(Zory) you're my soulmate.

Ça y est, j'étais revenue de Brisbane. Et j'étais sur un micro-nuage. J'étais en lice pour l'étoile. J'avais couché avec Ciàran. Bon j'ignorai si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Je rentre à la maison pour déverouiller la porte et chercher Zoé. " Chaton, je suis à la maison. " Phantom se met à passer entre mes jambes, manquant de me faire tomber. Content de retrouver sa gamelle de croquettes. Il fonce carrément dessus. " putain c'était dément. L'étoile, je suis nominée. Ah et j'ai couché avec Ciàran. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non… ? " je n'étais pas une experte. Je sors mon téléphone flambant neuf acheté à l'aéroport avant d'envoyer un sms à mon maniaque du contrôle lui signalant que j'étais bien rentrée malgré le fait que je conduisais un cercueil roulant. Tss. Elle était très bien ma voiture.

Cela faisait quelques jours que tu étais seule à la maison, Rory étant partie en voyage pour le travail. Mais pas que. Tu savais qu’elle était accompagnée et tu ne doutais pas qu’elle aurait beaucoup de choses à te raconter à son retour. D’ailleurs, alors que tu es dans ta chambre posée sur ton lit, l’ordinateur en main, tu entends la porte d’entrée s’ouvrir et la voix de ta cousine s’élever à travers la maison. Tu ne tardes pas à la rejoindre, un sourire aux lèvres. « Enfin t’es là. » Dis-tu en t’approchant de Rory pour la serrer légèrement dans tes bras. Lorsqu’elle t’explique qu’elle est nominée pour l’étoile, ton sourire s’élargit et tu sens l’émotion te gagner. « Je suis tellement fière de toi ! » Cries-tu plus qu’il ne le faudrait. « Pour l’étoile bien sûr. Pour Ciàran tout dépend si c’était bien ou pas ? Et surtout, s’il ne t’a pas attrapé dans ses filets. » Ajoutes-tu avec un sourire amusé aux lèvres. « Faut qu’on fête ça ! » Dis-tu en rapport avec son étoile. Tu sais que ta cousine ne boit pas alors la nourriture semble être une meilleure alternative. Tu te diriges vers le frigo, à la recherche d’un dessert ou quelque chose de ce genre.

Elle allait me tuer. Je lui avais parlé de l'influence qu'avait Ciàran sur moi. et maintenant qu'il en avait encore plus. j'avais l'impression de me balader avec une étiquette marquée " propriété de Ciàran Adreani " sur la tête. il faut dire qu'on avait passé un très bon moment tous les deux dans la chambre. Et pas que dans la chambre. Dans la loge aussi, dans le taxi, et pour une fois : je n'ai pas stressé dans l'avion. " ouais, maintenant je dois décrocher le double rôle du Lac des cygnes. L'audition est dans quinze jours et je ne suis pas prête. " J'avais envie de respirer dans un sac comme d'habitude. Je passe une main dans ma nuque, gênée. " Dans ses filets ? " ma voix montait un peu plus dans les aigus lorsque je stressais. " Hm. Je ne vois pas de quoi tu parles. " tu parles, c'était pas dans le filet que j'étais. J'étais comme le poisson mort qu'il s'apprêtait à bouffer et à recracher lorsqu'il se rendrait compte que je n'étais pas bonne. Je me laisse tomber sur le canapé, les yeux perdus dans le vide. " Je suis dans la merde. Sors la bouteille. " Et oui, j'avais bien parlé d'alcool.

« Arrête de douter de toi, tu l'auras, t'es la meilleure ! » Réponds-tu à ta cousine, sincèrement. Tu ne doutais pas de son talent et tu n'en avais jamais douté d'ailleurs. Même si Rory était de ta famille, tu restais assez objective sur son talent de ballerine. Et surtout, tu étais sa plus grande fan. Lorsqu'elle aborde le sujet "Ciàran", tu vois bien que quelque chose a changé entre eux. Tu fronces les sourcils en voyant son air stressé. « Qu'est-ce qu'il t'a fait ? » Demandes-tu en soupirant. Rory qui est d'habitude si sûre d'elle et si distante avec les hommes avait bien changé. Du moins en ce qui concernait ce Ciàran. Lorsqu'elle demande d'ouvrir une bouteille, tu comprends bien vite qu'elle parle d'alcool et tu hausses les sourcils, étonnée de ce geste. Ce n'est pas comme si la brune pouvait consommer de l'alcool régulièrement avec son métier. « T'es sûre ? » Demandes-tu en te dirigeant vers le bar pour sortir une bouteille de vin rouge.

Je hausse les épaules. Il y avait déjà d'autres danseuses meilleures que moi et si j'étais la perfection, j'aurai déjà cette foutue étoile. Zoé savait que je ne voulais pas la repasser à cause de la dernière fois et de la perte d'Abi. Mais souci : elle m'a inscrite en douce. Cousine démoniaque. Je me laisse tomber sur le sofa pour inviter Phantom à venir à mes côtés. Je racontai tout à Zoé. Elle était ma meilleure amie en plus d'être de ma famille donc forcément, j'étais passée par la case Ciàran. De notre nuit avortée et du club de sport. " Tu veux la version longue ou la version courte ?" Je sens mon téléphone qui vibre. Je réponds à la va-vite au sms de mon meilleur ami qui s'en veut depuis la soirée puis j'éteins l'engin pour la soirée. J'avais prévenu l'italien que je la passais en famille. " Uep. Tiens pour se mettre dans l'ambiance on peut regarder Cinquante Nuances. " Je tente un sourire qui se révèle être une horrible grimace. " Vu que je me tape Christian Grey version rital. "

« J’veux tout savoir. La version longue. » Réponds-tu avec un sourire amusé. Vous avez pour habitude de tout vous confier, avec ta cousine, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Lorsqu’elle te propose de mettre 50 nuances de Grey, tu ne peux t’empêcher de pouffer de rire. Et en même temps, tu es assez interpellée qu’elle le surnomme de cette façon. « Tu veux dire qu’il a aussi une chambre rouge ? » Demandes-tu en prenant un air faussement horrifié. « Va pour Christian. » Ajoutes-tu en lançant le film et en t’installant sur le canapé aux côtés de Rory. « J’aurai des trucs à t’expliquer aussi mais d’abord, j’veux tout savoir sur ton rital. » Dis-tu en arquant un sourcil, amusée par la tournure que prend votre soirée. Bien sûr, tu comptes parler à Rory de Jackson et toi mais ça peut venir plus tard.

J'écarquille les yeux lorsqu'elle me dit vouloir la version longue. Oy, j'espère que t'as du temps devant toi. Je commence à me mâchouiller la lèvre inférieure avant de soupirer. Je m'assois un peu mieux en attrapant mon verre de vin et en tapotant la place pour que Phantom vienne me rejoindre. Alors déjà on s'est engueulés dans l'avion, ensuite à la salle de répétition… Je n'allais pas reprendre tous les détails de l'engueulade. Après le spectacle, on a couché ensembles dans ma loge -il m'a bandé les yeux d'ailleurs, très agréable- ensuite Cerbère est venu foutre la merde, on s'est engueulés. Je me suis tirée, il m'a rejoint au restaurant pour me demander de lui donner de raisons de rester. Je lui ai dit que j'acceptais d'être à lui -monogame donc- même s'il couchait ailleurs. On est rentrés à l'hotel, on a couchés ensembles deux ou trois fois avant de discuter de mon statut d'enfant médicament et de mes parents. Je vide mon verre entièrement pour souligner la catastrophe que je venais de commettre en acceptant de devenir l'objet sexuel de Ciàran. Parce que premièrement, je n'avais pas le temps. Ensuite, j'allais devoir batailler sec pour qu'il daigne desserrer ses crocs. Puis, j'allais sans doute y laisser des plumes car je ne serai jamais qu'un vagin de plus. Non, je ne pense pas. il a un fils par contre et il est adorable. Ah et je lui ai dit que je pourrais jamais avoir d'enfants. Je me resserre mon deuxième verre que je vide aussi sec. J'allais finir par rouler sous la table avant la fin de la soirée. Le DVD commence et je prête vite fait attention à l'écran avant de caresser mon chien d'une main. C'est un homme froid, très bon baiseur, possessif, maniaque du contrôle et jaloux comme pas deux. J'te jure que s'il essaie de contrôler ma vie professionnelle, je le quitterai sur le champ. Je sors mon téléphone pour lui montrer une photo de mon rital en train de dormir. Tu trouves pas qu'il ressemble à Jamie un peu ?

« On a toute la soirée. » Dis-tu en souriant, amusée par la situation dans laquelle se trouve ta cousine. Tu veux tout savoir parce que tu as toujours eu l'habitude de connaître les moindres détails de la vie de Rory. Et inversement. Tu fronces les sourcils de plus en plus à mesure que la brune t'explique le récit de leur histoire. Du moins, si histoire il y a et rien n'est moins certain. Tu as plus l'impression que c'est un objet sexuel mais tu te passeras de tout commentaire. Du moins pour l'instant. « Ça ne te dérange pas qu'il voit d'autres femmes ? » Demandes-tu légèrement étonnée. Et tu es d'autant plus étonnée que Rory se soit confiée sur sa vie de famille et son passé. « Tu tiens à lui ? » Pour lui parler de tout ça, elle doit forcément être accrochée à ce mec. Tu en es persuadée. « Il a un gosse ? Il est avec quelqu'un d'autre ? » Demandes-tu en fronçant à nouveau les sourcils. Tu n'es pas certaine de tout comprendre mais tu ne connais sûrement pas tous les détails. Et tu n'as pas encore tous les éléments pour te faire ton propre avis. « Ouais, c'est ton Christian Grey à toi, quoi. Sauf que Christian, au moins, il ne va pas voir ailleurs. » Dis-tu en arquant un sourcil pour voir la réaction de ta cousine. Tu te penches en avant pour voir la photo qu'elle te montre et tu ne peux pas le nier, c'est un très beau garçon. « C'est pas faux. Mais même en dormant il dégage un truc... dangereux, non? » C'était ton impression en tout cas. Et maintenant que tu sais tout ça, tu ne sais pas si c'est la meilleure personne pour ta cousine.

C'est vrai, nous avions toute la soirée. Je regarde ma cousine sans trop savoir quoi dire. après tout, Zoé était un peu comme ma meilleure amie. J'appréciai me confier à elle et après le départ d'Eleanor, nous nous étions rapprochées. Je soupire avant de lui raconter tout sur l'affaire Ciàran. Comment les choses s'étaient goupillées. A entendre son ton, ça ne la ravit pas du tout. Je baisse alors les yeux avant de chercher une échappatoire. Exact. Il a un trop grand appétit sexuel pour moi. Je hausse les épaules avant de me lever pour me servir un verre. Dans quel merdier me suis-je fourrée ? Peut-être bien. Mais soyons réaliste deux secondes, je n'ai pas le temps d'avoir une relation conventionnelle et ma mère m'a trop bousillée pour que Ciàran s'attache à moi un jour. ça, ça n'arrivera jamais. Merci maman pour le manque de confiance évident en moi. et puis comme il l'avait dit : il ne pouvait pas aimer. Mais apprécier une personne ne veut pas forcément dire l'aimer. Non, il n'est pas avec la mère. C'est sa meilleure amie. Ils ont couché ensembles un soir et elle est tombée enceinte. de ce que j'ai compris entre deux baises, elle est avec un autre gars mais ils habitent ensembles. et puis même s'il couchait avec elle, j'en ai rien à foutre. Il faisait ce qu'il voulait. Nous n'étions ni en couple, ni mariés. Je fais craquer ma nuque avant de hocher la tête. Ceci dit, Ciàran n'a pas besoin de faire souffrir physiquement une femme pour bander. Même si dans le fond, être attachée ne me dérangeait pas. Je lui souris avant de tapoter la place à mes côtés tout en sirotant mon verre comme une poivrote. il est dangereux. Je sais pas ce qu'il fait dans la vie : gérant d'un réseau de drogues ? Tueur en série ? Mafieux ? j'en ai aucune idée mais je pense que l'avoir à mes côtés est mieux que l'avoir contre soi. Je me ressers un verre avant de me tourner vers elle. Et je pense que si j'essaie de partir, il me laissera pas faire. Pas qu'il tienne à moi mais sans doute à cause de son immeeeeeeense ego.

Ce mec dont Rory parlait, Ciàran, avait tout l'air du genre de personne qui s'amuse un temps, se lasse et jette les autres sans une part d'humanité. Mais peut-être que tu te trompais même si ton intuition était rarement fausse. Du coup, ça ne te plaisait pas beaucoup que ta cousine paraisse si investie dans cette relation. Tu avais peur qu'elle perde ses plumes dans cette histoire. Tu secoues la tête en riant légèrement lorsque Rory parle de son appétit sexuel. Toi, tu n'es que novice dans tout ça alors tu préfères éviter le sujet, te concentrant sur la suite des ses paroles. « Ce n'est pas difficile de s'attacher à toi, Rory. Mais fais attention quand même, tu pourrais t'attacher plus qu'il ne le faut. » Quoi que Rory pense, c'était une fille généreuse, souriante, intelligente et incroyablement douée. Tu trouves ça difficile à croire que quelqu'un ne puisse pas s'attacher à elle. « Ah c'est déjà ça. Ce serait plutôt bizarre sinon. » Dis-tu avec un faible sourire. La situation est déjà bizarre à tes yeux mais tu es plutôt "conventionnelle" quand il s'agit de relations amoureuses. « Ouais, tant qu'il te fait pas souffrir, ça me va. » Tu hausses légèrement les épaules. C'est tout ce qui t'importe, que ta cousine soit préservée de tout ça. Tu tiens à elle comme à une meilleure amie en plus d'être de la famille. Alors, tu ne supporterais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. « Tu lui as pas posé la question ? Faudrait pas que son métier retombe sur toi. T'as pas des signaux d'alarme qui sonnent dans ta tête ? » Demandes-tu en arquant un sourcil. Toi, tout ton être te criait que ce mec n'était pas fréquentable mais Rory, elle, elle semblait bien loin de tout ça comme si son cerveau ne fonctionnait plus en présence de Ciàran. « Ouais mais connaissant ton caractère, si tu veux partir, tu partiras... » Non?

Je vois bien que Zoé est sceptique et je le suis aussi. Je n'ai pas pour habitude de m'embarquer dans une histoire avec un homme. Après mon histoire avec mon " ex ", je les fuyais même comme la peste. J'étais froide, sans cœur et je n'hésitai pas à utiliser de subterfuges pour les décourager. Sauf certains plus tenaces que d'autres. J'ai un petit rire mauvais lorsqu'elle calme que ça ne serait pas facile de s'attacher à moi. Ciàran clame haut et fort qu'il est incapable d'aimer. Donc crois-moi, il s'attachera pas à moi. sauf s'il se prend un grand coup sur la tête et encore… De toute façon, je n'étais pas la femme qu'il lui fallait. Je n'avais pas assez confiance en moi. ça allait sans doute le faire fuir. Ma mère avait veillé au grain en me flouant au maximum. Mason avait cette théorie comme quoi mes parents m'aimaient mais c'était faux. Regardons l'évidence, murmurai-je amère, même les personnes génétiquement programmées pour m'aimer ne l'ont pas fait. J'inspire profondément car la fatigue, une nouvelle relation tordue et mon entrainement à venir allaient me pousser à bout. Je n'ai jamais parlé de ma cicatrice à Zoé pour la protéger. Alors, je me redresse pour ôter mon tee-shirt et estomper le maquillage qui cachait la marque blanche de la cicatrice.  J'aurai tout fait pour sauver Abi, murmurai-je en baissant la tête, j'ai subi tellement… tellement d'examens. Le don de moëlle épinière alors que ça risquait de me rendre paralysée, mon rein en moins. Je ne voulais pas donner mon rein mais Mère… elle m'a forcée. Je remets mon tee-shirt à sa place. Je portais le lourd fardeau de la mort de ma sœur et même avec le procès, rien ne s'arrangeait. J'allais tout perdre. Je souffre déjà tout le temps donc je doute que Ciàran soit capable d'en rajouter une couche.  je choppe la bouteille de vin pour boire à même la bouteille quitte à me saouler. Se saouler pour oublier.  Je m'en fiche. Je me fous de son métier. J'accepte sa compagnie car elle me fait du bien. Avec lui, j'oublie un peu… j'oublie autrement que par mon travail.  Le travail. Je dansais trop. Tout le monde me le disait. Il n'y avait pas de places pour l'amusement dans ma vie.  Je partirai. Dès que je sentirai les premiers signes de lassitude de sa part, je m'en irai. Crois-moi, je t'en fais la promesse. Notre histoire… c'est un papillon.  Je relève la tête vers elle sans trop savoir quoi dire.  C'est éphémère.

« Ce n'est pas ta faute si ce mec n'a pas de sentiments ni même de coeur. S'il est incapable de s'attacher, ça ne veut pas dire que c'est par ta faute. » Réponds-tu en fronçant légèrement les sourcils. C'était ce que Rory semblait penser et ça ne te plaisait pas. Pas du tout. Parce qu'elle se trompait sur toute la ligne. « Ne dis pas ça. Tu m'as moi et puis, Mason, aussi. » Vous faisiez partie intégrante de sa vie, tous les deux. Et il y avait sans doute d'autres personnes que tu ne connaissais pas forcément. Lorsqu'elle se redresse pour te montrer sa cicatrice, tu écarquilles un peu les yeux, sous le choc de découvrir cela seulement maintenant. « Je suis désolée pour tout ce qui est arrivé... Tu ne mérites clairement pas ça. Mais aujourd'hui, tu es une femme forte et indépendante, n'oublie pas ça. » Murmures-tu sans détacher ton regard de ta cousine. Lorsqu'elle boit à même la bouteille, tu souris faiblement tout en secouant la tête. Mais tu ne relèves pas parce qu'après ses révélations, tu vois qu'elle en a besoin. « Si cette relation te convient comme elle est alors, parfait. J'veux juste pas que tu finisses par te retrouver seule et triste quand il en aura marre. » Dis-tu en soupirant. Tu ne savais pas comment réagirait Ciàran d'ici quelques mois. Est-ce qu'il s'attacherait lui aussi, à Rory finalement ? Ou était-elle seulement un passe-temps ? Tu n'en savais strictement rien. « Très bien, j'espère que tu tiendras ta promesse. » Dis-tu en souriant à la brune, sincèrement. « Doucement sur la boisson quand même, j'ai pas envie de devoir ramasser ton vomi. » Ajoutes-tu en montrant la bouteille des yeux avec un sourire amusé aux lèvres.

Je n'ai jamais dit que c'était de ma faute… C'est vrai. Je ne tomberai jamais amoureuse de Ciàran. Ciàran, c'est le mec qu'on saute avant de rencontrer celui avec lequel nous allons nous marier. Et je pense que ça lui convenait comme ça. je ne le voyais pas comme Christian, car Christian est fidèle et aime sincèrement Anastasia. Mais Ciàran n'aura jamais une quelconque considération pour moi. je suis un jouet. Il finira par se lasser ou je finirai par le faire et notre relation prendra fin dans le sens naturel des choses. Vous finirez par partir, tout le monde finit par partir. Tout le monde me quittait un jour ou l'autre. Je pense qu'il s'agit là de ma plus grande peur. Que les gens ne se rendent compte que depuis la mort d'Abigail, je ne suis plus qu'une coquille vide. La dépression est pire que la mort car nous sommes en jeux d'acteurs constants. Nous devons faire semblant de sourire, de rire, d'éprouver des sentiments alors que dans le fond, nous ne sentons qu'un grand vide en nous. J'ai repoussé tous les hommes hors de ma vie sauf Mason. Même Muller a fini par dégager parce qu'il est sympa mais son humour trop gras me dégoutait. J'ai fini par croire que personne ne pouvait m'aimer car je n'étais pas une bonne personne. je ne dis pas que je veux mourir. Je dis juste que si demain, je venais à disparaitre : je ne manquerai pas à grand monde. Mes parents ne m'aiment pas. Zoé se lassera de mes jérémiades constantes, ne se doutant pas que le mal qui me ronge est plus profond. Que mon désir d'avoir des enfants et que je ne peux pas en avoir me mine le moral. Que le simple fait de voir que Ciàran était père me plongeait dans un abysse sans nom. Personne ne pouvait m'aimer. Je ne méritai l'amour de personne. s'il était possible d'effacer quelqu'un en appuyant sur une touche, je le ferai. Je m'effacerai de ce monde et le monde continuera de tourner car dans le fond, nous ne sommes que des fourmis. Je mérite tout ce qui m'est arrivé, dis-je d'une voix plus dure que je ne le voudrais, je n'ai pas dit non. Je n'ai même pas été capable de la sauver. Combien de fois ai-je pleuré sur la tombe de ma sœur, lui hurlant dessus. Elle m'a abandonnée. Elle est partie sans se retourner alors que j'avais encore besoin d'elle. Elle est partie et ne reviendra jamais. C'était comme une lame chauffée à blanc qu'on tourne et tourne encore dans mon cœur. J'aimerai m'anesthésier avec de l'alcool mais je n'y arriverai pas. Perdre une personne est si douloureux. Je ne voulais pas en perdre d'autre. Je suis déjà seule, murmurai-je, depuis qu'elle est partie. Je porte la bouteille à mes lèvres pour prendre une grande gorgée. Un jour, tu trouveras quelqu'un. Tu te marieras, tu m'effaceras de ta vie. Mason, c'est pareil pour lui. Comme l'a dit Peyton : tout le monde part un jour. Je repose la bouteille avant de regarder l'écran. Désolée, j'en deviens mélancolique et pathétique. J'aurai jamais dû te parler de mère et père. Je n'ai pas été battue, je n'ai pas été violée, j'ai juste été… rejetée. Je la tiendrai. Mon regard s'ancra sur le sien pour qu'elle comprenne la sincérité de mes paroles. Tôt ou tard, le papillon s'envolera. Ça ne sera pas moi. ça sera lui. mais je suis prête à assumer mon statut de cocon. Car dans le fond, c'est ce que je suis : un cocon friable qui retenait les gens prisonniers. Je ne vomis jamais. Je lui tends pour qu'elle en prenne un peu. Histoire de partager.

Même si Rory n'a pas clairement dit que c'était sa faute, tu sais qu'elle pense que c'est le cas. Tu sais qu'elle a l'impression que ses problèmes émanent d'elle mais ce n'est pas la vérité. Et c'est ce que tu essaies de lui faire comprendre. « J'ai pas l'intention de quitter Bowen, je ne vois pas pourquoi je le ferais. » Tu vis ici depuis toujours et tu ne comptes pas en changer. Seulement pour les voyages mais ça, c'est différent. Jackson désire faire sa vie ici et tu comptes bien faire la tienne à ses côtés alors partir n'est pas une option. « Tu n'es pas médecin. Tu n'aurais pas été capable de la sauver et tu as fait tout ce que tu as pu. » Dis-tu sans détacher ton regard du sien. Tu n'aimes pas entendre des paroles si sombres de sa bouche mais Rory semble persuadée de ce qu'elle dit. C'est bien ça le problème. Tu soupires un instant, attrapant sa main dans la tienne. « Non tu n'es pas seule et j'ai déjà trouvé l'homme de ma vie, Rory. C'est Jackson. On a pas l'intention de quitter Bowen et Mason non plus. Pourquoi penses-tu cela ? » Demandes-tu en essayant de lire à travers son regard. Ce n'est pas comme ça que tu désirais lui annoncer que tu étais en couple mais peu importe. Là il s'agit de Rory et non de toi. « Tu as bien fait de m'en parler. Rory tu es de ma famille, c'est aussi mon rôle d'être là pour toi quand ça ne va pas. » Dis-tu en haussant les sourcils et en souriant à ta cousine. Tu veux qu'elle intègre ça dans son cerveau mais ce n'est pas gagné. « T'as plutôt intérêt, sinon je te ferai ramasser. » Réponds-tu en riant, espérant rendre l'atmosphère moins pesante, moins lourde.