Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: (martin family) welcome in Australia. Dim 3 Déc 2017 - 17:11
La période de noël est sans doute la plus festive. Etant de retour à Bowen depuis quelques jours, je déambulai dans les rues, me réjouissant d’être ici. L’année dernière, je n’avais pas pu revenir à cause de ma grossesse loupant le mariage de ma meilleure amie. Un an après me revoilà enceinte (à croire que je suis destinée à les enchainer) et dans cette ville. Certes, ma vie était en France auprès d’Alek, mon grand frère, et de mes parents mais elle était aussi ici. Jeremy était là et je devais sans doute accepter de me plier en quatre pour que tout fonctionne à nouveau. Tant que je prenais bien mes médicaments, tant que j’essayai de ne pas laisser Lilas remonter à la surface, je pourrais m’en sortir. Sauf qu’ici tout le monde me connaissait sous ce prénom et en France sous le patronyme d’Amélia. Ce qui était embêtant. Enfin aujourd’hui, ma mère m’avait confirmée la venue de ma jeune cousine, Cléah en ville. J’ignorai pourquoi elle avait fui le pays et je voulais l’accueillir comme il se devait. Essayer de la familiariser avec le pays. Donc, je lui avais donné rendez-vous sur le marché de noël avec Mélodie pour qu’elle rencontre le dernier membre de la famille en même temps que moi. J’apprenais un peu plus tous les jours que la famille était assez grande. Entre mes parents, mon frère ainé et mes cousins et cousines. Je n’étais plus seule avec Jeanne. Assise sur un banc, je regardai à nouveau la photo de famille pour voir qu’il s’agissait d’une blondinette. C’est vrai que papa est blond, cette teinte ayant laissé place au roux de ma mère, d’Alek, Mélodie et moi. Je pense que mon fils sera comme son père à n’en pas douter. Je soupirai alors voyant une jeune fille qui lui ressemblait. Elle était tellement mince. Je me pinçai légèrement la lèvre. « Cléah ? Je suis par ici ! » Comme si nous étions des amies de longue date. Je ne suis pas douée pour les conventions sociales. Je déplie alors mon mètre quatre-vingt avant de lui sourire. « C’est Amélia. Tu sais, nous nous sommes parlées au téléphone. Et voici ma fille, Mélodie. Bienvenue à Bowen. »
Invité
Sujet: Re: (martin family) welcome in Australia. Dim 3 Déc 2017 - 19:11
Welcome in Australia × ft. Lilas & Cléah
J'étais arrivée deux jours auparavant. Cela faisait seulement deux journées et deux nuits que j'avais posé mes affaires dans ma nouvelle maison. Et aujourd'hui j'avais rendez-vous avec une membre de ma famille, une personne que je n'avais jamais connu. Une cousine à ce qu'il paraissait. Et je crois, nan j'en suis sûre en fait, que j'en avais pas envie. J'en avais pas envie ce matin-là en me levant, j'en avais pas envie en me douchant, ni en m'habillant, ni en mangeant mon petit déjeuner. J'avais pas du tout l'intention de rencontrer une énième personne de cette famille qui m'avait détruite. Je râlais, expliquant à mon chat tout ce qui pouvait me pousser à ne pas aller voir cette dénommée Amélia sur le marché de Noël à Bowen. En réalité, j'avais peur. J'étais paralysée par la peur. Toute ce qui touchait aux Martins, à ma famille, me terrorisait. Même cette étrange cousine dont j'avais seulement entendu vaguement parlé quand j'étais petite et qui m'avait appelé la veille. Il était temps pour moi de me bouger les fesses, de me rendre à ce foutu rendez-vous sur ce foutu marché de Noël qui allait sans doute regorger d'objets plus niais les uns que les autres. Foutue période, foutue chaleur, foutu hiver. Foutue vie. J'étais en T-shirt, avec un jean basique, le genre de truc que j'avais l'habitude de porter quand j'avais pas envie de me prendre la tête. Je m'étais maquillée vite fait bien fait, j'avais juste brossé mes cheveux histoire qu'il ne ressemble pas à une crinière de lion. Je pris un sac ou j'entassai un pull et un bonnet. Ouais en décembre il faisait beau ici, mais, d'après ce que j'avais entendu dire, l'igloo installé pour fêter Noël avait son propre climat. Et il faisait beaucoup plus frais là-dedans que dehors. J'enfilai mes baskets et sortai de chez moi.
Alors que j'errais, seule et sans doute avec un air idiot, dans ce dédale qu'est le marché de Noël, une voix m'interpella : "- Cléah ? Je suis par ici !". Je promenai mon regard dans la foule avant de rencontrer celui d'une rouquine absolument immense - elle venait de se lever et de me présenter son impressionnant mètre quatre-ving - et accompagnée d'une gamine qui devait être la sienne. Dommage, j'étais absolument pas fan des gosses. "C’est Amélia. Tu sais, nous nous sommes parlées au téléphone. Et voici ma fille, Mélodie. Bienvenue à Bowen.". Ouais... Donc c'était elle la fameuse cousine. Bon... J'essayais de maîtriser l'étrange mélange de peur, de dégoût et de colère qui m'envahissait. Elle était pas responsable de ce qu'il s'était passé. Je le savais. Mais c'était dur. Très dur. "- Enchantée Amélia, et enchantée Mélodie. Et merci pour heu... L'accueil. Je suis un peu heu...perdue.J'suis arrivée y'a deux jours." Décidemment je n'étais absolument pas douée pour avoir des discussions avec les autres membres de mon espèce. J'étais même carrément maladroite. Pataude. Et je restais là, les bras ballant, les yeux qui oscillaient entre la mère et la fille, sans savoir ce que je pouvais dire. C'était pathétique. Vraiment nul. Néanmoins je ne savais pas comment faire autrement.
Sujet: Re: (martin family) welcome in Australia. Dim 3 Déc 2017 - 19:28
Ce n’est jamais évident de rencontrer des membres de sa famille. Surtout de la mienne puisque je n’ai connu les Martin que l’année dernière. Si un jour on m’avait dit que j’étais une gamine enlevée, élevée par une psychopathe, je pense que je n’y aurai pas cru. Et cette révélation a pour le moins changé ma vie et qui je suis. Lorsque ma tortionnaire est morte, j’ai agi comme n’importe quelle personne en proie au chagrin. J’ai bu, j’ai fumé et j’ai fui. Je ne savais pas pourquoi ma jeune cousine était là mais je ne voulais pas le découvrir. Les normes sociales sont pour le mons étranges me concernant. Lors de la conférence de presse, j’ai complètement viré psycho pour finir dans un asile. Bien sûr toute ma comédie concernant la révélation de mon passif d’hacker était passé sous silence. Seuls persistaient les violences physiques et le fameux abus sexuel dont j’avais été victime durant ma jeunesse. Alors que mon regard se pose sur Cléah, je la sens gênée, voire même dégoutée. Une chose est certaine, je haïsssais ma mère de vouloir me socialiser avec une gamine qui n’en avait pas du tout envie. Mais nous avions le même âge ce qui pourrait nous rapprocher. « Appelle-moi Amy, Blondie. » Je finis par passer une main dans mes cheveux avant de lui sourire. J’essayai d’être bienveillante mais avec mon passif de connasse, ce n’était pas évident. « Je te dirai bien que tu t’habitueras à l’Australie mais même après quasiment deux ans, je me mets à rêver de fraicheur. » Je ne voulais pas directement l’assaillir de questions au risque de la mettre mal à l’aise. Il fallait instaurer un climat bienveillant avait dit mon psy. Bullshit ! « Sinon tu veux boire quelque chose ? Parce que moi oui et il faut que j’hydrate l’animal présent dans cette poussette. » Et le polichinelle qui grandissait dans mon ventre.