Mes voisins sont en rut

Tu devrais être enthousiaste à l’idée d’avoir de nouveaux voisins. Tu l’aurais sans doute était si tu n’en étais pas à trois nuits blanches. C’est probablement un couple de jeunes mariés, du moins c’est ce que tu déduis vu les nuits torrides – et les journées – qu’ils passent ensemble. T’es pas un voyeur et tu veux pas te mêler de ce qui te regarde pas mais… Faut que ça s’arrête ! Qu’ils fassent moins de bruit ! Tu vas pas tenir longtemps comme ça. Tu as des poches sous les yeux, et pourtant t’es un habitué des nuits courtes à cause de tes cauchemars.

Tu remontes l’allée avec un sac de course en papier kraft dans les mains, et tu te fais héler par… Le chaud lapin ! Alors voilà le type qui fait grimper sa femme au rideau avec autant d’endurance ? « Bonjour » salues-tu en lui gratifiant un sourire amical. Tu supposes que c’est le bon moment pour agir, sauf que… C’est tellement gênant de parler de ça, surtout dehors devant les possibles passants du quartier. « Je vais bien et vous ? » lui retournes-tu la question alors qu’il arrête la tondeuse. Ca fait du bien aux oreilles au passage. « Je peux vous offrir un café ? » lui proposes-tu sans même réfléchir à ce que tu viens de dire. C’est p’tre pas plus mal pour discuter de ce que tu veux lui dire, vaut mieux le faire dans les meilleures conditions possibles. « Je m’appelle Wyatt Buchanan » te présentes-tu afin de lever le voile sur ton identité, tout en souriant à l’homme qui a délaissé sa tondeuse à gazon.

Il semble plutôt sympathique le voisin, mais tu ne perds pas de vue ton objectif. Lui demander de baisser le son la nuit… et même la journée parfois. Comment il fait pour paraître en forme après les nuits marathoniennes qu’il se paie ? Peut-être qu’il ne serait plus dans les cartons s’il arrête de copuler pendant quelques heures pour les défaires ? T’abuses un peu là. Tu le regardes éteindre sa tondeuse à gazon, et tu lui réponds. « Ah oui ! Les cartons c’est toujours le moins amusant dans un déménagement. Quand on croit qu’y en a plus, y en a encore ! » souris-tu avec politesse alors qu’il arrive vers toi. Tu laisses un petit rire s’échapper alors qu’il te demande si t’as pas quelque chose d’autre à boire. « Je comprends ! Et avec cette chaleur, le café ça donne pas trop envie… Il doit me rester de la bière si vous voulez » lui proposes-tu alors qu’il arrive devant toi. Les bieres que tu n’as plus osée toucher depuis Townsville. L’alcool, tu l’as banni de ta vie, t’as trop peur de déconné encore.

Tu lui serres la main qu’il te tend, essayant de paraître chaleureux malgré le manque de sommeil. «  Le plaisir et pour moi de Jeff, je vous en prie, entrez ! » l’invites-tu aussitôt à rentrer dans la maison.Maison que tu rénoves depuis ton retour, si bien que tu as fini le rez-de-chaussée et que tu n’as plus que l’étage à terminer. Maison parfaitement en ordre, rangé et propre, merci les années à l’armée pour ça, sauf que parfois… t’es trop carré. Vous vous dirigez vers la cuisine en passant par le double séjour. Tu réponds d’ailleurs à sa question. « Non, quelques mois seulement. » Admets-tu avec honnêteté, « C’était la maison de mes grands-parents, je suis venu m’y installer histoire de… repartir à zéro. » Ajoutes-tu, un peu plus à l’aise à l’idée de parler de ton passé. Comme quoi, la thérapie pouvait peut-être faire son effet après des longues et longues séances interminables. Tu ouvres le frigo est tu en sort une bière pour Jeff. Tu attrapes le décapsuleur dans le premier tiroir sur ta droite et tu lui ouvres avant de la lui tendre. « Et vous ? Vous connaissez Bowen ou vous venez seulement d’arriver dans les parages ? » lui demandes-tu histoire d’y aller en douceur et d’attendre le bon moment pour évoquer les ébats entre Jeff et sa chère et tendre. T’avoues que tu cherches les mots pour le coup… c’est un sujet pas si simple à aborder !

Ton voisin te fait sourire. Il semble plein d’entrain, quoique… ce n’est pas tellement une surprise vu les nuits qu’il passe avec sa femme. Il semble ne plus en voir le bout des cartons et ça te fait sourire, mais il le prend avec philosophie, ajoutant qu’il l’a aussi bien voulu avec sa femme. C’était pas franchement utile de le préciser, t’as bien compris qu’il ne faisait pas autant partie de jambes en l’air  avec Casper le petit fantôme.

Vous êtes maintenant rentrés dans ta maison, enfin celle de tes grands-parents. Toi tu te contentes juste d’y vivre parce que t’as mère te la laisser pour avoir un toit au dessus de la tête. Tu lui offres une bière en espérant le mettre à l’aise. Tu ne sais toujours pas comment aborder le sujet de sa sexualité bruyante, alors tu espères au moins qu’il soit le plus détendu possible. « Oui, tout à fait. » acquiesces-tu doucement. Changer d’environnement c’était bel et bien la meilleure chose à faire, mais pour toi, ça a été très facile de quitter Fort Benning.

Il t’explique comment il est arrivé à Bowen. Une affaire de quelques mois qui s’est éternisé à la suite d’une relation amoureuse. C’est mignon. « Comme quoi, le bonheur à l’Australienne comme on dit, ça existe ! » Dis-tu amusé, sur un ton léger. « Oh ! Vous êtes américain ?! Je me disais aussi que vous avez pas l’accent d’ici ! » m’exclamais-je surpris d’apprendre d’où il venait. « Je viens de Fort Benning près de Columbus dans l’Etat de Géorgie. » lui fais-tu part de tes origines américaines.

Une femme ? Euh…. Comment dire ? « Non, non je… je n’ai pas de femme. Disons que j’ai pas vraiment eu le temps d’avoir une vie sentimentale jusqu’ici. J’étais dans l’armée. » lui révéles-tu alors en te passant une main dans les cheveux. «  D’ailleurs… en parlant de vie sentimentale… » commençes-tu en déglutissant. « Euh… Ne le prenez pas mal surtout mais… » balbuties-tu très mal à l’aise. Comment le lui dire ? Ah peut-être que… «  Serait-il possible que… Vous fermiez les fenêtres le soir ? » demandes-tu en rougissant légèrement. « Je sais que c’est l’été et qu’il fait chaud mais… euh… comment vous dire… C’est assez gênant… » Comment lui dire que tu as besoin d’au moins quatre heures de sommeil par nuit ? En général,  tu dors peu à cause de tes cauchemars, mais merde ! Avec leur boucan, tu dors même pas deux heures par nuit ! « En fait… Vous êtes assez… bruyant. Et euh… bah… on vous entends… » marmonnes-tu en le regardant gêné. On ? tu parles pas seulement de toi, parce que le voisin d’à coté, à aussi entendu leurs ébats. Comment tu le sais ? Parce qu’il t’a félicité de tes exploits sexuels alors que toi, t’as rien fait du tout. Du coup, bonjour la réputation que tu te paies grâce à Jeff.

Tu laisses un sourire pensif apparaître sur ton visage. Il n’a peut-être pas tort, même si pour toi, t’as l’impression que c’est mort. T’aurais toujours dans tes bagages, tes souvenirs douloureux et des cadavres qui te hanteront. Tu le sais bien. Mais tu sais aussi que tu as retrouvé Neala à Bowen, et aussi Daemon et… Tu as fait la connaissance d’un homme qui a changé ta façon de percevoir le reste du monde. Qui t’a donné envie de te battre encore plus pour mener une vie ‘normale’, tu as rencontré Naveen et rien qu’à cette pensée, ton cœur s’allège d’une certaine façon. « C’est vrai. Surtout là ou on s’y attend pas et même quand… on y croit plus. » souris-tu pensif.

Vous avez donc la même nationalité. T’as bien remarqué que Bowen est  devenue une ville hétéroclite alors ça ne te choque pas tellement. « Euh… Quand même pas… » ricanes-tu hilare. « Disons que y a pas d’océan entre nos deux villes d’origines au moins. » lui fais-tu remarqué amusé. Tu t’adosses à l’ilot centrale de la cuisine, ta bouteille d’eau à la main alors que tu lui as donné une bière. Il te remercie pour… l’armée. Evidemment. Tu tentes de garder un sourire, mais il est un peu fané. C’est con mais même si t’es content d’être là, dès que tu mentionnes l’armée, tu repenses à ton unité et dans l’enfer ou ils doivent se trouver actuellement. Tu lui sers la main qu’il te tends mais tu crois bon de te justifier. « Mais, je suis plus sur le terrain maintenant… comme vous le constatez. » souffles-tu en écartant tes bras pour lui montrer que t’es là, à Bowen et loin des zones de combats.

Tu as finalement lâcher la bombe et tu appréhendes sa réaction. Réaction qui tarde d’ailleurs à venir alors qu’il répète les mots clés de ton raisonnement. « Euh… oui, les fenêtres quand… enfin vous voyez… » dis-tu ne sachant pas s’il était sérieux ou pas. Electricité ? Chien ? Moto ? Mais… De quoi il parle ? Qu’est-ce qu’il te chante ? Mais il est complètement à côté de la plaque ce type. Sérieusement, tu peux te demander si avec trois gorgées de bière il est pas bourré ? «  Mais… De quoi vous… » bredouilles-tu effarés de voir jusqu’ou il s’égare. « Vous n’y êtes pas ! » m’exclamais-je horrifié de voir qu’il ne comprenait pas. Oh bordel ! Tu dois prendre le taureau par les cornes mec ! T’as pas vraiment le choix, sinon demain t’y es encore ! « Quand vous couchez ensemble ! » t’exprimes-tu avec puissance pour te donner du courage. Putain tu l’as dis. T’arrives pas à le croire ! Et maintenant ? tu rougis et t’as envie de disparaître, là, de suite. « Je… suis désolé… Je… Je veux pas vous manquez de respect… C’est juste que… vous êtes… euh… bruyant. » marmonnes-tu en fuyant son regard de gêne. Un mississippi, deux mississippi, trois mississippi, quatre mississippi… Allez un peu de courage. Maintenant il a pu que comprendre. Tu pouvais pas être plus clair, mais tu t’en veux tellement, t’as l’impression de te mêler d’un truc qui te regardes absolument pas alors que bon… ça fait quand même trois nuits que tu dors pas avec leur ‘Ohhh ouiii’ et les ‘Ha. HA.’ que t’entends malgré ta tête enfouit sous la tête de ton oreiller, alors ouais, ça te regarde un minimum quand même.

Et puis, tout naturellement histoire d’enchaîner sur un truc moins gênant tu lâches « Vous bossez à la caserne ? vous êtes pompier ?! » demandes-tu le plus innocemment possible pour tenter de mener une conversation moins… laborieuse.

D’accord, le voisin est du genre blagueur, ou bien il est nul en géographie et tente de se rattraper comme il peut. Dans tout les cas, ça te tire un sourire pour le coup. Tu laisses couler alors que vous enchaînez sur ton service militaire. « Oui, environ douze ans. » avoues-tu à mi-voix. Douze années, passées sur le terrain, sans compter les deux ans à l’école militaire. La moitié de ta vie, c’est pas rien. Mais là n’est pas tellement la question. Tu te concentres pour lui faire comprendre le petit problème que tu rencontres. Ton manque de sommeil à cause de SES nuits bruyantes et chaudes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas très vif. Sérieusement, il fait une compétition de connerie là ?

Tu lui balances clairement le fond du problème, et faut dire que ça t’a demandé une bonne dose de courage ! Maintenant, tu as envie de disparaître et tu te sens rougir de lui avoir balancé ça comme ça.  Faut dire qu’il semble ne plus trop savoir ou se mettre le voisin. Il s’excuse et tu te sens encore plus mal si possible de lui avoir fait la remarque. Mais t’as culpabilité s’envole lorsqu’il t’avoue qu’il se laisse parfois emporter avec sa femme, dans le vif de l’action. Et là, tu sais franchement plus ou te mettre et tu te bats contre toi-même pour pas piquer un fard. « Euh… ouais, je l’ai bien compris. » souris-tu en te passant une main dans les cheveux sans savoir ou te mettre. « Enfin… on… » marmonnes-tu en soulignant que d’autres voisins les avaient aussi entendu. « Je veux dire… mes voisins… de l’autre côté  de ma maison vous ont aussi entendu… sauf que… ils ont cru que c’était moi… » avoues-tu gêné par le souvenir de ce malentendu. Bon le message est passé, et il semble être compréhensif, ça te rassure un peu. « ah merci... » soupirais-je d’aise, soulagé d’apprendre qu’il allait faire attention. Après tout, il pouvait pas savoir que tu ne dormais habituellement que quatre heures par nuit, réveillé par des cauchemars et que ces quatre heures avaient été divisé par deux depuis quelques jours grâce à leur prouesses sexuelle. La bâillonnée ? Tu écarquilles les yeux de stupeur songeant au fait qu’ils s’adonnaient peut-être à ce genre de pratiques sexuelles. Pas que ça te regarde en soi, mais ça te choque d’entendre parler de bâillonnement quand on parle de sexe.  « euh… bah …. Euh… c’est pas non plus la peine d’en arriver à ce… à cette euh… extrémité là. » bafouilles-tu sans savoir ou te mettre. Doux Jesus ! il change de sujet ! Alléluia ! Faut que j’aille brûler un cierge ! « Donc… votre métier c’est vraiment votre vocation. » constates-tu en lui adressant un sourire léger. « C’est sur que Bowen est une ville plutôt calme, mais il y a pas beaucoup d’intervention ? Vous devez probablement plus intervenir sur les accidents de la route que sur les incendies ici, non ? » l’interroges-tu intéressé par son travail, ou par n’importe quoi d’autre du moment que vous ne parliez plus de ses exploits sexuels avec sa femme.

Tu acquiesces d’un signe de tête, même si tu ne penses pas mériter le dernier grade qui t’a été confié. On te l’a donné avant de te dire que tu retournerais pas sur le terrain, une remise de grade à l’hôpital, qui te donne envie de gerber rien qu’à t’en rappeler.  « J’ai… j’étais major. » dis-je doucement. « enfin, officiellement, je suis lieutenant-colonel mais… j’ai reçu ce grade le jour ou on m’a annoncé que je ne retournerais pas sur le terrain, alors… J’ai du mal à… l’accepter » admets-tu doucement au voisin. Etais-tu fou ? Une question que tous peuvent se poser puisque tu serais sans doute reparti pour être auprès de tes hommes.

Tu lui fais un sourire mi-navré, mi-amusé quand même. Parce que cette situation reste quand même assez cocasse. « Après ces trois dernières nuits… Désolé de ne pas approuvé. » dis-tu avec un sourire gêné. Tu tentes de faire un peu d’humour pour ne pas paraître trop gêné. Des remarques ? Tu baisses les yeux alors qu’un nouveau sourire se dessine. « Je pense que c’est une situation… assez gênante. » lui avoues-tu gêné. « Je peux comprendre qu’on ose pas vous le faire remarquer. » dis-tu avec honnêteté en le regardant dans les yeux. « Je n’aurais probablement pas osé si… ça ne m’empêcher pas de trouver le peu de sommeil que j’arrive à avoir. » Dis-tu en passant une main sur ta nuque. L’effet emménagement ? T’oses pas lui demander combien de temps ça va durer alors !

Quand il a parlé de bâillonné sa femme, ça t’a mis plutôt mal à l’aise. Plutôt ?c’est un euphémisme même. Mais bon, il peut pas vraiment comprendre que t’es pas à l’aise avec ça. A vrai dire, dès qu’il s’agit de sexualité, t’es à l’ouest. T’essaies de sourire lorsqu’il dit qu’il plaisante, mais il reste crispé. « D’accord y a pas de problème » bien que t’espères ne plus avoir besoin d’aller les trouver  pour leur dire de baisser le volume.

On parle alors du métier de Jeff, bien plus facile à aborder pour toi. «Ce n’est pas facile d’aller sur les lieux des accidents. » Souffles-tu en songeant au choc que ça peut parfois procurer de voir des corps meurtris par un instant d’innatention. Toi, tu bosses en tant que secouriste, donc tu sais ce que c’est, un peu comme Jeff. « Mais je suppose que c’est pire sur les incendies. Finalement ce n’est pas plus mal qu’il n’y en ait pas tant que ça dans les alentours. » fais-tu remarquer en sachant que les incendies mettaient les pompiers dans des situations beaucoup plus dangereuses, entre les flammes et les inhalations de fumées.

Tu acquiesces d’un signe de tête. « Je suis en école d’infirmier et… je suis aussi ambulancier à temps partiel pour la ville. » affirmes-tu. Ça peut surprendre que tu veuilles suivre une reconversion dans le domaine médicale, mais tu cherches un peu à trouver une sorte de rédemption. Quelque chose à l’opposé de ce que tu as fais pendant 12 ans et demi.

Il a pas tort sur ce point, après tout ce que tu en as bavé, tu l’as bien mérité. Mais ce grade à quand même un goût amer à tes yeux. Tu préfères changer de sujet, ça te pèse trop. Pour le coup, parler de sexe te paraît moins problématique que de parler de ton expérience sous le drapeau américain.

« Euh… Avec cette chaleur, elles sont ouvertes. » admets-tu calmement. « Enfin, c’est pas grave hein. On sait juste… tous que vous jouez pas au scrabble. » oses-tu dire sur un ton léger. Une petite note d’humour pour détendre l’atmosphère. Faut bien que t’apprennes à être à l’aise avec ça. Les hommes de ton âge son tous pour le moins décomplexés et t’étais pas autant coincé à l’armée. « Ah mais, loin de moi l’idée de trouver ça bizarre ! C’est juste que… c’est la première fois que je me retrouve à aborder ce sujet avec un voisin alors bon… » te justifies-tu en souriant, un peu tendu. « J’ignorais juste si… vous le prendrez mal…. » marmonnais-je dans ma barbe inexistante. « Comme on ne se connait pas… » ajoutais-je avec un sourire désolé. « C’est sur que… y a mieux comme première discussion entre voisins non ? » plaisantes-tu en le regardant amusé.

Il te parle de son métier et il semble vraiment attaché à celui-ci. Comme si c’était un bout de lui, un peu comme toi avec l’armée… avant l’Irak. « C’est pas plutôt le métier qui vous a choisi ? » ricanes-tu doucement. «  J’avoue que combattre des hommes c’est déjà pas facile, mais alors combattre des éléments aussi puissant, imprévisible et incontrôlable que le feu… » fais-tu remarqué avec honnêteté. «  C’est admirable. » conclus-tu en souriant. « Et même s’il n’y a pas eu d’incendie depuis quelques années, le risque zéro n’existe pas… il suffit d’une fois… » soufflas-tu platement. Une seule fois pour faire basculer une vie face aux tourments des flammes.

Je lève les yeux vers lui pensif. « J’en avais besoin. » admets-tu le regard lointain. « C’est aux antipodes de ce que je faisais avant et… c’est la seule chose qui me permet de me sentir… utile. » avoues-tu un peu gêné. « Mais c’est vrai que c’est plutôt calme, à part les accidents de la route qui ne sont pas beau à voir, c’est généralement des interventions pour des blessures domestiques ou des accidents basique. Rien de bien grave. » reconnus-tu sans pour autant te voir comme un glandeur professionnel. Tu avais quelques interventions par jour à Bowen lorsque tu travaillais en tant qu’ambulancier, et tu n’avais pas le temps de t’ennuyer lorsque tu faisais tes stages à l’hôpital.