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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Dust in the wind + Violet (-18)

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MessageSujet: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMer 11 Avr 2018 - 23:45

Le vent soufflait fort depuis ce matin, un vent venant du nord, qui soulevait le sable, piquant les yeux et déchaînant l'océan. Il annonçait une tempête violente pour cette nuit et par conséquent personne n'avait osé venir sur les plages de Bowen de la matinée. Terrence avait ouvert sa cabane malgré tout, on ne savait jamais quelle surprise on pouvait avoir, il suffirait qu'un client ait besoin d'un produit quelconque... et puis de toute façon il n'avait rien de mieux à faire. Stan était resté sur ses talons toute la matinée, les animaux sentaient les choses, c'était bien connu et le golden ne dérogeait pas à la règle, il jappait et tremblait comme une feuille, quelque chose se préparait vraiment. Ce fut lui qui finit par convaincre notre homme de fermer boutique en fin de matinée, le chien et la désertion totale des clients, personne n'était passé, aucun appel, rien, personne, tout Bowen était resté à l'abri. Alors Terrence allait en faire de même. Pourtant lui aimait bien cette ambiance presque apocalyptique, elle lui rappelait les tempêtes du désert qu'il avait connu à l'armé quand il voyait les tourbillons se former dans le sable. Et puis le spectacle des vagues immenses, monstrueuses, il se sentait si petit, elles forçaient son respect, elles étaient sublimes, même si totalement effrayantes. En ce milieu de journée il estimait qu'il n'avait pas grand chose à craindre, la tempête n'arriverait que dans la nuit alors il avait du temps à perdre. Après avoir fermé la porte de sa boutique il avait laissé Stan s'ébattre sur le sable, se dégourdir les pattes. Et puis ils avaient marché ensemble sur la jetée. Il avait poussé la balade jusqu'à Horsehoe Bay, même si sa jambe lui faisait mal il aimait marcher, ça lui vidait la tête. Cette plage là était tout aussi désertique que Grays Bay, enfin presque. En contrebas il remarqua une silhouette qui se débattait sur le sable. Cox, évidemment. Elle avait fait comme lui, elle aussi avait tenté d'ouvrir boutique malgré la météo. Terrence resta un instant à l'observer discrètement, elle se battait avec un grand drapeau qui lutait dans le vent. Il sourit puis soupira furtivement avant de se lancer sur le sable. Besoin d'aide peut-être ? Il se proposait de bonne foi, n'ayant pas le cœur à la laisser galérer plus longtemps. Malgré leurs querelles, malgré les piques que l'homme lançait souvent à sa concurrente, il n'avait pas un mauvais fond. Il attrapa le drapeau à pleine main et à deux ils réussirent à le rentrer à l'intérieur. Il ne faut pas rester ici, le temps se gâte sérieusement, ça peut être dangereux.


Dernière édition par Terrence Kelly le Dim 6 Mai 2018 - 2:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyJeu 12 Avr 2018 - 1:19

Il annonçait la plus grosse tempête de la saison. Tout Bowen était au ralenti. En fait, la majeure partie de la ville s'était enfermée dans le confort de son logis. Il valait mieux éviter d'être sur les routes quand la pluie se mettrait à tomber. Pourtant, j'avais tout de même décidé d'ouvrir les portes de la boutique, pour quelques heures du moins. Les vents qui frappaient les maisons et les rives signifiaient que de grosses vagues en résulteraient. Je n'étais pas assez courageuse pour les dompter, mais l'idée que la boutique soit fermée alors qu'un autre plus courageux que moi souhaite frôler le danger me faisait mal au coeur. Au mieux, un client viendrait. Au pire, j'en profiterais pour faire de la comptabilité. Une part de moi voulait aussi s'assurer que les clients viendraient chez moi, plutôt que chez mon cher concurrent qui s'était établi un peu plus loin sur la baie.  

C'est finalement ce que j'ai fait toute la matinée : de la comptabilité. L'avantage, c'est que les comptes de la boutique étaient maintenant à jour. Par contre, le ciel grondait et commençait à s'assombrir. Je n'avais aucune envie d'être prise ici alors que la tempête éclaterait. Je décidais donc de fermer boutique. Je pourrais donc rentrer à la maison et prendre un bon bain de bulle. Le vent soufflait de plus en plus fort. Le sable s'envolait en rafale : le pire était à l'horizon. Je sortis afin de décrocher le drapeau d'un partenariat qui menacer de s'envoler pendant la nuit si je ne le rentrais pas avant de quitter. Le vent accordait un défi plus grand à la tâche simple de tirer le mat vers l'intérieur. Une voix masculine, familière, retentit dans mon dos. Ce ne fut pas par plaisir que je lui répondis. Ça serait apprécié, oui... Terrence Kelly, il s'agissait bien de lui, mon compétiteur. Il fallait vraiment que je sois dans le besoin pour accepter son aide. Alors que le vent s'était levé de plus belle, c'était au tour de la pluie de faire son apparition. Une pluie froide et saisissante qui donnait le ton pour la suite. Avec son aide, nous avons été en mesure de trainer le mat du drapeau jusqu'à l'intérieur de la boutique. La porte se referma derrière nous en claquant par la force des rafales. Je l'ouvris pour faire entrer son chien. Pauvre bête, il était enfermé à l'extérieur alors que nous étions tous deux à l'abri. Je suis d'accord.

Alors que j'attrapais ma veste, la pluie se mit à tomber plus fort. Si fort, qu'on arrivait à peine à voir au travers. Je vais attendre que la pluie cesse un peu avant de partir. Tu peux reste au sec si tu veux. lui proposais-je sur un élan de gentillesse. Pour tout dire, je ne tenais pas tellement à ce qu'il reste pour me tenir compagnie. Bien au contraire. Je ne voulais qu'éviter d'avoir sa mort sur la conscience s'il venait à y arriver quelque chose. Oui, il est vrai que je ne portais pas Terrence dans mon coeur, mais ma pure gentillesse me rendait plus humaine dans de telles situations. D'autant plus qu'il venait à peine de m'aider. Je me sentais redevable.

Il y a 3 ans, Terrence avait ouvert une boutique de surf concurrençant contre la mienne. Il vendait de bons items de qualité, il avait du succès et il avait volé une part de ma clientèle depuis son ouverture. Je lui en voulais un peu pour cela. Longtemps, j'étais seule à m'établir dans le domaine du surf. Il avait volé une partie de mon rêve. Au-delà de sa boutique, sa personne ne m'attirait pas plus qu'il le fallait. Il me semblait si condescendant et prétentieux. De drôles de rumeurs circulaient à son sujet comme celle affirmant que son commerce n'était pas aussi légal qu'il le prétendait.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyVen 13 Avr 2018 - 14:08

Elle l’avait accueilli avec le ton froid et détaché qui la caractérisait lorsqu’elle lui adressait la parole. Comme chien et chat, l’expression était faible pour qualifier Violet et Terrence, on pouvait dire qu’ils ne s’aimaient pas vraiment. Quoique leur relation s’était plutôt améliorée depuis quelques temps, enfin depuis le départ qui était carrément mauvais. Elle avait tenté de lui faire fermer boutique, d’invoquer plusieurs lois sur la concurrence déloyale et autres stratagèmes dans ce goût là, alors que Terrence, lui avait pris un malin plaisir à la rabaisser ou à ouvrir sa boutique à des heures impossibles juste pour être le premier à lui voler les clients. Ce qu’elle ne savait pas -et il ne valait mieux pas qu’elle le sache- c’est qu’elle n’aurait jamais réussi à lui faire fermer boutique, en effet il avait dans sa poche des personnes haut placées ou qui avaient le bras assez long pour toujours le sortir de problèmes avec la loi ou avec un autre commerçant virulent, merci à son commerce parallèle. Ce que tout le monde ignorait c’est qu’il avait eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique, malgré son manque d’apport financier et son passé avec la justice par un accord passé avec des trafiquants d’arme, la “mafia” de Bowen en quelque sorte, ceux là lui apportaient un soutien financier et une protection s’il acceptait de revendre des armes comme il l’avait fait par le passé à l’armée. A l’époque il avait refusé ce deal, parce qu’il ne voulait plus nager dans ces eaux troubles, il voulait être libéré de tout son passé et être libre. Mais il avait dû se rendre à l’évidence, jamais il n’aurait pu ouvrir son échoppe sans eux alors c’était le cœur lourd qu’il avait accepté et qu’il fournissait une bonne partie de la pourriture de cette ville et croyez bien qu’il y en avait plus que ce qu’on pensait. Il n’en dormait pas forcément bien la nuit mais au moins grâce à ce pacte avec le diable il avait pu réaliser son rêve. Elle avait raison de le détester, Violet, parce qu’il n’avait pas joué franc jeu et qu’en plus il avait été vraiment mauvais envers elle. Pourtant c’était stupide, parce que tous les deux ne faisaient pas vraiment la même chose, ils ne travaillaient pas avec les mêmes marques, n’avaient pas les même sponsors, elle louait du matériel, lui ne faisait qu’en vendre, ils n’étaient même pas sur la même plage ! En vérité ils étaient plutôt complémentaires finalement, mais comme les choses avaient mal démarrées il était difficile de revenir en arrière et de s’entendre à présent.
Ils réussirent à venir à bout du drapeau et une fois à l’intérieur la porte se referma violemment sur eux. La jeune femme eut la gentillesse de faire rentrer Stan et Terrence apprécia le geste, pourtant il ne comptait pas rester ici c’est pourquoi il indiqua à Violet qu’il ne fallait pas s’attarder dans leur abri de fortune. Sur la plage c’était l’endroit le plus exposé aux rafales et ils couraient le risque qu’une vague trop forte balaye tout sur son passage, eux compris. C’était le risque d’avoir un commerce en bord de mer, à chaque forte tempête ils prenaient le pari de tout perdre en peu de temps, pour l’instant ça ne leur était jamais arrivé mais Terry touchait du bois à chaque fois. En effet, la pluie se mit à tomber en trombes, le spectacle était saisissant. Et même si Violet souhaitait rester à l’intérieur, notre homme, lui, avait envie de rentrer chez lui, pensant que son chien serait bien mieux dans un endroit familier plutôt qu’ici, avec son courage ou bien sa bêtise, c’était selon le point de vu, il s’avança vers la porte. Un peu d’eau ça ne m’a jamais tué. Bon courage Violet, à une prochaine fois. Enfin façon de parler, ils savaient tous les deux qu’ils ne chercheraient pas à se revoir volontairement. Et il sortit, il fit quelques pas sur le sable, bravant la pluie qui le détrempait déjà totalement et le vent qui lui giflait le visage. Mais à peine après avoir parcouru quelques mètres, lui, le grand gaillard qui n’était en fait qu’un géant de sel avec sa jambe fragile, fut vaincu par les éléments et s’écroula sur le sable. Il sentit une douleur vive dans son tibia, douleur qu’il connaissait trop bien. Il savait que seul il n’arriverait pas à se relever. Saloperie de blessure, elle ne le laisserait jamais en paix. Il devait offrir un spectacle pitoyable à la blonde qui avait bien eu raison de rester à l’abri. Stan s'était mis à japper, décrivant des cercles autour de son maître.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyVen 13 Avr 2018 - 16:11

Le jour de la grande ouverture de ma boutique, j'étais perdue. Totalement perdue. Je n'avais aucune idée de ce que je faisais. Je n'avais jamais dirigé un commerce avant ce jour. Je n'avais point d'expérience dans le domaine de la vente, mais j'avais cependant beaucoup plus de détermination que ce que les gens pouvaient penser. J'ai tout donné pour ouvrir cette boutique : mes économies, mon temps, mon énergie, ma passion. Je travaillais presque 7 jours par semaine afin de sauver des dépenses et d'offrir le meilleur service qui soit. Bien évidemment, aujourd'hui, mon travail acharné avait porté fruit. Les clients étaient tous satisfaits de la sélection de produits que j'avais à leur offrir. D'autant plus que la location de planches était propre à ma boutique. J'attirais pas mal de touristes voulant de laisser porter par les vagues de l'océan Indien. J'offrais, quelques fois par mois, des cours de surf pour débutant où j'explicitais les techniques de bases. L'ouverture de la boutique de Terrence m'avait fait l'impression d'un coup de balles dans la poitrine, tout droit sur l'orgueil. Il n'avait jamais semblé éprouver la moindre difficulté. Je n'étais presque jamais mauvaise, et pourtant cet homme faisait ressortir le pire en moi. J'avais tout essayé pour lui faire fermer boutique, et lui aussi d'ailleurs même s'il ne voudra jamais me l'avouer. J'étais même prête à le poursuivre en justice. Puis, j'avais tout abandonné. En vérité, j'étais jalouse de son succès même si je n'avais aucune raison de l'être : ma boutique n'était pas sur le point de fermer. Au final, nous n'étions que deux passionnés des vagues qui souhaitaient vivre leur rêve. Il y avait autant droit que je le pouvais. Après plusieurs mois de bataille acharnée, j'avais finalement accepté sa présence à Bowen. Je ne l'appréciais guère, il faut le préciser. Je n'avais pas oublié les injures et les coups bas. Nous essayions simplement de vivre ensemble, sans trop nous tirer les cheveux. Moins je le voyais, mieux je me portais. Je savais qu'il existait et cela n’était guère suffisant pour moi. Puis, une partie de mon for intérieur savait que cet homme n'était pas tout à fait net. Bowen est une petite ville. Tout le monde finit tôt ou tard par parler. Les clients me racontaient plusieurs choses au sujet de Kelly. Je savais que ces rumeurs étaient à prendre avec un grain de sel, pourtant, je savais également que quelque chose clochait avec lui. J'essaie de ne pas trop me mêler de ces ragots, même s'ils venaient à moi sans que j'en aie éprouvé l'envie. Je n'avais aucune envie d'être prise avec les problèmes de Terrence.

Merci. lui lançais-je, puisque sans lui je serais toujours à l'extérieur en train de me battre contre le vent. Une bataille perdue d'avance, il fallait se l'avouer. Les vagues, au loin, commençaient déjà à se rapprocher dangereusement de la rive. Chaque tempête, nous étions tous sur le qui-vive. Et bien que le temps se faisait plus que mauvais, Terrence avait décidé que sa compagnie se terminait ici. Quel idiot me laissais-je droit de penser, alors que je ne fit que lui sourire en guise de politesse. Comme tu le sens, Terrence. Fais tout de même attention, on y voit rien dehors. Même si nos querelles nous avaient amenées à être froid l'un envers l'autre, Terrence demeurait un être humain méritant d'être traité de la sorte. Dehors, c'était dangereux. Le temps était mauvais, on y voyait déjà plus rien. Les rafales de vent se faisaient plus fortes que précédemment. Il était fou, tout simplement, de vouloir rentrer à la maison par de pareils temps. Je le regardais disparaitre dans les fouets de sables.

Je commençais à rapatrier mes choses, c'est que j'avais fait un de ces bordels en essayant de démêler les différents comptes et factures que j'avais accumulés durant l'année. Alors que je classais les factures dans les boites, j'entendis ce qui me semblait être un jappement de chien. Je levais les yeux vers la grande fenêtre de ma boutique. Stan, le chien de Terrence, semblait affolé devant quelque chose qui ressemblait à un corps sur le sable. Et merde! Sans réfléchir, je sortis à la course me dirigeant vers Terrence qui s'était écroulé vers le sol. Je m'agenouillais pour être à son niveau. Il tenait sa jambe comme si celle-ci lui faisait mal. Je vais avoir besoin de ton aide pour te lever et te tirer jusqu'à l'intérieur. À 3 : 1, 2, 3! Au compte de trois, je l'agrippais sous les aisselles et de toutes mes forces je réussis à le lever. De son autre jambe, il put prendre appui pour me faciliter la tâche. Je passais son bras autour de mon cou afin de lui servir de béquille. Avec beaucoup de mal, nous nous rendions vers la boutique pour nous mettre au chaud. La pluie n'avait toujours pas cessé de tomber et nos deux corps étaient trempés. Une fois à l'intérieur, je l'installais sur une chaise. Quelle idée de sortir par un pareil temps! Tu es fou!? criais-je, presque, en me dirigeant vers l'arrière-boutique où étaient rangées des serviettes. J'étais mitigée entre plusieurs sentiments. D'abord, j'étais en colère qu'il ait risqué sa vie et la mienne par la même occasion. Puis, j'étais inquiète puisqu'il semblait vraiment mal en point. J'étais également affolée à l'idée de rester prise sur la plage, toute la nuit, durant cette tempête. Pour le réchauffer, j'enroulais la serviette autour de ses épaules. Je déposais également un bol d'eau sur le sol pour le golden qui l'avait sauvé, bien plus que moi. Sans son avertissement, Terrence serait toujours sur le sable à se tordre de douleur. Je lui grattais la tête avant qu'il ne s'élance vers le bol. Arrête de faire l'idiot, Terrence. Reste ici jusqu'à ce que la pluie se calme. Je me penchais vers la jambe qui semblait lui faire mal. Ça élance toujours ? Je ne saurais dire si la tempête agissait comme une sorte de pleine lune, pourtant je ne me reconnaissais plus. Je m'inquiétais pour lui. Les lumières de la boutique faiblirent. Faites que le courant perdure.


Dernière édition par J. Violet Cox le Lun 16 Avr 2018 - 3:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyDim 15 Avr 2018 - 15:13

Un peu d’eau ça n’avait jamais tué personne, un peu… Terrence avait été sûrement trop présomptueux en pensant pouvoir sortir et rentrer chez lui sous une pluie battante. Il s’était cru fort, il avait voulu mettre son chien à l’abri chez eux. Il avait surtout voulu montrer à Violet qu’il était un homme, qu’il n’avait peur de rien. Et ce n’était pas faux. ce n’était pas la peur qui l’avait fait s’écrouler sur le sable, non, c’était sa jambe, cette traîtresse, qui l’avait une nouvelle fois lâché et fait choir tel un pantin de chiffon, le vent avait eu raison de sa force et il se retrouvait là, honteux et en colère contre lui-même, contre ce corps qui lui faisait défaut, une fois de plus. Stan courait autour de lui sans comprendre pourquoi son ami ne se relevait pas, Terrence essayait, de toutes ses forces, mais les rafales l’en empêchaient. Et cette pluie qui le faisaient glisser. Seul il n’y arriverait pas. Il lançait des regards furtifs vers la cabane qui ressemblait à une bicoque bien fragile sous la tempête mais dans laquelle la seule personne susceptible de l’aider, ou au moins d’appeler des secours, se trouvait. Le temps lui semblait s’étirer et plus les minutes passaient plus notre homme faiblissait, plus la colère montait en lui également. Il se souvenait de ses dernières paroles lorsqu’il avait quitté l’échoppe de la jeune américaine : T’en fais pas, j’en ai vu d’autres des tempêtes. Qu’il avait lancé tel un vieux loup de mer avec un regard presque moqueur, comme pour lui signifier une nouvelle fois que lui était d’ici. Maintenant il avait l’air fin, l’australien. Fatigué, il baissa les bras, au moins le temps de reprendre un peu de forces. A ce moment là Stan avait arrêté d’aboyer et il sentit une présence derrière lui. Violet était là, agenouillée, il avait tourné son visage ruisselant vers elle et c’est le regard sombre qu’il l’accueillit. Au fond de lui il était soulagé qu’elle vienne à sa rescousse même si son orgueil en prenait un sacré coup. Avec toute sa force elle décida de le soulever, lui demandant de l’aide. Kelly grogna quand elle l’agrippa sous les bras mais il força sur sa jambe valide autant qu’il le pouvait pour qu’elle ne se fasse pas mal en relevant son poids. Il ne disait rien, il avait trop honte, il la laissa le guider et ensemble ils réussirent à regagner leur abri de fortune. Une fois à l’intérieur notre homme se laissa tomber sur la chaise, vidé de toute force. Il releva un visage coupable vers une Violet qui crachait toute sa colère maintenant qu’ils étaient en sûreté, il en aurait fait de même s’il avait été à sa place. J’pensais que j’aurais le temps de rentrer avant que ça soit aussi fort. Il fronça les sourcils. Puis t’étais pas obligé de sortir si tu ne voulais pas te tremper, princesse ! J’aurais fini par me relever seul. La mauvaise foi personnifiée, bravo Terry, enfonce-toi encore ! Elle partait déjà à l’arrière de sa boutique et Stan s’approchait de lui pour quémander des caresses, Terrence déposa une main rassurante sur sa tête. Revenant avec des serviettes, Cox lui en jeta une sur les épaules. Terrence retira son haut sans aucune pudeur, elle avait déjà vu un homme torse nu, elle qui se disait surfeuse, et puis il s’enroula dans la chaleur réconfortante de la serviette qu’il accueillit avec bonheur. Avant de récolter une nouvelle salve de reproches. Il avisa la blonde d’un regard peu avenant, un rictus des moins aimables au coin des lèvres. Il soupira, essayant d’attraper son paquet de clopes dans sa poche arrière, évidemment il était trempé, plus aucune cigarette ne pouvait lui apporter un quelconque semblant de bien-être. Je ne faisais pas l’idiot, Cox. Puis je ne compte pas te déranger longtemps, t’en fais pas, tu  n’auras pas à subir ma personne. Il dodelina de la tête, deux gamins qui se chamaillaient. Elle s’enquit de sa jambe, lui haussa les sourcils. T’es infirmière aussi ? Nouveau soupire, il devait se calmer, il le savait, se contenir, parce qu’elle avait été gentille envers lui, sans elle il serait encore dehors se battant contre le sable et Stan aussi. Ca va passer, qu’il grogna, il connaissait cette douleur, on ne pouvait rien y faire, ça finirait par se calmer et puis il pourrait marcher à nouveau, à sa façon, cahin-caha. Avec ses anti-douleurs ce serait mieux, la souffrance passerait plus vite, mais il n'avait rien sur lui, il devait faire sans et attendre que ça se calme seul. Il releva un regard qu’il voulait un peu plus doux sur celle qui semblait sincèrement s'inquiéter pour lui. Si je ne te connaissais pas je penserais que tu t’inquiètes pour moi. Attention, tu t'adoucis, Cox… il lui sourit, voilà qu’il la taquinait. …Merci, pour Stan et moi. Un ange passa, leur silence faisait ressortir tous les bruits de la tempête qui grondait toujours dehors, la pluie sur le toit, le vent contre les carreaux, le bois qui craquait, de quoi se sentir bien petit et fragile dans leur cabane contre les éléments qui se déchaînaient. Tu aurais de quoi faire un café pour se réchauffer ? Hasarda-t-il plus pour briser le silence que par réelle envie de boire quelque chose de chaud.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMer 18 Avr 2018 - 19:09

Je devais bien donner raison à Kelly, il marquait certains points. Je n'étais pas originaire de Bowen. Bien que je m'y étais installée, il y a de cela quelques années, je ne serais jamais aussi habituée à toutes les intempéries que les gens qui les avaient vécus toute leur vie. Chaque tempête semblait être, pour moi, la plus grandiose du siècle. Par contre, Bowen était autant ma patrie que pour lui. Et même s'il avait raison à ce sujet, il ne gagnerait jamais complètement avec moi. Je n'étais pas que de passage. Bowen était à présent chez moi. Un chez-moi bien différent de New York que j'avais pourtant troqué sans peine et misère. À New York, les jours de pluie n'étaient pas aussi dangereux qu'ici. La proximité de la mer et la variation des vents jouaient pour beaucoup dans l'équation augmentant la dangerosité de la situation. Alors qu'ici, les pluies d'été tombaient si fortement qu'elles créaient des murs impossibles à traverser. Peut-être avais-je simplement le coeur moins solide que Terrence. Cependant, je ne voyais pas où était le mal dans tout cela. Je préférais de loin être prévenante que de frôler le danger inutilement. Et s'il ne voulait pas de mon aide, cela m'en était bien égal. Ce soir, dans le confort de mon chez-moi, je n'aurai aucun regret. Voilà pourquoi, après avoir remarqué son corps inerte sur le sable, j'ai affronté le danger de la tempête pour l'aider. Bien que je pouvais détester, et Dieu sait combien j'avais de raison de le détester au plus profond de mon être, cet homme qui m'avait mené la vie dure depuis les trois dernières années, je ne pouvais le laisser avec son mal être. Quel qu'il soit. Je m'en serais voulu toute ma vie de le laisser sur la plage. Et si la mer décidait de gronder. Et si personne ne passait dans les environs pour le secourir. J'étais, malheureusement, la seule personne présente.

Malgré la colère, je le ramenais à l'intérieur. Cette colère était pourtant injustifiée. Qu'avait-il fait, au fond ? Il n'avait qu'ouvert une simple boutique de surf, sur une plage. Oui, il s'était montré désobligeant à mon égard, et ce à plusieurs reprises. Pourtant, l'eau avait finalement coulée sous les ponts. Nous n'étions pas amis et, avouons-le, nous ne le serions probablement jamais. Ma colère croissante n'avait donc pas lieu d'être. Et pourtant, je ne pouvais la contrôler. Lorsqu'il était près de moi, je ressentais cette boule au fond de mon bas ventre. Elle me donnait envie de le repousser, de l'éloigner de ma vie. Elle me jouait également parfois des tours cette flamme. Il arrivait qu'elle espère le voir passer dans les parages. Ce sentiment, je ne le comprenais pas. Et ces sentiments se brouillèrent lorsque Terrence ouvrit sa bouche avec toute l'arrogance qu'elle pouvait contenir. Je lui lançais la serviette presque au visage, dégouté par son attitude. D'accord, je n'étais pas un ange, certes, en lui hurlant par dessus la tête ainsi. Pourtant, je lui avais porté secours. Un merci, ça aurait suffi, tu sais. À moins que ce soit encore un peu trop demandé pour toi! Dis-je bouillonnant de colère. J'ai du mal à croire que tu te serais relevé seul. Je vais tout de même te laisser croire en tes capacités, si ça peut te fait du bien. J'étais incapable d'être complètement méchante. Même si une partie de moi espérait le remettre à sa place. Je n'avais pas cette facilité à énerver les gens en appuyant sur le bouton qui leur faisait mal. Alors que je tentais de contenir ma rage, il en ajoutait de plus belle charriant des bêtises. Il provoquait en moi de drôles de ressentiments, certes, mais je ne le jetterais point comme un appât pour la tempête par de pareils temps. Je me relevais, ignorant volontairement son dernier commentaire. S'il choisissait de jouer l'idiot, je pouvais l'être aussi. Rien ne te retient ici, Terrence. Tu sais où se trouve la sortie.

Je n'avais aucune once de méchanceté. Cependant, il ne fallait pas me chercher. Il faisait mauvais dehors, nous étions pris tous deux ensemble alors que visiblement nous n'en avions pas envie. Il fallait savoir mettre un peu d'eau dans son vin et se supporter le temps de quelques minutes. La tempête finirait par se calmer et, ainsi, nous pourrions rentrer chacun de notre côté en oubliant cette situation. La présence de Terrence ne me réjouissait pas plus qu'il le fallait, mais elle ne m'était pas aussi désagréable qu'elle semblait l'être pour lui. Puis, alors que j'avais cette pensée amère, il sembla s'adoucir. C'était comme si le vent de cette tempête avait changé de côté et avait emporté avec lui toute l'arrogance et la désobligeance du commerçant. Ne te fais pas trop d'idées quand même... Je ne fis qu'acquiescé sa politesse par un simple sourire et un hochement de tête alors que la tempête grondait au travers de notre silence aussi glacial que cette pluie. Voilà qu'il devenait presque gentil. Presque, il est important de le préciser.

Je me dirigeais silencieusement vers l'arrière-boutique où j'avais une petite machine à café instantané. L'arrière-boutique ne me servait que très rarement, pour être bien honnête. J'y avais installé, au travers des articles en surplus, une petite table ronde, une machine à café ainsi qu'un micro-onde. Il n'y avait rien d'élégant à cet aménagement. L'air était tendu, même si l'atmosphère voulait s'adoucir. Je n'en pouvais plus des piques et des idioties que pouvait raconter Terrence. Il m'exaspérait, même lorsqu'il essayait d'être gentil. Ou, du moins, c'est ce que j'espérais. Mes pensées se brouillaient. Je ne me reconnaissais plus. Voilà, ce n’est pas le meilleur du coin, mais c'est tout ce que j'ai à t'offrir pour le moment. annonçais-je, le café dans une main et le carton de lait de l'autre. Écoutes, je sais très bien que nous ne nous apprécions pas vraiment. Il faudrait être stupide pour croire le contraire. Je pense même que tous les habitants de Bowen l'ont remarqué également. Je pris une pose, souriant légèrement en coin. Cette affirmation était plutôt véridique et je ne savais si cela m'amusait ou me peinait. Mais, la tempête ne semble pas vouloir se calmer pour le moment et je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose... Tout simplement, car je ne te souhaite pas de mal! Ne vas pas t'imaginer quoi que ce soit! Je raclais ma gorge. Bref. Il n'est pas sage sortir. Je pense même que, si rien ne change, nous devrons rester ici pour la nuit. Je te propose donc d'accaparer la boutique pour te reposer avec Stan et, euh, je vais aller à l'arrière-boutique classer des trucs, ranger autre chose et tout... Nous ne sommes même pas obligé de se parler.


Dernière édition par J. Violet Cox le Mer 2 Mai 2018 - 2:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyVen 20 Avr 2018 - 22:27

Plus Violet sortait les crocs devant Terrence, plus il se renfrognait également, c’était un ours mal léché et têtu par dessus le marché, alors autant dire que la belle allait devoir ramer pour obtenir un merci de sa part si elle s’y prenait de cette façon. Il avait un sale caractère et il le savait, depuis gamin, il était né comme ça alors on ne le changerait pas à l’approche de la quarantaine. Et quand on le poussait, quand on le cherchait, on le trouvait toujours, lui et sa suffisance, lui et son arrogance surjouée. Parce que quand on le connaissait et qu’on savait l’apprécier, on savait qu’il n’était pas si hautain que ça, il se donnait ce rôle comme pour garder la maîtrise des choses et pour rester détaché, c’était son mécanisme de défense à lui. Et face à la jeune femme il se défendait sûrement plus que de raison, allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’elle lui tapait carrément sur les nerfs, elle la New-Yorkaise débarquée d’on ne sait où, on ne sait comment, et qui avait décidé un beau jour d’ouvrir une boutique de surf à Bowen. Elle avait piétiné le rêve de Terrence avant même qu’il ne puisse imaginer pouvoir le réaliser et en plus ça avait fonctionné, sa boutique avait bonne réputation et longtemps il avait cru qu’il ne pourrait jamais réussir à s’imposer face à elle. Alors que c’était son projet à lui, son bébé, qu’il chérissait depuis si longtemps et qu’il aurait concrétisé bien plus tôt s’il n’avait pas eu ses démêlés avec la justice. Donc oui, c’était probablement à cause de cette raison, totalement valable, qu’il était si odieux envers l’américaine. Et bien que l’eau ait coulé sous les ponts depuis, les habitudes avaient la vie dure et ce n’était pas simple de changer de comportement à présent. En plus, regardez-là, elle avait tout pour elle, elle toujours souriante, avec ses fossettes qui creusaient ses joues avec grâce, toujours un mot pour plaire aux clients, toujours là pour aider, même son pire ennemie, elle plutôt charmante, il ne fallait pas le lui enlever, cette fille c’était le diable, plutôt bien déguisé. Heureusement, au fond, qu’elle n’avait aucune douceur pour Terrence sinon il aurait peut-être fondu pour elle, lui qui jouait au dur mais qui n’était finalement qu’un chamallow qui ne voulait pas l’avouer. Ouais, disons que c’est trop demandé. Il dodelina de la tête en levant les yeux au ciel. Merci pour mon amour propre, mais il se porte bien même sans toi. Enfin façon de parler, on savait bien que Kelly avait peu d’estime pour lui-même, mais ça elle n’avait pas à être au courant. Et puis elle avait raison, il devait bien l’admettre même si ça lui faisait mal, jamais il n’aurait réussi à se relever sans elle, pas avec la douleur qui le lançait à ce moment là, quand sa jambe lui faisait défaut il ne répondait plus de rien, c’était dans ces moments-là qu’il se sentait vulnérable, il avait horreur de ça et encore plus de le reconnaître. Si Cox semblait prompt à se radoucir, Terrence lui ne faisait pas de cadeau à celle qui l’avait pourtant aidé. Lui était très doué pour appuyer là où ça faisait mal, où ça dérangeait ou énervait encore plus, traitez le de sale gosse, il adorait ça. Du coin de l’oeil il la regarda se relever, il venait de l’énerver encore un peu plus, vous voyez, il était doué à ce jeu là ! Oui je sais, laisse-moi le temps de reprendre mon souffle. Mais ils savaient tous les deux qu’il avait eu peur, sur le sable et que ce serait bien insensé de sortir à nouveau sous cette pluie qui ne faiblissait pas. Il n’allait pas partir maintenant, il était coincé ici, entre ces quatre murs, qu’il le veuille ou non. Et puis Stan semblait bien, allongé sur le sol, se remettant lui aussi de ses émotions. Terrence se força donc à se calmer, à laisser un peu sa concurrente tranquille. il s’essaya  même à la taquinerie pour finir par la remercier, comme quoi tout arrivait quand on savait être patient. D’un coup l'ambiance se radoucit un peu et l’air devenait un peu plus respirable entre les deux. Notre homme finit par réclamer un café et ce fut sans se faire prier que la surfeuse se leva pour le lui servir, comme si elle n’attendait que ça de pouvoir s’éloigner un peu de lui. Il la comprenait, lui-même avait souvent du mal à supporter sa propre personne. Quand elle revint vers lui il accepta le café avec un hochement de tête mais refusa le lait, il le buvait noir, sans sucre, rien d’autre. Un première gorgée lui confirma qu’en effet, ce n’était pas le meilleur de Bowen mais il avait au moins le mérite de le réchauffer un peu, c’était déjà bien. Il sourit en coin, cachant une grimace. Ça suffira, merci. Son sourire s’élargit un peu quand il entendit ses mots, elle n’avait pas tort, ils ne s’appréciaient pas, autant être honnête à ce sujet. Moi qui pensais qu’on jouait bien la comédie devant les habitants. T’en fais pas, les touristes s’en foutent. Et les autre… ça les fait parler. Il fronça le nez, avant de reprendre une gorgée de café, lui, le roi des rumeurs, il n’allait pas s’émouvoir pour si peu, il en avait vu d’autres. Il la laissa terminer et puis hocha la tête quand elle eut terminé, ne trouvant rien à redire à son plan bien ficelé. Il savait qu’elle avait raison sur le fait qu’il ne pouvait pas sortir sous ce temps, ce serait risqué pour lui et pour Stan. alors autant rester un peu. Il trouverait bien un vieux magazine à feuilleter pour s’occuper. La jeune femme tourna les talons et il resta un instant sur sa chaise à scruter son abri. Puis Terrence se leva avec vigilance, bien incapable de rester assis sans rien faire, il claudiquait dans la boutique, étudiant les rayonnages, s’attardant sur le matériel, tout était bien rangé, en ordre, c’était un magasin agréable, il ne pouvait que le constater. En déambulant dans les rayons il se rappelait le restaurant que c’était par le passé, il se souvenait de l’avoir vu fermer quand il était ado et des années durant lesquelles il était resté vide, à l’abandon sur cette plage. Cox avait bien fait d’en faire sa boutique, il en aurait fait autant. En vérité il y avait pensé, il y a bien longtemps, au potentiel de cet endroit et même s’il avait été déçu que cette aubaine lui échappe et qu’une autre réalise son rêve secret, il n’aurait sûrement pas fait mieux que ce qu’elle ne avait fait, il était plutôt admiratif finalement. Arrivé sans vraiment s’en rendre compte sur le pas de l’arrière boutique, Terrence resta là, silencieux, à regarder Violet, elle était de dos, il ne voyait que sa chevelure se balancer alors qu’elle triait ses papiers. Il ne savait pas bien ce qu’il avait en tête, pas grand chose certainement, mais il la regardait en s’appuyant contre le mur, avec certainement plus de douceur que ce qu’il faisait habituellement. Puis il soupira en secouant la tête. Hey Cox. C’est pas si mal chez toi. Même si ton café est infect et que tu bosses avec Rip Curl. Il lui sourit, à nouveau narquois mais sans la moindre once de méchanceté pour une fois. En vérité il s'ennuyait déjà, tout seul dans son coin, Stan ronflait paisiblement et lui n'avait rien à faire.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptySam 21 Avr 2018 - 4:31

Il est vrai que l'Australien et moi étions totalement aux pôles opposés. D'abord, il était un homme et j'étais une femme. Cela vous semble peut-être évident, mais il faut avouer que cette différence non seulement physique est aussi une différence psychique. Il ne réagissait pas comme moi. Il ne pensait pas comme moi. Et au final, ce n'était pas si mal de façon générale. J'étais également toujours de bonne humeur, tandis qu'il semblait toujours être en colère contre moi. Cette manie d'être joyeuse en permanence, elle n'était pas automatique. Cette façon de vivre, je l'avais choisi. Comme tout le monde aurait pu le faire. Parfois, c'était plus difficile. J'ai, moi aussi, des temps plus durs. Il ne faut pas croire que de par ma nature optimiste, je ne vis pas de malheurs. J'ai simplement appris à vivre avec ceux-ci. À les accepter plus facilement.  À consentir à ce que la vie ne soit pas toujours rose. Et pour être bien honnête, parfois la vie m'en faisait voir de toutes les couleurs. Mais, en bout de compte, je ne pouvais contrôler ce genre de chose. Le destin reste le destin. Or, nous avons toujours le choix dans la vie. Et j'avais choisi de vivre la mienne l'on des tracas. Statistiquement parlant, les New Yorkais sont reconnus pour être des gens stressés. Un peu trop accro au boulot et à la performance, cette société ne correspondait pas à mes valeurs. Bowen et sa liberté, oui. Bowen et son vent frais le matin. Bowen et ses rues calmes. Bowen et son côté accueillant. C'était chez moi. Il est bien vrai que Bowen m'avait adopté. Je n'y connaissais pas encore tous les recoins. Et pourtant, je ne m'installerais ailleurs pour rien au monde.

Terrence me méprisait depuis l'ouverture de sa boutique. Avant, je n'avais pas vraiment entendu parler de lui. Il fallait dire que je n'étais pas une bavarde. Je n'avais point le besoin de raconter des ragots ou même de partir à la quête de rumeurs croustillantes. Je faisais mes petites choses, dans ma petite boutique, un point c'est tout. Les rumeurs venaient tout simplement directement à mes oreilles. Les clients m'en parlaient entre deux conseils de vente. Si je ne le connaissais pas, je pourrais penser que Terrence attirait mon attention de cette façon. Comme les garçons le faisaient lorsque nous étions petits. Il cependant était impossible que ce soit le cas. Dans les faits, il avait une véritable haine envers ma personne. Presque un dégout, j'oserais dire. Comme si mon existence nuisait à sa vie. Tout cela parce que j'avais ouvert une boutique de surf avant la sienne. Avant, j'aurais pris mes jambes à mon cou, car j'étais un papillon en quête de son havre de paix. Mais, aujourd'hui, cela était tout à faire différent. J'avais trouvé mon havre de paix. Et j'y étais pour rester. Le mépris du trentenaire était à son comble. J'avalais de travers son roulement d’yeux. Quel enfantillage. Cela me suffisait à endosser mes pensées précédentes : il m'avait en horreur, l'originaire d'Australie. Et moi, je me porte bien sans toi. Crois-moi. lui dis-je, vachement énervée par son attitude d'enfant.

Dans une autre vie, j'aurais pu tomber amoureuse de Terrence. Mais alors là, dans une vie lointaine. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je pensais à cela. Il était tout simplement impossible pour deux personnes comme nous de s'aimer. Mais, il fallait l'avouer, l'homme était séduisant. Il était mystérieux. Il était indépendant. Tout ce qui me faisait craquer. Et au final, je pense que cela faisait également partie des raisons pour lesquelles je le détestais à mon tour. Derrière son joli minois se cachait un être horripilant qui semblait toujours en contrôle de ses émotions. Même lorsque les gens racontaient des rumeurs à son propos. Au fond de moi, je savais que Terrence n'était pas si horrible que cela. Après tout, il avait des amis qui l'aimaient. Une famille. Il ne pouvait être que mauvais. L'opinion des gens m'importe peu. mentais-je. C'était à demi-faux, du moins. Les gens, en général, m'importaient peu. Quelques opinions comptaient à mes yeux. Et, si nous étions dans cette autre vie, son opinion, à lui, compterait probablement. Ce que je veux dire, c'est qu'il est clair que nous ne nous aimons pas. Ce qui était vrai. Plusieurs de mes clients me l'avaient mentionné. Certains avaient été jusqu'à dire qu'ils me soutenaient et qu'en guise de solidarité ils n'iraient jamais l'encourager. Ce n'était pas ce que je voulais, au final, même si cela n'avait rien à voir avec ma personne. La majorité des gens de Bowen voulaient l'éviter de par les rumeurs grotesques qui courraient à son sujet. Des histoires de démêlés avec la justice et de commerce illégal. Choses que je tentais de garder loin de moi.

Je quittais donc la pièce. Le laissant seul à ses occupations. Je lui donnais l'accès total à la boutique, ce qui aurait pu être une erreur de ma part. S'il était assez tordu, il pourrait détruire mes étalages. Ou, pire encore, les étudier et les répliquer en version améliorée chez lui. Mais cela m'était égal, j'avais besoin d'air. De respirer loin de lui. Il y avait cette électricité statique entre nous. Cette tension. Je ne pouvais mettre le doigt sur la raison particulière de cette énergie. Cela ne pouvait être que les ondes négatives. J'attrapais une boite de fiches de commandes qui trainait dans l'arrière-boutique que je commençais à tirer. En fait, c'était plutôt pour me désennuyer. Ce tri n'était pas pressant. Chaque fois que je fermais les yeux, je voyais son visage. Qu'est-ce qui se passait avec moi ? Le vent de cette tempête devait être coriace pour avoir brouillé mes pensées ainsi. Je sursautais, alors que je n'avais pas senti une présence derrière moi. Terrence, était là, appuyé contre la moulure de la porte à me regarder. Depuis combien de temps était-il là ? Je me retournais, face à lui, souriant en coin. Effectivement, le café est immonde. Mais, j'ai d'autres qualités. ajoutais-je en replaçant les bons de commande dans la boite. Enfin, si cela t'intéresse. dis-je en reposant la boite sur le sol. Je m'approchais de lui. Une partie de moi s'inquiétait pour sa jambe. Cette proximité ne lui nuirait point s'il était pris d'une nouvelle faiblesse. Ses cheveux, mi-longs, encore trempés, avaient retrousser à la nuque. Cela avait son charme. Je te manquais déjà, Kelly? décrétais-je pour le taquiner à mon tour. Je pouvais, moi aussi, me montrer moqueuse. Je lui souris tendrement. Sans malice, cette fois. Un véritable sourire. La tension, par contre, était toujours présente. Les lumières se mirent à nouveau à cligner. Je levais les yeux au ciel, vers ces néons industriels qui placardaient toute l'arrière-boutique. Ils étaient bien pratiques, ces néons, mais il fallait qu'ils demeurent actifs. Je ferais mieux de nous trouver des bougies. On serait mal barré dans le noir, tous les deux, si la tempête nous faisait perdre le courant. Et si seulement elle pouvait me faire perdre le courant... entre lui et moi.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyLun 30 Avr 2018 - 16:22

Terrence était un homme en colère contre beaucoup de choses, d’où son air continuellement bougon. Au crépuscule de la trentaine il trouvait que la vie n’avait pas été tendre durant la moitié de son existence et même s’il ne mettait pas tout sur le dos du destin qui se jouerait de lui, même s’il savait que beaucoup de ses choix avaient eu des conséquences sur l’homme qu’il était, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait une sorte d’acharnement sur sa personne. Comme si toute une bonne partie de sa vie devait être un combat. D’autres n’avaient pas ce genre de bataille à mener, d’autres avaient l’argent, la chance, la santé, d’autres semblaient survoler les événements et tout leur souriait. Comme Violet, elle était arrivé ici, avait décidé d’ouvrir sa boutique, venant de nulle part et la vie lui avait sourit, tout simplement. C’était un peu facile de penser ça, parce qu’après tout il ne la connaissait pas, il ne savait rien d’elle ou de son passé, peut-être qu’elle aussi avait livré ses batailles, mais ça il n’y pensait pas. Il se disait humble et fier mais peut-être qu’au fond il avait un côté envieux, de ceux à qui la vie semblait ouvrir les bras sans que ce soit compliqué. Parce que pour lui tout était difficile. Alors oui, il était en colère contre Violet, du moins il l’avait été, au départ, mais il ne la détestait pas, pas vraiment, puisqu’il ne savait rien d’elle, disons qu’il entretenait une sorte d’animosité envers elle, c’était plus simple que de ravaler sa fierté pour venir s’excuser à sa porte. Ce soir ils continuaient à se chamailler comme des chiffonniers, c’était des enfantillages en vérité, mais il ne savaient pas faire autrement l’un avec l’autre. Fallait pas venir me sauver. A l’âge de cinq ans il aurait probablement ponctué cette réplique en lui tirant la langue. Et même si leur dispute nageait à peu près dans ces âges là, il ne le fit pas, se contentant de bouder dans sa barbe en croisant les bras sur son torse.
Sur ce dernier point ils étaient d’accord, l’opinion des gens importait peu. Terrence avait appris à vivre avec les rumeurs et les jugements, c’était presque son quotidien. Et même si beaucoup de ragots étaient faux, rien n’était infondé et il le savait bien, son passé, ses secrets, tout faisait de lui un homme qui attirait l’attention des autres. Mais il s’en protégeait avec son flegme légendaire, rien ne semblait l’atteindre, jamais. Pourtant c’était faux, il donnait juste le change du mieux qu’il pouvait. Son trafic illégal entretenait sa boutique, il permettait qu’il ait une rentrée d’argent confortable et puis il n’avait pas vraiment le choix, il traitait avec le genre de personnes qui n’acceptaient pas qu’on leur refuse quoi que ce soit, hors ils avaient une sorte de contrat ensemble, Terry était  pieds et poings liés. Si rien ne semblait l'atteindre en vérité il avait une trouille monstre que la vérité soit un jour révélée et qu'il perde tout. C’est pour cela qu’il se faisait petit, il tentait de ne pas attirer l’attention, son magasin de surf fonctionnait bien, c’était le principal, c’était pour ça qu’il se levait le matin, pour faire marcher sa boutique et satisfaire ses clients, le reste devait rester secret et tout irait bien dans le meilleur des monde. Concernant les rumeurs sur son désamour envers Cox c’était autre chose, c’était même plutôt drôle au fond, il pouvait bien laisser les autres penser ce qu’ils voulaient. Il haussa un sourcil en la regardant de biais. Bien, nous ne nous aimons pas. Puis un mince sourire se dessina sur ses lèvres, puisqu’elle y tenait tant, il n’allait pas la contredire, ce serait bien dommage ! Son café à la main et alors que Violet s’en était allé trier ses papiers, Terrence avait entrepris de se lever pour découvrir les lieux. Ca lui évitait entre autre de penser à la douleur qui lançait dans sa jambe. Il savait que ça finirait par passer, du moins par devenir plus supportable, il se connaissait depuis le temps qu’il vivait avec ce mal. Stan dormait du sommeil du juste, le pauvre chien en avait vu d’autres, tant qu’il était à l’abri avec son maître il allait bien et c’était le cas à présent. Terrence pouvait donc être tranquille et fouiller la boutique à loisir, même si ce n’était pas vraiment son but, il était simplement curieux, il ne comptait pas mettre le magasin à sac, il n’était pas si mesquin. Ce fut d’ailleurs avec surprise et sans y avoir réfléchi qu’il se surpris à observer Violet à la dérobée. Et comme pour se justifier il ne trouva rien de mieux que de l’appostropher avec une pique de son cru, incapable d’être totalement agréable envers elle. Il fut accueilli par un sourire qui désarmerait beaucoup d’hommes et qu’il ne pu qu’apprécier, sans l’avouer. Je suis curieux tu sais. Et puis j’ai toute une tempête pour découvrir tes qualités. Appuyé contre le mur pour soulager sa jambe dont la douleur se calmait un peu, il croisa les bras, serrant la serviette contre ses épaules nues, il n’avait pas vraiment chaud et ses cheveux ruisselants n’aidaient pas. Mais il oubliait presque ce désagréments alors que la jeune américaine s’approchait de lui, le toisant à son tour. Ca te ferait trop plaisir si je te disais oui. Qu’il répliqua, l’air fier. Son esprit lui jouait des tours ou bien ils étaient vraiment entrain de se tourner autour tous les deux ? Quelque chose naissait au creux de lui, une chaleur qu’il ne connaissait pas habituellement lorsqu’il regardait celle qui l’agaçait en temps normal. Etait-ce dû à cette tempête et à cette proximité forcée… il n’aurait su le dire pourtant il appréciait de plus en plus l’idée d’être enfermé ici avec elle. Les néons virent ajouter à l’ambiance déjà bien électrique et en cœur les deux commerçant levèrent les yeux au plafond, si la lumière lâchait ils se retrouveraient dans une ambiance tamisée qui ajouterait certainement un peu de piquant. Kelly sourit, trouvant que c’était plutôt le bon timing. Puis il baissa les yeux sur Violet. Il ne fait pas encore nuit, tu as tout le temps de trouver des bougies. Tu as peur du noir ? Il haussa un sourcil en la fixant avec espièglerie.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyLun 30 Avr 2018 - 20:04

En temps normal, j'étais une personne assez ouverte d'esprit. Oui, il fallait dire que ma situation familiale m'y avait fortement aidé. Jeune, je savais que ma famille était différente des autres. Mes parents partageaient déjà une grande différence d'âge et d'occupation dès leur rencontre. Mon père, enseignant en histoire de l'art, est tombé amoureux de son étudiante, ma mère. Plus de dix ans les séparaient en théorie, alors qu'en pratique ils semblaient être la seule et même personne. Puis, arriva mon frère. Mon petit frère que j'attendais depuis neuf longs mois. Neuf mois, pour une jeune enfant, c'était l'éternité. Mon frère aimait porter mes robes. Il aimait jouer à la dinette avec moi ou à l'école. Enfant, cela ne m'interpelait pas plus qu'il le fallait. Je pensais avoir une relation particulière avec lui alors que mes amies me racontaient les choses horribles que leur faisaient subir leurs frères. Finalement, il annonça qu'il semblait préférer les hommes aux femmes. Et jamais une idée de dégout ne m’effleura l'esprit. Il était qui il était, différent. Et cette différence, elle faisait de moi une personne meilleure. Une personne dont l'acceptation se forgeait. Mais cette différence, elle grandit. Si bien qu'elle se transforma en un mode de vie qui, malheureusement, pouvait choquer. Mon frère, c'était ma soeur. Ce changement, il ne m'avait jamais fait peur. En fait, il m'était plutôt un soulagement. Il va sans dire que le jugement n'était pas chose facile chez moi, puisque je l'avais tant vu venant des autres à l'égard de ma propre soeur. Je ne me permettais donc pas de juger un livre par sa couverture. Dans le cas de Terrence, c'était bien plus que de simplement le juger. Je n'en avais pas eu besoin, en fait. Il s'était présenté à moi comme un être froid, d'une mesquinerie rare. Elle ne laissait pas place à l'interprétation : je savais déjà ce qu'elle en était. Et s'en découla des années de rage et de disputes, tels des enfants se demandant qui aurait la plus grande part de gâteau. Aujourd'hui, je commençais à ressentir la fatigue de ces chamailleries. Je me sentais comme ces filles qui, autrefois, me racontaient les horreurs que leurs frères leur faisaient subir. Par lâcheté, mais aussi parce qu'il fallait avouer que je n'aurais jamais le dernier mot avec lui, je ne répondis point à sa dernière pique. Oui, j'aurais pu le laisser souffrir sur la plage. Oui, j'aurais pu le regarder au loin et me réjouir de sa douleur. Mais je ne l'avais pas fait. Ce n'était pas moi. Et même si je pouvais le détester au plus profond de mon coeur, je ne l'aurais jamais laissé dans le besoin, seul, sur le sable à se tordre dans tous les sens. Il fallait qu'il le comprenne, car, malheureusement pour lui, si c'était à refaire, je n'hésiterais pas une seconde de plus pour retourner le sauver. Même s'il ne l'aurait probablement pas fait pour moi. Où, du moins, seulement après d'être bien moqué de ma personne. Et pourtant, il était bien vrai que je me portais bien sans lui. Mon coeur semblait faire moins de tours lorsqu'il n'était pas dans les parages, ce Terrence. Je le regardais un instant, bouder comme un enfant. Sa barbe un peu trop fournie pour l'âge prépubère, dégoulinante d'eau de pluie, était le seul indice, présentement, démontrant qu'il n'avait plus l'âge d'être un enfant.

L'arrière-boutique me semblait l'endroit le plus neutre pour vaquer à mes occupations, sans généraliser une troisième, voir quatrième, guerre mondiale. Les étincelles lancées en l'air pourraient dangereusement se transformer en foudre. Quelle qu'en soit la finalité, cela ne risquait pas d'être beau. Il me fallait donc un moment de solitude pour retrouver mes esprits. Je ne tenais pas à regretter ni gestes ni paroles. Mais ce qui semblait pour moi être le meilleur moment pour être loin l'un de l'autre se transforma rapidement par l'apparition surprise de Terrence, comme s'il ne pouvait tolérer la solitude plus longtemps. C'est alors que la pièce s'électrisa à nouveau. La foudre semblait vouloir encore frapper. Cette fois, elle n'était en rien une colère refoulée. Elle était ce sentiment que je ne connaissais pas. Que je ne ressentais jamais. Comme une boule dans le bas ventre. Un chatouillement presque désagréable, mais que je ne souhaitais point le départ. Je te les confierait peut-être, si tu es gentil. Je suis curieuse de savoir ce que tu penses de moi. Après tout, j'ai toute une tempête pour le découvrir. ajoutais-je également, à sa demande, avant de m'avancer vers lui, attirée par ce qui semblait être un aimant. C'est ce que tu penses, Kelly. Son air fier, son sourire et son regard brouilla mon esprit un instant. Je fermais les yeux et pris une grande respiration pour me recentrer. Alors qu'il prononçait ses dernières paroles, les lumières recommencèrent leurs acrobaties menaçant de nous jeter dans un entrepôt complètement noir. Cette noirceur, elle ne me faisait pas peur. C'était ma propre personne que je craignais. Il était difficile de prédire ce qu'il pourrait arriver alors que je n'avais pas encore décelé la raison de cette tension dans mon coeur.

Tel que prédit, les lumières jouèrent avec la tempête jusqu'à s'éteindre complètement, d'un coup sec. La lueur venant de la boutique se dispersa jusqu'à nous. Évidemment, je n'avais pas investi dans une génératrice, me disant que je ne serais jamais prise au piège ici, encore moins avec quelqu'un. La présence de Terrence semblait encore plus près de moi. Je sentais presque son souffle contre mon visage. Je croisais ses yeux qui brillaient dans l'obscurité de la pièce. Le bleu perçant y reflétait toutes les particules de lumières qui s'y étaient frottées. Ce bleu qui m'hypnotisait, qui semblait vouloir contrôler mon âme. C'est mal...

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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMar 1 Mai 2018 - 19:16

Trois ans plus tôt, un soir d’orage comme on en voyait rarement, alors que Terrence fermait boutique, il avait remarqué de l’agitation dans l’eau et puis en s’approchant du rivage il avait capté des aboiements comme jamais il n’en avait entendu, comme des hurlements qui déchiraient tout, le tonnerre grondait également et il n’était pas prudent de rester près de l’eau. Pourtant dans les vagues il le vit, ce chien, en proie aux vagues, qui allait se noyer si personne ne faisait rien et il était à ce moment là seul sur la plage déserte. Il n’aimait pas forcément les animaux, du moins pas assez pour en posséder, pourtant il ne pouvait rester insensible à la détresse de cette pauvre bête. Alors il plongea, sans réfléchir, sans penser une seconde à sa jambe qui l’handicapait, il fonçait, peu importe ce qui arriverait. Et quelques minutes plus tard, après s'être battu contre la houle et le ressasse de l'océan déchaîné c’est tous les deux qu’ils se retrouvèrent sur le sable, haletants et tremblants de tous leurs membres, frigorifiés et presque autant effrayés l’un que l’autre mais en vie, tous les deux, chanceux, presque miraculés. Le chien, un golden, n’avait pas plus que quelques mois, un an tout au plus et visiblement il n’y avait personne pour le récupérer, la plage était vide. Terrence avait déposé l’animal chez un vétérinaire pour s’assurer qu’il allait bien et il comptait bien le laisser là, le professionnel saurait mieux que lui comment lui trouver une famille qui saurait le choyer. Il avait laissé le golden avec un pincement au cœur, le pauvre chien jappant à nouveau alors que Kelly l'abandonnait à son triste sort. La nuit suivante notre homme n’avait pas bien dormi et c’est aux aurores qu’il s’était levé pour retourner chercher celui qui avait hanté ses rêves et qui l’accueillit en lui faisant la fête. Depuis ces deux là étaient inséparables, Terrence ne se ventait que très rarement d’avoir sauvé cet animal, par contre il aimait dire que ce chien l’avait rendu un peu plus sociable et humain. Comme quoi, au fond c’était peut-être Stan qui avait sauvé Terrence plus que le contraire. Depuis trois ans ils veillaient l’un sur l’autre et ils se connaissaient parfaitement, notre homme savait que son ami n’aimait pas l’orage, peut-être que le canin gardait en mémoire cette nuit de terreur, alors Terrence était toujours là pour l’apaiser quand celui-ci prenait peur.
Mais pour l’instant le tonnerre ne grondait pas, voilà pourquoi il restait si calme, endormi dans la boutique de Violet, tandis que son maître était à mille lieues de penser à lui. En effet, Kelly avait bien d’autres choses en tête alors qu’il observait la jolie surfeuse s’approcher de lui de sa démarche féline. Il haussa un sourcil, si elle était curieuse de savoir ce qu’il pensait d’elle, Terrence l’était aussi, il était pour le moment incapable de le savoir. Il avait tant voulu la détester, ils s’étaient tellement déchirés, qu’à présent il ne savait pas comment interpréter ce qu’il ressentait à son égard, ni quoi penser de la façon dont elle le regardait. Au fond jouaient-ils vraiment à ceux qui pouvaient s’aimer ou est-ce que ce rapprochement n’allait-il pas juste créer de nouvelles tensions entre eux ? Il remarquait que si lui gardait son flegme, Cox, elle, semblait perdue alors qu’elle prenait une grande inspiration. Ils n’en menaient pas large, ni l’un ni l’autre, pourtant lui jouait bien mieux le fier qu’elle. Il en avait vu d’autres, de jolies filles qui lui faisaient tourner la tête, c’est ce qu’il se répétait pour garder son sang froid.
Les lumières finirent par s’éteindre alors que Terrence ne quittait pas Violet des yeux, toujours adossé contre le mur il la voyait s’approcher de lui dans la pénombre, il n’avait qu’un geste à faire pour combler l’espace qui les séparait encore. C'est ce qu'il fit donc, il se pencha doucement, elle sentait le sable et la vanille, enfin c’est ce qu’il percevait, dans tous les cas c’était agréable. La serviette qui le réchauffait glissa sur le sol, découvrant son torse, disons qu’il n’en avait plus vraiment besoin. Elle semblait se noyer dans le bleu de ses yeux, il savait que c’était un vrai piège à filles, merci papa pour cet héritage, mais pour sa gouverne Violet avait un regard des plus captivants également. Je ne vois pas où est le mal. S'il avait peur d'où ce rapprochement allait les mener, il n'en montrait rien. Il quittait son regard pour aller goûter à ses lèvres. Mais juste avant qu’elles ne se touchent un éclair déchira le ciel et la foudre s’abattit en un grondement violent, stoppant Kelly dans son geste et réveillant le chien qui dormait si bien, un aboiement de détresse suivit et Terrence se redressa rapidement. Stan était à nouveau à ses pieds, tremblant comme une feuille. On pouvait dire que l’animal arrivait à point nommé pour éviter le faux pas. Kelly lança un regard perdu à Violet avant de se pencher sur son chien, souvenez-vous, c’était eux-deux contre le reste du monde, la belle américaine et ses lèvres tentatrices pouvaient attendre. Mon pote, tout va bien je suis là, n’ai pas peur. Il caressa le pauvre animal qui semblait s’apaiser sous sa main. Tu as dit que tu avais des bougies, Cox ? Il semblait à notre homme qu’il serait temps de mettre un peu de lumière finalement. Il l’observa s’afférer pour trouver ces fameuses bougies, sûrement qu’il avait brisé la magie avec son chien. Mais en même temps à quoi jouaient-ils, eux, légendaires ennemies, devenir amants n’aurait sûrement rien changé, bien qu’un corps à corps aurait certainement été grisant, électrique. Il en frissonnait rien qu’en y pensant alors qu’il ne pouvait s’empêcher d’observer ses formes qu’il devinait dans l’obscurité. Violet revint vers lui, visiblement elle avait trouvé ce qu’ils cherchaient. une boîte d’allumettes dans une main, des bougies dans l’autre. Terrence s’approcha, voulant attraper les allumettes pour l’aider il frôla sa main et quand leurs regards se croisèrent à nouveau il ne put réprimer un sourire alors que tout son corps appelait à se rapprocher de celui de la jeune femme. Elle était le diable, il n’en doutait plus. Il alluma une première bougie et rapidement une lumière chaleureuse éclaira la pièce qui semblait bien exiguë. Stan, va te coucher, l’orage va passer. Le chien semblait le comprendre au mot près, il grogna comme s’il était déçu puis s’éloigna un peu pour laisser plus d’espace à son maître. Terrence avisa Violet d’un regard fiévreux. C’est moi où il fait chaud ? Il frissonnait pourtant, mais la chaleur qui était née au creux de lui un peu plus tôt finissait par le consumer totalement alors qu’elle ne le quittait pas des yeux. C'est fou tout ce qu'un regard pouvait dire, bien plus que des mots il était le reflet de tout ce qu'on n'osait exprimer, il ne mentait jamais.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMar 1 Mai 2018 - 22:07

Les orages avaient cette tendance à installer des ambiances, parfois inusitées. Les orages ici, bien différents de ceux que j’avais connus avant, se qualifiaient presque de tempêtes tropicales. Les rafales de vent avaient tendance à être si fortes qu’elles pouvaient faire des ravages. Jusqu’à présent, nous avions été bordé d’une chance que Bowen n’avait pas toujours. Les vents et les clous qui tombaient étaient les seules manifestations de la tempête que nous avons reçue. Bien évidemment, le pire de cet orage était à nos portes. Le ciel se chargeait de toute l’énergie négative qu’il avait besoin pour faire gronder le tonnerre et éclater les éclairs. Cette tempête, celle de la saison, était de loin le dernier de mes soucis à cet instant alors que les charges électriques n’étaient point dans les nuages, mais bien dans l’arrière-boutique de mon commerce. Le tonnerre ne grondait pas, le ciel n’était pas complètement sombre. Mon ventre, lui, se tourmentait en mille petites tempêtes intérieures. Je ne savais comment interpréter ce qui se passait tant dans ma tête et dans mon coeur. J’avais si longtemps voulu détester cet homme. J’avais tant voulu me convaincre qu’il s’agissait d’une personne peu fréquentable. Aujourd’hui, je ne savais plus quoi en penser. J’observais toutes les facettes de son visage. Le creux de ses joues, la naissance de sa mâchoire, ses lèvres rosées. Alors que ma tête voulait garder son côté rationnel, mon coeur lui semblait perdre le cap. Sans savoir pourquoi, vraiment. Bien que je m’entêtais à vouloir contrôler mon ressenti, j’en étais incapable. Cela venait probablement de ma grande transparence. Et si ma transparence ne laissait pas de place à l’interprétation, Terrence lui semblait froid. Sans émotion. Sans réactions face à l’électricité qui, vraisemblablement, ne venait que de moi. Cela était probablement dû à mon manque de relation des dernières années. Des hommes, j’en côtoyais tous les jours à la boutique. Il fallait l’avouer, le surf est un sport majoritairement masculin. Alors, la plupart de mes clients étaient du sexe opposé. Ils étaient souvent, pour ne pas dire toujours, peu vêtus. Le torse en évidence, parfois complètement dégoulinant d’eau salée. Et pourtant, je ne perdais pas le cap comme je le perdais aujourd’hui. Tout simplement, car l'attirance physique n’était pas ma seule préoccupation. Des hommes charmants, il y en avait plusieurs à Bowen. Des hommes me faisant cet effet, il y en avait moins. Sans réfléchir, je m’avançais vers lui attirer par la chaleur que je voulais partager.

Terrence, lui, ne semblait pas perturber par ce qui nous entourait tous deux. Bien au contraire, son regard semblait vide d'émotions à mon égard. Il statuait parfaitement ce qu'il décrétait de ma personne depuis des années : une aversion. Bon, j'étais surement trop catégorique. En réfléchissant un peu plus, le terme neutralité semblerait plus juste pour définir ce qui transposait son regard. Il m'aurait été plus simple, cependant, de décréter l'aversion. Alors que mes pensées se mélangeaient plus que précédemment, ce ne fut plus mon corps se créait la proximité installée entre nous. C'était le sien. Son corps qui se pencha au-dessus du mien. Son corps, plus grand que le mien, qui me frôlait maintenant. À peine vêtue de sa serviette, elle glissa sur le sol dans une chorégraphie élégante dévoilant son torse encore humide. Ses lèvres s'approchèrent dangereusement des miennes, décrétant avant de les frôler qu'il n'y voyait pas le mal. J'avais peur d'où cette proximité pouvait nous mener. Je n'avais jamais été le genre d'être s'abandonnant à des plaisirs pour le simplement bonheur de le faire. Ni même, dans le but de consommer pour une seule nuit. Et je n'étais pas prête à dire que le sentiment que je ressentais était fondé sur des sentiments. Les seuls sentiments que j'avais toujours éprouvés pour lui avaient été de la colère. Difficile à dire si cette colère électrique était la cause de mes envies. Juste avant que mes lèvres ne s'abandonnent aux siennes, que mon esprit plonge dans la luxure de cette proximité, la bulle d'intimité éclata nous faisant resurgir à la surface de la réalité. L'orage s'était finalement réveillé, amenant avec lui son lot de symphonie terrifiante. Stan, affolé, attirait l'attention de son maitre. Et cela était peut-être mieux ainsi, au final, car nous étions sur le point de franchir une ligne inadmissible entre deux ennemis. Ligne qui changerait du tout au tout la façon dont nous serions l'un avec l'autre. Il fallait l'avouer, ce pas engendrerait des malaises. Comment se comporter, quoi dire, quoi éviter, où regarder. Des questions dont les réponses n'auraient pas à être réfléchies pour l'instant.

Je me mis à la recherche des bougies de secours que j'avais à la boutique. Elles n'étaient pas bien loin, mais mon corps tremblant rendait la tâche plus ardue. Cette réaction résultait du manque que sa peau m'apportait. Sa chaleur me manquait déjà alors que je ne l'avais pas encore consommée. J'étais demeurée silencieuse depuis de longues minutes, ce qui ne m'arrivait jamais. Je manquais de mots.

Alors que je retournais près de celui qui me tourmentait dans le simple but de lui remettre ce qu'il m'avait demandé, notre peau refit un contact spontané. Et si on racontait que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, celle qui transperçait mon corps semblait vouloir frapper à nouveau. La lumière finit par surgir, provenant des mains de Terrence. Il déposa les bougies un peu partout. La lueur de propulsa alors dans toute la boutique. Lueur assez tamisée pour adoucir les traits du surfeur que je n'avais point quitté des yeux. Alors que mes yeux étaient rivés sur lui, mes mains, elles, rassuraient la pauvre bête qui était affolée jusqu'à ce que son maitre lui commande de retourner se coucher. Chose qu'il fit aussi rapidement que la demande fut posée. Je me sentis de nouveau propulsée vers lui. Aimantée à sa peau qui hantait maintenant mes envies.

Tout à fait ajoutais-je presque en murmurant. Et pourtant, l’air de Bowen s’était rafraichi avec la pluie. Je pressais à nouveau mon corps contre le sien, retrouvant la chaleur qui me manquait. Je me sentais comme une junkie en manque de sa dépendance loin de ses lèvres que je n’avais encore jamais touchées. C’était un drôle de sentiment. Ressentir le manque alors qu’on n’en connaissait même pas le plaisir. Je ne sus dire qui initia ce baiser. J’aurais aimé croire que c’était lui, même si je pense avoir un peu plus forcé les choses. Nos lèvres finirent par se toucher sans une douceur que je n’avais jamais connue. À quoi tu penses ?
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMer 2 Mai 2018 - 1:25

S’il semblait de marbre face à cette situation, il n’en était pourtant rien, intérieurement c’était tout un raz de marée qui déferlait en Terrence, il se noyait presque sous ces émotions contraires et sorties de nulle part. Comment aurait-il pu penser une seconde, lorsqu’il avait vu Violet sur la plage se battre avec son drapeau, qu’il finirait là, à la merci de son sourire, cherchant à déchiffrer dans son regard ce qu’elle ne disait pas avec la parole. Il n’était pas un grand parleur, pensant que le silence était souvent la meilleure des réponse, il était économe parce qu’il savait qu’on pouvait dire des choses qu’on ne pensait pas, c’était si vite arrivé et il était du genre à s’emporter facilement lorsqu’il ne se contrôlait plus. Alors il faisait attention et tournait sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Enfin en règle générale, Cox était l'exception, avec elle il était sans filtre, il ne faisait pas attention et les mots sortaient d’eux-mêmes, affûtés comme des lames de rasoir. Il ne la loupait pas et se moquait de ce qu’elle en pensait, pire, s’il la heurtait c’était encore mieux. Habituellement… parce que ce soir il était bien silencieux. Il ne savait que dire à cette fille qui, tout d’un coup, l’impressionnait. Alors il ne disait rien, il semblait insensible mais il ne l’était pas, il ne l’était plus, un mur était tombé entre eux, ce mur qu’ils avaient passé tant d’années à monter comme pour se protéger l’un de l’autre par les grossièreté qu’ils se lançaient, à présent il volait en éclat, en quelques minutes seulement tout avait basculé. Et ils se retrouvaient presque à nu face à l’autre, tous les sens en alerte, le cœur au bord des lèvres et le corps tremblant d’un désir qui dévastait tout. Ca n’avait rien de rationnel, rien de logique et c’était certainement ce qui rendait le moment si électrique. Stan venait tout gâcher avec son intervention pourtant il laissa un peu de répit mérité à ces deux soupirants qui semblaient souffrir de cette proximité si soudaine, comme s’ils n’étaient pas prêts, comme s’ils avaient besoin d’un instant pour prendre toute la mesure de ce changement qui serait radical pour leur relation. Alors ils se séparèrent, à regret. Terrence donnait le change en s’occupant de son chien mais son regard cherchait déjà celui de Violet et tout son être réclamait de retrouver ce contact qu’ils avaient perdu. Il était là pantelant, ne sachant s’il avait trop froid ou trop chaud.
Des femmes il en avait rencontré, dans sa belle vingtaine il en avait fréquenté beaucoup, profitant de sa jeunesse et des atouts qu’il avait pour jouer le séducteur. Et puis il y avait eu la prison et ces journées interminables de solitude durant lesquels il s’était endurci, il avait mûri et changé. On dit que la prison vous change un homme, pour Terrence c’était vrai. Il n’avait pas perdu tous ses rêves, la preuve, il avait ouvert sa boutique, son bébé, mais son rapport aux femmes avait changé. Peut-être était-ce qu’il avait vieilli également, en vérité il n’en savait rien et il n’avait pas assez de recul sur lui-même pour s’analyser. Mais depuis il était un autre homme et il ne voulait plus de relations d’un soir, du moins pas autant qu’avant, il se lassait des rencontres futiles et des histoires d’une nuit. Ce soir pourtant il ne pouvait ignorer cette attirance envers Violet qui l’embrasait totalement, il avait envie de sentir sa chaleur contre lui, de goûter ses lèvres et de caresser sa peau, cette envie était plus forte que tout. Plus forte que l'inconnu qui s'offrirait à eux une fois qu'ils auraient dépassé la limite, cet inconnu il s'en foutait pas mal finalement, il l'était pas du genre à se poser trop de questions, pour ça il verrait après, il s'arrangerait avec sa conscience à un autre moment, celle-ci pouvait attendre. Alors il renvoya son chien à sa place, de toute façon ils ne craignaient rien ici et il savait que s’il ne montrait aucune peur alors Stan aurait confiance. Et à présent la seule peur que Terrence avait ce n’était plus de cette tempête à l’extérieur mais bien de celle qui grondait en lui, qui menaçait de tout dévaster sur son passage. Une simple question du barbu, un simple regard et Violet se rapprocha de lui, elle n’hésita pas à se presser contre lui et d’un coup il se sentit mieux. Fébrile il avait envie de tout envoyer valser pour laisser libre court à ses envies, pourtant une nouvelle fois il refréna ses ardeurs, il avait appris à se contrôler sous bien des aspects et il savait que rien ne servait de trop se presser. Ne vous méprenez pas, Terrence n’avait rien d’un homme calme ou impassible, il était même tout le contraire mais des années de travail sur lui-même avaient eu raison de sa nature tempétueuse, le rendant faussement quiet en toute circonstance. S’il avait tenté de l’embrasser la première fois, cette seconde tentative vint des deux à la fois, d’un geste commun comme du plus fluide des pas de deux leurs lèvres finirent par se rejoindre en un baiser des plus tendre. Loin de la colère de leurs précédentes disputes, loin de la tempête qui se jouait à l’extérieur, l’espace d’un instant ils s’enfermèrent dans une bulle de douceur ou chacun découvrait le plaisir de découvrir l’autre de la façon la plus agréable. On aurait pu croire que Terrence était un homme qui prenait les choses en main, avec poigne, mais lorsqu’il s’agissait de désir charnel il se montrait en vérité d’une tendresse inattendue et d’un respect total envers sa partenaire. Il ferma alors doucement ses bras autour de Violet avant de relever la tête vers elle. Je pense qu’on a toute une tempête pour apprendre à se connaître et que pour l’instant j’aime chacune de tes qualités. Comme quoi, il était même capable de gentillesses sous ses faux airs de mufle. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres avant qu’il ne l’embrasse à nouveau, sa main glissant dans le creux de son dos pour la rapprocher encore de lui.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyMer 2 Mai 2018 - 3:42

Les années passées étaient simples à décrire. Elles marquaient mille-quatre-vingt-treize jours de guerres et soixante-cinq-mille-sept-cents minutes à détester Terrence. Si le passé était facile à raconter, l'avenir marquait l'inconnu. Et l'inconnu, je n'en avais jamais eu peur avant aujourd'hui. En fait, j'avais tout abandonné pour l'affronter, cet inconnu. J’en avais un faible. Cet inconnu, par contre, je le retenais. Je n'avais pas envie de le vivre. Une partie de moi aurait espéré se réveiller en même temps que le bruit du tonnerre. Il était bien plus facile de vivre notre vie d'avant. À se détester, chacun dans notre coin. À contenir ce que nous ressentions l'un pour l'autre, qui n'avait d'ailleurs rien à voir avec les émotions présentes. Je me connaissais trop bien pour simplement me laisser bercer par les vagues de l'envie. Je ne serais capable de me montrer détacher, d'agir comme s'il ne s'était jamais rien passé entre nous. Un baiser, ce n'est qu'un baiser. Mais le désir grandissant dans mon bas ventre, lui, il trahissait le dernier énoncé. Et j'aurais aimé être en mesure de faire comme dans le bon vieux temps : contenir ce que je ressentais. Avant, contenir la colère me semblait une tâche simple. Aujourd'hui, je brulais d'envie de me pendre à ses lèvres.

Je n'avais pas fréquenté beaucoup d'hommes dans ma vie. En fait, je n'avais jamais ressenti le besoin d'être dans une relation quelconque pour être heureuse. Être bien avec moi-même me suffisait, tout simplement. Et il fallait dire que je ne tombais pas facilement amoureuse. Certes, j'étais parfois naïve et il m'arrivait de faire confiance trop rapidement aux gens. Par contre, en ce qui a trait aux relations intimes, je prenais mon temps. J'avais tout de même eu cette relation qui m'avait menée vers ce que l'on appelle une peine d'amour. Celle que toutes les filles vivent au moins une fois dans leur vie. Celle qui transperce le coeur. Celle qui fait si mal que l'on n'imagine pas comment il sera possible de passer au travers. Russell et moi avions partagé trois années de vie de couple avant de décider de mettre un terme à notre nous. Je ne supportais plus de vivre dans la grande ville. J'avais le mal de mer, le mal de la ville. Je devais partir, m'enfuir vers un endroit où il ferait bon de vivre. Où respirer m'y serait naturel. Où je ne me sentirais pas suffoquer entre ma famille. Russell, lui, adorait la ville. Vraisemblablement, nous n'étions pas faits pour nous entendre. Je ne lui aurais jamais imposé de me suivre dans mon périple vers une vie meilleure. Depuis, il m'avait toujours été plus difficile de m'ouvrir aux gens comme si la peur de l'abandon n'avait jamais réellement quitté mon esprit.

Avec Terrence, il n'y avait pas que cette peur de l'abandon. Il n'y avait pas non plus que la peur du lendemain. J'avais peur de tomber amoureuse. Et de me faire mal, par la même occasion. Car, même si nous partagions présentement la même énergie électrique et le même désir de franchir la ligne de l'interdit, nous étions deux êtres à l'opposé sur bien des choses. Comment expliquer que deux êtres si différents pouvaient en venir à avoir besoin de sentir le corps de l'autre pour respirer normalement ? Alors que nos lèvres s'unirent en tendresse, mon esprit lui s'enfonça plus loin dans le gouffre de l'incompréhension. Peut-être avais-je la manie de trop réfléchir. Pourtant, ce qui pouvait arriver après ce baiser serait fatidique. Jamais je ne verrais Terrence de la même façon. Jamais je ne pourrais oublier cette passion brulante. Jamais ses yeux ne croiseraient les miens sans démontrer l'envie de retourner m'y perdre. J'avais passé l'âge des relations qui ne menaient à rien, des parties de jambes en l'air et des explorations. J'avais passé l'âge de me faire briser le coeur. L'envie et la raison s'affrontaient dans ma tête. Chaque fois que je faisais un pas, je reculais de dix. J'avais peur de faire le grand saut vers la libération d'esprit. Depuis quand aimes-tu quelque chose chez moi? Mais son corps se pressa à nouveau contre le mien, ses mains resserrant l'étreinte de notre baiser précédent. Je m'abandonnais, une fois de plus, à ses lèvres en demandant plus. Sa gentillesse me foudroyait presque autant que mon désir. Je renchéris en lui offrant à nouveau mes lèvres, cette fois en laissant mes mains voyager sur sa nuque pour venir frôler sa chevelure. Bien que nous étions déjà très près l'un de l'autre, mon corps sentit le besoin de s'approcher encore plus. La passion, je la ressentais plus forte que jamais. Mes mains glissèrent sur ses joues, venant dessiner le contour de sa mâchoire avant de descendre sur ses épaules où elles restèrent pour se reposer. Là où je pris, moi aussi, un instant pour me remettre de mes émotions. Ces baisers, je ne voulais plus m'en passer. Pourtant, le sentiment qu'il s'agissait de quelque chose de mal titillait mon esprit. Que se passe-t-il entre nous? demandais-je alors que j'aurais mieux fait de garder le silence. Mes yeux cherchèrent à fuir les siens. Je n'étais pas certaine de vouloir entendre la réponse. Peut-être s'était-il blessé à la tête lorsqu'il s'était étalé sur le sable, plus tôt. Mon coeur criait qu'il voulait son droit de parole, mais ma tête s'entêtait encore à le faire taire. Quoi qu'il en soit, je ne pourrais dire que cela me déplait... mes mains glissèrent ensuite dans son dos. Je lui souris, le regard rempli de millier d'étoiles. Il avait toute une tempête pour apprendre à me connaitre, moi et chacune de mes qualités. J'ai cette envie... d'apprendre à te connaître.
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MessageSujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18)   Dust in the wind + Violet (-18) EmptyJeu 3 Mai 2018 - 0:20

Les amis de Terrence aimaient le forcer à sortir, lui qui fréquentait peu les soirées ou les bars. Il avait un côté casanier, il aimait rester chez lui, dans sa caravane, avec son chien à bouquiner ou à gratter sa guitare. Il se sentait bien dans le confort de son nid, sans personne pour le déranger, sûrement que ses années de solitude dans sa cellule avaient développé ce besoin de se centrer sur lui-même. Et quand il n’était pas chez lui on le trouvait sur la plage, tout simplement. Ses amis pourtant le poussaient pour qu’il s’amuse, pour qu’il rencontre des filles surtout, ils le traitaient volontairement de célibataire endurci. Ce n’était pas totalement faux, quand beaucoup de son entourage était en couple, avec des enfants, ou déjà divorcé, lui restait l’éternel célibataire. La seule histoire notable dont il pouvait se vanter c’était avec une femme trop belle, indépendante et solaire. Bien qu’ils aient choisi de vivre dans une relation non exclusive, relation qui, contre toute attente, fonctionnait bien, elle avait fini par lui demander un enfant, chose presque normale quand une femme arrivait près de ses trente-cinq ans. Et cet enfant il avait bien voulu le lui donner mais jamais il n’avait réussi. La belle s’était lassée, ou peut-être qu’elle était trop triste de voir son désir inassouvi, elle avait finalement quitté la ville, un beau jour de printemps, sans un mot. Laissant Terrence avec ses questions et sa solitude. Il avait été blessé dans son orgueil mais n’en avait rien montré, lui l’éternel taiseux qui semblait ne jamais souffrir de rien, s’était simplement isolé d’avantage sans rien dire de plus. De temps en temps il cédait à ses amis et se forçait à s’amuser dans des soirées où il ne se sentait pas à sa place, parfois il repartait avec une fille, ça leur faisait plaisir et lui ça ne lui faisait pas de mal.
Violet c’était la surprise du chef, celle qu’il n’aurait jamais cru pouvoir désirer. Pourtant plus il pensait à elle de cette façon nouvelle plus il avait comme l’impression que ce sentiment n’était pas si nouveau. Comme s’il réprimait ce désir depuis des années, cherchant à se voiler la face, à la détester pour ne pas penser qu’il pourrait finalement l’apprécier. Cette idée était dérangeante il avait comme cette sensation que son esprit lui avait joué des tours toutes ces années et qu’enfin il lui montrait la vérité. Peut-être comprenait-il enfin qu’ils n’étaient pas si différents l’un de l’autre et qu’ils avaient beaucoup de choses à s’apprendre. A commencer par l’odeur de leur peau. Il ne répondit pas à sa question, de peur de répondre “toujours”. Alors pour seule réplique il la serra contre lui pour l’embrasser à nouveau avec tout autant de douceur mais plus de force encore que la première fois, preuve qu’il avait du mal à contenir cette envie de la connaître de façon plus intime. Il aimait sentir ses mains qui le découvraient pour la première fois, ses doigts qui parcouraient son visage, animant tous ses sens. Elle mit à nouveau fin à leur étreinte et c’est une Violet à nouveau perdue que Terrence découvrir contre lui. Décidément elle n’arrivait pas à lâcher prise. Il lui offrit un sourire contrit. Je n’en sais rien. C’est important ? Les filles réfléchissaient trop, c’était bien connu. Lui ne cherchait pas à savoir, il se laissait totalement emporter par cette passion qui le dévorait et qui l’empêchait de penser de façon rationnelle. Il la regardait, un sourire distrait dessiné sur ses lèvres, ses mains glissaient doucement sur sa peau qu’il ne trouvait pas assez nue, dans son cou, contre ses bras, la distrayant elle aussi, il n’en doutait pas, sans trop s’en rendre compte il employait pourtant tous les moyens pour la rendre folle de désir. Il nous aura fallu quelques années mais voilà qu’on est enfin d’accord sur un point. Ce rapprochement lui plaisait beaucoup à lui aussi. Il s’approcha d’elle à nouveau, embrassant son épaule et fondant dans son cou en dégageant ses cheveux d’un geste. Il en profita pour se retourner de façon à ce que ce soit Violet qui se retrouve contre le mur, comme prise au piège contre cet homme qui la dominait de toute sa stature. Elle n’avait pas à prendre peur, jamais il ne la forcerait à quoi que ce soit. Ses lèvres s’approchèrent de son oreille et il appuya son front contre le mur, soupirant doucement, elle lui avait posé des questions qu’il avait laissé sans réponses. Ecoute Violet. Je n’ai aucune idée de ce qu’on fait mais je n’ai pas envie de me poser la question. J’ai envie de toi, sûrement depuis bien plus longtemps que je veux bien admettre. Je n’sais pas si tu vas apprécier celui que je suis mais je te l’offre ce soir, il est à toi. Comme s’il voulait lui faire comprendre qu’elle n’aurait pas d’autres chances de se faire une meilleure opinion de lui, c’était maintenant ou jamais, dans ce climat de tempête et d’orage, propice à faire gronder leurs cœurs et chavirer leurs corps.

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