dormir à deux, c'est... mieux ? (xavier)

Maintenant que tu sais que tu dois partager ta chambre avec un parfait inconnu, tu n'es plus certaine que cette croisière soit une bonne idée. Si tu avais pu décider, tu aurais choisi Maxence comme colocataire mais tu ne sais même pas s'il est présent... A vrai dire, en ce moment, tu ne sais que très peu de choses le concernant. Quoiqu'il en soit, maintenant que tu y es, tu es bien obligée de te faire à cette idée de colocation. Tu aurais préféré être seule mais c'est comme ça et tu ne peux pas revenir en arrière. Bref, alors que tu rentres dans votre cabine sur le pont supérieur, tu es étonnée de voir que tu es la première. Tu ne vois aucune affaire dans les armoires, un lit neuf, aucunes bagages, bref, personne. Tu souris à cette idée, heureuse de pouvoir choisir ton lit. Au moins un choix qui te revient. Après avoir déposé tes affaires, tu décides de prendre une petite douche avant de te rendre au bar du pont supérieur. Et alors que tu sors de celle-ci, fraîchement lavée, tu entends du bruit dans la pièce d'à côté. Ton colocataire a dû débarquer il y a quelques minutes alors que tu étais sous la douche. Et là, tu es à moitié nue, avec une simple serviette, tes vêtements étant restés dans la chambre. Alors que tu hésites à sortir, tu te prends le pied dans le rebord de la douche et laisses s'échapper un juron. C'est que ça fait drôlement mal cette connerie. Ton colocataire doit te prendre pour une folle à présent et tu n'es pas certaine d'avoir encore envie de sortir. Même si ce n'était pas vraiment le cas auparavant non plus.

Un voyage en croisière, tu ne savais même pas pourquoi tu t'étais embarqué dans cette aventure. Surtout que maintenant tu pensais à quel point tu avais été idiot en ne proposant pas à Annishka de la faire avec toi. Peut-être que ça aurait pu t'aider à te lancer, à lui dire qu'elle te plaisait et que tu voulais passer du temps avec elle. Mais tu t'étais dégonflé. Et puis maintenant que tu partageais ta chambre avec une autre personne ça semblait un peu compliqué comme situation. Sauf si c'était elle mais tu ne devais pas te laisser à rêver ainsi. « Y a quelqu'un ? » Tu entrais dans la chambre jetant un coup d'oeil à droite, puis à gauche. Personne à l'horizon mais sur l'un des lits se trouve un sac et une valise juste à côté. Tu tendais l'oreille pour te rendre compte que de l'eau coulait dans la salle de bain. Sûrement une petite douche bien fraîche pour se changer avant d'aller se poser dans le bateau. Ce que tu ferais sûrement toi après, une fois que la voie serait libre. Pour l'instant tu pouvais commencer à défaire ton sac. Ce que tu fis en silence jusqu'à ce qu'une voix te tire de là. « Tout va bien ? » demandais-tu à travers la porte. Tu serais bien rentré pour vérifier mais ne sachant pas qui se trouvait derrière et encore moins la tenue dans laquelle serait cette personne, tu ne voulais pas risquer un incident de ce genre le premier jour. Surtout pas avec la personne dont tu allais devoir partager la chambre pour deux semaines. Alors tu allais attendre sagement qu'on te donne un signe de vie, un mot avant de faire quoique ce soit.

Alors que tu te masses le pied suite à l'altercation, tu entends une voix s'élever de l'autre côté de la porte. « Oui oui ça va, merci. Je sors dans une minute. » Tu peux donc en déduire qu'il s'agit d'un homme, ce qui ne fait qu'augmenter la gêne que tu ressens. Tu te vois mal sortir dans cette tenue et te changer devant un inconnu. Alors, une fois la serviette bien resserrée, tu passes ta tête par la porte, cachant ton corps derrière celle-ci, pour demander : « Est-ce que vous pourriez vous... retourner ? S'il vous plaît. J'ai laissé mes vêtements ici et je n'ai pas pour habitude de me balader à moitié nue devant un inconnu... » Dis-tu pour détendre un peu l'atmosphère. Tu espères que le jeune homme sera aussi "gêné" que toi et finira par se retourner. Parce qu'au fond, des hommes qui en profiteraient pour regarder, il y en a des tas. Tu dois juste espérer que ton colocataire n'en fasse pas partie. « Oh et pardon de mon impolitesse, je suis Eleanor. » Ajoutes-tu en souriant au jeune homme. Tu es tellement perturbée par la situation que tu en oublies tes bonnes manières et ça, ce n'est pas ton genre habituellement. Tu imagines déjà tout ce que ton colocataire doit penser sur toi et ce n'est pas très joyeux...

Elle t'affirmait allait bien et tu sentis ton coeur se relâcher. Pas de soucis à se faire à peine embarqué. Un accident serait de mauvaise augure, en tout cas, pour toi. Tu discutais brièvement avec elle avant qu'elle ne te demande de te retourner puisqu'elle était nue. Une situation qui t'amusait parce qu'elle aurait très bien pu t'arriver à toi aussi. « Non ! Oui, de ce pas. » bafouillais-tu. Décidément, votre première rencontre était déjà bien étrange. Tu reculais de la porte pour aller te mettre au niveau de ton lit, tu tournais le dos à la porte et tu fermais même les yeux. Tu n'étais pas un voyeur, tu avais trop de respect pour les autres pour profiter de la nudité. Elle se présentait à toi et tu ne semblais pas surpris de cette annonce. « Et moi c'est Xavier. » ajoutais-tu guilleret. Tu étirais un léger sourire sur ton visage tout en gardant bien les yeux fermés, immobile. « Si ma mémoire ne me fait pas défaut, vous êtes passé une fois dans ma boutique. » A condition que tu parlais bien de la même Eleanor. Sa voix t'était familière. Tu l'avais vu qu'une fois, mais elle était de ces clients qui - sais raison particulière apparente - te marquait dans sa façon d'être, dans sa façon de te parler. Tu avais alors hâte de pouvoir te retourner et savoir si tu avais raison.

Heureusement pour toi, ton colocataire ne semblait pas être un homme à femmes ou un voyeur qui profiterait de ta maladresse pour se rincer l'oeil. Très vite, il se retourne, te laissant le champ libre pour aller récupérer tes affaires. « Merci. » Dis-tu simplement en t'avançant vers ton lit. Le jeune homme se présente à son tour mentionnant au passage que tu es déjà passée une fois dans sa boutique. Tu fronces les sourcils, essayant de comprendre de quelle boutique il veut parler. Alors que tu enfiles tes vêtements en deux en trois mouvements tu demandes : « Vous tenez quel genre de boutique ? » Xavier a peut-être raison mais en ce qui te concerne, tu ne t'en souviens pas. Il faut dire qu'il y a pas mal de petites boutiques à Bowen que tu adores visiter, alors, situer la sienne est assez compliqué. Une fois habillée et sûre de l'être, tu souris et ajoutes : « J'ai terminé, on va enfin pouvoir mettre un nom sur un visage. » Amusée, tu attends patiemment que le jeune homme se retourne. Peut-être qu'avec un visage, tu pourras mettre un nom sur sa boutique également.

Tu tournais toujours le dos à la jeune femme, discutant de ce que tu faisais dans la vie puisque tu avais eu l'impression - au son de sa voix - de la connaître. Elle te demandait plus d'informations sur toi et tu ne tardais pas à les lui donner. « Vêtements. Je suis tailleur. » Tu n'étais pas le seul tailleur de la ville et des boutiques de vêtements, il n'y en avait pas qu'une, tu le savais bien mais c'est tout ce que tu pouvais dire pour le moment. Juste après quoi, elle te dit que c'est bon, que tu peux te retourner. Pendant une seconde, tu hésites, préférant attendre encore un peu. Après quoi, tu ouvres les yeux et te tournes lentement vers la jeune femme. Tu revois son visage, son regard, ses yeux sombres. « C'est bien ça ! C'est bien vous ! » Tu esquissais un léger sourire en la voyant. C'était le genre de coïncidence qui te faisait sourire, qui te faisait aimer la vie parce que tu pensais que c'était le destin, un signe envoyé de là-haut. Elle devait à nouveau être sur ton chemin. D'habitude, tu aurais pu penser que c'était sûrement pour te dire qu'elle pourrait être une des femmes qui partageraient ta vie, mais tu avais déjà quelqu'un en tête et tu n'arrivais pas à te la sortir de là. « Mais si vous ne vous souvenez pas de moi, c'est normal, ça remonte à un an je crois la dernière fois que je vous ai vu. » Tu n'avais pas aussi bonne mémoire pour tout, ce qui était dommage pour toi, surtout quand tu recréés un modèle que tu avais fait des mois auparavant. Tu n'arrivais même plus à savoir pourquoi elle t'avait tant marqué ce jour là.

Alors que le jeune homme t'explique qu'il tient une boutique de vêtements, tu hoches la tête, te rappelant bien que tu as déjà dû y faire un tour. Seulement tu n'es pas certaine de te souvenir du visage de ce fameux tailleur. Alors, tu préfères attendre qu'il se retourne pour voir enfin ses traits et plus globalement, son visage. Lui, il semble te reconnaître immédiatement. Toi, tu as un peu plus de mal. Mais petit à petit, ton cerveau semble se rappeler de quelques traits de son visage qui lui sont propres. « Votre visage me dit vaguement quelque chose en effet ! » Dis-tu, un sourire aux lèvres. Heureusement pour toi, le jeune homme est plutôt compréhensif et ne te tient pas rigueur de ton manque de mémoire à son égard. « Je suis épatée d'une telle mémoire. » Ajoutes-tu en souriant au jeune tailleur. Finalement, tu t'avances vers lui, lui tendant la main : « Je m'appelle Eleanor, je suis contente de vous revoir. » Tu es assez formelle comme personne et tu n'es pas habituée des grandes embrassades, c'est pourquoi, tu préfères lui tendre la main. Néanmoins, tu n'es pas froide pour autant, au contraire. C'est sûrement une habitude liée à ta royauté qui te pousse à être aussi polie.

Lorsque tu t’étais retourné vers la jeune femme, elle affirmait se souvenir légèrement de toi. Ce n’était le cas de tout le monde d’avoir une bonne mémoire, une chose dont tu ne te vantais jamais parce que ce n’était pas non plus incroyable. « Quand on est crétaeur, c’est plutôt pas mal. » C’était même un plus pour toi, ce serait vraiment dommage en l’espace d’un an de revenir sur les mêmes croquis et de reprendre de vieux modèles. Parfois tu pouvais le faire, surtout quand tu avais un modèle fétiche, étant donné que tu réalisais toujours en modèle unique ou presque. Tant que ce n’était pas commercialisé dans cinquante magasins et porté par tous. « Milani non ? » C’était une suggestion, tu n’étais pas sûr à 100 % mais il te semblait que c’était quelque chose par là. Lorsque tu l’avais entendu parler la première fois, tu avais retrouvé un semblant d’accent italien, mais elle ne te l’avait jamais dit et lorsqu’elle avait donné son nom de famille pour sa commande, tu t’étais fait la remarque qu’à une lettre prêt, elle portait le nom d’une ville italienne. Et c’était resté visiblement, un autre moyen pour toi de te rappeler les choses, toujours trouvé un moyen mnémotechnique. « Moi c’est Xavier Black et le plaisir est partagé. » Tu lui offrais un léger sourire. « Voulez-vous visiter un peu ? » proposais-tu doucement. Tu étais monté sur le bateau et ta première action avait été de déposer ta valise dans ta chambre, tu n’avais pas eu le temps de faire grand-chose d’autres, peut-être que ce serait l’occasion de le faire ensemble et de vous découvrir un peu plus.

Tu hoches la tête lorsque le jeune homme affirme que c'est un plus en étant créateur, d'avoir une bonne mémoire. Tu en as rencontré des tas, des créateurs, mais ce jeune homme devant toi te semble différent. Tu ne sais pas pourquoi mais il semble bien plus humain que tous les créateurs que tu as pu rencontrer. Et lorsque tu étais en Italie, tu en voyais souvent. Bien trop souvent à tes yeux, d'ailleurs. C'est pourquoi, lorsque tu es arrivée à Bowen, tu as fuit ce genre de personnes. Du moins, jusqu'à l'année passée où tu es entrée dans la boutique de ton nouveau colocataire. Tu hausses un sourcil, amusée, lorsqu'il nomme ton nom de famille avec une aisance flagrante. « C'est ça. Il faut croire que mon passage vous a marqué. » Dis-tu, un sourire aux lèvres. En général, les gens d'ici se souviennent de ton nom parce qu'il sonne italien et que c'est moins répandu, à Bowen. Lorsqu'il se présente à toi, tu souris, essayant de mémoriser son prénom et son nom aussi bien qu'il l'a fait pour toi. Mais tu ne te fais pas trop de soucis pour ça. « Ce serait avec plaisir. J'ai pas encore eu l'occasion de voir grand chose. Et vous ? » Demandes-tu en te dirigeant vers la sortie de votre cabine. « J'ai vu qu'il y avait un aquarium, j'aimerais beaucoup le voir. » Il faut dire qu'un aquarium sur un bateau en pleine mer, c'est assez inattendu.

Elle semblait surprise de voir que tu te souvenais aussi bien d'elle, ce n'était pas tout à fait le cas, tu ne serais pas capable de lui dire ce dont vous aviez discuté et quel modèle de robe elle avait pu choisir avant de rentrer chez elle, mais son nom lui, était bien là, présent dans ton esprit. « Je crois que j'ai beaucoup aimé la sonorité de votre nom lorsque vous me l'avez donné. C'est une façon pour moi de retenir les choses. » Tu avais une petite mémoire visuelle et aussi une mémoire auditive, ce qui te permettait de retenir pas mal d'informations, ça t'avait permis à l'époque de cartonner lors de tes examens. « Je venais poser ma valise avant d'y aller mais je suis tombée sur vous ! » ajoutais-tu avec un léger sourire. Tu avais posé ta valise en effet et après tu avais eu le plaisir de faire la connaissance ou la reconnaissance de celle qui allait partager ta chambre pour les jours à venir. Elle te proposait alors de visiter l'aquarium et tu hochais la tête pour approuver sa demande. « J'ai pas tellement regardé la brochure mais l'aquarium ça me va. Vous pensez qu'ils ont de gros poissons ? » Tu pensais bien sûr à des dauphins, à des requins, comme vous pouviez le découvrir lors des visites dans un parc aquatique. Mais tu doutais ce que puisse être possible. Le bateau était grand mais avoir des requins et tout autre poisson aussi dangereux, ça pourrait mal tourner si jamais quelqu'un décidait de faire une baignade ou arrivait à péter la glace. Bien que tout cela te semblait irréaliste, mais les méfaits de l'alcool sur l'esprit sont impressionnants et souvent imprévisibles.

« Ca doit être ce petit côté italien. » Dis-tu, sans prétention, un sourire aux lèvres. Tu hoches la tête lorsque Xavier t'explique que, lui non plus, n'a pas encore eu l'occasion de visiter le bateau de croisière. Une chance pour toi, c'est toujours plus sympa d'être accompagnée même sans arrière pensée. « J'espère que je ne chamboule pas vos plans. » La politesse a toujours fait partie intégrante de ta vie et ce n'est pas aujourd'hui que les choses vont changer. Du coup, tu préfères être sûre de ne pas interrompre quelque chose. Mais si le jeune Black te le propose, tu imagines que c'est parce qu'il en avait l'occasion. « Je ne suis pas sûre. Ce serait bizarre de garder captifs des requins dans un bateau, non ? Mais tout semble possible sur ce bateau de croisière, du coup, j'en ai aucune idée. » Tu n'étais pas beaucoup plus informée que lui, après tout. Tu avais simplement vu sur la brochure une photo d'un aquarium et l'envie d'y aller était tout de suite survenue. « On y va ? » Demandes-tu en attrapant ton sac à main. « Je compte sur vous pour nous y amener parce que mon sens de l'orientation est très mauvais. » Ajoutes-tu en riant. Tu n'imagines pas le nombre de fois où tu risques de te perdre sur cet immense bateau.

« Sûrement. » répondais-tu avec un léger sourire. Cela remontait, tu aurais beaucoup de difficultés à dire avec précision ce qui t'avait marqué chez elle pour que son nom reste aussi bien ancré dans ta mémoire. Peut-être l'effet qu'elle avait eu ce jour là, avec son regard, peut-être que tu avais eu un véritable coup de coeur pour ta cliente, te défendant à l'époque de faire quoique ce soit parce que tu ne voulais pas avoir de problèmes. Tu avais vu des patrons abuser de leurs clients et tu ne voulais pas être catégoriser comme un pervers sexuel en plus d'un meurtrier. « Absolument pas, je n'avais pas prévu grand chose encore ! » Tu pensais défaire tes affaires, en ranger quelques uns, prendre le plan et te décider à enfin faire quelque chose. Si encore, tu trouvais quelque chose d'amusant à faire. Tu savais que pour beaucoup, la principale raison, c'était quand même l'idée de boire à volonté sous le soleil. Pour toi, qui ne pouvait pas boire, ça limitait certaines options. « C'est vrai qu'un requin, ça ferait peut-être un peu too much. » Tu avais prononcé ces derniers en marquant ton accent français, ce qui devait être horrible à entendre mais qui te faisait rire. Parfois tu t'amusais à le faire revenir sur certains mots. Elle te proposait d'y aller et tu hochais la tête, t'approchant de la porte pour l'ouvrir et la laisser sortir. Toujours la galanterie d'abord. « Si le plan est bien fait, on devrait y arriver en un seul morceau et sans détour ! » ajoutais-tu en rigolant. Tu savais lire une carte et te repérer dans l'espace, ce n'était pas très compliqué, à la seule condition bien sûr, que le plan soit fiable parce que sinon, tu n'avais aucune chance de t'en sortir. Par chance, il avait l'air d'être plutôt bien réalisé.