let us burn (conchobàhr)

Dès que j’entendis ses paroles, son doute face à elle-même, face à sa force, je pris la main d’Amélia dans la mienne et je la serrai fortement. Peut-être que ça n’était pas la chose à faire, peut-être que ça la brusquerait ou pire, peut-être que ça donnerait la force à Lilas de se réveiller, de reprendre le contrôle. Mais au fond, moi, tout ce que je voulais, c’était de lui donner un peu de ma force, un peu de mon courage. Lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule dans cette lutte, même si c’était sans aucun doute l’impression qu’elle en avait. « Tu l’es, Amélia. Tu es assez forte. Pense à tous ceux que tu as autour de toi, et qui ne veulent que ton bien. Tes parents, Alek, moi, Mélodie, qui a tant de besoin de toi. On a tous besoin de toi. » Je n’avais pas mentionné Jeremy, parce que je n’avais aucune idée de l’endroit où ils se situeraient, dorénavant. Ça n’était pas lui qui était là, ici avec elle, c’était moi. Ça voulait déjà en dire long, à mon avis, et je préférais ne pas m’aventurer dans l’inconnu. T’aurais pas dû. Nous sommes nocives. Je ne savais pas si elle me parlait à moi, si elle me reprochait quoi que ce soit, si elle m’avertissait. Elle semblait tellement déchirée en elle-même, secouant la tête pour chasser cette voix qui m’était pourtant si familière. « Ne dis pas ça. Si tu ne l’as jamais ressenti, c’est parce qu’elle ne t’en a jamais donné la chance. Et si la situation avait été différente, si tu étais arrivée plus tôt, sans doute que je serais tombé sous ton charme, moi. » J’esquissai un faible sourire. Ça n’avait même pas pour objectif de la convaincre de quoi que ce soit, je le réalisais, tout simplement. Mais ce n’était pas possible. Elle avait bien dit qu’elle ne me voyait pas de cette manière et moi, j’avais Zelda. La vie était ainsi faite. Ce serait un autre qui aurait la chance de l’aimer, Amélia. « N’existe-t-il pas une médication, pour ça ? Pour t’aider ? J’en sais rien … » Je ne savais rien du tout, en effet. Je ne pouvais que poser des questions, essayer de comprendre, pour peut-être pouvoir l’aider à avancer d’elle-même. Alors qu’elle était couchée contre moi, la rouquine me tendit la main, pour qu’on puisse enfin commencer à apprendre à se connaître. « Enchanté, je m’appelle Conchobáhr, mais tu n’es pas obligée d’essayer de le prononcer. Tu peux m’appeler Concho, ou Báhr. J’aime la danse, le karaoké, et mon carlin Gamborlim. » Je ris avec elle. Qui sait, c’était peut-être le début d’une amitié complètement nouvelle.

Je fonds en larmes dans les bras de mon ami. Je sentais l'oppression de Lilas sur moi. je la sentais et je devais faire tout pour la repousser. Elle allait gagner. Et je disparaitrais à jamais. " Non… dans ma tête, j'ai encore seize ans. C'est compliqué. " tout était si compliqué. De se retrouver dans un corps de femme, dans un corps de femme enceinte. Je ris lorsqu'il dit qu'il serait tombé sous mon charme. Je doute qu'il m'aurait remarqué un jour. " je… on ne peut pas faire le monde avec des " et si ", tu as ta copine alors la question de si tu étais tombée sous mon charme ne se pose pas Conchobàhr. " je ne voulais pas qu'il se mette la tête à l'envers comme il l'avait fait auparavant avec Lilas. La question ne se posait plus. il était engagé ailleurs et pour ma part, j'avais deux enfants à élever. Sans doute seule d'ailleurs. " Si mais comme j'ai le bébé, je ne peux pas prendre les médicaments. " je hausse les épaules avant de lui faire mon vrai sourire. " Enchanté, je m'appelle Amélia. J'aime lire des livres d'amour. A vrai dire, j'aime l'amour tout court même si on ne me l'a jamais rendu. J'adore créé des choses de mes mains, mes enfants et me lever tôt pour marcher dans l'herbe alors que la rosée du matin est encore là. " je me laisse aller contre lui pour poser ma tête sur son épaule. C'était le début d'une nouvelle vie. " C'est pour ça que j'ai un carlin aussi alors ? parce que tu en as un ? Vous l'avez adopté ensembles ou elle l'a eu après ? "

Même à seize ans, l’amour était possible, même à seize ans, on avait assez de maturité pour voir le monde tel qu’il était. Je n’avais aucun doute qu’Amélia arriverait à rattraper le retard qu’elle avait pris sur sa propre vie, qu’elle serait en mesure de devenir la femme qu’elle aurait toujours dû être. Ce ne serait pas facile, j’avais bien conscience de ça, mais comme je le lui avais dit, elle était bien entourée. « Non, t’as raison, elle ne se pose plus maintenant. Mais je voulais juste que tu saches que si j’avais pu tomber sous ton charme, alors d’autres hommes le pourront aussi. » Elle ne serait pas éternellement seule comme elle semblait le croire. Elle avait beau renaître d’une certaine manière, elle pouvait reprendre sa vie là où elle l’avait laissée et la bâtir à sa façon cette fois. Et s’entourer de ceux qu’elle désirait. Quand je parlai de médicaments, je me trouvai bien idiot de ne pas avoir pensé au fait qu’elle était enceinte et qu’elle ne pouvait donc pas se bourrer de pilules. « Ah … c’est vrai. Après ta grossesse, alors … Ça te permettra de voir la différence. » J’esquissai un sourire, je tentais de voir le positif malgré l’apparente complexité de la situation. Puisque nous étions des étrangers l’un à l’autre, nous décidâmes de repartir à zéro, et de se présenter officiellement. Après tout, on ne connaissait plus rien, peu importe ce qu’on en croirait. « Elle l’a eu après, mais c’est une question de jours. Dès que Gamborlim est arrivé dans nos vies, ça l’a convaincue à son tour. Et puis comme ça, on pouvait les élever ensemble, en même temps. » Lui expliquais-je, alors qu’elle était allongée contre moi. « Jusqu’à quand dois-tu rester ici ? » Demandais-je, les sourcils légèrement froncés.

Je n'ai jamais cru en la rédemption. Même plus jeune. Lorsque Jeanne me faisait subir ses sévices. Je serrai juste les dents. à l'époque, je pensais qu'elle était ma mère biologique. Je pensais qu'elle m'avait mise au monde et que j'étais comme elle. des monstres. Je me souviens encore d'un de mes cauchemars faits lorsque j'étais plus petite. Mais je me suis rendue compte que le monstre de mon enfance, le croque-mitaine, n'était autre que moi-même. J'ai toujours peur de moi. et si j'avais créé d'autres personnalités sans le savoir ? Et si ma vie me filait complètement entre les doigts comme de l'eau ? Qu'elle demeurait insaisissable. Je lève un regard vers Concho et je sens mon cœur d'adolescente se serrer un peu plus. " Je pense… " Dans le fond, j'ai été bien naïve à l'âge de seize ans d'aller dans une école normale. De penser que je serai acceptée et non rejetée. " Je n'y crois pas. lorsque ce garçon m'a pris ma virginité de force et qu'elle est… " Le jour où je l'ai créé est sans doute le jour où je suis tombée le plus bas dans ma cruelle et courte existence. J'ignorai si mon ami, notre ami était au courant de ça. " Elle t'en avait déjà parlée ? De cet incident ? " Je déglutis lentement pour inspirer. Je la sentais qui rampait comme une bête noire et vicieuse. Mon dark side. Je relève donc la tête, résolue. " personne ne tombera sous mon charme. Je ne veux pas. je dois déjà réapprendre à m'aimer avant d'aimer en retour. " Cruelle vérité. Quand on se détestait comme moi. quand on avait un trou de neuf ans dans sa vie. J'avais l'impression d'être une princesse qu'on avait tiré de son sommeil. Ou d'être Giselle qui venait de débarquer d'Andalasia dans le monde d'aujourd'hui. Mes mains tremblaient toujours, seul signe de mon combat intérieur. Je savais que je pouvais gagner contre Gollum et je le ferai. " Je suis piégée dans une vie dont je ne veux pas, avec des gens que je ne connais pas et des enfants que je ne me souviens pas d'avoir conçue. " je ne lui demanderai pas ce que ça faisait de se sentir comme moi. je n'en avais pas le courage. Pourquoi était-il en France déjà ? J'avais cru comprendre que Lilas avait été méchante envers lui comme elle l'avait été envers son copain : Jeremy. " Dès que j'aurai fait la chose la plus difficile qui soit. J'ai choisi le mutisme car je me suis dénoncée en tant que Squirrel. Et Interpol me demande ma liste, la liste de mes clients. Sauf que je vais devoir tous les balancer. " mon regard se fait plus sombre en regardant Concho. Lui et moi nous savions que j'allais devoir balancer Jeremy tôt ou tard. Je me redresse pour lui tendre la main. " Aide-moi à l'écrire. S'il te plait. " puis, je le suis dans la lumière espérant ainsi voir le bout du tunnel.

Rp terminé