karma is bullshit -r.

C'était ta journée hebdomadaire pour faire les courses. Tu avais fini de bonne heure et il était temps de remplir le frigo. Tu n'avais déjà plus grand chose depuis hier que tu avais du commander quelque chose à manger. Tu ne le faisais pas très souvent parce que tu aimais cuisiner, tu aimais prendre le temps le découper, de cuire, bouillir, de les faire fondre. Comme a ta grande habitude, tu avais acheté trois tonnes de légumes pour pouvoir te faire à manger pour toute la semaine. Tu avais un grand centre juste à côté de chez toi et même si tu n'avais pas d’ascenseur dans ton immeuble, ça ne t'empêchait d'acheter des tonnes et des tonnes d'aliments. Tu avais payé une belle somme mais une fois dans la hall de ton immeuble, trois sacs en papiers bien garnis, tu étais vraiment contente de toi et de tes achats. Tu t'apprêtais à monter l'escalier lorsqu'un bruit sourd t'arrêtait net. Que venait-il de se passer ? Tu cherchais à comprendre et tu pouvais découvrir que tes pommes de terre se faisaient clairement la malle. Tu n'avais pas encore compris comment mais une fois que ce fut le cas, tu ne pus retenir le juron qui montait en toi. « Fuck it ! » Tu ne savais pas ce que tu avais bien pu faire pour mériter ça, mais autant dire que c'était de la merde. Tu regardais à travers le trou de ton sac à papier les légumes qui filaient dans tous les sens. Tu ne savais pas comment tu allais pouvoir les porter jusqu'à chez toi maintenant.

Pendant de longues minutes tu jouais avec ta poche en papier en regardant tout ce qui se passait à travers le trou. Le premier habitant qui t'aurais vu comme ça t'aurais sûrement pris pour une folle. Tu n'essayais pas vraiment de trouver une solution à ton problème, mais tu étais plutôt du genre à attendre qu'une solution s'impose à toi. Tu entendais alors du bruit dans la cage d'escaliers. « Oh.. A.. » Tu n'avais pas le temps de finir ta phrase que tu le voyais poser son pied sur ce qui semblait être une pomme de terre et glisser en même temps puisqu'elle était pas assez mûre pour être écrasée aussi facilement. Il avait glissé manquant de se cogner la tête contre la marche de l'escalier. Tu jetais rapidement ta poche en papier pour courir vers lui. C'était sans compter sur ta prudence. En voulant te précipiter pour voir s'il n'avait rien de casser et sans prendre le soin de regarder où tu posais ton pied. A ton tour, tu te cassais la gueule à ton tour, tombant sur l'homme encore au sol. « Vous allez bien ? Rien de cassé ? » demandais-tu avec un fin sourire alors que tu te trouvais encore à califourchon sur lui. Tu te redressais lentement, faisant attention de ne pas lui faire mal pour te mettre juste à côté de lui. Tu replaçais une mèche de cheveu derrière ton oreille avant de chercher son regard. « Je suis désolée, je m'attendais pas à ça.. » En même temps, tu ne t'attendais pas à grand chose, tu ne t'attendais déjà pas à ce que ton sac se déchire. C'était digne d'une bonne série pour qu'une personne croise l'amour de sa vie mais elle ne s'en rendra compte qu'à la fin du film. Dans la vraie vie, ce n'était pas comme ça.

En voulant faire quelque chose du bien, tu avais fini par empirer la situation. Il était déjà tombé, il n'avait pas forcément envie qu'en plus tu lui tombes dessus. Littéralement parlant. Tu ne savais même pas si tu lui avais fait mal ou même si tu avais touché quelque chose que tu n'aurais pas voulu. C'était le genre de situation où un coup dans les parties peuvent apparaître. Par chance, tu ne l'avais pas entendu crier, râler ou même avoir mal. Ce n'était pas le genre de douleur qui pouvait se simuler et lorsqu'elle était réelle, on l'entendait plutôt bien. « Il n'y a qu'à moi que ça arrive ! » te lamentais-tu doucement avant de te pousser sur le côté, en faisant bien attention cette fois, où tu mettais les pieds. Une chute ça suffisait pour aujourd'hui. Après quoi il te proposait de ranger tout ça avant qu'une petite mamie se pointe et que tu doives payer pour une fracture du col du fémur. Tu aimerais éviter d'infliger une telle douleur à une dame âgée. « Ce serait une catastrophe. » t'exclamais-tu avec une légère grimace. Tu hochais la tête rapidement avant d'attraper les deux pommes de terre à côté de toi. Tu te redressais pour pouvoir aller les ranger dans le sac en papier. Avant de t'arrêter juste devant, te souvenant que tu ne pouvais pas faire comme ça. Déjà que la mémoire c'était pas ça, mais en plus de ça, tu pouvais être un véritable poisson rouge. « Mon sac s'est déchiré et j'ai rien pour pouvoir les remettre dedans, par hasard, vous auriez une poche ? » Tu dessinais un léger sourire et un visage très innocent pour essayer de l'amadouer. Après tout, il n'était pas obligé de t'aider au contraire. Il pourrait même gagner un procès s'il décidait d'un intenter un contre toi.

Tu n'ajoutais rien de plus, tu ne savais pas vraiment quoi dire. Tu n'avais jamais connu une telle situation auparavant et personne ne t'avais jamais raconté qu'une chose pareille lui était arrivé. En tout cas, tu ne l'avais noté nul part alors si c'était le cas, tu n'en avais pas le moindre souvenir. Il fallait te résoudre sur le fait que tu n'avais pas de chance. « A choisir je préfère vous inviter chez moi plutôt que de faire tomber quelqu'un d'autre. » Tu ne voyais pas de problème à le faire venir chez toi. S'il avait de mauvaises intentions, il ne t'aurait clairement pas fait remarquer que tu allais faire rentrer un inconnu chez toi. Ce n'était pas non plus le premier que tu faisais venir et tu ne pensais vraiment pas qu'il puisse t'arriver quoique ce soit dans ton propre immeuble. « Je crois que je peux en mettre deux, peut-être trois, mais pas beaucoup plus et j'ai en plus d'une vingtaine.. » Tu avais acheté des patates pour un régiment, tu avais prévu d'inviter plusieurs personnes et de faire une raclette. C'était un repas convivial même si ce n'était pas un plat local et que ce n'était pas toujours évident de trouver le fromage qu'il fallait. Sauf que ce n'était vraiment pas le moment de penser à ça. Il fallait dégager le passage et vite. « Si vous pouvez déjà m'aider à les regrouper dans un coin de la pièce ça serait chouette, j'verrais comment les remonter chez moi après ! » Tu trouverais bien une poche et si tu n'en trouvais pas, tu verrais pour utiliser un de tes sacs à main. Ou bien un gilet, tu n'aurais qu'à faire un nœud au niveau des manches, de tout mettre au milieu et de bien tenir les quatre bouts 

Tu le regardais te sourire, il avait voulu te mettre en garde contre les inconnus alors que tu ne voyais pas forcément l'intérêt de le faire. Tu te souvenais bien que petite, ta maman te disait de ne pas aller vers tout les inconnus. Surtout que tu étais le genre de petite fille très souriante à dire bonjour à toutes les personnes que tu pouvais croiser dans la rues. Tu étais une petite fille gentille qui vivait dans un monde de bisounours. Tu n'avais jamais vécu quelque chose de vraiment violent, du moins de ce que tu pouvais te souvenir. Parce que sinon, tu te méfierais des inconnus. Et pourtant, en le voyant là, tu ne te sentais pas en danger. Peut-être parce que tu étais dans ton immeuble et qu'il n'y avait aucun risque ici. En tout cas, tu l'espérais. « Je fais au plus vite ! » Et tu filais à toute vitesse dans la cage d'escalier. Faisant tout de même attention à toi et à où tu mettais les pieds parce que tu ne voulais pas risque de te casser la gueule et de te faire mal. Tu en avais déjà fait assez comme ça pour prendre le risque d'en faire encore plus. Heureusement que tu n'habitais qu'au second étage, tu y arrivais vite. Tu prenais un gros cabas avant de redescendre, doucement cette fois-ci. Autant monter les marches trois par trois pour l'aller c'était facile, mais les descendre trois par trois c'était un coup à glisser. « En tout cas, je vous dois une fière chandelle, même si j'ai quand même failli vous briser le coccyx. » ajoutais-tu en descendant les dernières marches qui te séparaient du jeune homme. Une fois prêt de lui, tu te baissais pour enfin pouvoir mettre tes pommes de terre dans le sachet. Au moins, cette fois ça ne risquait pas de rompre. Tu en profitais pour y glisser le reste de tes courses pour éviter aussi les mauvaises surprises. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous remercier ? » Tu dessinais un léger sourire, s'il descendait c'est qu'il devait aller quelque part, alors peut-être que ça ne serait pas pour maintenant. Il te suffisait juste de le noter dans ton carnet pour ne pas l'oublier pour de bon.