, Alfie a l'impression que cette réalité a fini par le rattraper et à le tirer vers elle afin de l'empêcher de sombrer à nouveau vers ses anciens démons. Entre ce bar qu'il a acheté dans un geste impulsif, le retour de Jordan, le coeur brisé de Nevaeh, il est petit à petit devenu une personne presque trop normale, trop sérieuse. Pas lui, en somme. Alors pour oublier, pour ne plus avoir à se les jouer adultes un soir de plus, il sort et s'apprête à refaire ce pourquoi il a toujours été si doué. Jouer au con. Il n'a aucune idée de comment va se composer la soirée, mais il y a toujours une histoire à raconter à chaque fois qu'il troque ses verres d'eau pour un fond de vodka. Après tout, ce n'est pas pour rien qu'Alfie a fait si souvent la une du blog des Writers, autrefois. Accoudé au bar de la plage, il commande un premier verre sans réellement faire gaffe à qui se trouve autour de lui. Ce n'est lorsqu'elle élève la voix que son attention est attirée par elle, et que ses sourcils se froncent en réalisant que cette mélodie lui est familière. La voix oui, mais pas l'accent. Lui faisant à présent face, Alfie laisse un sourire étirer ses lèvres alors qu'il arrive à remettre un nom sur ce visage qu'il ne pourrait oublier. « Sofia, » souffle-t-il, étonné lui-même par sa mémoire qui ne lui fait pas défaut cette fois-ci. « Je ne savais pas que tu étais toujours en Australie, » ajoute-t-il ensuite, prenant plaisir à jouer le jeu du type à qui on a menti, comme si lui ne l'avait jamais fait. Lui par contre, il a toujours cet accent qui se fait entendre lorsqu'il prononce certains mots, surtout les "r" qu'il a parfois tendance à rouler. Sa question lui fait hausser un sourcil mais sans attendre, il se tourne vers le barman et demande à ce qu'il remplisse à nouveau le verre de la demoiselle. « Si ça trouve, Sofia n'est même pas ton vrai prénom, » dit-il ensuite en se tournant vers elle, joueur.

Tes envies de liberté t'avaient menées dans ce bar. Tu aurais pu ne croiser personne que tu ne connaissais. Oui, ça aurait pu être la solution idéale pour passer une bonne soirée et faire de nouvelles rencontres. Mais non, ce ne fut pas le cas. Enfin, tu ne fus pas déçue de la personne sur qui tu tombais. C'est juste que tu devais composer avec ce mensonge que tu lui avais servi il y a quelques mois. Et pour ça il fallait qu'il se souvienne de toi. Deux solutions de toute façon. Soit oui, soit non. Et lorsqu'il prononça ton prénom, tu su que c'était la première réponse qui était la bonne. Parce que non seulement il te remettait dans son histoire, mais aussi, il se souvenait réellement de toi. Enfin, pour se souvenir de ton prénom ça paraissait évident. Tu lui souriais d'ailleurs. " Alfie. " Toi non plus tu n'avais pas oublié son identité. Mais il fallait dire que tu avais toujours eu une bonne mémoire. Ca aidait grandement dans ces cas là. " Surprise ? " Il venait de te dire qu'il ne savait pas que tu étais toujours en Australie. En même temps, comment aurait il pu. C'était bien loin de ce que tu lui avais laissé croire. Ou fait croire. Il n'avait pas l'air outré, ou en colère. C'était une bonne chose parce que ce genre de réaction ne te plaisaient pas. Malgré tout, tu te doutais qu'il allait falloir que tu te justifie. Enfin, tu lui devais bien ça. Il appela le barman pour te resservir et tu le remerciais d'un signe de tête. Le barman bien sur et lui qui avait répondu à ta requête. " Oui Sofia est bien mon prénom. " Autant lever les voiles tout de suite. " Désolée de t'avoir fait croire que.. Enfin que j'étais là de passage. J'ai du mal avec les gens collants. " Ce n'était pas dirigé contre lui mais plus envers tous ceux que tu avais rencontré avant lui. " Mais j'ai quand même des origines hispaniques, je ne suis pas qu'une imposture. " Tu lui fis un clin d'oeil et bu de ton verre fraîchement rempli. " Alors, qu'est ce que tu fais par ici ? "

Étrangement, malgré le nombres de visages qu'il a pu voir dans sa vie et le nombre conséquent de filles avec qui il a passé ses soirées, rares sont les fois où Alfie n'arrive pas à se souvenir de leurs identités. Après tout, il est loin d'être comme ces crétins qu'on appelle 'don-juan' pour leur donner bonne conscience, ces types qui couchent pour coucher et qui, dès le lendemain, enfile un tout autre masque afin de se taper une toute autre fille. Lui, il ne fréquente que des filles qui le marquent. Des filles qui l'ont amusé, fait sourire, des demoiselles à caractère qui savent qu'il ne leur promettra pas le grand amour, et qui ne le font pas non plus avec lui. Et puis, étant donné que leur dernière rencontre à Sofia et à Alfie ne remonte pas depuis si longtemps, il n'a absolument aucun mal à remettre un nom sur ses traits. Un sourire en coin vient étirer ses lèvres en remarquant qu'elle aussi, elle se souvient de lui. « C'est le cas de le dire, » répond-il à son "surprise", riant légèrement pour souligner une nouvelle fois qu'il n'est aucun cas en colère pour ses mensonges. Après tout, ce n'est certainement pas la première fois qu'on lui fait ce coup-là, tout comme lui l'a déjà fait en Espagne pour éviter de se faire questionner sur sa famille. Elle s'appelle donc bien Sofia, au moins un détail qu'il sait sur elle. Enfin, ça en plus de certains autres qu'elle n'a pu lui cacher, des détails plus personnels qui sont, quant-à eux, plus flous dans son esprit. Elle s'excuse et, rapidement, il secoue négativement la tête. « T'as pas à t'excuser. Enfin, pas avec moi. Justement, je trouve ça plutôt... amusant. » Il a hésité avant de trouver le bon mot, hésitant entre surprenant ou amusant. Si il avait pu trouver un qualificatif mélangeant ces deux-là, Alfie l'aurait très certainement choisi. « C'est pour ça que tu simulais si bien l'accent, » dit Alfie en prenant un air admiratif. Lui qui n'a quitté son pays d'origine que depuis cinq ans, il a toujours un peu de mal à se débarrasser de ses roulements de "r" ou des expressions typiquement espagnoles qu'il prononce sous le coup de la surprise. « Là, je bois un verre avec une fille. » Il rit doucement avant de reprendre son sérieux, un sourire toujours accroché aux lèvres. « J'habite ici, ça fait trois ans déjà. » Il la regarde ensuite en levant un sourcil. « Toi aussi, ou bien tu n'es que de passage encore une fois ? » ne peut-il s'empêcher de dire pour la taquiner.

Tu aurais pu être gênée mais ce n'était pas le cas. Après tout, tu l'avais trompé en te faisant passer pour quelqu'un d'autre c'était tout. Tu n'avais tué personne. Mais tu tenais quand même à lui expliquer ce qu'il s'était passé. Parce que tu n'appréciais pas qu'on ait une mauvaise opinion de toi. Et surtout avec ton métier, ce n'était pas bon pour les audiences. Enfin pour le moment tout le monde ne te connaissait que par ta voix, donc ce n'était pas risqué, mais dès que ton visage serait découvert, ce serait plus compliqué à gérer. Heureusement qu'Alfie, ça n'avait pas l'air de l'atteindre lui. Tu te mis même à rire lorsqu'il te dit trouver ça amusant. Oui vraiment, ça n'avait pas l'air de le déranger. " Parfait alors. " Tu souriais, contente de ne pas tomber sur un excité du bocal qui pourrait t'en vouloir pour si peu. Il te dit que tu simulais bien l'accent ce que lui ne semblait pas faire par contre. Et c'était fort agréable d'entendre cet accent chantant par ici. " Et oui, on ne peut feinter ça, ça doit être ancré pour que ce soit crédible. " Tu sirotes ton verre en le dévisageant. Il était vraiment sympa ce type. Tu passerais peut être une bonne soirée enfin pour le moment tu n'en doutais pas. Tu voulais en savoir un peu plus sur lui d'ailleurs. Et sa réponse t'arracha un léger rire. " En effet, c'est sympa comme activité. " Mais il avait bien compris là où tu voulais en venir. Il était là depuis trois ans qu'il t'apprit. La ville était grande certes mais tu étais certaine de ne jamais l'avoir croisé. " Non pas de passage. Bowen est ma ville natale en fait. Je m'en suis juste échappée pendant un an histoire de mettre certains soucis derrière moi. " Tu n'avais pas forcément envie de t'étendre sur le sujet maintenant mais bon, ton ex faisait partie de toi, tu ne pouvais pas le nier. Tu finis ton verre, ayant une descente peut être assez efficace ce soir. " Et pourquoi Bowen ? Enfin ça dépend d'où tu viens déjà. " Beaucoup de questions, ça te ressemblait bien toi et ta curiosité maladive. Il te fallait des réponses à tout. Surtout pour savoir à qui tu avais à faire principalement.  

Alfie :p:

Qu'elle soit partie sans prévenir ne change rien pour lui au final, ce n'était pas comme si il prévoyait de se lancer dans du sérieux avec elle. Lui qui n'a jamais été branché long terme, lui qui a toujours préféré les histoires courtes sans ambiguïté, il ne pouvait d'ailleurs qu'être rassuré d'apprendre que ni l'un ni l'autre ne s'était laissé le temps pour s'attacher. Et puis, il avait passé un plutôt bon moment avec Sofia, il ne voit pas pourquoi ce ne serait plus le cas ce soir-ci. À son affirmation quant-à l'accent espagnol, il ne peut que vivement hocher la tête. « À moins de s'entraîner toute sa vie, il n'y a que les purs qui sont capables de parfaitement rouler les r, » dit-il, ayant déjà entendu bien des personnes s'essayer à cet accent sans vraiment y arriver. En l'entendant rire, Alfie ne peut s'empêcher de sourire un peu plus tout en portant son entière attention sur Sofia. Elle est belle, il ne peut le nier. Ils n'auraient pas passé plusieurs nuits ensemble si elle ne l'était pas, même s'il n'est clairement pas le genre de personne à s'arrêter seulement sur le physique d'une fille. Il l'écoute ensuite lui parler d'elle, intrigué par ses propos sans pour autant avoir envie d'entrer plus en profondeur dans le sujet. Un verre au bar n'est pas le meilleur moment pour ressasser les souvenirs négatifs, quoi que lui le fait très rarement quelle que soit la situation. « Et te revoilà sur mon chemin, sûrement un coup du destin qui voulait que tu te fasses pardonner. » Il lui offre un sourire en coin, joueur. Alfie a toujours été taquin, un coté de sa personnalité qui parfois agace, et qui parfois amuse. Lorsqu'elle lui pose cette question sur "pourquoi Bowen", il soupire doucement avant de simplement hausser les épaules. « À vrai dire, je ne sais pas vraiment pourquoi Bowen. J'ai quitté l'Espagne il y a six ans pour voyager et je me suis arrêté ici, puis je ne suis jamais reparti. À croire que cette ville refuse de faire partir ceux qui sont venus. » Ou plutôt parce qu'il s'y est attaché, même si il n'ose pas l'avouer. Il a rencontré des personnes qui aujourd'hui lui sont chères, individus qu'il ne veut pas quitter. En remarquant que le verre de Sofia est vide, Alfie relève une nouvelle fois les yeux vers les siens. « Un deuxième ? » demande-t-il un haussant un sourcil, son éternel sourire accroché aux lèvres.

Spoiler:

Il a raison sur un point. Oui, il a raison. On ne peut pas tricher sur les accents. On peut s'en rapprocher mais certaines choses font qu'il est facile d'être démasqué. Mais toi, oui, ton accent est réelle. Enfoui en toi certes, mais il est là. Et lorsque tu parles avec quelqu'un qui le possède, c'est instinctif, le tien ressort tout aussi vite. " Ah ça, je ne te le fais pas dire. J'en ai marre de ceux qui tentent d'imiter notre accent. C'est ridicule, presque vexant et blessant. " Tu rigoles légèrement mais ce n'est que la vérité. Mais être considéré de pur, ça t'amuse toi. Bien sur, tu es née ici, mais tes origines, celles de ta mère, tout ça avait perduré. Et maintenant à travers toi. Et ta cousine aussi. Les exilés de Bowen. Mais ça vous amusait toutes les deux. Et puis là il y avait quelqu'un d'autre qui partageait ce lien, Alfie. Un coup du destin hein. Oh, ça pourrait être le cas en effet. " Personnellement je ne suis pas du genre à croire au hasard alors le destin, oui certainement. Pour ce que ça vaut, je suis désolée de t'avoir menti. " T'es sérieuse enfin, t'es surtout sincère. Mais bon, tu ne regrettes pas ce qu'il s'est passé. Faut dire que les moments que vous aviez passés avaient été forts agréables. Et certainement, ça avait du être le cas pour lui. Tu cherches à savoir pourquoi il est à Bowen et comment il a atterri ici. " Ah ça... J'ai eu beau tenter de la fuir, elle m'a ramené à elle comme une maman ours rameute ses oursons. On ne peut pas la quitter Bowen. " Tu souris, parce que oui, c'est ce qu'il s'est passé. Cette ville, ta ville. Celle qui t'avait vu naître, celle qui avait connu tes malheurs. Oui vraiment, cette ville attirait les gens. " Six ans ça commence à faire oui. " Au moins il resterait par ici, c'était ce que tu pensais. Son regard remonte vers le tien et tu le regardes. Ton verre. " Oui avec plaisir. " Ah oui, un verre vide, ça ne sert à rien dans un bar n'est ce pas ? Et puis t'as soif de toute façon. " Bon alors, à quoi tu occupes tes journées depuis six ans ? Vu que tes soirées tu les passes à faire boire des filles si j'ai tout compris ? " Tu le taquines gentiment et il a bien du comprendre que tu n'étais pas sérieuse. Le serveur revient faire son ravitaillement et tu lèves ton verre vers Alfie. " Merci. "

Parler avec une espagnole, c'est comme remettre un pied dans son pays. Ça vient naturellement, aisément, même si au fond Alfie n'a jamais vraiment eu de mal pour parler avec une fille quelle que ce soit son origine. Elle a probablement déjà dû le remarquer, il n'est pas de ceux qui restent sur la réserve et qui retiennent chaque mot. Au contraire, lui est parfois trop sincère. Il ne réfléchit pas, lâche des remarques comme des compliments qui peuvent parfois -souvent- sonner comme de la drague. C'est peut-être son franc parler qui a plu à Sofia, ou bien est-ce ça qui l'a poussée à partir sans se retourner. Elle lui dit croire au destin, lui par contre n'en sait trop rien. N'ayant jamais planifié un quelconque futur, ayant toujours préféré vivre au jour le jour, le destin n'est pas vraiment un concept qui fait partie de son quotidien. L'entendre s'excuser une nouvelle fois lui fait brièvement lever les yeux au ciel. « Comment je pourrais t'en vouloir, je peux pas être au goût de tout le monde. » Il se contente de hausser les épaules, jouant les insensibles alors qu'un sourire amusé continue d'étirer ses lèvres. De tout façon, il a rapidement trouvé quelqu'un d'autre pour lui faire tourner la tête. L'opposée de Sofia d'ailleurs, une blonde aux yeux bleus qui a rallumé son tempérament déjà enflammé. Une Jordan qui est là et ne l'est plus, qui vient et repart et qui joue avec le peu de sentiments qu'il croyait avoir développés pour elle. Au final, il n'aura jamais été sûr de rien avec elle. La comparaison de Bowen vue comme une maman ours arrive à le faire rire. « J'aime bien ta façon de voir les choses, » lui dit-il, plantant son regard dans le sien. Et ouais, six ans déjà qu'il n'a plus mis les pieds en Espagne, c'est dingue ce que ça file. Pour son plus grand plaisir, Sofia accepte ce deuxième verre qu'il propose de lui offrir et Alfie ne se fait pas prier pour en commander deux. Merci aux nouveaux chiffres d'affaire que lui procurent son bar. Justement, elle s'intéresse à sa vie et à son quotidien, contrairement aux soirées qu'elle prétend déjà connaitre. Un nouveau rire amusé s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne secoue négativement la tête. « Seulement avec celles qui en valent la peine, » le corrigea-t-elle avant de reprendre plus sérieusement. « Je suis le gérant d'un bar, le Hendrix si jamais t'as l'occasion d'y passer. Avec toute modestie, je dirais que c'est le meilleur de la ville. » Le barman leur apporte leurs verres et, en même temps qu'elle, il lève son verre dans sa direction avant d'en boire une gorgée. « Et toi ? » lui demande-t-il une fois son verre reposé sur le bar.