i'll be there for you (perring)

Perry se préparait à sortir. Enfin se préparer c’est un bien grand mot pour dire s’habiller et prendre une douche. Il passe le plus clair de son temps au bord de la piscine à bronzer, à draguer aussi donc il passe le plus clair de son temps en maillot de bain qui est pour lui la tenue la plus confortable avec le caleçon, ce qui se vaut. Il enfile donc un t-shirt et un jean après être sorti de la douche, les cheveux encore mouillés. Il ne sait pas où est passée sa colocataire, ce n’est pas comme-ci sa vie l’intéressait beaucoup de toute façon. Alors qu’il enfile ses chaussures, quelqu’un frappe à la porte. « Avoue t’as planqué une caméra pour savoir quand j’suis prêt ! » lança-t-il en pensant qu’il s’agit d’Oscar ou de Concho qui vient le chercher pour passer une énième soirée à boire. Il se dirige donc vers la porte, une seule chaussure aux pieds. Lorsqu’il ouvre, il voit bien qu’il ne s’agit pas d’un de ses amis mais d’une blonde, Aisling. Son sourire s’estompe lorsqu’il remarque une marque sur sa joue, comme un bleu, quelque chose de pas beau qui doit faire mal. « Qu’est-ce t’as foutu ? » demanda-t-il inquiet avant de la laisser rentrer.

Aisling venait de descendre du bateau, à la base pour assister à la prestation de Cupidon et lui faire un petit signe, mais ça c'était vite transformé en sauvetage. Enfin, elle n'avait pas pu éviter qu'il se fasse frapper, mais elle aimait penser que ça aurait été pire si elle n'était pas intervenue. Cependant, elle n'avait pas pu empêcher de se prendre elle-même un coup. Elle n'y avait pas prêter plus d'attention, sur le moment ça ne lui avait pas fait réellement mal.

Après que Cupidon ait été embarqué dans une ambulance, Aisling était remonté sur le bateau, elle était passé se changer dans sa cabine puis avait décidé d'aller voir Perry, sans aucun doute avec une idée derrière la tête. Alors qu'elle toquait à la porte, elle fronça les sourcils quand il lança qu'elle avait laissé une caméra dans sa chambre. Elle n'était pas sûre que ça lui soit adressé.

-Si tu attends quelqu'un, je te laisse hein.

Elle avait levé vers lui avec un léger sourire. Elle n'avait pas l'intention de le déranger.
A sa question, Aisling eut un regard interrogateur avant de porter la main à sa joue.

-Oh merde, ça se voit ?

La blonde entra alors dans la chambre, à la recherche d'un miroir. Effectivement, elle avait un joli bleu, et une égratignure, et sa joue avait même légèrement enflé.
Elle se retourna alors vers Perry avec un sourire toute timide.

-J'pensais pas que j'aurais une marque mais tu sais c'est pas très grave.

Non il n’attend pas vraiment quelqu’un et puis vu sa tête, Perry n’a pas envie de la laisser comme ça. Même si elle lui dit que c’est rien, il s’en fiche. De toute façon il est persuadé que si elle avait eu les deux bras cassé et qu’elle saignait de partout, elle lui aurait aussi dit que c’est rien. « Oui ça se voit, t’as fait quoi ? » lui répète-t-il. Il sait bien que la blonde peut être bagarreuse mais il ne l’a jamais vu blessé, c’est plutôt l’inverse d’ailleurs. C’était même elle qui l’avait sauvé de ce type qui était venu la tabasser. « Fin faut quand même soigner ça, fin j’imagine, j’y connais rien. » avoua-t-il avant d’aller dans la salle de bain pour chercher des choses pour soigner. Il faut prendre quoi exactement ? Il a rien pris avec lui, une trousse de secours n’est pas le genre de truc qu’il pense à emmener en premier. Il fouille dans les quelques placards que comporte la salle de bain, autant dire que le tour est vite fait. Il trouve une mini trousse, sûrement laissé par le personnel du bateau, au cas où. Il attrape du désinfectant et une compresse puis il revient vers elle. « Pour une fois que c’est moi qui t’soigne tu devrais en profiter. » dit-il avant d’approcher la compresse pleine de désinfectant, vaut mieux trop que pas assez, de sa joue.

Il réitérait sa question, mais Aisling mit quelques secondes avant d'y accorder de l'attention.

-J'me suis battu, mais c'est juste un coup.

Il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire. Mais le fait d'avoir gonflé la gênait tout de même un peu. Elle allait perdre de son sex appeal.

-Ouais ouais, enfin, ce sera facilement soigné.

Elle le laissa aller chercher des trucs en se regardant dans le miroir et soupirant de désespoir. Elle allait devoir s'amuser à masquer ça, et c'était loin d'être une de ses activités favorites.
Elle eut un très léger sourire quand il lui dit qu'elle avait de la chance qu'il la soigne. Enfin, quelque chose comme ça.

-Je suis pas sûre d'en sortir vivante si c'est toi qui fait l'infirmier, mais ouais, j'vais profiter.

Elle fit une légère grimace en sentant la compresse sur sa joue.

Elle s’est battue, bon cela n’étonne pas vraiment Perry vu son caractère mais il se demande bien pour quelle raison parce qu’il ne l’imagine pas non plus frapper quelqu’un pour rien. Elle entre finalement et lui part chercher de quoi la soigner de manière assez approximative. Du coup il joua les infirmiers même si clairement il a un talent plutôt limité en la matière. Il applique la compresse sur la joue d’Aisling en essayant de lui faire mal le moins possible. « Mais tu t’es battue avec qui ? Et pourquoi ? T’sais si c’était pour défendre mon honneur t’étais pas obligé. » dit-il avec un sourire. Oui il tente une petite boutade en espérant qu’elle ne se mette pas à le frapper lui.

Il était attentionné, il faisait tout pour ne pas lui faire mal.

-Je suis pas en sucre, tu sais.

Contrairement à lui. Et puis, ce n'était quand même pas très grave, même si ça piquait un peu, elle allait s'en remettre.
Elle éclata de rire quand il évoqua son honneur, et en y réfléchissant deux minutes, elle se dit que oui, s'il l'avait fallu, elle aurait défendu son honneur, mais pas à coup de poings comme semblait le faire les deux autres abrutis.

-Je me suis battu avec, euh... Je connais pas leur nom. Enfin celui qui m'a donné un coup de poing s'appelle Félix, et moi j'ai mis un coup dans le nez de son grand frère, mais j'ai aucune idée de son nom. Je crois juste qu'ils sont sur la croisière.

Il la connaît bien maintenant, Aisling. Même si elle n’est pas du genre à se révéler trop, en trois ans, il a bien appris quelques trucs sur elle. Quelque chose qui ne passe pas inaperçu c’est qu’elle est une dure à cuire. Pas peureuse comme Perry peut l’être, comme il l’est tout le temps d’ailleurs. Pourtant il n’a pas non plus envie de lui faire plus mal que ce qu’elle ne ressent déjà. Son but est de la soigner, pas aggraver ses blessures. « C’est mon p’tit côté bisounours ça. » dit-il pour l’embêter. Il sait combien elle aime le comparer à des petites choses mignonnes comme des fées, des bisounours, des chamallows. Finalement tandis qu’il continuait à tapoter sa blessure, elle lui expliqua avec qui elle s’était pas battue. Des types qu’il a croisé vaguement une fois, pas franchement des connaissances proches. « Mais genre pourquoi vous vous êtes tapés dessus ? Si c’était pour un cookie, j’te jure ça vaut pas l’coup. »

Aisling esquissa un sourire, enfin un demi sourire, du côté de sa joue non blessée, et posa son regard sur lui.

-C'est vrai. Comment pourrais-je l'oublier ?

C'était quelque chose qui la caractérisait beaucoup, selon elle. Sans doute parce que c'était l'élément qui les opposait le plus.

-Tu connais mon intérêt pour la nourriture...

C'est-à-dire nul. Jamais Aisling ne se battrait pour ça. Sauf peut être dans une situation désespérée de survie mais ils en étaient bien loin là.

-Ils étaient entrain de battre Cupidon à mort parce qu'il a trompé leur sœur. C'est stupide et moyenâgeux.

Ses dents se serraient en y repensant et puis aux traces sur le corps de Cupidon.

- Et puis, je refuse qu'on touche aux gens que j'apprécie.

Il lui rendit son sourire, un petit sourire de bisounours, puisqu’il en est un visiblement et que ça semble admis par tout le monde. Sauf qu’un bisounours ça aime et pas seulement ses amis sauf que lui, il n’a jamais réellement aimé personne en dehors de ses amis, du moins amoureusement. Un jour peut-être ça arrivera, mais il lui semble que ce n’est pas fait pour lui et qu’il restera éternellement seul bien que pour l’instant il s’en soucie peu. « Je sais que t’es bien plus intéressé par mes tablettes de chocolat que par des vrais. » dit-il en riant. Enfin ses tablettes de chocolat, tout est relatif puisqu’à le voir on dirait plutôt que le chocolat à fondu, même s’il s’est mis à la musculation. Ils en vinrent à la raison de la bagarre d’Aisling, elle a défendu un de ses amis car il a trompé sa copine. Cupidon, il se souvient de lui, il a failli être le père de Siobhan. « Moi qui pensait être le plus con, j’me sens rassuré. » S’il a beaucoup confiance en son pouvoir de séduction et sur ses atouts physiques, pour ce qui est de l’intelligence Perry est plutôt réaliste et sait bien qu’il est loin de gagner un prix Nobel. Mais frapper quelqu’un ? Sérieusement ? Il y a peu de choses qui ferait qu’il puisse frapper quelqu’un, sauf si comme Aisling le dit, on s’en prend aux personnes qu’il aime. « Ouais, moi aussi. Mais si quelqu’un fait du mal à Siobhan, j’compte plus sur toi que sur moi pour lui botter les fesses ! » Oui ce n’est pas de lui qu’elle hésitera un côté badass ça c’est sûr. « Bon j’sais pas si faut faire quelque chose après. Mettre un pansement ou un truc du genre ? » demanda-t-il en retirant la compresse de sa joue.

La métaphore de Perry la fait rire.

-On peut dire ça comme ça.

Elle jeta alors un coup d’œil à son torse mais contrairement à 90% du temps il était habillé, dommage. Elle ne pouvait même pas lui dire d'améliorer un peu ses abdos pour le faire chier.
Elle leva les yeux vers lui. Si parfois Perry était un peu con, il était loin d'être comme les deux frères qu'elle avait pu croiser. Il n'était pas violent, il ne 'en prenait pas aux autres sans raison. Il n'était pas mauvais, loin de là.

-Le plus con du monde ? T'es loin du compte.

Elle eut un léger sourire à l'évocation de Siobhan. Evidemment, il valait mieux qu'Aisling s'occupe de mettre quelqu'un en pièce plutôt que lui, il serait trop faible et aurait des remords.

-Tu peux compter sur moi pour ça. Mais avec tes nouveaux muscles tu commences à me faire concurrence.

Il finit par lui demander ce qu'il devait faire. Elle alla sa voir dans la glace et soupira doucement. C'était d'une couleur rouge qui tirait sur le violacé et un peu gonflé mais au moins ça ressemblait plus à quelque chose que tout à l'heure.

-Je pense que ça devrait aller. Faudra juste que je masque tout ça avec du fond de teint...

Le fait qu’elle ne remette pas en cause ses abdos toucha Perry au plus profond de son cœur, enfin peut-être pas mais il est quand même flatté qu’elle apprécie ses nouveaux muscles, histoire qu’il n’ait pas fait ce sport pour rien. Et en plus de ça elle flattait son esprit en approuvant le fait qu’il n’est pas le plus con qui puisse exister sur cette terre. Le jeune homme se demanda si la blonde n’avait pas été frappé plus fortement à la tête pour ne pas être méchante avec lui. Enfin elle n’est jamais vraiment méchante avec lui en réalité mais elle n’est pas non plus le genre à se laisser aller à des compliments. Du coup il en profite. « Ouais mais j’aurais sûrement trop peur pour oser frapper... » avoua-t-il même si concrètement, si quelqu’un s’en prend à ses filles, il n’est pas sûr de vraiment réfléchir et risque de foncer dans le tas. Tout le monde le sait, si on s’en prend à ses filles ou sa sœur, il n’est plus vraiment le même. C’est à peu près le seul sujet qui peut l’énerver ou le rendre violent. Aisling se leva pour aller regarder sa blessure dans la glace, il n’avait pas franchement arrangé la situation mais il avait fait ce qu’il avait pu. « Tu veux vraiment cacher ta blessure de guerre ? » demanda-t-il en riant avant d’ajouter. « Y’a plein de mecs qui trouveraient ça...sexy » Il lui fit un mince sourire plein de sous-entendus avant de se lever pour passer ses bras autour de la taille de la jeune femme.

Elle n'était guère étonnée des mots de Perry. Elle l'imaginait très mal frapper quelqu'un. Après elle l'imaginait mal ne pas protéger ses filles, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux.

-T'as déjà frapper quelqu'un ?

C'était une réelle question, juste de la curiosité. Est-ce que Perry s'était déjà battu avec quelqu'un ? S'il l'avait fait, il y avait fallu une réelle raison.

Alors qu'elle désespérait intérieurement de cette défiguration, elle leva le regard vers Perry, un peu surprise.

-C'est vrai ?

Elle le laissa passer ses bras autour d'elle et glissa à son tour les siens autour de son cou, un mince sourire sur le visage.

-Tu dis ça juste pour me plaire plaisir...

Elle l'embrassa presque tendrement.

-Ca risque de faire flipper toutes mes futures conquêtes.

Il y a un temps où il n’était pas vraiment le même, pas si calme, si cool, si peureux aussi. A un moment il n’avait pas peur de crier, de frapper, d’être un type parfaitement insupportable. Le genre populaire à traumatiser les petits nouveaux en leur piquant leurs affaires dans les vestiaires. Oui on peut le dire, c’était vraiment un petit con. « Oui, pas mal de fois quand j’étais à l’école. J’étais un dur à cuire à l’époque ! » dit-il en riant comme ci c’était vrai. Ok il était plus violent mais de là à être un dur à cuire, certainement pas.
Perry s’était approché d’elle pour lui montrer que sa blessure ne l’empêche pas, lui, de la trouver attirante. « T’sais j’dis pas toujours des trucs pour faire plaisir aux gens. » Ok, ça arrive parfois mais en général c’est plus parce qu’il les pense plutôt que pour avoir l’air sympa. Ils s’embrassèrent avant qu’elle ne lui dise que ça ferait sûrement fuir ses autres conquêtes. « C’pas grave, moi ça m’fait pas fuir, on s’en fout des autres. » Parce que c’est bien connu, il n’y a que lui qui compte. Le jeune homme attrapa ensuite la blonde l’embrassa à nouveau.

La réponse de Perry la laisse sans voix quelques minutes. Est-ce qu'il a vraiment été comme ça un jour dans sa vie ? Elle n'arrive pas à l'imaginer, à l'imaginer violent, à l'imaginer martyriser les autres. Peut être que ce n'était pas le cas, mais rien il avait plus une image de victime que l'inverse.

-Tu me fais marcher ?

Aisling fit mine de réfléchir quelques minutes à ce qu'il venait de lui dire avant de sourire.

-Ah bon ? J'en étais sûre pourtant.

Elle ne plaisantait qu'à moitié. Perry faisait beaucoup pour les autres, bien plus qu'elle ne le ferait jamais pour personne.

Boum, boum boum. Son cœur s'était mit à battre plus vite et l'espace d'un instant elle avait eu une absence, le laissant l'embrasser. Elle ne savait pas si c'était de la maladresse, son choix de mots, ou s'il n'avait réfléchi ne serait-ce qu'une seconde. Mais non, sans doute ne réalisait-il pas ce qui pouvait bien se passer dans le cœur de la grande blonde. Et maintenant qu'elle le connaissait bien, elle n'en avait aucun doute. Doucement, elle baissa le regard, masquant sa gêne.

-Je ne suis pas sûre que coucher uniquement avec toi soit une bonne chose.

C’était à prévoir qu’elle ne puisse pas croire qu’il se soit battu. Il faut dire qu’elle ne le connaît pas depuis très longtemps, enfin trois ans, Aisling ne peut donc pas savoir qu’à une époque c’était plus lui qui martyrisait les autres que l’inverse. Enfin il suivait le mouvement quoi, pour être populaire il faut un peu en imposer alors lui c’était le type insupportable mais craquant que toutes les filles s’arrachaient, et les mecs aussi même si clairement tous n’assumaient pas franchement. « Nan ! » répondit-il outré même s’il peut comprendre qu’on ne l’imagine pas comme un type violent vu que maintenant il est plus peace and love, faites l’amour pas la guerre. Aisling l’imagine vraiment comme un petit bisounours tout mignon et ça le fait plus rire qu’autre chose.
Sur le moment il n’avait pas vraiment réfléchi, puisqu’il ne réfléchit jamais vraiment. C’est seulement quand il la voit baisser la tête qu’il comprend que ce qu’il a dit peut prêter à confusion. Ouais il a merdé, pour changer. « J’te satisfais plus c’est ça ?! De toute façon depuis qu’on a un enfant c’est plus pareil entre nous, on fait moins l’amour qu’avant. Tu m’désires plus c’est ça hein ?! Vas y dis-le, j’vais demander le divorce ! » dit-il tel une drama queen de telenovelas en faisant même semblant de s’essuyer des larmes au coin des yeux et en faisant de grands gestes. C’est un peu sa façon à lui d’éviter les sujets sérieux.