Invité | Sujet: (rubian) i lose myself in a glass of rhum Lun 7 Aoû 2017 - 22:39 | |
| Les soirs se suivent et se ressemblent. En attendant que le tournage ne recommence, je me sentais glisser en pente douce. Après m’être saoulée tous les soirs, je passais au niveau supérieur. J’avais déjà commencé à fumer après la mort de Larà en janvier mais je m’étais stoppée grâce au contact de Seamus. Ce dernier étant désormais parti pour d’autres aventures, j’avais eu le loisir de reprendre. Tandis que j’étais assise dans ma chambre d’hôtel une cigarette coincée entre les lèvres, je fixai le mur en face de moi. On dit toujours que le karma était un sacré boomerang mais j’ignorai ce que j’avais pu faire pour m’en manger autant. Déjà la rupture avec Lorenzo fut difficile à gérer mais alors la mort de toute ma famille au complet. Je tire sur ma cigarette en essayant de me rappeler ce que pouvait ressentir Cassie dans Si je reste. Elle est dans le coma mais décide de revenir car elle a toujours ses proches. J’ai toujours Freja. Partir en croisière avait contribué à ce que je me sente un peu mieux. Voir les autres s’amuser et rire m’avaient un peu fait du bien. Après, j’avais Ingrid. Elle était différente de Freja et plus cash mais elle tenait à moi. Et puis, penser à elle me ramenait aussitôt à Jim, son petit-ami. Je pourrais essayer de lister les gens mais à quoi bon ? Je ne suis pas le genre de femmes qui s’apitoient sur son sort en public. Je suis plus à le faire en privé et en solitaire. Ou avec Zéro, mon chien. Les chats étant trop sauvages. Je redresse la tête avant de pousser une exclamation lorsque la cigarette me brûle les doigts. Je la laisse tomber avant de l’écraser. Puis, j’attrape mon cuir pour sortir de la chambre et aller faire ce que je faisais de mieux. Me saouler pour oublier.
J’ai assez joué dans des films où je campe des nunuches qui s’autodétruisent pour mieux se bourrer la gueule. Je ne suis pas de ce pain-là. Il y a plusieurs types d’autodestruction. Il y a celui où la fille se saoule à mort et couche avec le premier venu. Celui où la fille s’essaie aux drogues dures et celui où la fille devient sauvage. Comme moi. Je n’étais déjà pas très sociable avant mais on frisait l’asociabilité à des kilomètres. Alors que je suis assise à ce bar, je dois dégager une aura qui dit clairement que je ne veux pas qu’on m’emmerde. Douce, délicate, pas quand je suis bourrée. Je suis écossaise et il était temps que j’assume mon mauvais caractère. Je porte le verre où repose le rhum pour le boire cul sec et retourner le verre comme on le faisait chez nous. J’avais cessé de compter au huitième. Les gens buvaient autant que moi mais je m’en foutais pas mal. Je voulais juste oublier. J’allais encore rentrer complètement saoule et aller m’échouer sur le lit. Au début, j’avais des blackout mais plus maintenant. Maintenant, je me souviens de tout. Du goût de l’alcool dans ma bouche jusqu’à la bouche pâteuse le lendemain matin. Un des mecs vint à côté de moi pour me demander de faire un billard avec eux. Je me lève alors avec nonchalance sans oublier mon verre. Je me poste sur le côté de la table pour les regarder jouer, attendant mon tour. |
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Invité | Sujet: Re: (rubian) i lose myself in a glass of rhum Jeu 31 Aoû 2017 - 15:51 | |
| Depuis qu'il était revenu à Bowen, Julian se sentait comme un poisson dans l'eau. Il avait eu peur de ne pas retrouver sa ville telle qu'il la voyait avant - puisque Eileen n'était plus là - mais il s'était trompé sur toute la ligne. Même s'il s'était amusé durant sa brève virée au sein de l'armée britannique, il n'y avait qu'ici qu'il se sentait vivant. Alors oui, il passait de nouveau pour le sale gamin buté, pourri gâté, arrogant et coureur de jupons, mais au fond, on ne le connaissait que sous cette facette-là. Et cela lui plaisait. Cela lui plaisait de se faire détester. Quand il se faisait aimer, cela ne fonctionnait jamais, de toute manière. Les poings enfoncés dans les poches de son jean, une cigarette au bout des lèvres, Julian avait décidé de se rendre au bowling, ce soir. Non pas qu'il ne comptait pas ramener une ou deux conquêtes, mais il avait prévu une bonne soirée entre mecs. Arrivé sur place, Julian saluait de nombreux visages connus. Il ne se rappelait plus des prénoms de la plupart d'entre eux, mais il prenait au moins la peine de les saluer. Mais ce fut une fois au bar, un verre à la main, qu'il prit la peine de s'arrêter quelques secondes pour observer davantage les personnes présentes. Ses yeux verts s'arrêtèrent sur la table de billard au fond. Il aperçut un groupe composé de plusieurs hommes et au milieu d'eux, une femme aux cheveux roux, flamboyants. Julian plissa des yeux et fronça les sourcils. C'était une silhouette qu'il connaissait bien, très bien. Son ami, près de lui, lui reposa sa question, pour la deuxième fois, preuve que Julian ne l'écoutait plus. Le jeune anglais posa sa main sur son épaule et s'excusa avant de s'éloigner de son groupe d'amis. D'un pas assuré, il rejoignit le groupe qui jouait au billard, s'arrêtant près de la jeune femme. Julian ne s'était pas trompé sur l'identité de la personne. "Ruby Phelps ! Je me disais que j'avais bien reconnu cette belle chevelure rousse. Qu'est-ce que tu fais là ?" Julian tenta de garder toute son assurance, mais on sentait tout de même un certain malaise de sa part. Il n'avait pas revu Ruby depuis la mort de sa soeur, une soeur avec qui Julian s'entendait à merveille et dont la perte était difficilement acceptable. Seulement, dans ces situations-là, Julian ne savait pas vraiment comment agir. Il faisait donc ce qu'il faisait de mieux, le je-m'en-foutiste qui fuyait face à tous les problèmes. |
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