Some friends become enemies, some friends become your family. (les trois mousquetaires)

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I wonder if I'll ever see the end of this, with all this rain it just keeps fallin'. ▬ Depuis que Nicholas avait terminé d’étudier pour ses examens, je passais le plus clair de mon temps avec lui. Nous avions des tas de choses à rattraper et pour dire vrai, il agissait un peu comme un médicament : quand mon moral était en berne, il trouvait toujours quoi dire ou quoi faire pour me redonner le sourire. Passer du temps avec lui me faisait oublier tout ce qui n’allait pas ces temps-ci – et la liste était plutôt longue ! Cet après-midi là, nous avions décidé de nous promener dans les rues de Bowen. Nous n’avions aucun but précis mais cela n'avait aucune espèce d'importance. Quand j'étais avec lui, j'étais heureuse. Peu importe le programme, je savais que j'allais forcément passer un bon moment pour la simple et bonne raison qu'il était là. Par moment, le fait que je sois autant attachée à lui me faisait peur : plus qu'un meilleur ami, il était devenu clairement vital. Certaines rencontres étaient plus marquantes que d'autres.

Nous étions en train de chahuter dans les rues comme des gosses sous le regard mécontent de quelques passants qui avaient apparemment oublié qu'eux aussi, ils avaient été jeunes un jour. J’avoue que c’était moi qui avais commencé… J’avais fait exprès de le pousser tout en marchant, il avait riposté et voilà que nous étions en train de nous chamailler gentiment au beau milieu de la rue. « Hey, arrête ! » Des éclats de rire perçaient ma voix, me rendant peu convaincante. Je reculais de quelques pas pour échapper à son attaque, heurtant quelqu’un sans le vouloir. Je grimaçais un peu avant de me retourner pour m’excuser et… Rien. Je restais là, parfaitement immobile, à fixer la personne que je venais de bousculer malgré moi. Noël Wanderbrooke. J’étais vraiment maudite… Sans être une ville immense, Bowen comptait tout de même quelques milliers d’habitants. Quel pourcentage de chance y avait-il pour que je tombe sur Noël là, maintenant, alors que je passais une après-midi avec mon meilleur ami ? C’était insensé. Je ne savais pas ce que j’avais fait au destin mais apparemment, c’était plutôt grave. Sinon pourquoi s’acharnerait-il sur moi constamment ? « Oh, salut... Désolée, je regardais pas où j’allais… » Ma voix était tellement faible que je n’étais même pas sûre que Nick m’ait entendue. C’était tellement ridicule… J’avais l’impression d’avoir été prise en train de fauter alors que je n’avais rien fait de mal. Noël et moi n’étions plus fiancés. Et d’ailleurs, nous n’avions jamais été ensemble. J’avais tout à fait le droit de passer du temps en compagnie de qui je voulais, je n'avais aucun compte à lui rendre. Pour en avoir parlé longuement avec Nicholas, je savais qu’il n’avait pas du tout apprécié le comportement de notre ami d’enfance. Et je ne voulais clairement pas risquer de les confronter tous les deux. Il savait tout : le mariage arrangé, la façon dont Noël et moi nous étions rapprochés, les quelques baisers échangés puis le silence radio, Hendley, et tout le reste. Lui parler de tout cela n’avait pas été facile mais je savais mieux que personne que les secrets n’étaient pas bons et je ne voulais pas risquer de le perdre encore une fois. Alors je lui avais tout dit, même si ce n’était certainement pas plaisant à entendre pour lui. Je jetai un coup d’œil à mon meilleur ami sans rien dire. J’appréhendais sa réaction mais je gardais l’espoir qu’il ne dise rien et que nous passions notre chemin en vitesse. Mon cœur s'était compressé malgré moi. Voir Nicholas et Noël ensemble me replongeait dans le passé. Au temps où tout allait bien dans le meilleur des mondes. Où Nick, Noël, Hendley et moi étions les meilleurs amis du monde et que l’on passait le plus clair de notre temps ensemble. Les années avaient passé, nous nous étions éloignés et maintenant, que restait-il des quatre mousquetaires ? Pas grand chose.

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Les 3 mousquetaires

En retard. Je regardais ma montre qui m'avait coûté un bras, j'étais pas encore partis du café que j'étais déjà en retard. En même temps, j'avais pris cette fâcheuse habitudes de devoir partir toujours à la dernière minute sans prévoir les contre temps, à croire que je contrôlais le temps. À force les gens que je fréquentais avait pris l'habitude, c'était comme une règle d'or chez moi. Wanderbrooke était toujours en retard, d'ailleurs je serais même capable de se pointer en retard à ma cérémonie de mariage. Mais ne parlons pas de mariage. Alors que je déposais les sous sur la table pour payer mon café, et que je rangeais mes livres dans mon sac - parce que oui pour une fois j'étais venu boire un café tout en révisant - mon portable sonnait pour la troisième fois. Je jetais un oeil sur l'écran qui s'allumait : ma mère. Elle devait m'appeler pour me demander ce que je faisais encore, parce que c'était avec elle que j'avais rendez vous, dans un autre café, à l'autre bout de la ville. Je ne sais pas pourquoi elle n'avait pas voulu me rejoindre dans celui où j'étais, mais en ce moment j'évitais de me prendre la tête avec elle, sachant que l'annulation du mariage lui avait fait beaucoup de peine. Elle s'était bien trop fait à l'idée d'avoir Maybelle en tant que belle fille, et ça serait dur de lui présenter quelqu'un d'autre. Personne ne comptait à par l'ainée Goodwin. D'ailleurs cela commençait à me monter à la tête, le fait de l'entendre toujours parler de Maybelle quand je la voyais, à me demander de ses nouvelles... Pour tout vous dire, je n'en avais pas, même si je répondais à ma mère que celle ci se portait bien, en réalité je n'en avais aucune idée. Il était encore trop tôt pour que je la revois, et rien que d'y penser j'avais le ventre qui tournait. Quelques fois, je passais vraiment pour une tapette, ça faisait vraiment peur... Alors que je quittais le café en vitesse, tout en manquant de me retrouver les fesses par terre sur le trottoir, mon portable sonna une quatrième fois. Qu'est ce qu'elle pouvait être impatiente ! Je décidais alors de décrocher tout en me essayant d'éviter les gens dans la rue en me dépêchant, mais avant que je ne réponde quoi que ce soit, maladroitement je rentrais dans une demoiselle, ou bien elle me rentra dedans. J'aurais pu continuer ma route sans y faire attention, mais celle ci s'excusa et sa voix me parut familière. - Maybelle ?... dis-je d'une voix des plus surprises, comme ci c'était impossible que je la vois, qu'elle n'était déjà plus de ce monde. Je la dévisageais de haut en bas, tout en réalisant que c'était bel et bien elle, et mon regard tomba sur le visage de la personne à côté qui me surpris encore plus. - Nick ?! Je raccrochais mon téléphone, en le glissant dans ma poche. Tant pis maman attendra. Un sourire s'afficha alors sur mon visage pour masquer toutes les pensées que j'aurais pu avoir à cet instant. Sont-ils ensemble ? Maybelle est rayonnante, j'en conclus que c'est grâce à lui. Je ne savais pas si je devais me jeter dans leurs bras et leurs dire à quel point ils m'avaient manqué, ou bien les saluer et continuer mon chemin. C'était vraiment bizarre comme situation. Je n'avais pas vu Nick depuis un siècle, et encore moins Nick et Maybelle, tout les deux en train d'arpenter les rues et en regorgeant de bonheur. Je ressentis une pointe de jalousie, en voyant qu'ils étaient bien, même très bien sans moi et cela m'énervais. - C'est marrant ça, de vous voir tout les deux. C'est même plutôt rare qu'on se croise comme ça tout les trois. D'ailleurs on devrait saisir cette opportunité pour passer un peu de temps ensemble. Un squateur moi ? Noooon pas du tout, mais je détestais avoir l'impression d'avoir louper un train, et je souhaitais savoir ce qui se passait entre mes deux chers et tendres amis - ou comment ruiner une après midi en tête à tête. Maman, attendra.

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Les examens étaient terminés, les vacances commençaient et je me promenais avec May au centre ville. J'avais l'impression que ma vie avait enfin pris un tournant positif. J'avais la sensation que ma relation avec May n'avait jamais été aussi forte. Et peut-être était-ce le cas ? Je l'observais en biais et le sourire qui régnait sur son visage était rayonnant. Je ne puis m'empêcher de me dire que j'étais la raison de ce sourire et rien ne pouvait me rendre plus heureux. Elle finit par remarquer mes regards en biais et me poussa en rigolant. Je pris ça pour une déclaration de guerre et lui rendit la pareille. S'ensuivit une chamaillerie bonne enfant comme on en avait l'habitude. Les gens autour de nous nous lancer des regards désapprouvants et je me trouvais à leur tirer la langue comme je ne l'avais plus fait depuis mes dix ans. Je m'amusais et j'étais heureux. Je ne laisserai personne gâcher ça.

Soudain je sentis May arrêter de rire et marmonner quelque chose que je ne pus saisir. Je levais alors la tête vers là où elle se trouvait et la question que j'avais sur le bout de la langue ne franchit jamais la frontière de mes lèvres. Devant nous se tenait Noël Wanderbrooke. Un de mes meilleurs amis. Ou plutôt ancien. Je ne l'avais pas vu depuis si longtemps et ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour le croiser. Maybelle, Noël, Hendley et moi formions un groupe de meilleurs amis quand nous étions petits. Nous étions inséparables, ou du moins c'est ce que nous pensions. Les années ont passés, notre amitié s'est effritée. Je pense que le départ de May lui a infligé son coup fatal il y a de ça trois ans. J'avais recroisé Noël et Hendley depuis bien entendu, je leur avais parlé aussi mais ça n'avait plus jamais été pareil. Nous étions quatre, quand un maillon venait à manquer nous ne pouvions fonctionner. Et récemment Maybelle m'avait avoué que Noël et elle avaient été fiancés. J'avais senti une rage encore inconnue en moi. J'étais en colère contre Noël alors qu'il n''y été pour rien. Leur parents avaient tout arrangés sans leur demander leur avis. Mais c'était à Noël que j'en voulais car il connaissait mes sentiments pour May et il n'avait pas jugé bon de m'en parler. En y repensant si je ne pouvais avoir May j'aurais préféré que Noël l'ait plutôt que n'importe quel homme dans le monde. Je ne pouvais par contre pas effacer la jalousie qui était né en moi en entendant parler des baisers qu'ils avaient échangés.

- C'est marrant ça, de vous voir tout les deux. C'est même plutôt rare qu'on se croise comme ça tout les trois. D'ailleurs on devrait saisir cette opportunité pour passer un peu de temps ensemble. C'est sur ces mots de Noël que je sortis de mon introspection. Je dois avouer que ma première réponse aurait été de dire non et de lui dire qu'on était attendu quelque part. Mais c'était Noël. Pas n'importe qui, Noël. On avait passé tellement de bons moments ensembles et même si je rêvais de passer plus de temps seul à seule avec May je ne pus lui refuser. Je pris la main de Maybelle dans la mienne et lui donnait une petite pression rassurante. "Ce serait super Noël ! Tu avais une idée en tête ou tu voulais juste te balader un peu avec nous ?"

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I wonder if I'll ever see the end of this, with all this rain it just keeps fallin'. ▬ Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que je me retrouve coincée ici, avec les deux garçons les plus importants à mes yeux ? Je n'avais pas prévu de revoir Noël de si tôt. Et encore moins en compagnie de Nicholas. C'était tellement bizarre... J'étais incroyablement mal à l'aise. Premièrement parce que je n'avais pas envie de revoir mon ex-fiancé après tout ce qu'il s'était passé, deuxièmement parce que j'avais eu l'impression de trahir Nicholas en embrassant Noël - ce qui était totalement idiot puisque nous ne sortions pas ensemble - et que me retrouver là avec eux me donnait l'impression d'être une femme mariée en face de son mari et de son amant. Aussitôt Noël eut-il croisé mon regard que je baissais la tête, bien trop embarrassée pour le regarder en face. Je n'étais pas en colère contre lui. Je n'avais aucune rancœur ni aucune espèce de ressentiment. Seulement... Seulement je m'étais attachée à lui, peut-être même un peu trop, et toute cette histoire de mariage était encore trop récente pour que je puisse oublier.

« D'ailleurs on devrait saisir cette opportunité pour passer un peu de temps ensemble. » Interpellée, je relevai soudainement la tête. Non. Non, c'était clairement au-dessus de mes forces. Passer le reste de la journée avec lui et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes alors que ce n'était absolument pas le cas ? Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas faire comme si rien n'avait changé au cours de ces derniers mois. Jouer à être une autre était beaucoup plus fatiguant que je ne l'aurais pensé et je n'en pouvais plus. Je m'étais attachée à Noël plus que je ne l'aurais dû et je m'étais retrouvée complètement en miettes après cette histoire grotesque de mariage arrangé. Je n'avais pas envie de passer du temps avec lui. Je voulais juste oublier. Oublier et essayer de rassembler le peu de dignité qu'il me restait pour pouvoir aller de l'avant. Passer du temps avec Noël ne ferait que remuer le couteau dans la plaie et je n'avais pas besoin de ça. Il ignorait que mon père m'avait foutue dehors après l'annulation du mariage, il ignorait ce que j'avais ressenti en apprenant qu'il s'était plus ou moins remis avec Hendley, il ignorait tout ce que j'avais ressenti tout court. Et je ne voulais pas qu'il le sache. En fait, j'avais simplement envie de couper les ponts avec lui. Pour une durée indéterminée.

Mais contre toute attente, alors que je pensais que Nicholas serait de mon côté et qu'il inventerait une quelconque excuse pour nous éviter ce moment tous les trois, il accepta avec un plaisir non dissimulé. Je levai les yeux vers lui, beaucoup moins joyeuse qu'une minute auparavant, et il prit ma main dans la sienne pour me rassurer. Je soupirai discrètement pour me donner du courage, gardant la main de Nicholas dans la mienne, et me tournai vers Noël. Me forçant à soutenir son regard, je lui adressai un petit sourire pour approuver les dires de Nicholas. Ils avaient l'air heureux à l'idée que l'on passe du temps ensemble et je ne pouvais (malheureusement) rien leur refuser. J'aurais aimé que les choses soient aussi simples qu'avant, quand nous passions des après-midis entières à jouer tous les quatre et à nous inventer des aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Du temps où nous étions insouciants, où nous pensions que tous nos rêves étaient réalisables et où nous avions foi en la vie. J'ignorais jusqu'à quel point les autres avaient changé mais moi, je n'avais plus rien à voir avec la petite fille naïve et pleine de joie de vivre que j'étais. Le temps et les épreuves avaient eu raison de mon innocence et de ma capacité à voir les choses du bon côté. Mes états d'âmes étaient plus noirs encore que le charbon et je n'étais plus que l'ombre de celle que j'avais été autrefois. « Et si on allait sur la plage ? », proposai-je soudainement sans laisser le temps à Noël de répondre. « Comme avant. » Comme lorsque petits, nous passions des journées entières dans l'eau à nous chamailler et à rire aux éclats. Comme lorsque nous passions des heures assis dans le sable à discuter et à refaire le monde. Comme lorsque nous nous lancions des défis tous plus idiots les uns que les autres. Comme lorsque nous étions gosses et que rien d'autre que notre amitié n'avait d'importance. L'espace d'un instant, même pour quelques secondes, je voulais retrouver ça. Ce sentiment d'appartenance et de liberté à la fois. Cette sensation de faire partie d'un groupe, d'avoir sa place dans ce monde et d'être bien, tout simplement. Je voulais retrouver la Maybelle Goodwin que j'étais dix ans plus tôt. Je voulais laisser mes peurs de côté, oublier mes tourments et toute cette tristesse qui finirait sans doute pour me tuer à petit feu. Je voulais être moi, je voulais rire, je voulais profiter de cet instant avec ces deux êtres que j'aimais sincèrement et qui faisait partie de ma vie. Peu importe ce que nous ferions, le simple fait d'être avec eux et de renouer avec le passé me ferait du bien. Du moins, je l'espérais.

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Les 3 mousquetaires

J'avais sans doute cette sale habitude de vouloir fourrer mon nez partout, et même si je savais que j'étais de trop j'en avais rien à faire. Ces deux là n'étaient pas près de m'oublier, j'étais pas du genre à disparaître rapidement de la mémoire des gens. Ils mirent un certain temps à répondre à ma question, comme si ils étaient partagés entre le fait de m'envoyer chier ou bien de se dire que finalement nous avions toujours été amis dans le fond. Alors pendant ce temps, je me questionnais, me demandant si Nick savait tout ce qu'il s'était passé avec May. J'espérais que non, car je savais qu'il se passait quelque chose entre lui et elle, et j'avais pas forcément envie de partager ce qui c'était passé tout au long de ma "relation" avec Maybelle. C'était quelque chose entre elle et moi, et personne d'autre n'avait besoin de détail là dessus. "Ce serait super Noël ! Tu avais une idée en tête ou tu voulais juste te balader un peu avec nous ?" En tout cas, si il faisait semblant, il le faisait brillamment, sans doute que j'aurais pu distinguer et voir une mauvaise arrière pensée, mais cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas passé de temps avec lui. J'avais presque l'impression de plus vraiment le connaître, alors qu'il fut un temps où l'on savez tout l'un de l'autre. Bizarrement ce temps me manquait, cette époque où Maybelle et Hendley pouvait encore partager la même pièce et qu'entre nous quatre il n'y avait pas eu d'histoires compliqués. Je regardais Nick en lui adressant un sourire sincère cette fois ci, car j'étais en quelques sortes soulagés qu'il ne me rejette pas. Par contre je repérais la main de celui ci qui se glissa dans celle de May, ce qui me retourna un peu l'esprit, d'ailleurs je ne le cacha pas en fronçant les sourcils. Avais-je loupé un épisode ? C'était le genre de geste qu'on fait pas à une simple amie, bon ok ils étaient proches, mais pendant un instant je l'imaginais en train de me piquer la place à laquelle j'avais été destinés... Bizarrement cela ne me plaisais pas forcément. Pendant un moment je restais les yeux fixés sur les doigt entremêlés, j'avais du mal à voir la vérité en pleine face, je venais de me prendre une claque dans la gueule. D'ailleurs tout cela commença à me remettre en question, pourquoi étais-je en train d'éprouver une certaine jalousie ? J'avais Hendley pour moi, ou du moins presque ... mais à cet instant précis je n'étais plus sûre de rien. Mon regard se tourna vers Maybelle, d'un air interrogatif comme si je m'attendais à ce qu'elle réponde à mes questions. Celle ci ne semblait pas ravie de passer son temps en ma compagnie, mais elle sembla plus rassuré lorsque MONSIEUR Herondale lui prit la main. Bon, je devais essayé de me détacher de tout cela, de faire comme ci cette situation me passait par dessus la tête. « Et si on allait sur la plage ?... Comme avant. » Je laissais échapper un rire moqueur, comme avant, elle était drôle, j'avais envie de lui demande si c'était avant qu'elle et moi on finisse par s'embrasser ou si c'était à l'époque où Hendley pouvait participer à nos sorties. Dans les deux cas je risquais de refroidir l'atmosphère, j'avais l'impression que ces deux personnes en face de moi, avaient bien trop changé, et qu'ils étaient prêt à m'oublier et me sortir de leur vie comme ils l'avaient fait avec Hendley. Ils voulaient peut être continuer l'aventure à deux, et cela me foutait clairement les boules. Je marchais alors à côté d'eux en direction de la plage, comme ci je faisais partie du décor, j'étais un peu de trop, je portais la chandelle, mais c'était pas ça qui me ferait fuir. Je sortis une clope pour essayer de me détendre et de profiter de ce moment, bien que c'était mission impossible. J'avais envie de m'interposer entre les deux pour qu'ils lâchent enfin leurs deux mains. - Hendley va pas très bien. Je sais que ça sert à rien de vous en parlez, parce que vous en avez plus rien à faire d'elle... Et je sais que vous ne serez même pas capable d'aller la soutenir. Mais après tout ce qu'on a vécu ensemble bordel, je sais pas comment vous faites. Oui j'étais comme ça, je déballais mon sac et j'allais toujours droit au but. Mes propos étaient sans doute un peu trop moralisateur, et je n'étais pas du côté d'Hendley, je lui avais déjà fait le reproche de leur tourner le dos plusieurs fois. Tout ça ce n'était rien que des conneries.

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Une partie de moi regrettait ce passé où nous étions tous les quatre. Hendley, Noël, Maybelle et moi contre le monde. A cette époque nous étions innocent, nous étions protégés de ce monde dégueulasse et fourbe. Nous étions ensemble sans cesse et connaissions tout les uns des autres. L'autre partie de moi par contre ne le regrettait pas du tout. Nous avons tous grandi et changé et je n'étais pas certain qu'aujourd'hui il y ait encore une place pour Hendley et Noël dans ma vie. Maybelle c'était différent j'avais toujours été amoureux d'elle et elle avait toujours été celle de qui j'étais le plus proche. Ces trois dernières années elle m'avait manqué alors que j'était arrivé à la conclusion que je n'avais pas besoin des deux autres dans ma vie.

Mais maintenant que Noël était là devant moi les souvenirs de tous les moments que nous avions passés ensemble me revenaient et je me sentais extrêmement nostalgique de ces moments privilégiés qui nous réunissaient autrefois. Ils avaient une place spécifique dans mon coeur et aujourd'hui je me rendais compte que Noël m'avait manqué. Malgré toutes les choses qui nous séparaient aujourd'hui, malgré la colère que j'avais ressenti envers lui après avoir appris son histoire avec Maybelle il était mon ami et mon coeur le considérerait toujours en tant que tel.

« Et si on allait sur la plage ?... Comme avant. »

J'acquiesçais à la proposition de May' et nous nous mîmes en marche vers la plage. Notre fief en quelque sorte. Nous nous retrouvions toujours là-bas et c'était surement l'endroit de Bowen où nous avions le plus de temps ensemble dans notre enfance puis dans notre adolescence. Je ne lâchais pas sa main. J'y voyais quelque chose de rassurant. Mon instinct me criait que je voulais seulement prouver à Noël qu'il ne pouvait pas l'avoir. Que si un de nous devait l'avoir cela serait moi mais je savais que c'était surtout et avant tout parce que tant que Maybelle serait là j'irais bien.

Mais, bien vite, le rire de Noël vint me tirer de ma rêverie. Il y avait quelque chose comme de la méchanceté qui teintait ce rire et ce ton ne me plaisait pas du tout. "Hendley va pas très bien. Je sais que ça sert à rien de vous en parlez, parce que vous en avez plus rien à faire d'elle... Et je sais que vous ne serez même pas capable d'aller la soutenir. Mais après tout ce qu'on a vécu ensemble bordel, je sais pas comment vous faites." Je restais bouche bée quelques secondes devant le ressentiment que cette simple phrase portait. "Noël de quel droit nous dis-tu ça ? Tu es injuste ! Vous avez été là pour May vous ? Et pour moi ? Nous ne sommes plus quatre dans ce groupe et ce depuis longtemps ! Nous sommes deux et deux ! Le temps nous a séparé et quand Maybelle a dit comme avant elle entendait simplement qu'on passe un peu de temps ensemble sans se prendre la tête pas toi qui vient nous reprocher des choses alors que tu fais exactement la même chose ! Parce qu'excuse moi mais embrasser May' j'appelle pas ça l'aider moi ! "
Je ne sais pas pourquoi je m'étais énervé et je regrettais bien vite de ne pas m'être tu. J'avais encore une fois tout ramené à May et elle n'avait pas besoin d'être mise au centre de cette conversation. Je resserrais alors ma poigne autour de sa main et scrutait Noël du regard espérant qu'il choisisse de calmer les choses.

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I wonder if I'll ever see the end of this, with all this rain it just keeps fallin'. ▬ C’était assez drôle, en fait. Alors que je pensais que mon cœur était tellement brisé que je ne pouvais plus rien ressentir, je venais malgré tout d’entendre les derniers morceaux se fissurer à nouveau – et la douleur était tellement forte que j’avais l’impression qu’on avait arraché les derniers lambeaux de ma poitrine sans crier gare. Noël venait clairement de se moquer de moi et comme souvent lorsqu’il était dans les parages, je me trouvais nulle. Plus que ça, même. Je baissais machinalement la tête, fixant le sol pour ne plus avoir à le regarder alors que j’avançais vers la plage sans grande conviction. Cette sortie improvisée était une mauvaise idée. Aller à la plage était une mauvaise idée. Rester entre eux deux et faire comme si rien n’avait changé était une mauvaise idée. Malgré tout, nous prenions le chemin qui menait à la plage dans le plus grand ses silences, jusqu’à ce que Noël décide de le briser pour nous incriminer et parler d’Hendley comme si nous étions les pires êtes qui soient et que nous n’étions pas dignes d’elle. Wow. Je n’en croyais pas mes oreilles.

J’avais envie d’hurler, de laisser sortir toute cette rancœur qui me rongeait de l’intérieur. Mais rien. Je restais plantée là, comme une parfaite idiote, aussi muette qu’Ariel la petite sirène au début du film. J’ignorais aussi pourquoi il s’obstinait à croire que nous avions abandonné Hendley alors que c’était tout le contraire. J’aurais aimé lui dire que je n’avais rien contre elle, que c’était elle qui me détestait et refusait de me voir depuis cette histoire de mariage arrangé. J’aurais aimé lui cracher au visage que moi non plus, je n’allais pas bien du tout et que si l’on partait de son principe, ni lui ni cette chère Hendley ne m’avait pas soutenue non plus. Qu’aucun d’eux n’avait cherché à savoir ce qu’il s’était passé pour moi après l’annulation de ces foutues fiançailles et qu’ils m’avaient tout simplement rayée de leur vie (une fois de plus), comme si je n’étais qu’un vulgaire problème qu’ils venaient de résoudre. Même avec toute la meilleure volonté du monde, je n’aurais pas pu aider Hendley puisqu’elle aurait refusé mon aide depuis qu’elle s’était mis en tête que j’étais sa pire ennemie, pour une raison qui m’échappait totalement. Et j’étais épuisée. Épuisée de devoir me justifier, épuisée de me défendre face à Noël qui m’accusait à tort alors que quelques semaines plus tôt, il se montrait bien plus amical avec moi. Épuisée de me rendre compte que ceux qui je prenais pour mes amis n’en étaient pas, épuisée que mes proches me tournent le dos les uns après les autres. Nicholas était la seule personne qu’il me restait, le seul qui avait toujours répondu présent quand j’avais besoin de lui et je lui en étais reconnaissante. S’il n’avait pas été là pour me soutenir, mon corps serait probablement en train de dériver quelque part après que je me sois jetée du haut d’une falaise – sans que Noël ou Hendley le sachent, évidemment. Cela n’aurait sans doute pas été plus mal, d’ailleurs…

La voix de mon meilleur ami me tira de ma torpeur. Il s'était emporté à ma place et disait tout ce que j'avais pensé sans oser le dire. En prenant soin de me mettre au centre de la conversation, comme si j’étais le principal problème, comme si c’était à cause de moi que cette amitié ne tournait plus rond. Je sais qu’il ne voulait pas le dire dans ce sens-là et qu’il cherchait seulement à me protéger – comme il l’avait toujours fait, d’ailleurs – mais j’étais encore plus mal à l’aise de l’entendre parler de Noël et moi de cette façon. Lorsqu’il termina son discours, il serra un peu plus ma main et je sentis les larmes envahir mes yeux. Pourquoi ? Aucune idée. Je crois que j’étais tout simplement fatiguée de jouer à être une autre et que ma carapace de fille toujours contente commençait à se fissurer. J’en avais marre de me taire et de toujours tout encaisser sans rien dire. Noël venait de dépasser les limites. Il m’avait blessée, une fois de plus. Mais cette fois-ci, hors de question que je continue à sourire et à faire comme si ce n’était pas grave. De toute façon, je n’avais plus rien à perdre.

Je lâchai finalement la main de Nicholas et levai les yeux vers mon ex-fiancé. Mes yeux étaient brillants à cause des larmes qui menaçaient de couler mais il était hors de question que je pleure pour lui. Pas encore. « Moi non plus, je ne vais pas très bien, Noël. Pour ne pas dire que je vais carrément mal. Et jusqu’à preuve du contraire, ni toi, ni Hendley n’en avez rien à faire non plus. Et vous n’êtes pas là non plus pour me soutenir malgré tout ce qu’on a vécu ensemble, comme tu dis. Malgré tout ce que j’ai fait pour toi. Et vous ne prenez pas non plus la peine de savoir comment va Nick depuis tout ce temps, pas vrai ? Alors tu vois, on est quitte. L’amitié, ce n’est pas que dans un sens. Peut-être qu’on n’est pas les meilleurs amis qui soient, mais vous êtes loin d’être exemplaires, vous aussi. Rejeter la faute sur les autres, c’est facile mais ça n’arrange rien. » Je marquai une courte pause. J’avais dit cela très calmement parce que s’énerver ne servait à rien. Et je n'étais pas sûre d'avoir la force de le faire, d'ailleurs... J’étais lasse. Fatiguée. À bout de nerfs. Et incroyablement triste. La colère n'avait pas de place dans ma vie, j’étais déjà bien assez encombrée de sentiments négatifs. « Je suis fatiguée de tout ça. » Je voulais clore le sujet une bonne fois pour toute. Je n’avais pas envie de parler d’Hendley ni même de ce que je ressentais. Je n’avais pas envie de parler tout court. Je voulais juste pleurer sans m’arrêter pendant des heures en espérant que ma tristesse s’amoindrirait. Tout cela était bien trop éprouvant. Revoir Noël après tout ce qu’il s’était passé et l’entendre nous accuser de tous les maux de la terre sans raison, non, je ne pouvais pas le supporter. Avait-il oublié tout ce que j’avais sacrifié pour que lui et Hendley puissent vivre tous les deux sans se soucier de nos parents respectifs ? Avait-il oublié que j’avais tout fait pour l’aider quand il allait mal et que j’avais toujours répondu présente quand il avait besoin de moi ? Avait-il oublié que j’avais été jusqu’à me brouiller avec ma famille pour annuler ce mariage et que je l’avais fait pour lui, pour son propre bien ? Voilà les remerciements que j’obtenais. Un rire moqueur et un discours moralisateur sans queue ni tête si le sens profond de l’amitié. La belle affaire. Et dire que quelques semaines plus tôt, il criait haut et fort que j’étais sa meilleure amie et que je comptais beaucoup pour lui… Tu parles ! Il m’avait prise pour une idiote, encore une fois, et j’avais plongé tête baissée… Encore une fois. Je devais vraiment me montrer plus méfiante et éviter de donner trop facilement ma confiance. J’en ressortais toujours anéantie. Garder le sourire devenait de plus en plus difficile.

Posant tour à tour mes yeux sur Nicholas et Noël, je soupirai doucement. « Vous pouvez me dire à quoi on joue, là ? Rien ne sera plus jamais comme avant. Je ne vois même pas pourquoi on essaye de faire semblant... » C'est vrai, c'était ridicule. On allait passer une après-midi à la plage et puis quoi ? On ne redeviendrait pas les meilleurs amis du monde pour autant. On ne recommencerait pas à s'appeler ni à se voir régulièrement pour autant. Nick avait raison ; nous n'étions plus quatre mais deux et deux. Deux duos distincts qui n'ont plus rien en commun. Noël avait Hendley, j'avais Nick. Et je m'en voulais d'avoir cru pendant un cours instant que les choses pourraient être autrement. J'étais bien trop naïve.

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Les 3 mousquetaires

Il avait fallut que j'ouvre ma grande gueule pour leur faire une sorte de morale. Apparemment ces deux là étaient plutôt susceptibles car ils avaient pris mes propos mal, et cela se vit dans leurs yeux dès que j'avais terminé mon discours. Le fait était que je n'appréciais pas que May' dise que c'était comme avant alors que trop de choses c'était passé entre temps et que surtout Hendley était comme passé à la trappe pour eux. Je ne pouvais pas laisser passer l'hypocrisie. Évidement ce fit Nick qui rétorqua le premier, May étant toujours la fille écrasé par les autres, celle que l'on cherche à protéger, celle qui ne dis presque jamais son mot. Elle avait sans doute trop pris l'habitude de se taire chez elle. Quand à Nick, il devait se sentir puissant de me répondre, car c'était plutôt rare les personnes qui me faisaient tête, et d'ailleurs celui là, semblait prendre goût à ce jeu. Comme si il se sentait puissant en montrant à Maybelle qu'il pouvait me repousser et me donner la faute. Je l'écoutais d'un air attentif tout en gardant mon expression plutôt cynique manquant de rire à chaque fin de ses mots, comme ci rien ne m'atteignait et que j'en avais rien à faire. Cela dit plusieurs choses retint mon attention. Tout d'abord il m'avait demandé si j'avais été là pour Maybelle, j'avais envie de lui rire au nez, parce qu'il ne savait pas grand chose de ce qu'on avait vécu, certes May n'avait pas manqué de tout lui balancer, mais il n'avais pas vécu ce moment réellement. D'ailleurs ce qui m'amusa c'est que Nick semblait éprouvé de la jalousie car il ne manqua pas de rappeler le baiser qu'on s'était échangé ou plutôt que j'avais fait à May. Provoquant je lui répondis : - C'est vrai que j'étais pas là, pour essayer de trouver une solution pour rompre les fiançailles, c'est vrai que je ne me suis pas casser le cul à aller me confronter à son père qui me fous la trouille. Certes ça à foirer mais j'ai essayé. Alors Monsieur Nick tu n'a pas ton mot à dire quand tu ne connais pas en connaissance de cause. Je repensais à ce qu'il disait, oui nous n'étions plus quatre et j'étais d'accord, et sans doute qu'il fallait arrêter d'essayer de recoller les morceaux car l'on se prenait plus la tête qu'autre chose et valait mieux se souvenir de notre enfance qui avait été belle, que d'avoir un souvenir amère de nos relations. Et comme pour enfoncer le couteau dans la plaie je lui fis un petit sourire en lui disant : - Nick, tu es un ignorant, tu sais dans l'histoire il n'y a pas que moi qui ait cherché à l'embrasser. Elle aussi elle m'a chauffé. Et puis elle embrasse très bien. dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Là je m'attendais carrément à recevoir un pain de sa part, d'ailleurs je pris les précautions de m'éloigner un peu.

Maybelle se réveilla subitement, et pour la première fois j'avais l'impression d'entendre ce qu'elle pensait vraiment. Et à l'entendre, il n'y avait aucun doute j'étais un connard finit et je devais terminé ma vie avec Hendley. J'aurais aimé lui dire deux mots sur notre relation à nous, parce qu'à présent elle rejetait tout sur moi, comme ci je l'avais abandonné, mais pour moi cela avait été un accord commun. Chacun pouvait passé à autre chose et vivre sa vie. Nous n'avions peut être pas été assez clair. Je la regardais dans le fond des yeux, et j'aurais aimé avoir des pouvoirs magique pour faire disparaître Nick et n'être qu'avec elle. Elle sembla fatiguée de toutes ces histoires et émue, mais je ne parvins pas à m'approcher d'elle pour la prendre dans mes bras. Car Nick était là, et la tenait toujours par la main, comme pour nous empêcher de nous dire ce qu'on avait vraiment sur le coeur. Je regardais mon vieil ami, me disant qu'il saurait prendre soin de Maybelle, et que moi je devais leur laisser faire leur chemin. Mais au fond j'avais pas envie de laisser partir la blonde. - Tout ce que tu as fait pour moi ? Oui tu as fait beaucoup de sacrifice, et tu crois que moi je n'en ai pas fait? Et puis c'est pas comme ci toi non plus tu ne profitais pas de l'annulation de ce mariage. Regarde toi, tu as toujours été folle de Nick. Alors arrête de commencer à me faire croire que tu regrettes de ne pas t'être marié avec ce connard que je suis. J'avais haussé la voix un peu sur la fin de phrase. Ils me dégoutaient, l'un comme l'autre. Et là, j'avais qu'une envie c'était de me barrer et de faire comme ci ils n'avaient jamais existé dans ma putain de vie. « Vous pouvez me dire à quoi on joue, là ? Rien ne sera plus jamais comme avant. Je ne vois même pas pourquoi on essaye de faire semblant... » Je déglutis, regardant May froidement, en fronçant les sourcils. Les jeux étaient fait, le groupe ne sera plus jamais uni. Et droit dans ses yeux, je lui dis calmement - Moi je n'ai pas fait semblant. Et j'espérais qu'elle comprenne que non, je n'avais pas joué avec elle, qu'au moment où je l'avais embrassé j'avais éprouvé des choses. Je voulais que l'image qu'elle avait de moi soit moins sale que ce qu'elle pensait avant qu'on arrête de se parler, de se voir. Sur ces mots, je me retournais pour continuer mon chemin seul, sans ses deux mousquetaires.

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We might as well be strangers

Je ne sais même pas ce qu'on faisait là à prétendre qu'on pouvait tout reprendre là où ça s'était arrêté avant le départ de May. Des choses s'étaient passées. L'eau avait coulé sous les ponts. Et nous étions entrain de nous voiler la face. Après avoir dit ce que je pensais à Noël je n'avais plus qu'une envie : que Maybelle lui dise à son tour ce qu'elle pensait de lui et qu'on se tire tous les deux. Qu'on aille se réfugier sous ma couette à se taquiner pendant des heures comme cela arrivait de plus en plus ces derniers temps. Nous deux contre le monde. On avait plus besoin de Noël. Plus besoin d'Hendley et ils n'avaient plus besoin de nous non plus. Ils avaient qu'à vivre leur petite vie tous les deux et nous vivrons la nôtre.

En fait je crois que je n'avais pas vraiment digéré le fait que Noël et May se soient embrassés. Je sais qu'il faut être deux pour un baiser, d'autant plus pour plusieurs mais dans mon esprit Noël était le seul fautif. J'étais incapable d'en vouloir à Maybelle. L'amour rend aveugle et tout ça. Mais Noël connaissait mes sentiments pour May et il l'avait embrassé et je prenais ça pour l'ultime trahison. Ce qui ferait que jamais plus il ne serait mon meilleur ami. "Elle aussi elle m'a chauffé. Et puis elle embrasse très bien." A ces paroles et au clin d'oeil que Noël m'adressa juste après mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je sentis mes poings se serraient et je vis rouge. De quel droit me disait-il ça ? Je savais que c'était de la provocation gratuite et je me forçais à rester calme pour ne pas lui en coller une mais ce n'est pas l'envie qui m'en manquait. A ce moment là je la haïssais comme je n'avais jamais haï personne. La voix de May me calma. Elle se décidait à enfin dire ce qu'elle avait sur le coeur et cela me rendait heureux. Noël méritait de savoir le mal qui lui avait fait. Mais quand j'entendis la réponse de celui-ci mes phalanges se resserrèrent à nouveau. Je ne fis même pas attention à ce qu'il disait sur les sentiments que May pouvait avoir à mon encontre mais ce que je ressentis c'était toute la jalousie que j'emmagasinais en moi depuis que ma meilleure amie m'avait raconté leur histoire. J'avais des visions de ces deux-là s'embrassant qui tournaient sans cesse dans mon esprit et je les détestais. Je devenais fou. Je n'avais qu'une envie c'était partir et me défouler mais Noël choisit de le faire avant moi et il nous tourna le dos avant de partir prononçant des paroles que je détestais. Je sentis les larmes de rage et de jalousie me montaient aux yeux et me détournais pour ne pas que May les voit. Je le haïssais. Je haïssais cette chose qu'il y avait eu entre ces deux là. J'étais dévoré par la jalousie.

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I wonder if I'll ever see the end of this, with all this rain it just keeps fallin'. ▬ À ce moment-là, j'en voulais à la Terre entière. Mes parents pour m'avoir forcée la main et organisé ses fiançailles avec Noël, à moi-même pour m'être laissée avoir par ce beau parleur qui m'avait clairement embrouillé l'esprit et surtout à Noël pour ce qu'il venait de dire. Qu'est-ce qu'il cherchait, à la fin ? À déclencher une bagarre ? À provoquer Nick jusqu'à ce qu'il s'emporte et lui tape dessus ? C'était complètement idiot... Aussi idiot que ses réflexions, d'ailleurs. Quoi qu'il en pense, je ne l'avais pas "chauffé". C'était très loin d'être mon genre et d'ailleurs, je ne savais même pas comment m'y prendre pour séduire un garçon alors... Il voulait juste faire enrager Nick et je ne savais pas pourquoi mais peu importe les raisons, c'était ridicule. Ses paroles me blessèrent mais cette fois-ci, je ne répondis rien. Je ne regrettais pas l'annulation du mariage, je regrettais la façon dont tout cela s'était fait. Je regrettais qu'il m'ait sortie de sa vie après ça et qu'il ait fait comme si je n'avais jamais existé. Cela dit, en parler maintenant ne règlerait rien et j'étais tellement en colère contre lui que je n'avais même plus envie de lui adresser la parole. Je voulais juste partir et ne plus jamais le revoir ! - Moi je n'ai pas fait semblant. J'ouvris légèrement la bouche sous l'effet de surprise, complètement atterrée par ce qu'il venait de dire. Il insinuait que j'avais fait semblant ? Moi ? Alors que j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps lorsque j'avais compris qu'il s'était remis avec Hendley et qu'il s'était servi de moi comme d'une vulgaire poupée de chiffon ? Il ne manquait vraiment pas d'air ! Avant que j'ai le temps de répliquer quoi que ce soit, il se retourna et partit sans dire un mot de plus. Et cette fois-ci, je n'avais pas envie de le retenir. La seule chose qui me préoccupait était Nicholas, qui semblait dans un état plus que second.

« Nick... » Je posais une main sur son épaule pour attirer son attention mais il me tournait toujours le dos. Je décidais alors de me poster devant lui. C'est là que je vis ses yeux étonnamment brillants et ses traits durcis par la colère. De mémoire, je ne l'avais jamais vu comme ça. J'ignorais ce qui le mettait dans cet état... Le faire que notre quatuor soit mort et enterré pour de bon ? Le fait que Noël soit parti comme ça, sans un regard ? Peu importe la raison. Je détestais voir mon meilleur ami aussi malheureux et si je ne trouvais aucun mot pour essayer de le réconforter, un câlin lui ferait sans doute du bien. Nous avions toujours été là l'un pour l'autre, hors de question que je le laisse tomber maintenant. « Viens là. » Sans lui laisser le choix, je l'attirai à moi et le serrai dans mes bras aussi fort que possible, pour qu'il comprenne que j'étais là pour lui quoi qu'il arrive. J'avais toujours été loyale, envers lui plus qu'en n'importe qui d'autre, et je voulais qu'il sache qu'il pouvait compter sur moi. « Il a dit n'importe quoi, il voulait juste t'énerver », dis-je doucement tout en lui caressant lentement le dos dans l'espoir de le calmer un peu. « Faut pas que tu y prêtes attention, d'accord ? » Je déposai un bisou sur sa joue avant de lui sourire amicalement. « Je suis là, moi. On n'a pas besoin d'eux, on est très bien tous les deux. » Je n'étais pas certaine de ce que j'avançais mais sur le moment, ça me paraissait plutôt vrai. Nous n'avions pas besoin de Noël ou d'Hendley. Nous avions appris à vivre séparément au fil des mois et maintenant, la seule personne dont j'avais réellement besoin pour vivre était Nicholas. Noël me manquait, évidemment. Nous avions vécu des choses qui nous liaient d'une manière hors du commun et il aurait toujours une place importante pour moi. Mais il ne m'était pas vital. Il avait décidé de tirer un trait sur moi et au final, nous avions avancé chacun de notre côté sans en être meurtri. Alors que chaque seconde passée loin de Nick me pesait réellement. « Je dors chez toi ce soir. C'était pas prévu mais c'est hors de question que je te laisse tout seul. Et ce n'est absolument pas négociable. » Je lui offris un nouveau sourire avant de déposer une nouvelle fois mes lèvres sur sa joue avant de passer un bras autour de sa taille et de me mettre en route vers son appartement sans lui laisser le choix. J'allais m'occuper de lui. On passerait la soirée à parler de ce qui n'allait pas ou tout simplement à se faire des câlins sans dire un mot parce qu'au fond, sa seule présence comptait. On n'avait pas besoin de se parler pour se comprendre et je savais respecter ses silences. L'important, c'était qu'il sache que j'étais là, que je l'épaulais et que je n'allais pas le laisser seul alors qu'il semblait malheureux comme les pierres. J'allais veiller sur lui comme il l'avait toujours fait pour moi.

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