Mes voisins sont en rut

Tu te mords les lèvres pour contrôler un fou rire alors qu’il parle des jeux qu’il fait avec sa femme. C’est tellement gênant, mais en même temps, naturel ça façon d’aborder ce sujet que t’essaie de le prendre bien, même si t’es pas habitué à aborder ce sujet depuis ton retour à la vie civile. Mais tu dois reprendre sur toi et réapprendre à trouver ce genre de conversation normal. « Ouais, … on s’en doute bien. » souris-tu amusé en tentant de chasser ta gêne. « Je ne pense pas qu’il y a des raisons de le prendre mal, sauf si… vous pensez que je veux m’immiscer dans votre vie privée, ce qui n’est pas le cas bien sur ! » lui dis-tu aussitôt pour lui faire comprendre que tu voulais rester à ta place. « Et… il n’y a pas de raison d’être grossier, pas pour un truc comme ça. » souris-tu doucement.  « Voyons le bon côté des choses, on fait dans l’original ! » plaisantais-je plus détendu au sujet de la conversation qu’on venait d’avoir.

Alors qu’on parle de nos métiers, je lui fais remarqué « Pas tout le monde est capable de risquer sa vie pour le bien des autres. » lui fis-tu remarqué, « C’est ça qui est admirable surtout. » souris-tu avec douceur. Et Jeff à un sacré avantage sur la plupart des pompiers de la ville. La Californie est réputés pour être balayés par de nombreux incendies, Jeff en a donc connus alors qu’à Bowen, c’est beaucoup moins évident. « C’est plutôt bon pour les pompiers de Bowen dans ce cas. Si jamais un incendie devait se déclarer, ils auraient quelqu’un qui a déjà connu ce genre de feu avec eux. Et l’expérience fait toute la différence dans ce genre de situation.» assures-tu en souriant « Oui, enfin c’est pas comme si j’avais beaucoup de solution de reconversion. » fais-tu blasé, même si ça reste ton propre choix. Tu hausses les épaules, blasé. « J’avoue que… je comprends pas les gens qui se foutent minable à se retrouver à cuver dans le caniveau…  Les ramasser c’est… fatiguant. » acquiesçes-tu blasé par les poivrots du coin.

Tu avais un apriori sur Jeff avant de faire sa connaissance. Faut dire que la seule chose que tu savais de lui, c’est que ses nuits étaient mouvementées et que ça perturbait les tiennes.  Tu ne pensais pas que la conversation dévierait autant, t’en ai soulagé. Et puis, ça te donne l’opportunité de faire la connaissance de tes voisins. Tu espères qu’il trouvera un moyen de baisser les décibels, parce que tu n’es pas sur de te remettre d’une autre réflexion de la part de tes autres voisins. C’est un couple de retraités qui t’ont vu grandir, des amis de tes grands-parents. Quand elle t’a pris en aparté pour te dire « Tu sais Wyatt, je comprends que tu ais des besoins d’homme, tu es un très séduisant et tu plais aux femmes, mais… s’il te plait, essaie de les faire crier un peu moins fort, ou à des heures plus raisonnables… ». Tu te rappelles parfaitement avoir été à deux doigts de t’évanouir et avoir jurer que ce n’était pas toi. Sauf que… son rire et le clin d’œil qu’elle t’a fait sous le regard amusé de son mari t’ont fait comprendre qu’elle ne te croyait pas.

Tu n’en parles pas à Jeff parce que t’es tellement pas à l’aise avec ça. P’tre qu’avec le temps, ça deviendra une anecdote amusante à raconter, mais pour le moment… C’est loin d’être le cas. Au lieu de ça vous parlez des reconversions de métier. C’est moins joyeux mais ça reste intéressant. Quant-aux cas que vous rencontrez au boulot, tu acquiesces doucement d’un signe de tête. « Par fierté… Par peur d’être jugé… Par peur de paraître vulnérable… » Cites-tu doucement. C’est plus pour toi que tu dis ça, non ? « Je ne les juges pas… parfois… je les comprends même. » admets-tu doucement en acquiesçant d’un signe de tête. Si toi tu parviens à garder la tête hors de l’eau, t’as déjà eu envie de lâcher prise, et pas qu’une fois.

Je réponds négativement d’un signe de tête à sa question, un léger sourire. « Je n’ai pas d’animal de compagnie non. » lui dis-tu posément. « Je n’ai… Disons que ça ne m’a jamais traversé l’esprit d’en avoir. » admets-tu pensif. A l’armée, c’était inutile d’y penser, mais maintenant… pourquoi pas ? C’est une idée… intéressante !  « Il creuse ? » l’interroges-tu ? « C’est pas ce que font les chiens en général pour jouer ? » l’interroges-tu sans trop comprendre ce qu’il y a de choquant là dedans.

Tu lui lances un regard en biais, comme si t’en avais trop dit. Comme si ta compréhension ne pouvait s’expliquer que par ta propre expérience et tu ne veux pas attirer des regards de pitié. Tu ne réponds pas, et tu préfères changer de conversation, moins à l’aise à présent sur ce sujet épineux. Vous parlez de chien, un sujet banal et bien plus facile à aborder. Tu as bien entendu des aboiements de temps en temps, mais ça ne te dérange pas. « C’est difficile de pouvoir s’occuper d’un animal quand on doit s’absenter pendant 6 à 9 mois par an. » dis-tu contrit. « Mais… maintenant… je n’y avais pas réfléchi mais ça me semble être une bonne idée. » dis-tu en souriant. C’est pas comme si on allait te rappeler au front. « Vous devriez peut-être consulter un comportementaliste canin si ça continue, mais… c’est peut-être seulement le changement d’environnement qui le perturbe un peu et que c’est la phase transitoire qui veut ça. » Enfin, tu dis ça, mais t’y connais pas grand-chose en chien.  Il t’annonce qu’il doit retourner travailler. Tu acquiesces d’un signe de tête, conscient de l’avoir suffisamment détourner de son activité. « Oui bien sur ! Bon courage pour votre pelouse ! » souris-tu amical avant qu’il ne t’annonce qu’il organisera aussi un barbecue prochainement. « D’accord ! et Merci pour … faire attention au bruit, enfin… vous voyez quoi ? » dis-tu en te passant une main dans les cheveux, un peu gêné mais bien plus à l’aise qu’au début de la conversation. Tu le raccompagnes à la porte et lui dit au revoir avant de partir à ton tour vaquer à tes occupations.