(aisling) pure decontraction

Une journée banale, il ne fallait rien de plus que ça pour qu'Orson ne se détende. Ayant fait une belle grasse matinée, le jeune s'était levé et avait directement attrapé son ordinateur. Ses doigts ont ensuite couru sur le clavier comme s'il était soudainement inspiré pour son bouquin. Cela fait partie des choses qui lui arrivent parfois : à trop penser à ses écrits, il finit par en rêver et se retrouver avec tout un tas d'idées le lendemain matin. La clope au bec, il avait passé une heure à écrire un long chapitre suivant le fil rouge, l'intrigue qu'il avait installé plus tôt, quand il a commencé son roman. Une fois cela de fait, un long soupir de soulagement s'extirpa de ses lèvres et il alla prendre une douche ensuite. Impossible de réviser ses cours, cependant. Aujourd'hui, il sentait qu'il allait avoir de la visite. Et cela s'était confirmé par un échange de SMS à la sortie de sa douche. Aisling allait passer. Alors, Orson enfila un jean et ses lunettes de soleil, il attrapa de quoi grignoter et alla se caler sur la terrasse de la maison de ses parents. Il aimait bien y passer de temps en temps, pour une nuit. Il en profitait surtout quand ils n'étaient pas là. La maison était bien calme et silencieuse, quelque chose qu'il appréciait le matin au réveil et qui n'était pas forcément le cas dans son appartement. Enfin, lorsqu'il entendit la sonnette de la maison retentir, il se dirigea vers la porte pour ouvrir à son amie toute bronzée, un sourire aux lèvres accompagné d'un pilon bien garni. « Oh tiens, qui voilà ! Si je m'y attendais. » plaisanta-t-il en riant comme un gamin. Il se poussa pour la laisser entrer, lui embrassant la joue pour lui dire bonjour au passage et referma derrière elle, en se dirigeant ensuite vers la terrasse. « Tu vas bien ? »

La croisière avait fait du bien à Aisling. Elle lui avait changé les idées et elle avait eu l'impression que redevenir elle-même pendant ces quelques semaines. Aisling la légère, Aisling l'allumeuse, Aisling qui se fout de tout et surtout des autres.
Et pour continuer dans sa régénération, elle avait décidé de passer voir Orson, parce qu'un bon joint à deux ça ne se refuse pas. Elle avait bien besoin de continuer à vider son cerveau.
Elle sonna chez lui et attendit qu'il ouvre. Elle esquissa un sourire quand elle le vit ouvrir la porte, la bouche pleine.

-Eh bien je vois qu'on m'attend pas pour bouffer.

Elle s'essuya la joue avec un faux air de dégoût avant d'entrer dans la maison.

-Me met pas de la graisse partout !

Elle retira ses lunettes de soleil pour les mettre sur le haut de sa tête avant de se tourner vers lui avec un léger sourire avant de le suivre jusqu'à la terrasse.

-Ca va bien mieux qu'il y a quelques mois. Et toi ?

Oui, Orson l'avait accueilli la bouche pleine. Non, Orson n'était pas très poli. M'enfin, c'était plus une question de "je-m'en-foutiste" que de politesse, dans son cas. Quand elle s'essuya la joue, il ne put retenir un nouveau rire qui retentit à travers toute la maison. « J'attends jamais personne pour manger, tu devrais le savoir depuis le temps. » Il ne prit même pas la peine de lui répondre, après tout, il trouverait bien d'autre occasion de lui mettre de la graisse partout. Il alla s'asseoir sur son transat à la terrasse et observa à travers ses lunettes Aisling qui avait pris des couleurs, d'ailleurs. « Ah ouais t'es partie en croisière. Alors, raconte, c'était comment ? » Répondit-il avant de s'empiffrer de nouveau en haussant les épaules. Lui allait toujours bien, du moins c'était ce qu'il racontait. Tant qu'il avait sa liberté, de la bouffe et son train de vie quotidien, tout allait bien. Et son cousin à proximité, aussi. Il ne le disait jamais à qui que ce soit mais il détestait quand Daemon partait en tournée. Ce dernier le voyait très bien, de toute façon Orson était vraiment nul pour cacher ses émotions. « Moi je vais bien aussi. Je suis parti quatre jours avec mon cousin à Brisbane, l'hôtel était juste trop ouf. Puis, comme d'habitude hein, tu me connais. Dis, tu veux pas rouler ? J'ai un peu la flemme, là en fait. »

Aisling esquissa un sourire à sa remarque. Ouais, elle devrait le savoir. Mais ça ne l'empêchait pas de toujours espérer pouvoir gratter quelques trucs chez lui. Après tout, c'était toujours ça de prit.

-Tu sais bien à quel point je déteste faire à manger !

Même pour elle. La bouffe à commander, c'était sa vie. Mais c'était un peu cher, aussi. Parfois elle se faisait violence, elle se faisait des pâtes.
La blonde le suivit jusqu'à la terrasse et se cala dans le deuxième transat. Au final, ça ne la changeait pas vraiment de là d'où elle venait.

-Ouais bah j'crois que ça se voit mais j'ai pas beaucoup bougé du bord de la piscine !

Elle glissa une main dans ses cheveux avant de tourner son regard vers le ciel, bleu et dégagé.

-J'ai bien mangé, je me suis baignée puis... j'ai fait des galipettes. Que demande le peuple ?

Elle eut un soupire quand il lui demanda de rouler, et pourtant elle s'exécutant, non sans voler un morceau de poulet au passage.

-C'est toi qui bouffes et c'est moi qui roules, j'te jure. Quand t'auras un copain, ce sera toi l'homme du couple, c'est ça ?

Elle soupira.

-T'as pas bougé de l'hôtel à Brisbane ?

Orson savait très bien qu'Aisling comptait manger chez lui, enfin, grignoter du moins. Il ne prévoyait jamais rien, mais avait toujours un petit truc à lui refiler, comme si c'était là juste pour elle. En même temps, ils avaient une excuse : la fumette, ça donne toujours faim. « Ouais je sais bien, sers toi si tu veux manger, d'ailleurs. Par contre vide pas tout s'te plaît, sinon va falloir que j'aille faire les courses pour mes parents, et tu sais à quel point je déteste ça. » D'ailleurs, Orson n'était pas très doué pour faire à manger non plus. Cuisiner, ça n'était pas trop son délire. Voilà pourquoi traînaient toujours différents cartons de pizzas, burgers et canettes de sodas en tout genre dans son appartement. Parfois un peu bordélique, ça ne restait jamais en place trop longtemps, cependant. « Ouais, j'avoue que là ce serait un peu dur de trouver ce que t'as fait d'autre que bronzer. » Orson ricana pour la taquiner puis se rallongea sur son transat. Les yeux fermés, le garçon continua de se goinfrer sans se priver de demander par pure flemme à Aisling de leur rouler un joint. Tout en l'écoutant raconter son voyage. « Ouuuuuh, des galipettes. Intéressant ! Je parie que t'as trop bu pour te souvenir des noms ? » Bon, d'accord. Orson se foutait un peu de sa gueule, mais il n'était pas mieux en réalité. Bien au contraire, il lui arrivait même d'avoir des trous de mémoire à cause de tout ce qu'il consommait.

Au mot "copain", Orson grimaça. Aisling devait savoir qu'il n'était pas pour ce genre de relations exclusives, qu'il préférait à tout prix sa liberté. « Un quoi ? C'est quoi, un copain ? Ca se mange ? » Il préférait en plaisanter plutôt que d'en parler sérieusement, car il avait quelque chose d'exaspérant à être aussi têtu là-dessus. « Si, j'ai bougé. Daemon m'avait prévu un planning et tout, puis moi aussi, j'ai fait des galipettes. De nouvelles connaissances, qu'il disait. Je peux te dire que j'ai bien appris à les connaître, si tu vois ce que je veux dire. » Un petit sourire en coin, un haussement de sourcils, et Orson recommençait déjà avec ses allusions perverses.

Aisling esquissa un sourire quand il évoqua le fait de faire les courses. La blonde détestait déjà le faire pour elle-même, alors pour les autres… Elle leur achèterait n’importe quoi en plus. Heureusement que dans la maison familiale, elle n’était pas chargée de ce genre de choses. Elle n’était pas chargée de grand-chose d’ailleurs.

-Tu m’connais, c’est si j’finissais le paquet que tu devrais t’inquiéter.

Aisling avait un appétit de moineau et généralement ça frappait les gens. Elle n’avait besoin que de deux ou trois pilons pour être rassasiée.

Elle lui tira la langue à sa réflexion. Faut dire, elle était tellement blanche comme un cul que quand elle bronzait un peu ça se remarquait tout de suite. Alors trois semaines au bord de la piscine, elle imaginait bien… Mais elle n’avait pas honte d’avoir rien foutu, si elle était partie en croisière ce n’était pas pour faire des choses productives, bien au contraire.

-Jaloux va.

Elle leva les yeux au ciel alors qu’il lui disait qu’elle avait sûrement trop bu pour se souvenir des prénoms. Non mais ! L’insolent. Elle attrapa un pilon de poulet avant de se caler dans le transat en le regardant avec amusement, le joint roulé sur la table.

-Je baise pas bourrée, moi. Après, c’est pas pour ça que je leur demande leur nom.

Elle faisait genre, mais elle savait très bien avec qui elle avait couché là-bas.
Elle se retint de rire en voyant sa grimace. Elle le connaissait bien, il était comme elle, il ne s’intéressait pas aux relations de couple.

-Entre autre.

Elle eut un regard lourd de sous-entendu avant de sourire, remettant l’os de son pilon sur la table.
Elle secoua la tête quand il lui raconta ses aventures, toujours amusée par ses bêtises.

-Il t’as payé des call-boy ton cousin ?

S'il y avait bien quelque chose chez Aisling qui ne plaisait pas à Orson, c'était bien son petit appétit. Ah non, lui qui aimait se taper des cheat meals à longueur de temps, la voir grignoter un gâteau à la façon d'une souris, ce n'était pas quelque chose qu'il cautionnait. Mais ça n'était pas sa vie, et puis ça n'était pas comme si elle faisait ça pour garder la ligne, non. C'était plutôt quelque chose de naturel chez elle alors Orson ne disait rien et laissait couler. Lorsqu'elle lui dit d'ailleurs qu'il était jaloux, celui-ci ricana un peu et secoua la tête. « Moi, jaloux ? Je suis jamais jaloux, t'as vu ce que je peux choper ? » Bien qu'il soit fin comme un fil de fer, son visage aux traits anguleux et doux à la fois avait tendance à plaire. Il n'avait pas de quoi se plaindre, la jalousie faisait très peu partie de son quotidien. « T'as raison, on dit que c'est pas la taille qui compte, mais entre nous, c'est le nom qui compte le moins. » Orson attrapa du bout des doigts le joint parfaitement roulé sur la table ainsi que le briquet. Il se redressa le temps de l'allumer et tira quelques bouffées dessus, soupirant la fumée comme s'il venait de prendre une grande inspiration vitale. « Bah, si ça se mange, c'est déjà un bon point. » Pour le moment, il n'avait aucune envie d'être en couple et fidèle. Non, il préférait s'amuser. Mais comme il ne sait pas prédire l'avenir, il ne dira certainement jamais qu'il ne sera jamais en couple. En tout cas, il fuyait l'amour comme la peste, préférant être blessé physiquement plutôt que sentimentalement. « Pas besoin de me payer des call-boys avec la gueule que j'ai, ce serait plutôt à eux de me payer. » Il se vantait beaucoup mais Aisling savait qu'il ne s'agissait là que de la plaisanterie. Orson ne se considérait pas comme un Dieu de la beauté, il était plutôt banal pour lui. Même un peu trop maigre, et pourtant, qu'est-ce qu'il mangeait.

Elle eut un sourire amusé quand il lui dit qu'il n'avait pas à être jaloux, vu ce qu'il se tapait. Soit. Elle n'était pas aller stalker tous les mecs qu'il s'était tapé mais elle voulait bien le croire, ce qui ne l'empêchait pas de vouloir l'emmerder pour autant.

-Faut dire, y a tellement peu de gays sur le marcher, ils prennent bien ce qu'ils trouvent.

Elle imaginait déjà qu'il risquait de lui balancer un truc à travers la figure et anticipais un mouvement d'esquive, au cas où.

Elle acquiesça d'un signe de tête alors qu'il lui disait que c'était le prénom qui comptait le moins. Ca, elle était bien d'accord. Surtout quand il s'agissait de mec qu'ils n'avaient jamais vu auparavant et qu'ils ne reverraient jamais. A quoi bon se souvenir d'un prénom ?

-Ils aiment bien qu'on crie leur nom, mais je donne assez rarement ce plaisir.

Aisling savait être butée. Et puis, gonflé l'ego de son partenaire ne rentrait pas réellement dans ses objectifs.
Une fois qu'il eut tiré sur le joint, la blonde tendit le bras pour le lui prendre et en tirer une bouffée à son tour.

-J'avoue qu'un mec qui peut faire à manger, la vaisselle, le ménage et servir de sex-toys, ça donne à réfléchir.

Aisling voyait visiblement les relations amoureuses d'une façon très saines, mais disons que ses dernières expériences l'avaient pas mal vaccinée. Elle n'avait déjà pas envie de s'attacher avant, mais disons qu'à présent elle savait exactement pourquoi elle ne le faisait pas.

Elle éclata de rire quand il proposa que ce soit plutôt lui qu'on paye. Cela dit, c'était une idée. Il n'avait qu'à s'engager, même si elle doutait que le quotidien de ce métier soit rose tous les jours.

-On verra ça quand t'iras à la salle.

A sa réponse, Orson ne se fit pas prier pour répliquer à la manière d'un gamin de douze ans. Il l'imita en grimaçant, laissant sa voix percer les aigus et ses mains effectuer des gestes caricaturés. « Gna gna gna gna gna. Pfff, tu veux juste pas avouer que je suis beau gosse, je suis sûr si j'avais été hétéro, tu m'aurais dragué, même. » Il lui tira la langue, il ne s'était jamais imaginé hétéro mais savait parfaitement que peu importe sa sexualité, sa mentalité resterait la même. Alors s'il avait été hétéro ou bisexuel, son nombre de partenaires aurait doublé. Le temps d'allumer le joint, Orson sourit en même temps à la réponse de la blonde. Lui non plus n'était pas comme ça, il n'aimait pas crier le nom de ses partenaires, oh ça non. Déjà qu'il les flattait en disant d'eux qu'ils étaient plutôt beaux gosses, ils pouvaient toujours courir pour qu'il se mette à hurler leur prénom. En plus, il faut les retenir, et tout ça, c'est chiant. Après avoir tiré quelques bouffées, Orson tendit le joint à Aisling pour qu'elle puisse en profiter un peu. « Autant prendre un homme de maison qui fait call-boy, comme tu dis. » C'était clair qu'avec Orson, envisager une relation plus ou moins sérieuse était compliqué. Il était persuadé que jamais il ne serait en couple, jamais. Enfin, quand elle continua sur sa lancée de le clasher, Orson leva les yeux au ciel et lui adressa finalement son majeur en s'empiffrant encore un peu. « Personne ne s'est jamais plaint. »

Aisling éclata de rire à sa réponse enfantine. C'était vraiment génial de le taquiner. Une des meilleures distraction d'Aisling sans doute.

-Qui sait. Ou alors c'est toi qui m'aurais dragué en voyant mon magnifique déhanché.

Elle prit le joint, commençant à tirer quelques taffes, fermant les yeux pour profiter de l'effet alors qu'elle expulsait lentement la fumée. Ca avait vraiment du bon.

-Oui bah c'est pareil quoi. Mais s'il est amoureux de toi ça coûte moins cher aussi.

Faut pas croire, tous les paramètres entraient en ligne de compte. Et l'argent, c'était un paramètre important.
Elle rit de nouveau en voyant son majeur et l'attrapa dans sa main en lui tirant la langue, crachant un peu en même temps. Il était trop facile à faire réagir.

-Je te dis, ils se contentent de ce qu'ils ont.

Elle risquait de finir par s'en prendre une mais ça n'avait aucune importance. Au pire ils se courraient après dans toute la maison.

« Ouais, c'est possible. Ou tes yeux. Ou ... Ton cul reste une probabilité forte, quand même hein. » Orson ricana, la taquiner sur son corps, c'était peut-être lâche, mais elle en faisait de même. Alors pourquoi ne pas l'imiter davantage ? Surtout qu'Aisling était une belle fille, même si Orson est gay, il le reconnaissait parfaitement. « Pas faux. Mais bon, justement s'il est amoureux ça t'engage à quelque chose de le garder chez toi. L'espoir, toutes ces conneries, là. Ouais non, vaut mieux le payer. » Les relations amoureuses, très peu pour lui. S'il se refusait à avoir un quelconque sentiment se rapprochant de près ou de loin à l'amour, il refusait également que d'autres puissent en avoir à son égard. C'était beaucoup plus simple comme ça selon lui. En s'empiffrant, il grogna en sentant la bave d'Aisling l'atteindre. Il laissa le joint dans le cendrier et se leva d'un bond. « J'vais te jeter dans la piscine, toi, ça va te remettre les idées en place ! » Annonça-t-il tout en s'approchant d'un air menaçant vers Aisling, ne pouvant s'empêcher de rire comme un con.

Aisling éclata de rire aux probabilités d'Orson. C'est sûr qu'il ne pouvait pas dire que c'était ses seins qui auraient fait la différence, plate comme elle était. Elle ne trouvait d'ailleurs pas qu'elle avait un cul époustouflant non plus.

-Mes yeux doivent tout de même être ce que j'ai de plus attirant.

Elle ne pouvait contredire ce qu'Orson disait. Elle poussa alors un léger soupire de désespoir.

-La vie est si compliquée.

Obliger de payer quelqu'un pour faire la cuisine, le ménage et baiser, mais où va le monde !

A sa menace, Aisling se leva d'un bond, puis lui fit une grimace en le regardant dans les yeux.

-Il faudrait déjà que tu m'attrapes !

Elle tourna alors rapidement les talons et se mit à courir à travers la maison.

A ses mots, Orson descendit les lunettes sur son nez pour la mater allégrement. Et puis, il secoua la tête en se redressant. « Bof ... Je trouve toujours que c'est ton cul, le plus attirant. » De nouveau, il ricana. La taquiner était un plaisir à chaque fois qu'elle se trouvait dans les parages, il ne pouvait pas s'en empêcher. Et puis, il faut dire qu'elle répliquait quand même assez bien. « Pas tant que ça tu sais. On n'est pas obligés de payer, j'ai eu une période où je rentrais quasiment jamais chez moi tellement je dormais chez mes conquêtes. C'était bien aussi, c'était le bon temps ... » Orson soupira de façon nostalgique. Bien sûr, il ne regrettait pas d'avoir un peu mûri, juste assez pour vivre complètement chez lui et ne plus dormir chez les autres. Au moins, il n'avait de compte à rendre à personne et ne risquait pas d'entendre des "tu veux pas laisser quelques affaires ici ?" de temps en temps.

Après moult plaisanteries, Orson se leva de son transat dans le but ultime de faire tomber Aisling à la flotte. Mais une joueuse comme elle se dépêcha de réagir pour courir à travers la maison. Un peu défoncé, Orson se prit au jeu lui aussi, et se mit à détaler à travers chaque pièce en riant aux éclats jusqu'à enfin l'attraper dans la chambre par la taille, pour l'envoyer dans le lit et s'asseoir à califourchon sur elle. Il attrapa ses poignets pour les placer au-dessus de sa tête de façon à ce qu'elle ne bouge plus d'un poil. « AHA ! On fait moins la maligne hein, p'tit cul ! »

Aisling esquissa un sourire à sa réponse.

-Je me fie à ton jugement impartial d'homme sexy alors.

Elle lui lança un regard taquin avant d'étendre sa jambe dans sa direction, ayant au préalable retirer sa sandale, pour effleurer son torse de ses pieds froids.

-Mes conquêtes m'ont jamais fait à manger. Enfin, si quelqu'un mais c'était pas exactement une conquête, bref. J'suis plutôt du genre à venir après le repas du soir et à partir avant le petit déjeuner.

Évoquer Chase maintenant n'était pas forcément une bonne idée. Moins elle y pensait, mieux elle se portait. Mais sinon c'est vrai qu'Aisling ne venait que pour baiser et repartait. On ne pouvait même pas dire qu'elle passait la nuit là bas.

La blonde ne réussit pas à échapper à son hôte et finit par se retrouver coincée sur le lit, sous lit. Si dans d'autres circonstances cette position aurait pu paraître compromettante, ce n'était pas le cas pour elle. Elle fit une petite moue fière, pas prête de déclarer forfait.

-Et qu'est-ce que tu peux faire maintenant, hein ? M'immobiliser jusqu'à ce que mort s'en suive ?

Elle commença à gigoter pour pouvoir filer mais sans trop de succès, la position n'était pas vraiment à son avantage.

Orson sourit en coin, fier de ce compliment venant d'Aisling. Elle qui en profitait toujours pour le clasher sur son physique musculairement pas très intelligent, elle savait aussi le flatter. Alors il redressa la tête d'un air fier, caricatural, même. Puis il haussa les épaules à sa réponse. « Bah goinfre toi le soir et quand tu te tires, t'as qu'à en profiter pour piquer de la bouffe, histoire d'en avoir pour le matin. » Une solution qu'il n'avait jamais mis en oeuvre. Parce qu'il était plutôt du genre à se réveiller bien plus tard que ses conquêtes. Beaucoup plus tard, même. Il n'était pas rare de le retrouver le soir encore dans le lit, alors que sa conquête rentrait du boulot ou de sa journée.

Et voilà qu'une course poursuite s'en suivit entre les deux gamins. Pas un pour rattraper l'autre. Orson manqua d'ailleurs de se péter la tronche une ou deux fois, mais se rattrapa bien vite jusqu'à plaquer Aisling sur le lit de la chambre. Il lui monta dessus, attrapant ses poignets pour les coller au-dessus de sa tête et lorsqu'il entendit sa réplique, Orson leva un sourcil et sourit, ayant une idée derrière la tête. « Je sais pas toi, mais moi j'ai bien envie de faire du rodéo. » Il n'attendit pas plus longtemps avant de réagir, car il savait qu'Aisling n'allait pas se laisser faire quand elle comprendrait ce qu'il voulait dire. Il tint ses poignets d'une main et de l'autre, laissa ses doigts parcourir son corps pour la chatouiller, tout en riant lui-même. Son but, maintenant, était de rester le plus longtemps possible sur elle alors qu'elle se débattait comme le diable.