Ah non ... Pas une deuxième fois ?!

Vous parlez du métier de mannequin, celui qu’exerce à présent Jim. Il a l’avantage d’avoir un physique taillé pour ça, mais au final, vous en êtes arrivé à la même conclusion, même si le convalescent cherche ses mots. Tu entreprends de finir sa phrase, alors qu’il ne trouve pas lui-même le mot adéquat.

« - éphémère ? » suggères-tu en souriant.

Le physique ne faisait pas le poids face au temps. Combien de mannequins étaient remplacés par des plus jeunes simplement parce qu’ils ne correspondaient plus aux critères définis par la société ? C’était malheureusement la loi qui régnait dans ce milieu là.

Tu acquiesces d’un signe de tête. Tu penses aussi que finalement, c’est beaucoup moins dramatique que ça aurait pu l’être. Jim s’en sort plutôt bien pour le coup. Mais un coup à la tête peut avoir des conséquences, même si ça n’apparait que plus tard. C’est donc plus prudent qu’il reste en observation pour le moment.

Finalement, les dernières paroles de Jim ont le mérite de te faire éclater de rire, ce que tu n’as pas fait depuis longtemps.

« - Oh je vois ! quel courage ! » te moques-tu, écroulé de rire. « C’est donc à moi que vous réservez cette lourde tâche… » ajoutes-tu amusé « Par contre je vous préviens… je ne sais pas gérer le stresse des femmes… Enfin je crois pas… » Le préviens tu avec hésitation, « donc, si je m’enfuis en courant, c’est que je pourrais plus rien pour vous ! » termines-tu amusé en t’asseyant dans le fauteuil près du lit.

Ouiiii … Voilà ! Wyatt était décidément l'homme de toutes les situations ! Le métier de mannequin pouvait presque s'arrêter du jour au lendemain oui. Les contrats longues périodes n'étaient pas légion. Surtout pour des personnes peu connues. Et on ne faisait pas fortune pour un simple shooting. Le beau blond devait réellement songer a un métier pour son avenir. Quelque chose de plus stable. Il finirait par trouver. Il ne s'était jamais assis tranquillement pour y penser. Regarder les petites annonces ou les offres d'emplois sur internet. Les « carrières » envisageables. Du boulot il y en avait pour tout le monde. Parfois avec des conditions pas top top. Parfois mal payé. Mais il ne pouvait pas vivre « de rien » ou au dépend d'Ingrid. Il en discuterait avec sa belle blonde. Qui n'allait peut-être pas tarder à arriver. Il la voyait déjà débarquée, inquiète, venant lui faire un petit baiser. Ce qui le fit sourire. Et il plaisanta avec Wyatt. Le jeune homme ne dérangeait absolument pas Jim. D'ailleurs le mannequin aurait peut-être besoin d'un petit coup de pouce quand son aimée arriverait. Wyatt rigola à son tour. Se moquant très gentiment de Jim. On … Tous … Perdre … Notre … Courage … Devant … Notre … Femme … Ce qui n'était pas toujours vrai. Mais de manière générale, c'était madame qui commandait l'homme. Je … Pas … Vous … Mettre … La … Pression … Malheureusement pour eux deux, Wyatt n'était pas doué pour gérer les inquiétudes des femmes. Ce qui aurait une belle épine du pied de Jim. Quoiqu'il en rajoutait un peu tout de même le beau blond. Il lui suffirait de dire à Ingrid de ne pas parler trop fort ou de rester calme et tout irait bien. Cette histoire n'était qu'un prétexte pour rigoler un peu. Ce que Wyatt avait bien compris, lui qui venait un peu mieux s’installer auprès de Jim. La perspective de le voir se sauver en courant amusa le beau blond. Je … Pas … Vous … En … Tenir … Rigueur … Malgré tout … Mais … Vous … Surtout … Pas … Faire … Ca … Sinon … Ingrid … Devenir … Encore … Plus … Paniquée … Et … Je … Etre … Dans … De … Beaux … Draps … Il hocha de la tête avec un sourire de gamin sur le visage. Forcément, que sa belle blonde se demanderait quoi dans pareilles circonstances. Et … Ce … Pas … Difficile … Gérer … Les … Femmes … … Suffit … Dire … Ce … Que … Elle … Entendre … Une phrase qui sonnait un peu machiste. Le mannequin savait un peu comment amadouée sa belle. Un petit mot doux, un petit compliment, une petite phrase coquine et tout était réglé. Sauf quand ils s'étaient vraiment engueulés. Il faut dire que ce jour là, Jim n'avait pas du tout envie de jouer le romantique. Vous … Avoir … Une … Petite … Amie ? … A deviner il dirait que non, mais il pouvait toujours être surpris. Peut-être y'avait-il une femme dans la vie du futur-infirmier. Ou une femme en vue …

Tu as trouvé le bon terme visiblement. Tu constate que Jim connaît parfaitement la dureté des conditions de travail et que dés que le physique ne suit plus, on vous ferme les portes une à une. Jim a encore quelques temps pour penser à la suite, mais il faudra bien qu’il envisage une nouvelle reconversion.

Tu es amusé face à sa réplique sur les femmes bien que tu es certain que la prénommée Ingrid n’aimerait pas ce genre de commentaire. Heureusement, tu n’as pas l’intention de faire la moindre réflexion là-dessus, peut-être qu’il a raison après tout. Toi, t’en sais rien, tu n’as jamais eu à vivre ce genre d’expérience.

« - C’est bon à savoir ça. Merci de me faire peur ! » plaisantes-tu de bon cœur.

A l’écouter, j’avais l’impression de me retrouver devant un mes anciens compagnons d’armes. Comme si les femmes étaient prévisibles et aussi naïves. J’en doutais fortement, notamment parce que ma mère était une avocate redoutable et difficile à balader de cette façon.

« - Elle doit pas être autant effrayante que ça ? Et puis, c’est plutôt bon de savoir que quelqu’un s’inquiète pour vous, non ? » demandes-tu sans trop avoir ce que c’est d’avoir quelqu’un qui se soucis de toi.

Tu souris, et fais non de la tête. Ce n’est pas comme si tu avais eu le temps pour construire quelque chose avec quelqu’un. Et maintenant, t’étais complètement brisé, perdu et tu devais apprendre déjà à retrouver une vie normale avant de songer à autre chose.

« - Non… Non, je ne fréquente personne… » Souffles-tu doucement, « J’ai… Disons que j’ai jamais eu le temps de me lier à quiconque jusqu’ici. » admis-tu gêné.

Ton métier ne t’avais pas permis d’avoir une vie stable ni de faire des rencontres dans ce sens là.

Meuh … Noooon … Il fit un petit « non » de la tête pour accompagner le geste à la parole. Pas trop fort pour ne pas réveiller le mal de crâne. Ils plaisantaient tous les deux évidemment. Des blagues pas méchantes qu'il aurait pu faire avec n'importe qui. Même Maxwell ! Romantique au grand coeur qui savait parfois se laisser aller à la blagounette sur les femmes. Sauf surr Fleur bien sûr. Car son amoureuse était plus que parfaite. Ingrid, elle, possédait des tout petits défauts. Mais cela faisait partie de son charme. Et Jim était loin d'être monsieur parfait également alors ils allaient bien ensemble. Ce qui était sûre c'est qu'elle n'était pas effrayante. Ni même dans le genre autoritaire. Elle … Pas … Effrayante … Non … … On … Dire … Un … Ange … A … Son … Physique … … Mais … Ce … Parfois … Une … Petite … Diablesse … Ce qui était trèèèès loin de déplaire au jeune homme. Et … Ce … Sur … Je … Préférer … Savoir … Elle … S'inquiéter … Pour … Moi … Que … Se … Foutre … … Encore … Plus … Vu … Mon … Premier … Accident … Bien qu'elle ne l'avait connu que par après. Si … Je … Apprendre … Elle … Tomber … Et … Elle … Etre … Hôpital … Alors … Je … Inquiéter … Aussi … … Vous … Imaginer … Si … Elle … Devenir … Comme … Moi ? … … Les … Discussions … Devenir … … Pfioouuu … Une fois encore il se retint de franchement rire. Ce serait une épreuve que de suivre une conversation de ces deux là. Mais ce serait drôle. Et ce n'était pas ça qui couperait l'envie de parler au beau blond. Il questionna alors Wyatt sur sa vie amoureuse. Pas de femmes en vue. Pour un militaire, il est vrai que c'était généralement assez délicat. Ce n'était pas en rentrant une semaine de temps en temps que l'on avait le temps de s’amouracher de quelqu'un. Et quand bien même, il fallait alors attendre des longues semaines pour se revoir. Oui … Pardon … … L'armée … Et … Les … Amours … Pas … Etre … Copains … … Mais … Maintenant … Peut-être ! … Il … Suffir … Parfois … Une … Rencontre … Et … Un … Seul … Baiser ! Mais parfois pas. Et parfois cela était pire. Surtout lorsque le baiser était un geste totalement inattendu et impulsif. Fou.

Tu souris, amusé par ces petites blagues sans mauvais fond. Tu as du mal à concevoir la vie de couple, alors tu ne peux que croire sur parole le convalescent. Faut dire que ton père était aux abonnés absents les trois quarts du temps, déployé avec son unité dans des pays en crise. Tu as passé la majorité de ton enfance uniquement avec un seul parent pour t’élever : ta mère. Quant-à toi, tu n’as jamais  vécu avec une femme, tu ne t’es jamais lié à quelqu’un jusqu’ici, alors tu ne sais pas ce qu’est une vie de couple.

« -  Je vous crois sur parole » réponds-tu en souriant.

Tu éclates de rire en imaginant la conversation entre Jim et sa femme si elle était touchée par les mêmes difficultés que lui pour s’exprimer. Loin de toi l’idée de te moquer, mais la réplique de Jim a eu le don de te faire rire.

« - Quoique, dans un sens, cela pourrait être marrant, surtout lors de vos désaccords » commentes-tu en te rappelant de sa réflexion sur la dernière dispute qu’il avait eue avec Ingrid.

Tu acquiesces finalement d’un signe de tête, doucement. L’armée a été une problématique, c’est certain. Les rares membres à avoir été en couple dans mon unité l’étaient déjà avant d’intégrer l’école des rangers. Tu ne t’attardes pas sur le sujet puisque vous êtes interrompus par l’arrivée d’un médecin. Il est jeune et il a l’air exténué. Tu l’as déjà vu et tu l’identifies comme un interne, mais tu n’as pas encore travailler avec lui. Ce dernier semble regarder le dossier médical de Jim, avant de relevé la tête vers l’homme allongé dans le lit.

« - Monsieur, je vous apporte les papiers que vous devez signer, comme quoi vous refusez la réanimation. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas. Une infirmière va venir vous installez la perfusion afin que les médicaments soulagent votre douleur, nous vous assisterons jusqu’à la fin monsieur… »

Tu restes ahuri face au discours du jeune et tu regardes Jim surpris. Ne voulant pas qu’il panique dans son état, tu te lèves et tu t’approches du médecin pour demander à voir le dossier médical.

« - Mais de quoi vous parlez? Je peux ? » demandes-tu rapidement.

Tu lui prends le dossier médical des mains, le parcourant rapidement des yeux pour tenter de comprendre ce qui ce passe…

Heureusement qu'il souriait ! Il ne fallait pas croire les bêtises du mannequin. Il adressa un petit clin d'oeil complice à son sauveur. Toujours dans la plaisanterie. Si Ingrid savait tout cela ! Enfin elle savait qu'il rigolait. Jim n'avait jamais été du genre macho. Il avait reçu une très bonne éducation de ses parents adoptifs. Et il ne manquait jamais de respect aux personnes qui en méritaient. Parce que pour d'autres, il avait parfois un avis bien tranché sur la question. Comme pour ce Woody par exemple. Mais c'était de l'histoire ancienne. Et la discussion se poursuit. Les rires aussi. Une conversation entre deux personnes comme le beau blond ! Ce serait drôle. Malgré ce que l'on pouvait penser, il y avait rarement quiproquo avec Jim. S'il ne conjuguait jamais ses verbes, les gens comprenaient toujours ce qu'il voulait dire. Pareil lorsqu'il employer des expressions pas tout à fait exactes. Mais lors des disputes, il perdait un peu ses moyens et cela devenait plus chaotique. Ingrid en avait été témoin quelques semaines auparavant. Oh … Ouiii … … Quand … Je … Etre … Enervé … Je … Oublier … Des … Mots … Et … Je … Parfois … Bégayer … Un … Peu … … Mais … Une … Dispute … Ce … Pas … Génial … Car … On … Rester … Sur … Nos … Positions … … Il … Pas … Y … Avoir … Trop … Interaction … Enfin quoique. Même s'il avait plutôt été borné quand il s'était engueulé avec Ingrid. Et qu'il était plus focalisé sur ce qu'il avait à dire plutôt que sur ce qu'elle avait à dire. Wyatt, lui, n'avait pas ce genre de problème. Pas de petite amie ! Ou alors il avait une relation plus charnelle qu'amoureuse. Jim ne le jugerait pas là-dessus car il en avait été ainsi toute sa vie. Ou presque. Les deux jeunes hommes furent alors coupés dans leur discussion. L'arrivée d'un médecin. Un jeune médecin. « Enfin ! » se dit Jim. Peut-être était-il venu pour lui dire qu'il pouvait rentrer dès maintenant. Ce serait une sacrée bonne nouvelle. Le médecin commença donc. Des papiers à signer ! Aaah voila ! Enfin … Une perfusion ? Soulager la douleur ? Mais il n'avait pas mal. Enfin cela allait quoi. Le mannequin prit un air très perplexe. L'assister jusqu'à la fin ? Quelle fin ? Sa commotion ? Une autre chose que personne ne lui avait dite ? Euh … Mais … Euh … Je … Wyatt se proposa alors pour regarder le dossier. Vraiment, il était l'homme de la situation ! Ce … Grave ? … Je … Pas … Aller … Bien … ? … Je … Je … Mourir ?? Il se redressa un peu plus. Son coeur commença à accélérer. Le jeune médecin n'avait plus trop l'air dans son assiette. Comme un peu perdu. Très hésitant. Monsieur vous … Vous êtes au courant de votre situation n'est-ce pas ? Une situation qui commençait réellement à l'inquiéter. Mourir. Le beau blond allait mourir. Non ! … On … Rien … Me … Dire … … Je … Attendre … Résultats … Jus-te-ment … P..P..Personne n'est venu vous annoncer la nouvelle ? Il fit un grand nom de la tête et regarda alors l'apprenti infirmier. A la recherche d'explication. Wy … Wyatt … ? Un gros malentendu. Ce ne devait être qu'un gros malentendu n'est-ce pas ??

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tout bascula en l'espace de quelques secondes. L'arrivée d'un médecin. Accompagné d'une terrible nouvelle. Terrible à quel point ? Le pauvre semblait à moitié perdu, très peu sûr de lui après coup. Jim avait compris le message derrière les mots mais il ne pouvait se résoudre à les accepter. Comment aurait-il pu ? Il était en – presque – parfaite santé ! Il prenait soin de lui, de ce qu'il mangeait, faisait du sport, ne buvait pas – ou pas encore, ne fumait pas – ou pas encore également. Ce n'était pas cette maudite chute qui mettrait sa vie en péril ?? Il avait survécu à bien plus grave. Alors il demanda des nouvelles à Wyatt qui s'était emparé du dossier. Au moins, il avait l'air bien plus déterminé que cet autre empaffé là devant eux. Déjà ! Le mauvais signe ! C'était qu'il n'avait pas commencé par quelque chose comme « Mr Matthews ». Soupçon vite confirmé par le sauveur – deux fois maintenant – du jour. Ouf ! Un poids immense retomba. Les épaules de Jim lâchèrent complètement et il soupira si fort que le patient de la chambre d'à côté avait du l'entendre. Oh … Mon … Dieu … Merci … Il en avait presque les larmes aux yeux. Cette erreur était tout de même impardonnable ! Jim espérait que ce médecin n'avait pas été donné de faux espoirs à la personne condamnée. Wyatt semblait plus en rogne que Jim lui-même. Le beau blond s'imaginait déjà devoir annoncer la nouvelle à Ingrid. Je … Rien … … Je … Rien … Il se parlait à lui-même. La main posée sur son coeur pour faire baisser son rythme cardiaque. Que d'évènements en ce jour ! Ce … Va … Ce … Va … Je … Etre … Détendu … Il reprenait sa respiration. Quel boulet ce médecin tout de même ! Il tenta vainement de s'excuser mais Jim ne prêta pas plus attention que cela à cet homme. Et il disparut aussi vite que son ombre. Pour détendre l'atmosphère, Wyatt fit alors une petite plaisanterie. Une blagounette vraiment bien venue pour le coup ! Le mannequin regagna pleinement le sourire. Oui … Oui … … Et … Elle … Me … Supporter … Aussi … … Je … Pas … Etre … Prêt … La … Quitter ! … Il rigola. Ce n'était pas une petite chute qui allait venir à bout du grand Jim Matthews ! Hum hum … Ouf … Heureusement … Tu … Etre … Là … Parce … Que … Oui, il était passé au tutoiement comme ça. Pas qu'il n'aimait pas vouvoyer les gens mais il avait clairement plus l'habitude avec le « tu » à présent. Pendant … Un … Moment … Ce … Comme … Si … Tout … Se … Effondre … De ses mains, il mima un bâtiment, une construction en train de s'écrouler. Même s'il n'aurait pas été aussi « bête » au point d'accepter la perfusion et la signature des papiers. Ce … Pas … Permis … Faire … Peur … Aux … Gens … Comme … Ca … … Mais … Je … Croire … Maintenant … Il … Vérifier … Trois … Avant … Dire … Connerie … Ce … Médecin … Il hocha de la tête. Regarda Wyatt et le pointa du doigt. Un sourire en coin. Tu … Jamais … Faire … Ca … Hein ! … Et il rigola doucement de nouveau. Soulagé d'être en vie. En vie pour de nombreuses années encore !

 
 
 
 
 

Il reprenait son souffle. Inspirait. Expirait. Accompagnant la respiration de ses mains comme pour se détendre. Et bien et bien ! Comme s'il était passé tout près de la mort. Une deuxième fois. Nul doute que ce médecin allait se faire tirer les oreilles. Car Jim n'allait pas non plus le laisser s'en tirer comme ça. Si une erreur pouvait vite être arrivée, là, il y avait de quoi s'inquiéter. Wyatt détendit un peu plus l'atmosphère. Si Ingrid avait été là ! Elle aurait pleuré d'abord. Ou n'y aurait pas cru. Et elle aurait passé un sacré savon à ce jeune homme ! Oh … Moi … Non … Plus ! … Et … Je … Pas … Donner … Cher … La … Peau … Du … Médecin ! … Il rigola mais la douleur revint. Toute cette agitation avait bien trop réveiller son cerveau. Le calme bien trop perturbé. Il voyait déjà sa belle fulminer. Voir même proférer une injure en allemand ! Ce qu'elle faisait très rarement mais cela lui arrivait. Plus de peur que de mal donc. Beaucoup plus de peur quand même. Heureusement qu'il n'était pas cardiaque ! Sans même sans rendre compte il tutoya alors Wyatt. Qui fit pareil. Et Jim ne le réalisa même pas. Interne ou pas, il n'avait pas d'excuse. Fin de garde, fatigué, et alors ? Jim ne se rendait pas forcément compte, au contraire de Wyatt de l'épuisement que représentait la vie d'un interne. Ce … Pas … Toi … Qui … Croire … Qui … Mourir … Là ! … Il sourit tout bêtement. Ce … Pas … Encore … Etre … Grave … D'accord … Mais … Si … Ce … Etre … Pire ?? … Peut-être … Hôpital … Etre … En … Sous … Effectif … Mais … Ce … Pas … Problème … Des … Gens ! Car parfois, c'était un médicament de donné à la place d'un autre et ça pouvait très mal finir. C'était une opération à la place d'une autre à cause d'une « erreur de dossier » et on se retrouvait à poursuivre l'hôpital pour avoir gâché la vie d'une famille. Le mannequin espérait que cet interne retienne la leçon. Et que Wyatt ne ferait jamais cela ! Bien qu'il est vrai, là n’était pas son rôle. Même si cela avait l'air de lui plaire de faire des fausses bonnes blagues. Si Jim rigola, il n'en était pas moins totalement contre. Mais … Annoncer … Genre … De … Nouvelle … Devoir … Pas … Etre … Facile … … Et … Non … Non … On … Pas … L'inquiéter ! … Je … Pas … Faire … Ce … Genre … De … Blague … Quand … Même … … Et … Toi … Non … Plus … Car … Je … Pas … Vouloir … Tu … Risquer … Ta vie ! Sous-entendu qu'Ingrid le pourchasserait en voulant lui botter les fesses. Une scène bien drôle à imaginer tiens ! Quelle … Journée … Hein ? … On ne lui faisait pas dire !

 
 
 
 
 
 
 
 

Si Ingrid avait été là, pas sûr que les deux jeunes hommes s’amuseraient à parler autant d'elle, de ce qu'elle pourrait faire ou dire. Jim se tiendrait un peu plus à carreaux et ferait moins le rigolo. Enfin il aimait la taquiner. Et elle aimait en faire de même avec lui. Ce … Pas … Moi … Le … Dire ! … Il mit la main devant sa bouche comme pour se taire. Si elle débarquait maintenant, il y aurait quoi lui raconter ! Mais non. Jim n'était pas vraiment en colère mais il n'était pas non plus totalement relax. La phrase de Wyatt le rendit très perplexe. Comme on le disait, avec des 'si', on coupe du bois. Si les deux gamins n'avaient pas fait les petits fous, il ne serait pas là. Si sa tante en avait eu deux, on l'aurait appelé son oncle. Tu … Interpréter … Mal … Ce … Que … Je … Dire … Il fit un petit non de la tête. Les sous-effectifs étaient loin d'être le problème de Jim. Enfin … Oui, il en faisait les frais. Mais ce n'était pas à lui de résoudre ce problème. Trop peu d'infirmiers, d'infirmières, de médecins, pour le nombre de patients. Pourtant, ce ne devait pas être le nombre de demandeurs d'emploi dans le domaine qui manquait. Et … Je … Etre … Par-fai-te-ment … D'accord … Avec … Toi … … Je … Dire … Plutôt … Ce … Pas … Ma … Faute … … Mais … Ce … Etre … Un … Problème … … Mais … Tant … Que … Les … Hôpitaux … Pas … Vouloir … Embaucher … Et … Préférer … Faire … Enchainer … Garde … A … Leur … Personnel … Ce … Pas … Se … Résoudre … … Toujours … Problème … De … L'argent … … Je … Pas … Manquer … Respect … Envers … Infirmières … Car … Elles … Avoir … Plus … Courage … Que … Moi … Voila qui remettait un peu les choses dans leur contexte. Que ce Wyatt n'allait pas dire que Jim était un ingrat ! L'erreur était humaine. Mais dans certains cas, elle était impardonnable. Wyatt se proposa pour faire une farce à la chérie du mannequin. Et toujours le beau blond continua de dépeindre une Ingrid « méchante ». Mais au bout d'un moment, il fallait cesser la plaisanterie. Ce … Etre … Un … Amour … En … Vrai … … Si … Je … Etre … Vraiment … Homme … Battu … Alors … Je … Pas … Plaisanter … Comme … Ca … Imaginez-le lui en homme battu ! Et surtout Ingrid en femme qui battait son homme. Pas du tout du tout raccord avec la femme qu’elle était réellement. Une journée mouvementée. En espérant qu'elle ne le deviendrait pas encore plus. Boouuhh … Ce … Long … Faisait-il l'enfant ? Si … Je … Te … Ennuyer … Ou … Si … Tu … Avoir … Im-pé-ra-tif … Tu … Partir … Hein ! … Ingrid … Pas … Tarder … La … Quand … Même … Il regarda sa montre. Le temps n'avait finalement pas passé si vite qu'il l'aurait cru.

Tu ne vois pas tellement ou tu as mal compris. Ses paroles sont pourtant sans équivoque, mais soit. Tu as peut-être mal interpréter ses propos qui t’ont parus tranchant. Vous n’avez pas la même opinion, ce que tu peux évidemment concevoir, mais tu n’en es pas moins refroidi par cette mentalité. Certes, les sous-effectifs ne sont pas de la sa faute, mais là n’est pas la question. Et s’il faut raisonner ainsi, alors ce n’est pas non plus la faute des médecins et des infirmiers. Dans ce cas, que faut-il faire ? Refuser des patients et les laisser mourir pour justement, éviter une erreur comme celle du jeune interne ?

« - Ce n’est pas ta faute ? j’ai jamais dis que ça l’était.» souffles-tu avant de laisser échapper un rire las.

Tu te reprends juste après, réfléchissant à la façon de lui faire comprendre ta propre opinion. Pour toi, il faut un exemple poignant, et comme tu as été loin de la civilisation occidentale depuis des années, c’est pas facile à trouver. Alors tu te raccroches à ce que tu connais, ta vie dans l’armée, auprès des civils qui subissaient la guerre sans avoir rien demandés à personne.

« - Humm. Dans ce cas, en suivant ton raisonnement… Ce n’est pas la faute des civils afghans s’il y a un groupuscule terroriste qui se cache dans une région de leur pays et si ce n’est pas leur faute, il ne devrait pas avoir à souffrir de la guerre, n’est-ce pas ? C’est pas comme s’ils avaient le choix. Ce que je veux dire c’est que… C’est trop simple de dire que ce n’est pas de notre faute. Ce n’est même pas la question… La seule question à se poser c’est… Qu’est-ce que je peux faire pour éviter que ça se reproduise. Enfin c’est mon avis. » lui expliques-tu doucement, « Et puis, il y a plus dramatique qu’une erreur comme celle-là » souffles-tu en te remémorant certains de tes souvenirs douloureux.

Tu souris, te doutant bien qu’Ingrid ne doit pas être non plus une sorcière. Après tout, si elle acceptait quelqu’un avec un handicap un peu contraignant comme celui de Jim, c’est qu’elle avait un bon fond. Tu avais déjà vu des militaires accuser des ruptures sentimentales et même des divorces après avoir étaient mutilés au front. Comme quoi, le « pour le meilleur et pour le pire, dans la santé comme dans la maladie » c’était que des mots pour certaines personnes.

« - Ne t’en fait pas, je m’en doute bien ! » souris-tu doucement. « Et non, je n’ai pas d’impératif, mais je ne veux pas tarder non plus, j’ai deux trucs à finir pour demain. Mais je peux encore resté un peu… A moins que tu préfères te reposer ? » demandes-tu doucement.

Il y avait visiblement eu un peu de mauvaise compréhension de la part de Jim. Il avait cru que Wyatt « l'accusait ». Alors que le beau n'y pouvait rien de cette erreur, ces erreurs. Il ne s'agissait pas là d'une opération qui tournait mal à cause de complications. Mais bien d'une erreur d'inattention, de distraction. Combien de fois les infirmières avaient-elles donné un mauvais médicament à un patient ? Malgré tout, les deux jeunes hommes n'allaient pas se prendre la tête pour cela. Surtout que Jim n'avait pas besoin d'un mal de crâne supplémentaire. Ah … Euh … Pardon … Je … Pas … Bien … Comprendre … Pour le mannequin, c'était surtout la faute des hôpitaux, des autorités, qui n'engageaient pas un bon nombre de personnel et qui « surexploitait » celui à disposition. Manque de sommeil, lassitude, mauvaise humeur, … généralement de gros facteurs de risques d'erreur. Wyatt trouva alors un exemple … particulier pour illustrer son propos. Pour Jim, ce n'était pas la faute de ces civils non. Que pouvaient-ils faire ? Ils étaient comme pris en otage selon lui. Alors non, ils n'avaient pas à devenir des dommages collatéraux, l'expression formelle pour « excuser » leur mort, ou leur meurtre. Les pauvres n'avaient à priori pas le choix. La mort d'un côté, la mort de l'autre. Wyatt l'avait sans doute connu. Peut-être même avait-il participé à des missions entrainant des pertes collatérales. Peut-être se rejetait-il parfois un peu la faute de n'avoir rien fait pour empêcher ça. Ou qu'au contraire, s'il avait quitté l'armée aujourd’hui, c'était à cause de cet opinion. Mais Jim voyait beaucoup trop loin … Oui … Oui … Ce … Vrai … … Mais … A … Mon … Echelle … Ce … Difficile … Faire … Quelque … Chose … Pour … Améliorer … Situation … … Je … Quand … Même … Pas … Donner … Argent ! … Il rigola doucement. Déjà qu'il allait sans doute devoir tirer dans ses économies pour se payer les examens d'aujourd'hui … Il … Avoir … Plus … Grave … Oui … … On … Toujours … Trouver … Pire … Que … Nous … Mais … Ce … Etre … Notre … Nature … De … Râler … Et à nouveau il laissa échapper un petit rire. Il se plaignait tout de même relativement rarement le beau blond. En même temps, il menait « la belle vie ». Accompagné d'une charmante demoiselle. Qui était aussi gentille et dynamique que belle. C'est dire ! Heureusement, Wyatt ne voyait pas l'allemande comme un tyran … S'il restait jusqu'à ce qu'elle arrive, il verrait bien quelle personne était Ingrid. Mais l'heure était peut-être venue pour lui de partir. Il avait encore des petites choses à faire de son côté. Et Jim se prendrait bien une minute de tranquillité avant l'arrivée de sa belle. Je … Pas … Te … Retenir … Plus … Alors ! … Je … Me … Prendre … Un … Instant … Au … Super … Calme … Oui … Parce que oui, il avait toujours un peu mal à la tête. En espérant qu'aucune autre mauvaise, ou fausse, nouvelle, ne vienne pointer le bout de son nez. Et … Une … Dernière … Fois … Merci … Encore … Il hocha de la tête. Il lui était fort reconnaissant. Sans sa présence, Jim aurait pu tenter de se relever et aurait chuté une fois encore. Il aurait plus que paniqué devant ce médecin. Heureusement, l'infirmier en devenir avait été là. Passe … Une … Bonne … Soirée ! … … Et … Courage … Pour … Les … Etudes ! … Mais pas de surmenage ! Cela pouvait mener aux erreurs …