Chaque grain de sable raconte une histoire. ( Orson

Cela fait une semaine maintenant qu’Orson est sorti de l’hôpital. Il avait accepté la proposition de Daemon et avait emménagé chez lui pour quelques temps. Peut-être que ça pourrait l’aider à retrouver des souvenirs, après tout, il était proche de son cousin avant. De ce qu’on en disait, ils étaient même très proches. Daemon prenait grand soin de lui. Peut-être même un peu trop mais cela ne dérangeait pas Orson qui se laissait faire. De toute façon, il ne savait pas quoi faire d’autre, il était trop perdu et à chaque fois, la compagnie de Daemon lui rappelait cette douleur de ne plus se souvenir de rien. Il savait que son cousin espérait de tout son cœur qu’il redevienne comme avant. Mais il savait également que jamais rien ne serait comme avant. Cependant, une balade avec lui lui ferait le plus grand bien. Surtout si c’était sur la plage. Orson avait appris qu’il y passait le plus clair de son temps. Et ça lui donnera l’occasion de parler d’Aedhan. Un grand changement dans sa vie … Changement dont il aimerait beaucoup toucher deux mots à Daemon. « Ouais, je suis prêt. Et je suis pas un ourson … » soupira-t-il en souriant à demi quand même. Car quand bien même il lui en voulait d’avoir refroidi son petit copain, Daemon n’avait fait que dire la vérité. Et Orson savait qu’il essayait seulement de le protéger. Daemon était bien loin d’être méchant. Et puis il avait connu son cousin autrement que comme il est maintenant. Quelque chose de regrettable, car il y avait ces moments où Orson regrettait de ne plus être comme avant son accident, ne serait-ce que pour mettre fin à la souffrance de ses proches. Et se retrouver aussi lui-même. Mais surtout, de ne plus avoir peur de sortir de chez lui ou de monter dans une voiture.

En parlant de voiture, c’est après s’être attaché qu’Orson se tendit. « J’en suis persuadé … Dis, c’est pas loin la plage hein ? T’as jamais eu d’accident pas vrai ? » Il avait beau savoir que Daemon sera le plus prudent du monde, il avait quand même cette appréhension au fond de lui. On ne sait jamais qui peut se trouver sur la route. Il l’avait compris à ses dépens. Par chance, le voyage ne dura pas longtemps. Ils arrivèrent rapidement à la plage et dès que le moteur fut éteint, Orson se détendit et sortit de la voiture pour que ses yeux se posent sur l’horizon. Il avait toujours trouvé celui-ci magnifique à en tomber. Il passait son temps à traîner ici, à contempler le ciel et le soleil se coucher derrière toute cette eau salée. Orson s’y sentait tellement bien, tellement libre que la question de Daemon ne le hérissa pas, pour une fois. « Je me souviens … » Il soupira longuement sans délaisser l’horizon du regard. « Je me souviens de rien. » Il haussa les épaules. Était-ce si important finalement ? Ses souvenirs n’étaient que des souvenirs, après tout il pourrait en reconstruire d’autres encore plus merveilleux. Et puis ça ne changeait rien à ce qu’il pouvait ressentir ou à sa façon de s’exprimer. Il alla s’installer sur le rebord qui séparait le bitume du sable chaud et écouta son cousin lui dire de se détendre. « Je sais Daemon … Je le sens. » L’écrivain posa son regard sur Daemon. Il se tortilla nerveusement avant de finalement laisser les mots sortir comme ils venaient. « Je sors avec quelqu’un. » Il prit le temps de jauger la réaction de Daemon avant de continuer, histoire de lui laisser le temps de digérer. « C’est Aedhan. Je sais pas, il est venu me voir à l’hôpital et on a beaucoup discuté ensemble, que ce soit par SMS que de vive voix. Enfin … Bref, et on s’est rapproché. Il m’a apporté des choses que tous mes proches semblaient avoir oublié de me donner, il ne me regardait pas avec de la pitié ni de la compassion, juste … Comme quelqu’un de normal. Il me fait beaucoup de bien et je crois que … Enfin, je crois que je suis amoureux. » Ca faisait du bien de le dire. Surtout à son cousin, Orson appréhendait cette nouvelle parce qu’il savait que Daemon avait une vision de lui particulièrement négative. Il avait connu Orson avec une mentalité plus libertine que ça, mais il restait Orson malgré tout. « Et je voudrais que tu évites de dire à mon petit ami que je suis incapable d’éprouver quoi que ce soit ou que je suis infidèle. J’ai dû me battre pour sortir avec lui et j’ai pas envie de me battre parce qu’on lui rappelle constamment ce que j’étais avant. » Il avait peut-être dit les choses durement, il s’en rendait bien compte. Mais son regard était plus doux que colérique. Il posa sa main sur celle de Daemon et soupira à nouveau. « Je t’en veux pas … C’est juste que je voudrais que tout se passe bien. »

Daemon avait l’air de beaucoup tenir à l’ancien Orson, c’était pour cette raison qu’il essayait de bousculer la mémoire d’Orson. Mais ce dernier ne comprenait pas pourquoi il le pressait comme ça. D’un côté, Orson le comprenait mais d’un autre … Cela ne faisait qu’une semaine et il n’était pas encore tout à fait rétabli. Il avait encore quelques restes de ses hématomes et sa tête lui faisait encore parfois mal. Il voulait prendre son temps pour se rétablir et recouvrer ensuite sa mémoire. Mais pour le moment, il ne ressentait que la pression qu’on lui mettait sur ses épaules. Il n’y avait pas que Daemon … Mais il était celui qui lui mettait le plus de pression, certainement parce qu’il était celui qui tenait le plus à Orson. Il était difficile de ne pas le comprendre. Cependant, Orson se disait souvent que s’il tenait autant à lui, il devrait peut-être tout faire pour qu’il aille à son rythme, et non le presser …

Orson s’attendait à ce que Daemon lui demande s’il se souvenait de quoi que ce soit dès lors qu’il aurait aperçu le sable et l’océan. Au moins, Daemon avait de l’espoir et c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher. Il lui lança alors un regard tendre ainsi qu’un petit sourire désolé. Lui aussi aurait aimé que revoir tout ça lui provoque des souvenirs. Mais ça n’était hélas pas le cas, et il était hors de question de faire semblant pour lui faire plaisir. Il avait tout le temps de se rappeler de toute façon, ils n’allaient pas rester seulement deux minutes dans ce lieu. Daemon lui ferait certainement visiter un peu la plage avant de partir. Ils s’installèrent sur le rebord qui séparait la plage du bitume. Cet endroit était agréable, Orson prit le temps de savourer l’air salé qui caressait son visage avec douceur et d’apprécier le bruit des vagues. La vue était magnifique, venir ici lui faisait beaucoup de bien. Par le passé, il y venait à chaque fois qu’il avait besoin de se ressourcer, trop souvent avec de l’herbe et de l’alcool. Cette fois était bien différente, puisque Daemon l’accompagnait et il y avait quelque chose qui lui trottait dans la tête. Bien trop pour l’ignorer. Alors il décida d’en parler. Et la réaction de Daemon ne tarda pas. Déjà, Orson sut grâce à lui que Devan lui avait balancé le morceau ce qui ne le ravissait guère. Il aurait largement préféré qu’il ne le lui dise rien. Et puis, il y eut la surprise de son cousin à l’énonciation du mot « amoureux ». Il fronça les sourcils et haussa les épaules, un peu irrité par ses paroles. « Oui ça l’est. Pourquoi ça ne le serait pas ? Je suis pas assez bien pour qu’on puisse m’aimer ou quoi ? » Il n’haussait pas le ton mais on pouvait sentir dans sa voix son agacement. Et puis, les mots de Daemon furent bien pire que les précédents. Ils furent comme un couteau aiguisé dans le cœur d’Orson. C’est comme s’il le blâmait d’avoir tout oublié. Alors, il soupira et sortit une cigarette qu’il alluma nerveusement dans l’espoir que cela le calme. « Oh bah pardon, excuse moi de m’être fait renverser ! Si j’avais su que TU en aurais été le plus atteint dans l’histoire, je me serais pas jeté sous les roues de cette foutue bagnole ! C’est vrai que ça a été un vrai plaisir de me vider de mon sang sur la route, et d’ensuite de ne plus savoir comment je m’appelle et de voir un défilé de personne dont je ne savais rien et qui pleuraient pour moi. Qu’est-ce que j’ai bien ri ! » Et maintenant, la colère était l’émotion dominante d’Orson. Si Daemon avait eu l’impression de faire face à un inconnu, il pouvait désormais le reconnaître à ses paroles, peut-être un peu dures, et son ton colérique. Il eut une grimace réprobatrice à la suite et secoua la tête. « Oh arrête. J’suis trop faible pour tomber amoureux mais assez fort pour subir des « tu te souviens ? » à longueur de journée, c’est vraiment super logique. Au moins, Aedhan me laisse aller à mon rythme et me fais pas tous ces reproches. » Orson y allait fort. Mais il se sentait tellement en colère qu’il n’arrivait plus à se retenir et qu’il sentit des pics de douleur au niveau de son crâne. Des larmes de rage lui brûlaient le visage et c’était le chaos dans son cœur et dans sa tête, contrastant parfaitement avec le calme de la plage. « Ouais ! Bah si déjà ça te fait mal de me voir comme un inconnu, j’dois dire quoi moi ? Je connais plus aucun de mes proches Daemon ! T’es qu’un égoïste. Moi aussi j’en souffre et beaucoup plus que tu penses. J’arrive même plus à dormir avec ces putains de cauchemars de merde. Et c’est justement à cause de ma vie d’avant qu’Aedhan a peur d’être avec moi. Tu comprends pas qu’il puisse me faire du bien ?! Tu peux pas juste être content qu’être avec lui puisse m’aider ? Mais … Merde. » Orson sentait toute sa vie partir en miettes depuis son réveil. Le pire, c’était qu’elle emportait son cœur avec. Accablé par la rage et la tristesse, son corps tremblait de toute part. Pourquoi fallait-il que tout ça lui tombe dessus ? Il avait l’air d’avoir la joie de vivre, avant. Maintenant, il n’était plus qu’un être à la recherche constante de ce qu’il avait pu être. Il se sentait comme une âme égarée et dépourvue de tout sens logique. Il avait perdu toutes les pièces du puzzle de sa vie, il se sentait déjà bien mal pour ça mais de voir tous ces gens pleurer le faisait culpabiliser davantage. Alors si Aedhan pouvait lui apporter la paix, pourquoi tout le monde semblait être contre ça ? Orson tourna le dos à son cousin. Il fit quelques pas pour s’éloigner de lui. Il n’en pouvait plus. Sa tête lui faisait un mal de chien, il posa ses mains dessus comme si ça allait apaiser la douleur. Sa vie était devenue un cauchemar qui recommençait chaque fois qu’il ouvrait les yeux, il avait de plus en plus de mal à le supporter. Lui qui était si simple en temps normal … Pourquoi tout devenait si compliqué d’un seul coup ? Il aurait tellement aimé avoir la capacité de rendre tout ça simple. Mais il ne pouvait pas le faire seul, et il l’avait bien compris. Seul … Il se sentait plus seul que jamais à l’heure actuelle. Délaissé. Piétiné sans aucune once de remord. Sa gorge serrée laissa passer quelques sanglots qu’il ne put continuer à retenir.

Qu'est-ce que ça faisait mal. Orson n'avait peut-être aucun souvenirs maintenant mais il avait toujours ces ressentis et il savait combien Daemon était cher à ses yeux. Alors qu'il pense ainsi, qu'il lui dise tout ça lui déchirait le coeur en morceaux. La colère qui régnait sur les deux âmes en peine était difficile à supporter. Daemon ne se rendait pas compte de l'impact que ses mots ont sur Orson. Son avis comptait beaucoup et Orson voulait seulement qu'il approuve cette relation. Qu'il lui dise qu'il était content pour lui, qu'il l'encourage. Autrefois, c'était comme ça que Daemon aurait réagi. Sa réputation ne comptait pas, au final. Ce qu'il était ne comptait pas plus. En réalité, c'était cet accident qui comptait. Daemon le voyait comme étant fragile, fait de verre, un petit être paumé qui ne sait plus où il est, qui n'arrive pas à retrouver ses marques et Orson détestait ça. Et la situation ne faisait qu'empirer entre eux. Si Daemon n'avait pas eu le cran de terminer sa phrase, Orson n'eut aucune difficulté à en deviner la suite. « Et quoi Daemon ? Tu veux que j'me tire chez lui c'est ça ? C'est ça que t'étais sur le point de dire ? Si c'est ça, j'peux retourner chez moi, hein ! » Il disait ça sous le coup de la colère, mais serait-il pour autant capable de quitter le domicile de Daemon en cette période ? C'était difficile pour lui de rester tout seul en ce moment. Quand il l'était, il ne faisait que penser. Et souvent, c'était au mauvais, qu'il pensait. Pourtant, il n'y avait pas de raison. Si jusque là, Orson avait vu un défilé d'inconnus, il était quand même indéniable qu'il était bien entouré. Il ne devait pas se sentir seul. Pour autant, il ressentait la solitude à son paroxysme, tout simplement parce qu'il avait l'impression que personne ne le comprenait. Ce n'étaient pas eux, à sa place, gisant sur le sol en pleine nuit. Ce n'étaient pas eux qui se sont réveillés sans même connaître leur nom. Ce n'étaient pas eux qui avaient oublié tout ce qu'ils étaient. Qui avaient oublié comment sourire avec sincérité, comment tout prendre au plus simple. « Mais putain, Daemon, laisse-le faire bordel ! S'il doit me faire du mal un jour il le fera, mais aujourd'hui il me fait énormément de bien alors laisse-le faire ! Le petit con que je suis t'en remerciera bien. Et au passage, je suis pas qu'un petit con ! » Sa voix n'était plus que hurlements. Il se faisait du mal tout seul à crier comme ça et son crâne le lui faisait bien comprendre avec des pics de douleur qu'il avait beaucoup de mal à supporter.

Les mains sur la tête, il s'éloigna de Daemon en tentant en vain de se calmer. Mais il ne faisait plus que sangloter et n'écouta pas son cousin qui lui demandait d'attendre. Non, il s'en foutait. S'il avait été seul dans cet état il se serait jeté dans l'océan, pas pour se suicider cependant, seulement pour calmer sa douleur physique et morale. Pour que ses pensées arrêtent de le foutre en l'air. Mais Daemon n'est pas de cet avis et une fois face à lui, Orson le regarda de ses yeux embués de larmes, avec cette forte teinte de tristesse. Il essaya de le repousser, il ne voulait plus l'écouter mais Daemon était fort, plus fort que lui à ce moment-là. Il abandonna très vite l'idée de se débattre, se laissant simplement aller contre son cousin. « Bien sûr que si Daemon ... » Il finit par entourer Daemon de ses bras en cachant son visage contre son torse, puisqu'il n'était pas capable de s'arrêter de pleurer. « Ne me mets pas la pression comme ça ... J'y arriverais jamais si je dois me sentir pressé et culpabiliser à chaque fois de rien trouver. Arrête d'être déçu à chaque fois qu'on essaye et que ça marche pas, parce que c'est pas ma faute à moi, je contrôle pas et j'y peux rien. J'ai pas tant changé tu sais ... Laisse moi le temps, ça reviendra. Et arrête de souffrir Daemon, putain, arrête. Ca me fait mal quand je te vois au bord des larmes à cause de moi. Je fais même pas exprès. J'te demande pas de faire comme si de rien n'était mais ... Arrête de penser à ça à chaque fois que tu me regardes. J'suis pas en sucre, je vais pas m'effondrer et j'ai vraiment besoin de toi, souriant à me faire des vannes et à m'embrouiller les cheveux. »

Orson savait parfaitement que son cousin était de son côté. Il l’avait toujours été, depuis le début. Pas seulement depuis son réveil. C’était un frère pour lui et même s’il ne se souvenait pas de toutes les conneries qu’ils avaient pu faire ensemble, il le ressentait. Il le savait au fond de lui. Ce n’était pas clair dans sa tête mais son cœur n’avait pas changé à ce niveau-là. Voilà pourquoi ses paroles le touchaient réellement, voilà pourquoi il s’emportait si vite. Parce que Daemon était le seul permis de le juger, parce qu’il le connaissait par cœur. Parce qu’il l’avait connu par cœur. Il n’y avait qu’une seule partie de lui qui avait réellement changé et même ça, il n’avait pas pu le contrôler. C’était tombé comme ça et le pauvre amnésique avait espéré que son cousin le comprendrait. Il en avait eu l’impression en tout cas. Mais lui dire lui avait pris beaucoup de temps car il redoutait sa réaction : s’il n’y avait pas eu l’accident, il n’aurait pas eu autant de mal. L’accident était l’excuse à tout en ce moment. Orson n’aimait pas ça. Déjà qu’il se sentait mal, coupable, perdu, comme un enfant qui aurait fait une grosse bêtise … Il fallait que la vie lui en rajoute une couche avec les réactions de Daemon. Mais en un sens, il le comprenait, après tout il voulait seulement le protéger.

Orson s’éloigna de Daemon de quelques pas. Ses pieds s’enfonçaient dans le sable tandis qu’il prenait sa tête entre ses mains. Bordel, qu’est-ce que ça faisait mal … Pleurer ainsi ne lui faisait jamais du bien, surtout depuis l’accident. Il en avait encore des séquelles, et c’était normal. Après tout, ça ne faisait qu’une semaine qu’il s’était réveillé. Mais toute cette situation serrait son cœur. Il voulut ne plus penser pendant un moment, se disant que s’il mettait son cerveau en off ne serait-ce que quelques minutes, la douleur dans sa poitrine s’apaiserait. Mais à la place, ce fut Daemon qui l’arrêta et le prit dans ses bras. Et après seulement quelques secondes à essayer de se débattre, Orson cessa le feu. Il abandonna. Il se laissa alors aller contre lui sans arriver à se calmer et pourtant, il essaya quand même de montrer sa vision des choses à Daemon. Il fallait qu’il comprenne, il fallait qu’il se rende compte de la souffrance qu’endurait Orson depuis maintenant une semaine. Et enfin, Daemon sembla le comprendre. Ses paroles eurent le don de l’apaiser un peu, il secoua la tête en fronçant les sourcils. « Bien sûr que si j’aime quand tu m’embrouilles les cheveux. Je fais semblant pour te faire rire, c’est tout. Je serais pas chez toi si je détestais tout ça … » L’écrivain était quelqu’un de vrai : quand il n’aimait pas quelque chose, c’était plutôt clair et il n’y avait pas intérêt à ce qu’on recommence. Mais c’était différent avec Daemon. Il était temps qu’il s’en rende compte, Orson ne passerait pas autant de temps avec lui s’il n’aimait pas tout ça. Il savait que c’était sa façon à lui de montrer qu’il l’aimait sans même le prononcer, même si lui, il n’avait aucun mal à le dire.

Après un petit moment, Orson soupira. Ses larmes avaient cessé, il se recula pour relever le visage vers Daemon. « C’est pas ta faute Daemon … T’es pas horrible. J’aurais peut-être dû te parler de lui et de tout ce que je ressens avant mais … Je sais pas … J’avais pas la force. Je pensais juste que ça allait encore plus te faire souffrir qu’autre chose alors … Je suppose que j’avais peur, je crois. » Il eut un rire nerveux. Se confier ainsi, ce n’était pas tellement dans sa nature. Mais c’était une étape nécessaire pour qu’ils se réconcilient enfin. « Ouais … Bref. J’suis désolé. » Il dansa un peu sur ses pieds, mal à l’aise maintenant. Après tout ça, comment ne pas l’être ? « Bon, on pourrait aller manger une glace, non ? Ou prendre un verre. Petit ourson a soif ! » Il essayait de détendre l’atmosphère comme il le pouvait. Il ne voulait pas passer un mauvais moment, enfin, c’était peut-être trop tard maintenant mais c’était encore rattrapable pour lui. Et puis, ils avaient encore des choses à voir ici. Il voulait donner à Daemon l’occasion de lui raconter les souvenirs qu’ils avaient.