even in another life, we would still be friends (nevaeh)

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Elle est une des raisons principales qui l'ont poussé à revenir. Il pourrait même dire qu'elle est la plus importante puisque sans elle, jamais CJ ne serait venu toquer à sa porte en Espagne. Et pour ce geste, Alfie ne peut contester le fait qu'au final oui, il est un type bien. Malgré son erreur, malgré qu'il se soit présenté à lui avec probablement plus d'un verre dans le nez, il ne connaît pas beaucoup d'hommes capables d'un tel geste dans le seul but de rendre une personne heureuse. Peut-être que ça ne suffira pas au fond, qu'Alfie est loin d'être la clé de son bonheur, mais au moins le geste était beau. En venant faire la même chose que CJ mais lui à la porte de Nevaeh, il espère pouvoir la voir sourire à nouveau comme il la voyait si souvent faire lorsqu'ils étaient tous les deux là, à Bowen. Il lui avait laissé une lettre, elle était la seule à savoir pourquoi il était parti et pourtant, ils ne s'étaient pas échangé le moindre SMS depuis déjà de nombreux mois. Et elle lui a manqué, Nevaeh. Il aura eu le temps long après sa meilleure amie, après celle qui a accompagné les moments les plus heureux de sa vie comme les plus sombres. Ne plus l'avoir à l'appartement a été douloureux pour lui, lui qui s'imaginait pouvoir partager avec elle de nouvelles soirées films et séries en mangeant de la nourriture commandée. Il a d'ailleurs du faire subir à CJ un interrogatoire sur où elle vivait à présent, et surtout sur comment elle s'en sortait. Il voulait tout savoir, pouvoir rattraper ce qu'il avait manqué quitte à ce que ça lui prenne des heures, voir des jours. Après avoir garé sa voiture devant l'adresse indiquée par l'ex de Nevaeh, Alfie franchit les quelques mètres qui le séparent de la maison. Il appuie ensuite sur la sonnette et, mentalement, prie pour que ce soit elle qui ouvre et non un de ses nouveaux colocataires. Il aurait aimé qu'elle revienne vivre avec lui quitte à ce qu'ils ne soient plus que tous les deux, quitte à ce qu'ils doivent se serrer la ceinture quelques temps jusqu'à ce qu'il retrouve son ancien job. Or, il s'imagine mal la forcer à quitter une vie où elle se sent peut-être même mieux qu'avant. Quand la porte s'ouvre, un mélange d'impatience et de nervosité lui retourne l'estomac. Il a d'abord du mal à la reconnaître à cause de cette nouvelle couleur de cheveux, un changement qui lui tire un sourire amusé mais qu'il essaie pourtant de cacher. « Wow, déjà que tu changes de coloc, la couleur c'est pour être sûre que je te reconnaisse pas en rue ? Tu me fuis, c'est ça ? » Il sourit un peu plus, guettant la moindre réaction de la part de celle qu'il considérera à jamais comme son âme soeur spirituelle.

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Il n'était pas bien tard, il était même encore tôt en cette douce journée qui allait s'annoncer encore plus belle que ce qu'elle avait commencé. Elle était loin de se douter de ce qui allait se produire dans les prochaines minutes. Elle avait fait le tour de la maison, elle avait rassemblé ses affaires qui traînait un peu partout et elle était même prête à partir au boulot. Un dernier café, un dernier cookie qu'elle avait fait en masse pour l'arriver de Jackson et Tiffany il y a plus d'une semaine et la voilà fin prête à partir. Enfin, c'était sans compter sur la sonnette. Elle fronça les sourcils et rattrapa les quelques pas qui la séparait du plus beau rayon de soleil de sa journée. « Non ! » Elle referma la porte au nez de son meilleur ami puis, deux secondes, plus tard, l'ouvrit de nouveau. « Are you kidding me ? Bon sang, ce n'est pas possible, t'es vraiment là ? » Demanda-t-elle avant de lui sauter au cou. Elle le serra si fort qu'elle aurait été capable de lui casser les os tant sa joie était palpable. « Mais, je te croyais en Espagne pour des raisons familiales ? Je ne pensais pas te revoir ! Alfie bon sang. Je suis si heureuse que tu sois là. » Finit-elle par avouer sa tête encore enfouie dans le cou du jeune homme. Sans vraiment s'en rendre compte, elle s'était mise à pleurer. Six mois au total qu'ils ne s'étaient pas vu et six mois, c'est long quand il s'agit de son copilote de vie, celui avec qui on partage tout. « Mais, je fais n'importe quoi. Entre entre. » l'invita-t-elle en se poussant de la porte. Elle était la plus heureuse, elle finissait par croire qu'il y avait peut-être un tout-puissant là-haut qui essayait de retourner la balance franchement inégale ces derniers temps. Après avoir refermé la porte derrière lui, elle l’entraîna à la cuisine ou elle lui proposa à boire, et même à manger. « Comment tu as fait pour retrouver ou j'habitais ? Depuis quand t'es rentré ? C'était comment l’Espagne ? » Elle avait un million de questions à lui poser et trois milliards de choses à lui dire et elle ne savait plus du tout par où commencer. « Oh Alfie, comme tu m'as manqué !» Elle fit rapidement le tour du bar de la cuisine pour de nouveau le serrer dans ses bras. Cette fois, elle ne voulait pas pleurer, elle retenait ses larmes et l'odeur de jeune homme envahie ses narines, une odeur qui parfois la faisait chouiner. Surtout, quand elle était rentrée dans son ancien appartement vide. Elle avait envie de l'enfermer chez elle et de ne plus jamais le laisser partir. « T'es revenue pour de bons dis ? Parce que tu sais que je ne te laisserais pas repartir de si tôt ! » Lui dit-elle presque comme une menace. Une fois le moment passé, elle lui ferait visiter la maison, elle lui monterait chaque recoin, cet endroit qui, elle l’espérait, allait devenir leur nouveau QG. Elle lui ferait visiter le bureau qui resterait un bureau jusqu'au jour où il aurait envie de venir vivre avec elle et les autres dans cette nouvelle maison.

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Avant même qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche, la porte se referme avant de s'ouvrir une nouvelle fois. Nevaeh lui apparaît ensuite plus longtemps, visiblement surprise par sa présence. En réalité, cette réaction ne l'étonne pas venant d'elle, il l'a toujours connue comme ça. Toujours tellement enthousiaste, toujours intense dans ses émotions et ses réactions. Elle se souciait souvent bien plus des problèmes d'Alfie que lui ne le faisait, elle prenait tout tellement plus à cœur et arrivait à le pousser vers l'avant, le motivant même lorsqu'il avait goût de ne rien faire. Quand elle s'approche de lui pour le serrer dans ses bras, il se permet de sourire jusqu'à en avoir mal aux joues et entoure le corps de sa meilleure amie à l'aide de ses deux bras. « Si je te disais ce qui m'a poussé à revenir, t'en reviendras encore moins. » Il s'écarte un peu et remarque les larmes couler sur ses joues, ce qui suffit à lui fendre le coeur en deux. « Hey, tout va bien, pleure pas, » lui souffle-t-il. Ses deux mains entourant le visage de Nev, Alfie continue de lui sourire pour qu'elle comprenne que oui, il est bien là et que non, il ne partira pas. Du moins pas avant un moment, pas maintenant qu'il a trouvé tant de raisons pour rester. Il finit par la lâcher et entre dans ce qui lui sert de maison maintenant qu'elle a quitté leur appartement. « Ça change, » lâche-t-il en admirant le hall, admiratif face à la grandeur des lieux quoi qu'un peu chagriné qu'ils ne soient à présent plus colocataires. Parce qu'ils étaient les meilleurs Nevaeh et Alfie, le duo qu'on croyait inséparable et qui refaisait le monde pratiquement tous le soir dans le même canapé. « Je suis rentré il y a à peine quelques jours et pour le reste de tes questions, ça me prendra plus qu'une phrase pour te répondre alors t'as intérêt à t'asseoir. » Il a décliné ses propositions pour boire et manger, à présent installé dans sa cuisine qui ne ressemble en rien à ce qu'ils possédaient autrefois. Alors qu'elle s'approche, répétant une seconde fois oh combien il lui a manqué, il entoure ses épaules de son bras et se laisse bercer par son odeur naturelle, celle qui avait pendant longtemps imprégné ses t-shirts pour toutes les fois où elle s'était collée à lui. Ça avait d'ailleurs suffi à le rendre nostalgique lorsqu'il avait déballé ses affaires en arrivant en Espagne, l'odeur de Nev qui l'avait suivie de Bowen jusqu'à chez lui. « Oui je suis de retour pour de bon. Ça a été quatre mois intenses avec ma p'tite soeur mais elle peut se débrouiller sans moi maintenant. Elle s'est fait jeter de la maison familiale avec sa gamine, j'ai dû lui trouver un endroit où vivre, un boulot, bref c'était vraiment le bordel. Mais toi, comment tu vas ? » Il plante son regard dans le sien. CJ avait déboulé chez lui en affirmant que Nevaeh n'allait pas bien, qu'elle avait besoin de lui. Et maintenant qu'il est là, il veut savoir tout ce qui a animé ses journées durant ces six derniers mois.

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Nevaeh fronça les sourcils à la réponse d'Alfie, elle croirait encore moins ce qui l'avait poussé à revenir, elle était tout de même curieuse de savoir. Cela dit, elle était bien trop excitée de savoir qu'il était de retour en chaire et en os, bien trop ravie, pour le laisser là devant sa porte plutôt que de le laisser entrer. Il lui dirait bien assez tôt, elle avait confiance en lui, elle savait parfaitement, qu'il la connaissait assez pour savoir que, curieuse comme elle l'était, cela allait la travailler bien plus qu'il ne le fallait. Cependant, elle avait eu besoin de le serrer dans ses bras avant de l'acceuillir dans sa nouvelle demeure, sentir son corps, être sûre qu'elle n'était pas en train de rêver. Ses larmes avaient eu raison d'elle, de ses sentiments bien trop meurtrit pour qu'elle ne puisse les retenir, il était de retour, réellement là, ce n'était qu'après cette étreinte qu'elle s'en était réellement rendu compte. Si Willow pensait que Nevaeh était revenue au moment où elle en avait le plus besoin, la journaliste, elle, considérait le retour d'Alfie comme un vrai miracle. Elle n'était plus vraiment ce qu'elle avait été avant de partir. La déception de Woody, même si des excuses avaient été faites, revoir CJ, le départ de son meilleur ami, avaient déclenché chez la blonde une drôle de réaction. Au lieu de se rapprochait des personnes qui lui restaient comme Lily, Felix, Léo ou autre, elle n'avait fait que se renfermer sur elle-même. Il était le phare dans la nuit qui la guiderait à la maison, il était sa bouée de sauvetage après un naufrage, il était la seule personne capable de lui sortir la tête de l'eau. Alors quand il attrapa son visage entre ses mains et qu'il lui sourit, elle sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine, elle sentait enfin sa tête sortir de l'eau, elle sentait enfin l'espoir revenir en elle.
Après l'avoir laissé entré dans la maison, elle l’emmena dans la cuisine, elle voulait lui faire visiter la maison, mais elle avait beaucoup trop de question en attente, trop à savoir et elle était impatiente. Alors, elle obtempérera quand il lui dit de s'asseoir après avoir à nouveau serrer ses bras autour de lui. Elle avait de nouveau versé sa larmichette mais, s'était rapidement reprise, elle était bien trop impatiente de savoir ce qu'il avait à lui dire alors, disciplinée, elle s'installa à côté de lui sur l'un des tabourets. « Alfie, l'homme de toutes les situations ! » Conclue-t-elle en riant légèrement. Étant donné le comportement qu'il avait avec elle, elle savait parfaitement le genre de frère qu'il devait être. « Moi, oh tu sais toujours pareil, je ne me laisse pas abattre, une battante, tu sais ! » Annonça-t-elle en essayant d'être la plus convaincante possible. Elle savait qu'elle ne bluffait personne et encore moins Alfie, mais, elle se plaisait à croire qu'elle y arriverait au moins cette fois. « Bon alors ! Comment ça se fait que t'es rentré ? Comment tu m'as trouvé ici ? C'est Woody qui a balancé hein ? Ou Lily ? Demanda-t-elle en riant. Non pas que je ne voulais pas que tu me retrouves hein, mais, avoue que c'est assez surprenant ton retour ! » Elle s'agitait sur sa chaise elle allait enfin savoir ce qui avait poussé son retour peut-être une fille ! Comment, c'était déjà son nom.. Jordan ! Elle serait ravie qu'il se décide enfin à prendre sa vie amoureuse en main. S'il était si doux avec elle, elle pouvait parfaitement imaginer le petit ami qu'il pouvait être. « J'ai une surprise pour toi, mais, terminons cette conversation d'abord ! » Lui dit-elle en fronçant les sourcils et le menaçant de son doigt, il avait plutôt intérêt à lui répondre, c'était la seule issue possible.

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Si il n'y avait pas eu Nevaeh, il n'y aurait sûrement eu personne. Elle a été sa première raison d'arrêter les voyages pour définitivement poser bagages à Bowen, la première aussi à avoir été capable de lui prouver à lui-même que oui, Alfie sait éprouver de l'attachement envers une personne. Elle restera éternellement à ses yeux celle qui a su transformer ce crétin insouciant en une personne meilleure, celle qu'il ne pourrait jamais vraiment quitter. Son repère dans la ville, celle qui a supporté ses flemmes, ses colères, ces périodes de sa vie où il ne faisait rien d'autre que se tourmenter à cause d'une fille qui se plaisait à le faire tourner en rond. Dans les bons jours comme dans les mauvais, elle a toujours été là. Et dans les prochains, il espère pouvoir la garder à ses cotés. Non il ne l'espère pas seulement, il le veut. Il ne partira plus aussi longtemps, et elle non plus d'ailleurs. Ou alors, ils partiront tous les deux. Car que serait Alfie sans sa meilleure amie, sans celle qui a su le rendre plus humain ? En l'entendant l'appeler "l'homme de toutes situations", un sourire vient étirer le coin de ses lèvres. Il s'intéresse rapidement à elle et, en relevant les yeux dans sa direction, il se doute qu'elle ne lui dit pas tout. Pas parce qu'il a acquis une nouvelle capacité à lire les émotions des gens rien qu'en déchiffrant leurs traits, mais parce que si tout allait si bien, CJ ne lui aurait jamais demandé de rentrer. « Woody ? Tu sais que je lui ai jamais vraiment parlé ? » À part quelques conquêtes, Woody et Alfie n'ont pas grand chose en commun. Ou peut-être que si, sauf qu'il n'a jamais vraiment pris le temps de s'attarder sur la question. « Non, pas Lily non plus. » L'excitation de Nevaeh l'amuse, si bien qu'il est tenté de garder le suspens rien que pour la voir entièrement perdre patience. Quand elle lui annonce avoir une surprise pour lui, son sourire rieur laisse rapidement place à un regard intrigué. « Une surprise ? Mais.. tu ne savais même pas que j'allais rentrer ! » dit-il sans comprendre avant de se ressaisir, prêt à tout lui expliquer. « Enfin bref, arrête de m'empêcher de parler si tu veux savoir ce qu'il s'est passé là-bas, » commence Alfie en riant légèrement. « J'étais chez Esperanza avec la petite et, je vais être franc avec toi, mais j'ai pas vu le temps passer. Les jours filaient à une vitesse folle, on a eu des embrouilles avec notre mère, mais je t'épargne les détails. Et puis un matin, quelqu'un est venu toquer à la porte d'entrée. » Il marque un silence avant de reprendre. « C'était CJ. Il a fait tout le chemin jusqu'à Madrid sans savoir où j'habitais, sans même avoir mon numéro. J'ai hésité à le laisser dehors parce que tu sais, il a quand même fait souffrir la personne qui compte le plus à mes yeux après mes petites soeurs et rien que de le voir ça me... sérieusement, je l'ai trouvé ridicule. Puis je me suis dit qu'il avait quand même fait le trajet et que bordel, c'est pas rien quoi. Il m'a dit l'avoir fait pour toi mais au fond Nev, je pense qu'il la surtout fait pour lui. Pour vous, plutôt. » Il regarde Nevaeh et hausse les épaules. « Parce qu'il t'aime encore, même moi j'ai pu comprendre ça alors que je suis clairement loin d'être un expert. » Cette fois, il entre-coupe ses paroles par un soupir. « Et je te dis pas de lui redonner une seconde ou troisième ou jenesaisquantième chance, mais... Si il n'était pas venu, j'y serais sûrement encore à Madrid. Ça m'aurait pas pris longtemps avant de réaliser que j'avais trop besoin d'une Nev à ennuyer, c'est clair. Mais il voulait juste te voir heureuse. » Alfie appuie ses avant-bras sur le meuble de la cuisine et se penche en avant pour la surplomber de sa taille. « Alors maintenant, fini les conneries de "oh je vais bien, une vraie guerrière blablabla" et tu me dis comme tu vas pour de vrai. Pas pour faire bonne figure. »

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« C'est une surprise dans l'espoir qu'un jour, tu rentres, mais... Tu verras. » Ajouta-t-elle un brin triste. Elle était ravie qu'il soit rentré oh ça oui, elle aurait échangé ce moment pour rien au monde, cela dit elle avait un petit pincement au cœur, elle ne pouvait s'empêcher qu'elle l'avait arraché à sa famille, et ce, sans savoir qu'il était revenu pour elle, grâce à CJ. Chose qu'elle ne tarda pas à savoir et qui déclencha en elle une déferlante de battements de coeur, comme si l'évocation même du prénom de son ex-fiancé lui faisait battre le coeur un peu plus rapidement. « C.. CJ ? Tu plaisantes ? » Alfie, leva la main, elle comprit qu'elle ferait mieux de la fermer et de le laisser parler jusqu'au bout, chose qu'elle se retrouva bien obligé de faire quand il entama son monologue sans fin. Il avait bien raison, elle avait du mal à en revenir, elle avait du mal même à imaginer CJ frapper chez Alfie et encore moins à Madrid. Est-il devenue fou ? Nevaeh ne pue s’empêcher de sourire quand il avoua que CJ avait " quand même fait souffrir la personne qui compte le plus à mes yeux après mes petites soeurs". Elle savait qu'elle était importante pour lui, mais à ce point, elle avait du mal à l'imaginer, mais plus encore, la jeune femme roula des yeux quand Alfie lui annonça que CJ l'avait fait pour eux. Puis, elle secoua la tête, elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'Alfie était en train de faire. Il était clairement en train de jouer à l'avocat du diable. Elle avait fait ses adieux à CJ, lui-même avait dit que ce n'était pas une bonne idée, de plus il avait filé en même temps que le jour s'était levé. Il n'y avait plus rien à attendre de lui. Si cette nuit avait été la dernière, elle préférait autant en garder un bon souvenir plutôt que de se dire qu'il avait peut-être dire autre chose que ce qu'il pensait. Elle était perdue, ne savait plus quoi penser. « Que veux-tu que je te dise Alfie ? Qu'il me manque terriblement, que malgré tout, il restera l'homme que j'aime et que j'aimerais le plus au monde ? Tu veux que je te dise que c'est l'homme de ma vie et que je serais prête à reprendre notre relation-là où je l'avais laissé ? Parce que oui, oui, j'en serais capable, mais bordel, toi ! Tu peux pas me dire TOI que c'est une bonne idée. » La blonde soupira et posa son visage entre ses mains qu'elle avait appuyé sur le bar. « Qu'en dirait Woody, Felix ? Mes parents ? J'aime CJ, oui, mais, de là à perdre ma famille, je ne suis pas sûre d'être prête à prendre le risque même si... J'ai déjà un pied dedans. » Lança-t-elle en relevant la tête face à lui. Comment lui faire comprendre subtilement qu'elle avait replongé il y a quelques semaines, qu'elle avait laissé son désir prendre le dessus sur sa raison et qu'au matin, elle avait été déçue. Encore. « Et qu'en plus de tout ça, le voyage que je suis partie faire pendant deux mois n'aura servit à rien d'autre que de faire mal à mon frère, de retrouver mon appart vide, sans mon meilleur ami et de me rendre compte que je suis trop faible pour résister à CJ. » Elle reposa sa tête sur le bar, lâchant un râle de désespoir après avoir attrapé l'épaule d'Alfie et l'avoir secoué comme un prunier, comme pour prouver l'urgence de sa santé mentale.

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Depuis son plus jeune âge, Alfie n'a jamais été très doué lorsqu'il s'agit de conseiller une personne dans le besoin. Il s'en est d'abord foutu de la vie des autres, n'a pendant longtemps été rien de plus qu'un égoïste qui ne pensait qu'au plaisir de sa petite personne. Puis ses soeurs ont grandi, ont connu leurs premières peines, premiers chagrins d'amour. Il était là physiquement, mais il ne se sentait jamais capable de trouver les mots pour panser leurs blessures. Alors à la place, Alfie les faisait rire. Il remplaçait leurs sanglots par des éclats de rire, faisait le pitre jusqu'à voir les coins de leurs lèvres se soulever. Qui est-il pour savoir ce qu'il y a de mieux pour Nevaeh ? Il n'était pas là lors de leurs jours heureux, n'a jamais connu que ce qu'elle disait de lui. À cette dernière phrase qu'elle prononce, il ne peut s'empêcher de pousser un soupir d'exaspération. « J'en sais rien Nev, c'est toi qui a voulu savoir. Tu sais bien que je suis le pire des crétins quand il s'agit d'affaires sentimentales, alors si t'as besoin de réponses à tes questions c'est sûrement pas moi qui vais savoir te les fournir. Je faisais juste que t'expliquer les faits. » Il détache son regard de celui de sa meilleure amie et laisse aller sa tête en arrière. Si il est revenu seulement pour jouer les Cupidon, autant qu'il reparte dès maintenant. Il inspire profondément, le temps de réfléchir et aussi de réaliser que ses mots étaient peut-être plus froids qu'il ne l'aurait voulu. « Désolé, je voulais pas hausser le ton, » soupire-t-il. Il la laisse terminer alors qu'elle parle de ce voyage comme ayant été totalement inutile. Après un bref silence, Alfie finit par relever la tête dans sa direction. « Il serait peut-être temps que tu penses à toi pour une fois plutôt qu'à tes frères. Et quoi que tu choisisses, saches qu'au moins tu m'auras toujours moi à tes cotés. Même si tu veux que j'aille emballer sa maison de papier toilette. » Lentement, un nouveau rictus vient étire le coin de ses lèvres. Non, il n'a pas compris quand elle a sous-entendu qu'ils avaient fini par craquer, CJ et elle. La remarque était trop subtile, et il avait les nerfs trop à vif que pour être capable de la saisir. Mais au fond, il ne l'aurait pas engueulée pour autant. Ce n'est pas son rôle de la sermonner, il laisse ça au deux autres Rutkowski. Alfie, il est seulement là pour l'empêcher d'avoir à faire face seule à ses problèmes, pour la soutenir dans les bonnes comme dans les mauvaises décisions qu'elle prendra, et ça jusqu'à ce qu'ils soient trop vieux que pour toutes ces conneries.

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« C'est rien. » Lui assura-t-elle en haussant les épaules. Elle enroula ses bras autour de lui et après avoir aspiré son odeur une nouvelle fois, elle le serra dans ses bras. Elle le serra si fort qu'elle se demandait s'il n'allait pas s’évaporer tant elle y mettait toute sa force. « Pas la maison. Dit-elle en riant. Merci, merci d'être toujours ce soutien, d'être cette épaule, ce frère si clément. » Parce qu'on ne pouvait pas dire que ses frères l'étaient, clément. Non, ils étaient plutôt moralisateurs et beaucoup trop protecteur. « Bref, assez parler de cet idiot de Québécois qui me fera perdre la tête un jour ! Viens, je vais te montrer ta surprise. » Sans attendre sa réponse, elle se redressa, posa un pied à terre et avant même que le deuxième ne soit au sol, elle avait déjà avancé comme si sa vie en dépendait. Elle était si heureuse qu'il soit de retour, elle n'arrive pas encore à bien réaliser qu'il était de retour au bercail, en chaire et en os.
La blonde poussa la porte de la chambre et se retourna vers son meilleur ami un large sourire au visage. « Ok, je sais comme ça, ça paye pas de mine, mais crois moi, si tu l'arranges un peu, on y fout un lit et une armoire, je pense que ça sera la plus belle chambre de la maison. Ta chambre. Enfin... Si tu veux. » Elle haussa les épaules puis, telle une petite fille frappa ses talons l'un contre l'autre alors que ses bras étaient croisés dans son dos. « Je ne savais pas, j'avais juste espoir que tu rentres à la maison et que tu viennes habiter avec moi, comme avant. Et quoi qu'il arrive, cette chambre restera libre, pour toi. » S'il n'acceptait pas, elle ne lui en voudrait pas. Oui, elle serait triste, mais au moins, il savait qu'ici, il aurait toujours un endroit ou dormir, qu'ici quoi qu'il arrive, vent, tempête, il aurait sa place, près d'elle, comme toujours.

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Quand il l'entend le remercier, Alfie se met à sourire sans la regarder. Lui et ses conseils bidons semblent pourtant toujours satisfaire Nevaeh, et c'est tant mieux. Il ne fera jamais comme ses frères, se verrait incapable de la sermonner autant elle que CJ, mais il peut au moins la soutenir en détestant le québécois lui aussi. Ou plutôt en faisant semblant vu que vient toujours un moment où il finit par totalement oublier son existence jusqu'à ce qu'on vienne encore à parler de lui. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur mon talent foireux en remontage de moral, » lui répond-il avec un sourire, serrant doucement sa meilleure amie tout contre lui. Enfin, Nev mentionne la surprise et Alfie la suit, curieux. Ils traversent la maison jusqu'à arriver devant une porte qui cache une... pièce ? Comme un débarras mais en plus grand, quelque chose qui pourrait faire office de bureau. Sans comprendre, il tourne la tête en direction de Nev et hausse les sourcils quand elle utilise le terme "chambre". Sa chambre. Immédiatement, un sourire presque ému vient étirer ses lèvres. Elle a pensé à lui et ça, même durant son absence. Quatre mois en Espagne ne lui auront pas suffi pour lui couper l'envie d'être sa colocataire. « Ça me touche vraiment Nev, merci. » Il se tourne une nouvelle fois vers la chambre et s'imagine à quoi elle pourrait bien ressembler une fois emménagée. « Je vais attendre quelques mois histoire de retrouver un minimum d'économies mais... t'imagines pas comme nos soirées malbouffes me manquent, » ajoute-t-il en lui adressant un regard en coin complice. « Je garde la proposition en tête. » Il hoche une fois la tête pour appuyer ses propos. Certainement qu'il l'utilisera cette chambre, sans y vivre mais juste comme raison pour voir Nevaeh. Il viendrait fréquemment, d'abord jusqu'à pas d'heure, puis jusqu'à ce qu'il ne finisse par ne plus vouloir repartir.

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