| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Mad world - Jorge | |
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Invité | Sujet: Mad world - Jorge Mar 13 Fév 2018 - 22:47 | |
| Encore une journée qui se terminait, une de plus. Une journée qui la plongeait davantage dans cette routine qui était devenue son quotidien. Pourtant, si Tahlia avait su ce matin ce qui lui arriverait en fin de soirée, elle aurait davantage apprécié cette sérénité que lui offrait sa vie. En sortant du commissariat, ce soir-là, elle n'avait pas fait attention aux deux jeunes qui traînaient dans le coin. La lanière de son sac sur l'épaule et les yeux rivés sur son téléphone, elle traversait les rues vides, sans aucune crainte. Bowen était une ville si calme qu'elle avait tendance à oublier qu'il suffisait d'un soir, d'un mauvais endroit à un mauvais moment pour que tout bascule.
Souhaitant prendre un raccourci, elle s'engagea dans une rue sombre, musique à fond dans les oreilles, sans même se rendre compte qu'elle était suivie. Elle n'eut pas le temps d'atteindre le bout de la rue. Brutalement, on empoigna son sac, si bien qu'elle manqua de basculer en arrière. Croyant à un vol à l'arraché, ses doigts lâchèrent la lanière de son sac. Mais elle comprit bien vite que ce n'était pas ce sac qu'ils voulaient. Deux hommes lui tombèrent dessus, l'agrippant avec force alors qu'elle tentait de leur échapper, grâce à quelques prises de corps-à-corps qu'elle avait appris grâce à son boulot. Mais cela ne suffit pas. En dépit d'être une policière, Tahlia restait en infériorité numérique. Elle se reçut deux coups à la suite, en pleine bouche. Sa lèvre explosée, elle sentit le goût métallique du sang dans sa bouche. "Hey mec, du calme, je croyais que tu voulais juste lui faire peur !" L'homme qui la maintenait par derrière ne semblait pas d'accord avec les actes de son coéquipier. Un coéquipier qui ne fut, cependant, pas attendri par ses paroles. "Elle ne mérite que ça, cette flic est une pourriture. Je te rappelle que c'est à cause d'elle que mon frère pourrit derrière les barreaux." A cet instant, Tahlia comprit ce qu'il se passait. On lui reprochait d'avoir fait son boulot. Une rage se fit ressentir au plus profond d'elle, si bien qu'elle lança, sans réfléchir : "Rappelle-moi qui est ton frère, il faut dire que j'ai coffré pas mal de petits cons, ces dernières années." Un sourire mesquin s'était même dessiné sur les lèvres de la brune, sachant pertinemment qu'elle tendait le bâton pour se faire battre. Pas manqué. Elle se prit de nouveaux coups, avant que l'homme ne l'agrippe par le col de son t-shirt et la plaque contre le mur. Bien sûr, elle eut le droit à quelques noms d'oiseaux qu'elle ne répétera pas, afin de ne pas offenser les oreilles les plus sensibles.
Les mains le long de son corps, Tahlia restait droite comme un piquet, subissant les assauts de cet homme qui la surplombait de toute sa grandeur. Elle savait qu'elle ne pouvait rien faire contre lui. Elle connaissait ce genre de violence pour l'avoir déjà vécue. Dans ces moments-là, elle savait qu'il fallait attendre, juste attendre que la tempête passe. Ne pas sombrer. Rester debout, coûte que coûte. De nouveaux pas se firent entendre sur la gauche et une silhouette se dessina peu à peu, à l'instant même où Tahlia ne put retenir un cri de douleur face au coup de trop. Un appel à l'aide s'échappa de ses lèvres, comme une supplique douloureuse. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Ven 16 Fév 2018 - 20:36 | |
| Journée d'boulot terminé. T'laisse ta bagnole au garage pis tu pars au gymnase, à pattes. Ton sac sur l'épaule. Pas b'soin d'te défouler aujourd'hui. Ca a pas été une grosse journée d'merde. Enfin « pas pire » comme on dit. Mais t'es toujours bien motivé à t’entraîner. P'tet un combat amateur qui s'profile. Même si t'es pas trop chaud pour des trucs ainsi. Compte tenu d'ta gueule. Ca peut choquer les gens ouais. Ou alors ils peuvent t'voir comme le grand méchant. L'mec qui doit perdre parce que … Parce qu'il a une gueule de monstre. Comme si t'faisais c'truc de fillette qu'on appelle « catch » putain. Là-bas t'aurais p'tet une place. Mais t'es pas un putain d'acteur. Toi quand t'rentres dans la cage c'est pour t'donner à fond. Pas pour chipoter. Autant mettre un tutu et aller faire des pointus ou peu importe comment s'appelle ces machins. Mais p'tet qu't'vas t'laisser tenter. Un vrai combat c'est toujours aut' chose qu'un entrainement. Ou alors … Ou alors t'iras avec Yen et ces trucs clandestins. Là t'pourras bien t'lâcher ouais. Du coup t'marches. Tranquille. T'croises l'regard d'un type qui tourne direct la tête. Normal. Pis t'entends du bruit dans une ruelle. Tu t'arrêtes. Tu r'gardes. Deux zigues qui … genre s'déchainent sur … une nana ? T'restes bloqué deux secondes. Ou alors c'est une pute qui s'fait prendre dans la rue ? T'avances. Nan. Plus d'doutes putain. Tu lâches ton sac au moment la femme s'met à crier. Et t'cours. Puta. T'préviens pas les deux guignols qu't'es là. Ce sera la surprise. Même s'ils t'entendent certainement arriver comme un boulet d'canon. Ces enfants d'putain. S'ont bien compris qu'il servait à rien d'te dire d'aller voir ailleurs. Même s'ils doivent gueuler des trucs. Un s'précipite vers toi. Connard. C'pas ta cible pour le moment. Alors quand t'es plus qu'à un mètre d'lui tu bondis sur l'côté, t'prends appui sur l'mur pis tu poursuis. Droit d'vant. L'gars l'a pas vu v'nir. Et l'zigue trop occupé à lyncher la gonzesse encore moins. Enfin là il t'voit. Mais trop tard. Enculé. Un bon kick dans son genou droit. D'quoi lui r'tourner la rotule p'tet. L'connard penche un peu. Et t'lui envoies une bonne droite en pleine gueule. Qu'il prend d'plein fouet. Alors l'gusse sait plus trop où il est là. Pis tu t'rappelles. Le deuxième. Qui va probablement t'sauter d'ssus. Qu'il essaye. Tu vas pas les louper eux. T'vas les démonter ouais. Briser quelques os. Ca leur apprendra. S'ront pas prêts d'recommencer. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Ven 23 Mar 2018 - 16:03 | |
| Grâce à son caractère bien trempé et à cette carapace qu'elle s'était construite au fil des années, Tahlia montrait l'image d'une femme forte. Elle était l'épaule sur laquelle on pouvait se reposer, elle était l'oreille qui écoutait sans juger, elle était celle qui envoyait tout valser pour protéger ceux qui comptaient à ses yeux. Mais derrière cette empathie bienveillante et cette loyauté indéniable se cachait la femme fragile, que les démons du passé continuaient de hanter. Elle n'était pas une Wonder-woman ou une super-héroïne sortie d'un Marvel. Loin de là. Elle n'était qu'une humaine qui avait vécu un lourd passé dont elle n'arrivait pas à se dépêtrer. Ce soir, dans cette ruelle, elle avait l'impression de redevenir l'adolescente qui encaissait les coups sans broncher. Elle n'avait pas envie de répliquer ou de se battre, parce qu'elle savait que cela ne faisait qu'attiser davantage la haine. Il n'y avait qu'à attendre, attendre que cet homme déverse toute cette colère sur elle et qu'il s'arrête quand il estimera qu'il aura eu sa vengeance. La respiration haletante et la vision brouillée par les larmes qui lui montaient aux yeux, elle ne put retenir ce cri de désespoir qui sortit de ses lèvres en sang. Un cri qui trouva son écho chez cet homme qui débarqua de nulle part. Elle ne comprit pas vraiment ce qui se passait autour d'elle, mais l'homme qui la frappait fut brusquement évincé. Ce fut à son tour de se prendre une bonne rouste. Les coups pleuvaient. Le deuxième arriva et tenta de prendre en traître l'homme qui avait osé frappé son pote. Sans réfléchir, Tahlia fonça dans le tas et repoussa, de toutes ses forces, le deuxième gars. L'homme faillit riposter, mais en constatant que c'était Tahlia qui l'avait poussé, il fit quelques pas en arrière, les mains levées. Il n'était sûrement pas le genre d'homme à taper des femmes, lui ! Elle reporta son attention sur son bourreau. La capuche enlevée, elle reconnut celui qui avait osé la frapper. C'était le dernier de la fratrie Hopper. Un père qui s'était barré à la naissance du dernier, une mère qui essayait d'élever ses trois enfants tant bien que mal, l'aîné que Tahlia avait arrêté pour trafic de drogue. Elle se souvenait du regard, plein de haine, du benjamin de la famille, âgé de dix-sept ans à peine, quand elle avait coffré le plus grand. Alors, elle comprit. Elle comprit que tout cela n'était qu'une vengeance. Avant que la situation ne dégénère davantage, Tahlia hurla : "ARRETEZ ! ARRETEZ, S'IL VOUS PLAIT !" Etrangement, le jeune Hopper cessa tous les coups et porta son regard sur Tahlia, qui répliqua : "Tu ne crois pas que ta mère a assez souffert comme ça ?! Tu crois qu'elle mérite que son fils termine aussi au commissariat ?! Va-t-en... va-t-en avant que je ne change pas d'avis..." Pris sur le fait et sachant qu'il était désormais découvert, le jeune homme, livide, se releva. Il toisa Tahlia du regard et se fit entraîner par son pote qui, lui, savait que c'était la seule façon de s'en sortir. Les deux hommes s'éloignèrent. Tahlia porta une main à son visage et réprima une grimace de douleur. Sa pommette prenait déjà une teinte violacée. Les yeux humides, elle tenta de ne pas laisser les larmes couler. Elle n'avait pas le droit de flancher. Alors, elle posa son regard sur le dernier arrivé, celui qui l'avait aidé à se sortir de ce terrible moment. "Rien de cassé ?" Encore une attitude paradoxale, c'était elle qui en avait pris plein la tête, mais une nouvelle fois, elle jouait la dure. Ce qui risquait de lui jouer des tours... |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Mar 27 Mar 2018 - 20:22 | |
| T'vas pas leur faire de cadeau à ces deux putains d'enfoirés. Surtout pas c'lui qu'était en train d'défoncer la dame. Une femme putain. Même si t'as été un connard de gangsta d'première t'as jamais r'fait l'portrait à une femme. C'qu'il est en train d'faire lui là. T'espères qu'il en a putain d'bien profiter parce que tu vas l'défoncer ouais. Pas qu'un peu. Elle s'défend même pas la nana en plus. Alors t'cours comme un fou. T'esquives l'premier. Trop vite. Et t'arrives sur l'deuxième. L'pire des deux sans doute. L'plus connard. L'plus tout. Et t'lui rentres dedans. Sans même un r'gard pour la gonzesse. Pas qu'tu t'en fous d'elle mais t'as plus important là. En deux temps trois mouv'ments t'la d'jà fait valdinguer au loin l'premier gusse. Pis tu r'penses au deuxième. Putain. Tu t'retournes et t'vois la femme et l'gusse en train d'se battre. Ou pas vraiment en fait. On dirait qu'il ose pas trop le con. T'vas pas t'faire prier toi. T'avances. Et c'est là qu'elle hurle. Arrêter. Mais putain elle est con ? Elle s'fait démolir et elle veut pas leur rendre la pareille ? T'la r'gardes en arquant à sourcil. Toi t'étais prêt pour les défoncer ouais. Et t'les r'gardes les deux connards. Ils bronchent pas. Putain t'aimerais bien. Qu'il y en a qui bouge un poil de cul tu l'lattes. Elle fait son p'tit blabla et les v'la qui s'barrent. T'es grave comme un con ouais. L'jour où quelqu'un ose t'toucher comme ça, ils ont pas intérêt à t'louper car toi tu t'venges fois cent. La nana te r'garde enfin. L'est un peu amochée. Pas pire que ta sale gueule de base. T'hausses un sourcil à sa phrase. J'devrais plutôt vous r'tourner la question. Il t'a pour ainsi dire même pas touché c't'enfoiré. T'approche d'un pas. T'veux pas trop t'montrer menaçant. Qu'elle prenne pas peur d'ta gueule. Voulez qu'vous emmène à l'hosto ou quoi ? Ou juste à la pharmacie pour acheter des trucs. Elle peut pas rester dans c't'état hein. Pis tu vas pas la laisser en plan. Parce qu'elle a déguster ouais. Tiens d'ailleurs en parlant. Pis j'peux savoir c'qui vous prend ? C'quoi le délire ? Fallait m'laisser leur péter la gueule putain. S'ont pas eu pitié pour vous ces connards. Elle avait l'air de connaître l'type qui la cognait en plus. Si t'les r'croises dans la rue, p'tet qu'tu leur mettra une raclée. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Jeu 12 Avr 2018 - 15:41 | |
| La situation ne pouvait pas être pire qu'elle ne l'était déjà. L'arrivée du troisième homme, celui qui allait la sortir de ce traquenard infernal finit par faire réagir Tahlia. Elle admirait l'acte du dernier arrivant. De nos jours, la société était si individualiste qu'il n'y en avait pas beaucoup qui se jetterait dans la gueule du loup pour aider une inconnue. Mais il l'avait fait. Au fond, la jeune femme le remerciait. Une partie d'elle-même, plus sombre et plus féroce, attendait le moment où il anéantirait ces deux bourreaux. Mais elle n'avait pas le droit de laisser une telle situation s'envenimer. Sa raison était plus forte que oui. Alors oui, elle avait intimé les trois hommes d'arrêter de se battre. Ce n'était pas son autorité qui avait joué en sa faveur mais le simple fait qu'elle avait reconnu celui qui l'avait frappé. Elle pouvait très bien retourner au commissariat et le faire coffrer. Ruiner sa vie. Mais malgré huit années dans la police, Tahlia restait profondément humaine. Ou conne, dans le cas présent. Mais elle assumait. Alors oui, elle les laissa fuir. Le jeune homme s'avança vers elle. Elle posa ses yeux embués sur lui, réprimant un froncement de sourcil en apercevant le visage décimé de ce dernier. C'était l'effet de surprise, mais Tahlia ne fit aucun geste de recul. Il lui en fallait plus pour l'effrayer. D'autant plus qu'elle n'était pas mieux niveau gueule, à cet instant. Elle secoua la tête quand il lui proposa d'aller à l'hosto : "Non, surtout pas." Les larmes commencèrent à couler sur ses joues, impossibles d'être retenues davantage. Elle les essuya du revers de la main, doucement pour ne pas se faire mal. Ses joues étaient devenues pourpres, elle sentait cette chaleur qu'elle connaissait bien quand les blessures s'enflammaient. "Il y a une pharmacie à deux rues d'ici, ça devrait suffire." Elle ne pouvait pas se rendre à l'hôpital. Elle ne pouvait pas répondre aux questions des médecins parce qu'elle savait que cela pourrait la faire ployer. La briser. La voix du jeune homme la ramena sur terre. C'était comme s'il la réprimandait. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne l'avait pas laissé faire la peau à ces deux petits cons. "C'était des gamins..." Ce n'était pas un argument valable, elle le savait bien. Alors elle ajouta : "De toute manière, ça vous aurait apporté quoi, hormis des soucis dont vous vous passeriez bien ? Vous auriez eu la police sur le dos. Voilà ce que vous auriez gagné..." Il n'y avait aucun reproche dans son ton. Elle disait simplement la pure vérité. Il suffisait d'un coup, d'un mauvais coup pour retourner la situation. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Dim 15 Avr 2018 - 12:15 | |
| T'as franchement jamais vu ça. D'abord la nana, qui s'est juste faite défoncer la tronche, vient se j'ter sur l'autre zonzon. Mais après elle te d'mande d'arrêter. A eux aussi. Ouais l'message s'adresse à tout l'monde. Mais sans doute plus à toi. Parce que si t'avais continué, y'a pas grand doute concernant l'état dans l'quel ils auraient fini tous les deux. La gueule ravagée. Ca c'est un. Et peut-être un ou deux - pour être gentil - os brisés. Notamment l'bras du connard qui s'est pas g'née pour s'défouler sur la d'moiselle. Mais t'les laisses filer. Oh t'pourrais les poursuivre. Leur faire bouffer leurs dents. Mais t'es p'tet plus inquiet pour la gonzesse au fond. Hôpital ? Nan. Carrément pas même. T'as bien compris l'pourquoi même si elle dit rien. Okay. T'la brusques pas pour le moment. T'la laisses pleurer sans aller la réconforter ou quoi. T'attends juste. Pis elle reparle. Pharmacie. Ca tu peux faire. Si vous l'dites ... Mais si vous avez une commotion ... Ou une arcade ou une pommette pétée. Enfin j'dis ça j'dis rien. Parce que bon ouais quand même, elle avait l'air bien moche là en l'état. Vous permettez qu'j'jette un oeil ? T'indiques son visage d'l'index. T'connais bien c'genre de blessures. Courant lors des combats dans la cage. Pas qu'tu vas pouvoir faire un truc mais t'pourrais mieux juger quoi. Après elle a probablement eu son compte. Elle va sans doute pas t'laisser la toucher. D'jà qu'tu lui as fais peur. Et l'fait que ces connards soit des gamins excuse que dalle. Et alors ? Ca excuse que dalle. Gamin, vieux, femme, handicapé toi tu t'en fous. Si un connard mérite une rouste tu lui la fous. Point. Si un gamin qui s'fout d'ta gueule croit qu'il va s'en sortir parce que c'est un gosse et que « un étranger frappe pas la gosses » pas qu'il rigole bien le p'tit connard car il va pas rire longtemps. Les flics. Parlez-en des flics ouais. Les cons. Laissez-moi rire. D'ja qu'on m'accuse d'avoir volé l'sac d'une p'tite vieille. La blague. Si elle s'était faite agressée par ça elle s'en souviendrait nan ? Tu montres ta gueule. Ouais ok l'gars devait avoir une capuche. M'enfin. En plus t'avais un alibi. Mais forcément qu'ils d'vaient l'vérifier. Les cons. Fallait m'laisser leur péter la gueule. Les flics tout c'qu'ils savent faire c'est dire "c'est pas bien". Puis il les r'lâchent direct. Ces bons à rien. Accuser c'est facile mais si derrière on fait rien ... D'ailleurs ... Pourquoi vous voulez pas aller les voir les flics ? Parce que c'est d'ça dont il est question aussi nan ? T'as aucune idée du pourquoi. T'essayes même pas d'deviner. Au fond tu t'en fous. T'poses juste la question. La pharmacie. C'pas tout ça mais ouais ce s'rait pas mal d'aller à la pharmacie là. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Mar 1 Mai 2018 - 18:48 | |
| C'était stupide. Peut-être qu'elle aurait dû les laisser se taper, par simple esprit de vengeance... mais son bourreau n'avait pas tapé assez fort pour retirer toute la lucidité qui caractérisait Tahlia. En criant d'arrêter, au fond, ce n'était pas pour ces deux gamins, mais plutôt pour celui qui avait eu le cran de se mêler de l'affaire. Il était hors de question qu'un homme innocent récolte tout un tas de soucis pour une femme qu'il ne connaissait même pas. Au sein de son métier, elle avait vu des choses ahurissantes, des histoires qui s'étaient mal terminées, et elle ne voulait pas être responsable d'une nouvelle affaire qui ferait bien dans la catégorie "faits divers" du journal local. Une fois les deux agresseurs partis, Tahlia s'effondra. La peur et la douleur s'évacuaient au travers de ces larmes qu'elle avait souvent retenues. Il n'y avait rien à dire, rien à faire. Il fallait que cela sorte. Pourtant, elle réagit quand le jeune homme parla d'hôpital. C'était l'endroit où elle ne voulait pas terminer. Elle était consciente et capable de se relever, son cas ne devait donc pas être grave. Oui, Tahlia avait tendance à dédramatiser la situation. Elle ne voulait pas se rendre compte qu'elle avait vécu une terrible agression. Par peur et par honte, probablement. Même les mots commotion, arcade ou pommette pétée ne la firent pas changer d'avis. Alors qu'il lui demanda s'il pouvait jeter un oeil, Tahlia daigna relever la tête afin d'observer le jeune homme, l'espace de quelques secondes. Une marque d'hésitation ? Probablement pas, puisqu'elle finit par hocher la tête : "Si vous vous y connaissez un peu, je vous laisse faire..." C'était peut-être la preuve qu'elle avait une certaine confiance en cet homme qui pouvait inquiéter à première vue. Il venait de la tirer d'un sacré merdier, et cela, elle ne l'oubliait absolument pas. Même si elle baissait quelque peu les armes, Tahlia, cependant, semblait encore sonnée quand elle justifia l'acte de ses agresseurs par leurs âges. Le jeune homme avait raison. Ce n'était pas parce qu'ils étaient des gamins que cela pouvait justifier ce qu'ils avaient fait. Mais de là à le dire... c'était une autre histoire. Tahlia finit par énoncer les réelles raisons qui l'avaient poussées à arrêter le tout : les ennuis qui auraient pu découler pour ce jeune homme qui se trouvait face à elle. Seulement, sa réponse destabilisa la jeune policière. Il semblait avoir eu affaire à la police, concernant une agression de vieille dame. Tahlia grimaça et répliqua : "Justement, c'est une raison de plus pour ne pas aggraver votre cas ! " En réalité, elle ne savait pas quoi répondre de plus. Le jeune homme mettait en avant son visage défiguré comme preuve de son innocence. Elle le croyait, évidemment, mais ne pouvait rien ajouter. Cela irait à l'encontre de ses collègues. Pourtant, quand il cassa la police, Tahlia lâcha ce qui semblait être un petit rire, vite remplacé par un gémissement de douleur. "Ce n'est pas faux, mais s'ils le font, c'est sûrement par manque de preuves. Dans la majorité des cas, du moins." Elle qui disait qu'elle ne dirait rien à l'encontre de ses collègues, c'était loupé... Vint alors la question fatidique. Pourquoi ne pas aller voir la police ?! Tahlia se détacha du mur sur lequel elle prenait appui, titubant un instant, le temps de retrouver son équilibre. Les bras croisés, repliée sur elle-même, elle était bien loin l'image de la Tahlia policière, forte, sans peurs et sans reproches. Pour une fois, elle était ce qu'elle était vraiment : une femme brisée. Elle secoua de nouveau la tête et répondit : "Je ne veux pas aller voir la police. Vous pouvez dire ce que vous voulez sur eux, sur leur manque de compétence ou autre, je sais que, si je me rends au commissariat, tout ce que je m'efforce de faire pour étouffer l'affaire sera effacé d'un revers de la main. En temps normal, les policiers n'apprécient pas trop que l'un d'entre eux se fasse agresser..." C'était un peu abrupte, mais il valait mieux qu'il sache qu'elle était policière. Au moins, c'était réglé. "Je peux compter sur vous et votre silence ?" demanda-t-elle, son oeil valide posé sur lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Jeu 3 Mai 2018 - 20:22 | |
| Sérieux ? T'es surpris ouais. Surpris qu'c'te nana veuille bien s'laisser approcher. Avec la gueule que t'as généralement les gens s'tiennent à l'écart. D'ja qu'ils te r'gardent pas. Ca s'donne parfois des grands airs à dire que ça change que dalle qu'tu sois affreux ou non mais au final hein. Pis t'leur en veux pas non plus. T'f'rais pareil à leur place. Du coup t'approche doucement. T'inspectes juste d'l'oeil. T'vas pas trop commencer à toucher non plus. L'a pas loupé putain. Ca fait qu'conforter c'que j'pense. Vous d'vriez vraiment faire aut' chose que simplement allez à la pharmacie. C'est pas très joli à voir. Et ce s'ra pire demain. Vous allez vous en r'mettre c'est pas ça mais si jamais ça soigne pas bien hein … Est-ce qu'elle pourrait avoir des séquelles ? Nan quand même pas. Mais elle risque d'mettre plus de temps à guérir quoi. Elle veut pas partir chez les flics. T'façon hein, f'raient rien ces branleurs. Et ouais t'as pas trop trop envie d't'embarquer dans cette histoire. La fois dernière t'a suffit. Ouais. S'avez raison. T'continues à t'foutre de la gueule des poulets. C'qui fait rire la nana. Même si elle devrait pas. Elle comprend vite pourquoi. T'grimaces à ton tour. L'a pas fait les choses à moitié ce connard. Si t'avais pu lui latter la gueule putain tu te s'rais fait plais' quoi. Tu tiques à sa réplique. Mouais. Manque de preuves … Arh. Les preuves ça tombent pas toujours du ciel. Faut parfois s'bouger l'cul pour les trouver. C'est là qu'ça d'vient compliqué. Elle aura bien vite compris qu'tu portes pas la flicaille dans ton coeur non. Bon t'lui d'mandes quand même pourquoi elle va pas aller porter plainte. Et si ça s'reproduit hein ? P'tet qu'elle cache que'que chose. Mais vu son état … Et vu la tête des deux autres connards, elle pourra baragouiner c'qu'elle veut on la croira. Ouais toi aussi t'fais dans l'préjugé. C'est tout le monde comme ça façon. Pis là sa dernière phrase t'fous un bon coup d'poing en plein gueule ouais. « L'un d'entre eux ? » C'est tout c'que tu sais dire. T'veux être certain de … d'avoir compris ouais. Putain. T'es tombée sur une flic. Le bordel quoi. Ok … J'vois quand même pas pourquoi vous allez rien dire mais soit. Vous allez expliquer ça comment hein ? « J'suis tombée d'l'escalier ». Vous allez prendre une s'maine d'congé ? Pourquoi t'dis ça toi ? Enfin qu'importe. J'm'en fous. Le pire dans c't'histoire c'est qu'la nana s'rait capable de t'coffrer pour outrage à agent ou une connerie du genre. Enfin non elle peut pas. Elle veut pas avoir ses emmerdes ou quoi là. Ouais. Vous croyez qu'c'est moi qui vais aller porter plainte au poste ? Ca ce s'rait vraiment une bonne blague ouais. Arh. Bon. S'avez un truc que je dois prendre spécialement à la pharmacie ou quoi ? Puis s'avez d'largent ? Ouais. T'es pas un connard sur le coup mais t'es pas non plus l'bon samaritain qui va acheter tout son bordel pour la charité. Faut pas déconner. Vous en faites pas j'vais pas vous piquer votre pognon. Façon avec ma gueule c'pas comme si j'pouvais passer aperçu. Qu'on te décrive à n'importe quel blaireau d'Bowen et on t'retrouvera fissa. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Dim 27 Mai 2018 - 22:54 | |
| Tahlia aurait pu se renfermer sur elle-même. Vu ce qu'elle venait de vivre, cela ne serait pas étonnant. Pourtant, elle laissa le jeune homme l'approcher. Même lui semblait surpris de la réponse de la brune. Mais c'était bien la preuve qu'elle ne le craignait pas... et puis, il était le seul à pouvoir examiner ses blessures. Sous le coup du choc, Tahlia minimisait vraiment ce qu'elle avait. Pour elle, ce n'était qu'un oeil au beurre noir et une lèvre explosée. Elle avait vu pire lors de sa formation de policière ou sous les coups d'Elias. Enfin, c'était ce qu'elle croyait. Alors qu'il s'approcha d'elle et qu'il examina son oeil, il confirma de nouveau qu'elle ferait mieux d'aller ailleurs qu'à la pharmacie. "Vous avez sûrement raison. Je vais attendre une heure ou deux, le temps de me remettre de tout ça et j'aviserai à ce moment-là. Mais merci..." A choisir entre l'hôpital et le commissariat, elle préférait l'hôpital. C'était moins dérangeant. A l'hôpital, elle n'affronterait pas les regards et les questions de ses collègues. C'était stupide comme réaction, mais c'était ce qu'elle avait choisi. Taire certaines violences ne lui était pas inconnu, de toute manière. D'ailleurs, en parlant de flics, le jeune homme n'hésita pas à les critiquer sans réserve. "Vous êtes décidément impitoyable avec les flics ! Vous êtes probablement tombé sur une mauvaise équipe..." Tahlia, elle, avait plutôt de la chance. Elle était dans une unité de policiers passionnés, qui n'abandonnaient pas. Quitte à parfois opter pour des façons de faire peu recommandables, mais ça c'était une autre histoire. Avant qu'il ne déverse davantage son venin, elle lui fit comprendre qu'elle était justement une policière, ce qui sembla surprendre le jeune homme. "Oui, je travaille au commissariat de Bowen." Au moins, elle était honnête avec lui. Ce n'était pas pour exercer une quelconque menace ou autre. Il pouvait continuer à dire tout ce qu'il voulait sur les flics, c'était le cadet de ses soucis. Alors qu'il lui demanda ce qu'elle comptait dire à ses collègues, Tahlia se renfrogna. Elle n'en savait rien, justement. "Je n'ai pas encore réfléchi... Je dis juste que je n'ai pas envie d'aller les voir, là, maintenant. Je changerai peut-être d'avis demain ou peut-être que je ne dirai rien et que j'inventerai un bobard. Comme vous l'avez si bien dit, vous vous en foutez, et vous avez bien raison..." Qu'est-ce que ça pouvait lui faire de savoir ce qu'elle allait faire ?! Elle ne lui demandait rien de plus que ce qu'il avait fait jusqu'à présent. Encore moins qu'il aille porter plainte à sa place. La brune releva la tête vers lui et reprit doucement : "Vous plaisantez ?! Je me suis peut-être pris un sacré coup dans la figure, mais j'ai encore toute ma tête. Je n'attends pas que vous portiez plainte à ma place. S'il faut le faire, je le ferai." Elle se détacha du mur contre lequel elle avait pris appui et testa son équilibre. ça tournait un peu mais elle tenait le choc. Plus qu'un tour à la pharmacie et elle pourrait retrouver son chez soi. Alors qu'il lui demanda ce qu'il fallait prendre, la brune grimaça et répondit : "Du désinfectant et peut-être une crème contre les hématomes. ça pourrait être un bon début. Si ça ne vous dérange pas, évidemment." Elle fouilla dans son sac et chercha son porte-feuille. Mais en entendant la dernière parole du jeune homme, elle secoua la tête : "Vous savez, je ne suis pas du genre à m'arrêter aux détails physiques. Ce n'est pas parce que vous avez une telle figure que je vous assimile à un voleur, un escroc ou un sale mec. Ce que je retiens, c'est que vous m'avez sortie de là. Vous êtes forcément mieux que ces deux petits cons..." Avec la même détermination que son ton le montrait, elle tendit les billets, le regard rivé sur lui. A force, il finirait bien par comprendre que sa gueule ne lui faisait pas peur. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Mar 29 Mai 2018 - 20:47 | |
| Mh. D'rien. Elle va suivre tes conseils. Mouais. Elle s'en branle pas mal mais elle t'dit juste pour dire quoi. Pour qu't'arrêtes de l'emmerder. Complètement tarée c'te femme d'pas vouloir aller aux urgences. Ou même juste un médecin quoi. Bien qu'en c't'heure-ci ils ont tous fermés leur cabinet. Et comme elle a pas l'air du genre à vouloir aller déranger quelqu'un. C'qu'elle veut pas d'autre ? Aller chez les flics. T'la comprends un peu. Si c'est pour prendre une déposition et la foutre à la poubelle derrière. Et faire genre qu'ils y bossent quoi. T'rigoles à ses mots. Arh. Mauvaise équipe. Pourquoi ? Parce que y'a d'bonnes équipes ? Arh. Elle est drôle nan ? T'as des mauvais flics et t'en as des pires. Voilà comment t'les catégorises. Sauf que tu t'retrouves comme un con quant t'vois qu'elle est flic justement. Putain. La merde. J'vois. C'pas pour autant qu'tu r'tires tout c'que t'as dit avant. Mais la nana pourrait t'faire voir qu'les flics sont pas que des cons. Même si t'la trouve conne quoi pour le coup. T'comprends encore moins du coup qu'elle veuille pas aller voir les collègues. Pour leur raconter un bobard demain ? Arh. La blague. Il a intérêt à être costaud c'mensonge. Ouais nan. J'dis juste. Parce que même dans les combats d'boxe on r'ssort pas autant amoché. Pis là y'a pas qu'la gueule. Elle a du prendre dans les côtes, dans l'ventre. Alors le bobard hein … Personne qui vous croira quoi. Mais tu t'en fous nan ? Ou p'tet pas en fait. Ouais t'sais pas pourquoi tu t'intéresses à sa vie. P'tet parce que tu viens d'la sauver sans doute. Ouais. Ouais bah j'allais pas l'faire non plus hein. Porter plainte à sa place. La blague quoi. T'préfèr'rais jouer les vengeurs à aller péter la gueule de ses types ouais. C'que t'aurais fait si elle t'avait pas stoppé net. T'comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi t'l'as écouté. Elle sait pas r'gardé dans une glace elle. Elle voit pas comment elle est arrangée. Et même avec de la pommade, de la crème et tout ça changera quasi rien. En même temps y'a pas mille truc à faire non plus. Est-ce que ça t'dérange d'aller à la pharmacie ? Oh un peu ouais. Mais t'vas pas la laisser en plan. Ouais d'accord. Pis si ça m'dérangeait vraiment j'vous laisserais dans vot' merde et j'me barrerais comme un connard. T'as beau avoir tous les défauts du monde, t'es quand même un peu sympa des fois. Des fois. Par contre t'vas pas payer pour elle. Pas déconner non plus. Et la bonne femme est prête à t'donner du blé. Sans une p'tite remarque d'sa part. C'est c'qu'on dit ouais. Mais faites pas genre. Si j'vous avez pas débarassée d'ces deux connards vous m'prendriez pour l'un d'entre eux. Elle aurait qu'à moitié tort, mais à moitié raison aussi. J'reviens. Parce que la discussion là c'bon t'en as ras l'cul. T'vas donc chercher un truc pour désinfecter, d'la crème, des trucs en coton là pour frotter, puis des anti-douleurs aussi. Non sans un r'gard bizarre du pharmacien mais quand t'lui as dit « Quoi ?? » bah il a arrêté d'broncher. Retour vers la flic donc. Qu'a pas bougé d'place. Et quoi j'vous aide ici là maintenant ou bien ? C'pas trop trop l'endroit. Mais t'vas pas aller chez elle non plus quoi. Ou alors elle est vraiment con. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Lun 4 Juin 2018 - 22:47 | |
| C'était le flou total dans l'esprit de Tahlia. Elle était tellement destabilisée qu'elle ne savait plus ce qui était bon à faire ou non. Partir aux urgences aurait été la meilleure solution, oui, mais elle préférait se donner une petite heure pour retrouver ses esprits. Peut-être qu'il ne comprenait pas ses actes, à vrai dire elle aussi ne se comprenait pas. Elle était sonnée, voilà tout. Pourtant, quand il démonta les flics devant elle, la jeune femme tenta de défendre – sans grande conviction – sa profession. « Disons qu'il ne faut pas mettre tous les flics dans le même panier... » répondit-elle dans un haussement d'épaules. Elle en avait connu des bons flics. Elle aussi avait été une bonne flic, à une période de sa vie. D'ailleurs, elle lui avoua qu'elle était justement une policière. Elle n'attendait pas à ce qu'il retire ce qu'il venait de dire ou qu'il change quoique ce soit. Elle ne savait même pas pourquoi elle lui avouait ça, à vrai dire. C'était même se tirer une balle dans le pied, parce qu'elle passait pour la flic incapable de voir ses collègues pour qu'ils l'aident sur ce coup-là. Elle passait peut-être pour la conne de service aux yeux de cet homme, mais elle s'en fichait. Il ne connaissait pas son passé. Des bobards, elle en avait déjà donné et on n'avait pas cherché à aller plus loin. « Tant pis si on ne me croit pas ! Vous croyez vraiment que les gens cherchent à avoir la vérité ? Non... ils se contentent de ce que l'on dit, même s'ils savent que c'est un mensonge monté de toutes pièces. » Ce n'était pourtant pas compliqué de comprendre qu'elle n'avait pas envie d'aller au commissariat, là, maintenant. Elle ne lui demandait rien, et surtout pas porter plainte à sa place. « Au moins, on est d'accord sur une chose ! » lâcha-t-elle dans un souffle. Elle avait beau être sonnée, il fallait avouer que cet homme lui tapait sur les nerfs, même si elle lui devait beaucoup ce soir. Mais quand elle lui donna l'argent pour qu'il prenne quelques médocs à la pharmacie, elle ne put retenir sa pensée. L'homme ne semblait pas la croire quand elle disait qu'elle ne faisait pas attention aux détails physiques. « Je ne fais pas genre. Vous ne me connaissez pas, alors ne dites pas des choses que je ne ferai pas. » Elle commençait à perdre patience pour le coup. C'était un dialogue de sourds où chacun était campé sur leurs positions. Heureusement, il s'éloigna d'elle pour aller jusqu'à la pharmacie. Tahlia alla jusqu'au bout de la ruelle où se trouvait un magasin au coin de rue, aux rideaux fermés. Elle eut l'occasion de voir l'étendue des dégâts et ce fut la douche froide. En effet, il ne mentait pas quand il disait qu'elle était bien amochée. Elle sentit sa gorge se nouer, mais se ressaisit quand l'homme refit son apparition. Elle récupéra le sachet de la pharmacie, fronçant les sourcils quand il demanda s'il devait l'aider. Elle ne le comprenait décidément pas. Il la faisait passer pour le fardeau de l'histoire, mais s'évertuait à l'aider malgré tout. « Je crois que vous avez déjà fait tout ce qu'il fallait faire. Je ne veux pas vous embêter davantage. Merci pour ce que vous avez fait. » Elle réajusta sa veste et reporta son regard sur le jeune homme. « Je sais que vous ne portez pas les flics dans votre cœur, mais si vous avez besoin de quoique ce soit, un jour, demandez Tahlia au commissariat. » Elle lui était redevable, de toute manière. Tant pis si ça ne faisait pas flic exemplaire... de toute manière, elle ne l'était pas. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Jeu 7 Juin 2018 - 20:35 | |
| Boarh. Tellement plus facile d'traiter tous les flics de cons hein. T'sais bien qu'y'a quelques nuances mais global'ment c'est toujours la même chose. Mouais. P'tet bien. Pis p'tet bien qu'nan aussi. Elle va d'toute façon pas continuer d't'emmerder avec ça hein ? Ou p'tet. Car elle est flic. Putain. Fallu qu'tu tombes sur une flic. Et pas une conne de flic en plus. Quoique. Si elle avait pas été conne elle t'aurait pas d'mandé d'arrêter d'les tabasser. Là où elle a pas tort c'est qu'les gens s'foutent parfois pas mal d'la vérité. Sauf les gros emmerdeurs de merde. Qu'ont toujours une putain d'question. Ouais j'avoue. M'enfin là quand même ça va soul'ver des questions. Même si j'suis sûr qu'vous s'rez leur faire ravaler leur langue aux collègues. Pis j'pourrais vous r'dire la même chose. Faut pas foutre tout l'monde dans l'même panier. Nan parce que y'a bien des gens qui vont s'inquiéter quoi. Genre des proches. Sauf si la nana a personne dans sa vie. C'qui s'rait triste. Genre trop trop triste. Comme si t'avais des gens dans ta vie toi. Même si t'es certain qu'quelques personnes t'en poseraient des questions ouais. Et t'croirais pas. Mais t'as l'don pour dire aux gens d'arrêter de t'faire chier. Comme à c'te flic là. Après qu't'lui dis qu'tu vas pas piquer dans son portefeuille. Ca va ça va vous énervez pas. Manqu'rait plus qu'ça. Pis façon c'pas comme si elle était en position d'quoique ce soit la nana. Alors nan c'est pas « gentil » qu't'ailles à la pharmacie. C'quand même normal quoi. T'allais pas la laisser dans sa merde et tout. Alors tu r'viens. T'lui d'mandes si elle a b'soin d'aide avec tout ça. Bon t'sais bien qu'ouais. Mais t'es genre poli pour pas qu'tu foutes tes sales pattes comme ça sur sa belle gueule à la gonzesse. Plus si belle ouais m'enfin bon. Sauf bien sur qu'elle le prend pas d'cette façon. Bah voila. C'toi l'méchant d'l'histoire presque. Ca va c'pas comme si ça m'emmerdait d'le faire non plus. Pis de rien. Ca m'parait quand même normal. Bah ouais. Qu'est-ce que t'allais genre la laisser pourrir dans la ruelle sérieux ? N'empêche elle s'barre pas. Même qu'elle te dit qu'elle te doit encore un service. Mouais. Boh. C'toujours ça hein. Tahlia. T'notes le nom. Des problèmes avec les flics t'en aura toujours façon. Ouais. D'accord. Mais c'pas d'main la veille qu'ça risque d'arriver. Toi d'mander un coup d'main ou quoi à une flic. Arh. Et j'm'appelle Jorge. Si s'avez vraiment plus b'soin d'moi … Vous gênez pas sans quoi. J'sais bien qu'j'ai l'air d'm'en foutre mais c'pas l'cas. Nan quand même. Même pas « juste un peu ». Elle est salement amochée la nana quoi. Mais elle a l'air assez forte quand même. C'pas une nunuche nan c'est sûr. |
| | | Invité | Sujet: Re: Mad world - Jorge Lun 11 Juin 2018 - 16:45 | |
| L'un et l'autre ne pouvaient se mettre d'accord sur leurs visions de la police, tout simplement parce qu'ils n'étaient pas dans le même camp. Alors, elle préféra ne rien rétorquer car cela reviendrait à un dialogue de sourds et elle ne voulait pas se mettre le jeune homme à dos. Surtout qu'il y avait quelques points sur lesquels il avait raison. Notamment l'excuse qu'elle allait sortir pour expliquer la tête qu'elle avait. Cela allait soulever des questions, c'était certain. Et Tahlia ne savait pas si elle était prête à faire face à cela. Elle allait peut-être tout lâcher, dire la vérité. Tahlia redoutait ceux qui ne fallaient pas mettre dans le même panier, ceux qui s'inquiéteraient pour elle, comme il sembla lui faire comprendre « J'avoue que je ne sais pas encore ce que je vais faire pour ceux-là, ceux qu'on ne met pas dans le même panier. » Elle imaginait surtout la tête de son père s'il apprenait cela. Tahlia ne voulait pas lui infliger un tel stress. Il fallait qu'elle trouve une solution. Un moyen de quitter Bowen pendant quelques jours... Elle n'en savait rien. Et puis, elle ne savait pas pourquoi elle en parlait à cet homme. Cet homme à qui elle devait beaucoup, mais qui, malgré tout, éveillait en elle quelques instincts de contestation. Au fur et à mesure que la conversation avançait, il trouvait des points de conflits sur lesquels elle était obligée de répliquer. C'était à croire qu'il voulait qu'elle le voit comme un monstre, un homme indigne de confiance ou un escroc. L'énervement de Tahlia se fit ressentir, si bien qu'il tenta de mettre de l'eau dans son vin et en profita pour aller à la pharmacie. Ce qui permit à Tahlia de se calmer un peu. Elle avait les nerfs à fleur de peau. Elle pouvait passer de la colère, à la peur, aux pleurs, en un instant. Elle détestait être si instable. Alors qu'il revint et qu'il lui proposa son aide, Tahlia refusa, estimant qu'il avait déjà bien assez fait, pour jouer, en plus de cela, l'infirmier. Mais quand il lui affirma que c'était normal d'agir comme cela, elle ne put s'empêcher d'esquisser ce qui semblait être un petit sourire. Elle ne bougea pourtant pas de place. Elle lui donna même son prénom, de façon à ce qu'il la retrouve, en cas de soucis particuliers. Bien sûr, il affirma que cela n'arrivera pas. « Il ne faut jamais dire jamais... » Au moins, il savait qui elle était. Elle aussi eut un prénom à mettre sur son visage. Jorge. « Même si la situation n'est pas la plus plaisante qu'il soit, je suis ravie de vous connaître, Jorge. » Et au fond, c'était bien la vérité. Il y avait des rencontres parfois étranges, qui tombaient à point nommé et qui marquaient. Tahlia était persuadée que cette rencontre resterait ancrée en elle. Sa dernière phrase la fit relever la tête vers lui. « Je le sais. Rien ne vous empêchez de partir mais vous êtes quand même resté. Je me souviendrai de tout ça. » Elle marqua un temps d'arrêt et reprit doucement : « Ceci dit, gardez précieusement votre supposé je-m'en-foutisme. Ça permet de se préserver dans de nombreuses situations... » Tahlia aussi était une adepte du je-m'en-foutisme, elle savait que ça faisait tourner en bourrique, mais ça permettait aussi de se protéger. Elle récupéra son sac qui était à terre, remonta la fermeture éclair de sa veste et rabattit la capuche sur sa tête. Cela éviterait de montrer à tous sa figure amochée. « Il est temps que je rentre chez moi. Je vais encore me répéter, mais je vous remercie, Jorge. Pour tout. » Son regard était reconnaissant. Elle lui adressa un signe de la tête et tourna les talons, disparaissant peu à peu dans l'obscurité. |
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