| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| hello darkness my old friend (tahlia) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: hello darkness my old friend (tahlia) Mer 14 Mar - 8:11 | |
| Même si tout semblait fonctionner dans ta vie actuelle d'apparences, ce n'était qu'artifices. D'extérieur, tu pouvais sembler comblé par ta vie de famille, par ton nouveau rôle de père, par ton travail qui marchait du tonnerre mais ce n'était qu'une couverture, qu'une façon de cacher ce qui se trouve à l'intérieur. De la noirceur. Une extrême noirceur, même. Tu t'étais maintenu la tête hors de l'eau pendant quelques mois voire quelques années mais aujourd'hui, tu replongeais sans cesse. Et si tu en étais là, tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi-même. Bien qu'une certaine brune ait tendance à accentuer cette culpabilité qui te ronge depuis quelques semaines maintenant. Tahlia. Cette femme que tu voulais détruire à tout prix rien que parce qu'elle était au courant pour la mort de ta mère. Rien que parce qu'elle connaissait ta faiblesse. Et la vérité c'est que, depuis ta naissance, elle est la seule personne qui puisse te rendre vulnérable. Qui puisse t'atteindre au plus profond de tes tripes. Tu détestes cette sensation d'ailleurs, mais tu ne peux pas contrôler Tahlia. Elle a un caractère qu'on ne peut pas diriger bien que tu aies de quoi l'atteindre, toi aussi. Si tu es déterminé à la détruire, elle l'est tout autant que toi. Elle n'a rien à perdre, au contraire, elle a tout à gagner. Tu soupçonnes qu'elle soit au courant de ton "vrai" travail et étant donné qu'elle travaille dans la police, ce n'est pas bon signe. Elle pourrait anéantir ta vie en quelques secondes et c'est pour cette raison que tu es bien décidé à l'anéantir le premier. Et pour cela, quoi de mieux que de rester proche de l'ennemi ? Que de l'appréhender, du moins un peu, pour connaitre davantage encore ses faiblesses ? C'est ton but, à présent, rester proche de Tahlia pour mieux l'enterrer au moment venu. Et c'est pour cette raison que tu lui donnes rendez-vous, ici, dans la forêt perdue. Un lieu peu commun mais qui te ressemble finalement. Qui ressemble à ce semblant de relation que vous partagez. Une relation des plus sombres, des plus destructrices. Une relation qui vous détruira soit l'un, soit l'autre. Soit les deux. En arrivant dans la forêt, tu repères un banc non loin de l'entrée et t'y installes en attendant la brune. « On va marcher ? » Demandes-tu lorsque Tahlia arrive, l'air déterminé, sûre d'elle. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Jeu 29 Mar - 5:21 | |
| Ces dernières semaines, la vie de Tahlia n'était qu'un chaos grandissant. Les marques sur son visage, dues à l'agression qu'elle avait subies, avaient fini par disparaître, mais à l'intérieur d'elle-même, elle était brisée. Elle n'avait plus goût en rien. Son travail la désintéressait pleinement, elle évitait ses amis, sa famille et désertait l'appartement. Elle était en décalage. Même quand elle côtoyait des établissements noirs de monde, elle se sentait à l'écart, comme si elle était mise sur pause alors que le monde autour d'elle vivait à cent à l'heure. Et comme si cela n'arrangeait pas le tout, elle s'était mise à côtoyer les mauvaises personnes. Ce jour-là, alors qu'elle était réfugiée sous sa couette, elle avait reçu un message de Ciàran. L'italien n'était pas le genre de personne qu'elle considérait comme "fréquentable". Il semblait traîner derrière lui un lourd passé, des mystères à élucider et sûrement quelques casseroles qu'il souhaitait oublier. Mais c'était pour cela que le regard de Tahlia s'était posé sur lui. En mettant le doigt sur une vérité qu'il souhaitait cacher - la mort de sa mère - il avait réussi à capter l'attention de la brune. Grosse erreur pour l'officier Wates, qui ferait mieux de se mêler de ses propres affaires. Mais c'était plus fort qu'elle, plus fort que sa raison. Alors, elle avait accepté l'invitation, ce qui la forçait à sortir de son lit et à trouver un peu d'intérêt à cette journée qui s'était annoncée ennuyeuse à souhait. Après s'être préparée simplement - en vue du lieu où elle devait le retrouver - elle arriva près de la forêt perdue, où il ne fallut marcher que quelques minutes pour trouver le bel italien. Etrangement, un sourire avait pris place sur les lèvres de Tahlia, qui allait parfaitement avec cette lueur déterminée que l'on lisait dans son regard vert. Arrivée à sa hauteur, elle le salua et acquiesça d'un signe de la tête, alors qu'il l'invitait à marcher. "Oui, allons-y !" Elle prit place à ses côtés, alors qu'il s'était relevé et lui emboîta le pas. "Je ne pensais pas te voir dans un endroit si... calme, paisible. Tu m'avais habituée à des endroits plus dynamiques, Ciàran." Elle osa lancer un regard malicieux, à la limite de la provocation quand elle ajouta cette phrase à double-sens : "Apparemment, tu peux encore me surprendre..." Elle aimait jouer celle qui en savait tant sur lui, même s'il y avait encore de nombreuses barrières à faire tomber chez Ciàran. Mais prêcher le faux pour avoir le vrai était sa façon de faire... quitte à s'en brûler les ailes. "Qu'est-ce qui t'a poussé à venir ici ? C'est ton rôle de père qui te pousse à chercher un peu de calme et de solitude ?" Le ton de la brune était amusé. Elle n'avait pas une vision positive de la paternité. Les enfants, surtout quand ils étaient si petits, n'étaient bons qu'à faire du bruit... |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Dim 15 Avr - 11:27 | |
| Tahlia n'était pas le genre de femmes qu'il était aisé d'oublier. Ce n'était pas le genre de femmes qu'on croisait par hasard non plus. Sans savoir pourquoi, tu avais cette impression que votre rencontre n'était pas le fruit du hasard mais plutôt du destin et pourtant, tu ne croyais que très peu à ces choses-là. Elle avait su bousculer chez toi des émotions et des sentiments que tu ne connaissais même pas jusqu'alors. Elle avait su te bousculer comme personne ne l'avait fait jusqu'ici. C'était une femme de caractère, une femme forte. Et pourtant, sous ses airs de confiance, tu pouvais déceler une grande détresse. Tu savais certaines choses à son sujet mais tu en voulais plus. Toujours plus. Comme si tu étais incapable de te satisfaire du peu avec Tahlia, comme si tu avais besoin de tout savoir, de tout connaître, sur la brune. Lorsque vos regards se croisent et qu'un sourire illumine son doux visage, tu ne peux t'empêcher d'y répondre par un sourire plutôt similaire au sien. Pourtant, ce n'est pas dans tes habitudes de sourire de la sorte. Mais avec Tahlia, tu as ce besoin de rester proche d'elle. Peut-être parce qu'elle en sait trop sur toi et que tu crains la chute ? Ou peut-être simplement parce que sa présence est rassurante bien que destructrice. Tu sais que vous finirez par tomber au plus bas si vous continuez à vous fréquenter et pourtant, tu ne peux t'en empêcher. Si tu finis par chuter, alors, la policière tombera avec toi. C'est peut-être cruel mais tu n'imagines aucune autre issue pour cette relation à double tranchant qui vous lie. « Tu n'as pas fini d'être surprise, crois-moi. » Réponds-tu avec ce même air de défi et de provocation dans le regard. Comme si vos réactions et vos paroles n'étaient que le reflet de celles de l'autre. Comme si vous viviez en miroir, Tahlia et toi. « Même si j'aime faire la fête, j'aime aussi le silence. Ces grands moments de blanc qui gênent la plupart des gens. » Mais pas toi. Tu n'es pas comme la plupart des gens, sans modestie aucune. « Ou peut-être que j'ai choisi cette forêt pour abuser de ton corps à l'abri des regards. » Ajoutes-tu en arquant légèrement un sourcil, un rictus au coin des lèvres. Vous n'aviez pas ce genre de relations avec Tahlia mais tu aimais la taquiner de la sorte, espérant la mettre mal à l'aise, d'une certaine façon. Tu ne réagis pas à son commentaire sur ton rôle de père, ce serait lui faire plaisir et tu le refuses. Elle sait que tu doutes de toi malgré les apparences et elle en joue. Tahlia joue avec tes faiblesses et bien que tu détestes ça, elle t'envoûte. Elle te trouble. Ce n'est pas sain mais tu t'en fiches, tu t'engouffres davantage dans cette relation bizarre que vous entretenez. Et puis, tu n'es pas du genre à avoir une vie saine de toute façon. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Lun 30 Avr - 9:08 | |
| Étrangement, Ciàran avait réussi là où beaucoup avait échoué. Il avait suffi d'un message de sa part pour que Tahlia daigne pointer le bout de son nez à l'extérieur. Elle n'avait même pas essayé de chercher une excuse, un prétexte pour refuser l'invitation. Elle était incapable de justifier son attitude, préférant mettre cela sur le coup d'une curiosité bien trop forte plutôt que de se dire qu'il était sûrement celui en qui elle se reconnaissait le plus. Leur relation n'était pas des plus saines, elle le savait pertinemment. L'un comme l'autre attendaient le moment parfait pour attaquer, sachant exactement où appuyer pour faire mal. Mais à côté de cela, elle ne pouvait renier le fait qu'elle appréciait sa compagnie. Derrière ses questions à double-tranchant et ses regards inquisiteurs se lisait également un réel intérêt. Et le sourire qu'elle afficha - inconsciemment - quand elle arriva à sa hauteur le prouva à merveille. Avec Ciàran, tout était paradoxal et Tahlia avait fini par le comprendre. Raison pour laquelle elle s'en méfiait davantage. Elle se dissimulait alors derrière des phrases malicieuses, à la pointe de la provocation, parfois pleines de sens cachés. Seulement, Ciàran avait aussi une répartie indéniable. Il jouait dans la même cour qu'elle et n'hésitait pas à le montrer. Alors qu'il lui confirma qu'elle n'avait pas fini d'être surprise avec lui, Tahlia releva la tête et soutint son regard, y décelant cette pointe de provocation qu'elle appréciait énormément. "Je ne demande qu'à voir ça." déclara-t-elle avec légèreté. C'était peut-être même ce qu'elle attendait le plus. Elle attendait qu'il brise tout ce qu'elle croyait savoir chez lui. Qu'il lui donne encore plus l'envie de fouiller, de fouiner, d'en vouloir toujours plus. Elle hocha la tête à la suite de ses paroles, se faisant, l'espace d'un instant, plus sérieuse. Elle aurait pu jouer sur le fait qu'il n'avait pas répondu à son attaque sur son rôle de père, mais elle savait que cela serait plutôt malvenu. En réalité, elle comprenait ce qu'il voulait dire. Tahlia, aussi, aimait ces instants silencieux. "Oui, ces moments de blancs que de nombreuses personnes tentent de combler par des conversations futiles, alors qu'ils feraient mieux d'apprécier l'authenticité et la simplicité qui s'en dégagent. Je les aime bien, ce moments-là." C'était souvent dans ces moments-là qu'on se retrouvait soi-même, que les masques tombaient. Elle aurait pu croire cela de Ciàran, mais la phrase qu'il ajouta ensuite écarta rapidement cette idée. Elle reposa ses yeux verts sur lui,haussant les sourcils alors que ses lèvres s'étirèrent en un sourire amusé. Il croyait quoi ? Qu'il allait la mettre mal-à-l'aise ? D'autres personnes auraient sûrement piqué un fard, mais Tahlia, elle, n'en sortait que plus malicieuse. "Parce que tu crois que tu arriverais à tes fins, Adreani ?! Je suis plutôt du genre coriace." Quand elle commençait à l'appeler par son nom de famille, c'était souvent parce qu'ils franchissaient le niveau supérieur dans leur jeu provocateur. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Ven 4 Mai - 7:06 | |
| Si tu désires tant surprendre la jeune femme, c'est sans aucun doute parce qu'il persiste chez toi une certaine envie de bien faire. Une envie de lui montrer que tu n'es pas seulement cet homme sans coeur que tu prétends être. Tu ne sais pas pourquoi c'est important à tes yeux mais ça l'est. Et puis, ce n'est pas comme si tu donnais une grande importance à la réflexion, aux actes et aux signes. Tu préfères laisser les choses venir et voir par la suite. Tu ne réfléchis que rarement avant d'agir dans ta vie personnelle. Pour ce qui est de ton travail, tout est toujours calculé et c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que tu n'aimes rien décider d'avance dans ta vie privée. Sauf en ce qui concerne ton fils, évidemment. Maintenant que Lou-Belle était partie à l'autre bout du monde, Gabriel n'avait plus que toi. Alors, tu ne pouvais rien laisser au hasard le concernant. Et c'est sans aucun doute pour cette raison que tu doutes tant de ton rôle de père et ça, Tahlia le sait. D'ailleurs, elle ne se prive pas pour en jouer, sachant pertinemment où appuyer pour te faire du mal. Mais tu n'en montres rien, préférant nier ce genre d'attaques pour qu'elle pense que ça ne t'atteint pas. Malheureusement pour toi, la jeune femme a déjà bien cerné ton personnage. « Tu ne seras pas déçue. » Réponds-tu simplement avec un rictus aux lèvres. Là, on peut penser que tout ça ne sont que des paroles en l'air mais tu es bien décidé à lui montrer que tu es loin d'être comme elle le pense. Qu'il y a plus derrière ce faux sourire si on creuse un peu. Malgré tout, tu laisseras toujours une certaine distance de peur que Tahlia creuse trop loin et finisse par t'atteindre. Parce que le but dans tout ça, c'est que tu l'atteignes d'abord et non l'inverse. Tu hoches la tête lorsque la brune confirme tes paroles sur ces moments de blancs que vous semblez tant apprécier l'un comme l'autre. Malgré vos nombreuses différences, il y a énormément de choses que vous partagez, Tahlia et toi. Et ça, ça n'annonce rien de bon pour toi. « Ça permet de cerner la personne. » Ajoutes-tu pour compléter les paroles de la brune, le regard toujours aussi mystérieux. Ton regard est souvent vide de sens pour empêcher les autres d'y pénétrer mais tu lis dans les yeux de Tahlia qu'avec elle ça ne fonctionne pas. Qu'elle est plus forte que toi. Et à l'inverse, tu es tout aussi capable qu'elle de lire dans son regard. A cet instant précis, tu peux lire à quel point elle est joueuse et provocatrice, ce qui n'est pas pour te déplaire, au contraire. « Si tu étais une proie facile, ce ne serait pas amusant. J'aime les femmes de caractère. » Réponds-tu avec un sourire lascif aux lèvres, pour tenter de déstabiliser la jeune femme. « Parce que tu crois que je t'ai fait venir ici seulement pour la beauté du lieu ? » Ajoutes-tu avec un éclair de danger dans le regard. Loin de toi l'envie d'avoir des idées tordues, tu désires seulement rendre Tahlia plus vulnérable et surtout l'éloigner de tout ce qu'elle sait ou pense savoir de toi. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Dim 6 Mai - 9:42 | |
| Tahlia ne doutait pas de lui et de sa capacité à la surprendre. Ciàran n'était pas le genre d'hommes que l'on croisait quotidiennement au bout de sa rue. Il n'était pas un être sans saveur, monotone et routinier. Avec lui, elle avait l'impression que tout pouvait basculer en un instant. Il était l'aventure, le mystère incarné. Il était un danger au doux accent italien, dont Tahlia ne pouvait se détacher. Elle était comme ça. Elle portait son regard sur des hommes qui éveillaient son intérêt, qui la provoquaient, jouaient avec elle, au risque de l'atteindre. Avec Ciàran, elle était servie. Avec lui, elle était la funambule au-dessus du gouffre. Un simple mot du bel italien suffirait à la faire sombrer. Mais si cela devait arriver, elle l’entraînerait probablement dans sa chute. Là était le problème. L'un et l'autre ne sortiraient pas indemne de ce lien aventureux, si destructeur. Les idées bien au clair sur cela, Tahlia aurait pourtant pu instaurer un tas de barrières pour l'éloigner d'elle, pour éviter qu'il n'en sache trop. Elle avait tenté de le faire et essayait encore. Vainement. En effet, elle se surprenait à sonder son regard, à tenter de lire ce qu'il se cachait derrière ce cœur de pierre, ce regard sombre qui dissimulait probablement une autre facette de l'italien. Et Ciàran faisait pareil, elle le savait. Tous les deux franchissaient cette limite qu'ils s'étaient instaurés sans se soucier du revers qui pourrait être bien plus violent que prévu. « Je ne suis déjà pas déçue par ce que je vois. » répondit-elle, sur un ton qu'elle voulait malicieux mais qui dégoulinait de sincérité. Elle aurait préféré être déçue, se rendre compte qu'elle avait bon sur toute la ligne avec lui. Mais à chaque fois, il arrivait à l'étonner, à ouvrir une nouvelle brèche qui attisait encore plus la curiosité de Tahlia et alimentait les questionnements qu'elle avait à son égard. Se lasser de lui était tout bonnement impossible. Mais ce qui la dérangeait de plus en plus, c'était de découvrir tous ces points qu'ils avaient en commun. En le côtoyant, elle s'était attendue à ce qu'il soit différent d'elle. Mais plus elle en savait sur lui, plus elle comprenait qu'ils se ressemblaient plus que prévu. Un peu comme ces moments de blanc qu'ils semblaient apprécier l'un et l'autre. Quand Ciàran annonça que c'était bon pour cerner une personne, Tahlia instaura volontaire un long moment de blanc entre eux, ses yeux soutenant le regard de Ciàran. Alors que ses lèvres s'étirèrent en un sourire, elle répondit : « Pas faux. Et toi ? Crois-tu que je pourrais un jour te cerner ? » Et inversement, aurait-elle pu ajouter. Au fur et à mesure de la conversation, Tahlia se faisait pus provocatrice. Ciàran avait d'ailleurs du répondant. Quand il affirma aimer les femmes de caractère, elle haussa les épaules : « ça ne m'étonne pas vraiment ! Toi, on ne te contente pas aussi facilement qu'on le croit. » Elle ne l'imaginait pas auprès du femme toute gentille, naïve ou niaise. Ciàran était un brasier qu'il fallait sans cesse alimenter. Mais quand il reprit la parole et qu'elle perçut une étrange lueur dans son regard, Tahlia aurait pu voir en lui l'être dangereux, qui traînait derrière lui ces affaires non élucidées. La police s'intéressait à lui. Mais la brune ne pensait pas à tout cela, actuellement. Sa récente agression l'avait secouée. Elle se découvrait une partie sombre de sa personnalité qui la poussait à chercher les ennuis, à vivre dangereusement. Elle s'était rendue compte qu'elle n'avait plus rien à perdre. « Ah oui ? Pour quoi d'autre m'as-tu faite venir, dans ce cas ? » susurra-t-elle du bout des lèvres, s'étant inconsciemment arrêtée et plantée face à lui. Cela pourrait passer pour de la naïveté, mais l'éclat qui brillait dans son regard était celui du défi. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle voulait voir jusqu'où il pouvait la pousser dans ses retranchements, avant de ne perdre pied. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Lun 7 Mai - 6:10 | |
| Elle finirait bien par être déçue un jour où l'autre, Tahlia. Lorsqu'elle devra faire face à la noirceur de ton âme, à la cruauté de ton être, elle prendra sans aucun doute la direction opposée à la tienne. Evitant à tout prix de te recroiser. Et au fond, n'est-ce pas là, le but ? La faire fuir assez loin pour qu'elle arrête de creuser au plus profond de tes tripes, au plus profond de ton âme ? Parce qu'elle sait des choses, la policière, bien trop de choses. Au-delà du fait qu'elle soit au courant pour ton passé familial, elle semble lire en toi comme dans un livre ouvert. Tahlia semble la personne la plus apte à décoder tes gestes, à comprendre le sens caché de tes paroles et ça, ça te terrifie. C'est bien la seule personne au monde capable de bouleverser ton quotidien, de faire tomber tes barrières. Ta seule peur, finalement, c'est elle. Et pourtant, tu ne fais que t'approcher davantage comme si tu cherchais volontairement à te brûler les ailes en volant trop près du feu. Parce que la vérité c'est que, Tahlia est un feu qui attire, un feu qui vous brûle de l'intérieur vous prenant par surprise. Un feu qui marque le corps et l'esprit. Alors, plutôt que de te laisser cerner par le feu, tu as décidé de rester au plus près pour pouvoir l'éteindre au moment venu. Au moment où il pensera avoir gagné la partie. Il est là tout ton plan pour ta relation avec Tahlia. Malheureusement, l'emprise de la jeune femme grandit de jour en jour et tu n'es pas certain d'avoir envie de l'en empêcher. Tu ne ressens aucune envie de mettre des limites parce qu'il faut l'avouer, la présence de la brune est aussi apaisante que dangereuse. « Je crois que tu es capable de relever le défi, en effet. Mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de te laisser gagner. » Réponds-tu avec un regard des plus mystérieux comme si tes paroles étaient à double-sens. En réalité, Tahlia avait déjà gagné du terrain. Bien trop de terrain. Mais heureusement pour toi, elle ne semblait pas en avoir conscience. « C'est parce que je me lasse bien trop vite. Il me faut quelqu'un qui bouscule mes habitudes. » Tu étais à peu près certain de ne jamais pouvoir te lasser de Tahlia et pourtant, un jour ou l'autre, il le faudrait. Un jour ou l'autre, il faudra que tu sois assez fort pour la pousser assez loin de toi afin de la détruire. Afin qu'elle oublie tout ce qu'elle sait de toi et s'éloigne de ta vie, de tes pensées. Mais ce ne sera pas chose aisée, tu en es bien conscient. Alors, en attendant que ce jour arrive, tu profites de ces petits moments passés à deux aussi mystérieux et sombres soient-ils. Lorsque la jeune femme se plante devant toi, te barrant la route, tu ne peux t'empêcher de sourire du coin des lèvres. Tu aimes son tempérament et son ardeur, comme si ton côté dangereux ne l'intimidait pas. « Pour essayer de te séduire et enfin goûter à cette bouche. » Cette bouche qui hantait souvent tes nuits. Et même parfois tes journées. Tu fais souvent appel aux mots pour séduire une femme mais tu sais d'avance qu'avec Tahlia, ce ne sera pas aussi simple. Au-delà des mots, il faudra poser des actes qui ne seront peut-être même pas suffisants. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Lun 14 Mai - 13:27 | |
| Quand Tahlia observait Ciàran, ce qu'elle appréciait le plus, c'était de voir cette liberté émaner de lui, cette fougue obscure qui le rendait incontrôlable, inaccessible et renforçait cette carapace qu'il préservait scrupuleusement. Il en avait sûrement vu passer des femmes qui avaient cru être l'élue qui le ferait changer du tout au tout, se brisant au passage le coeur. Tahlia, elle, savait que ce n'était que foutaise. Elle n'estimait pas être au-dessus de ces femmes, loin de là. Mais elle était lucide. Nous étions dans la réalité et pas dans ces films ou livres à l'eau de rose où le bad boy devenait le mignon petit agneau. Croire cela de l'italien était une bêtise à l'état brut. Et surtout, ce serait un gâchis sans précédent. Bien sûr, Tahlia avait remarqué qu'il n'était pas aussi sombre qu'il le laissait croire. Ciàran avait une corde sensible. Son nom ? Gabriel, évidemment. La jeune policière s'amusait à le malmener sur son statut de père, mais ce n'était pas de la méchanceté pure et dure ou un je-m'en-foutisme particulier. En réalité, elle appréciait entrevoir cette soudaine vulnérabilité dans ce regard si assuré, d'ordinaire. La paternité pouvait faire plier n'importe quel homme et Ciàran ne dérogeait pas à cette règle, pour le plus grand plaisir de la brune. Plus elle passait du temps avec lui, plus elle appréciait le portrait qu'elle dressait du jeune homme, et plus elle en redemandait. Là était toute la dangerosité de leur relation. A chaque rencontre, ils s'offraient mutuellement des détails - parfois infimes- sur leurs vies, des traits de leurs personnalités encore inconnus. Ils se donnaient toutes les cartes pour se cerner. La question qui franchit les lèvres de Tahlia alla d'ailleurs dans ce sens. La réponse du brun la fit sourire. Bien sûr que c'était plaisant d'entendre cela de la bouche de Monsieur Adreani, mais la brune ne criait pas victoire. Parce que la deuxième phrase était lourde de sens. Cela n'allait pas être simple de le cerner et il le faisait bien comprendre. "Je n'en doute pas. Je crois d'ailleurs que tu as de quoi me freiner si je m'approche trop près de la victoire." C'était bien cela qui était le plus étonnant dans leur relation. L'un et l'autre savaient qu'ils détenaient chacun des informations qui pourraient les blesser au plus haut point. Mais malgré cela, ils fonçaient, sans se soucier des dommages collatéraux. C'était grisant, tout simplement. Alors qu'il reprit la parole, en évoquant cette lassitude qui animait souvent ses relations, Tahlia se surprit à se reconnaître, une nouvelle fois, en lui. S'il y avait bien une chose qu'elle craignait le plus, c'était la lassitude. C'était d'ailleurs cela qui avait coûté sa relation avec Arthur. Et d'autres avant lui. "Au début, bousculer les habitudes, c'est à la fois frustrant et passionnant. Mais malheureusement, ça ne dure jamais longtemps. La routine est le fléau de toutes les relations. Certains s'en accommodent plus ou moins bien. Et il y en a d'autres, comme toi et moi, qui préfèrent aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Pour ces personnes-là, c'est un éternel recommencement... et la raison d'un célibat qui dure longuement, probablement." ponctua-t-elle avec un rire léger. Les relations humaines étaient décidément bien compliquées, quand on y réfléchissait bien. Heureusement, Ciàran et Tahlia, eux, n'y réfléchissaient pas trop. Ils laissaient les choses se faire naturellement, quitte à tomber dans un jeu provocateur, duquel il serait difficile de s'en sortir. Lui barrant la route, Tahlia s'amusait avec lui. Elle tentait de percer les réelles motivations du jeune italien. Seulement, Ciàran était un adversaire de taille qui savait la titiller. A force de se chercher, ils finiraient sûrement par se trouver. L'italien enclenchait d'ailleurs la seconde vitesse, de ce côté-là. Ses lèvres s'étirant en un large sourire malicieux, alors que ses yeux verts se teintaient d'une lueur plus aguicheuse, elle reprit doucement : "Tu ne crois pas que cela risquerait de compliquer les choses, Ciàran ?" Cela les arrêterait-il pour autant ? Bien sûr que non. "Mais j'aime bien la complexité. Alors, vas-y..." Elle lui donnait le feu vert, justement pour voir s'il comptait aller jusqu'au bout. C'était peut-être même ce qu'elle voulait, elle aussi... |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Mar 15 Mai - 6:26 | |
| Nombreuses ont été ces femmes qui désiraient te faire plier, changer même, pour faire de toi un honnête homme. Malheureusement, tu n’es pas du genre à faire semblant, si tu es comme ça dans la vie de tous les jours c’est parce que c’est ce que tu es réellement : un homme sans attaches, sans sentiments. Tu as découvert l’amour à travers ton fils mais au-delà de Gabriel, tu n’es pas certain de pouvoir éprouver ces sentiments pour quelqu’un d’autre. Tu n’es pas certain de pouvoir les projeter sur une femme, faisant d’elle le seul objet de tes désirs pour une vie entière passée ensemble. Tu ne fais pas partie de cette catégorie de personnes qui aspirent à une vie à deux, remplie de projets, d’amour et même d’enfants. Ton fils est survenu par hasard, chamboulant cette vie si linéaire et parfaite – à tes yeux – que tu avais construite. Mais finalement, maintenant qu’il occupe la plupart de tes journées, tu n’imagines plus ta vie autrement. Comme quoi, certains points de ta vie, déjà réglée comme une montre, peuvent changer. Peut-être faut-il simplement trouver la personne capable de tout faire basculer ? De tout faire flancher ? Un rictus se dessine à nouveau au coin de tes lèvres en entendant les paroles de la brune. Bien sûr, si tu le désires, tu as de quoi freiner Tahlia dans sa course mais le désires-tu réellement, au plus profond de tes tripes ? Peut-être pas… Et il est bien là, tout le problème de votre relation. La policière exerce une certaine emprise sur tes pensées et sur tes actes sans même s’en rendre compte. Bien heureusement pour toi, d’ailleurs. Car à la minute où elle en prendra conscience, Tahlia sera la seule femme capable de te détruire. « Exactement. Et tu sauras que je n’aime pas beaucoup perdre. » Dis-tu en arquant un sourcil, amusé par la tournure de vos paroles. Vous savez parfaitement dans quel jeu vous vous engagez tous les deux et pourtant, vous foncez tête baissée. Comme si le challenge, de taille, ne vous effrayait pas du tout. Comme si vous étiez trop curieux à l’idée de connaître l’issue pour vous soucier des conséquences. Lorsque la brune confirme tes dires avec des mots que tu pourrais employer, toi aussi, tu ne peux que reconnaître à quel point vos points de vue sont souvent similaires. Finalement, malgré les atouts que vous avez pour vous détruire l’un comme l’autre, vous ne pouvez que reconnaître que vous vous ressemblez beaucoup. Même si, au fond, tu espères que Tahlia ne possède qu’une infime partie de ta noirceur. Chez elle, tu peux déceler une once de lumière bien cachée derrière son côté provocateur et joueur. Petit à petit, tu apprends à déceler les signes et les gestes qui font d’elle ce qu’elle est. Et petit à petit, tu apprends à apprécier tout ce que tu vois. A l’apprécier bien plus que tu ne le devrais, d’ailleurs. « Aurais-tu un décodeur pour lire dans mes pensées ? » Demandes-tu, amusé par l’aisance qu’à Tahlia à comprendre ton fonctionnement et tes mécanismes de défense. « Je me suis toujours demandé comment faisaient ces couples qui durent depuis des années. N’est-on pas lassé après un temps ? » Tu n’attends pas vraiment de réponse parce que tu ne sais même pas si Tahlia en possède une mais c’est une vraie question pour toi. Tu n’as jamais connu de relations durables, jamais connu l’amour, le vrai. Du coup, tu es loin de connaître le fonctionnement d’un couple. Mais au fond, tu n’as pas vraiment besoin de le savoir parce que tu n’imagines pas une vie bien rangée pour toi. Alors que vous continuez à marcher dans cette forêt, vous engouffrant petit à petit à travers celle-ci, la jeune femme se plante devant toi, arrêtant ta progression net. Tu ne lui caches pas l’envie de goûter à ses lèvres et à sa bouche qui hante tes nuits depuis bien trop longtemps maintenant. Et contre toute attente, toujours là pour te surprendre et t’interpeller, Tahlia t’intime de le faire. Même si ça risque de rendre les choses bien trop compliquées pour vous deux, elle n’a pas peur, Tahlia. Rien ne l’effraie, même pas toi. Tu t’avances d’un pas, réduisant la distance qui sépare vos deux corps et passes une main dans ses cheveux pour les remettre derrière son oreille. Un sourire se dessine sur tes lèvres alors que celles-ci s’approchent de celles de Tahlia, doucement et dangereusement. Puis, lorsqu’elles se frôlent enfin, tu dévies tes lèvres des siennes et les déposes dans son cou. Lentement, tu descends le long de son cou, t’arrêtant juste au-dessus de sa poitrine, un rictus aux lèvres. Après quelques secondes, tu reviens face à Tahlia, guettant sa réaction à travers son regard. « Si j’aime la complexité, j’aime encore plus l’attente. Et le jeu. » Dis-tu avec un certain mystère planant dans ta voix. Puis, tu te remets à marcher, imaginant bien que la brune reprendra, elle aussi, le rythme de votre balade en forêt. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Lun 4 Juin - 13:53 | |
| Nul ne pouvait nier la relation étrange qui subsistait entre Ciàran et Tahlia. Mais le plus étonnant dans tout cela, c'était que les deux principaux intéressés étaient parfaitement lucides sur ce qu'ils vivaient. Ils savaient pertinemment que leur lien pouvait les faire sombrer à tout moment. Quiconque sain d'esprit aurait fui depuis longtemps. Mais pas eux... Ils étaient deux têtes brûlées qui voulaient voir jusqu'où ils pouvaient aller, sans se soucier des conséquences qui pouvaient être irréversibles. Elle pouvait mettre son nez dans le passé obscur de l'italien. Quant à lui, il avait toutes les cartes en main pour appuyer là où ça faisait mal, pour asséner ce coup fatal qui la ferait définitivement sombrer. Ils étaient aussi instables l'un que l'autre. Un geste, un mot de l'un suffirait à pousser l'autre dans le vide. Mais en étaient-ils vraiment capables ? Là était la question. Le passage à l'acte se retardait sans cesse. En côtoyant Ciàran, Tahlia n'aurait jamais cru mettre le doigt sur des traits de personnalité qui lui plairaient. Un fait qu'elle tentait de dissimuler du mieux qu'elle le pouvait, même si ses sourires étaient parfois révélateurs. Elle haussa les sourcils face aux paroles du jeune italien, qui affirmait qu'il n'aimait pas perdre : « Il n'y a pas que des victoires dans la vie, Ciàran. Il faut aussi apprendre à perdre. C'est ce qu'on nous apprend quand nous sommes gamins » Ils se cherchaient indéniablement, ils tâtaient le terrain pour voir si l'adversaire était de taille. Il l'était, irrévocablement. Pourtant, la suite de leur conversation étonna davantage Tahlia. Elle avait cru être différente de lui, et pourtant, ils semblaient avoir les mêmes visions de la vie. Ciàran sembla s'en rendre compte d'ailleurs. Tahlia se mit à rire quand il parla de décodeur, alors qu'elle secoua doucement la tête. « Non, pas de décodeur, malheureusement. Il faut croire que l'on se ressemble plus qu'on ne le pense. » Il semblait d'ailleurs avoir les mêmes questionnements sur la vie de couple. Elle releva son regard vers lui et haussa légèrement les épaules. « C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse. Ces gens-là te répondront sûrement qu'ils ont trouvé LA bonne personne. Je ne sais pas si ce concept est véridique ou si c'est simplement une peur commune de finir seuls, qui pousse les gens à rester ensemble, malgré tout. » Elle esquissa un léger sourire alors qu'elle ajouta : « Ou alors, c'est toi et moi qui nous trompons sur toute la ligne et qui sommes complétement aigris... » ça restait une éventualité. Le problème venait peut-être d'eux, les célibataires endurcis. En se fermant à toute relation durable, à tout sentiment amoureux, peut-être qu'ils passaient à côté de quelque chose. Enfin, c'était une question bien trop abstraite pour ces deux-là qui préféraient sûrement du concret. Tellement concret qu'elle parvint à obtenir, de la bouche de Ciàran, ses véritables attentes. En s'arrêtant devant lui, lui barrant le chemin, Tahlia avait enfilé son costume de provocatrice. C'était ce qui leur ressemblait le plus, autant rester sur les valeurs sûres. Alors qu'il s'attendait probablement à ce qu'elle le repousse, Tahlia sembla abattre une toute autre carte. Elle l'invita clairement à rompre cette distance qui restait entre eux. C'était à la fois un test, à la fois une envie partagée. Il s'approcha d'elle, la surplombant de toute sa hauteur. Le regard de la brune restait rivé sur lui, toujours animé par cette lueur déterminée, qui l'invitait à aller jusqu'au bout. Quand ses lèvres vinrent frôler les siennes, se dirigeant lentement contre son cou, Tahlia ne put réprimer un frisson de plaisir. Elle pensait mener le jeu d'une main de maître, mais entre eux, le revirement de situation n'était jamais bien loin. Alors que ses lèvres s'arrêtèrent juste au-dessus de sa poitrine, Ciàran se redressa subitement, mettant fin à ce délicieux rapprochement. D'abord surprise, un sourire prit ensuite place sur les lèvres de la jeune policière. Elle aurait pu être frustrée par le geste du jeune homme, mais cela l'amusait plus qu'autre chose. Cela lui plaisait même. C'était peut-être la preuve qu'elle n'était pas qu'un simple bout de viande, des courbes féminines qu'il aurait pu pleinement apprécier à l'abri dans cette forêt. « Un punto per te... » s'amusa-t-elle à dire, dans un italien incertain, à l'accent australien. Elle l'observa quelques secondes encore, puis le rejoignit en quelques foulées, jusqu'à arriver à sa hauteur. « Tu fais toujours courir les femmes comme ça ? » lâcha-t-elle, taquine. Pire encore, il la faisait tourner en bourrique, si bien que Tahlia ne savait plus où donner de la tête... |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Mer 6 Juin - 11:30 | |
| Malheureusement non, il n’y a pas que des victoires dans la vie sinon elle serait bien plus simple. Et même si tu aimes la complexité de la vie, tu aimes aussi garder le contrôle sur tout ce qui t’entoure. Alors, la défaite, c’est quelque chose de difficile à supporter pour toi parce que tu n’as aucune emprise dessus. C’est un peu comme avec Tahlia, finalement. C’est un électron libre, comme toi. Elle a le pouvoir de t’anéantir si elle le désire car elle sait où appuyer si ça fait mal et plutôt que de la fuir, toi, tu restes proche d’elle. Trop proche, même. Comme si tu n’éprouvais aucune crainte, aucune peur en sa présence. Et en quelque sorte, c’est ça, votre relation. C’est une confiance mutuelle malgré tous les éléments dangereux que vous possédez l’un comme l’autre. Cette confiance réside sûrement dans le fait que vous vous ressemblez beaucoup, finalement et d’ailleurs si parfois ça t’intrigue, parfois ça te terrifie aussi. Evidemment, tu ne montres aucune faiblesse ni aucune faille à Tahlia parce qu’elle possède déjà assez d’éléments comme ça pour te conduire à ta perte, il n’est pas nécessaire d’en rajouter. Et tu imagines bien que de son côté, elle réagit de la même façon que toi. « Tu sais je n’ai pas appris grand chose en étant gamin. Personne n’a jamais eu l’envie de me donner des leçons de vie ou ce genre de trucs à la con. » Dis-tu en haussant les épaules. Sans savoir pourquoi, tu ressens le besoin de te livrer un peu plus à la brune et si tu sais que ce n’est pas une bonne idée, tu ne peux t’en empêcher. « Ouais, faut croire. » Tu prends conscience petit à petit que vos points communs sont toujours plus nombreux. A chaque rencontre, il y a de nouvelles choses qui vous unissent et vous rapprochent, encore. Mais à force d’être si similaires, d’être si proches, ne risquez-vous pas de ne plus pouvoir reculer, de ne plus pouvoir vous détacher ? C’est un risque que tu es prêt à prendre malgré sa dangerosité. Après tout, tu as toujours aimé le goût du risque. « On se tromperait sur toute la ligne, tous les deux ? Je ne pense pas. » Réponds-tu avec un petit sourire narquois. « Je pense que t’as raison, c’est la peur d’être seul qui pousse les gens à rester ensemble malgré la routine qui s’installe et malgré l’ennui constant au lit. » Parce qu’à tes yeux, on ne peut pas se satisfaire d’une seule personne pour toute une vie. Ce n’est juste pas envisageable. Lorsque Tahlia surgit devant toi pour te barrer la route, tu ne peux t’empêcher de sourire plus largement, amusé par son tempérament et son imprévisibilité. Elle reste surprenante quoi qu’il arrive et tu adores ça. Décidant de ne pas lui laisser le contrôle, tu t’amuses avec ses sensations, frôlant ses lèvres, embrassant la peau de son cou pour finir juste au-dessus de sa poitrine, t’arrêtant net. Tu ne veux pas trop lui en donner parce que tu préfères l’attente à la précipitation. Ca ne rendra ce baiser que bien meilleur si baiser il y a. Ton sourire s’élargit lorsque la policière tente une réponse approximative en italien. Elle ne se débrouille pas mal, au fond, et ça te touche en quelque sorte qu’elle emploie ta langue natale. Et puis, ça la rend encore plus irrésistible qu’elle ne l’est déjà. « Quello di eleganza. » Dis-tu pour lui faire comprendre que tu n’es pas indifférent à son accent faussement italien. Et encore moins à son charme. Puis, tu reprends la route, espérant que Tahlia la rejoindra elle aussi. Ce qu’elle ne tarde pas à faire, pour ton plus grand bonheur. « Seulement celles qui m’intéressent. » Rétorques-tu avec un rictus aux lèvres lorsque la brune te demande si tu fais toujours courir les femmes comme ça. Tu aimes ça, le mystère et l’imprévisible alors oui, lorsque c’est possible, tu aimes rendre le jeu plus intéressant. « Et toi, y-a-t-il un homme qui te fait courir comme ça ? » Demandes-tu, curieux et avec une petite pointe de jalousie dans la voix. C’est plus fort que toi, tu ne peux t’empêcher de te sentir déjà possessif avec Tahlia alors qu’il n’existe qu’un petit jeu du chat et de la souris entre vous. C’est déconcertant et déstabilisant, tu dois bien l’avouer. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Ven 8 Juin - 9:31 | |
| A force de le côtoyer, Tahlia avait mis le doigt sur une partie de la personnalité de Ciàran qui était lourde de sens : il voulait garder le contrôle sur tout. Son passé avait sûrement dû construire cette facette de lui-même. Mais c'était étrange. Pour Tahlia, Ciàran représentait la liberté, l'homme sans attaches. C'était amusant de le voir aussi maniaque, aussi obsédé par le contrôle. Il ne laissait pas les autres lui mettre des attaches, mais lui s'en mettait, sûrement pour se préserver. Elle n'en était pas encore certaine. Mais c'était peut-être pour cela qu'ils s'entendaient si bien, qu'ils n'arrivaient pas à s'éloigner l'un de l'autre, malgré les dangers. Elle cassait ses habitudes, elle brisait ce contrôle qu'il aimait tant avoir. Quant à lui, il égratignait la carapace de la brune, doucement mais sûrement. Et presque imperceptiblement... Elle fut surprise de l'entendre parler de son enfance. Il connaissait les détails qu'elle avait sur lui. Il savait qu'elle était au courant pour la mort de sa mère. Se sentait-il suffisamment en confiance, pour lui avouer de tels détails de sa vie ? La jeune femme esquissa un léger sourire, alors qu'elle l'encouragea à en dire davantage. « Ah oui ? Tes parents n'étaient pas du genre moralisateurs ? » Étrangement, elle ne voulait pas qu'il voit cela comme de la curiosité malvenue, qu'elle pourrait utiliser contre lui. Alors, sur un ton léger, elle ajouta : « Si tu veux, je te filerai quelques leçons de morale. Mes parents étaient très forts à ce jeu-là. » Elle rit légèrement, en haussant les épaules. Tahlia ne savait pas pourquoi elle agissait comme cela. Mais elle appréciait d'en savoir plus sur lui. Comme ça, sans aucune arrière-pensée. Cela n'arrangeait pas leur cas, puisqu'ils comprenaient petit à petit qu'ils avaient tant de points en commun. Et cela ne les ralentissait pas, aussi incroyable que cela puisse être. Alors qu'ils venaient à parler de vie de couple et autres étrangetés, Tahlia esquissa un sourire malicieux quand il lui demanda s'ils se trompaient vraiment sur toute la ligne. Elle secoua négativement la tête, alors qu'elle répondit : « Dans mon boulot, on m'a toujours dit qu'il fallait se parer à toutes éventualités. Mais là, je pense que l'on ne se trompe pas. » Bien sûr que si, ils se trompaient. Il y avait des couples qui duraient toute une vie. Ce n'était pas la peur de rester seul qui les animait, mais un fort sentiment qui leur permettait de vaincre tous les obstacles qu'une vie pouvait mettre sur leurs chemins. Seulement, Ciàran et Tahlia n'avaient jamais vécu cela. Elle se mit donc à rire quand il évoqua sa propre vision, parlant de routine et d'ennui constant au lit. « C'est pour ça qu'il y a quelques futés qui prennent tous les avantages de la vie de couple, tout en allant voir ailleurs. » Ces deux-là étaient irrattrapables. Ils étaient sûrement dans l'exagération, mais c'était bon de savoir qu'il y avait quelques points de vue partagés par d'autres. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Même s'ils se montraient plus ou moins sérieux, en discutant gentiment, leur petit manège reprit rapidement forme quand Tahlia s'amusa à l'arrêter. Son jeu de séduction qui flirtait avec la dangerosité intimé par le bel italien trouva son répondant en elle. Elle le testait, évidemment. Mais apparemment, ce fut elle qui se fit prendre à son propre jeu. Quand ses lèvres embrassèrent sa peau, elle se rendit compte à quel point elle appréciait ce geste. C'était comme si elle attendait que ce jeu du chat et de la souris prenne une autre voie, plus tactile. C'était à croire qu'elle n'était pas si insensible au charme de Ciàran, comme elle tenait tant à le faire croire. Alors, quand il s'arrêta, Tahlia fut frustrée, évidemment, mais elle sut aussi que ce n'était pas une mauvaise solution. Cela rendait le jeu encore plus grisant, plus intéressant. Plus dangereux, aussi, même si cela faisait longtemps qu'ils avaient dépassé la limite. D'ailleurs, en parlant de jeu, elle fit une petite allusion en lui attribuant un point, en italien. Alors qu'il lui répondit, dans la même langue – avec ce charme italien indéniable – elle se mit à rire : « Malheureusement, mes connaissances en italien ne sont pas aussi poussées. » Elle n'avait rien compris, mais c'était agréable à entendre. Il pouvait lui réciter sa liste de courses qu'elle trouverait cela sexy, de toute manière. Alors qu'il reprit la route, Tahlia attendit quelques secondes avant de le rejoindre. Il marquait énormément de points et cela en devenait inquiétant. Reprenant sa place à ses côtés, elle esquissa un sourire quand il lui avoua agir de cette manière, uniquement avec celles qui l'intéressaient. « Oui, celles qui bousculent tes habitudes... » rétorqua-t-elle, en faisant référence à leurs paroles précédentes. « Tu dois avoir l'embarras du choix, non ? » La brune n'était pas dupe. Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer le bel homme qu'il était. Intéressant et intelligent, qui plus est. Alors oui, il devait avoir une belle file d'attente derrière lui. Une file où elle se verrait presque prendre une place et où elle pourrait se montrer vindicative, s'il continuait à la surprendre autant. Il lui retourna la question. Tahlia le regarda, avec un sourire en coin sur le bout des lèvres. « ça t'intéresse tant de le savoir ? » Elle regarda devant elle et prit quelques secondes avant de répondre. « En temps normal, je ne suis pas du genre à courir après les hommes. Je l'ai fait il y a quelques mois et ça n'a pas fonctionné. » Elle n'avait aucune honte de parler de sa rupture. Cela l'avait blessée, évidemment, mais c'était la vie. « Mais si tu veux savoir, je ne laisse pas les hommes glisser facilement leurs lèvres dans mon cou. » Il comprendra ce qu'il voudra comprendre. Elle n'était pas un ange, non plus. Elle savait se contenter quand il le fallait et quand elle le voulait. Mais courir après un homme, c'était déjà un niveau au-dessus. Et là, il n'y en avait pas tant que ça. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Ven 8 Juin - 15:09 | |
| Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu te confies sur ton passé, pourquoi tu te montres si honnête face à Tahlia. Elle sait déjà bien trop de choses à ton sujet mais tu ressens le besoin de lui en dire plus. De lui faire découvrir des facettes de ta personnalité peu explorées jusqu'ici parce que tu as pris l'habitude de les barricader. Tu restes toujours vague sur ton histoire, sur ta famille, sur ta vie en Italie. Tu n'aimes pas tellement parler de ces choses-là parce que ce ne sont pas des souvenirs heureux, bien au contraire. Mais avec la brune, tu as envie de te laisser aller ou du moins un petit peu. « Non, en effet. J'étais plutôt un enfant solitaire, libre de faire ce qu'il veut. » C'est l'éducation qu'on t'a donnée et c'est sûrement ça qui t'a permis d'avoir un caractère aussi dur. Malheureusement, c'est aussi à cause de cette éducation trop laxiste que tu as fréquenté les mauvaises personnes et que tu es tombé dans un réseau mafieux. Malgré ça, tu n'en veux pas à tes parents parce que d'une certaine façon, ils ont fait de leur mieux. Tu ris lorsque Tahlia propose de te donner quelques leçons de morale parce qu'il est bien trop tard pour toi. « Tu peux toujours essayer. Mais ne me sors pas les phrases toutes faites des policiers. » Rétorques-tu avec un sourire taquin aux lèvres. Puis, tu demandes, curieux d'en savoir plus sur la jeune femme : « Tu t'entends bien avec tes parents ? » Toi non plus, ce n'est pas dans le but de connaître ses faiblesses mais bien dans le but de la découvrir sous toutes ses facettes. Sous toutes ses coutures. Tu as envie de découvrir ce qui a forgé son caractère, ce qui l'a rendue telle qu'elle est aujourd'hui. Mystérieuse, belle et douce à la fois. Elle cache une grande sensibilité à n'en pas douter, sous une carapace très épaisse que tu es prêt à fissurer petit à petit pour découvrir ce qui se trouve dessous. Il fut un temps où ta seule motivation était de détruire Tahlia, de l'anéantir, parce qu'elle en savait bien trop sur toi, sur ta vie. Mais aujourd'hui, tout ce que tu désires c'est passer un peu plus de temps avec elle à chaque fois. Et lui faire découvrir ce qui se cache de bon sous ta propre carapace. « Je ne pense pas non plus. » Dis-tu avec un rictus aux lèvres. Tu n'envisages pas les relations amoureuses autrement de toute façon parce que tu n'as jamais eu d'exemples du contraire. Tu n'as jamais eu non plus de relations à proprement dit sauf, bien sûr, ce mariage arrangé. Mais en ce qui concerne les sentiments et tout ce qui va avec, c'est un vrai mystère pour toi. « Quelle intelligence. » Rétorques-tu lorsque Tahlia parle des quelques petits futés infidèles. Tu fais partie de cette catégorie, évidemment. Durant ton mariage tu ne t'es jamais privé pour aller voir ailleurs mais c'était différent. Ce n'était pas un mariage d'amour mais bien de travail. Pour ce qui est du reste, étant libre comme l'air, tu n'as aucun risque de tromper quelqu'un. Mais tu peux comprendre qu'on ressente le besoin de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes. Le quotidien avec la même personne doit être bien ennuyant, après tout. Quand la policière emploie les quelques mots qu'elle connait en italien, tu ne peux que reconnaitre que c'est plutôt attirant. Sexy, même. Et Tahlia ne cesse jamais de t'étonner, toujours pleine de surprises. « Peut-être que je m'exclamais à propos de ton incroyable beauté. » Réponds-tu en arquant un sourcil. « Ou peut-être pas. Malheureusement, tu ne le sauras jamais. » Ajoutes-tu en prenant garde de rester énigmatique. Tu aimes laisser planer le doute même si, pour toi, ça crève les yeux. Tu n'es absolument pas indifférent au charme de Tahlia bien que tu tentes de le cacher autant que tu peux. « Tout à fait. » Approuves-tu lorsque la jeune femme reprend tes paroles. « Je ne pense pas avoir l'embarras du choix, non. » Dis-tu en fronçant les sourcils pour réfléchir réellement à la question. Le fait est que, tu ne t'intéresses pas vraiment à ce que les autres peuvent penser. Alors si une femme éprouve quelque chose envers toi, tu es bien le dernier à le savoir. Bien trop centré sur ta petite personne pour comprendre quoi que ce soit. « Mais pour ça, de toute façon, il faudrait que j'ai envie de faire un choix. » Ajoutes-tu en adressant un clin d'oeil amusé à la brune. Par la suite, tu ne peux pas t'empêcher de demander si, Tahlia de son côté a des prétendants. Des hommes qui ne cessent de courir après elle. Evidemment que ça t'intéresse de le savoir. Tu hoches simplement la tête pour qu'elle poursuive, ce qu'elle fait. « Quel homme peut être assez con pour te laisser partir ? » Demandes-tu, incrédule. Tu n'imagines pas ça possible en ce qui te concerne. « Alors je peux me considérer comme un privilégié ? » Demandes-tu avec un sourire satisfait aux lèvres. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Lun 11 Juin - 15:44 | |
| Décidément, cette promenade en forêt marquait un tournant dans leur relation. Alors qu'ils s'étaient habitués à ce jeu du chat et de la souris, Ciàran et Tahlia semblaient désormais mettre davantage de profondeur dans leurs conversations. Elle avait déjà remarqué un rapprochement, mais cela était de plus en plus flagrant. Ciàran s'ouvrait davantage à elle. Quelques semaines auparavant, elle en aurait profité pour faire la fouine, pour mener cette enquête qu'elle menait contre lui. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, elle avait envie de marquer une trève dans cette bataille qu'ils menaient silencieusement. Aujourd'hui, elle ne voulait pas être la flic qui voulait briser le mystère Adreani. Elle voulait juste être la jeune femme, attentive et curieuse, celle qui voulait en apprendre plus sur lui, de manière innocente. Elle esquissa un sourire quand il lui décrivit son enfance. « C'est pour ça que tu es si libre. Et tu penses que ça t'a réussi ? Que tu as eu une enfance heureuse ?» Il y avait des avantages à ce genre d'éducation. Ça donnait des enfants autonomes, mais la frontière était aussi très mince. Ces enfants-là pouvaient vite sombrer du mauvais côté. Le manque de limites avait parfois des conséquences irréversibles. Sur le ton de l'humour, Tahlia se proposa pour lui donner quelques limites qu'elle avait elle-même eu, quand elle était petite. Alors quand il lui demanda de ne pas lui sortir les phrases typiques des policiers, elle répliqua, avec un sourire en coin : « Je vais essayer. La déformation professionnelle n'est jamais bien loin, malheureusement. » Et le pire, c'était qu'elle était sincère. Tahlia avait acquis des compétences, grâce à son métier, qu'elle utilisait dans sa vie personnelle. A son tour, Ciàran lui posa une question sur ses parents. La jeune femme releva le regard vers lui et hocha la tête : « Oui, je m'entends bien avec eux. Comme toi, j'ai été une enfant solitaire. Mes parents venaient d'ouvrir leur commerce à Bowen, ils ne pensaient pas avoir un enfant aussi rapidement. J'ai dû apprendre à me débrouiller rapidement toute seule. Mais quand ils étaient là, ça filait droit. C'est peut-être pour ça que j'ai un côté psycho-rigide, qui m'a poussé à devenir policière. » Elle ponctua sa phrase par un léger rire. Elle devait beaucoup à ses parents. Ils étaient sa seule famille. Après la famille, voilà qu'ils discutaient vision de couple. Ils avaient le don pour enchaîner tous les sujets sympathiques. Mais Ciàran et Tahlia ne dérogeaient pas à leur règle, parce qu'ils finirent par se mettre d'accord sur les histoires d'amour qui se réglaient en infidélité. « Intelligent.... tant que tu ne te fais pas attraper, ceci dit. Là, ça devient problématique.» Et pour ça, Tahlia parlait en connaissance de cause. Non pas parce qu'elle avait été infidèle, mais parce qu'elle avait poussé quelqu'un à l'infidélité. Mais c'était de l'histoire ancienne. Aujourd'hui, elle était encore libre comme l'air. Le fait d'avoir été brièvement en couple – et de voir cela comme un échec – lui apprenait à prendre la vie bien plus légèrement. Alors oui, cela ne la gênait pas de jouer avec le feu avec Ciàran. Elle appréciait même cela. Elle lui lâcha alors quelques mots en italien, pour le peu qu'elle connaissait cette langue. Des mots qui trouvèrent rapidement une réponse chez Ciàran. Elle tenta d'en savoir plus sur ce qu'il venait de dire, mais de nouveau, il joua avec elle. Elle ne put s'empêcher de lui adresser un large sourire, alors qu'elle répondit, malicieuse : « Je ne le saurais jamais, du moins... tant que Google Traduction ne pointe pas son nez. » Elle était maligne, Tahlia. « Il faudra que tu m'apprennes quelques mots en italien. A part les chansons, je n'ai pas vraiment de bases sur lesquelles m'appuyer. » Et puis ce serait l'occasion de l'entendre davantage parler italien, même si elle appréciait cet anglais avec ce petit accent latin. Il devait en faire chavirer, des filles. C'était ce que Tahlia croyait, mais Ciàran lui affirma que non. Elle arqua un sourcil alors qu'elle lui jeta un regard interrogateur. « Tu plaisantes ? » Visiblement, non. « C'est sûrement parce que tu ne dois pas faire attention à ce qu'il se passe autour de toi. Je veux dire, il suffit de te regarder. Et ce n'est pas qu'une question de physique. Il y a des hommes qui sont beaux mais une fois que tu creuses, c'est une coquille vide. Quant à toi... disons que la coquille est loin d'être vide. » Ce n'était pas une tentative de drague. C'était de la pure vérité. Tahlia était toujours très franche. Elle n'avait aucune honte à dire ce qu'elle pensait des personnes qui se trouvaient face à elle. Mais Ciàran poussa le mystère encore plus loin en sous-entendant qu'il n'avait peut-être pas besoin de faire un choix. « Tu la joues cœur de pierre, c'est ça ?! » Ils étaient de ceux qui disaient qu'ils n'avaient pas de choix à faire, qu'ils étaient très bien comme ils étaient. Mais c'était juste parce que c'était l'inconnu, pour eux. De nouveau, Tahlia s'ouvrit à lui, en évoquant cette rupture qu'elle avait vécu. La réaction de Ciàran était... touchante. Il ne semblait pas comprendre. « C'est parce que tu n'as pas vu mes défauts, c'est pour ça ! » Elle haussa les épaules, l'air sérieuse, puis se mit à rire. « C'est la normalité. Je n'ai pas de passe-droits. » Il y en avait qui l'avait laissé partir. Et elle en avait laissé partir aussi. Tant d'erreurs qui ne lui avaient pas servi de leçons. Mais Ciàran ne lui permit pas de penser à cela une minute de plus. Elle lui adressa un sourire mystérieux, penchant légèrement la tête sur le côté alors qu'elle répondit : « Je ne pense pas être le genre de femme intraitable, qui a toute sa cour derrière elle et qui décide d'avoir quelques privilégiés. Mais... mais oui, j'avoue que j'apprécie de plus en plus ce que je vois de toi. » Elle gardait tout de même un certain recul par rapport à cela. Alors, pour être plus légère, elle ajouta : « Mais ne t'attends pas à ce que je te fasse autant de compliments à chaque fois... » Le tout avec un sourire malicieux, qui laissait pourtant comprendre le contraire. Elle continua à marcher un petit instant, avant de reprendre, toujours avec cette curiosité débordante : « Et du coup, quand, tout à l'heure, tu parlais de faire des choix et caetera, qu'en est-il de la mère de Gabriel ? C'était un enfant prévu ? » C'était un peu direct, indiscret même, mais c'était une partie de la vie de Ciàran qui l'intriguait un peu. Elle avait compris qu'il était père célibataire, mais elle voulait savoir un peu plus sur cet enfant, sur sa vision qu'il avait de la paternité. Et sans se jouer de lui, cette fois-ci. |
| | | Invité | Sujet: Re: hello darkness my old friend (tahlia) Jeu 2 Aoû - 7:00 | |
| Tu n'es pas certain de connaître la réponse à la question que Tahlia te pose. Etais-tu, réellement heureux ? Tu n'en as aucune idée. Ton enfance reste assez sombre tout comme une grosse partie de ton adolescence. Ton esprit a effacé de nombreux souvenirs sans que tu saches réellement pourquoi. Il t'en reste, évidemment, mais ce n'est rien d'important. Tu te rappelles vaguement de séances chez le psychologue pour comprendre d'où venait ce "problème" mais ça n'a jamais été concluant. Par contre, tu peux plus ou moins affirmer que ce n'était pas forcément une réussite. En tout cas, ce n'est pas le genre d'éducation que tu souhaites pour ton fils. « Je ne pense pas avoir été malheureux mais je pense que j'aurais aimé être plus proche de mes parents. Je sais qu'avec Gabriel, je désire faire les choses autrement. » Tu aurais voulu être aimé, tout simplement. Et même si tes parents t'aimaient, sans aucun doute, ils ne te l'ont jamais réellement montré. C'est sans doute pour cette raison que tu ne connais pas vraiment l'amour, le vrai. Et que tu ne désires pas le connaître. Même si, malgré toi, tu découvres petit à petit ce qu'est l'amour paternel. Tu secoues légèrement la tête, amusé, lorsque Tahlia parle de déformation professionnelle. Malheureusement, tu vois pertinemment où elle désire en venir. Ça t'arrive aussi de temps à autre, surtout point de vue méfiance. Mais il est clair que tu ne désires pas entendre des conseils de flics avisés. Tu en as déjà assez entendu dans ta vie et à tes yeux, il n'y a rien de plus bidon. Tu ne rajoutes rien, néanmoins, acceptant le fait que ça fait partie de la personnalité de la brune. Et au-delà du fait qu'elle soit flic, tu aimes tout ce que tu découvres d'elle aujourd'hui. Elle t'ouvre de nouvelles portes sur sa vie et comme tu l'as dit, tu t'en sens privilégié. Sans savoir réellement pourquoi. « Psycho-rigide hein ? » Rétorques-tu avec un petit sourire moqueur au coin des lèvres. Tu trouves le terme plutôt amusant et le fait qu'elle en soit consciente l'est d'autant plus. « C'est important de garder contact avec eux. On n'en a conscience que lorsqu'on se retrouve orphelin. » Tu ne l'es pas complètement vu que ton père est toujours en vie mais parfois, c'est l'impression que tu as. Tu n'as jamais parlé de tes parents à qui que ce soit et tu ne devrais sans doute pas le faire avec Tahlia mais c'est plus fort que toi. Elle te pousse à t'ouvrir à elle sans difficultés. C'est naturel, presque inné. Est-ce son côté flic qui veut ça ou simplement le fait qu'il existe une certaine alchimie entre vous ? Tu n'en sais rien. Mais en tout cas, votre relation suit son cours d'une façon des plus naturelles. « Pas faux. » Dis-tu à propos de l'infidélité au sein d'un couple. Une discussion des plus étonnantes quand on connaît votre train de vie amoureux. Toi, n'ayant jamais réellement eu d'histoire sérieuse et Tahlia, sortant d'une relation compliquée. Du moins, c'est ce que tu penses avoir compris. Vous n'êtes pas les meilleures personnes pour parler d'amour mais peu importe, vous le faites quand même. Tu ris légèrement lorsque la policière annonce que Google Traduction l'aidera sans doute à comprendre la phrase que tu as prononcée quelques secondes plus tôt, en italien. En effet, avec la magie d'internet c'est bien plus simple aujourd'hui. Néanmoins, il reste une petite difficulté pour elle. « A supposer que tu aies retenu la phrase et que tu saches correctement l'écrire. » Rétorques-tu, une once de défi dans le regard. Tu ne doutes pas que Tahlia puisse t'étonner à ce sujet et c'est justement une chose que tu aimes chez elle : son côté imprévisible. « Je ne suis pas contre le fait de t'entendre chanter en italien, ceci dit. » Ajoutes-tu, un sourire amusé aux lèvres. C'est fou comme la jeune femme a le don de te faire sourire, toi qui d'habitude est si fermé, si peu émotif. « Mais je veux bien t'apprendre quelques mots oui. » Et bien sûr, tu as déjà une petite idée derrière la tête. Peut-être que tu lui apprendras à dire "j'ai envie de toi" en lui faisant croire qu'il s'agit du mot "enchanté". Ou encore que tu lui apprendras quelques insultes bien corsées. Tu ne sais pas encore mais les possibilités sont multiples et toutes aussi amusantes les unes que les autres. Tahlia semble penser que les femmes se bousculent pour toi mais elle se trompe pas mal. Bien sûr, lorsque tu veux séduire quelqu'un, tu n'y vas pas par quatre chemins et souvent ça fonctionne mais tu n'appelles pas cela "avoir l'embarras du choix". Ce n'est jamais rien de sérieux, juste une histoire d'un soir par-ci par-là. Mais au fond, c'est tout ce que tu recherches actuellement. Tu n'as pas le loisir d'envisager d'autres types de relations. « Je devrais t'inviter plus souvent sur un coup de tête, en forêt. » Réponds-tu sur un ton taquin. Tu ne sais pas quoi répondre face à ce compliment. Tu n'as pas l'habitude qu'une femme comme elle soit si ouverte et si franche. Elle pourrait presque te déconcerter la policière. Ce serait bien une première. « Tu vois elle est la différence. Je ne la joue pas coeur de pierre, j'en suis réellement un. J'ai été forgé comme ça et ça fait des années que j'ai accepté l'évidence. Mes proches ont du mal avec cet aspect mais ils sont bien obligés de finir par le reconnaître. Tu le verras, toi aussi, un jour ou l'autre. » Quand tu prendras tes jambes à ton cou pour la fuir lorsque ça deviendra trop compliqué ou trop sérieux. Comme tu le fais si souvent. Ou alors, tu deviendras un parfait connard pour qu'elle prenne la fuite d'elle-même. Ça fonctionne également. « Des défauts ? A part le fait que tu sois flic, je n'en vois pas. » Dis-tu en lui donnant un léger coup d'épaule, amusé. Tu ne doutes pas que Tahlia ait des défauts, comme tout le monde, mais jusqu'ici, tu n'as pas encore eu le loisir d'en voir un. « Il est vrai que j'ai beaucoup de chance par rapport aux compliments, aujourd'hui. Il faudra sans doute que je me rattrape pour t'en faire moi aussi. » Réponds-tu en haussant légèrement les épaules avant d'ajouter : « Mais je suis content d'être considéré comme un privilégié parce que moi aussi j'aime beaucoup ce que je découvre chez toi. Finalement, quand on discute plutôt que de se chamailler, ça fonctionne bien. » Même si vous ne cessez jamais vraiment de vous taquiner, aujourd'hui, votre conversation est bien plus profonde. Avec bien plus de sens. Et même si c'est un changement des plus étonnants, ça te plaît beaucoup. « Tu commences à me connaître Tahl', penses-tu vraiment qu'il s'agisse d'un enfant désiré ? » Demandes-tu en arquant un sourcil. Tu te surprends même à lui donner un petit surnom, toi qui n'en emploie jamais habituellement, c'est peu commun. « C'était un accident mais une fois que j'ai appris la grossesse, j'ai tout de suite assumé l'idée d'avoir un enfant. Et surtout, dès sa naissance ça a été comme une évidence. J'ai pas eu de période de transition ou quoi que ce soit, il était plutôt évident que j'allais vivre pour lui à présent. » Dis-tu en soupirant légèrement. « Et je t'interdis de te moquer de ce côté mielleux. Je ne le suis qu'avec mon fils. » Ajoutes-tu sur un ton faussement menaçant.
- HJ:
Mille excuses pour le retard et pardon de la longueur, j'ai abusé mais tu n'es pas obligée de faire si long
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