(CJOU) I think this is the end.

J’étais désormais bien éveillée. J’avais avalée de la nourriture infecte pendant plusieurs jours et je n’avais qu’une envie : me taper un cheeseburger en sortant. J’ignorai s’il s’agissait du fait que je voyais à nouveau, que j’avais Alek dans ma vie ou encore que j’étais heureuse pour la première fois depuis des années. Ciàran ayant écarté Gavi de ma vie, je pouvais revenir chez moi en toute liberté. Mais Bowen était chez moi désormais. J’y avais ma famille composée de Ciàran et Gabriel, mes amis avec Zoé et Adrian ainsi que mon amoureux. Mais aujourd’hui, je devais avoir une discussion avec quelqu’un. Je savais que Ciàran allait me tirer les oreilles pour être allée le voir. Et avec notre fils car il ne portait plus CJ dans son cœur. J’avais failli y rester après tout. J’étais donc sortie pour passer nous chercher à manger, mon bébé emmaillotée autour de moi, sa petite tête recouverte d’un mini chapeau. Ghost, mon chien loup (un chien suisse) était à mes côtés. Massif, il n’était pas là pour me protéger mais sa présence m’apaisait. J’avais attaché mes cheveux devenus à nouveau roses –comme mon humeur- en queue de cheval et je portais des lunettes de soleil parce que j’étais encore sensible aux UV. De toute façon, je serai forcée de m’y rendre pour récupérer le restant de mes affaires. J’inspirai un bon coup avant de sonner à la porte de sa maison, espérant qu’il soit là. certes, j’avais toujours la clé mais après notre dispute, il semblait malvenu de l’utiliser. Lorsqu’il ouvrit la porte, je vis son visage creusé et fatigué. « Putain mais t’en fais une tête, on dirait que t’as vu un fantôme, m’exclamai-je sans ménagement, bonne année. »

Silence radio, depuis que tu étais revenu d'Espagne, rien ne s'était passé. Et tu avais fini par arrêter d'espérer qu'elle sonne à ta porte. Ce n'était jamais évident de tourner la page, de passer à autre chose. Tu n'y arriverais sûrement jamais et le savoir ça t'aidait sûrement à penser différemment les choses. Tu ne pouvais pas continuer de te laisser abattre de cette façon, ce n'était pas la vie que tu voulais mener. Tu étais rentré chez toi pour faire un peu de ménage. Tu avais invité deux femmes à venir chez toi et les deux avaient pris leurs affaires avant de s'enfuir comme des voleuses. Tu commençais à croire que cette maison n'était pas faite pour toi. Que tu n'y serais jamais heureux. On sonnait à la porte, tu t'y dirigeais d'un pas lent et avec peu d'envie. Tu n'avais pas envie de parler à qui que ce soit en ce moment. Tu ouvrais la porte malgré tout, te retrouvant ébloui par des cheveux roses flashs. Elle était réveillée, elle était vivante, elle avait son bébé dans les bras. Tu ne voyais pas sa canne, mais tu ne savais pas si elle était aveugle ou non. Tu avais remarqué l'écharpe dans laquelle devait être glissé Gabriel. Tu avais tant de questions mais tu n'étais pas en position de les lui poser. Tu n'avais pas l'impression d'être le bienvenue dans sa vie et vu la façon dont elle te regardait, tu avais l'impression que rien de bon n'allait sortir de sa bouche. Tu la prenais de court, prenant la parole en premier. « Si tu es venue pour me dire que tu ne veux plus me voir, il ne fallait pas te donner cette peine, je pense que j'ai bien compris le message la dernière fois qu'on s'est vu. » Même si tu l'avais revu depuis, tu étais passé deux fois la voir à l'hôpital, le jour du nouvel an et quelques jours après. Tu n'avais pu la voir que quelques minutes parce que tu avais été vite mis dehors par Ciàran. Tu avais essayé de lui parler, de lui dire à quel point tu étais désolé. Et tu t'étais résolu à l'idée que c'était fini. Tu n'avais pas su être un bon ami avant son accouchement, même si tu avais été présent au milieu de sa grossesse. Tu ne serais pas un meilleur ami maintenant, pas après tout ce qu'elle avait pu te lancer au visage. Et même malgré le fait qu'elle se soit excusée.

Heureusement que Gabriel était petit car avec ma condition, je n’aurai pas pu le porter plus longtemps. Je me dirige donc vers CJ en m’attendant sans doute à ce qu’il pleure de joie en me voyant réveillée ou en me voyant tout court. J’en sais rien. J’avais cru comprendre qu’il était passé me voir et que ça l’avait pas mal chamboulé. Je n’étais pas en meilleure forme pour les drames ou les jérémiades. J’ai passé quinze jours dans le coma, j’ai subi une intervention assez lourde pour me rendre la vue et je venais d’avoir un bébé. Lorsqu’il ouvre la porte, il a une tête à faire peur. Mais au moins, il ne sent plus le vin tourné. Ghost dévoile ses crocs en entendant le ton revanchard du québécois, se mettant devant le bébé et donc devant moi. « Oh Lou tu es réveillée, je suis contente que tu ne sois pas morte en donnant la vie par ma faute car j'ai déclenché ton accouchement un mois avant, piaillai-je d’une voix ironique. Oh Lou tu vois à nouveau mais c’est un miraaaaacle. » Comme pour théâtraliser le truc, j’ôte mes lunettes plongeant mes yeux bleus dans les siens. Puis, je hausse un sourcil sans le quitter du regard. Mon dieu qu’il était con. Tellement focalisé sur sa petite personne qu’il n’avait même pas l’air de se réjouir de me voir. Vivante et voyante. « Pauvre con. » Je siffle Ghost avant de m’apprêter à tourner les talons. Il ne valait même pas la peine que je tente de discuter avec lui.

Forcément, elle s'était montré féroce, elle n'avait pas lu la peine dans ton regard quand tu avais dit ces mots. Tu n'avais même pas fait attention au chien jusqu'à ce qu'il s'interpose à toi, comme s'il voulait la protéger. Même lui réussissait ça mieux que toi. Et tournait déjà les talons et tu te sentais vraiment las de tout ça. Tu ne supportais plus les cris, plus cette colère. « Tu peux pas arrêter de t'enfuir ? » demandais-tu espérant que ça suffirait à la faire revenir sur ses pas. Elle n'avançait plus mais elle ne faisait pas demi-tour pour autant. Comme si elle attendait que tu dises autre chose. Et tu en avais des choses à lui dire, tout ce que tu avais pu lui dire lorsqu'elle était dans le coma. Seulement, tu ne savais déjà pas par quoi commencer. « Bien sûr que si je suis heureux, tu n'imagines pas ma joie sur ce moment mais ça n'efface pas tout. » Tu reprenais rapidement la parole, ne lui laissant pas le temps de dire quelque chose. Tu ne voulais pas qu'elle puisse t'envoyer son venin à la figure sans que tu ne puisse en dire plus. « J'en ai marre de tout ça, de ce chaos infernal. Je sais que c'est ma faute, j'suis pas con mais ce n'est pas ce que je voulais Lou-Belle. » ajoutais-tu d'un ton assez las et assez triste. Tout ça, ça ne faisait que remuer les mauvaises choses de ces dernières semaines. Ça ne faisait qu'accroître ton sentiment de mal-être, ton envie de boire un verre de plus pour réussir à oublier tout ça l'espace d'une minute. « Je n'ai jamais voulu que ça se passe comme ça, seulement te dire que je suis désolé, ça ne suffira jamais. » Tu ne voulais pas qu'un simple désolé suffise à tout effacer. Il y avait des choses qui avaient été dites et sur lesquelles tu aurais aimé revenir mais ce n'était pas le bon moment. Tu savais que la conversation ne pourrait pas se faire sans que le volume sonore n'augmente. Tu ne voulais pas offrir un tel spectacle à ton voisinage, tu ne voulais pas qu'elle reste planté là dans la rue. « Tu veux entrer ? » C'était une supplication, tu ne voulais pas que votre dernière fois se termine ainsi.

Sa remarque m’arrache un grognement tout comme à Ghost qui se tourne vers CJ pour se préparer à l’attaquer. Je n’ai jamais vu mon chien dans cet état. Babines retroussées, il fixait le québécois avec une haine sans borgne. « Je crois que Ciàran l’a dressé pour t’arracher les couilles donc fais gaffe à ce que tu dis, clamai-je d’une voix plate avant de poser une main dans le pelage blanc de mon chien. » je l’avais nommé ainsi en rapport avec ma passion pour Game of Thrones. J’étais une grande fan de Jon Snow. The north remembers. Et je me souvenais de tout. De tout ce que CJ m’avait endurée ces derniers mois. « Ah nah c’est clair. Ça n’efface pas le fait que tu t’es comporté comme le pire des imbéciles. » j’avais toujours été honnête envers lui. que j’attendrais. Et j’ai attendu mais il m’avait laissé toute seule. Sans personne. dans le noir le plus complet. « Fallait y réfléchir avant. Tu m’embrasses alors que tu sais que j’en ai toujours pincé pour toi. Ensuite, tu me demandes, non, tu me supplies de venir vivre avec toi pour disparaitre comme ça du jour au lendemain. Et tu m’as encore abandonnée quand j’ai perdu les eaux. t’es même pas venue me voir à l’hôpital. Je parle pendant. Pas après. » Je passe une main dans mes cheveux pour avoir les larmes aux yeux. Il n’avait même pas accordé un regard au bébé. Il n’avait pas relevé le fait que je voyais de nouveau. Il s’en foutait. Il était trop centré. Je pénètre dans la maison suivie de Ghost qui jette un œil venimeux à mon ancien ami. « J’en peux plus. T’es pas l’homme que j’ai tant aimé. » j’avais mal au cœur qu’il n’ait même pas accordé un regard à mon fils. Ainsi c’était donc ça les égocentriques.

Son chien faisait toujours barrage entre vous et tu avais laissé coulé ce qu'elle avait dit sur lui. De toute façon, tu n'aurais jamais de descendance un jour alors s'il avait envie de le faire, libre à lui de t'attaquer. Tu la laisses parler jusqu'à ce qu'elle affirme que tu n'étais pas venu la voir. Alors elle ne devait pas être consciente sinon elle aurait entendu tout ce que tu avais pu lui dire. « Je suis venu te voir. Je ne pouvais pas te suivre lorsque tu as perdu les eaux, j'étais ivre mort, les ambulanciers ne m'auraient jamais laissé venir. Mais je suis venu te voir le lendemain et quelques jours après.. » Tu te mordais la lèvre, tu n'avais plus le nombre de jours exacts en tête et ça n'avait pas la moindre importance là tout de suite. . « Je me sentais si malheureux de te voir comme ça, je t'ai parlé le plus possible mais à chaque fois, on m'a mis à la porte. Et j'étais sobre. » Tu ne savais pas si ça, c'était important de le dire mais depuis le soir du nouvel an, tu avais évité de boire. Tu avais repris le travail et tu faisais en sorte de te sortir de là. Ce n'était pas facile mais c'était déjà ça de pris. Elle t'avait suivi à l'intérieur et tu avais essayé de faire un pas vers elle, mais son chien grognait un coup. « Tu n'imagines même pas à quel point je m'en voulais de t'avoir infligé ça à toi, et à Gabriel aussi. » A cet instant précis, ton regard dévié vers le petit bonhomme qui se trouvait confortable installé contre elle. Tu ne voyais que l'arrière de son crâne mais ça t'emplissait déjà de joie. Une joie que tu ne pouvais pas cacher plus longtemps. « Tu as un très beau bébé et je suis tellement content pour toi. » Tu laissais un long sourire se dessiner sur tes lèvres. Avec tout ça, tu étais vraiment passé à côté de quelque chose de vraiment important. Comme le fait qu'elle voyait à nouveau. « Non, je ne le suis plus. Et je crois que personne ne peut m'aider tant que j'aurais pas fini de toucher le fond. » Tu ne buvais peut-être plus comme un trou, mais tu n'allais pas mieux pour autant. Tu dormais peu, tu mangeais peu. Tu avais l'impression d'avoir échangé ta situation avec la sienne. Contrairement à toi, elle avait l'air d'être en forme après sa grossesse difficile. « Je veux pouvoir être là pour toi et pour Gabriel, comme le parrain que tu m'as demandé d'être, comme l'ami que j'ai été pour toi autre fois mais ça va me prendre du temps alors je crois qu'on va avoir besoin de s'éloigner un peu. » Tu pensais que c'était pour le mieux. Tu espérais aussi que ça ne serait que provisoire. Tu voulais croire que tu n'avais pas franchi le point de non-retour. Mais là, tu te berçais un peu d'illusions. Cela faisait belle lurette qu'il avait été franchi, à la seconde où tu avais posé tes lèvres sur les siennes.

Mon chien-loup fixait le canadien avec une haine féroce et je soupirai. Putain est-ce qu'un jour je pourrais voir ce mec sans qu'il y ait de drama autour ? Avec le retour de son ex en ville, le fait que j'étais en couple, Ciàran qui était devenu hyper possessif après cet incident : ouais notre relation avait touché le fond et était arrivée à un point de non-retour. J'avais la haine, clairement. Je le fixai donc avec un air fermé pour la première fois de ma vie. Je préfère ne pas répondre. Je préfère me taire car oui, j'avais entendu sa voix. J'avais entendu toutes les voix mais je n'avais pas jugé bon de revenir jusqu'à ce qu'Alek se manifeste. J'ignorai encore le pourquoi du comment mais il fut le seul capable de me faire revenir. " En même temps, quinze jours de coma… " Je pourrais fixer mes ongles d'un air faussement négligé comme le fond les connasses dans les films mais je ne suis pas une connasse. Je suis juste en colère. " Oui, oui Ciàran m'a dit qu'il t'avait foutu dehors. " Et aussi qu'il voulait que je le foute dehors. De ma vie. Je pense dans le fond que ça ne serait pas si mal. Je serre un peu plus mon bébé contre moi, endormi pour baisser le regard. " Tu t'en voulais pour quoi ? Parce que la liste est très longue, Cupidon-Jupiter. Le fait que tu te sois barré alors que j'étais aveugle ou alors le fait que t'es déclenché mon accouchement parce que je suis venue vers toi dans le but de te faire rentrer à la maison et que encore une fois, tu m'as repoussée ? " Ma voix était montée d'un ton et les grognements de mon chien n'arrangèrent rien à la montée de colère. Je ne contrôlais pas encore totalement mes hormones. " T'étais passé où d'ailleurs ? Et j'veux la vraie version autre que " j'étais en train de picoler dans les bras " parce que je t'ai cherché partout et je ne t'ai trouvé nulle part. " Je serrai les dents. Le bébé se mit un petit peu à geindre et je berçai un peu avant de m'asseoir. J'étais fatiguée. " Merci. " Je défais un peu le châle pour qu'il le voit mieux. Les yeux bleus de Gabriel papillonnèrent sous l'effet de la lumière et je le soulevai un peu pour tapoter doucement son dos. Il était encore si frêle. " pas de doute, il a hérité de la beauté de son père. " Parce que je n'étais pas un canon de beauté. Je me demandai toujours ce qu'un mec comme Alek pouvait me trouver. " t'as pas fini de te plaindre un peu ? Raillai-je. C'est épuisant à la fin. Ta meuf est de retour en ville et je suis en vie. Sois un homme, porte tes balls et va le chercher. Ou alors trouve-t-en une autre. Je t'aimais CJ. Du moins, je commençai à tomber amoureuse de toi mais t'as tout foutu en l'air. " Je ne lui avais jamais fait part de mes sentiments. Je pousse un profond soupir avant de fermer les yeux. j'étais encore si fatiguée. Et il était encore la première personne que j'allais voir à la sortie de l'hopital. " t'es plus le parrain. Ciàran a émis une objection là-dessus et nous sommes d'accord. Car s'ils nous arrivaient quoique ce soit à lui comme à moi, nous voulons quelqu'un de fiable pour notre enfant. On cherche encore le tuteur de Gabriel mais ça sera pas toi, je suis navrée. " Ghost vint prendre place à mes côtés et sembla se calmer un peu. Je passai une main dans son pelage blanc neige pour essayer de calmer mon ressentiment. " t'es plus mon ami non plus. pas après m'avoir brisée le cœur pour une fille que t'as trompé deux fois et que tu tromperas encore. parce que vous allez vous remettre ensembles et que tu referas la même connerie. " Je me lève alors pour me planter face à lui. je le regardai droit dans les yeux. il était fatigué et amaigri. Cette situation me brisait le cœur. Vraiment. Mais nous devions aller de l'avant. " Je suis en couple. Pour la première fois de ma vie. Avec Alek. Je t'en ai déjà parlé, mon ami avec qui je faisais des soirées. Et je suis très amoureuse de lui. Je l'ai choisi, lui." Je prends une profonde inspiration, les larmes aux yeux avant de passer une main sur mon visage. Les larmes se mirent à couler un peu plus et je ne pouvais plus les retenir. " pourquoi t'as tout gâché ? " Je posai le bébé sur le divan en le calant avec les coussins avant de laisser éclater ma rage. " Pourquoi hein ? " Je le poussai un peu. " On pourrait pu construire quelque chose de bien. J'ai toujours, toujours, toujours été là pour toi. " je le poussai encore. " et toi tu t'es servi de moi comme un patch anti-Nevaeh et dès qu'elle est revenue tu m'as jetée. Comme une chaussette. Je devrais être heureuse, j'ai retrouvé la vue. T'as vu au moins que j'te voyais ? Que Ciàran avait fait un chèque pour me réparer ? Mon oncle est mort donc je peux même retourner chez moi quand le bébé sera plus vieux. J'aurai pu t'aimer. Je t'ai tout donné. T'avais mon corps, mon âme, et partiellement mon cœur mais toi. " Je le poussai un peu plus violemment cette fois-ci. " Toi, tu m'as pas rendue mes sentiments. Tu m'as ABANDONNE. Et j'aimerai savoir… " Ma voix se brise. J'en pouvais plus de ses conneries. Longtemps mon cœur avait été tiraillé entre lui et Alek. Longtemps j'ai cru qu'il m'aimait moi aussi. Mais non. Ghost poussa un grognement plus sonore avant de s'avancer mais je le retins par l'encolure voulant protéger CJ. Car même maintenant, je songeai toujours à le protéger. Car il avait toujours une place là-dedans et ça me faisait souffrir horriblement.

Elle savait que tu étais passé mais ça ne comptait pas. Pas le moins du monde à cause de toute la colère qu'elle ressentait pour toi en ce moment. Elle voulait savoir certaines choses. Ce qui était tout à fait normal, elle voulait comprendre ce que tu avais bien pu faire au lieu de te montrer présent pour elle. « J'étais parti chercher Alfie en Espagne. Et je l'ai fait pour Nevaeh parce qu'elle avait besoin de lui. » Tu te rendais bien compte de la façon dont les choses avaient tournés. Elle t'avait demandé de l'aide, tu avais promis d'être là, de l'aider et de tout faire pour qu'elle s'en sorte jusqu'à l'accouchement. Tout ce que tu avais fait c'était de l'embrasser, de jouer avec elle comme un vulgaire yo-yo. Et le pire dans tout ça, c'est que tu ne te rendais même pas compte du mal que tu lui faisais vivre. [color:23e8=#darkrose]« Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais dire, mais je l'aime. Elle ne reviendra jamais dans ma vie mais c'est comme ça. Je suis prêt à beaucoup pour elle et c'était injuste envers toi. J'ai agi de la pire des manières et je comprends bien qu'aujourd'hui, j'ai dépassé les bornes. » Tu baissais doucement le regard, tu avais eu le temps de réfléchir, le temps de repenser à tout ce que tu avais vécu ces dernières semaines et la façon dont les choses étaient venues au fur et à mesure. Cependant, tu te rendais bien compte que c'était trop tard. Elle te suggérait de prendre ta vie en main ou de passer à autre chose. Comme si c'était facile. Tu ne pouvais pas le faire en un claquement de doigt. Cette rupture t'avait dévasté et tu t'étais laissé emporté par le tourbillon qu'elle avait crée chez toi. « Vous avez très bien fait. Je t'avais dit que je n'étais pas fiable. En tout cas, pas en ce moment. » Encore une lamentation, elle allait finir par se lever et t'en coller une si tu continuais comme ça. Pourtant, ce n'était pas faute de lui avoir dit. Certes un peu tardivement mais tu l'avais tout de même fait. « Si tu l'aimes, qu'il t'aimes et qu'il te rend heureuse, c'est tout ce qui compte et j'en suis vraiment très heureux pour toi. Tu le mérites ! » Tu avais relevé ton regard vers elle, un fin sourire sur le visage. Tu ne te sentais pas jaloux, au contraire. Tu te sentais soulagé qu'elle tourne la page. Vu dans l'état dans lequel tu étais, tu avais vraiment l'impression d'être nocif pour elle et tu ne voulais pas nuire encore à sa santé, que ce soit mentale, physique ou affective. « Et je t'aurais fait souffrir comme je le fais actuellement. Tu as raison quand tu dis que je me suis servi de toi et je crois que je suis trop cerné sur mes problèmes en ce moment pour comprendre ceux des autres. La preuve, je n'avais même pas réalisé que tu voyais à nouveau. » Tu trouvais ça vraiment miraculeux. Mais tu étais trop bloqué dans tes émotions à toi, trop dévasté par la tristesse qui t'envahissait pour te rendre compte des autres autour de toi. C'était vraiment malheureux d'en arriver à ce point là dans ta vie. Surtout pour toi qui ne pouvait pas vivre sans les autres. Tu avais quand même voyagé pour découvrir, apprendre, connaître. Aujourd'hui, tu n'avais plus vraiment l'impression de vivre, mais plutôt de passer à côté de tout. « A un autre moment de ma vie, j'aurais vraiment pu t'aimer et de rendre heureuse. Je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fait vivre et ce ne sera jamais suffisant pour tout effacer. » Tu avais fait un pas vers elle, mais en gardant toujours une certaine distance. Même si elle semblait bien tenir le chien, elle pouvait le lâcher à tout moment et vu comment il grognait, tu pouvais être certain qu'il n'allait pas être très sympathique avec toi.