i'm coming home for you -r.

Ton voyage en France était peut-être une erreur. Tu avais voulu t'y rendre pour ne pas rester chez toi à tourner en rond. Et au final, c'est ce que tu avais fait. Tu l'avais fait seul et loin de tout. Loin d'Annushka. Tu lui avais envoyé un message pour lui demander si ce soir, elle se trouverait au bord de la falaise. Même si tu n'étais pas à Bowen, tu avais entendu parler de cette pluie d'étoiles filantes et voyant que tes recherches ne te menaient à rien, puisque tu avais toujours un train de retard sur elles, tu laissais le relais aux forces de l'ordre. Tu décidais alors de rentrer à Bowen pour la rejoindre. Il n'y a pas à dire, elle te manquait. Tu aimais qu'elle vienne chez toi, que vous mangiez en discutant. De vos étreintes plus chastes qu'une bonne sœur. Peut-être un peu trop quand tu y repensais mais tu ne savais pas vraiment ce que tu pouvais faire ou non, les limites que tu devaient respecter. Enfin, il y en avait une que tu n'oubliais pas. Il fallait l'épouser avant que quelque chose de vraiment physique ne se passe. Mais ça, ça pouvait bien attendre, si tu venais à l'épouser, c'est parce que tu l'aimais. Il ne fallait pas précipiter les choses. Par contre, tu avais sûrement le droit d'être plus affectueux que tu ne l'étais avant ton départ. Parmi la foule, tu la cherchais et tu ne la vis pas de suite. Il y avait un sacré monde ce soir. Tu t'avançais vers elle, un bouquet de roses à la main. Après tout, c'était la saint-valentin. Et toi, tu étais un gros romantique ou un sacré couillon qui se faisait avoir avec tout ce traquenard. « Bonsoir Annushka ! » Tu ne disais rien de plus. Pour le moment en tout cas, tu ne voulais pas dire grand chose de plus pour l'instant. Tu t'approchais d'elle pour venir l'embrasser. Tu avais hésité à le faire avant ton départ et tu l'avais vraiment regretté, chaque jour. Tu ne ferais pas pareil cette fois.

Xavier avait cruellement manqué à la brunette. Annushka avait pensé à lui tous les jours de son absence. Elle avait hésité à l'appeler, mais elle ne savait pas s'il risquait de payer cher ou non dans ce cas, ou même s'il avait prit une carte sim française. Bref, elle n'avait rien fait, ne voulant pas le déranger, mais elle avait beaucoup penser à lui. Elle avait hâte qu'il rentre. Leur relation pouvait sembler étrange pour bien des gens, elle l'avait comprit à son rendez-vous avec Woody, mais pour la Russe, c'était simplement de l'amour. L'Amour.
Lorsqu'elle reçu un message de Xavier pour lui dire de se rendre sur la falaise le soir de la saint Valentin, Annushka fut réellement la plus heureuse des femmes. Elle aurait voulu mettre la plus belle des robes, mais pour un pique-nique sur le bord de la falaise, ça ne lui semblait pas très indiqué. Il faisait chaud à Bowen, vraiment. Elle décida donc d'enfiler un simple short et un débardeur. Elle était donc là, au milieu de la foule, son sac à main sur l'épaule, cherchant du regard son amoureux. Si elle était petite, lui au moins était grand et elle pouvait espérer le repérer. Mais ils se retrouvèrent enfin et chacun brisa la distance qui les séparait l'un de l'autre. En voyant les roses, elle ne put s'empêcher de sourire de bonheur. Elle semblait sûrement niaise mais elle était juste heureuse.

-Bonsoir toi.

Alors qu'il l'embrassait, Annushka ne put s'empêcher de sourire, glissant ses bras autour de son cou, se hissant sur la pointe des pieds pour qu'il ne se baisse pas trop. Elle y répondit avec douceur alors que ses doigts s'enfouissaient dans ses cheveux.

Tu avais remis un pied sur le sol australien, tu n'avais même pas pris la peine de dormir un peu. Tu étais passé chez toi pour prendre une douche et mettre un costume propre. Tu rentrais à peine de ton voyage mais tu voulais tout de même te faire un minima beau pour elle. Arrivé sur la falaise, tu avais cherché pour la retrouver et très vite, tu l'avais repéré parmi la foule. Tu avais marché jusqu'à elle sans plus attendre. Le retour t'avait déjà paru tellement longtemps, tu avais compté les secondes qui te séparaient encore d'elle. Alors une fois que tu étais arrivé à sa hauteur, tu t'étais approché pour lui faire un baiser. Un véritable baiser. Tu ne savais pas toujours pas les limites que tu devais avoir, enfin tu en avais une idée précise, mais tu ne savais pas encore ce que tu pouvais te permettre ou non. Le baiser semblait être approuvé parce qu'elle n'ajoutait rien. Lorsque le contact fut rompu, tu reculais ton visage de quelques centimètres, posant ta main dans le milieu de son dos, à une hauteur tout à fait convenable. « Tu m'as vraiment manqué ! » Tu esquissais un léger sourire en la regardant. Tu pouvais rester là pendant des heures, à la regarder. Il n'y avait pas à dire, elle t'avait vraiment mis le coeur et la tête à l'envers. Peut-être était-ce encore trop tôt pour le lui dire. Toi qui avait l'habitude d'aller à toute vitesse, ce n'était pas évident de faire plus doucement. « Joyeuse saint-valentin. » Tu lui tendais le bouquet de roses que tu avais commandé sur le chemin du retour. Tu aurais aimé faire les choses en plus grand. En tant que romantique, tu avais des millions d'idées pour rendre ce moment magique, mais rien que de la retrouver là, toi tu étais heureux. Mais pour qu'elle, elle soit heureuse, tu serais vraiment prêt à soulever des montagnes. « Comment tu vas ? » demandais-tu doucement. Tu ne l'avais pas vu depuis des semaines, tu avais eu très peu de nouvelles, elle ne voulait sûrement pas te déranger tandis que toi, tu avais la tête bien trop occupé que tu n'avais pas pris le temps de l'appeler. Tu lui avais envoyé quelques messages mais c'était très léger. « Tu es très belle ce soir ! » Pas qu'elle ne l'était d'habitude mais tu avais un peu le trac. Tu étais parti pendant un bon long mois et tu n'étais toujours pas plus doué pour prendre en mains les choses maintenant qu'à l'époque.

Ce baiser échanger avait réchauffer le cœur d'Annushka incroyablement vite. Elle était heureuse, heureuse qu'il soit de retour, heureuse qu'il l'aime toujours. Elle avait énormément pensé à lui et ces retrouvailles, elle avait l'impression d'en avoir rêvé des dizaines et des dizaines de fois. Alors qu'il passait une main dans son dos, elle l'enlaça, passant ses bras autour de lui, posant sa tête contre son torse quelques instants avant de relever les yeux vers lui.

-Toi aussi tu m'as beaucoup manqué.

Et, comme par magie, comme le prince charmant qu'il était à ses yeux, il lui tendit un énorme bouquet de roses. La ballerine avait un sourire qui allait d'une oreille jusqu'à l'autre tellement elle était heureuse. Elle ne s'attendait à aucun cadeau, elle savait qu'il rentrait juste de son expédition, et rien que sa présence pour ce jour si spécial la rendait heureuse.

-Merci, tu sais, tu n'étais pas obligée je...

Elle ne fut pas capable de finir sa phrase, souriant seulement.

-Ça va bien, très bien maintenant que tu es là.

Il ne s'était pas passé grand chose dans sa vie pendant l'absence de Xavier, rien de plus que la routine. Elle avait presque honte de n'avoir presque rien à lui raconter.

-Merci.

Elle sourit encore, de façon un peu niaise. Chaque compliment de Xavier la rendait heureuse, sans qu'elle n'y cherche une signification qui pourrait la contrarier.

-Et toi tu es le plus beau.

De nouveau, elle se hissa sur la pointe des pieds pour venir appuyer ses lèvres contre les siennes. Son cœur battait fort, si fort, et si vite.

De retour à Bowen, tu ne pensais pas que partir d'ici te ferait aussi étrange. Encore moins pour remettre un pied en France. Tu avais fui Paris des années en arrière pour des raisons qui t'étaient propres et tu ne pensais jamais y retourner. Il avait fallu que Katherine choisisse cette destination. Elle devait penser que tu n'oserais pas y revenir. Elle s'était trompée mais tu n'avais pas super bien vécu ton voyage. Déjà tu rentrais bredouille, tu t'étais vraiment senti seul tout le long de ton séjour. C'est bien pour ça que tu étais rentré, tu n'avais aucune chance de lui mettre la main dessus et tu ne supportais plus le cadre de vie français. Bowen te manquait. Annushka te manquait. Créer des vêtements te manquait aussi. « Je n'ai pas cessé de penser à toi. » Tu venais déposer un léger baiser sur le sommet de son crâne, très heureux de te trouver là. Tu lui offrais le bouquet que tu avais dans les mains, elle te remerciait sans pour autant finir sa phrase. Tu savais juste que tu n'aurais pas dû. Elle avait surtout de la chance que tu rentrais à peine parce que sinon tu aurais mis les petits plats dans les grands. « Tu mérites tellement mieux qu'un simple bouquet de roses et qu'un message envoyé à la dernière minute, je suis un grand romantique et je n'ai pas eu l'occasion de laisser parler ma créativité. » Ce n'était que partie remise. De toute façon ce n'était pas parce que la saint-valentin serait bientôt passée que tu ne pourrais pas lui offrir quelque chose d'incroyable comme tu l'avais en tête. Il n'y avait pas qu'un jour dans l'année où il fallait faire des efforts, bien au contraire. C'était un travail de tous les jours, un travail qu'il fallait entretenir au fil des années pour ne pas perdre la flamme de l'amour. Même si tu avais échoué dans tes relations précédentes. Ce qui n'était pas très encourageant, mais tu pouvais continuer d'y croire, ça ne te coûtait rien. « Même avec les cheveux un peu plus longs ? » demandais-tu un léger sourire en coin. En quelques semaines, ça avait eu le temps de prendre une dizaine de centimètres. Tu avais les cheveux qui poussaient vraiment vite mais bien souvent tu avais un coiffeur qui venait à domicile pour couper et empêcher que tu en arrives à ce stade là. Ce n'était pas désagréable, mais .

Un doux sourire s'afficha sur les lèvres d'Annushka en l'entendant dire qu'il avait pensé à elle. Elle était sans doute un peu niaise. Un peu beaucoup. Mais elle ne pouvait pas imaginer une seule seconde qu'il n'était pas sincère.

-Tu dis ça pour me faire plaisir.

Bon, il fallait avouer que c'était sa manière d'avoir un peu plus de mots doux. Mais qui pourrait le lui reprocher ? Elle aimait juste entendre à quel point elle lui avait manqué.
Alors qu'il disait en avoir fait trop peu pour cette Saint Valentin, la brunette l'embrassa tendrement sur le coin des lèvres avant de plonger son regard amoureux dans le sien.

-Si ça te frustre, on trouvera une autre occasion pour que tu le fasses.

Comme on disait parfois, les occasions, ça se crée. Il n'y avait pas forcément besoin d'attendre une fête particulière, ou bien un anniversaire quelconque. Annushka était friande de soirée romantique, alors elle ne risquait pas de lui en refuser une. Elle espérait cependant pouvoir être à la hauteur de tout son amour et pouvoir lui montrer à quel point elle l'aimait aussi.
Elle eut un léger sourire amusé quand il parla de ses cheveux. Elle tendit la main pour pouvoir tendrement jouer avec ses mèches. C'est vrai qu'ils avaient beaucoup poussé, c'était impressionnant, il n'était pourtant pas parti si longtemps.

-Oui même avec les cheveux longs, ça te va pas si mal.

Elle ne semble pas te croire et tu te rends bien compte qu'à sa place, tu te demanderais aussi si c'était vraiment vrai, ou juste pour te charmer. Tu n'étais pas un bougre, loin de là, alors bien sûr que tu n'avais cessé de penser à elle, mais tu n'avais aucun moyen de le lui prouver. Tu te contentais de venir l'embrasser une nouvelle fois. « J'y compte bien ! » Un grand sourire sur le visage, tu avais peut-être déjà une idée en tête. Tu avais aussi des costumes à réaliser pour elle, tu n'avais pas oublié l'idée, la preuve même que dans tes soirs de déprimes, tu avais fais quelques croquis avec l'idée que tu te faisais des costumes russes. Tu avais été plusieurs fois dans le pays, tu avais fait appel à tes souvenirs. Tu avais hâte de pouvoir les lui partager. « Je pense les couper bientôt, avoir les cheveux dans le vent c'était sympa mais je crois que je suis trop vieux pour ça. » En même temps, si tu t'écoutais, tu étais trop vieux pour tout. Sauf peut-être pour l'amour parce qu'entre Annushka et toi, ça avait l'air de plutôt bien fonctionner. Tu ne savais pas vers où ça allait vous mener mais tu avais envie de croire à un bel avenir. Un mariage différent de tout ceux que tu avais pu avoir. Pour ça, il fallait que tu sois capable de changer. Et pour changer il fallait de la volonté. Elle t'en donnait, ça c'était certain, mais serait-ce suffisant ? C'était une réponse que vous n'aurez pas tout de suite. « Je vois que la soirée a du succès, tout Bowen a l'air d'être là. C'est vraiment une très belle nuit ! » Sa main était venue se déposer sur ta joue avant d'aller jouer avec tes cheveux. Tu l'avais attiré contre toi pour poser ta tête dans sa nuque et te laisser bercer par les effluves envoûtantes de son parfum. Tu te sentais en sécurité dans le creux de son cou.

Annushka ne put s'empêcher de sourire, un sourire qui respirait le bonheur, alors qu'il l'embrassait une nouvelle fois. Ce même sourire resta affiché sur ses lèvres alors que leurs lèvres s'éloignaient. Elle hocha doucement la tête. Elle ne s'inquiétait pas que Xavier trouve des occasions romantiques de la surprendre, elle savait comme il était. Elle eut un léger rire à la remarque sur ses cheveux.

-T'es pas vieux !

Elle glissa la main dans les cheveux de Xavier, se mettant sur la pointe des pieds. Long ou court, ça lui importait peu, il savait toujours être élégant. Les yeux d'Annushka se fermèrent alors que Xavier venait enfouir son visage dans son cou. Elle garda une main dans ses cheveux avant de l'enlacer. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa tout à fait à quel point il lui avait manqué et à quel point son coeur battait fort quand il était là.

-Je suis heureuse que tu sois là.

Elle avait soufflé doucement, puis elle finit par chercher du regard celui de Xavier.

-Tu veux qu'on aille s'installer confortablement quelque part ? Pour regarder les étoiles.

L'entendre te dire que tu n'étais vieux était agréable. Tu n'osais pas l'avouer mais il t'arrivait souvent de te trouver vieux, de te sentir dépassé par ce que tu pouvais vivre dans ta vie. Tu pensais notamment à l'amour, parfois tu te demandais si tu n'étais pas trop vieux pour ça, si tu ne devrais pas renoncer et finir seul pour les années à venir. Puis voir le sourire d'Annushka te faisait oublier tout ça. « Je ne suis pas sans savoir qu'on a presque 10 ans d'écart, ce n'est pas rien, tu sais ! » Même si avec Annushka tu n'avais pas peur, tu savais que tu pourrais ta place auprès d'elle, que vous saurez être sur la même longueur d'onde. Et si vous ne l'étiez pas tout de suite, tu saurais attendre. C'était bien pour ça que tu te battais pour elle, que tu avais écourté ton voyage afin de la retrouver. « Je suis heureux d'être rentré même si ma mission a été un véritable échec. » Ton sourire s'était un peu effacé. C'était compliqué de ressentir à la fois une profonde peine et un immense bonheur. Mais tu pouvais choisir lequel mettre en avant et tu avais besoin d'avoir de vrai sourire, besoin de l'entendre te parler. « Mais on pourra en parler plus tard si tu le veux bien, j'aimerais profiter d'être avec toi ! » Tu serrais doucement sa main. Tu te réjouissais déjà de la soirée que tu allais passer avec elle. La soirée où tu pourrais te laisser un peu plus aller à lui montrer ce que tu pouvais ressentir pour elle. Une soirée sans la moindre révélation qui pourrait la faire flipper. « Là c'est bien non ? » proposais-tu en désignant du doigt un petit spot qui semblait désert. Il ne le resterait peut-être pas toute la soirée mais pour le moment, ça semblait être parfait.

Annushka n'avait jamais vraiment réaliser leur différence d'âge. A vrai dire, elle n'y avait jamais vraiment prêté attention. 10 ans... Ça pouvait paraître beaucoup. Mais aux yeux de la brunette ça n'avait aucune importance. Peut-être que dans l'autre sens ça aurait été un peu différent cependant.

-Ce n'est pas comme si tu pouvais être mon père non plus, alors je ne trouve pas ça grave, ou malsain.

Peut-être que s'ils avaient 20 ans d'écart elle se serait posé des questions, mais enfin, ce n'était pas le cas. Elle le regarda un peu attristée quand il fit remarquer que sa mission avait été un véritable échec. Elle aurait préféré qu'il se retrouve sa fille, c'était sûr. Mais au moins, la police allait faire des recherches, et avec de la chance tout finirait par s'arranger.

-Bien sûr, je serais toujours là pour t'écouter.

Elle savait à quel point c'était important d'être une oreille attentive, et d'en avoir une en retour également. Elle suivit son doigt du regard quand il lui pointa un endroit, et elle hocha doucement la tête, mettant la main dans la sienne pour qu'ils aillent s'y installer. Elle releva son regard vers le ciel, le scrutant à la recherche d'étoiles.

-Je crois qu'il va falloir que la nuit tombe un peu plus pour qu'on puisse les voir.

Contrairement à toi, elle n'avait jamais songé à la différence qui existait entre vous deux. Elle trouvait même que ça n'avait rien de grave. Son argument était assez convaincant, tu devais bien l'admettre. Tu esquissais même un sourire. « J'en conviens, ça serait plus étrange. » De toute façon tu n'étais pas certain de vivre un jour cette expérience. Tu ne te voyais vraiment pas avec une enfant de vingt ans quand tu dépasseras le cap de la cinquantaine. Tu n'assumerais pas l'écart, trouvant ça trop extravagant. Tu n'étais pas un homme extravagant sauf quand il s'agissait de couture. Là tu pouvais t'emballer plus facilement mais souvent tu savais te contrôler. Tu avais le goût d'un travail satisfaisant et surtout portable. Il n'y avait qu'avec Annushka que tu te sentais bien de toute façon. Elle serait ta dernière tentative d'amour, si ça ne marchait, tu ne t'acharnerait pas à revivre une nouvelle histoire. « Il y en a déjà eu quelques unes mais c'est vrai que dans moins d'une heure, ça sera à couper le souffle ! » Tu avais déjà hâte de pouvoir faire un millions de vœux. Tu ne dirais pas sur quoi tu allais les faire mais tu pouvais dire que ça avait un lien avec ta situation amoureuse. Tu avais envie d'avoir le droit à un peu de bonheur après tout ce que tu avais pu vivre. Mais ce ne devait pas être un bonheur égoïste, il fallait qu'elle le soit aussi. Que tu arrives à lui donner tout ce dont elle pourrait avoir besoin. C'était là, le plus dur pour toi. « Je crois que je ne pouvais pas rêver une plus belle soirée ! » Tu t'approchais une nouvelle fois de son visage pour venir l'embrasser. Depuis que tu avais pris ton courage à deux mains pour profiter de ce contact physique, tu y prenais goût. Tu avais l'impression de sentir des ailes te pousser dans le dos et d'avoir à nouveau dix-huit ans. De vivre les prémices de l'amour. Bien que te concernant, tu étais déjà amoureux. Tu ne saurais pas dire à partir de quand tu l'avais aimé la toute première fois, mais ça te brûlait les lèvres parfois. 

Annushka sourit, heureuse qu'il partage son avis. Elle ne voulait vraiment pas qu'une petite différence d'âge mette une ombre sur le tableau. Elle avait besoin de vivre son bonheur, pleinement. La brunette hocha doucement la tête, toute souriante alors qu'il lui disant que dans peu de temps le ciel serait un spectacle à couper le souffle.

-J'ai vraiment hâte ! Dommage que ça ne rende rien en photos.

Parce qu'elle aurait aussi adoré en conserver des souvenirs, mais cela semblait être plutôt compromis. Il avoua ne pas pouvoir rêver d'une plus belle soirée avant de l'embrasser à nouveau et, tout en lui rendant son baiser, Annushka serra ses mains dans les siennes. Oui, cette soirée semblait totalement idyllique. Elle voulait qu'elle ne se termine jamais. Doucement, elle vint poser la tête sur son épaule, gardant une de ses mains dans les siennes.

-Oui, c'est vraiment romantique. Je crois que je n'ai jamais vécu quelque chose de si beau.

C'est vrai que pouvoir prendre une photo de cet instant permettrait d'en garder un souvenir, un qui serait inaltérable. Sans ça vous pourriez le perdre à un moment avancé de votre vie. Une si belle soirée avec Annushka dans tes bras, c'était le genre de souvenir que tu voulais garder le plus longtemps possible. Un moment de bonheur. Et tu sentais ton coeur s'emballer, dans ta poitrine. « En même temps si on y arrivait, alors peu de monde viendrait profiter de ce moment. Tandis que ce soir, ça rameute presque toute la ville. » C'était presque incroyable à voir. Tu pensais bien que même les moins emballés par ce genre d'événements étaient présents aussi. Parce qu'en dehors d'une ambiance romantique pour les amoureux, il y avait aussi une espèce de magie. Les étoiles filantes, ces étoiles auxquelles on doit faire un voeu, ces étoiles qu'on croise très difficilement en temps normal. Ce soir il allait y en avoir des dizaines. Tu ne ferais pas un voeu à chaque étoile, tu n'étais pas aussi croyant sur les superstitions. C'était bien pour ça que ça s'appelait ainsi. Annuels t'avait ne jamais avoir vécu quelque chose de si beau et tu te sentais heureux d'être rentré à temps pour cette soirée. D'être rentré pour elle. Il n'y avait pas à dire, cette femme venait littéralement de te faire perdre ton coeur. Tu lui donnais volontiers. « Là ! Tu l'as vu ? Elle est allée si vite ! » Tu avais à peine eu le temps de la remarquer. En un clignement d'oeil, il n'y avait déjà plus rien. Du moins jusqu'à ce que la prochaine apparaisse.