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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 "Rencontre fracassante" - Zephyr

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MessageSujet: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 14:43


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

C’est le week-end. Comme beaucoup de gens, Matthews a décidé de prendre l’air pour se promener dans les rues commerçantes de Bowen. Les vitrines de mode viennent défiler sous le regard du garçon, qui ne ressemble en aucun cas à ce genre-ci. Celui-ci a troqué sa tenue d’homme contre une robe blanche en dentelle qui vole au vent, un brin de maquillage pour réveiller son regard et un peu de parfum qui fait tourner plus d’une tête partout où il passe.

Matthews ose rarement rentrer dans des boutiques de vêtements par crainte qu’une des vendeuses veuille l’observer dans les moindres recoins pour définir sa taille et le type de coupe qu’il lui faudrait. Ou bien qu’une inconnue ouvre malencontreusement le rideau de la salle d’essayage au mauvais moment. Tant de choses qui pourraient faire que Matthews soit mal à l’aise.

Alors le jeune homme se contente d’observer derrière la vitre, les mannequins habillés comme il en rêverait. Matthews observe les femmes à l’intérieur, leurs manières de toucher le tissu pour définir le textile ou leurs différentes poses devant le miroir pour s’assurer que les habits les mettent réellement en valeur.

C’est alors qu’il entend quelques paroles qui viennent perturber son shopping.

« Je te jure, j’ai l’impression de la connaître.»

Matthews sent tout son corps se raidir à ces mots. Lui, il reconnaît la voix d’un des étudiants de sa faculté de Lettres à Bowen. Il fallait que l’un de ses camarades de cours soit dans cette même ruelle, à ce même moment.

Le garçon reste alors face au magasin pour éviter de dévoiler un peu plus son visage. Il tourne alors d’un coup à l’opposé des deux individus pour se diriger dans une rue plus étroite et peu visitée.

« Je vais la voir, je dois savoir. »

Matthews se crispe de tout son long, il le fait exprès d’être aussi insistant ? Le jeune homme se sent piégé et se décide à fuir. Celui-ci se met à courir sans se soucier de sa paire de bottines à talons.

« Hey !! Mademoiselle ! Attendez !! »

Tu peux toujours courir, littéralement. Pensa Matthews qui savait cavaler dans ce genre de cas. Il fit un virage serré sur une prochaine ruelle entre plus inconnue, continuant sa course à toute allure pour s’éloigner le plus possible du monde.

Le souffle court et le cœur battant la chamane, le fuyard sent que son endurance est plus limitée qu’il ne le pensait. Matthews se sent obligé de ralentir, mais craint que ceux qui le pourchassent soit encore derrière lui. Il tourne son regard au-dessus de son épaule et…S’écroule.

Il vient de percuter quelqu’un de plein fouet. Matthews se retrouve assis sur le sol. Le garçon se pensait enfin à l’abri, encore une malchance. Celui-ci redresse alors son museau vers la personne qui ne doit rien comprendre à ce qui vient de lui arriver.

C’est un homme qui doit avoir la vingtaine. Matthews ne sait pas si c’est le fait d’être par terre, mais il semble très grand vu du bas. Sans compter, que son expression ne le rassure pas du tout. Son regard semble dur, comme s’il en voulait au monde entier. Son attitude, son allure, son visage, tout chez lui est aussi froid que la teinte de ses yeux.

Matthews finit par se relever et se reculer par la même occasion, il a tout de suite plus d’adrénaline pour fuir de nouveau à la vue de celui qui lui fait face. Mais le garçon se contente de se redresse en toute sa droiture même s’il devait relever complètement sa tête pour le voir. Puis il lâche d’une voix assurée :

« Désolé. »

A peine eut-il prononcé ces mots, qu’il contourna l’inconnu pour continuer son chemin. Espérant que cet homme ferait de même.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 16:29



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Passer son temps dans le cyber-café du coin. Zephyr a bien une bonne connexion internet chez lui, mais il restait déjà enfermé toute la semaine. Le week-end était un bon moyen de prendre l'air, seulement, prendre l'air enfermé dans un cyber-café n'était pas le plus top non plu. Pourtant, au moins, il se baladait quelques minutes dans les rues et allait même parfois faire des achats. Une vie de fifou. Depuis qu'il était arrivé à Bowen, il n'avait pas fait de grandes connaissances et il fallait avouer qu'il s'ennuyait quelque peu. A vrai dire, son côté solitaire faisait qu'il s'habituait rapidement à ne connaître personne. Et puis, il s'était bien renfermé depuis la mort de sa mère.

A cette pensée, le jeune homme soupira. Il n'arrivait à rien aujourd'hui, il préféra abandonner ce qu'il était en train de faire et referma son ordinateur portable. Il rangea le tout dans son sac à dos renforcé et alla payer ses consommations avant de sortir dehors pour s'allumer une cigarette. Il faisait beau, il hésita à aller à la plage mais vu la rencontre qu'il avait fait la dernière fois, il préférait éviter. Même si on était en pleine journée et qu'il ne risquait pas d'y trouver une fête arrosée ... On ne sait jamais, avec les jeunes et les vacances. Bien qu'il ne soit pas très vieux, il n'est pas très sociable non plus. Alors les fiesta aux gamins luxurieux, très peu pour lui.

Il plaça son casque dans ses oreilles et alluma son téléphone pour faire vibrer la musique. Marchant un peu pour se dégourdir les jambes. Il finit bien vite sa cigarette dont il jeta le mégot, détournant le regard quelques secondes à peine ... Le temps d'être percuté par quelqu'un. « Eh mais regarde où tu vas un peu non ? » s'énerva-t-il rapidement lorsqu'il vit la femme assise par terre. Enfin ... Il pensa que c'était une femme. Elle en avait l'air, en tout cas. Et puis il ne fit pas la différence, c'est une personne quand même, quelque soit son sexe. Lourdement, il soupira et passa une main dans ses cheveux le temps qu'elle se relève. « Ouais. Pas grave, fais juste gaffe la ... Eh mais ... T'es malpolie hein ! » Il s'était tourné vers elle, les sourcils froncés et un air colérique déformait ses traits. Non, il n'aimait pas quand les gens agissaient ainsi. Il secoua la tête d'un air agacé et en se retournant, se fit de nouveau bousculer par un garçon cette fois qui semblait courir après la fille qui l'avait percuté plus tôt.

Mais cette fois, c'était trop. Il l'attrapa par le bras pour l'attirer jusqu'à lui, le prenant ensuite par le col. « Eh, tu pourrais pas un peu respecter ? Courir après les filles, c'est qu'une expression, p'tit con. » Zephyr le regarda de haut et le lâcha une fois qu'il fut sûr que la proie du jeune homme soit complètement partie. Faire le bon samaritain n'était pas son fort, il jugeait même que cette fille ne le méritait pas vraiment, mais il détestait qu'on harcèle quelqu'un. Et puis ce petit homme l'avait mérité, de se faire arrêter de la sorte.

Lorsqu'il le lâcha enfin, Zephyr remit son casque sur ses oreilles et repartit faire sa petite balade jusqu'à arriver plus loin chez un glacier. Il décida d'y prendre une glace à l'italienne qu'il consomma sur un banc le plus tranquillement du monde, à observer les alentours.
#iwhae
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 18:39


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

« Ouais. Pas grave, fais juste gaffe la ... Eh mais ... T'es malpolie hein ! »

Matthews fit mine de l’ignorer en continuant de passer son chemin. Néanmoins, des pas viennent résonner entre les murs de la ruelle. Le visage du garçon vient à peine se tourner vers les bruits qu’il aperçoit l’homme en question…agripper par le col son poursuivant. Matthews sentit son cœur s’arrêter de battre l’espace d’une seconde et baissa son regard vers le sol pour éviter que l’autre énergumène le reconnaisse. Sa poitrine venant se gonfler plus rapidement par l’angoisse.

« Eh, tu pourrais pas un peu respecter ? Courir après les filles, c'est qu'une expression, p'tit con. »

Matthews n’en revint pas. L’inconnu qu’il venait de percuter l’aide, certes, juste après lui avoir donner le vénérable surnom de « Malpolie », mais son acte reste tout de même très altruiste. L’autre étudiant s’en alla alors après cette correction digne d’un père donnant une leçon de morale à son fils. Le jeune homme était rassuré, un problème en moins.

Il regarda alors son…mi-sauveur ? Visiblement, celui-ci en avait fini avec lui. Matthews était des plus intrigués et se décida à le suivre avec discrétion pour en savoir plus sur cette étrange personne qui se prit une glace avant d’aller s’asseoir sur un banc. Matthews ne semblait pas emballer à l’idée d’enquêter sur le parfum de la crème glacée, mais plus sur la découverte de celui qui se jouer l’apprenti justicier.

Son attitude était celle d’un solitaire. Casque sur les oreilles, il ne veut rien entendre du reste du monde, car sans doute qu’il n’en a rien à faire. Un type froid qui n’aime pas vraiment les autres au vu du ton qu’il porte aux inconnus, mais qui a pourtant un sens moral par la petite démonstration qu’il a fait à Matthews.

Pourquoi est-il comme ça ? Est-ce que comme Matthews, cet inconnu se sent obligé de se renfermer pour mieux se cacher ? Ou est-ce plus profond que ça. Le garçon vient souffler par irritation, il veut savoir. Le grand amateur de bouquin a l’impression d’avoir un livre plein de rebondissement… Impossible à lire. Mais Matthews ne compte pas abandonner, il va forcer cette couverture et découvrir ce qui se dissimule sous cette carapace de grand dur isolé.

Le jeune homme se dirigea vers le banc en question pour s’asseoir… Juste à côté de l’inconnu.
Premier obstacle à la conversation : Son casque. Pas de problème. Matthews dirigea sa main vers l’appareil en serrant son poing pour venir taper ses phalanges contre les parois. Parce que oui, on n’ouvre pas une porte quand on veut rentrer chez quelqu’un, on toque ! Pas si impoli que ça, n’est-ce pas ?

Matthews prit une grande bouffée d’air et attendu alors que le mi-sauveur retire son casque. Avant de déclarer :

« Merci pour l’avoir éloigné. Il était insistant. »

Le garçon détourna alors le regard en reprenant un peu de prestance, n’étant pas habitué à faire le premier pas. Matthews n’est pas spécialement timide, on parlerait plutôt de quelqu’un d’introverti, car c’est uniquement quand ça le concerne qu’il sombre alors dans le mutisme. Pourtant, là, il est obligé de démarrer la conversation, de tourner la première page de ce roman si mystérieux. Alors, avec tous les efforts du monde, Matthews rajouta d’une voix devenue plus douce :

« Je m’appelle Maddy, et toi ? »

À la suite de ce prénom, son expression devint plus calme, voir apaisante. Passé le stress intenable de cette course-poursuite et du risque d’être dévoilé au grand public, oublié la peur intense qu’on le reconnaisse ou qu’on lui en veuille pour avoir percuté cet homme…Matthews peut enfin respirer et reprendre librement le cours de sa journée, et le véritable fond de son caractère.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 19:46



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Zephyr aurait très bien pu devenir violent. S'il avait été dans un mauvais jour, il n'aurait pas laissé passer de telles choses. Impulsif comme il est. Tant qu'on reste hors de son espace vital, tout va bien. Mais là, on venait de le bousculer à deux reprises, à cause d'une course poursuite de gamin, se dit-il en premier lieu. Mais le comportement du jeune garçon ne lui avait pas plu. Lui-même détestait ce genre de personnes, à courir toujours après tout le monde, sans même se soucier du sentiment des autres. La fille devait sûrement lui avoir dit de dégager, enfin, c'était ce qu'il avait supposé avant de l'attaquer comme un chien enragé. Finalement, il laissa le jeune s'en aller sans le cogner, il n'avait pas non plus envie de s'attirer des ennuis alors qu'il venait tout juste d'arriver dans cette ville.

D'ailleurs, s'il avait choisi cette ville, c'était pour être tranquille. Mis à part son activité illégale sur la toile, il vivait une vie lambda, comme n'importe qui, en fait. Un métier, un sport, des hobbies ... Et même un travail au black où il était son propre patron. Illégal, mais au moins, ça payait bien. Enfin, il décida d'aller s'acheter une glace et se plongea dans son monde, sur un banc un peu reculé du reste de la rue.

Les yeux dans le vague, il se perdit dans ses pensées. Une chanson qui lui fit penser à son passé sombre, son père, sa mère, et Aiden. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas revu, Aiden ? Il lui manquait pourtant. Il se souvenait de tout ce qu'ils faisaient ensemble, des petites confessions qu'ils se faisaient à chaque fois qu'ils se voyaient tous les deux. C'était l'un de ses seuls amis, pourquoi diable s'était-il éloigné de lui ? Il aurait pu comprendre son malheur, et même le soutenir. Ce n'est que maintenant que Zephyr le comprit. Un long soupir s'extirpa de ses lèvres alors qu'il mordait à pleine dents le cornet de la glace qu'il avait bientôt terminée.

Soudain, il entendit un bruit dans son casque, autre que celui de la musique et fronça les sourcils aux vibrations provoquées. En réflexe, il eut un mouvement de recul et bougea son casque autour de son cou pour regarder la fille de tout à l'heure. Celle qu'il avait traitée de malpolie. Elle s'adressa à lui presque trop stressée, un peu tendue, même. « Euh, bah ... De rien ? Il m'avait bousculé aussi. » Zephyr haussa les épaules d'une façon froide en se remettant à manger sa glace, il la finit bien trop rapidement à son goût d'ailleurs.

Lui non plus n'était pas à l'aise. Il faut dire que les inconnus ne lui inspiraient généralement jamais confiance. Non, il détestait qu'on l'approche et le montrait bien à sa façon de parler ainsi que dans ses manies physiques. Son air un peu trop arrogant faisait fuir, mais ça, il le tenait de la dureté du caractère de son père.

Mais cela n'empêcha pas la jeune fille de rester, et même de se présenter. Zephyr planta ses yeux clairs et froids dans les siens, dans une expression indéchiffrable. « Salut, Maddy. Moi c'est Zephyr. » Qu'allait-il bien pouvoir lui dire de plus ? Un peu angoissé, il gigota sur le banc jusqu'à se décider à s'allumer une cigarette, rejetant la fumée à l'opposé de Maddy pour ne pas l'intoxiquer. Tout le monde n'était pas fumeur, et s'il ne l'avait pas été, il aurait apprécié le geste.
#iwhae
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 20:39


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"


« Salut, Maddy. Moi c'est Zephyr. »

Zephyr, même son prénom n’avait rien de commun et sonnait comme une personne de récits fantastiques. Décidément, un personnage plein de surprises. C’est vrai que dans son cas, Matthews n’avait pas été très original sur son second prénom. Matthews – Matt’ – Madd’ – Maddy. Pourquoi faire compliqué quand le plus simple et de changer juste quelques lettres. Matthews adorait son nouveau prénom… « Maddy », ça sonne doux, ça sonne réconfortant, ça sonne naturel. Un joli nom qui tire dans les aigues au contraire de Matthews qui s’enfonce dans les graves. Zephyr aussi est agréable à prononcer. Zephyr, Zephyr…

« Zephyr… » Murmure Matthews qui lui aussi semble apprécier la consonance.

Malgré son regard si froid, le jeune homme n’était pas aveugle. Un mouvement de recul comme un réflexe, des attitudes maladroites, des gestes un peu fait au hasard. Les rôles s’inversaient sur le banc. Zephyr semblait mal à l’aise à travers son aspect glacial, tandis que Matt’ se découvrait de nature observatrice. Il fixa alors la cigarette que l’homme se mit à fumer.

Le garçon ne supporte pas l’odeur du tabac, surtout froid. Pourtant, il ne peut s’empêcher de contempler les femmes qui tiennent élégamment leur cigarette entre l’index et le majeur avec une féminité hors normes, qui ramène le poison à leurs lèvres comme si elles l’embrassaient.

Matthews, quand il eut voulu tenter cette douce drogue, n’avait rien de délicat. Il se contenta de grimacer en jetant la cigarette, tellement l’arôme et la senteur lui était insupportable. La chose dont il est le plus fier, c’est de savoir porter des talons sans aucune difficulté. Matthews avait souvent envié les demoiselles défilant avec leurs escarpins, et avait fini par tenter le talon aiguille à son tour. Quelques chutes, quelques entorses, quelques ampoules, et quelques abandons plus tard, il finissait par tenir la cadence avec ses bottines de 16cm.

Il y pensait maintenant, Zephyr ne semble pas voir à quel sexe appartient véritablement Matthews. C’est plutôt bien, ou logique, personne n’a jamais réussi à le savoir hormis ceux qui le connaissaient déjà. Aucun de ses traits ne pourrait le trahir, même sa voix semble appartenir à une jeune femme à la fois tirant vers les graves, un peu cassé, basse voir chantonnée. Matthews ne modifie pas sa voix, ce serait plus évident, il tente de jouer avec le naturel. Evitant les voix trop efféminées et les manières absurdes ou caricaturés des femmes. Et c’est plus qu’une réussite.

Mais pour l’instant, le sujet, c’est ce Zephyr. « Pourquoi tu es si froid, Zephyr ? » Se demande Matthews au creux de sa conscience. L’insoupçonnée Maddy croise alors ses jambes, les mains croisées sur ses genoux et le dos droit. En référence à la pose « Le penseur », celle-ci pourrait convenir aisément à « L’observateur ».  

Plusieurs minutes se passent dans un silence, qui étrangement, n’a rien de pesant. Au contraire, c’est plutôt apaisant. Enfin, Matthews le regarde un moment avant de dire tout doucement, de son air calme comme si sa phrase n’aurait aucune conséquence :

« Tu es froid avec les gens parce que tu as peur qu’on te fasse du mal, ou parce qu’on t’en a déjà fait ?

De toute façon, peu importe si la personne en face réagit mal. Son attitude vis-à-vis de la question de Matthews sera plus vraie que ses paroles, car visiblement, chez Zephyr, il n’y a que ses réactions à vifs qui le dévoilent.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 21:21



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Déjà, Zephyr était bien impressionné que la jeune femme se ramène après qu'il l'ait traitée de malpolie. Il n'était pas très doux dans ses mots quand on le provoquait que ce soit volontairement ou pas, mais peut-être était-ce dans un sentiment de culpabilité qu'il l'avait "sauvée" de ce jeune garçon qui semblait l'avoir prise en chasse. Mais rien ne justifiait sa présence à ses côtés et surtout pas sa présentation. Lui qui n'était pas du genre à attirer les gens vers lui à cause de son comportement, même dans son aura on pouvait sentir qu'il n'avait qu'une envie : celle de ne pas se faire approcher par quiconque. Pourtant, en compagnie de ses proches, c'était un Zephyr très différent qu'on découvrait. Tactile, trop câlin, affectueux. Toujours à demander de l'affection. Toujours à demander s'ils ont besoin de quoi que ce soit. Toujours à combler leurs moindres désirs. Peut-être parce qu'il a peur de les perdre, ses amis, comme il a perdu injustement sa mère sous les yeux dégueulasses de son connard de père.

Sa vie de famille a toujours été compliquée. Toujours, quand on né de deux parents fêtards et jeunes qui ne pensent qu'à s'amuser, ça devient forcément complexe. Il se revoit même enfant, le soir, dans son lit. Quand il faisait semblant de dormir pour écouter les disputes de ses géniteurs, et qu'il entendait sa mère sangloter près de lui, lui implorant son pardon un millier de fois. Et combien de fois l'avait-il rassurée en lui disant que tout allait bien aller, alors qu'au fond, il savait très bien que tout était foutu pour elle ... Sans même que la vie ne lui accorde de seconde chance.

L'injustice dont il avait été témoin l'a brisé, au point qu'il se renferme davantage sur lui-même. C'est bien pour cela qu'on le voit si rarement en compagnie de quelqu'un. Il ne craignait pas le regard des gens, ou la honte provoquée par son entourage, il s'en foutait complètement. Il craignait surtout de devoir apprendre à nouveau à se reconstruire si l'un d'eux le quittait trop rapidement. Limiter son entourage lui semblait être une bonne solution pour remédier à ces angoisses qui lui gâchaient toujours la vie.

La fumée nocive de son bâton de nicotine remontait le long de sa main, il s'aperçut trop tard qu'il l'avait laissée se consumer alors qu'il était complètement plongé dans ses pensées. Ses orbes brillantes sans qu'il n'ait pu le contrôler se tournèrent pour faire face au minois de Maddie, qui, à sa plus grande surprise, n'était pas partie d'ennui. Non, elle était restée. Et le plus étonnant dans tout ça, c'est qu'elle lui posait une question qui le perturba au plus profond.

On ne lui avait jamais réellement dit que son comportement était froid. Enfin, on l'avait déjà insulté, dit qu'il était con, arrogant, qu'il pétait plus haut que son cul, mais jamais personne ne lui avait posé une question de ce genre. Alors, il fronça les sourcils et l'observa pendant deux longues minutes sans répondre à sa question, son mégot éteint dans la main. Qu'allait-il bien pouvoir répondre à ça ? S'il n'avait pas pensé à sa famille et son passé juste avant, il aurait pu l'envoyer chier bien correctement. Pour autant, il sentait déjà son estomac se contracter en une sensation désagréable, comme si on avait creusé son intérieur jusqu'à ce que cela en devienne impossible à reboucher. Zephyr déglutit le peu de salive qu'il lui restait et se releva du banc un peu brutalement.

« Tu m'excuses, je dois y aller. » prononça-t-il sur un ton glacial en l'évitant du regard. Il jeta son sac sur son dos et tourna les talons pour la fuir, plutôt pour fuir cette question. De toute façon, ça ne la regardait pas. Ca ne regardait personne s'il était comme ça. Son comportement n'était dû qu'à une seule et même personne, la seule famille qu'il lui restait et qu'il fuyait comme la peste. Voilà la raison de sa venue à Bowen, il voulait juste fuir son père.
#iwhae
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 21:58


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

« Tu m'excuses, je dois y aller. »

Matthews avait sa réponse. Les deux.

Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu lui arriver pour autant vouloir fuir ce qu’il a vécu ?

Matthews n’a jamais connu la douleur à l’état pur. Disons plutôt qu’il a ressenti le rejet, que ce soit par les autres qui ne l’acceptaient pas à cause de cette maturité qu’il avait, ou ce caractère si particulier qui en fait un fin observateur et conseiller. Seul dans un coin avec ses écrits comme unique échappatoire à une réalité qui le déplaisait, sans savoir pourquoi.

Une différence que Matthews devait dissimuler, à chaque fois, devant tout le monde. Un secret pesant qu’il a tenu depuis son plus jeune âge, et que ses parents ont niés même face à un enfant qui ne désirait que des jouets et des vêtements pour filles. En retour, ils le forçaient à mettre les tenues les plus masculines qui soient, et des jouets qui visaient les garçons les plus stéréotypés possibles.

Matthews connaît aussi ce sentiment d’abandon, quand ses parents l’ont envoyé au bout du monde comme s’il s’agissait d’un débauché, d’un sale transgenre, d’une erreur. Les insultes et les reproches de son paternel résonnent encore dans sa mémoire. À tel point qu’un jour, il n’a plus voulu entendre quoi que ce soit. Il n’entendait plus que le métro arriver ce jour-là, quand Matthews tenta de se jeter sur les rails.

Qui sait ce qu’il serait advenu de Matthews si quelqu’un ne l’avait pas retenu par le bas, juste avant sa chute. Matt’ y repense souvent
‘’Et si j’étais mort, là, maintenant ?’’
‘’J’aurai manqué à mes parents ?’’
‘’J’aurai manqué à mes camarades de classe ?’’
‘’Auraient-ils compris que ce n’est pas juste le fait de m’habiller en fille qui m’importe ? Mais d’être accepté en tant que tel ?’’.


Mais depuis quelque temps, il ne préfère plus s’en rappeler, car de toute façon, personne ne sait ce qu’est une Dysphorie de genre dans son entourage. À quoi bon vouloir convaincre ceux qui critique les homosexuels ou les travestis comme des « choses » qui ne sont pas naturels ? Qui ne devraient pas existaient ? Qui mériteraient d’être enfermé ?

Matthews soupira intérieurement, avant de lâcher d’un ton compatissant :

« On a dû te faire beaucoup de mal. »

Matthews prit le temps de se lever et doubla les pas de Zephyr. Il arriva finalement à ses côtés sans pour autant le regarder, juste en marchant avec lui.

« Pourquoi tu pars toujours quand je commence à te parler ? Je te déplais autant que ça ? »

Matthews releva alors ses yeux ébène vers l’homme pour tenter de le ralentir. Sans oser saisir sa manche, lui-même n’étant pas un grand amateur de contact physique, comme si on pouvait deviner qu’il était un homme juste en lui saisissant le poignet.

« Je ne parlerais plus de ça, si ça te dérange autant. »

C’est peut-être pour ça que le garçon est si intrigué par Zephyr ; peut-être que comme lui, il a connu la haine, le rejet, l’abandon, et le chagrin à ses extrêmes ; peut-être même qu’il connaît exactement ce genre de douleur irréversible dont souffre aussi Mathews, et qui est encore plus atroce pour en reparler.

« Je ne veux pas te faire de mal, moi. »


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 22:32



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Si peu de gens étaient au courant du vécu de Zephyr. Il gardait ça enfouit en lui comme un coffre, comme un secret qui aurait le pouvoir de tout détruire sur son passage une fois découvert. Il avait refoulé ses sentiments pendant si longtemps qu'il n'avait pas su les exprimer, ne serait-ce que par la force du regard. Tout ce qu'il était capable de faire, c'est de frapper dans un sac de frappe en pensant à la sale gueule de son paternel, et rien d'autre.

La cruauté de ce monde était telle qu'il avait souvent songé à le quitter, mais jamais n'avait eu le courage de sauter le pas. Dans son adolescence, il lui était arrivé de se faire moquer parce qu'il sortait avec ce garçon qui avait tout détruit en lui, jusqu'au dernier morceau de son petit coeur tendre. Une différence, et on vous jette la pierre comme si vous étiez le premier à devoir être blâmé. Mais ce côté-là de lui, celui qui faisait qu'il n'appréciait pas une personne pour son sexe mais pour ce qu'elle était au fond, il ne l'avait jamais renié. Jamais caché. Il en était plutôt fier, finalement, se sentant plus intelligent que tous ces gens qui jugent aux attirances particulière des autres. Une chose qui ne les regarde absolument pas. Mais Zephyr savait à quel point les gens sur cette Terre aimaient parler des autres, les envier, les jalouser, les mépriser. Leur vie n'était pas suffisante pour eux, c'était ce qu'il s'était toujours dit. Mais au final, peu importe le sexe, peu importe l'apparence. Tant qu'il y a toujours cette étincelle au fond d'une personne qui indique qu'elle est en vie et qu'elle le sait.

Zephyr ne voulait pas qu'elle l'arrête. Ses pensées ténébreuses le bouffaient à l'intérieur et le feu de la douleur revenait à chaque pas qu'il faisait, provoquant un tourment en lui bien plus important que n'importe quel autre sentiment. Les dents serrés, il ne faisait même pas attention à la musique triste qui continuait de résonner de son casque. Il essayait de marcher d'un pas plus rapide, lançant ses grandes jambes une à une, pour fuir une réalité qu'il n'avait jamais voulu affronter.

Maddie ne se contenta pas de lui lancer une évidence en pleine figure. Tout le monde a beaucoup souffert, Zephyr était le premier à le savoir. Se taire sur ses problèmes psychologiques était la meilleure des solutions pour ne plus avoir à entendre qu'il y a pire que lui sur cette foutue planète corrompue. Finalement, il sentit sa présence juste à côté de lui et vrilla son regard à l'opposé pour ne pas lui faire face. Il se racla la gorge, gorge serrée, dents serrées, poings serrés, comme si on l'attaquait de plusieurs coups de couteau en plein dans la poitrine. « Arrête. » grogna-t-il simplement. Non, ce n'était pas qu'elle lui déplaisait. C'était surtout que par ses mots, elle éveillait en lui ce qu'il considérait comme le pire et tout ce qu'il s'était efforcé de cacher aux yeux du monde.

Il tenta de redoubler la vitesse de sa marche, sans grand succès. La fille aussi avait de longues jambes, fines et longilignes, de celles qui donnent envie à regarder. Zephyr la laissa continuer de prononcer ces mots, même si au fur et à mesure de ses prononciations, il ne put contenir cette boule dans son estomac qui grandissait chaque seconde. Et cette gorge, diable, cette foutue gorge qui continuait de se serrer, comme si son corps voulait étouffer la moindre étincelle de vie en lui. Il dût déglutir une bonne dizaine de fois avant d'entendre ses derniers mots et de s'arrêter plus ou moins brutalement.

A demi tourné vers elle. Les yeux humides, brillants, cette grimace qui fendrait le coeur à n'importe qui. Et ces mots presque murmurés pour ne pas être brisés. C'était la première fois que Zephyr craquait devant un inconnu. Ses souvenirs emplissaient sa boîte crânienne, il eut envie de hurler comme un loup sauvage pour les faire disparaître. Au bout de quelques secondes à mesurer sa respiration devenue trop rapide et insuffisante, à fuir son regard sombre, il planta ses yeux dont on ne pouvait plus lire que de la colère et une immense tristesse dans ceux de Maddie, restée très calme jusqu'ici. « Je t'en prie, arrête. Pourquoi tu lâches pas l'affaire, hein ? Tu dis que tu ne veux pas me faire de mal, mais tu ne fais que ça avec tes questions. Pourquoi tu t'intéresses autant à moi ? Je n'ai pas besoin d'un psy en plus. Je n'ai pas besoin de parler de ça avec quelqu'un dont je ne connais rien, encore. Alors s'il te plaît ... Arrête ... » Il la regarda, la supplia de cesser ces questions qui le détruisaient, encore, encore et encore. Son dernier mot résonna comme la peine d'un enfant perdu dans un monde plongé dans les ténèbres.

#iwhae
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyMer 9 Aoû 2017 - 23:10


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

« Je t'en prie, arrête. Pourquoi tu lâches pas l'affaire, hein ? Tu dis que tu ne veux pas me faire de mal, mais tu ne fais que ça avec tes questions. Pourquoi tu t'intéresses autant à moi ? Je n'ai pas besoin d'un psy en plus. Je n'ai pas besoin de parler de ça avec quelqu'un dont je ne connais rien, encore. Alors s'il te plaît ... Arrête ... »

Matthews n’en revient pas. Il s’attendait à toutes les réactions possibles sauf celle-ci. Il s’était préparé à recevoir une droite en pleine face, à se faire plaquer contre la paroi de la ruelle pour se faire claquer ou même à se faire insulter des pires mots.

Mais voilà qu’il est face à Zephyr, un jeune homme qui paraissait froid, glacial et renfermé sur lui-même. Ce même homme qui à présent, le regarde avec les larmes aux yeux et un ton presque suppliant comme si Matthews venait de lui infliger les pires douleurs. Ces mêmes yeux qui quelques minutes auparavant le fusiller d’un regard assassin, cette même voix qui paraissait si dure à chaque réplique.

Quel a été le déclencheur d’une telle émotion ?
S’est-il remémoré ce qui lui avait fait tant de mal ?
S’est-il senti piégé au point de devoir demander si tristement à Matthews d’arrêter ?

Le garçon le regarde sans savoir quoi répondre, les lèvres entrouvertes comme si elles tentaient vainement de dire quelque chose, les yeux perdus dans les siens, les bras le long du corps. C’était si inattendu qu’il n’a aucune idée de comment réagir. D’ailleurs, comment faudrait-il réagir ?
Une main tendue ? Une accolade ? Ou fuir pour oublier cette mésaventure.

Matthews avait enfin réussi à atteindre un chapitre fatidique de ce livre si intriguant…qu’il ne savait plus quelle page tourner. C’était à lui d’écrire à présent, mais il ne savait pas quelle ligne était digne de Zephyr. Le jeune homme ne pouvait pas partir maintenant qu’il en était arrivé là. Mais que faire ?

Matthews a toujours eu une éloquence et une voix qui percuter les gens au plus profond d’eux. Mais sa répartie semblait inutile dans ce genre de cas, pourtant c’était la seule plume qu’il possédait. L’étudiant est beaucoup trop introverti et complexé par son corps pour le moindre contact.
Pourtant, après l’avoir fixé un long moment avec un air totalement perdu. Matthews dirigea doucement sa main vers celle de Zephyr pour venir l’effleurer sans pour autant la toucher. Il lâcha alors dans une voix pleine de culpabilité :

« Je suis vraiment désolé… »

Matthews ne voulait pas que ça se passe de cette façon. Il avait toujours été celui qui écoute, qui console, qui rassure. Pas celui qui brise, qui peine, qui achève.

C’est alors qu’un bruit se fait entendre. Un groupe de personnes semblent se diriger dans la ruelle. Matthews reprend son expression de garçon sur ses gardes et, sans réfléchir, saisit le poignet de Zephyr.

Il vient le diriger dans une autre rue, plus isolée et presque inconnue du grand public de Bowen. Pourquoi ? C’est une évidence : Zephyr n’est visiblement pas le type à apprécier se faire voir dans de telles conditions. C’est quelqu’un qui a toujours une façade placardée sur son visage, et qui n’aime pas s’en défaire sauf quand on va gratter profondément comme Matthews. Et celui-ci ne voulait pas lui infliger les regards insistants de passants trop curieux.

Matthews relâche alors le poignet de l’homme en détournant le regard, il n’est pas ravi d’avoir fait ça, ce n’est pas dans ses habitudes. Mais au vu de la situation, il devait quelque chose à Zephyr, c’est lui qui l’a mis dans un tel état.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 0:01



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
C'était véritablement la première fois que Zephyr se retrouvait dans un état aussi lamentable devant quelqu'un. Presque mis à nu, alors qu'il n'avait rien dit de lui. Seulement son prénom. Et Maddy avait découvert comment le toucher, en lui parlant de souffrance. Même son psy n'arrivait pas à lui faire cracher ne serait-ce qu'un mot. Son silence en disait toujours long, il suffisait parfois d'analyser son comportement pour savoir à quel point il était mal à l'aise, à quel point il était brisé à l'intérieur. Il n'était pas habitué à ce qu'on vienne lui parler ainsi, lui dire ces mots. Généralement, les gens préféraient ne pas l'approcher. Sa manière de regarder les gens de haut suffisait à les faire fuir et pourtant, il n'en était rien pour Maddy qui était restée jusqu'à le faire sortir de sa cachette, comme si elle était née pour ça.

Quelque part, Zephyr lui en voulait. Si secret, il n'avait aucune envie de se montrer ainsi aux yeux des gens. Cette carapace qu'il avait forgée pendant des années et des années, il ne voulait pas qu'elle s'effondre en si peu de temps passé auprès d'une personne dont il ne sait rien. Il voulut se reprendre, mais c'était bien trop compliqué quand on est face à quelqu'un qui, en quelques phrases, vous replonge dans des souvenirs trop imposants. Et puis, elle avait l'air si calme. Elle ne faisait que le regarder, et lui gigotait comme s'il venait de dire la plus grosse bêtise du monde. Ses yeux ne savaient même pas où se poser, eux aussi vrillaient dans tous les sens comme pour chercher une autre dimension dans laquelle il serait seul.

Un éclair traversa son esprit. Il craignit désormais que la jeune fille ne le prenne dans ses bras pour le consoler, comme sa mère le faisait quand il était petit. Le contact n'a jamais été son fort quand il ne connaît pas la personne d'en face. Il préférait toujours fuir, encore, et certains diront que c'est lâche. Mais supporter une telle douleur n'est pas à la portée de tous. La perte de l'être qu'on aime le plus au monde sans même une infime petite justice est plus dure encore à supporter qu'une douleur physique extrême, car la douleur physique comporte une fin que celle du coeur ne connaît que quand il s'arrête de battre.

Le contact physique n'est nécessaire qu'en cas d'apocalypse du coeur, lorsque tous les murs que l'on construit autour pour se protéger deviennent ruines et poussières, et on en devient dans l'incapacité de les reconstruire ensuite. C'est une chose que Zephyr préférait éviter, il se rend vulnérable quand on lui impose trop de toucher. La colère s'empare toujours un peu trop de lui, ses réflexes aux aguets de toute chose capable de réveiller ses émotions incontrôlables. Alors il espérait seulement que Maddy ne s'oblige pas à le prendre dans ses bras. C'est pour cela que son air agacé vint se mêler à cet air torturé qu'il garde habituellement pour lui.

Lorsque les doigts frêles de Maddy vinrent à frôler la peau blafarde de Zephyr, il en ressenti un choc électrique dans tout son corps, le faisant réagir par un petit sursaut. Il resta figé pendant la durée du contact, son oeil acerbe venant se fondre dans le regard doux de Maddy qui s'excusa à la plus grande surprise de Zephyr. Derechef, il déglutit, comme s'il avalait toute la misère du monde et ses épaules se haussèrent et se tendirent encore un peu plus. Qu'allait-il pouvoir répondre à ça ? Peut-être qu'elle voulait entendre un "c'est pas grave", mais Zephyr ne pouvait se résigner à lui dire ça. Lui répondre ainsi serait comme une insulte, parce que si, ça l'était. C'était grave. Mais il n'en disait jamais rien.

Ses émotions furent interrompues par le bruit qu'une meute de jeunes faisaient en se rapprochant d'eux. Zephyr leur tourna le dos et frotta ses yeux avec vigueur, comme pour effacer toute trace de tristesse en lui. Il n'eut cependant pas le temps de reprendre une respiration correcte qu'il se retrouvait déjà dans une rue isolée de tous les regards. Maddy avait attrapé son poignet pour l'attirer dans cette ruelle noircie par le manque de lumière évident. Il observa d'ailleurs ses doigts enroulés autour de son poignet en fronçant les sourcils, légèrement mal à l'aise. Il se racla alors la gorge juste au moment où elle se décide à retirer sa main, main qu'il prit pour frotter sa nuque. « Mh ... Merci. »

Avec cet événement, il avait repris un peu de contenance. Cela lui avait fait oublier tout ce qu'il avait en tête depuis de trop longues minutes. Il redevint calme, mais restait encore mal à l'aise, ne sachant vraiment quoi dire de plus. A l'observer un peu plus longuement, Zephyr se mit à contempler ses traits fins, à y déceler quelque chose qui est loin d'être habituel. Mais il détourna bien vite les yeux vers le mur en brique en face de lui, claquant son dos sur celui construit derrière lui. Un long soupir s'extirpa de ses lèvres ; au moins, la douleur ne reviendrait que ce soir. « Je dois ... Je dois rentrer chez moi. Tu peux venir, si tu veux. » On pourrait lui offrir une médaille d'avoir fait cet effort-là, d'inviter quelqu'un chez lui. C'est sa bulle, il ne prend jamais le risque de la faire éclater, d'habitude.
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 12:33


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

« Je dois ... Je dois rentrer chez moi. Tu peux venir, si tu veux. »

Matthews se raidit sur ces mots, il n’avait pas l’habitude d’être invité où que ce soit. D’ailleurs, Matt’ n’a jamais été invité nulle part et encore moins chez un de ses camarades de classe, il était trop introverti pour espérer être désiré à une quelconque occasion.

Et voilà qu’au plus grand des hasards, c’est un pur inconnu qui vient lui proposer de venir chez lui. Ce livre que découvrait Matthews était de plus en plus palpitant dans le sens où il devenait le personnage principal aux côtés de Zephyr.

Ce serait inconscient, irresponsable et trop dangereux d’y aller. Il s’agit là de la réalité et non pas d’un de tes livres. Dirait ses parents. Sauf qu’ils ne font plus partis de la vie de Matthews, et ne représentent maintenant qu’une petite voix redoutable dans la conscience du jeune homme.

Pourquoi y aller ?
Pourquoi se rendre chez un inconnu ?
Pourquoi accepter quelque chose d’aussi incongru ?
…Et pourquoi ne pas le faire ?

Matthews en avait marre d’écouter ce que ses parents lui auraient conseillé de faire, car ils étaient loin d’être ses modèles à présent. Et Zephyr ne l’inquiétait pas, étrangement, le comportement qu’il avait vis-à-vis de Matthews était si différent de la première impression de celui-ci, que Matt’ ne pouvait plus s’imaginer partir sans garder une trace de cet homme.

Zephyr était, en effet, plus intéressant que ses livres, c’était un personnage plein de rebondissement, et au caractère ficelé de tel sorte qu’il est difficile d’en découvrir toutes les facettes. Mais à vrai dire, au contraire de ceux qui l’auraient trouvé orgueilleux, hautain, glacial, froid ; Matthews lui donnait comme unique description ‘’touchant’’.

« Je viens. » Répondu juste le garçon d’un ton assuré.

Il suivit alors Zephyr sans réfléchir aux conséquences, sortant de leur repère pour se diriger vers l’appartement de l’homme. Sur le chemin, Matthews ne vint pas dire un mot, il préférait se taire plutôt que de remettre son compagnon de route dans un nouvel état second. Le silence n’était toujours pas malaisant car le son de la ville venait combler le vide, tous les deux se diriger vers l’appartement en sachant qu’il n’avait plus rien à dire.

Matthews vint ramener sa main à la lanière de son sac-à-dos, lançant de temps à autre un regard discret vers Zephyr pour surveiller la moindre de ses attitudes, de ses réactions. Il vint se redresser en relevant également son visage pour apercevoir autre chose que les épaules de Zephyr, tout en tenant la cadence. Il est vrai que Matthews a des jambes qui feraient envie à plus d’une. Longues et longilignes, se frôlant à peine à chaque pas pour s’achever avec le claquement du talon sur le sol.

Mais ce n’était pas la partie la plus attirante et féminine de chez Matthews, à vrai dire, tout avait été entretenu pour être le plus délicat possible. Ses épaules dénudées pour dévoiler toute leur pâleur. Ses mains plus fines que certaines femmes elles-mêmes. Ses lèvres courbées pour en faire une bouche en cœur. Matt’ était conscient du potentiel déjà très androgyne qu’il avait.

Déjà tout jeune, les proches venant le voir pour la première fois pensait qu’il faisait face à une enfant. ‘’Quelle belle petite fille’’, ‘’Elle ressemble à sa mère’’, autant dire que les parents en étaient ravis que leur fils unique, jusqu’à l’âge de la puberté, soit souvent confondu par l’autre sexe.
Quand les premiers changements firent apparitions, Matthews vu tout son monde s’écrouler, son corps se transformait d’une façon qui lui déplaisait sans pouvoir rien à faire. Mais Matt’ ne se rendait pas compte de la chance qui l’avait.

Dame Nature lui avait offert un corps qui n’avait rien de masculin, mais ni féminin. Le garçon voulait des hanches creusées, une poitrine même plus infimes soit-elle, et que cette anomalie entre ses jambes finisse par disparaître avec ce qui lui restait de son ancienne identité. En vain. Il se revoit encore pleurer toutes les larmes de son corps dans sa salle-de-bain, sans comprendre pourquoi il est recouvert d'un corps qui ne lui appartient pas.

Le jeune homme en était obsédé à tel point qu’il ne remarquait même plus que les personnes autour de lui, lui trouver un certain charme. Quelques sifflements, quelques compliments, peu importe. Matthews est un homme et ne peut avoir conscience de cette beauté naturelle qu’il porte. Son genre trime sur les traits de son visage, il ne peut s’imaginer désiré dans le sens où il ne peut concevoir qu’on lui trouve un certain charme, en Matthews comme en Maddy.

Mais Matthews ne pensait plus à ça, du moins, il l’évitait. Fuyant le miroir tant qu’il n’est pas en Maddy. C’est aussi pour cela, qu’il n’a aucune confiance en lui, comme si même les inconnus étaient conscients que Matthews n’était qu’une idée fausse, un mensonge, une illusion qu’il maîtrisait à la perfection.

C’était aussi la raison pour laquelle le jeune homme ne voulait pas se faire remarquer.
Pourtant les deux jeunes hommes attiraient déjà tous les regards en arrivant dans la ruelle plus côtoyée par les touristes et les habitués de Northern District. Une avalanche de monde venait faire face à Matthews et Zephyr. Tous les regardèrent avec insistance. Après tout, ils n’avaient rien de commun.

Le premier du duo était d’une grandeur et d’une présence à en trancher la foule en deux à son passage. Un air renfrogné qui venait faire fuir tous ceux qui croiserait son regard de fer. Il émanait une aura à en faire pâlir le pire des asociaux. Personne n’oserait s’approcher de lui, et encore moins lui adresser la parole, si ce n’est Matthews qui visiblement a pris le goût du risque.

Le second, ou plutôt ‘’La seconde’’ dans l’esprit des passants, était plus petite voir sans défense. Une pauvre petite chose peut-être ? Sa robe blanche venant voler au vent avec toute l’innocence du monde. Un air calme et rassurant qui s’accorder avec cet effet apaisant que Matthews laisse comme signature.

Ange et démon semblaient se promener ensemble sur les rues pavées de Bowen.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyVen 11 Aoû 2017 - 0:01



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Le fait que Zephyr invite Maddy à aller chez lui n'était pas à négliger. Parce qu'il considérait son appartement comme des remparts construits autour de lui qui le protégeraient de tout, et surtout de la menace des autres. Y inviter quelqu'un était quelque chose de rare chez lui. Il ne le faisait que quand il le sentait. Maddy pouvait s'estimer chanceuse de faire partie du peu de gens qui franchissaient les murs froids manquant de décoration de l'appartement de Zephyr. Elle y découvrirait certainement des choses qui lui permettraient d'en savoir plus sur lui, mais le garçon ne s'en faisait pas pour ça. Son chez-lui était limite, question personnalisation. S'il s'était juré de ne rien laisser paraître dans ses expressions faciales, il en serait forcément de même avec l'endroit où il passe le plus clair de son temps.

Au bureau aussi, il n'avait rien fait pour rendre le lieu un peu plus joyeux. Il avait longuement examiné les bureaux de ses collègues pour y entrevoir des photos de familles aux visages rayonnants, des dessins d'enfants affreux mais qu'ils accrochaient là parce que c'était trop mignon. Ou encore des photos de mariage. Dans le sien, les murs étaient blancs. Sur son bureau, du matériel de bureau, un ordinateur, un disque dur. Sa vie se résumait à un manque de décoration : trop pâle et fade pour qu'on ait envie de s'y approcher. Un jour, il avait songé à déposer une photo de sa mère sur son bureau. L'idée a vite disparue lorsqu'il ressentit ces premiers pics de douleur annonçant l'arrivée imminente d'une crise d'angoisse difficile à maîtriser. Ce fut la dernière fois qu'il pensa à décorer un lieu.

Le seul lieu qu'il oserait décorer de fleurs se trouvait être la tombe de sa mère. Évidemment, il était bien trop loin de celui-ci pour aller en disposer tous les jours, chose qu'il faisait au début. Et plus le temps passa, moins il y allait, pour la simple et bonne raison que la douleur l'en empêchait. Il s'était plongé dans ses cours pour ne pas y faire face, menant une vie morose qu'il ne voyait plus qu'en noir et blanc. Il aurait pu vivre comme un adolescent normal, connaître les choses de la vie comme un adolescent banal et sans histoires. Peut-être aurait-il aussi explosé son taux d'alcoolémie pour la première fois avec un de ses camarades de classe. Peut-être aurait-il eu une vie normale.

C'était impossible. Il n'aurait jamais pu avoir une vie normale parce qu'il n'est pas normal. Sa vie n'avait rien de banal, elle était faite de violence et de rejet, de constante méfiance envers les autres, de protections et de murs érigés à la gloire de sa peur. Des murs qui ne tomberaient jamais. Et pourtant, là, il venait de faire un pas vers le monde extérieur en invitant Maddy à le suivre. Il cherchait encore la raison de cette initiative puisqu'elle lui avait fait perdre ses moyens un peu plus tôt. Peut-être était-ce sur le coup de ce sauvetage.

Lorsqu'ils sortirent de la ruelle sombre, Zephyr retint sa respiration. Il allait devoir affronter tout ce beau monde alors qu'il venait à peine de se remettre d'une légère crise d'angoisse. S'il voulait rentrer d'ailleurs, c'était uniquement dans le but de la calmer. De ne plus y penser et de passer à la prochaine chose qui ferait qu'il ne s'ennuie pas. Mais pour le moment, il marchait plus ou moins rapidement dans cette rue bondée de gens qui ne faisaient que les observer avec insistance.

A les regarder de l'extérieur, ils n'avaient rien en commun. Lui était grand, paraissait sûr de lui tandis que son visage montrait son dégoût pour le monde. Comme s'il avait envie de leur montrer à tous ce que ça fait de regarder le monde sous son vrai jour : dégoulinant d'injustice envers les plus faibles. Et elle, elle avait cette carrure élancée et si fine qu'on croirait la briser en lui tenant seulement la main. Si frêle et fragile. Et ces traits d'une douceur incomparable auxquels Zephyr trouvait quelque chose d'inhabituel. Comme s'il avait tenté de lire en elle pour y voir toute la compassion du monde, comme s'il avait vu dans le reflet de ses yeux bruns combien la vie pouvait être douce. Comme s'il avait trouvé la seule personne au monde qui ne le jugerait pas.

Peut-être aussi était-ce pour cela qu'il avait promptement décidé de l'inviter chez lui. Mais il se sentait un peu mal à l'aise à l'approche de son bâtiment. Il se fichait bien de comment elle pourrait trouver son appartement. Mais le seul fait qu'elle y pénètre suscitait en lui une peur bien immense. Elle allait crever la bulle qui le sécurisait, elle allait pénétrer dans son monde. Car même dans le manque de décoration, on pouvait y percevoir un bout de son âme : vide. Creusée par la douleur constante et ces émotions irréelles et trop puissantes pour qu'on arrive un jour à les maîtriser autrement que par des médicaments avalés à longueur de temps.

Le trajet s'était fait silencieusement. Mais c'était un silence que Zephyr appréciait à sa juste valeur. Ce n'était pas comme quand on cherche à combler par des paroles qui n'ont aucun sens. C'était plutôt reposant, et sur ce sujet-là, les deux pôles semblaient plutôt bien s'entendre. Ils arrivèrent bien rapidement devant la porte du bâtiment. Zephyr y composa le digicode pour l'ouvrir et laissa ensuite passer Maddy en premier. Puis ils durent prendre un ascenseur et Zephyr n'osa qu'à peine croiser le regard de Maddy, de peur qu'elle y décèle cette crainte qu'il se donnait tant de mal à camoufler.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant la porte de son appartement, Zephyr fouilla dans les poches de son jean pour en sortir ses clés. Il ouvrit la porte et à nouveau, laissa Maddy pénétrer dans son repère en premier. L'entrée se composait uniquement d'un meuble blanc laqué sur lequel était disposé un panier. Zephyr y déposa ses clés en allumant la lumière pour révéler le reste du logement. La peinture blanche immaculée semblait donner un aspect stérile au lieu, dépourvu de tableau, photos ou autres choses personnelles. Le salon était visible depuis l'entrée. Une petite télévision Led posée sur un meuble tout aussi blanc que le premier collé contre le mur en face d'eux, un canapé convertible en tissu d'un noir troublant leur tournait le dos pour être face à la télé et une table basse sans rien dessus installé entre les deux. Une porte à droite menait à une cuisine toute équipée d'un gris étincelant, preuve qu'il n'y touchait pratiquement jamais. Et puis à gauche, une grande porte ouverte qui montrait sa chambre aussi stérile que les deux premières pièces : un lit double fait au carré qu'on pouvait voir à moitié à cause du mur, on pouvait aussi apercevoir son bureau où trônait son ordinateur haut de gamme éteint, et une commode blanche sous la fenêtre qu'il était compliqué de voir sans entrer dans la pièce.

« Mh ... Fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire ? Je vais ramener quelque chose à boire. » Passant une main sur sa nuque, on pouvait sentir le malaise du garçon à une centaine de kilomètres à la ronde. Son regard se posa sur le canapé qu'il désigna de la main pour l'inviter à s'y installer, puis il partit dans la cuisine d'un pas un peu plus rapide et anxieux. A l'intérieur, ses mains tremblantes cherchèrent sa boîte de médicaments dont il en avala un, puis deux verres qu'il remplit de jus d'orange. Mais il prit quelques minutes pour lui, pour respirer un peu et calmer ses angoisses.

Il revint ensuite dans le salon où il s'installa sur le canapé à côté de Maddy. Zephyr posa les verres sur la table basse puis ses mains sur ses propres cuisses, comme s'il ne savait pas où les mettre. C'était une situation délicate ... Que dire, maintenant qu'elle était là ? Son regard se tourna vers le sien et il se mordit la lèvre inférieure. « Ca va ? Tu n'as besoin de rien ? Tu peux me le dire, si tu as envie d'un truc en particulier. »

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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyVen 11 Aoû 2017 - 12:24


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

P'tit message:

« Mh ... Fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire ? Je vais ramener quelque chose à boire. »

Mon Dieu, ce que cet homme était angoissé quand on pénétrait son cocon protecteur. Matthews avait brisé la coquille qu’il s’était construit pour s’introduire dans son repère, et voilà que Zephyr en perd totalement ses moyens. Le garçon avait presque peine pour lui, c’était évident que si Matt’ n’avait jamais été invité, lui ne recevait pas souvent.

Déjà dans l’ascenseur, l’ambiance n’était plus aussi paisible qu’auparavant, Matthews sentait une pression plus lourde que les câbles les tirant d’étages en étages. C’était inconcevable pour le jeune homme d’être aussi perturbant pour Zephyr, alors que cette fois-ci, il n’avait pas prononcé le moindre mot.

L’appartement de Zephyr était d’une simplicité et d’un minimaliste qui ne rassurait pas Matthews. Hors, l’observateur n’était pas pour autant un voyeur et ne se permit pas de lancer ne serait-ce qu’un regard dans ce qui semblait être la chambre de Zephyr. Le seul endroit que le garçon s’autorisa à décrire était le salon qui n’avait rien d’accueillant. Cette pièce lui rappelait étrangement son hôte, glaciale au premier abord…

Néanmoins, il n’y a que deux types de personnes qui ont des décorations aussi impersonnelles : Ceux qui ont un problème avec la perfection, comme ces maniaques qui ne supporte pas le moindre décalage et la moindre touche hors contexte dans leur petit monde idéal. Et ceux qui ont définitivement quelque chose de très très important à cacher. Dans les deux cas, ce n’était pas un cadre qui inspirait confiance.

Mais pour l’instant, Matthews ne pouvait pas se permettre d’être mal à l’aise car Zephyr s’en occupait déjà à part entière. Même ses mains semblaient trembler quand l’homme lui apporta un verre de jus de fruit. Matt’ a l’impression qu’on ne lui dit pas tout, mais il est loin de pouvoir critiquer ce genre d’attitude, vu sa situation…

La soi-disant Maddy s’était assise sur le canapé. Comme toutes dames qu’elle avait observées, la demoiselle croisa furtivement ses jambes, un mouvement que Matthews avait eu grand plaisir à reproduire. C’est sans doute l’un des rares gestes que les hommes n’osent faire, mais que les femmes se régalent à pratiquer. Pour certaines, c’est d’un naturel sans faille, mais le transgenre a dû apprendre chaque détail de ce comportement pour en comprendre la subtilité, et le manier avec ce même effet fluide, délicat et discret.

« Ca va ? Tu n'as besoin de rien ? Tu peux me le dire, si tu as envie d'un truc en particulier. »

Matthews répondu sur le champ par :

« J’aimerai que tu te calmes. »

Le garçon le regarde droit dans les yeux. Il faut régler ce problème à la source, sinon, le temps risque d’être très long. Et Matthews n’a pas envie de s’occuper en contemplant l’environnement neutre de Zephyr. Il lâche alors avec un air des plus convaincants :

« Je suis pas un invité prestige, tu n’as pas à être si angoissé. Tu peux me traiter comme un inconnu avec froideur, comme un vaurien avec mépris, même comme un proche si ça te met en confiance, je n’en aurais rien à faire. Alors s’il te plait, calmes-toi. »

Matthews vint alors saisir son verre de jus de fruit pour en boire une gorgée.

« Tu as qu’à me dire ce que tu fais dans la vie, si ça peut t’aider. »

Bien sûr, la prétendue Maddy était loin de se douter qu’à côté de son métier parfaitement légal, Zephyr s’adonnait à des occupations plus lourdes de conséquences que les tenues de femmes qu’enfiler le jeune homme.


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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptyVen 11 Aoû 2017 - 21:45



Rencontre fracassante.
Matthews & Zephyr
Tout dans son attitude, absolument tout disait aux autres de fuir aussi loin que possible de lui. Si son corps montrait son angoisse, il ne l'avait jamais voulu. Jamais décidé. Il préférait montrer avec fierté sa coquille dure et froide qu'il avait mis si longtemps à ériger. La voir se fissurer parce qu'une inconnue pénétrait dans ses lieux secrets était difficile à supporter, mais il se rassura comme il le put. Cette fille n'était pas n'importe qui, il ne sut l'expliquer mais elle avait comme un don d'avoir cette aura si apaisante et douce que ça en était surprenant pour Zephyr. Lui qui n'avait connu pratiquement que le côté sombre des gens, surtout ce côté sombre de son père qu'il tentait chaque jour d'oublier, qu'il tentait même chaque nuit de faire disparaître de ses cauchemars.

Son appartement ressemblait à cette carapace qu'il avait forgée. Cependant, rien ne correspondait à son réel intérieur. Rien ne le reflétait vraiment. Il n'était là que depuis deux mois, ce qui lui laissait peu de temps pour décorer correctement son chez-lui. Mais en fait, c'était seulement une excuse bidon. Parce qu'il aimait l'impression qu'il donnait. Il aimait le fait que cela fasse fuir les gens, que ça les dissuade d'entrer, ou même d'y rester trop longtemps. Cette sensation de ne pas être chez soi, de ne jamais se sentir à l'aise. Comme si on avait l'impression que quelque chose de glauque allait s'y produire. Zephyr était très loin d'être glauque. Seulement, cette impression ferait fuir n'importe qui. Son manque de décoration pouvait sembler être bien pensé, bien que finalement, ce n'est que le reflet de ce que Zephyr voulait bien montrer aux autres de lui : un être stérile, froid, effrayant. Et sombre malgré la clarté qu'il dégageait.

Lorsqu'il ramena les deux verres qu'il posa sur la table, Zephyr posa ensuite ses mains sur ses cuisses, démontrant son malaise particulier. Il vit bien que Maddy le sentait à dix milles. Ses mains tremblantes ne tromperaient personne. Dans son mal-être, il fut quand même gentil. Quelqu'un venait enfin chez lui, il fallait bien qu'il fasse bonne impression. C'était en tout cas ce que son connard de père lui avait appris. Et la réponse de Maddy ne se fit pas attendre, provoquant chez lui un froncement de sourcils, un détournement de regard vers le sol et un léger grognement. Ses poings se serrèrent et il soupira sans dire un mot. Que pouvait-il bien dire de toute façon ? S'excuser aurait été une façon convenable de ne pas laisser de blanc dans cette conversation. Mais il ne s'en trouva pas capable.

Et puis, Maddy reprit la parole au plus grand désespoir de Zephyr qui ferma les yeux sous le coup de ses mots. Se calmer ... Plus facile à dire qu'à faire. Zephyr n'en avait pas les moyens, il devait simplement attendre que son traitement fasse effet. Mais Maddy ne savait pas ce que c'était d'être ainsi. Toujours à repousser les autres pour ne plus avoir le coeur arraché puis jeté au feu sans ménagement. Toujours à paraître froid et sans sentiments alors qu'au plus profond de lui, il ne désirait que de l'affection. En demander reviendrait à supplier. Il ne ferait jamais une telle chose. Et prendre des initiatives lui paraissait trop étrange. « Ca va venir. » prononça-t-il entre ses dents, comme si sa nature sauvage était réapparue.

Il rouvrit ses yeux glacés pour les poser sur la table basse. Être méprisant était devenu son quotidien, un quotidien duquel il était dur de l'y arracher. Pourtant, il aimait ça. Parce que cela lui permettait de garder son secret bien au chaud, et de se protéger de quiconque serait mal-intentionné. Mais les gens ne sont pas tous comme ça. Ils ne sont pas tous comme lui. Certains sont dirigés par une haine dissimulée sous un tas de gentillesses hypocrites tandis que d'autres par un altruisme remarquable envers autrui. Mais trop souvent, dans le dernier cas, ces personnes font l'objet d'une destruction massive, comme si on était au coeur de la jungle et que la loi du plus fort régnait. C'est ça. La loi du plus fort, Zephyr ne vivait que pour cette règle. C'est pour cela qu'il se devait de se montrer fort.

Maddy lui demanda ensuite de lui expliquer ce qu'il faisait dans la vie. Zephyr l'observa quelques longues secondes le temps de réfléchir à ce qu'il allait lui avouer. Il ne fallait pas qu'elle sache son véritable hobby, sinon, il risquerait gros. Elle pourrait le dénoncer, il ne sait absolument rien d'elle. « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? Je ne sais rien de toi. Juste que tu t'appelles Maddy. Je ne connais même pas ton âge. » Il prononça ses mots sans une once d'agressivité. Son médicament commençait à agir pour son plus grand bonheur. Il était temps. Ses épaules s'affaissèrent, il osa enfin boire une gorgée de son jus, et puis s'installa un peu plus confortablement dans son canapé.

C'est lorsqu'il s'en rendit compte qu'il décida de répondre à sa question. « Je suis expert en sécurité informatique. » Pour lui, la signification de ces paroles était tout simplement évidente. Mais en constatant le regard un peu perplexe de la jeune femme, il s'expliqua. « En gros, j'écris des lignes de code pour renforcer la sécurité des sites web de grosses entreprises. J'analyse chaque code pour identifier les failles et les répare avec mes lignes de code. Et si quelqu'un tente de hacker le site, mon équipe m'appelle et on travaille là-dessus pour empêcher les hackeurs d'entrer et de faire plus de dégâts qu'ils n'en ont déjà fait. Mais parfois, limiter les dégâts via le réseau internet ne suffit pas ... Il se peut qu'un hackeur installe un virus invisible qui se propage rapidement, on doit alors aller sur le lieu où sont stockées les données pour les récupérer et remplacer les disques durs. » Il ne savait pas si elle avait réellement compris, mais si ça n'était pas le cas, il lui montrerait un peu via son ordinateur.

#iwhae
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MessageSujet: Re: "Rencontre fracassante" - Zephyr   "Rencontre fracassante" - Zephyr EmptySam 12 Aoû 2017 - 17:46


Zephyr Simmons et Matthews Llyod




"Rencontre fracassante"

« Et toi, tu fais quoi dans la vie ? Je ne sais rien de toi. Juste que tu t'appelles Maddy. Je ne connais même pas ton âge. »

Matthews se redressa un peu en gonflant sa poitrine, il ne s’attendait pas à ce que Zephyr lui envoie une autre question en pleine face. Le garçon ne savait pas s’il devait vraiment dire la vérité. Le risque étant que Zephyr décide un jour de se rendre à la faculté et croise « Maddy » vêtu comme lui : ou même qu’il lui demande sa carte étudiante avec écrit « Matthews Llyod ».

Tout devenait un jeu dangereux à partir du moment où cela le concernait. Un jonglage fatal entre mensonge et vérité cachée, qui allait tôt ou tard lui exploser en plein visage. Mais sur le moment, Matthews n’avait pas le temps de réfléchir aux conséquences et se sentait trop piégé pour s’inventer une nouvelle identité en moins d’une seconde.

« Je suis étudiante en Lettres, à l’université de Bowen. »

Le garçon détourne le regard, sachant qu’il ne ment qu’à moitié.

« Et j’ai 18 ans. »

Etrangement, « Maddy » paraissait plus jeune. La cause était que Matthews ne faisait déjà pas son âge en tant que garçon, car l’androgynie lui donnait naturellement un aspect très juvénile qui le féminise. La différence entre un garçon et un homme est que le genre s’affirme beaucoup plus, mais quand cette étape se fait discrète, il est facile de penser que Matthews est encore sur les bancs du lycée.

C’est alors que son hôte vint lui donner ce qui supposait être son unique métier : Expert en sécurité informatique. Autant dire que Matthews le fixa avec ce même regard qu’il portait à ses cours de mathématiques au lycée.

Lâchant juste un petit « Certes. » un peu perdu avant que, fort heureusement, Zephyr se décide à lui en expliquer les bases.

Matthews n’avait jamais eu affaire au moindre hackeur, sans doute parce qu’il ne va que très peu sur son ordinateur. Ses principales prises de notes à la faculté sont prises sur un carnet à l’inverse de la majorité des élèves. Aucun anti-virus pour monsieur, on peut dire qu’il a le goût du risque ou tout simplement une incroyable ignorance envers tous appareils électroniques. Hormis son téléphone portable, Matt’ ne maitrise pas grand-chose dès qu’il s’agit d’informatique.
Il n’est d’ailleurs pas conscient que toute sa vie soit déjà exposée sur Internet.

La base de données de la faculté contient en effet la liste de tous les élèves avec en plus, leur fiche descriptive. Ces informations regroupent le nom, le prénom, l’âge, le sexe, le domaine d’études, l’année et les résultats scolaires avec pour certains des notes concernant des précisions médicales.

Mais peu importe, qui s’intéresserait d’aller fouiller là-dedans ? De toute façon, l’université de Bowen est assez compétente pour protéger ces données au grand public. Matthews ne se sentait donc pas très concerné par l’emploi de Zephyr, mais comme l’homme semblait assez investi dans ses explications, il n’osait pas dévier la conversation par crainte de paraître de nouveau impoli. Et s’enfonça même dans sa mine intéressée :

« Tu pourrais me montrer ? »

Après tout, ce sera plus dynamique que de fixer le verre de jus d’orange posé sur la table, en se frottant les mains pour combler le vide du silence. Et puis Matthews sent bien que Zephyr ne semble confiant qu’en parlant de ce sujet. Il faut décidément le guider sur quelque chose que monsieur connaît pour le mettre à l’aise. Matthews est même étonné de le voir aussi bavard, depuis le début de leur rencontre, Zephyr ne parlait que par bribes ou paroles un peu confuses. Là, son discours était posé et clair.

« Je m’y connais pas du tout en informatique, je me sens même rétro quand je vois les gens qui prennent leurs notes sur ordinateur ou qui lisent leurs livres sur des tablettes. »



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